« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Cela faisait déjà bien quarante-cinq minutes que la vigie avait annoncé la terre en vue. A présent, nous pouvions la voir également, depuis le pont du navire. Pour ma part, j’étais à l’avant, adossé sur le bastingage avant, dominant la figure de proue, observant l’horizon, et à présent le petit continent qui émergeait. Je venais de refermer mon carnet, sur lequel j’avais griffonné quelques pensées.
Le climat de cette zone me plaisait bien. Un climat humide qui gardait l’atmosphère au frais. Il fallait se recouvrir, sans trop s’habiller pour autant, afin d’apprécier la fraicheur du souffle léger du vent. Le pays que nous nous apprêtions à aborder était une jungle, dense, offrant donc un cadre sauvage et surement trempé : le temps était ensoleillé, mais l’odeur d’une pluie récente se mêlait à celle iodée de l’océan. Je n’avais aucune idée si un tel environnement était du gout d’Edward Teach, mon partenaire le temps de cette mission, mais il était du mien.
A la pensée du capitaine, je quittais l’ile des yeux pour me retourner et l’observer du coin de l’œil, avec certainement une pointe de méfiance inconsciente. Cela ne me dérangeait en rien de devoir accomplir cette quête avec lui si tels étaient les ordres, mais les récits à son propos étaient si variés que je ne pouvais pas cerner sa personne en me fiant qu’à ceux-ci. Voilà la vérité : j’en connaissais beaucoup de lui, et pourtant si peu. Machinalement, je baissais les yeux vers mon poignet, sur lequel était tatoué un crâne, signe de mon premier capitaine, traitre et cruel. Je n’avais pas de soucis à me faire. Même si Edward était un traitre, il n’était pas mon capitaine. Mon histoire n’allait pas se répétait. Elle ne le pouvait plus.
Un dernier coup d’œil à la terre qui s’approchait et je finis par sortir la carte qui nous a été confiée, rangée dans la poche intérieure de ma veste, pour m’approcher du capitaine.
A en juger par la silhouette des arbres qui commencent à nous apparaitre, nous arrivons à l’est de l’île , indiquais-je en examinant la carte.
Le chemin que nous pourrons emprunter à partir de là semble direct, mais périlleux, la démographie de l’île n’y est pas sage. Je relevais un air de défi vers lui. Mais je me doute que cela ait arrêté l’un d’entre nous par le passé, n’est-ce pas ?
Je reportais mon attention sur la carte Faire un détour n’est pas envisageable, nous perdrons du temps, et au nord, la boss y suspecte des habitations incas. On décrit l’endroit comme abandonné, mais des murmures font courir quelques rumeurs, çà et là, à propos de rares et derniers habitants.
Après tout, qu’importait la vérité et les péripéties que nous y trouverons. Le trésor au centre de l’île était notre objectif, et je savais, tout comme lui, pouvais-je déduire, que nous repartirons avec.
La joie de retrouver enfin mon navire dissipait tous les autres inconvénients qu'apportait ce voyage. Je jetais un regard circonspect en direction de mon voyageur non désiré. Il avait un air bêta collé au visage depuis le début de la traversée. Je me demandais régulièrement comment il avait réussi à devenir capitaine. Surtout capitaine pirate. Il y avait vraiment des choses qui échappaient à l'entendement. Et Ulysse Travel en capitaine pirate était l'une d'elle. J'examinais avec attention ses faits et gestes dans l'attente d'une remarque ou d'une rebuffade. La moindre petite chose qui aurait remis en cause mon autorité. Mais rien du tout. Moi, il y aurait longtemps que j'aurais tenté de monter une mutinerie au sein de son équipage dans le cas contraire. Mais lui se contentait de sourire aux poissons. Pathétique.
Je redressais la tête pour observer l'horizon et la terre qui s'approchait de plus en plus de nous, offrant mon visage à la caresse du vent. Je fermais les yeux un court instant afin de savourer l'embrun et écouter le bruit des vagues lécher la coque en bois de Queen Anne's Revenge. Il y avait longtemps que je n'avais plus entendu ce bruit familier. Il m'avait manqué. Plus que je ne voulais bien l'admettre. J'étais de retour et pour de bon cette fois-ci. La petite reine ne serait plus un obstacle bien longtemps à présent. Cette "mission" n'était rien d'autre qu'une façon de faire croire qu'elle pouvait m'envoyer où elle souhaitait et une façon de montrer patte blanche pour récupérer mon navire.
Il ne manquait plus que mon vieil équipage et je me serais cru au bon vieux temps où je régnais sur les océans. Malheureusement les bras cassés qui me servaient d'hommes d'équipage n'avaient pas l'étoffe de mes anciens hommes. Même si certains sortaient du lot de temps à autre. J'avais mes préférés mais je n'en montrais rien. Je n'avais de toute manière aucune affections pour ces marins. La mort d'aucun d'entre eux ne saurait m'atteindre. Je sortis ma longue vue pour examiner la plage sur laquelle nous allions accoster avant de descendre sur le pont pour rejoindre mon infortuné compagnon de route. Je le laissait sortir la carte et l'étaler devant lui. Mes yeux la parcoururent de long en large avant de remonter sur Travel lorsqu'il prit la parole.
"Les obstacles ne sont pas un problème. Mais ce n'est pas la démographie qui me chagrine. C'est plutôt les autochtones que nous pourrions y rencontrer."
Je le détaillais de la tête aux pieds laissant apparaître un léger sourire narquois.
"Vous m'avez l'air quelque peu chétif. Saurez vous résister à une attaque frontale ? Et je ne parle même pas d'une attaque surprise."
Mon sourire se fit clairement moqueur alors que je reportais mon attention sur la carte.
"Je pense qu'il faut éviter le chemin justement. Nous seront une proie beaucoup trop facile. Les habitants, si habitants il y a, connaissent ce chemin et c'est le premier endroit où ils nous attendront s'ils nous voient débarquer sur la page."
Je relever les yeux sur la forêt qui se rapprochait.
"Il va falloir se montrer prudent et emmener quelques hommes."
Je me tournais vers mon second.
"Trouve moi quatre-cinq hommes dignes de confiances et capable de survivre à une terre hostile."
Je le vis commencer à ouvrir la bouche, je me doutais qu'il allait se porter volontaire mais j'avais besoin d'un homme de confiance pour rester sur le navire et faire en sorte qu'il soit là où je l'avais laissé à mon retour. Et d'une façon étrange, j'avais presque confiance en mon second. C'était le seul qui semblait réellement en parfait accord avec mes idées et ma façon de voir l'océan.
"Non pas toi. Tu restes ici avec le reste des hommes et tu te tiens prêt à repartir dès qu'on remonte à bord."
Il fit la moue mais obéit néanmoins aux ordres en hochant la tête. A peine dix minutes plus tard, il revenait accompagné de cinq hommes à l'allure revêche. Je les examinais silencieusement avant de hocher la tête appréciateur. Je me tournais ensuite vers mon accompagnateur.
"Bien ! Y allons-nous ? Avez-vous des objections ? Parce que sinon, je ne tiens pas particulièrement à rester ici jusqu'à la Saint-Barthélémy."
Ma pommette se redressa en un semblant de sourire alors que je lui présentais la chaloupe d'un mouvement de main.
Ulysse Travel
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Ulysse ricana lorsque le capitaine le regarda de haut en bas, doutant de lui. "Chétif", avait-il.
Vous seriez étonné du nombre de combat que j'ai mené. Souvent provoqué. Et remporté. Contre des hommes qui bien souvent, eux aussi me sous-estimaient par erreur.
Un sourire amusé, je ne rajoutai rien de plus, le laissant poursuivre sur la démarche à suivre. Il se moquait, mais Teach était bien plus intelligent qu'un adversaire simplet. Il ne ferait pas l'erreur idiote de me sous-estimer si vient le jour où nous devrons nous battre en duel.
Si une attaque imprévue survient, ça ne posera pas de problème pour moi. Je présume qu'il en est de même pour vous et vos hommes. Même si c'est à éviter, en effet.
Le ton provocateur que j'avais dans ma voix ne cessait de m'amuser, un jour ça me perdra sans doute. Teach mit donc en place le plan, choisissant ses hommes qui nous accompagnerait. Je restais en retrait pendant ce temps là, je n'avais pas d'avis à émettre là-dessus, il connaissait son équipage mieux que moi.
Bien, si personne ne conteste, allons-y. Le trésor patiente depuis longtemps, allons écourter son attente.
Sans plus attendre, je mis les pieds dans les chaloupes, attendant le reste de ma nouvelle équipe éphémère. Celle-ci ne se fit pas prier, et très vite, nous nous éloignions du navire pour voir l'île intrigante se rapprocher devant nous. Je gardais une main sur mon épée, en prévision d'une attaque : à mesure qu'on se rapprocher, on pouvait voir que personne ne nous attendait, mais la végétation était dense, il y avait, dès la plage, une centaine de cachettes dans lesquelles on pouvait nous attendre avec tous types d'armes imaginables. Mais ma méfiance ne me freinait pas, le sourire qui se dessinait sur mon visage ne faiblissait pas.
Je n'en oubliais pas ni le capitaine ni ceux qui nous accompagnaient (des hommes qui ne m'avaient d'ailleurs pas été présentés) mais il était évident pour tout le monde que parler en approche de la terre qui était potentiellement encline à nous offrir un comité d'accueil hostile n'était pas une bonne idée.
Lorsque enfin nous étions arrivés, le débarquement se fit prudemment, et pendant un instant qui dura plus ou moins, nous dûmes nous assurer que personne ne nous attendait. Dans d'autres temps, il aurait été presque déçu de ne voir personne défendre son territoire.
Ulysse, aux côtés de Barbe Noire, haussa les épaules. Ça sera donc un début calme. Soit.
Un sourire amusé s'étira sur mes lèvres alors que Ulysse se justifiait. Il était chétif et il pouvait bien dire ce qu'il voudrait et venter tous les combats du monde, il le resterait. Ce n'était pas pour autant que je le sous-estimais. Loin de là, j'avais conscience de l'adversaire féroce qu'il pourrait faire. On ne devenait pas capitaine pirate par hasard après tout. Quoique lui... peut-être en fin de compte... Il était beaucoup trop... lui. C'était exaspérant. Je le laissais monter le premier sur la chaloupe avant de laisser passer mes hommes. Ils semblaient tout aussi enchantés que moi à l'idée de partager cette aventure avec notre invité forcé.
Je les suivis avec un dernier regard pour mon navire. Je venais à peine de le retrouver et le quitter même pour quelques heures était assez difficile. J'inspirais profondément et m'installais face à Ulysse qui ne s'était pas départi de son sourire idiot. Le voyage jusqu'à la plage allait être long... Trèèès long. Le silence était de mise, pas un bruit ne s'échappait de la chaloupe. Je scrutais l'horizon à la recherche d'une quelconque activité suspecte sur l'île. Mais rien de ce côté là non plus. C'était un peu trop calme à mon goût. Je restais sur mes gardes alors que nous accostions sur la plage. Mes yeux perçants scrutant chaque arbres, chaque grain de sable de cette île maudite. Je laissais le jeune capitaine s'enorgueillir de cette approche un peu trop simple à mon goût.
Il n'y avait pas un bruit alentour. Pas un seul chant d'oiseau. C'était étrange. Nous aurions dû être accueilli par des chants ou au moins des froissements de feuilles. A croire que les oiseaux avaient déjà fuis depuis longtemps face à une autre menace. Je scrutais l'orée des bois faisant signe à mes hommes de ne pas faire un bruit ou un geste. Qu'ils restent sur leurs gardes. C'était trop simple, trop calme. Je me tournais vers Ulysse le regard noir alors qu'il commençait à parler sans aucune retenue.
"La ferme abruti !"
Et avant que je puisse ajouter quoique ce soit un sifflement attira mon attention. Je tournais la tête juste à temps pour voir une fléchette allait se planter dans le cou d'un de mes hommes qui tomba raide au sol. Était-il mort ? Je n'en avais pas la moindre idée et c'était clairement le dernier de mes soucis à ce moment là. Je poussais Ulysse fermement face au sol.
"Un début calme hein ? Crétin ! Apprenez à tenir votre langue"
Les fléchettes volèrent au dessus de notre tête pendant un long instant avant que des autochtones ne sortent par dizaines de derrières les arbres. Je savais que ça puait le piège à plein nez ce silence. Je remis prestement le jeune homme sur ses jambes et dégainais mon sabre.
"Ça va être le moment de prouver votre valeur Capitaine Travel."
Nous étions clairement en sous nombre et il allait falloir la jouer fine. Une chance pour moi, les barbares ne m'avaient jamais effrayé. J'allais faire une bouchée de cette petite attaque. Sauf si l'autre débile à côté de moi faisait des siennes et nous conduisait tout droit dans la gueule du loup.
Ulysse Travel
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Haha ! Et bien, en voilà de la danse !, s'était dit mentalement Ulysse en dégainant son épée une fois sur pied pour frapper une flèche qui se dirigeait vers Edward. Il s'était retenu de le dire à haute voix, ce lassant Barbe-Noir n'avait pas du tout le sens de la rigolade. Si c'était du poison, votre homme ne serait pas tombé aussi vite, à moins d'être trop maigre pour pouvoir se tenir debout. Il dort seulement, ces autochtones n'ont pas l'intention de nous tuer., avait-il expliqué quelques secondes plus tôt, alors qu'il était encore à terre, face au capitaine qui avait la colère facile.
Les dieux seuls savaient ce qu'ils auraient voulu faire des corps, et l'explorateur ne s'en souciait pas pour le moment. En réalité, il aimait la tournure des événements. Ils auraient pu se faire tuer ? Peut-être mais ce n'était pas le cas, voilà comment il fonctionnait. Et s'il n'y avait aucun danger pour récupérer ce trésor, aucun piège, aucune épreuve, ou aucun comité d'accueil à déjouer, le trésor perdait soudainement de sa valeur à ses yeux. A quoi bon dérober quelque chose si elle n'est pas protégée ? Si personne ne croyait bon de se battre pour protéger un bien de voleurs, c'est qu'elle ne valait pas grand chose.
Évitant habilement les fléchettes anesthésiante, Ulysse poussa quelques uns des hommes de Teach pour le permettre d'en esquiver quelques unes. Lorsque le groupe était enfin arrivé au niveau des autochtones, le combat fut engagé. Ulysse se contentait d’assommer lourdement ceux qu'il croisait, ou de les blesser gravement à des endroits stratégiques du système veineux humain. Il ne tuait pas, mais ce n'était pas par simple bonne conscience. Il savait ce qu'il faisait.
Lorsqu'il en tint enfin un, désarmé, et toujours conscient, Ulysse était derrière lui, son épée sous le cou de sa prise, et dans l'autre main, l'arme qu'il avait utilisé.L'accueil touristique laisse à désirer, dites moi, pourquoi nous avoir attaqué de la sorte ? Que protégez-vous ?
L'homme serra le dents, et Ulysse eut la surprise de constater qu'il le comprenait. Dans un accent hispanique, il lui répondit en sifflant entre ses dents. Miccapetlacalli n'ouvrira jamais les portes du Mitclan à des barbares de votre race.
J'échangeais un regard avec Edward avant de resserrer mon emprise sur l'autochtone, le menaçant davantage avec mon épée. Vous protégez la clé du Mitclan n'est-ce pas ? Vous prétendez donc être les protecteurs envoyés par un dieu imaginé par vos ancêtres pour donner à votre peuple quelque chose à vénérer ?
Il ne parlait que par suppositions. Il fallait garder un air assuré, mais il n'avait que quelques connaissances du Mitclan. Il se souvenait que dans les mythologies anciennes, le Mitclan était le dernier niveau de l’infra-monde aztèque. Ulysse n'était pas croyant, alors si un tel lieu existait réellement au delà des livres de son enfance, il doutait fortement que ce soit un lieu divin. Tout comme il était persuadé que le dieu au nom imprononçable que l'homme avait énoncé n'existait pas.
L'homme ricana dans mes bras. Nombreux ont été les inconscients comme vous qui doutaient des légendes anciennes, en pensant que la clé allait leur apporter la puissance, le pouvoir. Vous devrez affronter les teyolia des anciens. Personne ne peut surpasser les serviteurs de Miccapetlacalli.
Ulysse ne comprenait pas tout. Il avait de vagues connaissances sur les aztèques qu'il tenait de ses vieilles lectures, mais il n'était pas très sûr. Il s'adressa à Teach. Dans les croyances de ce peuple, le teyolia est un des composants de l'être humain. L'esprit qui doit descendre dans le Mitclan si je ne dis pas de bêtise. Mon épée fit une légère entaille sur la joue de l'individu, faisant couler un filet de sang sur son visage. Et c'est ce qui protégerait le trésor ? Beaucoup de gens veulent s’emparer de la stèle dorée de Miccapetlacalli dans l'espoir de controler les esprits. Aujourd'hui, tous ces gens ont rejoint les esprits des anciens.
Mon regard coula de nouveau vers le capitaine. Nous n'étions manifestement pas au courant de tout ce qu'il y avait à savoir sur ce fameux trésor.
Les intentions des autochtones me laissaient parfaitement de marbre. Qu'ils veuillent nous tuer ou non n'entrait pas en ligne de compte. Ils nous attaquaient, ils méritaient de mourir. C'était aussi simple que ça. Et Ulysse le bienheureux pouvait penser ce qu'il voulait, cette expédition, c'était la mienne. Je comptais bien rapporter un butin conséquent. Je n'étais pas venu jusqu'ici pour ramener une simple statuette en or. Je convoitais plus... Bien plus que ça. Et si pour ça, je devais éradiquer un village entier de la surface de la Terre, je le ferais. Je n'avais aucun scrupule à tuer et éviscérer mes victimes. Mon sabre s'enfonçait dans la chair tendre des indigènes qui entraient à mon contact. Du coin de l’œil, j'avais remarqué que Travel ne faisait que les assommer. Parfait. Il resterait suffisamment d'hommes pour faire des otages et avoir des informations plus ou moins plausible.
Une fois tous les hommes maîtrisés, je fis signe à mes hommes de se saisir de ceux encore vivants. Mon compagnon d'aventure commençait déjà à interroger l'un des autochtones. Je fronçais les sourcils face à tout ce charabia. Ça ne voulait absolument rien dire... Il se moquait clairement de nous et à aucun moment, je ne laisserais une chose pareille se produire. Et voilà que maintenant, il nous menaçait. Je m'approchais de l'homme et posait la pointe de mon épée sous sa gorge.
"Il ne nous dit pas tout. N'est-ce pas ?"
Je plongeais mon regard dans celui de l'indigène. Il le soutint avec un sourire serein. Cela ne signifiait qu'une chose... Il ne dirait plus un mot. Un léger sourire narquois s'esquissa sur mes lèvres. Très bien qu'il reste muet. Ma partie préférait venait tout juste de commencer. Je baissais mon sabre de sa carotide pour la planter violemment dans l'un de ses poumons. Un jet de sang jaillit alors que son corps se cambrait sous les soubresauts avant de s'écraser au sol quand Ulysse la lâcha enfin. Je ne prêtais aucun cas à son regard. Je me doutais du dégoût qui s'y trouvait mais je continuais mon chemin vers un autre sauvage que l'un de mes hommes tenait captif. Je l'attrapais par les cheveux et le traîner jusqu'au corps sans vie de son camarade d'infortune. Je posais ma botte pleine de sable sur son dos alors que sa tête trempait dans le sang de ma précédente victime.
"Parle ou tu subiras le même sort."
Mon ordre n'était pourtant pas compliqué à comprendre. Mais l'homme sous moi ne faisait que se tortiller en baragouinant des trucs incompréhensibles.
"Pitié ! Moi rien savoir ! Moi pas savoir. Miccapetlacalli protégé ! Pitié !"
Il voulait de la pitié hein ? Il avait sonné à la bonne porte. J'allais lui offrir la pitié d'une mort rapide. D'un mouvement de poignet, je plantais ma lame dans son dos, traversant sa peau jusqu'à son cœur. Il lâcha un dernier râle avant de mourir étouffé dans son propre sang. J'essuyais mon sabre, sur le pagne de l'indigène avant de me diriger à nouveau vers mes prisonniers. Je les examinais un à un. Mes hommes savaient parfaitement que peu importait les ordres de Travel, c'était à moi qu'ils devaient obéissance. Ils n'avaient pas intérêt à relâcher un seul de mes prisonniers. Et si Ulysse protestait, je n'entendais aucune de ses suppliques. Me concentrant sur mes hommes et leurs otages. Je m'approchais d'un vieillard et pointait ma lame sous sa gorge.
"Et toi... Vas-tu parler ?"
Je lu dans son regard qu'il n'en ferait rien. Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres. Je fis le tour menaçant chacun des autochtones jusqu'à observer une réaction, la moindre petite étincelle de peur ou de rébellion. Elle se produisit enfin lorsque je menaçais le plus jeune de la bande. Un immense sourire se dessina sur mes lèvres. J'attrapais le gamin par les cheveux et le traînait jusqu'à celui qui avait eu l'audace de bouger pour tenter un semblant de rébellion.
"Parle ! Ou je le tue !"
J'appuyais la lame de mon sabre sur la gorge du gamin que je maintenais au sol.
"S'il vous plaît... Laissez le partir... Il apprend encore..."
"Parle et il ne lui arrivera rien."
Je raffermis ma prise sur le gosse. Le père, j'en avais déduis que c'était son père hocha la tête.
"Il y a beaucoup de pièges. Très nombreux. Beaucoup d'embûches. Mais pièges cachés. Seul peuple sait où ils sont."
Je fronçais les sourcils. La colline était piégée. Jusque là, c'était censé. Et les gens de son peuple étaient les seuls à savoir où se trouvaient les pièges. Encore une fois, c'était logique. Je hochais la tête.
"Très bien ! Tu vas nous conduire jusqu'à Miccapetlacalli. Et attention ! Pas d'entourloupes où je le tue ! C'est compris ?"
Il hocha la tête.
"Compris... Mais ne lui faites pas de mal..."
Je redressais le gamin tout en continuant de le menacer de mon sabre. L'homme qui maintenait l'indigène desserra légèrement sa prise pour lui permettre de marcher et de nous montrer le chemin.
"Tuez les autres"
L'ordre avait claqué sèchement sur la plage alors que seul se faisait entendre le bruit des lames sur la gorge des autochtones et leurs derniers râles de vie. Je lançais un regard en direction d'Ulysse et me rapprochais de lui avec mon précieux otage.
"Bien nous avons un guide maintenant. Satisfait ? Nous allons pouvoir avancer sans crainte à présent."
Puis sans un mot de plus, notre cortège commença son avancée dans la jungle. Notre prisonnier en tête et moi derrière avec son fils et mon sabre bien en évidence posé entre ses côtes. Je n'hésiterais pas une seule seconde à le tuer s'ils tentaient de nous duper et mon petit massacre sur la plage devait m'assurer qu'il avait bien compris le message.
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Ulysse vit bien que le capitaine s'attendait à ce qu'il riposte devant la violence dont il faisait preuve. L'explorateur leva les yeux vers le ciel. Qu'il se concentre sur ce qu'il faisait plutôt que d'imaginer la riposte d'Ulysse. Celui-ci s'était simplement contenté d'observer à quel point cet homme ne savait pas maîtriser sa colère et ses accès de violence, et en riait intérieurement. Barbe Noire se présentait comme un homme puissant, mais aux yeux d'Ulysse, il semblait qu'il suffisait de le mettre en colère pour qu'il perde le contrôle. Pas comme aujourd'hui, ce n'était pas de la colère mais de la violence et de la menace. Mais il se doutait tout de même que ce serait vrai.
Mais à vrai dire, l'explorateur s'en fichait. Ils avaient des résultats, et avec cet homme forcé de leur ouvrir le chemin en tête de file, il était obligé de contourner les pièges, étant le premier à mourir s'il se jouait de nous. La question du sacrifice ne se posait pas, puisque c'était son fils qui se faisait menacer. Ulysse avait de nombreux points à critiquer chez le capitaine, mais il était stupide s'il soupçonnait que l'explorateur le trahirait. Comme lui, le butin l’intéressait, c'est d'ailleurs pour cette raison précise que la Reine les avait envoyé eux deux.
Ulysse avait parfaitement conscience de la puissance de son confrère du jour. C'était celui-ci qui le sous-estimait lui, pas l'inverse.
Leur guide de fortune pleurait, son fils aussi, salissant la lame de Teach de quelques larmes salées. Ulysse se concentra vers ce guide. Pourquoi vous n'avez pas essayé d'utiliser la stèle pour parler ou ramener vos morts ? Si nous ne sommes pas les premiers à venir ici pour le trésor, je crois difficilement que nous sommes les premiers a amener la morts chez les votres.
Il ne répondit pas, se contentant d'ignorer. Au fond, l'explorateur savait que ce n'était pas simplement la menace de son fils qui le forçait à avancer. Il avait bien compris qu'à la fin, il y aurait un dernier piège pour les pirates.
Les votres sont morts, et votre fils est à deux doigts de se faire tuer, vous êtes vraiment sûr de vouloir faire le sourd ?
Toujours aucune réponse. A la place, l'homme s'arrêta, et Ulysse leva une main pour indiquer au reste du cortège de ne pas avancer davantage. Finalement, il s'était décidé à ne pas coopérer en dépit de l'enjeu pour sa famille ? De toute façon, il était peu probable qu'Edward soit un homme de parole et épargne la vie du garçon à la fin de cette histoire. Qu'est-ce que ça veut dire ?
Il tourna la tête à gauche, comme pour examiner les alentours. Et soudainement, il s'écria Attention ! alors qu'il se précipitait vers Teach pour le bousculer au sol, faisant tomber Ulysse également, entraîné dans la chute. Un courant d'air vif passa au dessus de leurs têtes. En levant la sienne, Ulysse aurait juré que la montagne elle-même les avait attaqué en crachant des énormes projectiles de bois, certains de pierre, pointu et aiguisé, qui s'étaient logés dans les arbres à leur droite, ou dans le sol. Quelqu'un avait du marcher quelque part. A moins que le trésor se protégeait lui même, par magie. Parce que, lorsqu'il se releva pour examiner sous ses pieds, et sous les pieds de tous les autres, aucune dalle ne se faisait voir.
Leur otage se releva bien rapidement lui aussi, certainement intimidé et apeuré de ce que Teach lui ferait s'il restait allongé trop longtemps sur lui.
Ce n'est pas fini, il y a...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, puisque ce fut au tour d'Ulysse de le jeter à terre, dégainant son épée pour l'asséner au coup de l'homme de pierre qui venait de s'extirper du sol. Tout ce qu'il fut, c'était ouvrir une fissure là où il avait frappé. Près d'Edward, et ensuite près de ses hommes, d'autres étaient venus. Le golem devant Ulysse leva les mains pour le frapper, et il profita de l'ouverture pour lui asséner un coup de pied dans le torse pour le déstabiliser et tenter d'agrandir la "plaie" qu'il lui avait causé.
Indifférent aux larmes qui coulaient sur mon sabre, je continuais de faire avancer mon prisonnier alors que Travel tentait vainement d'établir le contact. C'était presque amusant de le voir batailler de la sorte pour obtenir une réponse qui ne viendrait jamais. Notre guide restait mutique tout en continuant d'avancer. Ce qui m'allait parfaitement, j'aimais le silence. Cela me permettait surtout d'appréhender les bruits qui auraient pu paraître suspects.
Malheureusement, le cancanage incessant de Ulysse couvrait tous les bruits alentour. Je n'entendis donc pas les premiers signes avant coureur de l'attaque. Je se retrouvais au sol avant même d'avoir compris ce qu'il se passait. Des pics de pierre sortant de nulle part. Je poussais l'indigène violemment alors qu'il se redressait. Je fronçais les sourcils et reniflais dédaigneusement en me relevant prêt à frapper cet empoté avant de me retrouver encerclé par des hommes de pierre... De mieux en mieux...
Un rictus se dessina sur mes lèvres alors que Travel faisait encore d'un sienne. D'un mouvement de tête, je fis signe à un homme de main d'emmener l'otage à l'écart alors que les autres commençaient à sortir des petites bombes à mèche de leurs ceintures. Jack Sparrow m'avait un jour attaqué avec ce petit bijou, j'avais tout de suite cherché à m'en procurer à mon tour. D'un mouvement leste, j'allumais la mèche et balançais la petite boule remplies de poudre sur l'un des géants de pierre.
Mes hommes firent de même chacun de leur côté. J'esquissais un sourire satisfait en entendant les petites explosions de part et d'autre de notre groupe. Les géants s'effondrèrent pour redevenir poussière tout autour de nous. Je me redressais satisfait avant d'attraper à nouveau notre guide par un bras et de le pousser vers l'avant. Son fils ramené derrière moi par mon homme d'équipage.
"Maintenant plus de blagues... Ou je te jure que la prochaine fois, j'égorge ton fils ! Compris ?"
Je vis la terreur dans son regard alors que le mien n'exprimait aucune pitié. Il secoua la tête avant de recommencer à baragouiner un truc incompréhensible.
"Je pas savoir..."
"Foutaise !"
Je lui assénais un violent coup du pommeau de mon sabre dans la pommette.
"Tu savais pertinemment ce que nous allions trouver ici. Tu as encore d'autres surprises dans ce genre là ? Je te préviens... Chaque obstacle que tu mettras sur notre route, nous allons les détruire une à une. Mais la prochaine fois, je n'aurais pas autant de clémence, compris ?"
Il hocha la tête en se massant la joue. Il jeta un regard au gamin derrière et repris son chemin en tremblant. Je me tournais vers Ulysse.
"C'est le moment de le faire causer maintenant ! Demande lui ce qui nous attend, j'ai fait ma part."
Je laissais le gamin faire la parlotte alors que nous reprenions notre route. J'étais à l'affût du moindre piège. Mon sabre prêt à embrocher le mioche derrière moi. J'avais assez joué avec ce guide de pacotille. Il nous était à peine utile pour trouver le chemin.