« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
- T’es sûre de ce qu’on fait là, hein ? Moi je te fais confiance, mais c’est peut-être pas aussi cool que tu l’avais imaginé ou… je sais pas…
Bon soyons clair, j’étais dans la mouise jusqu’au cou et pour une fois, je savais exactement comment j’en étais arrivée là, à l’image de celui qui voit le mur et continue de foncer droit dessus. Mais on n’était pas dans Harry Potter là, j’étais 100% sûre que ça allait mal finir et qu’on allait se prendre le mur en pleine face. J’avais tourné un regard dubitatif vers Vaiana, assise à côté de moi dans le bus de l’enfer qui nous menait vers une mort certaine. Elle avait l’air plutôt joyeux, bien plus que moi en tout cas. Mon sac à dos sur mes genoux, je tournais mon pin’s licorne machinalement, signe de mon anxiété omniprésente.
J’avais pourtant trouvé ça cool de retrouver enfin Vaiana après tout ce temps. On avait été coloc, lié par quelque chose qui nous dépassé et c’était vraiment quelqu’un que j’appréciais, avec qui j’avais le sentiment que je pouvais devenir amie. Une véritable amie, pas une simple copine. Après ma mission avec l’autre affreux j’avais décidé de la recontacter. C’était pour moi le bon moment, peut-être qu’elle avait trouvé cela tard… voilà presqu’un an que notre maison avait explosé, 9 mois pour être plus précise, le temps en somme de faire un bébé. Anatole avait fait un premier pas vers moi, je me devais d’en faire un pour elle, même si j’avais honte de m’avouer que ce n’était pas complétement désintéressé. Ce coup d’électricité ne m’avait rien annoncé de bon et j’avais eu la désagréable impression que nos pouvoirs n’avaient peut-être pas disparut mais qu’ils avaient seulement été bridés par une grande force, réactivé peut-être par une force plus grande… Il fallait que j’en sache plus, que je vois si l’évènement était commun avec mes anciennes partenaires de galère et commencer par celle qui avait fait que tout s’était stoppé était peut-être une bonne idée.
Alors je lui avais proposé un rendez-vous. Elle m’avait avoué avoir envie de faire quelque chose de nouveau, de plus « punchy » et comme une conne, j’avais accepté. J’aurai dû faire marche arrière quand elle m’avait passé le site internet pour que je puisse payer ma place et que j’avais vu que c’était une histoire de mission commando. Mais l’idée de me rapprocher d’elle avait été plus forte et je m’étais dit que tout cet entraînement ne pouvait m’être que bénéfique envers Athéna, ce qui était en sommes tout bénéf, même si les hurlements pleins d’insultes à la Full Metal Jacket étaient loin d’être ma tasse de thé.
On venait d’arriver au camp où le bus tentait de se frayer un chemin entre les barrières de pics de bois avec douceur avant de s’arrêter. Docilement, on était tous descendu du bus et je regardais les tenus de sports des uns et des autres. Au moment de l’inscription il avait été bien précisé que nous devions être prêts à partir en entraînement dès l’arrivée et je commençais à me demander si mon legging, mes baskets et mon polaire seraient suffisant pour commencer. Un des organisateurs avait alors fait le tri dans le group et on avait fini par arriver devant un homme peu avenant qui semblait s’occuper des « trecks spéciaux », ce qu’on avait décidé de faire en somme.
- Bonjour à tous et bienvenue au camp Myrtle d’Augusta, dans le Maine. Si vous êtes avec moi, c’est ce que vous vous êtes inscrit au « Treck aventure » qui va vous occuper pendant les 3 prochains jours. Je suis le caporal Smith et je vais vous donner toutes les instructions dont vous avez besoin. Déjà, merci de vous rapprocher de votre binôme pour que je distingue les différentes équipes. - Moi j’te dis que ça sent pas bon cette affaire, le mec il s’appelle Smith quoi ! je suis sûre qu’on est entrée dans la matrice et qu’on est désormais esclaves de robots démoniaques…
J’étais pas certaine qu’elle avait déjà vu Matrix mais je trouvais l’occasion trop bien choisie pour ne pas la tenter quand même. Avec le mouvement, mon chuchotement avait paru suffisamment imperceptible pour éviter qu’on se prenne une soufflante et je lui avais souris avant de lui lancer un clin d’œil tandis que le capichef reprenait la parole.
- Vous vous êtes inscrits pour « Les aventuriers du camp perdu », notre nouveau système d’entraînement à la mode stupide des escapes games de nos jours. Pendant cette supposée mission, vous serez deux agents secrets oubliés sur une île déserte à la recherches d’indices sur ce qu’il y a bien pu se passer ici. La légende dit que les militaires avaient autrefois pour mission de créer une arme de destruction massive dont l’antidote serait cachée dans leur camp. Il se trouve que le camp est perdu au milieu de nulle part et seuls des indices vous permettront de le trouver. Tout le matériel électronique que vous aviez avec vous est désormais décharger mais votre calculateur des toxicités aura eu le temps de vous dire que toute l’île est infectée par les anciennes recherches des militaires. Votre seul moyen de survivre est donc de retrouver le camp et l’antidote. Vous avez trois jours pour réussir la mission. La première équipe gagnera une récompense supplémentaire. Il faudra faire fonctionner vos muscles autant que vos méninges pour y arriver, voyez cela comme un fort boyard avec plus d’énigmes. Je vais maintenant vous donner un talkie-walkie pour la communication avec ce cas en cas de problème, votre brassard avec votre couleur d’équipe, un plan des plaines et forets dans lesquels vous aller voguer, quelques vivres et vos premières instructions pour trouver la première épreuve. Par la suite, vous serez seuls, les instructions suivantes se trouvent dans les petits bocaux que vous devrez récupérer à chacune de vos épreuves. Sans ça, vous n’avancerez plus, car comme vous allez le voir, la carte n’annonce bien sûr pas le camp.
Après ce discours très rassurant, on nous distribua des vivres ainsi qu’une boussole, une lampe de poche, un sac de couchage chacune, de quoi faire du feu, de la corde, un couteau suisse, une trousse de soin, bref tout un armada de survie qui était censé nous montrer qu’on était dans de bonnes mains sans pour autant me donner l’impression qu’on allai survivre. Mais une chose avait éveillé mon intérêt, en plus côté commando et de survie de cette activité, il y avait tout une partie énigme et course contre la montre, ce qui était nettement plus mon domaine. Une aventure basée sur la cohésion, l’esprit d’équipe et la découverte de soi, une aventure peut être faite pour nous deux et qui n’était finalement pas une si mauvaise idée…