Reborn

Alors qu'une histoire se termine (?), une autre commence...

Feat. Une personne atteinte d'hypermnésie.

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Puisque mon but était de rester le plus loin de chez moi à cause du malaise que je ressentais là-bas, sortir à l’extérieur était devenu plus qu’une habitude pour moi. C’était presque … comme un genre de besoin vital.
Et si cette fille qui m’avait retrouvée en compagnie de son Oppa et avec qui je semblais vivre en colocation, Park, se doutait de quelque chose, elle n’avait visiblement pas jugé bon de me le faire savoir.
Ce qui, en toute objectivité, n’était pas pour me déplaire.

Ainsi comme tous les autres jours, j’avais pris la décision de visiter Storybrooke pour me divertir. Si certains coins de cet endroit commençaient presque à devenir familier pour moi tant je les avais visités, d’autres ne l’étaient pas encore.
Et c’est en essayant de trouver l’un de ces moyens de divertissement dont m’avait parlé Park, que je m’étais retrouvé ici, désorientée.
Puisque je ne ressentais pas encore de fatigue, rester à l’extérieur n’était pas un problème en soi. Seulement, je n’avais pas forcément envie non plus, de rester plantée là, sans savoir où aller. Continuer ma route était donc la meilleure option.

A moins que…

« Excuse moi, tu es perdue ? »

Me demande une inconnue avec un sourire aux lèvres, une main posée sur l’une de mes épaules. Dans un premier temps, je ne lui réponds pas. Inexpressive, je penche légèrement la tête sur le côté pour la détailler en silence. Puis, lorsque mon observation est terminée et que mon choix est fait, je lui répond finalement.

– Je recherche du divertissement. Park, celle avec qui je semble vivre, m’a apprit qu’il y avait dans le coin, un moyen de se divertir visiblement efficace. Mais mes souvenirs concernant ce lieu son inexistant, je n’arrive donc pas à me retrouver dans cet endroit qui diffère complètement de mon monde. Dans ce cas, Peux-tu me dire où me rendre pour trouver cet endroit divertissant ? Je crois qu’elle appelait ça boo-ling.

Mon regard se baisse sur ce que j’imagine être le signe d’appartenance à une classe privilégié dans ce monde, accroché à sa ceinture et je lui demande à mon tour :

– Qu’est-ce que c’est ? Je désigne d’un signe de la tête l’objet en question. Est-ce le signe de ce monde, pour désigner une personne civilisée ? Où devrais-je dire, riche ? Je ne crois pas avoir déjà avoir vu quelque chose de semblable auparavant, j’imagine donc que son obtention n’est pas à la portée de tout le monde. Est-ce que je me trompe ?

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Ça n’avait pas d’importance que ce soit Bowling et non Boo-ling. Mais soit. En attendant, l’inconnue après m’avoir corrigée, m’avait offert son aide en me proposant de m’emmener là-bas. Ce qui, malgré le fait que je n’avais pas prévu d’avoir de compagnie jusqu’à présent, n’était pas pour me déplaire. Cela faisait plusieurs heures déjà, que j’errais dans les rues de Storybrooke à la recherche de ce Bowling et même s’il était hors de question de retourner chez moi malgré l’heure tardive, je n’avais pas l’intention non plus, de passer la nuit –ou tout du moins une grande partie de celle-ci- a chercher quelque chose pour rien.

Et si certains étaient capables de se vider l’esprit en marchant sans but, moi, j’en étais tout bonnement incapable. Après tout, c’était bien pour ça -et parce que je ne me sentais pas à ma place chez moi- que j’avais décidé de me rendre là-bas en premier lieu. Pour me divertir et m’éloigner le plus possible de chez moi.
Et dans ce sens, passer tout mon temps dans les rues de la ville n’était pas l’idéal pour me changer les idées. C’était juste, l’option qui me permettait de rester le plus loin possible de la propriété, sans plus.

– D’accord, pourquoi pas. Je lui répond, tendis que je redresse la tête. Merci de m’avoir proposé ton aide. Errer dans les rues de la ville à chercher quelque chose sans pouvoir mettre la main dessus, fini par devenir lassant à la longue.

Suite à quoi, mon regard s’était porté sur la chose à sa ceinture. Ce que je pensais être un signe distinctif, comme les civilisés en avait parfois s’avérait être un insigne. Un badge.
Je n’avais aucune idée de ce cela voulait dire, mais c’était visiblement une sorte de preuve, qu’elle appartenait à une équipe qui s’appelait police. Ca lui donnait sans doute, une certaine autorité. Supposition qui étrangement, s’imposait à mon esprit.
Dans tous les cas, je n’avais nullement l’intention de lui poser des questions sur ce qu’était cette « police », ni sur ce que cela voulait dire. L’information quoi que probablement utile (j’en avais l’intuition), ne m’importait pas plus que cela au final.

Je n’avais donc pas insisté. Je lui avais remis son badge et avait attendu qu’elle ouvre la marche pour me montrer le chemin. A présent, il ne me restait plus qu’à mémoriser la localisation du Bowling. Si l’activité était aussi divertissante qu’on me l’avait dit, et qu’elle était assez intéressante pour ne pas trop vite me lasser, alors il n’était pas impossible que j’y retourne. Chose qui pouvait arriver rapidement, suivant l’efficacité des autres activités que l’on trouvait dans le coin..

– Je m’appelle Midnight. Quelque chose me disait, qu’elle n’allait pas tarder à me poser la question. Mais il semblerait, que l’on m’appelle Mina. Sans doute une préférence, bien que j’ignore pourquoi… Et toi ?

Non, la réponse à cette dernière question, ne m’intéressait pas plus que cela. Je n’avais pas dans l’idée de me faire des amis et il n’était pas impossible, que ce soit la seule et unique fois que nos chemins se croisent. Mais n’étais-ce pas le genre de question, que l’on posait après s’être présenté à quelqu’un ? Après tout, je n’avais pas grand-chose à faire actuellement, alors autant jouer le jeu..

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Je n’étais pas certaine de ce qu’il fallait comprendre. Sans doute, parce qu’il était difficile pour moi, de me mettre à sa place. Il était aisé cependant, de comprendre qu’elle parlait de la malédiction. 28 ans. C’était le temps qu’elle semblait avoir duré. Park m’avait fait état d’une certaine confusion à la découverte de sa véritable identité, lorsque la malédiction avait été brisée. Il était logique de penser qu’en effet, à la fin de celle-ci, les habitants de Sotrybrooke étaient perdus. Après tout, ce n’était pas leur monde, l’environnement bien que familier au travers de leurs faux souvenirs, devait leur paraître bien hostile. Etranger.
Cependant, l’inconnue rousse semblait vouloir dire que son mal-être avait commencé bien avant que la malédiction soit rompue. Plus précisément, au début même de celle-ci.
Bien que je ne me souvienne pas de cette période, il m’avait semblé comprendre que les gens touchés par cette « malédiction » n’avaient aucune connaissance de leurs anciennes vies. Alors, comment aurait-elle pu se sentir perdue durant les 28 années où la malédiction était active ?

Quelque part, cette question était… intrigante. Néanmoins, je n’attendais pas de réponse pour elle. Il était vrai certes, qu’une certaine curiosité venait de naître en mon fort intérieur après avoir entendu la réponse de l’inconnue aux cheveux roux. Néanmoins, je ne ressentais ni le besoin ni l’envie, de discuter d’avantage de ce sujet. Celui-ci appartenait au passé. A mon sens, il n’était donc pas utile de l’évoquer d’avantage. D’autant plus, que cela n’aurait aucun intérêt réel à part, prolonger la conversation de quelques minutes tout au plus.

– Ça sonne bien ? Je reprends les sourcils légèrement froncés. Cela signifie t-il que certaines appellations on une consonance particulière pour toi ? Que certaines sont plus agréables à entendre que d’autres ?

Il n’était pas aisé de comprendre… Il y avait tellement de chose à prendre en compte que les habitants de cet endroit, quoi que semblable à moi sur certains point semblait trop différent. Complexe. La différence était-elle due à nos mondes si différents ? Au manque de souvenir dont je souffrais ? Ou à mon manque d’humanité ?
Il était possible que ce soit un tout. Même si ma condition actuelle me convenait parfaitement, du moins certaine partie de celle-ci, récupérer certains souvenirs ne serait peut-être pas une si mauvaise chose après tout. Je n’aurais plus à perdre mon temps en futile recherche ou tentative de compréhension, pour commencer..

– Non. Je réponds à sa seconde question d’un ton détaché. Bien que je sois incapable de m’en souvenir, il semblerait que j’ai moi aussi était touchée par la malédiction.

Sa réaction était prévisible. Quoi que légèrement différente de ce à quoi j’avais eu à faire dernièrement. Il est vrai, qu’un manque de connaissance de ma part entraînait inévitablement ce genre d’interrogation. Néanmoins jusqu’à présent, celle-ci était plutôt accompagnée d’un certain étonnement de la part des autres. Du au fait, que je n’étais pas capable de reconnaître les personnes que je fréquentais par le passé. Comme Chris le glacier par exemple, qui avait été surpris par mon manque de réaction quand à sa rencontre il y a quelques jours. Ou cette fille Park, qui c’était alors senti obligée de me ré expliquer les bases après avoir compris que je n’avais aucun souvenirs d’elle, ni même d’avant mon réveille.
Cependant, toutes ses interrogations semblaient converger vers une seule et même réponse. A savoir, que j’étais amnésique. Répéter une énième fois cette information commençait à devenir… Répétitif. Ennuyeux même. Du moins, ça aurait été le cas si j’avais été en mesure de ressentir de l’ennuie.

– Je suis amnésique depuis quelques semaines. Je reprendre après une courte pause inexpressive. Lorsque Park m’a retrouvée, je n’avais aucun souvenir d’avant mon réveille. C’est elle, qui m’a donné la plupart des informations que je détiens sur ma personne ou cette endroit. Storybrooke. Oh…

Lorsque je sens quelque chose couler le long de mon œil gauche, je passe un doigt sur le liquide chaud avant de m’apercevoir qu’il s’agit de sang. Mon sang. J’étale le liquide sur le bout de mes doigts, avant de relever la tête vers l’inconnue et de lui demander d’une voix neutre.

– Aurais-tu un mouchoir sur toi ? Il semblerait que j’ai un problème.

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- Je comprends. J'avais répondu à l’inconnue accompagnée d’un signe de la tête.

Cette femme rousse faisait visiblement partie des gens sociable. Elle c’était montrée chaleureuse, attentive et avait même prit le temps de m’expliquer correctement ce qu’elle voulait dire pour être certaine, que je puisse comprendre à mon tour.
Il était d’ailleurs intéressant de constater que certaines personnes savaient se montrer patiente et attentive contrairement à d’autres, qui perdaient facilement leur sang froid face à la difficulté.

Je lui avais ensuite parlé de moi. Puisque la question qu’elle m’avait posée après ça, concernait ma présence à Storybrooke et le fait que je sois perdue en son sein. Pour moi, il était logique de lui expliquer à ce moment-là, que je n’étais pas seulement de passage ici. Que d’après les informations que l’on m’avait transmise, j’étais moi aussi une habitante de Storybrooke et que j’avais comme les autres habitants de cette ville, subie la malédiction de celle que l’on appelait visiblement « la méchante reine ». A la seule différence qu’aujourd’hui, j’étais amnésique.
Seulement, un phénomène étrange avait coupé court à mes explications sans que je ne puisse en comprendre les raisons. Du sang s’étais mis à coulé de mon œil gauche et bien que je sois incapable de ressentir une quelconque gêne émotionnelle, j’avais demandé à la jeune femme rousse si elle avait un mouchoir sur elle, pour faire disparaître le liquide chaud.
Encore une fois, l’inconnue avait fait preuve d’une serviabilité à toute épreuve. Puisque après ma demande, elle c’était empressée de regarder dans ses affaires pour en ressortir quelques instants plus tard un paquet de mouchoir avant d’en récupérer un et de me le tendre.

Accompagné d’un petit signe de la tête en guise de remerciement, j’avais ensuite récupéré le mouchoir pour essuyer la larme de sang d’un geste sec et précis. Après quoi, elle avait alors reprit la parole.

«  Tu sais, je ne peux sans doute pas comprendre comme tu te sens, en te sachant amnésique, mais sache que je suis…je suis hypermnésique. J’ai…Comment dire, j’ai une super-mémoire. Je retiens tout. Rien ne m’échappe. Et peut-être que je pourrais t’aider à te souvenir ? »

Cette fois encore, il était intéressant de noter qu’une nouvelle personne me proposait son aide pour récupérer mes souvenirs. Oh bien sur, la plupart des personnes qui c’était proposé pour m’aider dans cette tache étaient d’après ce que j’avais cru comprendre, des proches. Néanmoins, ce n’était pas le cas de cette femme. Ce qui pour moi, rendait la compréhension d’une telle proposition plus difficile.
Notamment parce que je n’arrivais pas à saisir ce qu’elle pourrait faire pour m’aider. Puisque même mes proches semblaient n’avoir que peu d’information sur moi, comment une inconnue, pourrait-elle m’aider ? Les sourcils froncés, je lui demande alors :

- Je ne comprends pas… Comment pourrais-tu m’aider ? Tu ne me connaissais pas avant. A moins que tu ne parles d'avantage d'un soutien moral ?

Un soutien moral aurait été inutile vu ma condition. Je me devais donc de la prévenir.

- S’il s’agit d’un soutien moral, il est de mon devoir de t'informer que je ne souffre en aucune façon. J’annonce inexpressive. En réalité, je suis actuellement incapable de ressentir quoi que ce soit. Ce qui à mon sens, rend la réalité de la chose bien plus facile à accepter. Car de cette façon, il m’est impossible de ressentir ou de souffrir d’une quelconque perte.

HP: Désolé c'est pas terrible. Il faut dire qu'a force de switcher entre les persos, j'ai du mal à me remettre dans le bain parfois. Ça m'arrive aussi avec Mina en ce moment. Je sais plus comment écrire. Enfin, j'espère que ça passe quand même. Si t'as besoin d'un peu plus de matière mp moi, je te fais ça dès que possible.

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Je m’arrête subitement et penche légèrement la tête sur le côté, mon regard planté dans le sien.

Je pouvais comprendre son raisonnement. Du moins, une partie de celui-ci. Le passage qui expliquait que tout était « caché » et que mes souvenirs étaient toujours là était assez clair. J’avais moi-même souvent l’impression que les souvenirs me concernant était là, quelque part, inaccessible. Cependant, il m’était difficile de concevoir que cette personne, bien qu’elle ait visiblement une mémoire infaillible, puisse en réalité m’aider.

Quelque chose que je ne pouvais décrire, me soufflait que ma mémoire ne se débloquerait pas de cette façon. Qu’accepter sa proposition serait une perte de temps. Qui plus est, mon intérêt à récupérer certains souvenirs n’était que purement pratique. Je n’éprouvais pas le besoin particulier de me souvenir de tout. Et je n’étais pas certaine qu’ici, il était possible de choisir les souvenirs que l’on voulait garder et ceux, que l’on voulait oublier. Ce qui, a mon sens, aurait été bien plus pratique que n’importe quel autre tentative basique..

- Bien qu’amnésique, me souvenir de mon passé n’à aucune espèce d’importance à mes yeux. Mon intérêt à récupérer certains souvenirs n’est que purement pratique. Car les souvenirs de mon monde se mélange avec des bribes parfois incompréhensibles de celui-ci, et que beaucoup de chose concernant ce monde m’échappe encore.

Après quoi, l’inconnue aux cheveux roux avait évoquée ses propres douleurs émotionnelles. Bien que comprenant le pourquoi de cet épanchement émotionnel de sa part, car après tout, mon état semblait avoir ravivé un souvenir douloureux chez elle, il m’était difficile de comprendre comment une inconnue pouvait raconter quelque chose d’aussi intime à une autre. En réalité, son mal-être n’avait aucune importance à ces yeux. Je n’étais pas capable d’éprouver la moindre empathie pour cette âme en peine.

Pourtant, par pure politesse je commence alors.

- Je suis désolée pour ta perte.

Non je ne l’étais pas vraiment, désolée. J’en étais incapable, même si j’étais en mesure de comprendre que la disparition de l’être aimé avait laissé une trace. Une blessure. Cependant, je n’étais pas en mesure de comprendre, ressentir… Pour moi, la perte n’avait aucune espèce d’importance. Elle n’avait rien de tragique ou de triste, elle était juste… un élément de la vie. Sans plus.

- Cependant, tu ne devrais pas laisser la souffrance dicter tes paroles. Tu dis avoir envie d’être comme moi à certains moments ? Etre incapable de ressentir quoi que ce soit ? Je demande le visage impassible. Mais serais-tu en mesure de renoncer à lui ? A ce qu’il représentait pour toi ? Accepter que chacun des souvenirs que tu ais de lui, qu’ils soient bon ou mauvais, ne représente pour toi, qu’un film dont tu ne comprends plus l’importance ? Qu’il ne devienne qu’un vulgaire figurant dans ton existence qui ne t’évoque plus rien ?

Il était étonnant de constater que je m’étais mise à lui parler de moi-même, sans que l’on ne m’y pousse. Acceptant de ce fait, l’idée de perdre du temps pour quelque chose qui n’avait aucun intérêt à mes yeux si ce n’est, une nouvelle fois, me faire perdre mon temps.

- Si tu étais comme moi, la douleur disparaîtrait oui, instantanément. Mais elle finirait par revenir, plus forte encore et le seul moyen que tu aurais pour trouver un semblant de paix, serait de renoncer à ta capacité à ressentir définitivement, d’effacer le souvenir de l’être aimé de ta mémoire, ou de mettre fin à ton existence pour le rejoindre. Et il n’y aurait aucun retour possible pour ces derniers.

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