« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
That voice which calls to me In dreams he came That voice which calls to me And speaks my name And do I dream again For now I find The Phantom of the opera is there Inside my mind
Ses doigts avaient attrapés la cigarette posé sur son bureau. D'un geste mécanique, le briquet suivit le mouvements pour venir embrasé le bout de cette étrange drogue que son organisme réclamait. Lorsque la fumé envahis l'atmosphère, il tira quelque bouffés pour nourrir cette gourmandise addictive, recrachant les fibres toxique dans l'air. Combien de fois avait-il fumé aujourd'hui, pour tuer son ennuie mortel ? Priam détestait les jours de repos. C'était d'un ennuie vide, incomparable. D'habitude, il s'occupait avec la faim monstrueuse de mademoiselle Blake. Et repassait derrière l'humain qu'elle avait choisit d'adopter, tant il ce montrait presque désorganisé. Voir ses affaires envahir la villa lui était désagréable. Il ne rangeait pas assez. Mais au moins, il lui devait la vie de sa maîtresse, sans quoi, elle ce serait noyée.
Et Priam se serait chargé de lui faire avaler ses côtes si Mademoiselle Blake trépassait. Il l'aimait bien. Il c'était prit d'affection pour elle. Et surtout, elle l'avait récupéré de la misère que lui et ses frères enduraient. Bien que son identité propre était étroitement dissimulé, il avait finit par accepter qu'on l'appelle Alfred. C'était un nom bien commun. Mais si cela lui permettait de rester caché, alors soit. Priam aspirait de nouveau une bouffé, ses yeux d'un bleu translucide usurpait chaque information gravés sur l'ordinateur. Il ne savait pas pourquoi il avait accepté d'aider Dyson. Et pourquoi d'un coup, il avait dépassé son amour propre, son égo bien gonflés pour aider les humains. C'était des créatures terriblement fragile. Mais aussi insoupçonné qu'il soit, Priam avait commencé par bien aimer Dyson.
Aussi surprenant qu'il soit.
Car cette autre activité dissimulé aux yeux de sa maîtresse – sa mâchoire ce crispait à l'idée qu'elle apprenne un jour la vérité- lui permettait de garder un œil sur les chasseurs. Sur ses fourbes de chasseurs qui lui hérissait les poils, et rendait chaque battement de son cœur brûlant de colère. Et surtout, encore une fois, cette couverture le dissimulait de toute attaque. Il n'avait jamais oublié ce jour ou il avait faillit trépasser. Les douleurs revenaient encore furtivement dans sa mémoire, mêlés à des flash qui lui fit contracter ses muscles tant s'en était douloureux. Aujourd'hui, il était seul dans l'immense laboratoire. Ses yeux occupés à feuilleter un site emplit d'informations particulièrement croustillantes sur la légion du destin, finit par ce poser sur les costumes en réparation. Il ce leva de sa chaise avec lenteur. Enfonçant ses mains dans ses poches avec nonchalance, il garda la cigarette prisonnière entre ses lèvres.
Il leva majestueusement la tête pour toiser les costumes, sa réflexion l'avait emmené au seuil de la rêvasserie. Ses yeux ce perdait sur le costume de sa créatrice. Qui ne l'avait même pas reconnu. Ce qui avait été d'un trait irritant et ...Soulageant. Bien que de lui faire face ne marquait aucune once de peur sur son visage. Alors qu'il semblait prisonnier de ses songes, ce fut l'alarme qui le tira brusquement de ses pensées. Il cligna des yeux pour chasser son esprit étourdit, et ce retourna pour faire volte face à l'ordinateur. L'alarme de Géo. Cet idiot de canard n'était même pas là pour veiller sur ses propres barrières informatiques. Et comme Dyson n'était pas présent,c'était à lui de régler cette affaire des plus urgente. Il sortit ses lunettes de leurs étuis, les glissants sur son nez pour que sa vision s'habitue à ses chiffres déferlant sur l’écran noir encre de la machine. Lorsque le téléphone sonna, il ne fut pas étonné de la personne à l'autre bout du fil.
« Alfred ? J'ai reçu une alarme, c'est à Venise, mais je suis vraiment pas disponible, tu sais que je suis sur une île assez loin. J'ai peur que ce soit la Légion, ou un truc tout aussi dangereux. Tu peux t'y rendre pour vérifier ? » Ses sourcils ce froncèrent lorsque la destination glissait à ses oreilles comme du verre crissant. Par moment, il se demandait si Dyson était lucide. Cependant, après ce qui c'était passé avec Killer Frost, il ne serait pas étonné de trouver des traces en Europe. Après un silence dans lequel il c'était muré afin de réfléchir sur cette proposition hasardeuse, il finit par en sortir pour accepter sa mission.
▬ « Ne t'en fais pas. Je m'en occupe. » répondit-il, l'appareil collé à son oreille. Il avait prit soin de rejeter la tête en arrière sur son siège, tirant sur les dernières bouffées de sa cigarette avant de la jeter avec habilité dans la corbeille. Sa maîtresse de maison voulait qu'il se repose car il travaillait de trop ? C'était le moment rêvé pour demander quelque vacances.
« Merci ! Sois prudent ! » La réponse de Dyson manquait de le faire rire cyniquement. Ce lapin était drôlement amusant. Lui, prudent ? Que pourrait-il craindre de toute manière ? Personne ne connaissait la réelle personne qu'il était. Ou du moins, la réelle chose. Il leva les yeux au ciels, sous cette remarque parfaitement absurde. Mais il ne pouvait pas lui en tenir rigueur : Il ne le connaissait pas. C'était tout à fait humain de s’inquiéter. Heureusement pour lui, il ne l'était pas.
▬ « Oh, je ne m'en fais pas pour moi. C'est toi qui devrait plutôt te montrer prudent. » Ou peu être un peu. Il avait dit ça avec politesse, rejetant l'idée que de s'en faire pour quelqu'un était plausible. Les humains se débrouillaient avec leurs problèmes. Lui, il se contentait de suivre la marche pour se dissimuler dans la foule, et trouver un refuge.
« Promis. » A peine ses mots prononcé que Priam avait raccroché, n'ayant pas porté d’intérêt à une réponse définitive. Il ce leva donc de sa chaise, sa main c'était collé sur la paroi du mur pour analyser ses empreintes et lui donner accès au monde extérieur. Venise. Il n'avait pas mis les pieds - ou plutôt les pattes- en Italie depuis des décennies.
24h plus tard, après un nombres incalculés d'heures péniblement longues en avion …
Un masque d'argent dissimulait son visage. Ses yeux bleutées, hypnotisant, intense, fixait cette foule masqués qui l'entourait. Les costumes étaient somptueux, à ne point douter. Les corps sveltes des dames était recouvert de tissu fastueux, leurs courbes mises en valeurs sans la moindre once de vulgarité. L’Italie, ou du moins, Venise, était une ville des plus poétique et romantique. Pour les couples. Si les yeux observateurs de Priam passait d'un couple à un visage inconnu, puis à des monuments qui semblait l'écraser de toute sa grandeur, il n'en fut pas le moindre impressionné. Venise était belle. Les décors luxueux installés par la ville pour que le festival n'en soit des plus saisissants, avait des aspects quelque peut mélancolique. Et fiévreux. L’atmosphère fébrile de la foule donnait presque envie de ce laisser séduire par toute cette quinquaphonie. Elle charmait terriblement, creusait un chemin sinueux dans l'esprit des gens pour les emmener dans leurs danses.
Priam avait attrapé d'un geste droit un verre de champagne qui ce promenait sur le plateau des serveurs. Le liquide brûlant coulait dans son gosier. Les gondoliers emmenaient les couples sur leurs gondoles dans une balade passionnel. La musique exotique, festive dans lequel s'exprimait violons, accordéons, guitares, charmait la foule de poésie. Ses pensées, enivrés par la chaleur de la ville, ce promenèrent en même temps que ses pas, analysant les costumes vêtues des personnes qui ce baladait, dansaient. Toute sorte de masque aussi colorés, géométriques les uns que les autres. Des expressions fusèrent dans un Italien impeccable. Des mots divins sortie de lèvres pulpeuses et égarés sur celles de leurs partenaires. Le ton de la musique prit des rythmes plus suave et lent. Sans grand intérêt, Priam slalomait entre les personnes revétues à la manière Shakespearienne. Il longeait tel un loup solitaire les rues étroites de Venise, mais rien ne signalait un mouvement terroriste de la légion du destin.
Il commençait à ce demander si Dyson n'avait tout simplement pas cherché à l'envoyer en vacance avec la complicité de sa maîtresse. La rue dans lequel seul son ombre ce glissait sur les murs finit par déboucher sur une grande place peuplés de monde. Les humains perdaient beaucoup de temps dans ce genre de festivité qui n'avait lieux qu'une fois tout les ans. Une musique s'élevait dans la foule, la voix vibrante d'une femme accompagnait ses pas dans une symbiozz presque parfaite. Priam prit soin de paraître le plus transparent possible. Rejetant l'image d'une ombre ce mouvant à travers les corps artistique qui se mouvaient. La musique rejetait une image de danse passionnelle, si bien que ses yeux c'était enfouie sur la silhouette agile d'une brune. Son masque soigneusement ajusté sur son visage cachait chaque attrait de son visage énigmatique. Ses yeux s'emparèrent des siens avec une tel adresse, que Priam avait l'impression d'avoir été subtilisé.
Si seulement il pouvait lire dans les pensées. Malheureusement, cet étrange sort noir ne lui avait pas redonné son bien volatilisé. Cela lui manquait. C'était comme supprimer un membre primaire de son être. Si cette pensée qui traversait son esprit en l'entaillant d'une douleur nostalgique, l'étouffant, son attention lui fut arraché lorsque la brune en personne perdait l'équilibre dans sa direction. Son instinct le poussait à ouvrir les bras pour saisir son corps et l'empêcher de tomber sur le marbre froid. Seulement, lorsque Priam touchait sa peau brûlante, il sentit une once de douleur lui vriller l'esprit et son souffle se couper. Ses barrières mentales parurent forcés, et un souffle frais le revigorait. Comme si son être était remplie d'une énergie qui n'était pas la sienne. Il respira bruyamment, comme ci il venait de courir une traversée longue et sans arrêt. Son cœur battait à ses tempes, et ses yeux ce posèrent dans celle de la brune avec incompréhension. Il se sentait vertigineux.
Aussi surprenant soit-il, il sentait son esprit toucher le sien. Comme ci une barrière c'était ouverte pour lui permettre de sonder la légèreté ses pensées. Priam retrouvait cette particularité avec grand soulagement. Il releva la jeune femme en prenant soin de remettre le plie de ses habits en place. Il ne saurait dire ce qui c'était passé. Ça avait quelque chose de dérangeant et pourtant, lorsque ses yeux s'attardaient dans les siens, il sentait une vague de chaleur l'envahir. Il ce sentait terriblement attiré par elle. Son regard sondait son âme, sa respiration semblait atteindre son organisme. Le son de sa voix immobilisait ses pensées, ses gestes capturait le moindre de ses sens. Son esprit semblait pouvoir s'étendre bien plus loin que dans ses propres pensées. Avec précaution, il s'aventura dans celui de la jeune femme, touchant, effleurant les barrières absentes.
Et ce qu'il vit le saisie à un point iniginable. Il comprit aussitôt pourquoi son regard lui disait quelque chose.
Il l'avait retrouvé. Son cœur battait davantage dans une course effrené. Si elle était là, les autres n'étaient pas loin. Il vit beaucoup de choses s'offrir à lui. Des souvenirs, ou son propre visage canin qui la terrifiait. Il grimaçait en sentant le chagrin qu'elle avait pu ressentir, causés par ses propres actes. Il avait tout. Absolument tout à portée de mains. Et en quelques minutes, il avait la main sur ses souvenirs, sur sa vie passé, sur ses ressenties. Et sur son identité. Il ce sentait presque traqué de nouveau. Il revoyait la dague lui planter les côtes par sa faute. Il était rebuté. Ses yeux lancèrent des larcins dans les iris de sa compagne. Il s'éloigna de son esprit pour essayer de pénétrer celui de quelqu'un d'autre. Mais il tâtait du vide. Ceux du public lui était fermés comme des murs de fer. Seuls ceux de la chasseuse lui était accessible. D'autant plus agaçant qu'il en serra les mâchoires.
Soyez prudente la prochaine fois.
Il avait glissé ca dans son esprit, et il ce rendit aussitôt compte qu'elle l'avait parfaitement entendu. Ne remettant aucun mot sur ce sentiment qui semblait l'étouffer au fur et à mesure que la surprise grandissait sur leurs deux visages.
▬ « Faite attention où vous marchez. La candeur de votre esprit vous monopolise votre attention. » déclara t-il à voix haute, relevant la tête pour mieux mesurer la maladresse de ce masque qui l'épiais dans les moindres détails. Il était presque tenté de le glisser des doigts pour ce rappeler cette petite fille jadis qui osait scander au meurtre à son attention. Si lui l'avait démasqué avec facilité, elle ne semblait pas s'en être rendu compte.
Sierra Van Helsing
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Alicia Vikander.
EVERYBODY IS A MONSTER TO SOMEONE
SINCE YOU ARE SO CONVINCED
THAT I AM YOURS
I'LL BE IT
☾ ❍ ☽
| Conte : Folklore européen. | Dans le monde des contes, je suis : : Une chasseuse de monstres.
Everybody knows that the dice are loaded, everybody rolls with their fingers crossed. Everybody knows the war is over, everybody knows the good guys lost. Everybody knows the fight was fixed, the poor stay poor, the rich get rich. That's how it goes… And everybody knows that you're in trouble, everybody knows what you've been through. From the bloody cross on top of Calvary to the beach of Malibu, everybody knows it's coming apart. Take one last look at this Sacred Heart before it blows. And everybody knows.
Dans la longue liste des réveils désagréables, j’étais certaine que la version “sonnerie stridente de téléphone” était dans le top cinquante. Où étaient-ils, les petits oiseaux gazouillant sous ma fenêtre ? Et les doux rayons de soleil qui filtraient à travers les rideaux pour me tirer des bras de Morphée de leurs chaleureuses caresses ? Pas là. Dans mon conte de fée défait, j’avais juste droit à une mélodie électronique et froide. Bienvenue au XXIème siècle. Grognant comme un ours tout juste sorti d’hibernation, je me dépêtrai de mes draps entortillés après une courte nuit. J’avais encore oublié d’éteindre ce foutu appareil de malheur. Mes pieds nus me menèrent d’une démarche encore engourdie par les dernières bribes d’un sommeil agité jusqu’au salon. Si c’était encore l’autre taré avec son perroquet insupportable, j’allais faire un carnage. Avant de me saisir du cellulaire, je me passai une main sur le visage. Je devais avoir une tête terrible. Pour changer. Chaque soir je prenais la résolution de me coucher tôt, avant que mes terreurs nocturnes et la crainte de ce que je trouverais dans mes rêves ne surviennent. Et chaque soir je finissais par attendre que la fatigue et les médicaments me forcent à clore les paupières. J’étais épuisée. Mes yeux me piquaient et semblaient vouloir fuir leurs orbites. J’avais la bouche pâteuse, la tête lourde. Retenant un bâillement, je décrochai le combiné et fus soulagée de mettre fin à ce supplice auditif. Ma première tentative de “allô” ne fut pas très concluante avec ma voix enrouée. Je me raclai la gorge et repris : Allô ? Je réalisai alors que je n’avais même pas regardé quel numéro m’appelait. Mon vieil instinct se réveilla, et mes épaules se raidirent aussitôt. Bonjour Sierra. Tout mon corps se figea. Ce timbre semblable à un roulement de rocaille me disait vaguement quelque chose. Je ne parvenais pas à y racoler un nom, cependant je savais à quel genre d’individu il appartenait. Et ça me suffisait amplement pour me sortir une bonne fois pour toute de ma somnolence. Ça fait longtemps. Pas assez à mon goût. J'espère que malgré les années, tu n’as pas oublié d’où tu viens. Ni qui tu es. Oublier… Il m’avait fallu un Sort Noir pour sortir momentanément de ma mémoire ces souvenirs douloureux. Ma mâchoire se crispa. Depuis la levée de la Malédiction, je m’étais promise de ne plus y penser. De ne plus penser à mon passé. Tourner la page, passer à autre chose. Pour le bien de ma propre santé mentale. Il fallait croire que le destin en avait voulu autrement. A chaque pas que je faisais en avant, au prix de nombreux efforts, un mauvais génie me ramenait de trois pas en arrière. Retour à la case départ. Ça me tuait. Mais je recommençais. Inlassablement, j’essayais de me tirer des sables mouvants. Je tenais bon, car si jamais je lâchais prise, je sombrerais. Et il était inconcevable que j’abandonne la bataille avant d’avoir fait la paix avec mes tourments. Si je n’étais pas morte ce jour-là, si j’avais été épargnée, ça voulait dire que ma mission sur Terre n’était pas encore accomplie. Ça peut paraître niais dit comme ça, mais on finit par inventer un sens à sa vie, à défaut d’en trouver un. On se raccroche à ce que l’on peut. Qu’est-ce que vous me voulez ? Je n’avais pas de temps à perdre en fausses courtoisies. S’ils m’appelaient, ce n’était pas pour prendre de mes nouvelles. Mes cousins – car il s’agissait bien d’eux, j’en étais convaincue – ne donnaient pas dans la bienveillance. Autant ne pas tourner autour du pot. Le silence à l’autre bout du fil ne dura pas longtemps. Nos contacts ont relevé un signalement qui ressemble à celui de la Bête. Une bombe implosa dans ma cage thoracique, telle une décharge électrique. Je ne me rappelais plus de la dernière fois où j’avais entendu ce nom hors de mes pensées. Un déluge d’émotions déferla, et je fermai le poing pour l’empêcher de trembler sous la crise de nerfs. J’avisai ma boîte de calmants sur la table basse. Des cachetons traînaient de partout, dans toutes les pièces et jusqu’au fond de mes sacs ou mes poches. Je ne m’en servais qu’en cas d’extrême nécessité. Mais mon état de nervosité en lui-même était assez… extrême. Je m’assis dans le fauteuil, agrippant l’accoudoir comme si ma vie en dépendait. Un seul mot passa le mur de mes dents serrées : Où ? Je n’étais pas dupe. S’ils me révélaient une pareille information, ça ne pouvait signifier qu’une seule chose : ils comptaient se servir de moi. Comme appât certainement. J’étais la seule personne encore en vie à avoir vu la Bête du Gévaudan. J’étais parfaitement consciente que mes chers cousins allaient m’utiliser sans le moindre scrupule, quitte à risquer ma vie. Je ne représentais rien à leurs yeux, si ce n’était un outil pour parvenir à leurs fins. Cependant, ça ne me faisait ni chaud ni froid. D’une part car j’étais habituée à leur mode de fonctionnement, et d’autre part car j’avais la ferme intention de profiter de la situation. Être l’appât voulait dire que je serais la première sur les lieux. La première à pouvoir attaquer. La première à mettre un terme à cette chasse qui durait depuis trop de décennies. J’aurais la peau du monstre, et si pour ça je devais doubler ces ordures avec qui je ne partageais que mon nom, alors ce serait tout bénéf’ pour ma pomme.
Venise. Si Paris est la ville de l’amour, la cité des Doges garde le titre voluptueux de capitale des passions. Sous sa brume mystique, les ombres se meuvent, les désirs se déchaînent. L’atmosphère de mystère qui imprègne ses tortueux canaux semble hors du monde et du temps. Venise l’immortelle et l’éphémère. Toujours la même et pourtant différente à chaque instant. Les palais sur pilotis sont les riches témoins d’autant de grandes fêtes que de grands drames. Sous le Pont des Soupirs, on entend encore les souffles désespérés des condamnés, leurs dernières prières se perdant dans la brise. Venise a ce goût tragique terriblement envoûtant, qui emporte chacun dans des fantasmes de romance sur fond de mandoline. Mes cousins avaient tout prévu. Ils m’avaient fait parvenir par mail le programme détaillé du séjour, ainsi que mes billets d’avion et ma réservation d’hôtel. J’avais atterri à l’aéroport de Venise, sur la terraferma. Un hors-bord en acajou avait été laissé à ma disposition afin de rejoindre la cité et m’y déplacer aisément. Je circulais donc à présent sur le Grand Canal, le vent faisant voleter mes cheveux. Debout derrière le volant, je cherchais à travers mes lunettes de soleil l’enseigne du cinq étoiles où j’étais censée passer la nuit. Enfin, je reconnus le nom de l’hôtel. J’amarrai mon bateau au ponton privé et en sortis ma valise. Le palace était sublime. Dans un pur style vénitien, ses colonnes plongeaient dans l’eau afin d’élancer l’édifice vers les cieux. A peine eus-je franchi le seuil de la porte qu’un groom monta mes bagages dans ma suite. Cette dernière était à l’image de la façade : raffinée, luxueuse et élégante. Juste ce qu’il fallait de dorures. La vue sur le Canale Grande était imprenable. Je restai un moment à la fenêtre, fascinée par les allées et venues des vaporetti. Mais je n’étais pas là pour admirer le décor. La traque n’attendait pas. Étalée sur le lit, une robe noire attendait sagement que je l’enfile. Elle était accompagnée d’un loup et d’un carton d’invitation à un bal masqué qui aurait lieu le soir-même dans un petit palazzo près de l’opéra de La Fenice. Je ne voyais pas trop où les cousins voulaient en venir avec une telle mondanité, mais j’étais bien forcée de jouer le jeu jusqu’au bout. Tandis que le jour déclinait, je me dépêchai de me préparer pour la fameuse soirée. Je pris soin d’accrocher à mon mollet mon inséparable couteau à cran d’arrêt. J’ajoutai quelques fioles d’anti-venins et autres substances sous les pans de mon vêtement. On aurait dit que je partais en opération commando. C’était presque ça. Alors que je rangeais les derniers flacons, l’un d’eux m’échappa des mains et se brisa au sol. Et merde. La lotion que je venais bêtement de gaspiller contenait une lotion contre le charme des vampires. Ces sangsues de profession avaient la fâcheuse tendance à harponner l’esprit de leurs victimes. Et à moins d’avoir l’antidote nécessaire, c’était cuit. Une fois hypnotisé, il est impossible de faire machine arrière. Il suffisait au vampire de vous demander gentiment de tendre le cou pour que vous vous exécutiez avec entrain. Dans la joie et la bonne humeur. Et maintenant, je me retrouvais sans barrage contre le pouvoir psychique de ces suceurs de sang. Il ne me restait plus qu’à prier pour que je n’en croise aucun avant d’avoir préparé une nouvelle mixture. Je nouai le ruban de mon masque et sortis de la chambre. Dehors, la fin d’après-midi étalait sur les silhouettes des ombres étranges. Le Carnaval battait son plein. Ce genre d’évènements avait le don de rameuter toutes les créatures surnaturelles des environs. N’importe qui ou quoi pouvait se cacher sous ces figures figées, sous ces costumes colorés. La saison du carnaval était la saison des crimes à Venise. Méconnaissables sous leurs traits d’Arlequin, les esprits se sentaient libérés de poids de la culpabilité. Après tout, ce n’était pas vraiment eux qui plantaient le poignard dans le dos, qui étranglaient ou qui empoisonnaient. Le danger rôdait dans la cité des Doges, et il pouvait prendre les formes les plus improbables.
Un peu en avance, je fis un détour par la Place Saint-Marc afin de profiter de l’ambiance festive. Un air d’opéra s’élevait de la foule. je tournai la tête vers le dôme de la basilique, majestueux et imposant. Ainsi, tout se finirait ici. Je débusquerais la Bête, je la tuerais, et le but qui me maintenait la tête hors de l’eau depuis tant d’années serait enfin atteint. Et ensuite ? Trouverais-je un semblant de paix ? Serais-je enfin sereine ? Ou, privée de mon phare, dériverais-je jusqu’à la perdition ? Je m’étais tellement habituée à cette chasse que je ne parvenais pas à concevoir ma vie sans. Pendant que mes pensées divaguaient de la sorte, mes prunelles balayèrent la foule jusqu’à croiser un regard qui m’était étrangement familier. Si familier qu’il me transperça de part en part. Ce bleu glacial, si intense, je ne l’avais vu que chez… La Bête. Impossible. Je ne pouvais me détacher de ces iris qui me fixaient. Tout autour était flou, plus rien ne comptait. Soudain, un mouvement de foule me poussa en avant et je perdis l’équilibre du haut de mes escarpins. Je me sentis rattrapée par des bras robustes. Aussitôt, un frisson brûlant me traversa pour venir effleurer mon coeur. Ma respiration se bloqua sous le choc. Puis je relevai les yeux. Ceux-ci s’écarquillèrent lorsqu’ils découvrirent que mon bon samaritain n’était autre que le détenteur de ce regard si énigmatique. Il avait l’air aussi surpris que moi. Essoufflée, je me ressaisis le plus vite possible, grommelant un “pardon merci” à peine audible. Je ne savais pas comment réagir. J’étais tentée de tracer ma route, mais quelque chose me retenait. Et qu’est-ce qu’il avait à me regarder comme si j’avais égorgé son chien celui-là aussi ? Je me renfrognai, détournant mes prunelles. Soyez prudente la prochaine fois. C’était lui qui venait de parler ? J’étais de plus en plus perplexe. Faites attention où vous marchez. La candeur de votre esprit monopolise votre attention. La candeur de mon esprit ? Mais quel… Raah, ce petit air suffisant me donnait envie de lui envoyer mon poing dans les dents. Vous pouviez pas vous contenter d’un “de rien” comme tout le monde… Encore plus horripilée que perturbée par l’attitude de l’inconnu, je tournai les talons et plongeai dans la masse grouillante. Je sentais encore son regard limpide dans mon dos alors que je traversais la place pour me rendre au bal masqué. Je devais me faire des idées, mes souvenirs me jouaient des tours. La Bête ne pouvait pas prendre forme humaine.
Votre invitation je vous prie. Je présentai le carton à mon nom au vigile, qui m'invita alors à entrer dans le palazzo. Je débarquai dans une magnifique salle de réception au plafond de laquelle pendaient de somptueux lustres en cristal. Le champagne coulait déjà à flot, dans les coupes comme dans les gosiers. Tous les invités étaient richement vêtus. Ce n'était pas n'importe quelle réception. J'avais cru comprendre qu'il s'agissait d'une sorte de gala de charité organisé par un mécène vénitien réputé. Don Casanova. Rien que le nom laissait supposé le style du personnage. Allez savoir pourquoi mes cousins tenaient tellement à ce que je sois présente à cette fête. Je détestais jouer le pion aveugle. Pourtant, avais-je le choix ? De plus, je n'étais pas du tout à mon aise dans ce genre d'évènements. Je ne savais ni danser, ni faire la dame du monde. Mon port de tête était naturellement assez princier, cependant je n'avais pas cette capacité à scruter la populace comme si elle n'était qu'un amas de cafards sous mes souliers. Je n'étais pas, mais alors clairement pas à ma place. C'est une blague. En haut des escaliers de l'entrée, je vis apparaître l'homme aux yeux de glace. Je n'étais pas paranoïaque, mais j'allais finir par croire qu'il me suivait. Je m'appliquai à l'ignorer royalement, refusant d'admettre qu'il m'intriguait au plus haut point. Il dégageait un aura... animal. J'étais en train de me demander s'il pouvait s'agir d'un vampire – il en avait le profil en tout cas – lorsque le maître des lieux fut annoncé. Celui-ci déboula en grande pompe au son des clairons. Encore un modeste. Noyée parmi les autres participants masqués, j'espérais passer inaperçu pour le reste de la soirée. Je resterais ici, à attendre que quelque chose se passe. Si seulement mon "sauveur d'une chute désastreuse" pouvait arrêter de me fixer, ça m'arrangerait. Et cette migraine soudaine ne facilitait pas mes affaires... J'avais un mauvais pressentiment. Un très mauvais.
That voice which calls to me In dreams he came That voice which calls to me And speaks my name And do I dream again For now I find The Phantom of the opera is there Inside my mind
Si il sentait ses sentiments confus, car il n'arrivait pas à comprendre d'où en venait la plupart, il n'en demeurait pas moins de marbre. Son visage avait la chance d'être masqué, chaque contour était soigneusement dissimulé sous ce masque de loup fait d'argent. Ses yeux étant sembable à une valeur inestimable, deux joyaux d'un bleus précieux et consternant. Intenses, dont la captivité était hypnotique. Comment avait-il fait pour se trouver au même endroit qu'une Van Helsing ? Comment le hasard pouvait-il être aussi perfectionner de la sorte ? Son cœur cognait dans sa poitrine comme le glas imprévisible de la cloche d'une église. Il n'en comprenait pas la necessécité. Il se sentait horripilé. Horripilé ...Il finit par comprendre que cela ne venait pas de lui. Mais par d'une manière des plus inimaginable, d'elle. Vous pouviez pas vous contenter d’un “de rien” comme tout le monde…
Ses sourcils formèrent une expression démesurée. Peut être se montrait t-il hostile, mais il ne se souvenait pas avoir entendu une voix clair et précise lors de son pardon. De toute manière, il n'avait rien à attendre d'une humaine. Encore moins d'une chasseresse. C'était surement à cause de ça que son animosité grandissait dans sa poitrine comme un trou béant merveilleusement bien creusé. Il était parmi content que ses doigts eussent-ils relâchés sa robe de soie, dissimulant une silhouette fine et exquise. Il la regarda s'éloigner, se demandant, par tout les saints, comment avait-il fait pour se trouver en présence de celle qui, avait juré, corps et âme de mettre fin à sa vie ennuyeuse d'immortel. La vengeance avait encore un goût amer lorsqu'il avait parcouru son esprit. Il l'avait sentie comme un panneau lumineux, lui indiquant sa présence sans discrétion.
Si il pensait être bien plus tranquille maintenant qu'elle était partit, il se trompait grandement. Une question grandissait dans son esprit : Et les autres ? Il avait capté ses pensées comme un oiseau en cage : Elle doutait de lui. Pendant un laps de seconde, il s'était cru démasqué à cause de ses deux saphirs inoubliables. Heureusement, son doute semblait s'être noyé en même temps que sa silhouette dans la foule. Cette rencontre l'avait quelque peut secouer. Il se sentait essoufflé. Il ne comprenait toujours pas ce qui avait bien pu lui prendre lors de ce contact bref. Bref, mais violent. Il s'était retiré dans son hôtel pour se préparer. Une somptueuse réception ne pouvait que cacher un subalterne du Joker. C'était le genre d'endroit idéale pour démasquer les ingrats, les scélérats, les criminels.
Il retrouva son masque de loup, le glissant avec finesse pour cacher son visage. Son costard collait à sa peau, fusionnant magnifiquement bien avec son corps robuste. L'air élégant, cependant, il trouvait que les humains en faisait de trop. Et tout ceci dans le but de se plaire et de plaire aux personnes désirés. Pourtant, lorsqu'il pouvait encore se faufiler comme un voleur dans les esprits des humains, il voyait clair dans leur jeux. Des balivernes, des ramassis de plats, d'alcool, de cordialités pour mieux se tirer dans le dos. Il pénétra avec légèreté dans la salle, dont tout le monde vaquait à ses occupations favorite : L'hypocrisie en masse. Il naviguait dans ses eaux troubles jusqu'à arriver au bout d'un escalier. De là, il avait une vue plus au moins modestes sur les invités. Le lustre éclairaient la pièce pour lui donner un air encore plus fastidieuse.
Priam ressentit un sentiment désagréable qui remontait dans sa poitrine. Puis, il se sentit fortement intrigué. Des pensées criaient fortement, des pensées qu'il pouvait élucider sans le moindre problème. Il se demandait encore combien de temps il allait croiser le chemin de sa chasseresse, désireuse de poignarder son abdomen. Il suivit les pensées aisément, jusqu'à ce que ses iris de glaces se posent sur ce masque dorénavant reconnaissable. Une pointe d'amusement le fit frémir, captant à la perfection son trouble. Il détestait les vampires. Ce n'était que des charmeurs, des lâches, des sangsues sanguinaires ce croyant bien haut dessus de la hiérarchie. L'idée qu'elle puisse croire qu'il en soit un était fort détestable.Les loups et les chauves souris ne faisait pas bonne augure. Priam sentit une odeur forte, acre, purulente lui brûler les narines. Ses prunelles se décrochèrent de la chasseresse pour venir pourfendre ceux du responsable.
Un vampire.
Et pas n'importe lequel. Le maître des lieux en personne. La bonne carte tiré pour vaincre tout ennemies ayant l'audace de finir le jeu. Priam observait l'homme descendre les escaliers, être saluer dignement et avec respect par la foule. Son cœur battait fort. Beaucoup trop fort. Ses yeux s'arrêtèrent sur les iris brunes de la jeune femme en comprenant que ce sentiment subjugué ne venait pas de lui. Mais d'elle. Une fois de plus. Il rechignait. Repoussait toute hypothèse, reniait même l'existence d'un lien étroitement enfilés à son être. Son cœur battait dans le sien. Ses ressenties s'enlaçaient à ses propres sentiments. Elle pesait sur lui comme une pression permanente. Il fixait l'homme dont l'attention se portait soudainement sur elle, justement. Priam aurait voulu déporter son attention. Mais il se sentait concerné, d'une manière qui l'insupportait.
L'homme passait et échangeait des banalités, alors que par sa seule présence, tout les regards étaient captivité. Si il aurait du se sentir interdit par son charme opérant, par le biais de la jeune femme, il en était autrement. Il se permit de descendre les escaliers, attrapant ce verre de champagne qui parcourait la pièce sur des plateaux d'argent. Distingué, il avait prit soin de marcher avec courtoisie en se plaçant au cotés de la brune. Bien qu'il sentait le poids de sa présence non désiré, il se sentait poussé par la foule qui se déplaçait dans une valse poétique. Priam savait danser. Des danses les plus classique aux danses les plus corporel. Aussi étrange que cela puisse paraître, il aimait bien la façon que les humains avaient de se mouver de tel manière. Par moment, c'était joliement exprimés et magnifique à comprendre. Tant de choses pouvaient se passer par les gestes dévorants le public de leurs imensités et intensités.
▬ « Je me suis montré incongru, tout à l'heure. Veuillez me pardonner. Je me nomme Alfred. Puis-je avoir l'honneur de connaître votre identité ? » dit-il avec politesse, d'une voix clair. Il avait beau demander, son esprit qui avait rejoint le sien il y'a peut savait déjà quel en était la consonance. Sierra, mot doux et poétique. Cachant une personnalité bien plus troublés et sombre par ses faits et gestes. Priam ne se présentait jamais sous son vrai nom. Mais de quel nom parlait-on ? Alfred n'était qu'une couverture parmi les vastes quartier de Storybrooke. Les plus connus étaient ceux dont les légendes comptait que catastrophe et atrocités. Le seul prénom qu'il avait adopté, c'était celui que Jezabel lui avait donné à sa naissance. Priam. Un secret bien gardé, difficilement débusqué. Son attention fut troublé lorsqu'il sentit des yeux perçant dans son dos. Des pas s'approchaient, dansant, comme si ses pieds lévitait sur le sol. Le vampire.
« Bien le bonjour. Je n'ai pas encore eu la décence de me présenter, veuillez pardonner ma courtoisie négligeable. Je suis Don Casanova, le propriétaire de ses lieux, et l'organisateur de ce bal majestueux. Qui est-donc cette sublime créature qui ce cache derrière vous, Monsieur … ? »
▬ « Alfred. » répondit-il avec froideur. Les paroles du vampire étaient diablement ensorcelante. Lui même luttait contre cette frénésie d’obéir, de boire chaque parole comme si c'était vital pour son âme. Il savait d’emblée que cela ne venait pas de lui, mais que par le biais de Sierra, il avait terriblement envie de céder à la tentation. En revanche, lorsqu'il se tourna pour laisser l'intéresser répondre, ses yeux paraissaient prit au piège par ceux du vampire. Aussi surprenant soit-il, il se sentait irrité. La créature n'avait tout de même pas jeté son dévolue sur elle, alors que de nombreuses damoiselles foulaient ce carrelage si propre qu'on se coifferait devant ? Une idée semblait parcourir ses traits. Le vampire avait une raison de s'en prendre à elle ...Après tout, ses ancêtres avait surement du en décimer la moitié. Tout semblait plus clair.
▬ « Magnifique réception, n'est-ce pas ? » S'enquit Priam. La sangsue darda des yeux ardent en son honneur. Un sourire torve franchit les lèvres de l'opportun qu'était Priam.
« A n'en point douter, je suis l'organisateur. Le maître de ce château. Et de l'Opéra, également. » Ses yeux pénétrèrent ceux de Priam à la manière d'un couteaux aiguisée. Il comprit très vite que ce cher Monsieur Casanova avait découvert par le biais de son odeur son plus noir des secrets. Le loup dressa fièrement la tête, aucunement préoccupé par ses mots blessants. Cependant, Sierra semblait plus réceptive lorsqu'il fut question d'opéra. Si Priam n'aurait pas été entouré, il aurait probablement grogné de mécontentement. Pourquoi est-ce qu'il ne laissait pas ce fauteur de trouble se charger du cas de sa pire ennemie ? C'était d'un perturbant, de se sentir aussi concerné contre sa volonté. « Tenez, voici des invitations pour la représentation de demain. » Sa voix chantonnante lui hérissait l'échine. Sous ses bonnes paroles était placés une vague acerbes de pensées malsaines. Priam savait exactement comment fonctionnait des créatures. Une musique ce mit à raisonner dans la pièce. Les couples échangeaient de partenaires.
« Cela vo... »
▬ « Je vous prie de m'accorder une danse, si cela ne vous dérange pas bien entendu. » La manière dont Priam doubla le vampire fut presque ironique. Ses paroles avaient chevauchés les siennes dans une maîtrise parfaite, et Priam referma sa mains sur celle de la jeune femme, passant devant le vampire pour emmener la brune dans la danse. Sa mains c'était faufilé sur ses hanches somptueuses, rapprochant leurs deux êtres d'une manière si approximative que son cœur l'étreignait et qu'une curieuse chaleur le baignait de tranquillité. « Je tiens à dire que si jamais cela vous paraît inconfortable, je ne vous forcerais aucunement. » dit-il d'un regard appuyé. Son regard se perdaient dans la splendeur de ses iris. Ils se balancèrent avec légèreté sur la danse, se promenant sur les paroles et sur les notes douces. Il sentait sa maladresse, mais ne fit aucun commentaire. Au contraire, un amusement picotait ses lèvres.
▬ « Vous avez donc l'intention de vous rendre à cette mystérieuse représentation ? » Dit-il sur ses gardes. Ils continuèrent de se balancer en foulant le sol parmi les autres couples. Son sentiment de bien être était plus imposant soudainement, malgré la panique secrète qui faisait battre son cœur davantage. Troublé, il comprit encore une fois qu'il se confondait avec ceux de Sierra. Il devait trouver une solution quand à ce problème. Il entendait chaque battement cogner la cage thoracique de la jeune femme de manière irrégulière. Ses yeux avaient disparu des siens pour observer le vampire qui les observaient au loin. Il fixait Priam avec une animosité difficile à dissimuler. Le loup lui lança un regard lugubre, avant de le reposer sur le visage de sa partenaire de danse. Une flammèche semblait avoir brûlé son cœur lorsqu'il recroisa son regard. Il se renfrogna, tâchant d'ignorer royalement cette attirance horriblement agaçante.
La musique se taisaient dans un fondu silencieux, les couples se séparèrent et Priam fut de même. Il relâcha son buste avec une impatience secrète. Le vampire n'avait mystérieusement pas ressaisie sa chance. Le loup devinait que ce n'était que le début d'une longue course effrené. Si il ne l'avait pas eu ce soir, elle ne lui échapperait certainement pas à l'Opéra demain. Si durant la danse il avait été d'une écoute particulièrement attentive, il avait également promener son regard sur la masse d'humain afin de ne pas perdre le but premier de sa présence ici. Mais il commençait à croire que Dyson avai divagué, et que le système de sécurité de Géo était vraiment défaillant. La soirée battait son plein. En musique, en rire, en nourriture, en danse et en ambiance. Priam c'était accordé une heure de plus, avant de finir par rentrer définitivement dans sa chambre d'hotel.
Rien ne le retenait là bas. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
La nuit fut fort sympathique, et le lendemain, les Vénitiens remettaient la fête en toute honneur. Cette fois, il ne mit pas de masque pour se balader dans les rues mystique et gorgés de légende de Venise. La journée défilait assez vite, et son regard ne cessait de se poser sur le carton d'invitation. Il énumérait les pour et les contres. Puis, finit par ce dire que puisqu'il n'avait rien à faire, autant profiter du séjour convenablement. La journée aurait pu être fort plaisante, si, en parcourant les couloirs de son hôtel, il n'aurait pas croisé Sierra. Décidément, la chance l'avait définitivement quitté. Il c'était figé en entendant ses pas au loin, reconnaissant sa démarche affirmé. Puis, lorsqu'elle l'avait également reconnu, l'un comme l'autre avait ce sentiment d'irritation de se croiser par tout les moyens, par tout les lieux, n'importe où et n'importe quand. Priam baissa le regard sur le carton qu'elle tenait entre ses mains. Le choix était fait. Le loup devinait aisément que la soirée n'allait pas être de tout repos. Sa dernière soirée. Elle ne pouvait rien contre les paroles mielleuse d'un vampire. C'était comme une musique qui prenait possession de vos mouvements, et que vous les regardiez s'animer avec fascination.
▬ « Je vous souhaite une agréable soirée, la représentation s'annonce forte en émotions. » Ce contenta t-il de déclarer, avant de rejoindre sa chambre en percevant son trouble. Il rentra dans sa chambre en fixant le costard sur son lit. Ce ravisant d'aller à ce spectacle cachant la folie d'un banquet vivant. Pourtant, plus les minutes passaient, plus il sentait que quelque chose l'embêtait. Au point où il se sentait un pincement au cœur le mettre d'humeur. Pourquoi tant de contrariété ? Si le public se faisait dévorer, ce n'était pas de son fait. Il ne s'était jamais préoccupés de la guerre, des attentats, et meurtres que la race humaine se faisaient. Tout cela n'était que le sombre spectacle de leurs déchéances. Lui ne faisait que parcourir les allées des coulisses sans jamais interagir avec les artistes de se désastre. Alors pourquoi maintenant ? Énervé, il ce maudit à la minute ou ses doigts avaient attrapés le costume pour l'enfiler.
Peu importe ce qui se passait là bas, quelque chose le poussait à y aller. Il parcouru les allées sombres de Venise sous la clarté du soleil qui se découpait à l'horizon, et franchit les escaliers du grand Opéra somptueux et d'une architecture absolument magnifique. Ses pas raisonnaient dans les grands couloirs vide, jusqu'à ce qu'il soit conduit grâce à son carton d'invitation à sa place. Le vampire avait prit soin de les séparés pour qu'il puisse dîner en paix avec sa nouvelle victime. Si Priam était dans une loge en hauteur pour avoir vue sur tout, il repéra d'un regard bref – qu'il détourna aussitôt- la jeune femme à l'opposé de sa propre loge. Le rideau se leva très vite pour laisser monter une voix sortit des entrailles d'une femme robuste, dont la perruque et ses traits grossiers la mettaient en valeurs.
Puis, peu à peu, l'odeur acre revenu...
Sierra Van Helsing
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Alicia Vikander.
EVERYBODY IS A MONSTER TO SOMEONE
SINCE YOU ARE SO CONVINCED
THAT I AM YOURS
I'LL BE IT
☾ ❍ ☽
| Conte : Folklore européen. | Dans le monde des contes, je suis : : Une chasseuse de monstres.
Everybody knows that the dice are loaded, everybody rolls with their fingers crossed. Everybody knows the war is over, everybody knows the good guys lost. Everybody knows the fight was fixed, the poor stay poor, the rich get rich. That's how it goes… And everybody knows that you're in trouble, everybody knows what you've been through. From the bloody cross on top of Calvary to the beach of Malibu, everybody knows it's coming apart. Take one last look at this Sacred Heart before it blows. And everybody knows.
J’entamais ma quatrième coupe de champagne. Plantée au milieu de la masse informe et colorée des invités, je scrutais chaque masque, chaque détail qui attirait mon attention. Mes oreilles traînaient de discussion en discussion, captant quelques bribes de dialogues plus insipides les uns que les autres. Je ne savais pas ce que je cherchais, mais je ne voulais rien louper. La raison pour laquelle mes chers cousins me faisaient participer à ce bal masqué m'échappait complètement. Il était évident que la bienveillance ou la générosité désintéressée n’avaient rien à voir là-dedans. Ils avaient un plan et en tant qu'appât, je ne méritais visiblement pas de le connaître. Aussi restais-je sur mes gardes, le froid des lames camouflées sous mes vêtements me rassurant un peu. Partir ainsi à l’aveuglette ne me plaisait pas du tout. Surtout dans une ville telle que Venise qui regorgeait de bestioles en tous genres. Qu’est-ce que je foutais là ? Engoncée dans cette longue robe sombre, je ne me sentais pas à ma place. Une tache d’encre sur un tableau de maître. La lumière des grands lustres tombait sur l’assemblée comme une cascade de soleil. Dans cette mare d’étoffes chatoyantes, les riches convives étalaient fil d’or, diamants, saphirs et rubis dans un maelström de luxe. C’en était presque vulgaire. Il fallait croire que la sobriété était faite pour ceux qui ne pouvaient pas s’offrir l’ostentatoire. J’avais l'impression d'être plongée dans une civilisation étrange, dont je ne connaissais ni les codes ni les coutumes. Je me gardais bien d’attirer une quelconque attention. Au contraire, je m’arrangeais pour me faire oublier. Je ne m’étais pas trop mal débrouillée jusqu’à présent. L’aisée bourgeoisie me passait sous le nez sans m’accorder le moindre coup d’œil. Un fantôme. Quoique, un fantôme aurait fait plus d’effet. Cependant, les choses se gâtèrent à l’arrivée de l'hôte et instigateur de la soirée : en haut d’une volée de marches en marbre blanc qui menait aux étages supérieurs, un homme à la chevelure blonde aussi lumineuse que les lustres qui nous surplombaient saluait la foule. Son élégant costume rouge épousait avec grâce chacun de ses mouvements. On aurait dit un danseur étoile au sommet de son art. Sa démarche vaporeuse était si aérienne qu’il semblait pouvoir s’envoler à la moindre brise. Soudain, je fus happée par ses prunelles vert émeraude. Un froid étrange s’empara de moi, comme si mon souffle de vie m’échappait. Je voulus détourner le regard, fermer les paupières, mais ces dernières ne parvinrent pas à s’abaisser pour me protéger de l’onde reptilienne qui sinuait jusqu’à mon esprit. Merde. Je m’étais rendue compte trop tard de ma négligence. Une erreur qui pourrait bien se révéler fatale. Des griffes de glace enserraient mon crâne, mon cœur, mon ventre. En l’espace d’un instant, je ne contrôlais plus rien. Il lui avait suffit d’un battement de cil pour me faire tomber dans son piège. Le vampire n’était pas l’inconnu sur lequel j’étais littéralement tombée dans la foule, mais le mécène en personne. Était-ce la raison de ma présence à cette réception ? Ce serait une explication plutôt plausible. J’aurais juste grandement apprécié que mes cousins ne me gardent pas cette désagréable surprise. Mais quelle empotée je faisais. Pire qu’un bleu. J’aurais dû mieux me préparer. Maintenant il était trop tard, j’étais prise dans les filets de la sangsue gothique. Je me maudissais d’avoir été si négligente. Jamais je n’aurais commis une grossière erreur de la sorte quand je faisais encore partie de la Squad 0. Le temps avait passé, et les réflexes comme les bonnes habitudes s’étaient flétris. Je ne valais pas mieux qu’une novice. Si le Général One m’avait vue… il m’aurait reléguée à l’inventaire de la cantine pour un mois. Des fautes de débutant. Sortir à Venise sans son anti-vampire. Où avais-je la tête ? J’avais envie de m’écraser la tronche sur un plateau d’argent. Il ne me restait qu’un seul moyen pour me défaire du joug mental de Don Casanova : un choc psychique assez fort pour déchirer sa toile d’araignée savamment tissée. Et plus les secondes s’écoulaient, plus les liens se renforçaient. Pourquoi ce crétin de moustique humanoïde avait porté son dévolu sur moi ? Pourquoi diable fallait-il que ce genre de tuiles me tombe dessus ? Les gourdasses au cou appétissant, ce n’était pourtant pas ce qui manquait dans le coin. L’âme prisonnière, j’assistais impuissante à l’approche du prédateur. A chaque marche qu’il descendait, mon cœur battait un peu plus fort et un peu plus vite. Si mon ange gardien n’avait pas encore mis la clé sous la porte, qu’il se manifeste genre… tout de suite. Par miracle, mes supplications muettes furent entendues. Non pas par ma bonne étoile – c'eût été trop beau – mais par celui qui avait décidé de me coller aux basques. Je me suis montré incongru, tout à l'heure. Veuillez me pardonner. Je me nomme Alfred. Puis-je avoir l'honneur de connaître votre identité ? La voix du dénommé Alfred réussissait à percer à travers le voile duveteux de l’emprise psychique, ce qui était assez exceptionnel. A moins que ce même Alfred soit également un comparse vampiresque. Toutefois, mon petit doigt me chuchotait que ce n’était pas le cas. M’extirpant avec difficulté de l’anesthésie doucereuse dans laquelle j’étais plongée, je m’apprêtai à lui lancer une réplique acide du style “je vous préviens, je n’ai pas d’argent sur moi et personne ne m’échangera contre une rançon”. Je n’eus cependant pas le loisir de rétorquer quoi que ce soit. Par dessus l’épaule du brun, Les iris venimeuses du seigneur des lieux resserrèrent leur étreinte autour de mes pensées. Ma bouche se referma aussitôt. Bien le bonjour. Je n'ai pas encore eu la décence de me présenter, veuillez pardonner ma courtoisie négligeable. Je suis Don Casanova, le propriétaire de ces lieux, et l'organisateur de ce bal majestueux. Je crus bien faiblir face au timbre envoûtant de ses paroles. C’était comme une drogue, je me repaissais du moindre son qui franchissait ses lèvres. Il aurait pu bavasser des heures de la mécanique des fluides ou de l’histoire de l’inflation de la roupie, je l’aurais écouté aussi ardemment qu’un enfant de chœur pendant la lecture de l’Évangile. Qui est donc cette sublime créature qui se cache derrière vous, Monsieur… ? Je réprimais un gloussement flatté. Je devais avoir l’air d’une groupie qui reçoit une once d’attention de la part de son idole. Je sentais que mes bras avaient envie de se tendre pour s’accrocher à son cou, que mes jambes avaient envie d’avaler le peu de distance qui nous séparait. Tout autour de lui n’était que flou abstrait. J’avais de plus en plus de mal à garder un semblant de lucidité. Casanova m’aurait dit de me jeter par la fenêtre, je l’aurais fait. Rien que pour lui faire plaisir et le voir sourire. Rien que pour garder son intérêt, pour qu’il ne me délaisse pas pour une autre. Mon moi intérieur avait beau me secouer comme un prunier, j’étais fichue. Magnifique réception, n'est-ce pas ?Oh c’est vrai qu’il est là lui. Je l’avais complètement oublié. C’est à peine si j’entendais ce que venait de dire Alfred. Alors qu’il était juste à côté de moi. Le vampire devait être assez ancien et expérimenté pour avoir un impact aussi important sur ma psyché. Je tablerais dans les quatre siècles. Un beau spécimen que j’aurais été ravie de voir cramer au soleil. En attendant, j’étais reléguée au rang de marionnette. Il y avait de quoi grincer des dents. A n'en point douter, je suis l'organisateur. Le maître de ce château. Et de l'Opéra, également. Tenez, voici des invitations pour la représentation de demain. Sans trop savoir comment, je me retrouvai avec un carton d’invitation entre les doigts. Les inscriptions étaient gravées en or fin. J’aurais pu m’attarder sur la lecture du document si mes yeux n’étaient pas accaparés par l’admiration béate du visage masqué au sourire enjôleur. Gah. J’étais incapable de formuler le moindre mot correctement. Je vous prie de m'accorder une danse, si cela ne vous dérange pas bien entendu. Les fils du pantin s’étaient distendus. Un peu déboussolée, je me laissais guider vers la piste de danse, les yeux éberlués. Mon corps entier flottait dans une nébuleuse. Je relevai les paupières vers le visage anguleux de mon cavalier. C’est moi où ce dernier était… très proche tout d’un coup ? Mon espace personnel était totalement envahi. Je rêve ou c’est sa main dans mon dos ? Je n’étais pas à l’aise avec les contacts de proximité. Sauf au combat. Pourquoi les gens se sentaient-ils toujours obligés de se frôler, se toucher, se coller ? La Terre était assez grande pour que nous puissions tous évoluer dans l’espace en gardant une distance nécessaire à notre amour-propre. Mais qu’est-ce qu’il fabrique bon sang ? … Ah. On danse. Petit hic : je ne savais pas danser. Et quand je dis que je ne savais pas danser, je veux dire que je ne sais pas. Lorsqu’il s’agissait de faire bouger mes membres autrement que pour aligner un uppercut ou un coup de genou, j’étais aussi gracieuse qu’un épouvantail. Ma maladresse naturelle ressortait d’autant plus dans ce genre de situations où j’étais exposée au jugement d’autrui. Comme si je me transformais en cible géante, devant le centre de toutes les attentions. Alors que, concrètement, personne autour de moi ne me prêtait un intérêt particulier. Du moins, pas plus que si je ne dansais pas. Aussi tentai-je de me concentrer sur les pas du brun afin de les suivre, tant bien que mal. Je tiens à dire que si jamais cela vous paraît inconfortable, je ne vous forcerais aucunement. C’était un peu tard pour ça. Je me contentai de glisser un regard sur le côté dans une moue renfrognée. Toutefois, mes prunelles retrouvèrent très vite celles d’Alfred. Je ne pouvais m’empêcher de songer à la Bête du Gévaudan en les voyant. Ce bleu d’une pâleur spectrale, aussi translucide que de la glace. J’avais beau me revendiquer cartésienne et réaliste, dans mon sang coulait la culture des superstitions. Chaque individu façonnait son propre avenir selon ses choix et ses décisions, mais à notre destinée, notre fatum, nous ne pouvions échapper. Si ces souvenirs douloureux ressurgissaient à présent, si cet homme avait croisé ma route, c’était pour une bonne raison. Peut-être était-il temps d’arrêter de fuir le passé. L’heure était venue d’affronter mes démons et de reprendre le flambeau familial. J’avais occulté mes responsabilités séculaires, ma vraie nature, depuis trop longtemps. Je me devais de reprendre la Chasse. Vous avez donc l'intention de vous rendre à cette mystérieuse représentation ? Mon partenaire de valse semblait insister à entamer la discussion. Je ne voulais pas lui parler. Je me serais volontiers murée dans un silence de plomb. Cependant, l’envie de lui décocher une remarque acerbe me brûlait le bout de la langue. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que j’y aille ou non, à cette fichue représentation ? De plus, je n’étais nullement obligée de lui détailler mon emploi du temps. Si je m’en référais à ma théorie le désignant comme un type très louche, il serait même plus prudent que je ne lui dise pas la vérité. Vérité qui était que je me voyais dans l’incapacité de décliner l’offre de Don Casanova. Même si je ne le voulais pas, j’étais obligée d’honorer l’invitation. Vampires à la c*n. Il n’y avait rien de pire que de se savoir dans un piège et d’y plonger encore plus.
Le pas de deux terminé, j’avais quitté le bal masqué en quatrième vitesse, pendant que l’emprise de Casanova me laissait un peu de répit pour filer à l’anglaise. J’avais traversé la grande salle de réception à larges enjambées – aussi larges que ma robe le permettait – avant de récupérer ma veste aux vestiaires. Le trajet retour jusqu’à l’hôtel se fit dans l’angoisse d’être suivie. Je regardais par dessus mon épaule à chaque tournant, j’empruntais les voies principales et ne ralentis l’allure qu’enfin arrivée dans le hall du bâtiment. Une fois dans ma chambre, je vérifiai qu’aucune intrusion avait été commise en mon absence, je bloquai toutes les issues et gardai mon attirail de défense à portée de main. Dans ce milieu, mieux valait être un poil trop paranoïaque qu’un poil trop… mort. Il était hors de question que je dorme. Tant que la lune n’aurait pas laissé place à l’astre tueur de vampires qu’était le soleil, je ne fermerais pas l’œil. Au petit jour, quand les premiers rayons de l’étoile enflammée filtrèrent à travers les rideaux, je me laissai tomber sur le lit. Épuisée. Les nerfs m’avaient tenue éveillée pendant des heures. Maintenant que le danger était écarté, je pouvais m’octroyer une petite pause. Juste cinq minutes… qui se changèrent en heures. Lorsque je rouvris mes mirettes, la clarté avait franchement baissé. Le crépuscule pointait. Dans un grognement, je roulai hors du lit. Malgré toute ma bonne volonté, je savais pertinemment que mes pas me traineraient jusqu’à l’Opéra. Raaah ! J’étais coincée. Certes. Mais quitte à foncer dans la gueule du loup, autant lui flanquer une bonne indigestion. Je farfouillai dans mes affaires pour en sortir une demi-douzaine d’ingrédients en poudre. Me saisissant d’une fiole vide et d’une spatule, je mélangeai avec précaution les différentes substances. L’essentiel se jouait dans le dosage. Un milligramme en trop ou en moins, et ça foirait. Je portai la mixture à hauteur de mes prunelles. La couleur était concluante. Le sérum anti-vampire était fin prêt. Il ne romprait pas le charme, j’étais trop “infectée”, mais il me permettrait de ne pas aggraver mon cas. Et si ce cher Don s’amusait à me croquer, il allait le regretter. Amèrement. Me pinçant le nez, j’avalai la potion d’un traite. Pouah ! Infect. Les effluves insolites de la lotion me rappelèrent d’un coup les quelques coupes de champagne que je m’étais enfilées la veille. Aïe. Je me massai les tempes dans l’espoir d’alléger la migraine qui me tenaillait le crâne. La soirée s’annonçait longue et éprouvante. Quand faut y aller… La clé tourna dans la serrure. Invitation en main, je quittais ma chambre. D’une allure déterminée, je longeai le couloir, ne prêtant guère attention aux jolies teintes dorées que prenait le paysage derrière les vitres des fenêtres. C’est un sketch ou quoi ? Alfred paraissait aussi ravi que moi que nous nous croisions. Encore. J’allais vraiment finir par croire qu’il le faisait exprès. Ce n’était pourtant pas les hôtels qui manquaient à Venise. Et il avait fallu qu’il finisse dans le même que moi. Le hasard avait un drôle d’humour. Je gratifiai l’homme d’un regard noir. Je n’étais pas d’humeur. J’avais un vampire sur le feu. Enfin, façon de parler. Je vous souhaite une agréable soirée, la représentation s'annonce forte en émotions. Pitié qu’il m’épargne ces politesses inutiles. Je continuai mon chemin sans prendre la peine de le remercier.
Ma chère ! Vous êtes ravissante, que dis-je ravissante, vous êtes exquise ! Exquise. Mais c’est qu’il aurait presque un sens comique le bougre. Et rebelote. J’étais redevenue en un clin d’œil l’écervelée éperdument fascinée par la sangsue en costard. De sa grâce évanescente, Casanova me guida jusqu’à notre loge. Nous avions une vue imprenable sur la scène, et nous étions orientés de façon à ce qu’une certaine intimité soit conservée par rapport au reste du public. Le décor idéal pour me drainer la jugulaire. La question qui se posait était : attendrait-il l’entracte ? Je n’avais jamais assisté à une pièce d’opéra. L’art n’avait pas vraiment fait partie de mon éducation. A mon grand regret. C’était une première pour moi, aussi ne loupais-je pas une miette du spectacle, les yeux émerveillés. Les chants se répercutaient dans tout l’habitacle, montaient jusqu’au plafond pour résonner dans tous les coins, comme autant d’éclats de cristal. C’était beau. Ça vibrait dans tout mon être. Néanmoins, je sentais continuellement les iris crocodiliens de mon voisin rivées sur la nuque dégagée. L’épée de Damoclès n’allait pas tarder à s’abattre. Le premier se conclut sur un tonnerre d’applaudissements. Jusqu’à ce que le rideau soit totalement baissé, les acclamations fusèrent. Que diriez-vous si nous profitions de l’entracte pour visiter les coulisses ? me proposa Casanova au creux de l’oreille. Nous y voilà. La gourmandise se lisait dans son regard, et il n’essayait même plus de s’en cacher. De toute manière, j’étais trop envoûtée pour réagir. Je suivis le monstre de la nuit avec la docilité d’un caniche en laisse. Sa main arachnéenne me mena jusqu’à de sombres corridors peu empruntés. Je vous aurais volontiers offert un dernier verre, j’aurais apprécié bavarder encore un peu avec vous, mais comprenez-moi… j’aimerais ne pas rater la suite de la pièce. Vampire et goujat. Ce type cumulait les qualités. J’allais me faire mordre par un pignouf à nœud papillon. Nul. Et dire qu'il ne cherchait même pas à savoir mon nom. Vous me pardonnerez ma rudesse, le rideau se lève dans quinze minutes. Oh eh bien faites donc, après tout ce n’était pas comme si nous allions taper un brin de causette avant que je me fasse saigner à blanc. Le vampire se lécha les babines. Yeurk. Puis il dévoila des crocs parfaitement entretenus. Hygiène buccale impeccable. Ça, on ne pouvait pas le lui enlever. Étant incapable de bouger le petit doigt contre la volonté du vampire qui m’écrasait à présent de toute la pression de son charisme surnaturel, j’attendais. Le sérum empêcherait la contamination, je ne me changerais donc pas en moustique vorace. Avec un peu de chance je finirais juste en anémie sévère due à l’hémorragie que ce glouton allait me causer. Et pendant qu’il se tortillerait au sol, consumé de l’intérieur par mon sang empoisonné, j’essaierais d’appeler les secours. Avant que je ne tombe dans les choux. Ouais. Ça me paraissait être un plan correct. A défaut de pouvoir faire autre chose. Les canines de Casanova n’étaient plus qu’à quelques centimètres à peine de ma gorge. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à vouloir perforer ma bulle personnelle en ce moment ? Quelle idée de génie j’avais eu en acceptant de bosser pour mes cousins. Un simple “non” m’aurait évité tous ces désagréments. J’allais encore finir à l’hôpital. Je me fatigue.
That voice which calls to me In dreams he came That voice which calls to me And speaks my name And do I dream again For now I find The Phantom of the opera is there Inside my mind
Il leva un sourcil, formant une ligne arqué au dessus de son œil. Non que cette voix cristalline était des plus désagréable, bien au contraire. Elle semblait sortir droit de ses entrailles, comme ci, par l'ouverture d'une porte, elle sortait de sa cage là ou elle avait été retenu en otage. Si elle était exquise, il sentait la tonalité lui cisailler les oreilles comme une lame de rasoir. Son ouïe bien trop développé resserrait sa mâchoire comme les rennes d'un cheval. Il regardait les danseurs passer avec adresse, dont les sauts, les mouvements et la grâce tapissait la scène d'un voile enchanteur. Une pression résorbait son cœur de l'intérieur, tel un seau d'acide qui giclait dans ses conduits cardiaques.
Il ne se sentait pas en sécurité, et une lassitude se confondait aisément. Ce tourment qui l'habitait battait en lui dans une raisonnance insupportable. L'odeur était proche, et il tourna avec une curiosité morbide son regard vers le responsable. Hum. La chauve souris camouflé sous un aspect humain louchait sans pudeur sur la délicieuse jugulaire battante à la gorge de la chasseresse. Une question resta en suspend dans son esprit : Est-ce qu'il attendrait que la sangsue ce soit sustenté de son ennemie, ou se permettrait-il l'audace d'intervenir dans sa traque pour prendre connaissance d'un quelconque lien avec la légion du destin ?
Cruel dilemme, même si la faveur se penchait pour qu'il soit débarrassé de la fillette qui lui adressait des regards assassins. Un fantôme du passé dont il aurait aimé ne jamais recroiser sur sa route. Il sentait ses doutes comme des liens qui se rétractait sur son esprit. Peu être que cette couverture charnelle pour se fondre dans la masse était efficace aux yeux voilés des mortels ; Mais hélas, ses pupilles de glaces n'était qu'un marqueur dans la mémoire de la jeune fille. Une évidence dans ses soupçons, une épine dans la profondeur de son cœur. Un poison dans sa cicatrice qu'il grignotait peu à peu chaque filemment. Ainsi donc, il ne pourrait jamais se dérober de ses souvenirs. Net, comme un fait d'hier, conservés comme une relique d'antan.
La concentration du loup n'en n'était pas à son paroxysme. Il aurait aimer ne voir que le spectacle, dont les chants devenaient imposant et emmenait les délicieux spectateurs dans un voyage iréel. Mais sans arrêt, il était tenté. Tenté de répondre à cette voix qui le poussait à ivresse lui, elle, venant des méfaits de la chauve souris. De nature charismatique, Priam n'était jamais intimidé par qui que ce soit. Il se chargeait de cet effet, dont ses prunelles qui étaient de nature intimidante et inspirante de froideur. Mais la chose qui manipulait l'esprit de Sierra répercutait ses effets sur lui. La chauve souris possédait une stature impressionnante.
Oh il savait que ce n'était pas de son fait. Mais de la sienne. La nuée d'applaudissement qui signait l'entracte noyaient les voix non loin de lui. Il jetait un regard furtif pour voir les deux silhouette se marier dans les ombres abyssaux de la loge. Il ne bougea point. Attendant que la créature nocturne profite de son repas, et de l'épine qui s'était planté dans son coussinet, par la même occasion. Il resta un moment comme ceci, le regard dans le vague, obscurcis par ses songes et ses réflexions dans lequel il s'était plongé. Puis, une légère piqûre, un sentiment de gênance augmentant au fur et à mesure des secondes fit surface.
Priam se contenta de se gratter la gorge en poussant un grognement à peine audible. La démangeaison augmentait. Il commença à réagir lorsqu'un sentiment de bonheur et de bien être l'envahi. Il aurait du l'imbiber et l'enfermer dans un cocon euphorique, mais il n'était que le réceptacle, la seconde couche qui n'était pas directement visé. Si l'agacement et la frustration aurait du le prendre à la gorge, il se dépêcha de se lever avec hâte. Il sentait ses forces diminuer, une fatigue guetter dans l'ombre pour le saisir au bon moment et l'emmener dans le piège de l'inconscience.
Comment, oh, diable, comment pouvait-il ressentir les canines se planter dans sa nuque avec précision alors qu'elles ne lui étaient pas destinées ?
Si cette question des plus dérangeante voletait dans son esprit, il finit par arriver en trombe dans les coulisses, ou les attentions des danseurs étaient retenu dans l'organisation, les costumes, l'interaction avec le public. De quoi ne pas être interpellé par la soudaine présence d'un homme inconnu tel que Priam. Il tourna dans ce dédale de couloir, jusqu'à un corridor ou la silhouette du vampire était penché sur Sierra. Ses bras l'avaient capturé et ses canines goûtait à l’irrésistible gourmandise de ses globules rouges. Il ne saurait dire si c'était la façon dont cet acte l'atteignait et vidait ses forces, ou si c'était ce sentiment qui n'était pas le sien, mais il ressentit une profonde colère battre à ses tempes.
Ses doigts agrippèrent le col de la créature d'une manière si brusque qu'il tituba lorsque Priam le dégagea de sa victime. Il se tourna pour observer Casanova battre des bras pour retenir son équilibre. Frêle chauve souris dans la nuit. Un liquide rouge coulait de ses canines, et l'odeur musqué du sang prenait en otage les narines du loup. Le vampire lâcha un feulement tel un félin de la nuit, et rapetissait la limite qui le séparait de Priam. Mais le canidé accentuait la froideur de son esprit pour en libérer une onde glaciale sur son entourage. Elle percuta le vampire et le figea sur place, comme si une bourrasque hivernale c'était accrocher à sa peau et le pétrifiait.
▬ « Navré de vous interrompre. » L'ombre d'un sourire espiègle fit danser une lueur malicieuse dans les prunelles du loup. Il leva la tête de manière hautaine, toisant le chauve souris qui avait rétracté ses canines pour le fusiller du regard.
« Comment ose-tu m'interrompre ? Tu te crois capable de m'empêcher de diner ? » Tonna la voix hypnotisante de Casanova. Elle était irrésistible. C'était un fait. Il aurait presque eu envie de répondre que non, tant cette voix était l'effet d'une caresse rassurante. La lutte était difficile, mais son esprit arborait une rudesse et une force qui le mettait en avantage.
▬ « Oh je suis certain quel est dans la capacité de régler ses comptes toute seule. A vrai dire, c'est pour toi si je me trouve ici. Tu me poses problème.» Le vampire fut confu. Il arqua les sourcils, observant le malotru qui osait le demander comme un valet que l'on convoque. Un demi-mensonge. Après tout, il était bien ici pour le vampire, mais une chose le liait à la jeune femme et, pour être honnête, si tout ce qui lui arrivait se répercutait sur lui, alors il était clair qu'il devait la protéger. Pour ne pas mourir, ou que sa santé sois mise en cause sur le devant de la scène par les méfaits maladroits d'une mortelle.
« Et tu penses pouvoir m'attraper ? » Dit-il avec dédain. Priam sentait un mouvement dans son dos. Le venin de l'homme ne l'atteignait nullement. Habité d'un calme froid et de marbre, il regardait la créature s'agiter comme une dynamite prête à explosion. Le loup était imperturbable. Cette théâtralité l'ennuyait, à vrai dire. Il avait hâte de revenir chez lui et de quitter la saveur mesquine et langoureuse de Venise. « Quel est donc cette audace qui te permet de te croire au dessus de moi ? » Il s'était avancé, et le son de sa voix devenait plus ...chantonnante, langoureuse comme un tissu de soie se mouvant dans l'air.
Le vampire s'approcha de manière furtif, d'une vitesse bien trop insaisissable pour que le loup ne le voit venir. A peine eu t-il le potentiel de le voir surgir que son poing frappa sa mâchoire avec violence. Le loup sentit sa tête se projeter du coté droit, et sa vision s'obscurcit de points noirs alors que son esprit raisonnait encore par la violence du choc. Une douleur se frayait un chemin dans son visage. Il avait tituber en arrière, se tenant la mâchoire alors que ses yeux de glaces percutaient ceux du vampire avec véhémence. Quelque chose lui soufflait qu'il ne faisait pas que se mesurer à lui. Il essayait autre chose. Il voulait le voir, tel qu'il était
Priam ne se laisserait pas avoir par son stratagème, bien qu'il eut deviné sa véritable identité. Le vampire eut l'intention d'abattre un nouveau coup en son intention, mais cette fois le loup vit l'action venir. Sa main bloqua celle de la créature, et dans l'effet de surprise, Priam cogna de toute ses forces pour propulser ses phalanges dans le nez de Casanova. Il recula abruptement, la force du loup était plus élevé que ce qu'il aurait cru. Il se tint le nez, et ses yeux lançaient des larcins.
▬ « Je n'ai pas de temps à perdre avec des enfantillages. Les vampires se pensent individuel et unique, mais ils se noient un peu trop dans leurs égos et leurs fiertés. Sois tu coopères, soit je te ramène de force à Storybrooke. » lâcha Priam, emprunt d'irritation et de lassitude. Et il s'ennuyait aussi, ce moustique était trop prévisible à son goût. Il doutait du fait qu'il puisse faire partie des machinations de la légion du destin. Il était bien trop roi dans son théâtre et solitaire pour se laisser influencer d'une quelconque manière par les idéologies noirs d'un homme fou créateur de mutant.
Mais si Dyson l'avait envoyé, c'est qu'il devait y avoir une raison. Ou bien c'était-il trompé ? Après tout la maladresse de son esprit lui faisait faire de cruelle erreurs négligeables. Le vampire lâcha un rire et et se laissa envelopper d'une fumé pour disparaître de manière inattendu. Priam ne s'y attendait pas, et il avait été bien plus rapide pour qu'il puisse le stopper dans sa démarche. Il regarda juste sa besogne là où elle s'était trouvé. Eh bien, le retour pour Storybrooke allait lui prendre plus de temps que prévu. Juste un contre temps à régler. Il finit par se tourner pour faire fasse à Sierra, qu'il avait momentanément oublié. Repérant son trouble au cœur de ses tourments intérieur, il tira un mouchoir dissimulé dans sa poche pour lui tendre.
Priam avait plaqué les mains dans ses poches, se contentant de l'observer éponger ce liquide pourpre, tâchant la pureté du tissu blanc. Il n'attendait pas un merci, ni quoi que ce soit. Ses dents se serrèrent d'elles mêmes lorsqu'il sentait quelque chose piquer à sa gorge, et le brûler. Les mouvements de la jeune femme était en concordance avec ses ressenties, hélas. Mais elle était bien trop aveuglé par le pouvoir hypnotisant de cette créature pour avoir l'esprit clair à la chasse. Toute seule, il risquait d'être mis en danger par la bêtise de ses agissements. Il était rebuté à l'idée qui se soumit à lui. Il n'aimait pas du tout le fait de faire équipe avec elle.
Ce n'était pas dans la logique des choses. Ce n'était pas dans leurs nature, et de plus, c'était incompatible. Indubitablement. Mais que faire lorsque votre vie n'était elle même plus entre vos mains ? Il sentait toute la froideur, toute la colère et l'agacement qui émanait d'elle. Il n'en fut pas troublé. Si elle se pensait capable d'agir seule, cela faisait partie de sa bêtise, pas de la sienne. Les humains étaient tous des prématurés. Il en levait les yeux aux ciels. Fourmis placés sur sa route, qu'il fallait enjambé en essayant de ne pas les écraser.
▬ « J'ai l'impression que nous voulons la même chose. Excepté si vous êtes suicidaire, il serait plus judicieux de mettre votre orgueil de coté pour qu'on puisse s'associer. » Touché. Elle pensait n'avoir besoin de personne, et être capable de régler la situation par elle même, la vulnérabilité face au vampire cependant lui dressait un obstacle infranchissable. Il resta dans une position droite, la tête baissé pour croiser le regard sombre de la divine brune qui se tenait face à lui. Il lui faisait cette proposition à dessein personnel. Loin de lui l'idée de s'associer par envie. Mais juste pas nécessité. Parce qu'il était hors de question qu'elle les tues. Oh, il aurait aimé pouvoir voir si une fois morte, il serait tranquille.
Mais cette pensée était bien trop facile, cette option trop évidente. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire, et il doutait que cela puisse se régler aussi facilement. Il jouait la carte de la prudence. Une voix s'éleva de nouveau dans les coulisses, provenant de la scène. L'histoire continuait, s’enchaînait. Le spectacle camouflait les réels attentions de l'homme riche, fastueux et lumineux qu'était M.Casanova. En parlant de cet opportun, Priam se demandait où avait-il bien put disparaître. L'avoir vue lui glisser entre les doigts l'avait quelque peut mit sur les nerfs.
▬ « Je pense qu'il ne doit pas être très loin. » Déclara Priam, qui s'était mit à arpenter les coulisses pour chercher un indice, voir des traces de pas. Mais cela avait été effectué par un coup de maître, aucune trace, juste un tapis de poussière qui était retombé lorsqu'il avait subitement disparu. Le loup prit sur la droite, conscient que dans son dos les pas de la chasseresse brisait le silence sur ce planché grinçant. Son attention était tellement retenu par la concentration, qu'il n'avait pas perçu tout de suite les pas de la jeune femme s'éloigner de lui. Ce ne fut que dix minutes plus tard qu'il se rendit compte qu'elle n'était plus là.
Un son piano grave se répercutait en écho dans les coulisses. Alerté, il se rendit sur le lieu ou la sonorité était forte, et lorsqu'il s'arrêta sur le seuil d'une petite loge, il vit un mouvement s'enfoncer dans les ténèbres d'un miroir. Il s'avança prudemment, alors que la musique devenait forte, et qu'une voix enchanteresse semblait vouloir le capturer dans ses filets. Elle était forte, et il du secouer la tête plusieurs fois pour recouvrir ses esprits. C'était la voix du Vampire.
Le loup s'apprêtait à pénétrer dans cet étrange glace qui projetait son reflet, mais il s'arrêta dans son geste. Arracher Sierra des griffes de cet sangsue allait se révéler plus difficile qu'il ne l'aurait pensé. Si il se voyait dans ce miroir, l'image qu'il rejetait était superposé à une autre, ou, au loin, il voyait une silhouette féminine guidé par un masque blanc recouvrant qu'a moitié le visage du vampire. Un grognement s'échappa des lèvres de Priam. Il tourna le regard pour observer la pièce, et tomba sur un second masque, du même type que le premier.
Il l'attrapa et le positionna comme il fallait. Cela lui avait donné une idée. Il prendrait la place de ce ..vile fantôme déguisé pour tromper la jeune femme et l'inviter à le suivre lui, et non l'imposteur. Après tout, elle semblait parfaitement réagir au son de sa voix, à son plus grand dâme. Il s'avança vers le miroir et se sentit aspiré à l'intérieur, pour tomber dans une grotte sombre éclairé par la lueur des chandelles. Une ambiance plutôt fantomatique et musicale planait dans l'atmosphère. La voix du vampire chantonnant au loin allait lui servir pour ne pas perdre leurs traces.