« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Tu prends ce que tu veux, on dépense sans compter. Mais si ça sent le poisson dans le 4x4, tu finis le trajet dans la remorque. »
Elle savait que je ne plaisantais pas avec ce genre de choses. Depuis que j'avais fait l'acquisition d'une nouveau moyen de transport, je tenais particulièrement à ce qu'il reste dans son état d'origine. Même si ce n'était pas toujours facile quand on vivait avec une sirène qui passait son temps à être mouillé, et un raton laveur qui vivait que pour la mayonnaise. D'ailleurs, j'en avais profité pour faire des vas et viens avec mes deux doigts en direction des yeux de Rocky, et des miens.
« Toi aussi je t'ai à l'oeil. »
Parce que le tout premier jour, il avait voulu entrer avec de la mayonnaise dans la voiture. Où il se croyait ? En 2017 ? Quand je possédais encore mon ancien 4x4 ? Les temps changeaient ! C'était l'heure du renouveau et de la propreté. Même si ça ne durerait qu'un temps.
« Y'a que cette marque ? » demandais-je au type bizarre qui tenait la supérette dans laquelle on venait de faire un halte.
Elle se trouvait au milieu de nulle part, sur cette grande route désertique entre Storybrooke et notre point d'arrivé. Ca faisait déjà plusieurs heures qu'on roulait. Le gars m'adressa un signe de la tête pour me répondre par la négative. Il n'y avait que de la sous marque... j'en revenais pas qu'on allait achever le voyage sans avoir bu la moindre bière digne de ce nom !
« Je nous prend de la lecture. » affirmais-je à l'intention de la jeune femme et du petit gars à poils, qui ne m'avaient pas adressé le moindre regard, trop occupé à faire leurs propres emplettes.
Le premier magazine qui m'était tombé sous la main portait sur la couture. Qui achetait ce genre de choses ? Quant au second, c'était un magazine pour hommes virils avec des femmes de tout âge légèrement dénudé. Voir totalement, même. Jamais Mel m'aurait laissé l'emporter. Mieux valait le reposer, mais pas sans avoir jeté un minuscule coup d'oeil au poster central. J'avais eu un faible sourire, avant de me mordre les lèvres et de le ranger. Puis, j'avais pris ce qui restait. A savoir, un magazine pour enfants où les crayons de couleur étaient offerts avec, et un programme télé. Ca n'allait pas nous servir à grand chose, mais bon.
« Vous allez au rassemblement ?! » s'exclama l'homme au comptoir.
Je venais tout juste de déposer mes trouvailles, ainsi qu'un paquet de bonbons en forme d'aliens face à lui. Sans doute que c'était grâce à ces friandises qu'il avait fait le rapprochement.
« Ca se voit tant que ça ? »
Le type scanna mon premier article, puis le second, avant de se pencher vers moi.
« J'ai vue des choses. Des choses terrifiantes qui feraient frémir n'importe quel gastéropode. » chuchota t'il.
Je m'étais penché à mon tour. Ca devenait intime entre nous...
« Parce que les gastéropodes peuvent frémir ? » demandais-je.
L'homme eu un mouvement de recul. Pouvait-il penser un seul instant que je me fichais de lui ? Ca venait peut-être de mon sourire au coin des lèvres. Il scanna les articles de Mel, en faisant comme si de rien était.
« Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu. Si vous allez au rassemblement, faites bien attention. Ils en retiennent en otage depuis 1947, et tôt ou tard, ils arriveront à s'échapper et le monde sera à leur merci. »
Ce mec avait un sacré grain. Tournant la tête vers Mel, je lui avais adressé un petit sourire. Si il savait que c'était une sirène, il réagirait comment ? Ca aurait été amusant de voir sa réaction. Quoi qu'il en soit, j'étais sortit de mes pensées, sentant un léger bref courant d'air provenir du plafond. L'homme nous fixa tous les deux, en plissant des yeux.
« Vous l'avez sentis vous aussi ? Ils ont fait des expériences génétiques sur eux, et depuis il se passe des choses étranges tout autour de leur base ! Le pouvoir de la génétique est la force la plus terrible que la planète ait connu, et ils la manient comme des enfants ! »
Je levais les yeux vers le plafond. C'était là que se trouvait la clim. Bien entendu, l'air provenait tout simplement de là. Il n'y avait rien de bien mystérieux à tout ça. Une fois encore, l'homme fit comme si de rien était, en ajoutant des échantillons dans notre sac et en affichant le prix sur sa machine. J'avais sortit de l'argent de mon porte feuille, et en lui tendant, il m'agrippa la main.
« La vie trouve toujours son chemin ! » nous lança t'il sur un ton à demi paniqué.
On pouvait dire ce qu'on voulait, mais ce type jouait très bien la comédie. Il devait aussi se sentir bien seul, ici. J'allais répliquer quelque chose, mais un bruit ce fit entendre derrière nous. Il provenait d'une porte au fond, comme si quelqu'un tentait de l'ouvrir, mais n'y arrivait pas. Qu'est ce qu'il allait encore inventer ?
« Qu'est ce qu'il y a là dedans ? King Kong ? » demandais-je, tandis que l'homme eu un mouvement de recul.
On avait fixé la dite porte, tous les quatre, tandis que les coups se faisaient de plus en plus fort. Puis, la poignée s'abaissa et on vit quelque chose de terrifiant en sortir. Le Père Noël mais sans son costume, avec juste la barbe. Je plissais les yeux une nouvelle fois.
« Putain Kenny, ta porte fait chier ! » dit-il en sortant des toilettes avec un du papier journal.
Il le déposa sur le comptoir à côté de nous.
« Je te prend ça, et un paquet de ça. Et ça. Et ça aussi. »
Il avait ajouté plusieurs paquets de bonbons. Puis, remarquant enfin notre présence, il m'adressa un regard.
« Vous allez au rassemblement ? » demanda t'il.
Ca allait recommencer. Lui aussi tenterait de nous effrayer ou pas ? Il tourna la tête vers la sirène, en ouvrant la bouche sans pouvoir la refermer. Je rêvais ou il la matait ?
« On peut faire un selfie ? »
C'était quoi cette question ridicule ? J'allais lui répondre quelque chose, mais il sortit son téléphone pour se prendre en photo avec Mel, avant de regarder le résultat.
« Punaise, trop bonne ! La photo, pas toi, hein. Enfin toi aussi, mais la photo, regarde ça ! A part que tu souris pas dessus. Dommage. Je vais de suite l'envoyer. Ca fait des mois que j'attends de voir un canon dans le coin, mais ce sont que de vieilles camionneuses qui passent pour aller au rassemblement. C'est un coin paumé. Et à part Kenny je parle avec peu de gens. Oh bon sang, ça va être trop fun ! »
Il cliqua sur quelque boutons de son téléphone. Puis, il nous adressa un nouveau regard.
« Maman va pas en revenir que j'ai une copine ! Dit, tu voudrais pas venir manger à la maison un de ces quatre et jouer le jeu ? Non ? Je comprend, c'est normal. J'aurais du faire une demande plus en forme, mais j'ai pas l'habitude. Si ça te dit, on peut aller au rassemblement tous les deux. J'ai un van garé à l'arrière ! »
Je m'étais dit que là, c'était le bon moment pour lui tapoter l'épaule. Il remarqua ma présence.
« Ah ok man, t'es avec elle ? Y'a pas de soucis. T'as le droit. Mais dites les gus... faites gaffe. Faites vraiment gaffe. Y'a des choses bizarres qui se produisent ici. »
Au même moment, on sentis un nouveau courant d'air au dessus de nos têtes. Je soupirais, tandis que l'homme nous fixait d'un air véritablement effrayé.
« Qu'est ce que je disais ! Et ça le fait à chaque fois que je viens. »
C'était peut-être pas une bonne idée d'aller à ce rassemblement. Si tous les gens d'ici étaient aussi cinglés que ces deux là, on finirait par perdre la tête nous aussi. Mais bon, c'est qu'une fois par an que les gens se rassemblent à Roswell lors d'une unique nuit où ils scrutent le ciel à la recherche d'un vaisseau spatial. J'avais eu envie d'offrir cela à Mel. Allez savoir pourquoi, mais c'était qu'un petit délire comme ça et je trouvais ça amusant. Enfin, jusqu'à présent...
Melody Blackstorm
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Les gens du coin étaient bizarres. En même temps, à quoi d'autre pouvait-on s'attendre ? Un rassemblement à Roswell, ça risquait forcément de sentir le poulpe pas frais. Et surtout le geek en puissance ou l'allumé notoire. On en avait déjà vu une belle brochette quand on avait fait une halte sur la supérette, au bord de la route, mais en arrivant à destination, je fus éblouie par les moyens mis en oeuvre pour cette soirée "spéciale". Des stands de toutes sortes vendaient des porte-clés lumineux à l'effigie des petits hommes verts, d'autres de la nourriture, d'autres encore des cocktails aux couleurs et surtout aux noms étranges, comme le Prometheus, Le Alien Covenant ou le Ellen Ripley. Certains stands proposaient des tee-shirts du style "Roswell 2018 : I was there." estampillé d'une tête allongée, ou d'autres articles prétendument "collector".
Le pire, c'était les gens. Je l'avais déjà mentionné. Des espèces de gugus déguisés en aliens dansaient en farandole au milieu de la plaine pendant que la majorité des autres s'installaient à côté de leur van ou de leur tente. Certains avaient même carrément sorti leur ensemble de jardin. D'autres faisaient des barbecues. Malgré tout, l'ambiance semblait agréable et détenue. Je préférai tout de même rester sur mes gardes.
Emmet gara son 4x4 flambant neuf un peu à l'écart des autres groupes et j'en descendis pour m'emparer d'une couverture et l'étendre à même le sol. Rocky s'empressa de sauter dessus, observant mes mains avec insistance.
"J'ai pas la mayo. Adresse-toi à quelqu'un d'autre."
La nuit était en train de tomber. Je sortis la glacière du coffre ainsi que les magazines et une paire de jumelles. Ca serait plus pratique si jamais on voyait un martien en string dans la Voie Lactée. Avec une moue désabusée, je posai le tout sur la couverture, avant de pivoter vers le type qui venait de me tapoter sur l'épaule. Wouaho. Agression visuelle. Il avait des cheveux roux si frisés qu'on aurait cru une perruque -peut-être en était-ce une ?- ainsi qu'une moustache descendant jusqu'à son menton.
"C'est to bagnole ?" demanda-t-il avec un accent étrange.
J'acquiésçai, tout en faisant mentalement le décompte de cette discussion afin de l'écourter au plus vite, car je sentais que je n'allais pas l'apprécier. L'homme dispensait une forte odeur de vieille friture doublée de graisse.
"J'ai un superbe camping-car là-bos." fit-il en désignant un large véhicule au loin, à côté d'une famille à son image. "Je te l'échange contre to bagnole. J'ai toujours rêvé d'avoir une Jeep Renegade."
Brusquement, il prit un accent américain pour prononcer la marque du véhicule.
"Sauf que c'est pas une Jeep Renegade." répliquai-je d'un ton sec.
Il éclata de rire et son haleine aux relents de graisse parvint jusqu'à moi. Je fermai brièvement les yeux. Nom d'une sardine... C'était aussi violent que de sentir les entrailles pourries d'un poisson.
"T'as failli m'avoir ! Je sais reconnaît' une Jeep Renegade ! Elle a quatre roues qui vont dans l'même sens pour faciliter les déplacements !" insista-t-il en montrant les pneus. "Et quand on est d'dans on se croit comme dans Jurassic Park, mais sans le Jurassic et sans le Park ! Aha !"
C'était pour une caméra cachée ? Je regardai furtivement de chaque côté, mais non, apparemment, le mec était sérieux. Il devait sûrement venir d'une galaxie lointaine, très lointaine.
Comme il se montrait trop insistant et que ça commençait à me gonfler, je m'approchai de lui pour l'attraper par le col de sa chemise et le soulever de quelques centimères au-dessus du sol. Plantant mon regard oblique dans le sien, je déclarai d'un ton feutré :
"Retourne voir ta femme. Je sais pas si c'est de la drague, mais en tous cas j'adhère pas."
Il écarquilla les yeux et cligna plusieurs fois comme pour signifier qu'il était ok. Lorsque je le relâchai, je grimaçai de dégoût en voyant que des poils de torse blonds-roux étaient collés entre mes doigts. Beurk. Quant à lui, il s'éloigna rapidement.
"Nom d'un chicon gratin !" fit-il, éberlué.
"Et si je te vois rôder autour de ma Jeep Renegade, je vais tellement te ventiler que tu ne sentiras plus la friture !" lançai-je si fort que plusieurs gugus déguisés en aliens se retournèrent.
Le mec se stoppa et hésitant, demanda :
"Alors, c'est bien une Jeep Renegade ?"
Je le dévisageai, ébahie par son culot. Je serrai les dents et fis un pas vers lui, ce qui le convainquit de s'éclipser. Laissant échapper un soupir, je retournai vers la couverture sur laquelle Rocky s'était étendue, sur le dos, les pattes en l'air comme un miséreux.
"J'ai pas ta mayo, je t'ai dit !"
Je levai les yeux vers Emmet qui était occupé à planter la tente, quelques mètres plus loin. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était motivé à ce qu'on s'incruste ici. Je ne lui avais pas demandé la raison qui l'avait poussé à venir à ce rassemblement. Etait-ce une activité qu'il faisait avec ses parents, à l'époque ? Ca ne ressemblait pas à un hobby familial. Alors, avec Enoch ? A cette idée, je croisai les bras, envahie par un drôle de frisson.
Comme Rocky continuait de jouer les martyrs et commençait même à pousser des gémissements plaintifs, j'ouvris la glacière et cherchai le pot de mayonnaise. Je farfouillai un moment, soulevant les packs de bière, les sandwichs et les salades, avant de me mordre les lèvres. Je jetai un coup d'oeil anxieux à Rocky qui dressa une oreille tout en restant immobile, puis je me rendis discrètement jusqu'à Emmet pour demander à voix basse :
"T'as bien pris de la mayo à la supérette ?"
Je ne l'avais pas prise, croyant qu'il l'avait fait. Je n'en étais plus si sûre, désormais. Comment allait-on faire ? On ne pouvait pas passer la nuit à Roswell avec un raton-laveur déprimé sur les bras ! Je jetai un coup d'oeil aux différents stands de bouffe, au loin. Accepterait-on de me vendre une barquette de mayo ?
"J'ai de lo mayo !" fit une voix tout près de mon oreille, accompagnée d'une haleine abominable.
Comment ce mec avait-il fait pour m'entendre ? Et surtout, que faisait-il de nouveau là ? Ca se voyait qu'il ne savait pas jusqu'où pouvait aller ma colère.
"Je vous en donne si vous me laissez faire un tour avec votre Jeep Renegade." fit-il en passant les doigts dans sa ceinture rouge vif, un large sourire aux lèvres.
C'était une idée fixe ou quoi ? Je lançai un coup d'oeil à Emmet avant de lui tapoter l'épaule.
"Fallait pas la prendre rouge vif. Forcément, ça attire l'attention." dis-je, narquoise.
Il n'avait qu'à se débrouiller, après tout. Je retournai jusqu'à la couverture pour attraper un sachet de chips à la crevette. Rocky leva uniquement la patte pour en quémander une dans une attitude profondément désespérée. Les mâles, tous des drama queens.
"Si vous voulez, après on vous invite à manger ! Ma femme a mis des chipos sur le grill et y a aussi des côtelettes !"
Il était du genre tenace, le mec à la perruque. En manque de potes ? Je souris, le nez rivé sur l'intérieur du paquet de chips, songeant qu'Emmet devait en avoir déjà marre. Chacun son tour de se le farcir, ce mérou.
Emmet Miller
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Ca y est ! J'avais enfin fini de monter la tente. D'ordinaire je mettais moins de temps, mais j'avais été à plusieurs reprises dérangé par la sirène qui copinait avec un mec qui avait un fort accent belge. Qui plus est, elle m'avait accusé d'avoir oublié la mayonnaise, alors que Rocky et moi on savait très bien que c'était elle qui en était responsable. Ah les femmes !
J'avais rangé le matériel de montage de la tente dans ma Jeep Renegade. Même si ça n'en était pas une, on allait sans doute la renommer ainsi. Ca ferait plaisir au pote de Mel et à elle même. Une fois fait, j'étais revenu vers la sirène, et je lui avais fait une bise sur le front, tout en piquant une chips aux crevettes. Rocky semblait savourer la sienne, comme si c'était son dernier repas. Je le sentais dépérir. Sans doute qu'une journée sans mayonnaise le tuerait. Il devait le sentir le pauvre.
« On accepte avec grand plaisir l'invitation, Jeff ! J'adore les côtelettes en plus ! » m'exclamais-je à l'intention du dénommé Jeff.
Ma chère et tendre poiscaille n'allait pas être d'accord, mais bon. Fallait bien faire de nouvelles connaissances, n'est ce pas ? Et puis ce qu'il proposait était plus appétissant que ce qu'on avait acheté.
« Comment qu'il sait que je m'appelle Jeff ? » lança l'homme en jetant un oeil en direction de sa femme, qui sortait la viande du camping car pour la poser sur une grande table.
« J'appelle tout le monde ainsi. » me justifiais-je pour ne pas lui indiquer que sur le camping car, il y avait une casquette de posée dessus avec noté "Jeff une Fois".
« Ah c'est donc ça ! » dit-il. « Je vais aller allumer le feu, comme ça on pourra faire cuire la viande. Ca sera plus facile. »
« Fait donc l'ami. » répondis-je avant de me tourner vers Mel. « Tu vois, il a l'air sympa. Et on pourra lui laisser faire un tour de 4x4 ensuite. Enfin si il se lave les mains après le repas. D'ailleurs, n'entre pas dans la voiture tant que tu pioches des chips. Ca laisse du sel sur les sièges, c'est pas agréable. »
Je m'étais éloigné de Melody pour rejoindre mon nouveau pote. Il me tendis une bière. Voilà un homme qui savait y faire.
« Je viens ici chaque année. J'y suis habitué maintenant. Je voyage beaucoup, ça permet de recharger les batteries. »
« Des frittes, des frittes, des frittes ! » lancèrent les enfants de Jeff qui quittèrent le camping car avec plusieurs saladiers remplis à raz bord de frittes dont l'odeur venait jusqu'à mes narines.
« Ah ! L'apéro ! »
Parce que les frittes c'était pour l'apéro chez eux ? Sa femme amena Melody jusqu'à la grande table et lui désigna une chaise, tout en lui servant à boire. Quant à moi, Jeff me pris par l'épaule et m'entraina à sa suite. On s'assit tous à table. Rocky trouva une place à côté de moi, et zieuta en direction du pot de mayonnaise. Finalement il ne mourra pas ce soir...
« Qu'est ce qu'elle veut la Bella sur ses frites ? » demanda Jeff à Mel. « De la mayo, du ketchup, de la sauce cocktail, de la sauce au lapin ? Elle les préfère à poil ? On a du sel ça c'est bon le sel, sinon après t'as pas soif ! »
Et il s'empressa de mettre plein de sel sur les frittes de la belle. J'en revenais pas qu'on dînait avec eux. Ces gens étaient bien trop... cools !
« Alors dites moi, vous croyez aux petits hommes verts ? »
C'était une bonne question vue le lieu où on se trouvait. Et d'ailleurs, y'avait des chances qu'on en voit ce soir. Bien que ça ne devait pas manquer à Storybrooke... J'avais encore du mal à m'y faire.
« Il parait qu'ils sont gris. » répondis-je.
« Ah ça c'est à Asgard ! Ils sont gris, et menthe à l'eau parfois. Ca se boit avec du lait aussi. »
Je n'avais pas bien compris ce qu'il voulait dire, mais ça semblait faire rire toute sa famille, et lui aussi. Par respect, j'avais ris à mon tour. Et Rocky s'était empressé de sortir la patte du pot à mayonnaise, vue que je venais de remarquer ce qu'il avait fait. Il se la lécha ensuite comme pour faire disparaître les preuves.
« Il est mignon ! Vous l'engraissez pour la Noël ? »
Beurk... même Rocky sembla choqué, si bien qu'il descendit de sa chaise et trottina vers la tente, en laissant une trainée blanche à divers endroits derrière lui. Un rien l'effrayait. Pourtant ça ne devait pas être mauvais du raton laveur... Mais bon, je devais faire gaffe à ma ligne, et il était remplis de calories avec toute la graisse qu'il s'enfilait à longueur de temps.
« Je l'ai vexé. C'est qu'il est susceptible en plus. On fera sans alors. »
Je lui adressais un sourire, tout en passant le sel à Melody. Est ce qu'elle en avait assez sur ses frittes ? Non... je n'aimais pas la taquiner. Absolument pas !
« C'est une sortie en amoureux ? C'est votre premier voyage ? » demanda la femme de Jeff.
J'adressais un petit sourire à Melody, tout en la regardant dans les yeux. Elle était ravissante ce soir. Comme tous les soirs.
« En quelque sorte. Quand j'étais petit, je scrutais les étoiles pour voir uns signe d'une vie ailleurs. J'avais un télescope et j'étais abonné à la revue Sciences et Ciel. Et Roswell c'est le lieu idéal pour tout passionné. »
« Ca tu dis vrai, l'ami ! » s'exclama Jeff en me faisant une tape sur l'épaule. « Ca a quelque chose de magique les étoiles. Et le ciel. Et les aliens. »
Je répondais à ce qu'il disait par un hochement de tête. Il avait raison !
« J'aurais pu venir plus tôt, mais c'est un rêve d'enfant. Ca se partage avec quelqu'un d'exceptionnel. » dis-je en faisant un petit clin d'oeil à Mel avant de reprendre des frittes.
C'est qu'elles n'étaient pas mauvaises.
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Le barbecue mettait sacrément du temps à s'allumer. Cela venait sûrement du fait que "Jeff" le ventilait tellement fort avec un morceau de carton que les flammes naissantes étouffaient aussitôt sous les assauts du vent. Ses enfants, sa femme et Emmet en étaient déjà à leur deuxième portion de frites respective. C'était pour patienter, comme disait le Tuche (son nom de famille). La nuit était tombée depuis une bonne heure déjà, à moins que ce ne soit que mon impression tellement je m'ennuyais.
"La Bella, elle mange pas ? Faut bouffer petiote ! T'as que la peau sur les os !" lança Jeff, qui décidément n'était pas très concentré sur le barbecue.
"La peau sur les arêtes, plutôt." corrigeai-je à voix basse tout en jetant un regard noir à mes frites à peine entamées.
"Oh, tu préfères du poisson ? Pépette, vo chercher les Croustibat au congel ! Ca cuiro aussi sur le grill. Avec le jus de viande ço fero des protéines à lo Bella !"
Pépette, qui était sa femme, se leva de sa chaise de camping pour aller farfouiller dans son camping-car. Elle revint quelques instants plus tard avec une dizaine de batonnets de poisson dans une assiette.
"C'est beaucoup trop !" protestai-je.
"Teu teu ! C'est bon pour c'que t'as !" fit la femme de Tuche. "Prends un peu de cellulite, je me sentirai moins grosse."
"Rooh mais t'es belle Pépette. T'as des fesses rondes comme des melons !" soupira Jeff tout en ventilant de nouveau le barbecue.
Sa femme gloussa, visiblement ravie du "compliment" et je remarquai le sourire de Jeff. Plus que jamais, je me sentis de trop dans cette soirée.
Depuis que le Tuche avait menacé Rocky, ce dernier n'était plus sorti de notre tente. Il avait bien raison. Au moins, il avait la paix. Emmet semblait apprécier la compagnie de cette famille étrange. Pour ma part, je tentais de m'adapter, mais je me sentais trop différente parmis ces carnivores accros aux protéines. Il y en avait aussi dans le poisson, nom d'un bulot ! Et les aliments marins possédaient même des oligo-éléments dont la viande était dépourvue. J'aurais pu leur faire un cours là-dessus, mais ça me saoulait moi-même rien que d'y penser.
A mesure que les étoiles apparaissaient dans le ciel, les gens s'excitaient davantage autour de nous. La majorité avait éteint leurs phares et leurs éclairages e tous genres, de sorte à mieux observer la voûte céleste. Ils étaient soit allongés sur des couvertures, soit recroquevillés à côté d'un télescope, soit occupés à danser avec frénésie pour "appeler" les aliens. Si j'en avais été un, j'aurais évité cet endroit plus que tout autre.
Bientôt, seul le barbecue de Jeff -qui était ENFIN allumé- produisait encore un peu de lumière dans les parages. Certaines personnes protestèrent mais le Tuche crut que ses fameuses côtelettes étaient victimes de leur succès, et s'excusa de ne pas en avoir assez pour tout le monde.
On me donna une assiette emplie de frites et de poissons panés carbonisés. J'adressai un bref sourire crispé à "Pépette" qui m'administra une tape dans le dos.
"Je... je vais aller manger tout ça en observant les étoiles. " dis-je en me levant.
Sans attendre, je m'éloignai de la table de camping pour m'enfoncer dans l'obscurité à grands pas. Il fallait se mettre à l'écart énormément pour bénéficier d'un peu de pénombre. Finalement, je m'arrêtai près de la tente, posant l'assiette tout près. A peine quelques instants plus tard, comme je m'y attendais, Rocky sortit le bout de son museau.
"T'as rien à craindre. Ils ont passé au barbecue tout ce qu'ils avaient sous la main." fis-je avec un sourire.
Le peureux qu'il était préféra attraper le bord de l'assiette pour la tirer vers lui, de sorte à rester protégé par la tente. Il remarqua aussi la dose de mayonnaise que j'avais placée à côté des frites. Curieusement, il trouva les poissons panés carbonisés à son goût car il les trempa dedans avant de les grignoter. Cette bestiole avait définitivement des goûts bizarres.
Je m'assis sur la couverture devant lui, ramenant mes jambes contre moi, me contentant de l'observer. Ca avait quelque chose d'apaisant, avec tout le délire environnant. Je jetai un coup d'oeil au loin, voyant la famille Tuche avec Emmet en grande conversation. Il reviendrait quand il le voudrait. Je me sentais coupable de ne pas parvenir à passer un bon moment avec ces gens. Etait-ce à cause de ma part sirène ? Mon sonar intégré ne les digérait pas, je n'y pouvais rien.
"Eh Bella !" m'interpela soudain Jeff depuis son barbecue. "Tu veux un Calipo en dessert ? C'est une glace à l'eau ! Ca évite de boire trop et de rouiller !"
Il rit à sa propre blague, vite suivi par sa famille. Je soupirai et jetai un coup d'oeil à Rocky.
"Tu m'accompagnes ? Je me sentirais moins seule."
Le raton-laveur cessa de manger pour me fixer, ses pattes avant couvertes de friture et de mayonnaise. Il en avait également sur les moustaches. Son regard était intense. Cela dura plusieurs secondes, jusqu'à ce qu'il reprenne son repas comme si de rien n'était.
"Dégonflé." marmonnai-je en me levant à contrecoeur.
Je rejoignis le groupe et me saisis de la glace en tube qu'on me tendait. Ca avait l'air déjà plus sympa que les Croustibat -rien ne me semblait plus contrenature que du poisson rectangulaire.
"On observe les étoiles, maintenant, mon Chouchou ?" fis-je en tirant sur la manche d'Emmet.
Son expression perplexe valait toutes le caviar du monde. Je restai de marbre alors que je plongeai un regard perçant dans le sien. J'essayais simplement de me mettre au niveau des Tuche, puisqu'il avait l'air de les trouver cool.
"Allez Chouchou, viens !" insistai-je d'un ton faussement plaintif.
Je déchirai l'emballage du Calipo pour commencer à manger la glace.
"Fruits exOtiques, c'est drÔlement bOn !" remarquai-je en insistant bien sur les "o", comme Jeff.
Emmet Miller
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tous les deux... ! »
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« Mais c'quel parle çome moi ! » s'exclama Jeff tout fier de la sirène, tandis que pour ma part, je rigolais.
Elle était sérieuse ? On allait se la jouer Jeff et sa Pépette ? Je l'avais attiré vers moi, afin de passer un bras autour de sa taille et de l'embrasser tendrement. Puis, me détachant, j'avais passé ma langue sur mes lèvres.
« Fruits exOtiques. T'as raisOn. C'est super bOn ! » dis-je pour l'imiter.
Ses lèvres étaient fraiches comme de la glace. Et elles avaient un bon goût de fruits. Ca changeait de quand elle sentait le poisson. C'était pas désagréable, mais quand elle s'enfilait des crevettes, j'étais pas trop fan de l'odeur. Pour le coup, j'avais fait un petit signe de la main à Jeff et à sa famille, tout en prenant celle de la sirène dans mon autre main. Puis, on s'était éloigné du groupe. Il était temps de passer un petit moment rien qu'entre nous.
« J'ai l'impression qu'avec toi, faut toujours que je m'attende à être entrainé dans quelque chose qui me dépasse. » dis-je avec un petit sourire, tout en observant le ciel.
On était à un point éloigné de la famille Tuche, juste devant une petite falaise d'où on pouvait aisément observer les étoiles. Au loin il y avait un peu de partout, des feux de divers campeurs. Le rassemblement avait attiré du monde, mais en même temps on pouvait facilement trouver un coin en solitaire, vue que les touristes étaient pas mal éparpillés tout autour du campement où on se trouvait.
« Y'a tellement d'étoiles dans le ciel, et si peu de gens qui les observent. » laissais-je échapper, tandis que Rocky était venu se blottir contre mes pieds.
J'allais pas faire dans la romance. On était dans une soirée romantique tous les deux, mais c'était pas pour autant qu'il fallait que ça devienne gnangnan.
« Dites, les potes. » murmura Jeff qui nous avait rejoins. « Je vous dérange pas. C'est pour m'assurer que vous avez ce qu'il fô. » dit-il en glissant dans ma main ce qu'on pourrait appeller un préservatif.
Je n'avais pas pu m'empêcher d'en rire.
« Vous êtes jeunes, faut en profiter. Vous avez encore la pêche ! Parce que si t'as la pêche, t'as la patate. Si t'as la patate, t'as la fritte. Si t'as la fritte, t'as le ketchup. Si t'as le ketchup, t'as la mayonnaise. Si t'as la mayonnaise et le ketchup, t'as la sauce américaine ! »
Je riais une nouvelle fois, même si je ne comprenais pas où il voulait en venir. C'était très gentil de sa part de penser à nous dans un moment pareil, mais on n'allait pas avoir besoin de ça. A dire vrai on avait jamais besoin de ça...
« C'est cool. Mais si on pouvait rester seul pour... hum... ben avoir la patate, ça serait... chouette ! » dis-je avec grande conviction.
Jeff nous adressa un pouce levé dans notre direction, avant de s'éloigner sur la pointe des pieds. Il faisait sans doute cela de cette manière pour ne pas nous déranger. Je levais les yeux au ciel avant de me tourner vers la sirène, tout en observant le préservatif que je tenais dans les mains.
« Non mais sérieusement quoi ! » m'exclamais-je avec un grand sourire. « J'avais jamais rencontré des gens aussi... serviables. »
Ils étaient trop. Je les trouvais par moment un peu lourd, mais on s'éclatait toujours. C'était ce qui comptait. J'avais observé quelques instants le préservatif que je tenais toujours emballé dans ma main, avant d'adresser un regard à Melody. Puis, je l'avais rangé dans ma poche.
« Je lui rendrais tout à l'heure. Ca serait dommage de le gâcher. »
Il pourrait toujours s'en servir. J'avais du coup croisé les bras et observé les étoiles une nouvelle fois. Rocky s'était éloigné un peu. Il avait sans doute vue quelque chose dans les broussailles. Ca lui arrivait de chasser, même si c'était rare. Car quoi qu'il finissait par attraper, il n'avait jamais de mayonnaise à proximité. Et il ne mangeait rien sans mayonnaise. C'était une véritable addiction. Comme moi pour la sirène !
« Tu sais, on n'a jamais parlé du fait que... enfin y'aurait peut être un moyen de sans pour autant... tu vois ? »
Je ne savais pas exactement à quoi je faisais allusion. Genre ne pas aller jusqu'au bout ? Se contenter de l'introduction ? Se protéger ? Qui sait, ça pourrait marcher ! Et puis Jeff nous avait donné ce qu'il fallait. Mais je me doutais que ça ne serait pas le cas. Je m'étais contenté de soupirer tout en fixant une nouvelle fois les étoiles. Pourquoi j'avais ramené cette discussion sur le tapis ?
Melody Blackstorm
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Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
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"C'est toi qui nous as embarqué là-dedans, je te rappelle."
J'avais lancé ça avec désinvolture, avant de prendre conscience que mes paroles s'accordaient mal avec ce qu'il venait de dire. Je répliquais tardivement à ce qu'il avait énoncé quelques instants plus tôt : "J'ai l'impression qu'avec toi, faut toujours que je m'attende à être entrainé dans quelque chose qui me dépasse."
Avais-je agi dans le but de détourner la conversation ? Forcément. Je n'avais pas envie de parler de ce qui le préoccupait vraiment. Je ne voulais pas repartir sur cette pente glissante. Il y aurait toujours cette abysse entre nous, empli de cadavres que j'avais moi-même entreposés là.
"L'espace d'un instant, j'ai cru qu'on pourrait se comporter comme des gens ordinaires." marmonnai-je en passant une main dans mes cheveux emmêlés. "J'avais tort."
Je levai les yeux vers lui, me mordant les lèvres.
"On fera toujours semblant. Et au final, on sera confronté à la même merde."
Un bref soupir m'échappa. Agacé. Tourmenté.
"Tu veux faire comment ? Je sais pas comment ça fonctionne, ni jusqu'où on pourrait aller. Je suis pas livrée avec un mode d'emploi !" fis-je entre mes dents, maîtrisant l'intonation de ma voix énervée pour ne pas qu'on m'entende -je craignais toujours que Jeff traîne dans le coin. "Mais si jamais tu trouves "Le sexe chez les sirènes pour les nuls", n'hésite pas à m'en offrir un exemplaire !"
Je levai les yeux au ciel et ils restèrent focalisés sur les étoiles, aussi brillantes qu'une ribambelle de diamants.
Un liquide froid coula subitement sur ma main. Je baissai la tête en me souvenant que j'avais toujours le Calipo. Mais je n'avais plus très faim. Je le grignotai sans grande conviction, tout en braquant un regard oblique sur le préservatif qu'Emmet avait en main.
"Rien ne t'empêche de t'en servir avec quelqu'un d'autre." fis-je brusquement. "Y a pleins de nanas dans les parages. Bon, elles sont à moitié barj' mais pour être avec moi, tu l'es forcément aussi. Si ça te démange à ce point, t'as ma bénédiction."
Je jetai si fort le reste du Calipo qu'il se planta dans le sol. Je clignai des yeux, stupéfaite par ma force exacerbée, puis me détournai de l'homme, serrant mes bras autour de moi. Je n'avais jamais froid, mais... j'aurais eu besoin d'être réconfortée.
Alors que je m'éloignai, j'aperçus Rocky du coin de l'oeil, qui trottinait à mes côtés, l'air anxieux.
"T'as toujours été le moins prise de tête des deux." lui dis-je.
Je décidai de grimper sur une petite colline de terre en haut de laquelle je m'assis, ramenant mes jambes vers moi. Le raton-laveur se pelotonna contre moi et je lui en fus reconnaissante. C'était pile poil ce dont j'avais besoin. Tout en le caressant, je renversai la tête en arrière pour observer les étoiles.
"On est tellement peu de choses..." murmurai-je.
Rocky émit un petit bruit, comme s'il approuvait.
"J'ai bien fait de lui laisser le champ libre, non ? Après tout, ça commence à devenir pesant. Et puis... c'est pas comme s'il me trompait." fis-je en haussant les épaules. "Puisque je suis ok. Ca me dérange pas en plus."
Il n'émit aucun commentaire. A cet instant, une étoile filante traversa le ciel. Quand on en voyait une, il ne fallait pas faire un voeu ? C'était stupide. Pourtant, je fermai les yeux et lançai un appel silencieux à l'univers tout entier.
Une petite sirène demandait à être réparée.
Quelques secondes plus tard, je soupirai, blasée, en secouant la tête. Ces choses-là, c'était des rêves tout juste bons pour des bulots. Je n'étais pas destinée à avoir de la chance. Pourquoi ça aurait changé ?
Emmet Miller
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« C'est une ambiance pesante. Quoi que je dise dans ce domaine là, elle le prend mal. C'est pas comme si je lui reprochais quoi que ce soit. Je tente simplement de trouver une solution à notre problème. » dis-je avant de marquer une pause, afin de laisser mon interlocutrice répondre. « Je ne suis pas un obsédé, Capu ! » ajoutais-je en marquant une nouvelle pause. « Non ! » m'indignais-je. « Je ne suis pas impuissant. Et elle non plus. Tu ne peux pas comprendre. »
Elle semblait offusqué par ce que je venais de dire. Et voilà qu'elle me traitait de macho. J'étais pas quelqu'un comme ça. Mais j'avais raison. Elle ne pouvait pas comprendre, car je ne pouvais pas tout lui dire sur Melody et sur nos problèmes. La seule chose qu'elle pouvait comprendre, c'était que dans notre couple, il y avait quelque chose qui ne marchait pas, quoi qu'on fasse.
« Je suis désolé. Je ne voulais pas dire ça comme ça. Mais c'est compliqué. Et je suis un peu beaucoup paumé, ce qui aide en rien. Je la fais plus souffrir qu'autre chose je crois. »
Capucine avait beau tenter de me remonter le moral au téléphone, ça ne marchait pas. C'était un pur hasard si elle m'avait appelé ce soir là. Elle ne pouvait pas savoir qu'elle tombait mal. Et puis en même temps, je n'avais pas réellement d'amis, du coup ça tombait pas plus mal cet appel. Quoi qu'il en soit, je l'avais remercié et j'avais raccroché. Elle m'avait demandé de la rappeler pour lui dire comment ça c'était passé, et ce, dès demain matin. Je lui avais promis de le faire, mais j'étais pas très sûr de tenir parole. Car de toute façon, c'était pas dit que ça s'arrangerait en une nuit. Mel semblait véritablement irrité par mon comportement. Elle était allé jusqu'à me dire d'aller voir une autre fille pour faire ma petite affaire. C'était ignoble...
« Je t'ai déjà dit que je te rappelais demain ! » dis-je en répondant une nouvelle fois au téléphone.
« Emmet ? » demanda une voix que je ne reconnus pas de suite.
C'était la soirée des appels ? Car cette fois ci la voix n'était pas celle de Capucine. J'avais hésité avant de répondre oui. La jeune femme avait par conséquent annoncé qui elle était.
« On s'est croisé par le passé. Je suis Tess. »
Ca me rappelait vaguement quelque chose. Peut-être en rapport avec un tatouage qu'on m'avait fait sur l'avant bras sans mon accord ? C'était une histoire de Héros ou je ne savais quoi. Au début j'y avais cru, et j'avais attendu que ça se produise, mais avec le temps, vue que rien était venu, et que je n'avais pas eu de nouvelles, j'avais mis ça de côté, pensant que c'était qu'une mauvaise blague. Car quoi qu'elle voulait de moi, je n'en avais pas envie. Ma vie était déjà assez compliqué comme ça, sans qu'on y ajoute quelque chose de ce genre. En tout cas, je me rappelais qui elle était, du coup j'avais pas le choix, je l'avais laissé parler.
« Ca serait possible qu'on se voit ? Je pourrais peut-être te rejoindre là où tu es ? »
Si elle voulait se taper la route de nuit, pourquoi pas. Je lui avais indiqué l'endroit avant qu'on raccroche. Puis, j'avais commandé un autre verre. Ce petit bar était à cinq kilomètres du lieu où on campait. J'avais passé la soirée à marcher. Je voulais prendre un peu de distance avec la sirène. Elle avait besoin de respirer. Tandis que je m'étais dit que je savourerais bien une autre bière, une jeune femme blonde était apparue à côté de moi.
Sur le coup, j'avais légèrement sursauté. Fort heureusement, le barman avait la tête tourné et n'avait pas vue la femme apparaître. Comment ils faisaient pour apparaître et disparaître sans qu'on ne remarque rien ? Les divins comme on les appelaient, avaient quelque chose de véritablement perturbant !
« Je suis désolé. J'avais vraiment besoin de te parler. » dit-elle d'un air légèrement inquiète.
D'ordinaire ça ne me dérangeait pas de venir en aide aux jeunes femmes, mais est ce que la soirée était bien choisi ? Et puis, pourquoi d'un seul coup, ce soir, tout le monde s'intéressait à moi ?
« Est-ce qu'il s'est passé quelque chose d'inhabituel pour toi ces derniers temps ? »
Je la regardais surpris par sa question. A dire vrai j'aurais pu lui dire que oui, rien que ce soir, j'avais remarqué quelque chose d'inhabituel, tel que le fait que Melody avait mal pris l'une de nos conversations. Mais c'était pas vraiment inhabituel. La sirène avait un caractère bien trempé ! Quant au reste, je ne voyais pas. Du coup, je m'étais mordu les lèvres en secouant la tête de gauche à droite. J'étais désolé pour elle, mais ma vie était des plus ordinaires en ce moment. Elle soupira.
« Il se passe des choses en ce moment, et je n'arrive pas à comprendre quoi. Il y a d'abord eu ces disparitions sur Olympe. Puis j'ai ressentis cette sensation au niveau du poignet. Et enfin y'a cette Vérité qui frappe tout le monde. »
Je la regardais toujours autant surpris. Je ne voyais pas trop de quelles disparitions elle parlait. Et encore moins de ce qu'elle voulait dire par cette Vérité qui frappe tout le monde. Du coup, je m'étais contenté de la laisser parler.
« Si tu remarques quoi que ce soit de différent. Si tu entends des voix, ou si ton tatouage s'active, il faut que tu me préviennes immédiatement ! Surtout n'attends pas, et ne tente pas de régler ça par toi même. » dit-elle toujours aussi inquiète.
J'aurais voulu la rassurer, mais je ne voyais pas quoi dire. Elle se montrait protectice avec. Je ne lui avais rien demandé. Mais bon, ça m'allait ce soir. Ca faisait du bien. Elle avait posé sa main sur la mienne, et j'avais hésité à la retirer. Mais j'avais laissé faire...
« Je vais te laisser. Mais fait bien attention à toi. Et tu me préviens si y'a quoi que ce soit. »
D'ici, je pouvais sentir son odeur. Elle portait un léger parfum de violette. Juste la quantité qu'il fallait pour captiver les jeunes hommes ou vieux. Ca dépendait quel était son dada. J'avais légèrement souris en sentant l'odeur et elle m'avait adressé un regard, remarquant que quelque chose m'amusait.
« Désolé. C'est rien. » dis-je, tandis qu'elle retirait sa main de sur la mienne. « C'est juste que... ça faisait longtemps que je n'avais pas sentis une autre odeur que celle des... poissons. »
Ca m'amusait de dire cela. J'aurais pu me dire que cette odeur là était bien plus agréable, mais ça aurait été mentir. Autant le poisson, c'était pas l'odeur la plus raffolant d'ordinaire, autant pour moi elle éveillait beaucoup de choses enfouies en moi. J'adorais sentir le poisson ! Tess m'adressa un petit sourire. Peut-être que je lui avais remonté le moral à ma manière. En tout cas, elle m'avait dit une nouvelle fois qu'elle serait là si j'avais besoin d'elle, puis elle était partie. Mais juste avant son départ, c'était moi qui lui avais pris la main cette fois ci, afin de la retenir.
Melody l'avait dit elle même. Je pouvais faire ce que je souhaitais de ma soirée. Elle m'avait laissé le champs libre. C'était pour ça que j'avais marché plusieurs kilomètres afin de trouver ce bar. C'était pour cela aussi que j'avais commandé ces deux bières que j'avais à peine touché. Et c'était pour cette raison que j'avais retenu Tess tandis qu'elle comptait partir. Elle avait dit être là si j'avais besoin d'elle, et justement là, j'avais besoin d'elle pour une petite chose. Je me voyais mal lui demander cela, mais j'en avais vraiment envie là... du coup plusieurs minutes après, j'avais pu lui dire ce que je souhaitais lui dire...
« J'ai envie de toi. Là ici, sur cette parcelle de terre, sous cette nuit étoilée. J'ai envie de toi à tel point que je n'ai pas envie de qui que ce soit d'autres, même quand tu m'en laisses l'occasion. » dis-je à la sirène qui se tenait là, assise sur cette coline de terre, avec mon raton laveur.
Je l'avais demandé à Tess. Je ne voulais pas l'utiliser et lui demander cela, mais il y avait plusieurs kilomètres qui me séparaient de ma sirène. Et grâce à Tess, je pourrais y être plus rapidement. Du coup elle l'avait fait. Avant de partir, elle m'avait juste téléporté à proximité de Melody. Et j'avais pu lui dire ce que j'avais envie de lui dire. Lui dire qu'à dire vrai, la seule envie que j'avais, c'était d'être avec elle, quel que soit les circonstances.
« On n'a pas besoin de... se retrouver tout nu, allongé par terre, l'un sur l'autre, pour être ensemble. C'est une envie que j'ai parfois. Souvent même, mais pas au point de ne penser qu'à ça. Pas au point de tout gâcher avec la première venue. Tu ne peux pas me reprocher d'être un homme de temps en temps, et d'avoir juste ce désir qui ressors. Et tu ne peux pas non plus me balancer au visage que je peux aller voir ailleurs si je ne pense qu'à ça. Car quand je pense à ça, c'est toi que je vois et que toi. Personne d'autre. Et si c'est pas possible avec toi, j'ai pas envie que ça le soit avec quelqu'un d'autre. Tu comprends ça ? »
Je la fixais intensément. Quant à Rocky, il me fixait lui aussi. Puis, il détourna son regard pour fixer Melody, et voir sa réaction. Enfin il se décida à quitter cette parcelle de terre, se disant sans doute que la suite ne serait pas le genre de spectacle auquel il voulait assister. En tout cas il n'y avait désormais plus que nous deux, sous les étoiles.
« Je crois que j'ai une idée de ce que contient ton livre. Celui sur le sexe pour les sirènes, version nuls. » dis-je en m’asseyant à côté d'elle. « A la page une, y'a une introduction indiquant que pour comprendre les sirènes, faut comprendre les Emmet. Qu'apparemment parfois ils se comportent comme des cons, mais qu'il y a un moyen simple et efficace de les calmer. Genre en les prenant dans ses bras, quant on est une sirène bien entendu, ou simplement en leur prenant la main. Voir en les embrassant. Ils sont facilement contrôlables. C'est une espèce docile et totalement adapté aux sirènes. Faut pas les agresser avec des propos qu'ils n'arrivent pas à tempérer. Faut simplement les prendre avec douceur. »
Je tournais la tête dans sa direction, lui adressant un petit sourire. Elle était tellement belle avec cette nuit étoilée. Elle l'était toujours d'ailleurs.
« Pardonne moi. J'ai été stupide. Et j'ai jeté le préservatif. Enfin non, en réalité je l'ai gardé pour on sait jamais, un jour peut-être. Par contre du coup... » fis-je avec une petite moue. « Je suis triste. Vraiment triste pour toutes ces jeunes femmes qui devront se passer de moi et vont te jalouser. J'espère qu'elles trouveront quelqu'un de potable. Pas mieux, car y'a pas mieux, mais de légèrement potable. » dis-je avec un petit sourire en coin.