« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Je vais en prendre une à la Stracciatella. Et mon amie en prendra une à la fleur de lait. » dis-je en indiquant la jeune femme à mes côtés.
« Votre amie ? » répondit le glacier qui était en train de préparer le premier cône.
« Oh oui, pardon. Elle n'est pas encore là. »
J'avais indiqué un espace vide juste à mes côtés, pensant qu'Alexis était déjà arrivé, mais non. J'étais encore tout seul, sous ma forme âgé, ce qui me valu sans doute le regard plutôt sceptique de cet homme. Pensait-il que j'étais gâtes ?
« Elle va venir. Elle ne sait pas encore que je suis ici, mais je l'attends. »
Il semblait toujours aussi sceptique en me préparant mon second cône. Rome était rempli de gens curieux et pour lui j'en étais un, qui avait sans doute un peu perdu la tête.
« Je vais m'installer sur le banc là bas et l'attendre. Je suis venu exprès pour elle. »
« Mais elle ignore que vous êtes là ? »
« C'est exact. » répondis-je avec un grand sourire.
L'homme me tendit la seconde glace avant de se pencher vers moi et de me fixer droit dans les yeux.
« Alors comment saura t'elle qu'elle doit vous rejoindre ? »
« Oh ça c'est une évidence ! J'ai prédit qu'elle me verrait à cet endroit précis d'ici quelques minutes. »
Le glacier émis un petit sourire. Si je restais trop longtemps sur ce banc à attendre, il finirait par alerter les autorités pour qu'on me fasse soigner. Lui tendant une petite pièce, je m'étais dirigé vers le banc, et j'avais pris place aux côtés d'un pigeon.
« Bonjour mon garçon. » lui dis-je en constatant au loin, que l'homme avait tenté au mieux de cacher qu'il me prenait une fois encore pour un cinglé.
On n'avait plus le droit de parler à un pigeon ? Quoi qu'il en soit, j'espérais qu'Alexis ne tarderait pas, car sa glace finirait par fondre. Fort heureusement, je la vis quitter le magasin de vêtements juste en face du banc. Car oui, quand je m'étais téléporté ici, je savais qu'elle était dans le magasin. Quand elle en sortirait, elle me verrait forcément en face de ce banc. Il n'y avait pas foule à cette heure ci. Et puis, je comptais légèrement lui faire sentir une force en face d'elle. Ca la guiderait jusqu'à moi. On pouvait ruser un peu.
« Pourrais-tu dire à cet homme là bas que je ne suis pas fou ? » dis-je à la jeune femme tout en lui tendant sa glace. « Je crois que le fait que je prédises tes faits et gestes et que je m'adresse à un pigeon, c'est un peu trop pour lui. »
Je n'avais pas réellement envie qu'elle aille le voir. A dire vrai, on pouvait laisser tout ça derrière nous. Ce que je voulais, c'était la voir elle. Elle était radieuse et portait une tenue des plus détente. Ce n'était pas une journée très glaciale, on avait cette chance qu'il faisait soleil. D'ailleurs, le plus fou ici, ce n'était pas moi, mais sans doute ce glacier qui tentait tant bien que mal à vendre ses glaces en plein mois de février, quand personne n'en achèterait. Enfin, personne à part un vieux fou, n'est ce pas ? J'aurais peut-être du lui prendre des marrons chauds. Mais je n'en voyais pas à proximité. Est ce qu'ils en faisaient en Italie ?
« Oh pardon ! J'ai oublié les politesses ! » m'exclamais-je à l'intention de la jeune femme. « Bonjour, Alexis. »
Voilà qui était réparé !
Alexis E. Child
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
- T'es sûre que tout se passe bien avec Pétunia, hein ? Oublie pas de la nourrir assez souvent, laisse une gamelle toujours pleine et elle devrait pas t'embêter...
Il avait beau me répéter que tout se passait bien, son ton ne me disait rien qui vaille. S'il faisait du mal à ma licorne, je ne lui parlerai plus jamais. Et Si Pétunia le mangeait... je la punirai de papier peint pendant au moins un mois. Après qu'il m'avoir rassuré une nouvelle fois avec un tonpas du tout rassurant, on avait raccroché et j'avais souris bêtement, emmitouflé dans mes draps, en regardant le plafond. Jack me manquait. Ca ne faisait qu'une semaine que j'étais partie mais l'idée de ne pas savoir quand j'allais rentrer ne m'aidait pas à vivre bien cette séparation. Je regardais l'heure sur mon téléphone en grognant. Il était 10h04... on pouvait dire que j'avais fait une sacré grasse matinée, il était à peine 4h du matin à Storybrooke... mais Jack ne dormait jamais, c'était ma chance, le décalage horaire ne pouvait rien contre nous.
Il avait forcément tiré un peu la tronche en apprenant que je repartait pour Rome mais il avait comprit, tout comme j'avais forcément un peu tiré la tronche en entendant que cette fois-ci, il ne venait pas, mairie oblige. Mais j'avais compris et aujourd'hui... c'était journée boutique. J'avais fini par sauté du lit et descendre prendre mon petit-déjeuner. La salle de repas m'étais vaguement familière, c'était là qu'Hadès m'avait amené une fois pour draguer un mec aussi rapide qu'un paresseux... je me demandais s'ils l'avaient fait exprès en me réservant une chambre dans cet hôtel... m'enfin bon. C'était loin tout ça maintenant.
C'était une belle journée ensoleillée, ça donnait des forces ! Et contrairement à Storybrooke, il faisat pas un froid de chacal. Le thermomètre affichait 14°C, une température plus que convenable pour une américaine comme moi qui venait du trou du cul du monde. Sans doute moins convenable pour les Italiens qui étaient emmitouflés dans leurs doudounes flashantes comme s'ils partaient pour une expédition au pôle nord. J'avais déjà fait quelques magasins et mon estomac me rapellait de plus en l'ordre lorsque ma journée pris un tournant plus inattendu.
Mon regard avait été irrémédiablement attiré vers ce type assis au loin sur un banc de la Piazza Navone. Son regard croisa le mien et je sentis quelque quelque chose d'étrange se dégageait de notre contact... a moins que c'était uniquement de lui que ça se dégageait ? J'avais jamais vraiment su faire la différence entre tous ces trucs étranges qui m'arrivaient mis visiblement il y vait toujours quelqu'un pour me rappeler que la vie normale c'était pas pour moi. Je soupirais en détournant le regard. J'avais bien envie de passer mon chemin, mais quelque chose m'en empêchait. Mes convictions ? Un ordre venu d'ailleurs, d'une galaxie lointaine, très lointaine ? Mon estomac grogna une nouvelle fois tandis que mes yeux s'étaient de nouveau posé sur le vieux avec ses glaces. Ses deux glaces... et c'était un espèce de sourire qu'il avait au coin des lèvres. Il ressemblait à un pépé pervers... mais c'était des glaces qu'il y avait dans sa main... Vous vous demandez comment j'avais réussi à survivre jusque là alors que visiblement j'avais la résistance émotionnelle d'une fille de 4 ans ? Vous avez raison ! Mais moi j'avais eu personne pour me dire de pas approcher les monsieurs que je connaissais pas, même s'ils me proposaient des bonbons.
- Pourrais-tu dire à cet homme là bas que je ne suis pas fou ?
J'avais tourné la tête vers le marchand de glace en récupérant ma friandise sans rien dire. Mon regard s'était posé sur lui avec des yeux ronds tandis qu'il m'annonçait qu'il prédisait mes faits et gestes... d'accord donc ce type était vraiment bizarre. Les yeux plissés dans un regard méfiant, je prenais un peu de ma glace du bout des lèvres. J'avais faim, ok ? Et c'était de la fleur de lait... un de mes parfums préférés... ça aussi il le savait ? En tout cas je pouvais pas résister. J'avais haussé les épaules avant de lui dire :
- Tout le monde parle aux pigeons ici, surtout les vieux... Enfin... vous êtes pas... je veux dire... euh...
Nous je pouvais pas dire qu'il était pas vieux, c'était mentir. Il ETAIT vieux. Je me contentais de reprendre de ma glace pour dissiper mon malaise sans pour autant m'asseoir bien que mes sacs commençaient à peser sur mes bras. Et voilà qu'il m'appelait par mon prénom. Décidément... je devais encore êre surprise après toutes ces années ?
- "Bonjour"... On... On se connait ?
J'avais cherché d'un regard rapide sur ses vêtements un indice quelconque qui le ramenait aux Templiers. Je voyais pas d'autre solution... le mec connaissait mes faits et gestes parce qu'ils étaient fouineurs de pères en fils dans cette foutue organisation mais c'était pas sympa de me faire ça aujourd'hui, ils avaient pourtant dit que c'était un jour de pause. Mais cette force, cette espèce d'aura que je ressentait alors ? J'avais jamais senti ça avec les Templiers. Mon regard se posa une nouvelle fois dans ses yeux tandis que je déglutissais. C'était pas un Templier. Mais c'était peut-être pas un étranger non plus. Mon visage scrutait ses traits comme une machine laser. Il me disait quelque chose... ils étaient brouillés, comme effacés par le Temps, fondus, durcir et enveloppés d'une sagesse qui ne se gagnait qu'avec l'âge mais j'avais l'impression qu'on s'était déjà vu... au moins une fois... Je me laissais tombé lourdement sur le banc à ses côtés avant de reprendre de ma glace, beaucoup de glace. C'était encore une dure journée qui s'annonçait. Après un nouveau soupire, je demandais enfin :
- Vous êtes qui, bordel ?
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
« Alexis ! » la grondais-je. « Qu'est-ce donc ce langage ? »
Depuis quand elle employait des termes, tel que « bordel » ? Où était la jeune et douce demoiselle et amie que j'avais connu ? Est-ce que Rome changeait à ce point les gens ?
« Bien sûr qu'on se connait ! Sinon comment je saurais quel est ton parfum préféré ? » dis-je amusé.
Je me rendais compte que ce n'était pas une bonne idée de me présenter à elle sous cette apparence. Car je ne savais plus qui la connaissait ou non. Ce n'était apparemment pas le cas de la jeune femme. Ce qui expliquait sans doute tout. Parce qu'on ne lui avait pas fait un lavage de cerveau, depuis la dernière fois que nos routes s'étaient croisés. Je demanderais tout de même à Heimbdall. Sait-on jamais. Pour l'heure, je lui avais adressé un petit sourire, avant de lécher ma glace qui débordait.
« Je vais te donner un indice. » débutais-je. « D'ordinaire je suis bien plus jeune. Du moins en apparence. Maintenant, il se peut que tu ais également oublié ma version jeune. Tu ne m'avais donc jamais vue sous ces traits ? C'est amusant. Ca m'arrive encore de pouvoir surprendre. J'en suis flatté. »
Je trouvais cela véritablement amusant. C'était toujours quelque chose à part de pouvoir surprendre. Avec l'âge, on avait de plus en plus de mal. Comme quoi j'avais gardé toute ma jeunesse.
« Tu sais à quoi me fait penser l'Italie ? A ce film dont me parle constament Cassandre. Je l'ai vue une fois. C'était La Vie est Belle. Une terrible histoire, mais une magnifique romance. Tu sais si ils ont tournés des scènes, ici, à Rome ? Certains moments du film s'y passent, mais j'ignore si ils sont venu sur place. Sans doute que non. Ca aurait été difficile de vider toute la rue de ses nombreux passants. Bien qu'à cette heure ci, la ville est encore praticable. »
Je léchais une nouvelle fois ma glace. Puis, j'adressais un nouveau regard à la jeune femme. Cette fois ci elle devait avoir trouvé, n'est ce pas ? Au pire, il me restait un dernier indice dans ma poche !
« Il manque tout de même quelque chose. » dis-je tandis qu'on vie au loin des enfants s'approcher d'un animal qui brouttait de l'herbe autour d'un arbre.
« Tu as vue maman ? Elle vient d'apparaître ! » s'exclama une petite fille.
« Mais non ma chérie, elle était déjà là. » lui répondit sa mère.
Les adultes ne se laissaient pas porter par la fantaisie du moment.
« Elle s'appelle Gabrielle. Ellie me l'a offerte à Noël. » dis-je fiérement en observant ma chèvre qui broutait au loin, en plein coeur de Rome. « D'ailleurs, comment va Pétunia ? Tu ne l'as pas prise avec toi ? C'est vrai que ça serait peu ordinaire une licorne, qui ferait les boutiques à tes côtés. Au moins avec Gabrielle, je peux sortir sans craindre le regard des autres. Bien que... je crois que tout le monde ne comprend pas comment on peut se promener avec une chèvre. Pourtant, c'est un très noble animal. Tu veux faire connaissance avec elle ? »
Alexis E. Child
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
C'est qu'il m'engueulait en plus ! J'avais sursauté en le regardant d'un air supris tandis qu'il me demandait d'où venait mon language. Il était sérieux, là ? Il se prenait pour qui ? Papi gâteau ? Ce type venait de m'attirait à lui avec une aura louche et une glace à la fleur de lait, j'avais quand même bien le droit de sortir un petit "bordel", non ? J'avais ouvert la bouche pour répliquer, mais, me rendant compte que je n'avais malheureusement rien de cinglant à dire, je l'avait refermé sur ma glace qui diminuait à une allue folle. C'était bon ces trucs-là, mais y'en avait jamais assez...
- Mouais... c'est assez convaincant comme argument, avais-je marmonné en attaquant le cornet.
Pourtant, je m'en serais sans aucun doute souvenue si j'avais mangé une glace avec ce type, non ? Mais c'était peut-être pas avec lui que je l'avais mangé cette glace, peut-être avec un lui plus jeune ? Forcément plus jeune parce que plus vieux... C'était pas possible, il sentait la poussière et la bière, comme toutes les vieilles personnes, il était forcément presque en fin de vie alors plus vieux... j'aurais forcément mangé une glace avec un mort et le seul mort que je connaissait, c'était un fantôme du nom de Sir Simon.
- Je suis ravie de pouvoir vous faire marrer... Si j'avais su que je vous flatterai autant en ayant l'impression de manger avec un parfait inconnu...
Il avait l'air vraiment amusé, c'était sans doute ça le pire. Il me donnait presque envie de le taper. J'étais jalouse. Follement jalouse parce qu'il avait l'air de représentait tout ce que j'idéalisais, tout ce que je serais sans doute jamais ou vieille, très vieille, un peu comme lui. Il semblait avoir vu des siècles de vie, ce qui n'était pas bien étonnant pour un divin, il avait donc ce calme, cette sagesse de la vie, de prendre les choses comme elles venaient sans se poser trop de questions. Il était là, à me parler comme si on était les plus vieux amis du monde, comme si cette journée était un cadeau à elle toute seule, parce que le Soleil avait décidé de se lever, une fois de plus. C'était inouie... j'aurai tellement aimé apprenre à ralentir, à profiter des petites choses simples de la vie plutôt que de courir en attendant le prochain mur ou en doutant du prochain orage en approche.
Et voilà qu'il me parlait des décors, de la vue, de l'Italie. De la Vie qui était Belle... enfin... pas vraiment de ça, plus du film qui avait le même nom et qui eu un étrange raisonnement en moi, comme un souvenir du passé, d'une ancienne colloc que j'avais aimé et qui était partie en cendres... tout comme notre amitié. J'avais déglutis, le regard dans le vague, observant les pavés devant mois et les pigeons qui s'y pavanaient. Il avait dit Cassandre. Pas Neil. Cassandre. Un petit pouffement de rire était sorti de ma bouche, un rire sans joie, plutôt amère, accompagné d'un mouvement de tête de gauche à droite. J'avais vraiment été longue à la détente. J'en connaissais combien des divins masculins, sérieusement. 2 ? 3 ? Ouais... 4 plutôt... Y'avait Elliot bien sûr mais il se serait jamais présenté avec une tronche pareil devant moi. Je savais même pas s'il était capable de faire ça d'ailleurs et s'il en était capable il aurait été tellement content qu'il aurait pas pu tenir sa blague aussi longtemps. Y'avait Hadès... lui en était capable... Un dieu pouvait avoir combien de forme vieille déjà ? J'avais déjà su ça au moins une fois dans ma vie ? Peut-être pas... mais Hadès ne pouvait pas devenir aussi calme, aussi sage et aussi peu... lubrique. Y'avait Apollon... A la limite ça pouvait être le plus crédible. Ses yeux clairs, sa peau clair, sa grande taille et sa stature fine... Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas Apollon, parce que je savais déjà qui c'était et la suite ne pouvait que me le confirmer...
La chèvre venait d'apparaître et je l'avais regardé en arquant le sourcil droit. Ellie lui avait offert... ben voyons... Alors quand Elliot m'offrait des trucs ça n'allait pas si c'était Ellie qui lui offrait des choses à lui... Je l'avais laissé fini sa phrase en secouant de nouveau la tête avec un pouffement de rire sans joie. Il se foutait de ma gueule en plus. On avait le droit de coller un poing dans la figure d'un vieil homme ou il fallait que j'attende qu'il redevienne jeune ?
- C'est marrant ça, que tu prennes des nouvelles de Pétunia... Je lui dirais, je pense qu'elle sera super heureuse de l'apprendre dans la mesure où tu n'a jamais eu pour elle que du mépris jusque maintenant. C'est l'âge qui te rends plus aimable ?
Je m'étais levé d'un bond pour éviter de lui en coller une. Une boule d'énergie était monté du plus profond de moi, mon estomac en avait été la source. C'était soi je me levais, soit je comettais l'impardonnable. Et en évacuant cette poussée de colère, elle était venue se loger juste au creux de ma gorge, comme une boule de colère, de douleur et d'amertume qui ne voulait pas s'échapper. Je m'étais approchais de Gabrielle qui me regardait avec son air de biquette et ses yeux de travers. Elle avait les mêmes yeux que Pétunia, ils regardaient pas vraiment en face... elle aussi elle en avait un peu un qui disait merde à l'autre... Elle était mignonne... je l'aimais bien. Avec un sourire je m'agenouillais près d'elle et lui tendait la fin de mon cornet qu'elle dévora presque aussi vite que Pétunia engouffrait le papier peint, ce qui me fait rire. Avec douceur je posais une main sur sa tête et commençait à la caresser pendant que la petite me regardait d'un oeil avide. Je lui lançais un clin d'oeil avant de lui dire.
- Tu veux la toucher aussi ?
La petite se contenta d'observer sa mère d'un air interrogatif et la mère, bien que peu rassurée, resta silencieuse. C'était plutôt rare chez les italiennes... C'était un signe d'approbation ou de méfiance ? J'avais appris quelques notions de cette langue entre mon premier et mon second voyage et la petite s'approcha pour poser la main sur la chèvre avant de me dire à voix basse :
- Hein oui qu'elle vient juste d'apparaître ? - C'est ce que tu as vu ?
La gamine hocha vigoureusement la tête et je lui lançais en souriant :
- Alors si c'est ce que tu as vu, tu peux croire que c'est vrai... Pense par toi-même. Ce n'est pas grave de penser par soit-même, tu sais ? Si tu veux croire qu'elle vient d'appraître alors crois-y.
La petite me sourit et après quelques caresse à la chèvre, sa mère lui tandit sa main pour qu'elles reprennent leur route. J'avais aucune idée de comment avait réagit l'adulte mais je m'en foutais. C'était la petite qui m'intéressait. Elle était observatrice... un don qui risquerait de lui manquer avec le temps, quand tous ces aveugles finiraient par lui faire attendre "raison" en lui bourrant le crâne avec des phrases telles que "la magie n'existe pas". Alors elle fermerait les yeux à son tour... il ne fallait pas que ça arrive. Reposant les yeux sur la chèvre, je revins brusquement à la réalité. Sans quitter l'animal des yeux, je lançais, bien plus froidement :
- Qu'est-ce que tu veux Anatole ?
Ou devais-je dire "Titan Hypérion" ? Oh putain... (c'est dans mes pensées donc j'ai le droit, ok ? A moins qu'il lise dans les pensées??) Ce détail me revint en pleine figure à une vitesse bien trop puissante à mon goût. C'était ça, c'était pour ça que je lui en voulait à la base... pour nous avoir menti, avoir fait croire qu'il avait besoin de gens comme nous, comme moi, alors qu'il était un Titan... C'était la première fois que j'avais un Titan en face de moi... enfin... je veux dire sous sa forme de Titan quoi... Mon coeur s'était acceléré d'un seul coup et une seule et stupide question germa dans mon esprit : si je l'avais frappé comme j'en avais eu l'intention... est-ce que ma main aurait fondu ?
Anatole Cassini
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« C'est un véritable... Bordel. » dise en secouant la tête.
Je n'avais pas trouvé d'autres façon d'exprimer ce que je ressentais à l'heure actuelle. J'étais apparu, pensant pouvoir entretenir une conversation avec la jeune femme, que je n'avais plus croisé depuis un petit moment. Je pensais qu'on se retrouverait comme de vieux amis, mais elle avait gardé certaines rancoeurs vis à vis de moi. Est ce que je pouvais lui en vouloir ? La première portait sur Petunia, qu'apparemment je ne portais pas dans mon coeur. Ce n'était pas totalement vrai. Je n'avais pas apprécié qu'Elliot créé une créature qui n'existait pas dans notre monde, ou plutôt dans le leur. Ca rendait les choses plus compliqués. Et à dire vrai, je n'avais pas le souvenir de m'en être véritablement plains. De toute façon, ils étaient tous grands et ils pouvaient faire ce qu'ils souhaitaient. Même si ça n'avait pas été la meilleure idée d'Elliot.
Quant à notre relation à tous les deux, dans mes souvenirs elle était plutôt bonne. Elle ne pouvait pas me reprocher de ne pas l'avoir souvent croisé ces derniers temps. Voir, quasiment jamais, pour ne pas dire jamais. Elle était pas mal occupé à ce qu'on m'avait dit. Car même si je ne la croisais pas, il m'arrivait de prendre de ses nouvelles. Ce n'était pas avec elle seulement que je faisais ça. Ce qui c'était passé l'été dernier avait causé pas mal de dégâts. Non pas physiques et matériels, mais plutôt intérieurs. Il fallait du Temps au Temps. Et je lui en avais laissé, comme j'en avais laissé à pas mal de monde. Et surtout... comme je m'en étais laissé à moi même. Ca n'avait pas été facile pour eux. Ca n'avait pas été facile pour moi. Tout ça devenait un véritable bordel dont il fallait petit à petit recoller les morceaux. Ca m'avait fait sourire d'évoquer ce bordel avec elle. Comme quoi ce n'était pas un si vilain mot.
« Tu n'aurais pas du la nourrir. Dès qu'on se montre un peu trop gentil avec elle, elle ne nous lâche plus. Ce qui n'est pas plus mal quand on aime les Capras, mais j'aurai dû te prévenir avant. J'en suis désolé. »
Est ce que je m'excusais réellement pour ça ? C'était ça dont j'aurais du la prévenir plus tôt ? Sans doute.
« J'ai appris que tu n'étais pas venue seule. Du moins la première fois. J'ai pas souhaité m'imposer. Mais je trouvais l'idée de retrouvailles ici, plutôt intéressante. Rome est une ville magnifique. »
J'y étais déjà venu en début d'année, l'an passé. C'était là qu'on avait retrouvé Vaiana lors de l'une de nos aventures. Elle était serveuse, ici même, dans l'un de ces cafés, sur la grande place. Ca remontait à loin maintenant. Bien avant tout ce qui s'en était suivi.
« Par contre, je ne regrette pas d'être venu ainsi. Bien qu'à dire vrai, ce n'était pas pour toi, mais pour elle. » dis-je en indiquant Gabrielle du regard.
Parce que oui ! En ce moment, il m'arrivait assez souvent de passer d'une apparence à une autre. Je le faisais uniquement pour cette jeune Capra.
« J'essaye de l'habituer. Elles reconnaissent les odeurs d'ordinaire, mais comme ça elle ne sera pas trop perturbée si un jour elle venait à me voir sous ma forme ancienne. Du coup, c'est un peu comme avec un animal de compagnie de type canin. A quelques moments de la journée, tu le sors. Là au lieu de la sortir, je l'habitue à mon autre apparence. »
Je n'étais pas bizarre. Je me serais plutôt qualifié de rusé. Je simplifiais la vie de ma Capra et j'en étais fier.
« Souhaites tu qu'on s'installe quelque part afin de parler ? Dans un café. A moins que tu ais faim. Je te laisse choisir. C'est moi qui invite ! »
Une façon de montrer que j'avais envie qu'on discute tous les deux et que j'insistais. Car on ne refusait pas une invitation, n'est ce pas ?
Alexis E. Child
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Mes yeux avaient immédiatement quittés ceux de la chèvre pour se loger dans ceux du vieil homme qui me faisait face avec un certain air de surprise. Il venait vraiment de dire "bordel" ? Je l'avais observé un car de seconde sans montrer autre chose que de la surprise avant d'avoir ce petit sourire en coin et de baisser la tête en la secouant. Ca m'avait manqué... il m'avait manqué. Et j'en revenais pas de le voir venir avec une telle facilité. Ce n'était pas la première fois que j'expérimentais une version plus vieille de quelqu'un, je l'avais déjà fait avec Hadès... et même si la personne restait la même, on avait la sensation bizarre de voir les années lui passer dessus. Comme si brusquement, la personne avait tout compris jusqu'à la racine de la vie... Cela pouvait être destabilisant, ça l'avait beaucoup été avec le dieu... moins avec le Titan. Peut-être parce que j'étais habituée ? Ou alors était-ce dû au fait qu'ils n'avaient pas la même évolution ? Judah était un petit merdeux prétentieux et joueur... ce type de 20 ans qui avait beaucoup à apprendre, qui s'en foutait et vivait tant qu'il pouvait le faire. Hadès avait déjà bien vécu. C'était toujours un merdeux arrogant mais il y avait quelque chose de plus sombre, plus effrayant, plus déterminé aussi en demi-teinte. Chez Anatole, c'était paradoxalement lui le plus coincé je crois... Il avait tendance à être plus sérieux et plus réfléchi que ne semblait l'être Hypérion, malgré ses moments de fantaisies et de gentillesses inconsidérés. Hypérion ressemblait un peu à un vieux fou, celui que la vie avait blessé tant de fois et qui l'acceptait désormais avec le sourire, comme si tout n'était que cadeau. C'était reposant, je devais bien l'avouer.
Je l'avais à peine regardé quelques secondes, juste le temps qu'il m'explique que je n'aurai pas du nourrir sa capras pour effectivement comprendre mon erreur. Gabrielle semblait regarder avidement mon écharpe à défaut d'avoir mieux, prête à me sauter dessus. Pour le coup j'avais vraiment éclaté d'un rire franc. Elle me faisait penser à Pétunia, je commençais à avoir l'habitude des ventres sur pattes. je lui caressais une nouvelle fois la tête en répondant :
- T'en fais pas... je l'aime bien. Et c'est pas la première à être comme ça dans ma vie. Tu penses à la nourir assez souvent j'espère ? Parce que bon, tu dois pas vraiment avoir souvent faim, je me trompe ?
Je ne pouvais m'empêcher d'être curieuse. C'était un nouvel être que je rencontrais... J'avais déjà lu beaucoup de choses sur les Titans, les livres d'histoire y racontaient plein de bêtises... y'avait les archives du Vatican aussi qui étaient bien remplies mais je ne pensais pas que les Templiers avaient véritablement fait la rencontre de l'un d'eux... je pouvais me tromper. J'avais incliné la tête dans un signe de remerciement silencieux lorsqu'il avait avoué ne pas vouloir nous déranger. Le premier voyage avait été assez stressant pour moi, Jack comptait beaucoup, l'idée de devoir vivre en plus ces retrouvailles aurait peut-être été de trop... c'était bien que ce soit maintenant, loin de tout, seule, où je pouvais lui en vouloir en tentant de comprendre à mon rythme.
Vaiana. J'avais tout de suite pensée à elle. Je me souvenais du jour où elle avait débarqué à la maison. Elle m'avait expliqué qu'elle venait de Rome, que Neil et Hyperion lui avait proposé de venir dormir dans notre colloc parce que le titan connaissait bien le domicile. La bonne blague quand j'y repensais... il s'était vraiment bien foutu de notre gueule à tous. Mais il désirait parlé... et c'était lui qui avait fait le premier pas alors qui étais-je pour refuser ? Sans compter qu'il m'apatait une nouvelle fois avec de la nourriture. C'st qu'il me connaissait bien le bougre...
- Mmmh va pour un repas alors !
Ben quoi ? De manière générale je me serais peut-être gênée, j'aurai pris la solution la moins chère des deux... mais dans la mesure où c'était un Titan qui devait avoir un rapport à l'argent proche de zéro, de quoi je me gênerai ? Et puis je pardonnais mieux l'estomac plein de toute façon... J'étais relevée, mes genoux commençaient à être douloureux puis je lui avait fait un signe de la tête de me suivre. Je commençais à connaître le coin, je savais exactement où je voulais aller.
- Tu fais bien de l'habituer à tes deux apparences... C'est important pour les animaux... ils sont pas très différents des humains en fait, la routine les calme. Ca lui ferait bizarre si elle te voyait que comme Anatole pendant environ un ou deux ans avant de te voir te transformer en papi devant ses yeux... je pense qu'elle te parlerait plus pendant un certain temps...
C'était une pique. Mais une pique gentille, dite avec plus de douceur, de manière un peu moqueuse aussi. Je savais que je n'étais pas un cas isolée. Que d'autres avaient été surpris au point de lui en vouloir ou de ne plus lui parler. Nous, on s'était rien dit. J'avais pris mes distances et il avait suffisamment respecté ça pour ne pas venir me déranger. On avait passés les rues principales et touné dans deux trois petites ruelles avant de s'engouffrer dans un endroit typiquement italien. On y mangeait très bien, beaucoup, pour par cher et c'était aussi calme que pouvait l'être un restaurant italien... J'avais demandé une table pour deux dans un endroit calme, une gamelle d'eau et d'herbe pour Gabrielle et le serveur nous avait installé non sans un regard étrange pour la Capras. Du coin de l'oeil j'avais remarqué que l'homme parlait à sa collègue avec un sourire en coin, avant que celle-ci ne me dévisage de haut en bas avant de croiser Hypérion. Je me râclais la gorge d'un air gêné en choppant un paquet de cressins.
- De quoi tu veux qu'on parle ? - Et voilà les cartes messieurs dames... une pour la jeune demoiselle... et une pour vous monsieur.
Elle avait beaucoup trop insisté sur "jeune demoiselle" à mon goût. Un couple comme nous n'était pas très étrange par ici mais c'était généralement pas le même type de relation. Un peu paniquée, je m'entendis lancer :
- Les Linguine al vongele sont super bonnes ici papy... tu devrais essayer... - Ooh vous êtes américains ? - Oui... On... On est venu ici mon grand-père et moi sur les traces de la jeunesse de ma grand-mère... En fait ils sont tombés amoureux ici... elle s'appelait Gabrielle et comme ça fait longtemps qu'on ne s'est plus vraiment parlés papy et moi on a décidé de faire ce voyage pour recoller les morceaux...
Pourquoi je racontais tout ça moi ? Et c'était une espèce de larme que je voyais poindre dans son oeil droit ? Elle me tapota sur l'épaule avec un sourire émue avant de dire :
- C'est vraiment beau de faire un voyage comme ça avec son grand-père. Surtout si c'est pour parler d'amour et de retrouvailles.
Elle tapota ensuite l'épaule d'Hyperion pour lui dire :
- Vous avez une jolie petite fille, j'espère que vous arriverez à vous retrouver. C'est important la famille, vous savez ? On ne le dit jamais assez... Surtout quand vous avez déjà un héritage devant vous...
Avant de s'en aller. J'avais tellement envie d'éclater de rire que j'avais plonger ma tête dans le menu à tel point que je n'étais plus capable de le lire. Les lèvres pincées pour éviter un gloussement de rire, je repris mon calme avant de lui dire :
- Bon papy... on recolle les morceaux alors ?
Je reposais la carte d'un geste sec avant de le regarder dans les yeux en souriant, encore trop contente de ma blague. Je savais ce que je prenais de toute façon. Oui... ça m'avait vraiment manqué.
Anatole Cassini
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J'étais resté calme, posé, souriant, pendant tout le discours de la serveuse avec Alexis. Elle était partie du fait que je serais son grand père, allons bon. Je n'étais plus à ça près. Et puis, il fallait rester crédible et vue notre différence d'âge, afin d'éviter les questions indiscrètes, mieux valait laisser penser aux autres qu'on était dans ce fameux voyage à la recherche du passé de ma femme défunte.
« Je ne pensais pas un jour qu'on m'appellerait Papy. Faut dire que de mon temps, ce petit mot n'existait pas. C'est étrange toutes ces façons qu'on a d’appeler les gens. Grand père, papy, pépé... et c'est pas mieux pour les pères, les mères et même les petits amis. Surprenant, n'est ce pas ? Pourquoi ne pas faire les choses simple ? »
Peut-être qu'à notre époque c'était un peu trop simple. Bien que dans mon cas, on avait tendance à m’appeler Seigneur Hyperion, ou simplement Hyperion. Je n'étais pas père. Je n'étais pas grand père. Et je n'étais pas non plus un petit ami. Seigneur Hyperion c'était pas mal. Ca sonnait bien. Et ça permettait d'avoir des chevilles légèrement enflés, mais pas trop. Juste ce qu'il fallait. Observant la carte de bas en haut, je fis une petite moue.
« As tu vue la partie dessert ? »
C'était la première chose que je regardais sur une carte. Les entrées ce n'était pas trop mon fort. Les repas étaient souvent bien trop copieux et puis cette viande, ce poisson... c'était pas mon dada non plus. Mais les pâtisseries ! Ca j'en raffolais.
« Ils ne font pas d'éclairs au chocolat. Tu es sûre de ne pas t'être trompée de restaurant et d'avoir choisi le bon ? »
Je raffolais des éclairs au chocolat. Principalement ceux de chez Robyn. Peut-être que je pourrais en faire discrètement apparaître un après le repas. On avait surement le droit d'apporter nos propres dessert. En tout cas, j'avais posé la carte avant de la fermer.
« Je te laisse maître de mon estomac. » conclus-je.
Elle allait avoir le loisir de me faire goûter ce qu'elle voudrait. Du moment que c'était bon. De toute façon, rien serait meilleur que ce qu'on trouvait à Storybrooke. J'aimais bien mes petits plats et mes petites habitudes. Quant à Gabrielle, elle se régalait dans son coin. D'ailleurs Gabriel était le nom de ma femme, selon Alexis ? Elle aurait pu trouver mieux. Je n'irais pas jusqu'à suggérer le prénom d'Ellie, mais tout de même. Ca m'aurait fait plaisir.
« Tu es ravissante. » déclarais-je tandis qu'on nous apportait du pain et du fromage.
Pourquoi du fromage râpé ? Ils savaient déjà ce qu'on allait commander ? Ou nous incitaient t'ils à prendre quelque chose avec lequel le fromage s'accompagnerait à merveille ?
« Rome te réussis à ce que je vois. Mais... pourquoi être venue ici ? C'est tout de même loin de Storybrooke et je n'ai pas l'impression que tu y as déjà vécu par le passé. D'ailleurs... Jack ne t'a pas accompagné ? »
Je savais qu'ils étaient déjà venu tous les deux dans leur coin, précédemment. Mais pourquoi cette fois ci était elle là seule ? Qu'est ce qu'elle comptait tant trouver dans cette vieille ville au coeur même de l'Europe ?
« C'est quelque chose de sérieux entre vous, n'est ce pas ? » l'interrogeais-je comme le ferait n'importe quel... papy ?
Alexis E. Child
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Je l'avais écouté tout en tentant desespérément de récupérer un second gressin dans le petit sachet de plastique blanc sur lequel était imprimé une sombre peinture à l'huile d'un illustre inconnu. C'est qu'il m'échappait le con ! Je commençais à perdre gentillement patience et la voix d'Anatone m'avait semblée lointaine pendant une fraction de seconde avant que je ne parvienne à éclater complétement le platique, libérant les derniers morceaux de nourriture tant mérité. D'un air satisfait, j'en portais un à ma bouche sur un faux air du "Quoi de neuf, Docteur ?" de Daffy Duck avant de lui lancer avec humour :
- Je peux savoir ce que tu trouve compliqué dans le mot "papy" ? T'as déjà essayé de faire dire à un enfant de 4 ans "Hyperion", essaye pour voir, tu verras lequel des deux est le plus simple. Et puis... ça te va bien je trouve. Enfin, quand t'es sous cette forme quoi.
Je lui avais lancé un petit sourire en coin. Je n'avais pas parlé trop fort pour éviter que des oreilles indiscrètes ne viennent se mêler de ce qui ne les regardaient pas. Il était hors de question qu'on pense que mon grand-père aimait se travestir en femme à la tombée du jour, ou pire, que l'on comprenne que j'étais en compagnie d'un Titan. Sur cette seconde option, il n'y avait que les Templiers ou des gens de son espèce à lui qui pouvait s'en douter et s'il était capable de ressentir l'aura des seconds, je me faisais un point d'honneur à ne pas tout partager avec les premiers, tant que ma formation n'était pas terminée. Pendant ce temps, Anatole était en train de s'exciter sur la partie dessert de la carte qui me fit lever les yeux au ciel :
- Tu es sûr que tu ne t'es pas tromper de pays plutôt ? Les éclairs au chocolat c'est pas trop la spécialité en Italie...
Je le regardais avec une petite moue, mi amusée, mi épuisée. Je tentais de ne pas trop faire attention à ce qui était en train de se passer dans ma vie. Si j'avais réussi à digérer le fait qu'il nous ai menti pendant ses longs mois d'absence et que j'avais été tout de même froide pour la forme, je n'arrivais toujours pas à me faire à l'idée que ce vieux monsieur était Anatole. Et qu'Anatole était un Titan, un truc méga puissant qui se plaignait actuellement de ne pas pouvoir manger d'éclairs au chocolat. Y'avait de quoi tourner de l'oeil, je vous le dit moi. Et pourtant, faire abstraction de ça était simple quand je le regardais dans les yeux. Malgré toutes ces petites rides autour de ses pupilles, il avait gardé la même jeunesse, l'image même du plus profond de son âme, de ce qu'il était réellement. Oui. Les yeux étaient vraiment le miroir de l'âme. Si tant est que les Titans en avaient une... Une chose était presque sûre, je crois que je lui avais pardonné dans les minutes qui avaient suivis ses tout premiers mots sur ce banc... il était venu. C'était le plus important. Pourquoi ? C'est ce qui me restait à savoir. Mais avant ça, j'avais fait face à un compliment plutôt inattendu. J'avais levé les yeux vers lui avec des yeux ronds tandis que j'avalais dificilement la boule de mie de pain que je venais de mettre dans ma bouche. J'étais pas spécialement habituée aux compliments, surtout de cette nature et quand ils étaient sincèrement amicaux.
- Merci... Ben... disons que, après ma... "Retraite de divin" (j'avais fait des guillements avec mes doigts), je me suis mise en tête de partir sur les traces de mon passé. Savoir qui j'étais vraiment en quelque sorte et ce que je pouvais encore apporter à Storybrooke après tout ça... c'était quelque chose qui me planait dessus depuis un certain temps... je pense que c'était le bon moment, on va dire ça comme ça.
Le serveur était de retour, m'interrompant dans mon discours avec un bonheur difficilement dissimulable. Je voyais pas comment lui expliquer ça et je savais pas si j'avais vraiment enve d'en dire plus de peur qu'il me dise que les Templiers étaient des ennemis héréditaires, que je n'avais plus ma place dans ce monde ou un truc du genre. Moi et mes peurs irrationnelles. J'étais au moins soulagée de me dire qu'il avait pas l'air d'avoir l'espèce d'omniprésence dérangeant qu'avait pu avoir Neil par le passé avec moi, j'avais l'impression que je pouvais vraiment lui dir des choses à mi-mots sans qu'il n'en sache plus que moi. Je m'étais détourné pour commander tout ce que l'Italie faisait de mieux en antipasti, en Linguine al Vongole, pasta alla matriciana, et Pizza bianca. J'avais commandé aussi du vin pour accompagner le tout. J'étais presque sûre qu'on allai avoir à manger pour 10 ans sur la table mais c'était le meilleur moyen de goûter de tout en très peu de temps. Et puis j'avais faim. J'avais d'ailleurs failli m'étouffer quand il m'avait parlé de Jack. J'avais peut-être penser trop vite sur l'omni-présence. Quoi qu'on faisait pas grand chose pour s'en cacher. J'avais pourtant rougi jusqu'aux oreilles quand il en avait parlé, c'était peut-être même le moment le plus gênant que j'avais eu avec lui, avant même la fois où il m'avait vu nue avec Hadès.
- Non... il a s'occuper de la ville maintenant et puis... j'ai aussi besoin de comprendre les choses par moi-même. Seule, tu vois ?
J'avais fini le reste de mon verre d'eau en priant pour que le vin arrive vite. Il était hors de question que je parle de mes sentiments pour Jack complétement sobre. Une fois deux trois gorgées de vins rouge avalées, je poursuivais :
- J'espère en tout cas que ça l'est... je... je l'aime bien.
Je lui avais lancé un sourire gêné avant de mettre de l'hule d'olive dans une coupelle et de tremper mon morceau de pain dedans.
- Et toi ? Pourquoi tu es là ? Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ?
Il n'allait pas me faire croire que tout cela était parfaitement normal. Il aurait pu attendre mon retour ou même venir me voir avant mon départ. Il avait toujours l'air d'être si rélféchi et pourtant cette action ressemblait à de l'empressement. S'il y avait quelque chose, je voulais comprendre quoi. J'avais posé les mains sur la table, liées l'une à l'autre et le regardait dans les yeux. J'étais prête à l'écouter, après tout on était amis, non ?
Anatole Cassini
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« Ca me conforte dans l'idée que la prochaine fois qu'on se verra, j’apparaîtrais jeune. Ca m'évitera de me faire appeler papy. » dis-je avec une petite moue.
Je n'étais pas si vieux que ça. Et puis on ne comptait pas les années pareil. Elle avait quoi ? Quelques dizaines d'années, tandis que j'en avais quelque milliards ? Ce n'était qu'un chiffre après tout, avec beaucoup de zéro, mais qu'un chiffre. Et pour être franc, j'ignorais totalement l'âge que j'avais. Ce qui signifiait que je devais être très jeune, vue que ça avait peu d'importance.
« C'est bien dommage. Ils devraient miser sur les éclairs au chocolat. Quand quelque chose est bon, on devrait pouvoir s'en procurer de partout. Ca ne devrait pas être réservé à certains endroits du globe. Cela dit, je me demande ce qu'ils ont comme spécialité ici. »
Gourmand comme je l'étais, j'étais ouvert à toute proposition. Et puis, si ils avaient quelque chose de meilleur, pourquoi ne pas tenter ? Bien que je doutais trouver mieux que dans la pâtisserie de Robyn. Alexis avait évoqué une "retraite de divin". C'était vraiment possible cela ? On pouvait faire une retraite de divin ? Et cela signifiait quoi ? Qu'elle voulait mettre à l'écart ses amis divins pour rejoindre ses amis humains ? A moins qu'elle faisait référence aux pouvoirs divins qu'elle avait eu quand elle était déesse magique, et qu'elle ne possédait plus aujourd'hui ?
Le serveur nous avait interrompu. Alexis avait passé une commande comprenant plein de mots étranges. Je pouvais les traduire aisément, mais je ne comprenais pas pour autant ce qu'on allait manger. Car la nourriture portait parfois des noms bizarres. Cela dit, ça me paraissait beaucoup pour seulement deux personnes. Mais déjà qu'on était en Italie, autant se faire plaisir. Je me demandais d'ailleurs si l'une des raisons de sa présence ici n'était pas la nourriture ? Car découvrir de nouvelles spécialités, c'était pas mal du tout.
« Je comprends ce que tu veux dire par là. » dis-je en référence à son copain et au fait qu'elle voulait découvrir qui elle était réellement, par elle même.
Je lui avais souris quand elle avait avoué aimer bien ce Jack. C'était jouissif de la voir heureuse. Elle était passé par beaucoup de choses ces derniers temps et elle avait bien le droit de se poser un peu. Comme on avait le droit de se retrouve tous les deux.
« Je ne suis pas venu ici par hasard. » lui avouais-je.
De toute façon, ça aurait été inutile de lui mentir, car elle se doutait bien que je ne me déplaçais pas jusqu'en Italie comme ça, sans raison apparente. Par contre, je n'avais pas de raisons particulières en dehors du fait que je souhaitais la voir. Ca faisait longtemps que j'envisageais qu'on ait une discussion tous les deux. On s'était un peu perdu de vue après tout ce qui s'était passé l'été dernier. Il était temps de remettre les choses à plat entre nous.
« J'avais véritablement envie qu'on se retrouve. M'excuser de ne pas avoir été là et rattraper le temps perdu. » lui dis-je le plus sérieusement possible.
Cela résumait bien la situation.
« Et je me demandais aussi ce qui te poussait à venir jusqu'ici. Je t'ai toujours connu à Storybrooke. J'ai été surpris d'apprendre que tu voyageais. D’ailleurs, tu as trouvé des réponses à tes questions ? »
Car si elle était venue ici dans le but d'en découvrir plus sur elle, je me demandais si elle avait déjà obtenu des réponses. J'avais entendu des échos sur ce qui s'était passé avec ses parents, par la bouche d'autres personnes. Ca remontait à quelque temps maintenant. Je ne connaissais pas ce groupe dont elle pensait faire partit. Je voulais m'assurer qu'elle ne mettait pas les pieds dans quelque chose de mauvais.
« Peut-être que tu pourrais me présenter ces personnes que tu as rencontré. Je pourrais te donner un avis sur eux. »
J'ignorais si elle avait besoin d'un avis d'une tierce personne. A dire vrai, c'était plus pour me rassurer moi même. Je ne considérais pas du tout Alexis comme ma fille. C'était plus une amie. Une très bonne amie. On avait vécu beaucoup de choses ensemble. Et même si parfois j'y mettais du temps, je prenais soin de mes amis et j'aimais savoir qu'ils allaient bien, et qu'ils étaient bien entourés. C'était important.
Alexis E. Child
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Lorsqu’Anatole m’avoua la raison pour laquelle il était là, ma gorge s’était nouée instantanément. J’avais déglutit et avait attrapé mon verre de vin rouge instantanément pour en prendre une longue gorgée… et une seconde tant que j’y étais. Je n’osais pas croiser son regard, de peur d’avoir une petite poussière dans l’œil ou d’être en proie à un trop plein d’émotion. Son intention me touchait, ses excuses aussi.
- T’en fais pas.
J’avais relevé la tête au même moment, mes yeux bleus croisant les siens avec une sincérité profonde et un grand sérieux. J’avais passé mes premières semaines à lui en vouloir à imaginer tout ce que je voudrais lui dire. Lui dire que je le détestais pour ce qu’il m’avait fait. Que j’avais cru que nous étions proches, suffisamment proche pour avoir un amour mutuel sincère, même s’il n’avait rien avoir avec un sentiment amoureux. J’avais voulu lui dire qu’il m’avait fait tellement de mal que je n’étais pas prête de lui pardonner. J’avais même commencer à imaginer des plans pour le faire souffrir comme il m’avait fait souffrir, pas par vengeance, mais plus parce que j’avais besoin qu’il comprenne que son geste, qui lui semblait peut-être anodin, m’avait ébranlé au plus profond de mon être et que jamais, jamais, un ami ne m’avait fait si mal.
Puis le temps m’avait apaisé. Je m’étais changé les idées, j’avais redonné un sens à ma vie. Je m’étais éloignée volontairement pour ne pas avoir à dire ces choses que je regretterai sans doute et pour apprendre à pardonner, faire la part des choses. D’autres personnes avaient été là, des amis précieux, la famille, pour me faire comprendre son point de vue. Que sa « trahison » n’en était peut-être pas une… que cela ne voulait pas dire que notre amitié ne comptait pas pour lui.
Alors avec tout ce recul et tout ce qui me restait d’amitié pour lui, je m’étais imaginé lui dire calmement les choses, ce que j’avais ressenti, pour qu’il le sache. J’avais fini par comprendre, et les Templiers m’y avaient bien aidé, que mon but n’était pas de lui faire entendre raison, de lui faire « comprendre » car s’il s’y refusait, je n’irai pas mieux. Il fallait simplement que je lui exprime ce que je sentais, que je me libère de ce poids et que ce qu’il ferait de ce poids, ce n’était pas mon problème. C’était sa gestion de mes sentiments qui révèlerait ce qu’il était, qui il était pour moi. Alors j’avais tenté, à plusieurs reprises, de m’entraîner devant un miroir et lui dire : ma solitude, cette impression de tromperie, mon sentiment d’abandon qui ne me quittait jamais. Mais à chaque fois que je m’y tentais, je finissais par fondre en larme et ça, je ne le voulais pas, moins que tout, par pitié. Il avait fallu imaginer des stratagèmes… Marcher me ferait sans doute du bien, je n’aurai pas à l’observer et mes émotions négatives passeraient directement dans mes jambes. Il me faudrait des lunettes de soleil aussi pour cacher mes yeux au cas où je me transformerais en panda sous l’impulsion des larmes. Et des mouchoirs… c’était toujours utile les mouchoirs.
Mais finalement, après tout ce que j’avais imaginé, on en était là… Il avait fait le premier pas. Dans un endroit du monde où je ne pensais pas du tout qu’il le ferait. Et ma réaction était aussi loin d’être celle que je pensais avoir. La crispation du début m’avait parue normale, voire adéquate et puis à présent… j’étais tellement touchée par ses mots que je réalisais que dans tous les scénarios que j’avais imaginé, il se contentait de m’observer froidement, peut-être un peu atterré par mes réactions, en proie à l’incompréhension la plus totale et au je-m’en-foutisme prononcé. Je me rendais compte que ma douleur l’avait malgré moi diabolisé et qu’il n’était finalement que celui que j’avais toujours apprécié : un ami compréhensif et soucieux de ses amis.
- Je t’en ai voulu tu sais… beaucoup. Mais ce que tu fais là… me prouve que j’avais tort de douter de toi. Tu me fais le plus beau des cadeaux. Avec le temps, j’ai fini par comprendre que si tu n’étais pas venu, si tu avais fait tout ça, c’est que tu avais tes raisons… mais que tu me laissais du temps, ne sachant plus comment faire pour revenir. J’ai… j’ai peut-être réagi égoïstement, en me disant que tu m’avais trompé et que tu m’avais menti, que tu t’étais foutu de moi aussi… Mais finalement je me rends compte que tu ne m’as jamais dit que tu n’étais pas un Titan parce que je ne t’ai jamais posé la question et donc… que tu ne m’avais jamais menti. La preuve, je t’ai même pas reconnu aujourd’hui.
Je l’avais montré de la main en riant. C’était bien la première fois que je rencontrais Hypérion, effectivement et que de ce fait, j’étais peut-être moins à plaindre que les autres, qui l’avait vu sous ses deux formes.
- Je suis qu’une simple humaine. Je crois qu’il y a beauuucoup de choses qui me dépassent… et que tu as du faire ce que tu as fait pour une bonne raison. Je crois qu’au final j’ai eu peur. J’ai eu peur parce que ma vie prend une ampleur que je n’avais pas imaginée… Vivre en coloc avec un titan, avoir pour meilleur ami un demi-dieu, ce truc de déesse magique, cette explosion et…
J’avais voulu parler des templiers mais je m’étais arrêtée juste à temps. J’ignorais ce qu’il savait d’eux mais on m’avait dit de garder le secret. J’avais repris une gorgée de vin tandis que les plats se dressaient devant nous avant d’ajouter :
- Bref… tout ça pour dire que je te pardonne… et que moi aussi je m’excuse d’avoir été si peu… compréhensive. Ce que tu fais aujourd’hui me touche énormément et… je suis contente d’être ton amie.
J’avais posé ma main sur la sienne, beaucoup plus fripée, en le regardant droit dans les yeux avec un sourire sincère. J’essayais d’éviter de penser que je tenais la main d’un vieux monsieur qui était aussi un homme de mon âge et que moi, petit grain de poussière, j’avais dans mon cœur suffisamment de place pour y faire entrer quelque chose de titanesque.
- Et puis… je suis résistante tu sais ? J’étais pas dans l’explosion, heureusement. J’ai retrouvé assez vite un logement. Avec Regina, je n’allais pas restée à la rue longtemps… Et Kida m’a hébergé quelques temps quand maman s’inquiétait trop. Et je vais bientôt ouvrir mon propre commerce… tu vois, je m’en sors.
Je lui avais fait un clin d’œil avant de retirer ma main de la sienne et de commencer à manger parce que j’avais beaucoup trop faim. Pendant ce temps, Anatole en avait profité pour visiblement revenir sur ce que j’avais essayé de passer sous silence. Avalant l’énorme boule de pâtes que je venais d’enfourner dans ma bouche, j’haussais les épaules pour préciser :
- J’ai toujours aimé voyager ! C’est juste que j’en avais pas toujours le courage. Pour les réponses… j’ai appris que le monde est plus complexe que cela. Qu’une réponse amène à une autre question, qui en amène à une autre. C’est un cycle sans fin… Et au final, « je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » comme disait l’ami Socrate. Le philosophe hein, pas le chat !
Ajoutais-je précipitamment des fois que la confusion soit possible. J’avais déjà encore du mal à comprendre comment fonctionnait les dieux alors si en plus on me rajoutait les Titans… Est-ce que eux aussi avaient toujours vécus parmi nous ? J’avais bien deux tonnes à lui poser mais ce n’ était peut-être pas poli de l’assommer avec un interrogatoire. Mais ce qu’il me proposa piqua ma curiosité :
- Tu… tu veux les rencontrer ? Oh et ben… d’accord ? Je pense qu’ils seront disposés à te rencontrer tu sais, ils s’intéressent de près aux relations qu’on pourrait lier entre nous humains et vous divins. C’est dingue d’ailleurs que tu ne les ai pas rencontré plus tôt… ils connaissent déjà Athéna… Et Aphrodite je crois, y’a des sculptures qui lui ressemblent. Les Titans n’étaient pas sur terre à cette époque ?
J’avais continué à manger, un peu stressée à l’idée qu’ils se rencontrent et qu’Anatole me dise qu’il ne sentait pas vraiment le truc… J’avais l’impression pourtant que ça m’aidait à me construire, si jamais je me trompais, il n’y aurai plus qu’à tout recommencer…
- Je t’emmènerai après le repas si tu veux… Et les Gabrielle sont acceptées ! C’est bon ? Ce que tu manges je veux dire…
Autant parler de quelque chose un peu plus léger pour éviter la crise cardiaque.