« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'avais accepté la "glace de l'amitié" offerte par Lily, la tenant entre deux doigts tout en masquant une grimace de dégoût. C'était tout collant et désagréable. Je n'avais pas l'intention de la manger. J'observai la jeune femme tandis qu'elle racontait ses petits malheurs. Sa façon de parler était différente. Elle avait assurément vécu un traumatisme pour en sortir aussi changée. Elle demandait des créatures pour l'assister, ce qui me fit froncer les sourcils. Jamais Lily ne réclamait quoi que ce soit, ou en tous les cas, pas de cette manière. D'ordinaire, elle faisait comprendre ce qui lui manquait et on lui accordait simplement parce qu'elle était adorable. Le terme "mon Elliot" me fit frémir inexplicablement. Pourquoi utilisait-elle un pronom personnel pour qualifier mon fils si elle n'éprouvait plus grand-chose pour lui ? C'était à n'y rien comprendre. Pourtant, elle ne ressentait plus rien pour lui. Son coeur m'en était témoin. Nul ne pouvait me duper dans ce domaine.
"Je pense que tu es surmenée, tu devrais faire un break durant quelques jours. Changer d'air radicalement. Faire un petit voyage." suggérai-je avec un entrain forcé. "Il y a sûrement un endroit que tu rêves de visiter, non ?"
Le mot "divorce" dans sa bouche m'avait fait grincer des dents. Je devais m'y faire. L'accepter.
"Candy, l'éléphant ?" demandai-je, indécise. "Tu pourrais le placer dans le zoo. Avec ses congénères, il se sentira plus à son aise que dans ton jardin."
J'essayais de la conseiller comme je le pouvais, mais quelque chose dans son regard laissait présager qu'elle n'écouterait aucune de mes remarques. Je pinçai les lèvres, à la fois irritée et soucieuse. Quelque chose n'allait décidément pas. Je baissai les yeux sur l'emballage collant de la "glace de l'amitié" et le lâchai avec un petit cri en voyant le dessin d'une fraise. Je secouai ensuite la main comme si je m'étais brûlée.
"C'était une glace fraise-chocolat !" m'épouvantai-je. "Tu cherchais à me tuer ?"
Je dévisageai Lily, déconcertée. Le terme était peut-être un peu fort. Je n'en serais sans doute pas morte mais j'aurais énormément souffert de sentir un goût de fruit dans ma bouche. Cela aurait été pire qu'une torture.
Je ramenai une mèche de cheveux derrière mon oreille, le coeur battant, alors qu'Elliot venait vers nous avec des sachets en papier dans les bras. Il en tendit un à Lily, la tête basse, en marmonnant d'un ton dévoué qui me fit aussitôt oublier ma carpophobie :
"Je t'ai pris quelques chewing-gums melon pastèque parce que je sais que tu adores ça. Et aussi du Candy Up à la fraise."
Je battis des cils, ébahi. Pourquoi se montrait-il aussi serviable alors qu'il n'y avait plus rien à espérer ? Il l'aimait tellement que c'en était abominablement tragique.
Je l'observai avec attention. Il prenait une attitude détachée, passant une main dans ses cheveux, mais son regard restait obstinément perdu et implorant. Mon garçon avait toujours été mauvais acteur. Aux spectacles de l'école déjà, il ne réussissait jamais à se montrer convaincant. Son meilleur rôle avait été celui du petit mouton dans la pièce représentant la crèche de noël, l'année de ses sept ans.
"Ca fait une semaine. On est super bien ensemble." appuya-t-il, de plus en plus nerveux. "Elle s'appelle Molly et elle est médecin légiste."
Je fronçai les sourcils, mais ne fis aucun commentaire susceptible de le discréditer.
"Oh Molly ! Oui, elle est délicieuse." intervins-je afin de l'aider dans son mensonge. "Tu me l'as déjà présentée."
Elliot, encouragé par mes paroles, renchérit avec un peu trop d'enthousiasme :
"Elle est super cool, elle connaît les films d'horreur de A à Z. On passe des heures à en parler et elle compare les effets spéciaux avec son boulot. Elle dit que les scènes gores ressemblent souvent à l'état des cadavres sur lesquels elle travaille. C'est épique."
Je fronçai le nez en m'efforçant de conserver mon sourire. Venais-je vraiment de dire que cette petite amie imaginaire était charmante ? Malgré tout, je tournai la tête vers Lily. Le moment était venu de constater sa réaction à tout ceci. Vérifier si elle était entièrement dépourvue de la moindre émotion ou s'il subsistait un attachement pour mon fils sous cette épaisse couche de froideur et de désinvolture.
Du coin de l'oeil, je remarquai que le sac que tenait Elliot était en train de se couvrir de givre à l'endroit où il le maintenait avec ses mains. La nervosité se traduisait de bien des façons chez lui.
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« J'aimerais bien partir dans le nord. » répondis-je à la déesse qui me parlait de faire un break. « Très au nord. Le plus au nord possible. »
Je voulais qu'elle comprenne bien que je ne souhaitais pas partir au Canada, mais encore plus au nord. L'Alaska ça serait pas mal, mais le Groenland, ça serait encore mieux. Pouvoir me rendre jusque là bas, et m'étendre sur la glace pour retrouver mon teint pâle d'avant. C'était tout ce que je souhaitais. Le seul désir que je chérissais.
« Je n'avais pas fait gaffe. » me justifiais-je en faisant référence à la glace.
Elle était donc véritablement allergique aux fruits ? C'était amusant pour une déesse. Je réfléchissais déjà à un moyen de lui préparer un bon repas remplis de fruits, mais sans qu'elle s'en rende compte. Ca n'allait pas être facile, mais je relevais le défi !
« Montre moi ça ! » m'exclamais-je en farfouillant dans le sac de courses.
Il y avait effectivement des chewing gum à la pastèque, mais aussi les fameux candy up à la fraise. Je ne m'étais pas fait prier, en prenant un immédiatement. Il était encore frais. J'avais enfoncé la petite paille dans le pot, et je l'avais porté à mes lèvres, la dégustant lentement, tandis qu'Elliot me parlait de sa nouvelle copine. Aphrodite avait confirmée ses dires. Je les avais laissé parler, puis un silence pesant s'était glissé dans la conversation. A dire vrai, ils attendaient sans doute une réaction de ma part, mais je voulais terminer tranquillement mon candy up. Une fois fait, je m'étais passé une main sur les lèvres, avant de remettre le pot vide dans le sac.
« C'était frais ! » confirmais-je, avant de ramener une de mes mèches rebelles en arrière.
Est ce que ça ne serait pas mieux de se couper les cheveux un de ces quatre ? J'avais hésité avec la boule à zéro. Il faisait tellement chaud dans ce monde, même en plein hiver ! C'était un comble quand même ! Mon regard se posa sur les mains d'Elliot qui venaient de geler le haut de mon sac. J'avais approché un doigt, afin de le toucher. C'était tellement froid que ça me faisait sourire. Je lui avais d'ailleurs adressé un magnifique grand sourire, se voulant charmeur.
« Tu es adorable quand tu gèles. » lui dis-je en conservant mon grand sourire. « Molly a beaucoup de chances ! »
Je le pensais réellement. J'aurais pu en avoir aussi si je l'avais gardé avec moi, mais il ne gêlait pas à ce temps là. Ou du moins pas souvent. Et puis il était trop collant. On aurait pu trouver un arrangement, mais bon. J'étais bien mieux maintenant, toute seule. Du moment qu'il arrangeait le soucis de facture d'électricité, on pourrait rester bons amis.
« Est-ce qu'il serait possible de la rencontrer ? Elle doit être vraiment très intéressante comme jeune femme. J'aimerais bien qu'on organise quelque chose. Pourquoi pas sur son lieu de travail ? »
Qui disait cadavres, disait frigo. Du coup, il devait faire grandement froid chez elle. Rien que de lui serrer la main, ça devrait être hyper méga excitant !
« Le mieux serait que tu m'aides à ramener tout ça à la maison, et qu'on y aille ensuite. Tu peux venir aussi. » précisais-je en tournant la tête vers Aryana. « Sur le chemin, tu pourras me donner des conseils pour trouver moi aussi quelqu'un. Après tout, il n'y a pas de raisons qu'Elliot soit le seul à s'amuser en mon absence ! » dis-je froidement avant de me ressaisir.
Qu'est ce qui se passait ? Je n'avais pas voulu dire ça. C'était encore les petites Lily ?! J'avais toussoté, avant de regarder le jeune garçon comme si de rien était. Puis, je lui avais souris. Et j'avais souris à Aphrodite. Au final, je souriais à tout le monde. Le monde était beau, le monde était grand et on allait nous rendre chez une femme frigide. C'était une excellente journée qui débutait ! J'avais bien fait de sortir faire les courses.
« Je prendrais bien une glace pour la route. Tu as pris celles que j'avais glissé dans ton panier ? » demandais-je en espérant qu'il ne me décevrait pas.
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« Allez un p'tit tour à la morgue pour continuer cette journée mortelle ! »
Lily venait de me faire un compliment. Pris au dépourvu, je pressai le sac en papier contre moi afin de regarder mes mains couvertes de givre. Je ne m'en étais même pas aperçu. C'est vrai qu'il faisait un peu plus froid que d'habitude mais comme bien des trucs en ce moment, je n'y prêtais pas attention. Je tentai de discerner une once de jalousie dans les paroles de Lily concernant Molly, sans succès. Elle avait l'air sincèrement heureuse pour moi, ce qui me fit encore plus mal. Je ravalai ma peine qui me donnait l'impression de s'accumuler. Je la visualisai comme une corbeille de linge sale qui débordait alors que la machine à laver mon coeur était en panne.
Soudain, j'eus l'impression de recevoir comme un électrochoc. Elle voulait la rencontrer ? C'était sérieux, là ? Elle me faisait une blague, non ? Désemparé, je jetai un coup d'oeil à ma mère qui semblait tout aussi surprise que moi. Je m'ébouriffai les cheveux, cherchant une idée lumineuse pour échapper à ça.
Je hochai la tête et penchai le sachet vers Lily pour qu'elle prenne les glaces que je lui avais achetées, mettant ce temps à profit pour réfléchir à un plan infaillible. Il ne fallait pas que ça déraille. Tout devait être parfait sinon j'allais passer pour un gros débile. Je voulais gagner la rupture. J'étais une épave depuis suffisamment longtemps et quelque part, lui prouver que j'avais rencontré quelqu'un me donnait du cran. Peut-être que je pourrais redevenir intéressant à ses yeux si elle me voyait au bras de quelqu'un d'autre ? La jalousie pouvait fonctionner. J'y croyais dur comme fer. C'était mon nouvel objectif.
"Je vais vous laisser, les enfants." déclara ma mère. "J'ai encore beaucoup de choses à faire."
La menteuse ! songeai-je en écarquillant les yeux vers elle.
Si elle me laissait tomber, qu'est-ce que j'allais devenir ? Ce n'est pas que j'avais besoin de soutien, mais un peu tout de même ! Elle s'approcha de moi et tout en se mettant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur mon front, elle m'envoya par messagerie télépathique :
Ne fais rien de stupide. Tu devrais lui dire la vérité.
Je sais exactement ce que je dois faire ! répliquai-je mentalement. Merci de me lâcher, au fait !
Elliot, ne fais pas l'enfant. C'est juste un conseil pour éviter de te retrouver dans une situation compliquée.
C'est vrai que ma situation actuelle est tellement cooool. ironisai-je. Je vois pas comment ça pourrait être pire, franchement.
Ma mère s'éloigna en me lançant un regard entendu et soucieux à la fois. Elle fit la bise à Lily et disparut sur le parking. Alors, je me tournai vers la jeune femme avec un sourire forcé, avant de lui prendre la main maladroitement. "C'est pour... te téléporter." expliquai-je inutilement.
Je me sentais tellement gauche ! C'est bizarre comme un geste aussi habituel peut vite devenir gênant en l'espace de quelques mois. Sa peau était glacée. Si j'avais encore été son mari -bien que je l'étais toujours aux yeux de la loi- je lui aurais conseillé de diminuer sa consommation de glaces, mais ce n'était plus de mon ressort, désormais. Je laissai échapper un gros soupir et nous fis apparaître devant la maison. Mon ancien chez moi. J'eus un violent creux dans le ventre, comme si je venais de recevoir un coup de poing. Je levai les yeux vers l'imposante bâtisse remplie de souvenirs fanés et ajoutai précipitamment :
"Je t'attends à l'extérieur. Ne m'en veux pas mais... c'est trop dur de rentrer."
J'esquissai une moue navrée et lui tendit le sachet pour qu'elle le prenne. Cependant, je n'avais pas décidé de chômer : à peine elle tourna le dos pour partir que je me téléportai ailleurs...
... Et revins dix secondes avant qu'elle ne ressorte de la maison. Quelque peu essoufflé, j'esquissai un sourire et l'emmenai à la morgue de l'hôpital.
Molly nous y attendait, toute pimpante et pâle comme un cadavre, avec de jolies cernes sous les yeux. Elle portait une blouse blanche, une tresse sur l'épaule et des gants en plastique d'une couleur douteuse. Lorsqu'elle nous aperçut, elle esquissa un grand sourire.
"Oh Elliot ! Tu tombes bien, j'ai presque fini l'autopsie d'un grand brûlé ! Le pauvre a grillé comme un poulet abandonné dans une rôtissoire !"
Elle parlait d'un ton exalté en riant quelque peu, mais s'apercevant que ses propos n'étaient pas spécialement amusants, elle se tut puis s'éclaircit la gorge.
"Qui est-ce ? Tu nous présentes ?" demanda-t-elle en joignant les mains et en observant Lily avec curiosité.
"Oh, euh oui... Molly, voici Lily, mon... ex-femme." dis-je avec réticence, car ces mots me semblaient étranges et trop lourds. "Je l'ai croisée par hasard au magasin et elle tenait à te voir alors... voilà. Lily, c'est Molly Hooper. Ma petite amie."
Pourquoi me sentais-je tellement gêné de cette rencontre ? Si je voulais gagner la rupture, il fallait que je montre davantage de panache. Cependant, je me sentais plus abattu qu'autre chose à mesure que les minutes passaient. Nempêche, heureusement que Lily ne connaissait pas la série Sherlock, sinon celui qui se serait fait grillé dans l'histoire, ça aurait été moi.
J'avais profité des quelques instants pendant lesquels elle rangeait ses courses pour peaufiner un personnage dans mon lasergame et le "sortir" dans la morgue -heureusement, il n'y avait personne à cette heure-ci. Molly n'était pas parfaite, elle risquait d'avoir des bugs, mais de toutes façons, on n'allait pas s'éterniser dans le coin.
"Est-ce que vous voulez manger des viscères avec moi, ce soir ?" demanda subitement Molly avec un grand sourire aimable.
Je clignai des yeux, interdit. Ok, j'aurais dû me pencher davantage sur sa motricité verbale. J'inspirai profondément en penchant la tête. Je commençai à entrevoir ce dont avait cherché à me prévenir ma mère : la façon de s'enfoncer dans le pire du pire.
"Tu voulais dire des bières ? Ouais, j'adore la bière !" fis-je d'un ton exagérément enjoué.
"Non non, des viscères." assura-t-elle en hochant la tête.
Je lui jetai un regard noir. Si elle ne m'aidait pas, on n'allait pas aller bien loin.
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Elliot faisait des caprices. Au lieu de m'accompagner jusque dans la cuisine pour me porter mes courses, il m'avait laissé devant la porte d'entrée. Ce n'était pas difficile d'entrer à l'intérieur. Je n'avais pas fait un parcours du combattant pour quiconque voudrait me rendre visite. Surtout que la maison était de plus en plus vide, depuis que je me débarrassais de toutes les choses inutiles et encombrantes. D'ailleurs il le savait, vue qu'il en avait fait partit quelque temps auparavant !
« Méchant congélateur ! Oui, ne me regarde pas comme ça. Tu es méchant. Tu ne tiens plus les glaces froides ! » dis-je en rangeant la glace dedans.
Ca me faisait penser que Elliot s'était montré très gentil avec moi aujourd'hui, mais qu'il n'avait pas pris le temps de régler la facture d'électricité. Qu'est ce que je devais comprendre dans tout ça ? Qu'il n'aimait plus Lily ? Si elle l'apprenait, ça la mettrait folle de rage. Déjà qu'il la remplaçait pas une jeune femme frigide que je rêvais de rencontrer...
Au bout de quelque minutes, j'avais réussi à enfiler une tenue un peu plus présentable, et j'avais rejoins Elliot au dehors. Il m'avait pris la main, sans doute trop nerveux pour faire attention à ma nouvelle robe, et il nous avait téléporté jusqu'à la morgue. J'adorais cet endroit ! Je n'y étais pas encore venu, mais je savais désormais que mon objectif serait d'y vivre. Je suis sûr que Molly accepterait. Et puis ici, pas de soucis d'électricité. Mes glaces resteraient au frais.
« Oh mon dieu, oui, le pauvre ! » m'exclamais-je quand la jeune femme qui nous avait accueillis, nous annonça qu'elle s'occupait d'un grand brûlé.
Moi même j'avais brûlé vif une fois, et ça faisait tellement mal, que je comprenais totalement la douleur de ce malheureux ! On devrait bannir la chaleur. Ca ferait moins de dégâts.
« Enchanté Molly ! Je suis Lily. L'ancienne petite amie d'Elliot avec laquelle il faisait des choses aussi chaudes que ce qu'à subis ce pauvre garçon. »
Je parlais bien entendu du cadavre. Ca me faisait vraiment de la peine pour lui. Je prendrais un verre d'eau avec une multitude de glaçons, bien frais, en son honneur !
« Des viscères ? Ca se mange encore de nos jours ? » demandais-je.
Allez savoir pourquoi, mais ça fit rire Molly. Je ne comprenais pas pourquoi. Je posais simplement une question. Allons bon ! Mieux valait les laisser discuter nourriture entre eux. Je n'étais pas totalement à la page sur les diverses choses qui se cuisaient, préférant les surgelés. En attendant, je m'étais approché des divers frigos renfermant des corps. J'avais trop hâte de voir à l'intérieur.
« Ne vous dérangez pas pour moi. Vous pouvez allez vous faire des bisous de partout le temps que je regarde ! » m'exclamais-je en ouvrant d'un coup sec des frigos.
Bon sang que c'était grand ! Et tout petit à la fois. J'avais tiré la planche métallique et froide qui servait de lit, sentant un frisson me parcourir. C'était tellement excitant ! Voyant que Elliot et Molly n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de me rejoindre, j'en avais profité pour me renseigner un peu sur la méthode de refroidissement, auprès de la jeune femme.
« Ils sont maintenus au froid toute la journée ? Et la porte a un poignée à l'intérieur ? Ou un petit bouton pour l'ouvrir ? »
Vue la taille, je tiendrais facilement dedans. Lily avait cette chance d'avoir un petit corps. Du coup elle pouvait rentrer de partout. Ce qui m'importait aujourd'hui, c'était de m'assurer qu'une fois dans le frigo, je pourrais en sortir quand bon me semble.
« Le soucis dans tout ça, c'est que c'est grand et petit à la fois. Est ce qu'on ne pourrait pas retirer les deux frigo du haut, pour garder que celui du bas, mais faire une ouverture vers le haut ? On pourrait peut-être installer une télévision ou quelque chose de ce genre ? J'ai peur qu'une fois à l'intérieur, sans rien avoir à faire, ce soit d'un ennuis. Surtout quand on ne dort pas. » dis-je en riant.
Au moins Molly rigolait elle. Elliot restait de marbre. Il n'était vraiment pas amusant.
« Je pense que c'est pas mal ici. Et puis de toute façon, j'en avais un peu marre du zoo. Je peux commencer quand ? » demandais-je à la jeune femme avec un grand sourire.
Elliot Sandman
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OK. Si on m'avait dit que présenter mon ex-femme à mon actuelle fausse petite amie virtuelle se solderait par la postulation de la première au boulot de la seconde, je ne l'aurais pas cru. C'était carrément dingue. Et bizarre. Et... glauque, d'une certaine façon. On aurait dit que Lily testait la résistance des tiroirs comme si elle comptait habiter dans la morgue. Son comportement était extrêmement étrange. Décidément, elle avait changé. Trop changé. Pour la première fois, je réalisai que ce n'était peut-être pas une mauvaise chose de l'avoir quittée. Cette constatation me ficha un coup de jus en plein coeur. Je restai hagard quelques secondes, prenant pleinement la mesure de cette révélation. Ca voulait sûrement dire que tout était vraiment fini entre nous.
Molly était configurée pour rire de tout et de rien. Elle était une boule de bonheur. Ca expliquait pourquoi elle riait des répliques de Lily. Je devais admettre qu'en d'autres circonstances, j'aurais été amusé moi aussi par "Des viscères ? Ca se mange encore de nos jours ?" mais pas cette fois. Cette nouvelle Lily n'avait rien d'adorable ou de drôle. Elle me faisait plutôt froid dans le dos.
Molly répondait gentiment à toutes ses questions, ravie de pouvoir la renseigner.
"Il n'y a rien pour ouvrir le tiroir de l'intérieur. On n'a pas très envie que les cadavres sortent tout seuls la nuit pour se balader !" plaisanta la médecin légiste.
Elle ouvrit de grands yeux agréablement surpris en entendant la proposition de mon ex-femme.
"Oh, ça tombe bien ! J'ai besoin d'une assistante, en plus ! Lundi, ça serait parfait ! On pourra manger des viscères ensemble !"
Il fallait vraiment que je corrige son bug, ça commençait à me taper sur le système.
"Bon bah... je vais vous laisser discuter vu à quel point vous... vous entendez bien." dis-je d'un ton désabusé.
Les deux jeunes femmes ne me calculèrent même pas, très absorbées dans leur conversation sur la résistance des frigos et la température qu'ils pouvaient atteindre en dessous de zéro.
Les épaules basses, je me détournai d'elles et sortis de la morgue. Je ne trouvai même pas la motivation nécessaire pour me téléporter ailleurs. Je préférais marcher, même si ça ressemblait plus à traîner des pieds qu'autre chose.
C'était vraiment fini, cette fois. Tout était fini. Le vide à l'intérieur de moi était curieusement lourd comme du plomb. Je n'aimais plus Lily, mais j'adorais toujours son souvenir. Celle qu'elle avait été et qui avait disparu. Ca faisait beaucoup trop mal de s'accrocher au passé. Mais je ne pouvais pas oublier.
Je m'immobilisai brusquement. Au milieu de la rue se superposaient des images transparentes. Elle et moi se promenant main dans la main, elle posant sa tête contre mon épaule, ses longs cheveux flottant dans la brise... Elle et moi dansant, son sourire brillant jusque dans ses yeux...
Les souvenirs apparaissaient autour de moi, flottant dans la rue déserte, alors que je remontais le Temps sans m'en apercevoir. Le Sable Noir s'effritait contre mes doigts fébriles. Puis, tout se volatilisa, emporté par le vent et par le présent qui cherchait à s'imposer, inéluctable, balayant tout ce qui avait été beau et merveilleux dans ma stupide existence.
Je battis des cils auxquels s'étaient accrochées quelques larmes, secouai brièvement la tête et repris mon chemin vers le néant.
Je ne pouvais pas vivre avec ou sans elle. Je ne savais même plus comment faire pour respirer. Je soupçonnais la vie de m'avoir déjà quitté. Je continuais mécaniquement, tel un zombie. C'était sûrement ça quand on n'éprouvait plus rien hormis un vide abyssal.