« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Twinkle, twinkle little star, oh I wonder what you are...
Quand il glissa sa main dans la sienne, Evie eue l’impression qu’il allait dire quelque chose d’autre. Ajouter quelques mots, quelques précisions. Mais rien ne vint. Et pour la première fois, elle aurait aimé pouvoir lire dans son âme. Comprendre ses ressentis, entendre son cœur. Avait-il dit la vérité ? Etait-ce vrai qu’il n’avait pas peur d’elle ? Elle avait pourtant l’impression que quelque chose avait changé. Quelque chose de ténu, de tacite, mais qu’elle ne comprenait pas. C’était dans ses yeux, sa façon de la regarder. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Au fond d’elle, quelque chose lui disait que oui, sans le moindre doute, mais elle ne pouvait pas baisser sa garde. Pas entièrement. Pas maintenant qu’il savait tout. C’était un risque. Un risque qu’elle acceptait de prendre, mais un risque tout de même. Maintenant qu’il savait… Il pourrait se servir d’elle. L’utiliser, à son gré. Traquer les souhaits et berner les hommes.
Non. Adam n’était pas comme ça. Evie en était persuadée. Plus que cela, quelque chose lui assurait qu’il était un homme de valeur, un homme de confiance. Un homme avec qui elle pouvait partager sa vraie nature, comme lui avait partagé sa malédiction avec elle. Elle n’était pas douée en matière de confiance mais… Elle voulait bien le croire. Elle avait envie de le croire… Et si elle s’était trompé, eh bien… Elle l’aurait fait avec le cœur léger. C’était apaisant. D’enfin partager ce secret avec quelqu’un. Depuis qu’elle s’était réveillée à l’hôpital de Stroybrooke, seule deux personnes avaient su pour elle. Sab et Louise. Personne d’autres. Pas même Adele ou Mrs Samovar. Evie soupçonnait Miss Joanne d’en savoir plus qu’elle ne voulait bien le partager, mais la sorcière parvenait à bloquer ses désirs à son aura, et Evie n’en avait jamais été sûre. Mais là, c’était différent. C’était Adam. C’était… Son employeur. Son ami. Celui qui l’avait toujours protégé malgré ses airs bougons et grognons, qu’au final, Evie aimait presqu’autant que son sourire. C’était peut-être ce qui lui faisait le plus peur, en réalité. Perdre cette… Proximité qui avait commencé à s’installer entre eux. Perdre cette douce amitié qui la rassurait toujours…
Elle eue un frisson, recommençant à frotter son bras pour se réchauffer. Le manteau d’Adam lui faisait beaucoup de bien, même si elle ne voudrait pas le reconnaitre, mais ce n’était pas suffisant. Ses orteils lui faisaient mal tant ils étaient gelés. Son corps entier frissonnait des pieds à la tête. Elle n’avait rien avalé et c’était une erreur mais elle se refusait à demander la charité à ces imbéciles, quand bien même elle finit par s’approcher du feu, s’asseyant devant lui en tendant les mains. Elle crut entendre un commentaire, suivit du bruit d’une tape sonore, ce qui la fit presque sourire, jusqu’à ce qu’Adam annonce qu’il allait préparer leur couchage, la laissant seule avec ces malotrus. L’espace d’un instant, cela lui fit peur, craignant qu’il ne fasse cela que pour s’éloigner d’elle, par peur. Elle entreprit immédiatement de mordiller son pouce mais fort heureusement, Geoffrey était aussi assis près du feu, et il vint se laisser tomber près d’elle, visiblement très jovial.
-Chère Evie, vous n’avez rien mangé pendant le dîner, que vous ais-je dit à propos de vos hanches ?!
Il y eue une sorte de rire tout autour d’elle, suivit de léger toussotement, et une fois de plus, Evie fixa ses hanches avec perplexité.
-Mais qu’ont-elles, mes hanches ?
-Elles sont minces, menus et fragiles ! Comment voulez-vous porter un enfant ou même juste partager la couche de qui que ce soit dans cet état ?
Cette fois, les rires furent plus francs, et Evie se contenta de relever un sourcil peu amène.
-Qui a dit que je voulais faire la moindre de ces choses ?
-Ah, bien envoyé ! s’amusa Goeffrey, s’affalant de tout son long. Le monde a bien trop à vous offrir pour vous cantonner à rôle… Regardez-moi, j’en jour dix par jours !
Il eue un gloussement, avant de porter une sorte de gourde à sa bouche, avec un petit soupir appréciateur.
-Qu’est-ce donc ? fit-elle, désignant la gourde, ce qui fit se redresser Geoffrey.
-ça ? Oh ma chère, mais c’est un enchantement mit en bouteille, un liquide merveilleux ! Une façon de ne plus souffrir ni du froid ni du temps ni des souvenirs ! C’est une merveille…
Il en but encore une longue gorgée, attisant la curiosité d’Evie.
-Un enchantement qui… Protège du froid ?
-Oui ! Une merveille offerte par les Dieux eux-mêmes !
-C’est vrai ?
-Goûtez ! Et vous verrez que je ne dis jamais que la vérité !
Il le dit avec emphase, se redressant encore plus pour relever un genou et lui tendre la gourde comme si il s’était agi d’un graal. Autour d’elle, des ricanements retentir, la faisant relever le menton et serrer les dents. Elle prit la gourde entre ses mains, en reniflant le goulot avec suspicion.
-Cela sent fort.
-Toutes les bonnes choses sont fortes, ma Dame.
Elle eue une moue, peu convaincue, avant de porter le goulot à sa bouche. Le goût était immonde. Elle avait l’impression qu’on lui avait versé du feu dans la gorge et que ce même feu se glissait sous sa peau pour la dévorer. Elle hoqueta, plusieurs fois, sous un fou-rire ambiant mais Geoffrey l’encouragea à boire un peu plus, appuyant le goulot sur ses lèvres, avant de finalement la lui retirer.
-C’est infect ! s’exclama-t-elle enfin, en toussant allégrement et en se tenant la gorge.
-C’est un don du ciel ! s’extasia Geoffrey, terminant sa gourde d’un trait avant de basculer en arrière, un sourire béat aux lèvres.
De nouveau, Evie toussa allégrement, ayant l’impression de se déchirer la gorge à chaque fois, le feu se logeant dans son estomac tout d’abord avant de doucement irradier dans tout son corps. C’était étrange, comme sensation, comme si le feu ronronnant dans son ventre se mettait soudain à lécher ses muscles et ses membres, réchauffant son corps d’une chaleur nouvelle. Geoffrey avait au moins eue raison sur ce point, elle n’avait presque plus froid. Mais il n’avait pas dit que le monde se mettrait à tourner aussi.
Les yeux plisser, elle fixa les flammes devant elle sans entendre les rires un peu moqueur des hommes tout autour d’elle, pas plus qu’elle n’entendit Adam revenir. Elle n’entendit pas le nom de la boisson qu’on lui avait fait boire, pas plus qu’elle ne réalisa qu’Adam s’était approché d’elle avant qu’il n’emplisse son champ de vision. Elle crut l’entendre parler, lui demander si elle allait bien, mais sa voix résonna dans son crâne et elle dut secouer la tête plusieurs fois avant de lui sourire.
-Bien, répéta-t-elle, très… Très bien. Je n’ai plus froid !
Elle eue un sourire, avant d’avoir un hoquet, ce qui fit rire beaucoup de monde, dont elle sans qu’elle s’en rende compte. Finalement tout allait bien, et sa colère et sa rancœur semblait s’être envolées comme neige au soleil ! Elle avait envie de rire, de danser, de chanter, de sautiller partout à la fois, mais visiblement, Adam n’était pas de cet avis… A peine fut-elle sur pieds qu’il la souleva, la portant à demi à travers le campement, avant de la porter tout à fait pour retourner dans la grotte, où il avait installé leur couchage. Des peaux, du jute, du tissu rêche, côte à côte. Evie ne s’en rendit pas vraiment compte car à peine l’eut-il allongé sur l’une des peaux qu’elle eue un rire, amusée, avant de tout bonnement s’endormir comme une bienheureuse.
La brume verdâtre tout autour d’elle était menaçante. Aussi impalpable que l’ombre mais solide comme l’acier. Elle était prise au piège. Acculée. Elle sentit les griffes évanescentes lui transpercé la peau sans que le sang ne coule, tombant en avant dans un cri terrifié. La lumière s’échappait de ses plaies. La lueur des étoiles. Elle devait les protéger. Les protéger coûte que coûte. Elle devait…
Evie…
Elle eue un sursaut, ses yeux s’ouvrant d’un coup. Elle grelottait de froid. Ses dents s’entrechoquaient violemment, ses mains tremblantes l’une contre l’autre. Le sol était glacé. Le vent qui s’engouffrait dans la grotte lui givrait le dos, léchant sa peau, à demi recroquevillée sur le côté. Elle tremblait. Souffrait. Elle avait mal comme si on la fouettait de toutes parts mais elle était trop fatiguée pour se redresser. Chercher de l’aide. Demander de..
Elle hurla à moitié quand elle sentit quelque chose s’approcher dans son dos. Terrorisée, elle se retourna d’un geste, prête à frapper celui qui avait oser… Adam arrêta son poing avant même qu’elle ne le frôle, et sans soucis. Ses yeux s’écarquillèrent en le reconnaissant, emmitouflé dans plusieurs peaux quand elle n’en possédait plus qu’une.
-Ad… Adam ?
Ses dents claquaient tant qu’elle eue du mal à articuler, murmurant doucement. Son poing dans sa main tremblait encore et avant qu’elle ne comprenne, elle se retrouva soudain emmitouflée de toutes parts, comme camouflée dans un cocon épais et chaud. Elle ne put s’en empêcher, elle enfouit son visage contre son torse, frigorifiée. Elle le sentit se crisper, aussi surpris qu’elle sans doute, mais après un temps, elle sentit sa main se poser dans son dos, maladroite mais tendre. Apaisante.
-J’ai fait un cauchemar, murmura-t-elle après un long moment de silence, commençant à se réchauffer. Je ne fais jamais de cauchemars, je ne suis pas supposée pouvoir rêver…
You're no longer a myth. You're starting to mean something.
Ils étaient dans une dimension qu’il n’était pas sûr de saisir. Un domaine des rêves d’après Evangeline alors, pourquoi était-elle capable de s’assoupir à côté de lui et lui, de ressentir une fatigue qui le tendrait à se plonger à son tour dans les affres de Morphée ? Il lutte un peu, rassemblant les maigres couvertures qu’on leur a prêté – même s’ils en possèdent de plus épaisses que certains autres. Le sens du sacrifice n’avait que rarement d’explications – et fini par sombrer lui aussi des des songes qui n’ont de sens que dans un univers encore plus obscur que son esprit. Léger cependant ; une espèce de demi-conscience entre le réel et l’imaginaire, l’orée de l’endormissement et l’absence du réveil. Il fronça les sourcils, parcouru de plusieurs frissons frais. Chauds. Inverses.
Le cri lui fit rouvrir les yeux. Un cri à vous glacer le sang et réveiller la plus sourde de vous angoisses. Il cru d’abord que c’était Evangeline qui l’avait prononcé, bougeant légèrement pour l’interpeller… Et provoquant un tout autre son de sa part. Rien à voir. Pourtant tout aussi terrifiant. Il immobilisa son poing dans sa main, vestige d’un réflexe qui leur avait valu un jet d’eau sous la douche la première fois, et chercha son regard. Le bleu de ses yeux. La peur de ses iris. Le froid sur ses lèvres violacées et les tremblements incessants de son corps. Le prince ne tint pas une seconde de plus sans agir, l’attirant vers lui sous sa propre surprise pour l’envelopper de sa chaleur. Refermer ses bras sur elle dans une pulsion protectrice, posant son menton sur son crâne tandis qu’elle se pelotonnait près de son torse.
Un silence. Leurs simples respirations. Ils ne se touchaient pas très souvent et, à chaque fois que cela arrivait, il y avait cette espèce d’incertitude qui envahissait les entrailles d’Adam. Mille doutes à n’en plus finir. Mille questions à ne pas répondre. Des mots imprononçables tant ils étaient effrayants et une impossibilité commune à comprendre de quoi il retournait. Si Evie lui demandait, il ne pourrait pas répondre. Pas expliquer pourquoi sa paume passa dans son dos comme pour l’apaiser, la rassurer. Pas expliquer ce qui le poussait à se sentir soudain mieux de la savoir à ses côtés. Pas expliquer tout ceci et plus encore, comme ses mots morts dans sa gorge avant d’avoir pu être prononcés. Inavoués. Inassouvis.
« C’est le second, aujourd’hui. » Note-t-il en l’observant, répondant du même ton bas qu’elle emploie. « Et… Je crains que ça ne soit pas le dernier. »
C’était comme une évidence, un sentiment qui vous prend aux tripes, mais quelque chose lui soufflait que ça n’allait pas s’arrêter là. C’était à la fois terrifiant, triste et enivrant d’essayer de comprendre ce qui leur arrivait. Pourquoi est-ce que, soudain, son passé se reflétait à lui et faisait ressurgir de vieux démons ? Des fantômes oubliés. Des visages qu’il semblait le seul à reconnaître et une ligne d’existence que tous attendaient alors qu’il n’en avait jamais eu vent ? Sa mémoire verrouillée. Ses souvenirs enfermés qui implosaient désormais et se déversaient dans un sens qui n’avait de compréhension que pris dans l’autre sens.
Adam ne savait pas où ils allaient mais, une chose était sûre, ils fonçaient droit dans un mur.
A son réveil, quelque chose avait changé. Pas seulement son sentiment intérieur – qui ne faisait que se confirmer – mais aussi le décor et tout ce qui allait avec. Se redressant avec surprise, il s’arrêta rapidement en se rendant compte qu’Evie était toujours à côté de lui, assoupie. Sa poitrine se soulevait doucement sous ses vêtements et son visage un semblant détendu, si ce n’était ce froncement de sourcils inconscient qu’elle affichait. Il aurait pu rester là à la contempler, frappé par son détail et sa présence. C’était peut-être la seule et dernière fois qu’elle dormirait à côté de lui sous sa forme humaine alors, il aurait aimé que l’instant dure plus longtemps. Mais quelqu’un en avait décidé autrement.
S’extirpant des couvertures, il posa les pieds sur un tapis et se leva du lit où ils avaient atterris. La grotte n’était plus qu’un souvenir face à la CHAMBRE qui les entourait. D’immenses vitres offraient une vie rougeoyante sur une cité médiévale qui, lorsqu’il s’en approcha, le frappa par sa ressemblance avec celle qu’il revoyait dans ses songes. Les tourelles. Les ponts immenses à des dizaines de mètres au-dessus du vide. Les allers et venus d’hommes en noir, parfois à cheval. Les bans, censés représenter des dragons, avaient été remplacés par un tissu noir aux taches étoilées. Des dragons. Adam ouvrit les yeux sous la compréhension, appuyé contre la vitre, en reconnaissant la cité de Camelot. Sa ville. Sa vie. Le bastion de Bretagne et là où tout avait commencé… Où tout devait se terminer. Qu’est-ce que… ?!
Il se retourna en entendant du bruit, se rendant compte que quelqu’un frappait à la porte. Aussitôt le prince vit Evie se redresser à son tour dans le lit, surprise, perdue, comme lui. Ils échangèrent un regard d’incompréhension. Où étaient Bedivère et Bill ? Où étaient les autres ? Il eut envie de lui dire où eux se trouvaient, où il pensait s’être réveillé, mais il n’en eu pas le temps. La porte s’ouvrit sur Elizabeth qui, drapée dans un manteau bleuté, leur jeta un coup d’œil acide à l’un comme à l’autre.
« Il est temps. » Les informa-t-elle, s’avançant pour refermer prudemment derrière elle. « Balem est à la recherche des nôtres à l’extérieur, il ne se doutera pas que nous sommes déjà dedans. »
Elle jeta un regard hautain envers Evangeline qui se levait du lit, puis reporta son attention sur Adam. Ce dernier enfila son manteau par réflexe, repoussant ses cheveux en arrière, inquiet. Quelle était encore cette magie ?! Il ne manqua pas le coup d’œil noir que son… Que l’étoile adressa à leur interlocuteur et cela le fit sourire intérieurement.
« Temps pour quoi ? » Osa-t-il demander.
« Temps de récupérer l’épée de vérité, Adam. Et que tout cela cesse. »
Elle avait l’air formelle et sûre d’elle. Comme toujours. Elizabeth attendit qu’ils soient un peu plus apprêté pour reculer de nouveau vers la porte et de poser sa paume dessus. Un silence, comme si elle écoutait les sons de l’autre côté, avant de tourner la tête vers eux. L’air grave. Elle sembla vouloir dire quelque chose à l’attention d’Evie mais elle se retint finalement et ravala ses paroles. La main du prince vint, par réflexe, chercher celle de la jeune femme et quand il s’en rendit compte… Il la relâcha, incertain qu’elle soit d’accord d’être traitée de la sorte. Ils n’y comprenaient pas grand chose, mais cela ne devait pas effacer la relation qu’ils possédaient à l’extérieur. Et ce n’était pas parce que lui commençait à éprouver des choses qu’il en était de même pour la jeune femme. Il ne fallait pas se leurrer, elle avait bien autre chose à faire que de s’attacher à une Bête comme lui.
Attendant son signal, ils suivirent Elizabeth à l’extérieur et se retrouvèrent dans un long couloir sombre. Ils avancèrent dans une direction puis la jeune femme se faufila sur la droite et leur faussa compagnie. Elle leur avait signalé quoi faire. Où aller. Mais surtout, elle les avait prévenus :
« Vous seuls pouvez vaincre cette réalité. Rappelez-vous ce qu’est un rêve. »
Adam n’avait pas vraiment compris ses paroles, espérant que sa compagne de route percuterait mieux que lui. Ils continuèrent leur chemin sans croiser aucun garde ou quoi que ce soit qui leur barrerait le chemin. Facile. Trop facile. Evidemment facile que ça en était risible… Au moment où ils franchirent le dernier tournant, les doutes du prince se confirmèrent : ils étaient attendus. Ou alors, Balem avait été assez bête pour envoyer toute sa garde à l’extérieur et rester sans protection aucune. Idiot. Et sûrement faux, sinon Elizabeth ne leur aurait pas préconisé la prudence.
La SALLE où ils débarquèrent était bien plus lumineuse que les autres. De hautes colonnades bordaient l’allée centrale et ouvraient le passage vers d’immenses vitres avec vue sur la ville. Si cette dernière semblait paisible lorsqu’ils l’avaient vu de la chambre, elle laissait désormais échapper une épaisse fumée noire qui emplissait la fenêtre principale. Devant cette dernière, un canapé et dessus, un homme reposait. Ses gestes nerveux de la main trahissaient son agacement. Il fallut quelques pas supplémentaires pour le faire se redresser, et d’autres encore pour lui sembler le reconnaître.
Adam s’arrêta au bord des colonnades, fronçant les sourcils. Le silence assourdissant qui régnait dans la salle se brisa alors, le tintement douloureux d’un pichet de fonte s’écrasant au sol résonnant alors tout autour d’eux. L’homme leva les mains et se leva.
Quand il leur fit face, le prince déglutit péniblement de surprise.
Ce n’était pas Balem, comme il s’y attendait. Mais Sebastian.
Evangeline Leviosa
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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• Mais Eggsy ... Qu'est ce que tu as fais ?
• Non mais fais moi confiance ! T'vas voir on va bien s'amuser !
╰☆╮
• Tututut et c'est parti pour une nouvelle journée !
• Ouiii Emy ! Chantons ensemble !
• ... Il n'est que 7h et vous m'épuisez déja les filles ...
| Conte : Cendrillon | Dans le monde des contes, je suis : : Marraine la BonneFée
Twinkle, twinkle little star, oh I wonder what you are...
Quand elle l'aperçut, Evie se figea, l'air si surprise que l'espace d'un instant, elle ne vit pas même ses cernes noircies et son regard acide. Elle ne vit pas non plus ses vêtements étranges aux couleurs sombres, qui tranchaient si allégrement avec celles, plus claires, qu'il portait d'ordinaire, de même que sa chevelure, devenu presque aussi sombre que la fumée qui opacifiait la vitre dans son dos. Elle ne vit que son frère, et sans réfléchir, elle s'élança dans la grande pièce, relevant légèrement sa robe pour pouvoir courir plus aisément.
-Sebastian!! Où étais-tu, nous t'avons chercher partout! Il faut faire vite, il y a... Un homme, il risque de nous faire du mal! Où sommes-nous, et pourquoi nous avoir envoyé ici? Tu connais cet endroit? Adam dit que tout ça lui est... Familier..
A mesure qu'elle se rapprochait de lui, son ton se fit moins assuré, réalisant enfin tous les détails qui faisait que son frère... N'était pas exactement son frère. Ses sourcils se fronçèrent, secouant légèrement la tête sous le coup de l'incompréhension, finissant par se figer à quelques pas de lui, qui n'avait pas bouger d'un centimètre. Peut-être avait-il cligner des yeux, mais elle n'en était même pas sûre. On aurait dit une statue de cire, inexpressive et froide, dont la seule lueur de vie était celle de son regard. Il y avait dans ses yeux quelque chose... D'infiniment tendre mais aussi d'intensément... Avide.
-... Sebastian? murmura-t-elle, presque malgré elle, doutant enfin de sa réalité.
-Ma chère Evangeline...
L'entendre parler lui fit un choc, écarquillant les yeux. Il avait une voix cassée, presque aussi émaciée que son visage, un étrange mélange entre un murmure et un gémissement, un demi cri d'agonie jeté à bout de force. Evie en frissonna, sentant le picotement lécher son échine jusqu'à ses pieds, avant de brusquement sursauter quand les deux mains de Sebastian vinrent encadrer son visage, sans violence mais si vite qu'elle ne le vit tout simplement pas faire. Un sourire brisé vint déchiré son visage, cependant que ses doigts frôlaient sa peau, comme de froides caresses.
-Enfin, je te rencontre telle que tu es désormais.
-... Qui êtes-vous? fit-elle, sans ciller.
Il eue un sourire, se penchant plus encore sur son visage.
-On me nomme Balem. Mais tu sais qui je suis.
A nouveau, elle fronça les sourcils, incertaine, avant que brusquement, les mains autour de son visage ne se ressèrent comme deux serres, prête à percer sa peau.
-Et je sais ce que tu es.
Elle eue un petit cri, les ongles de Sebastian la griffant, et tout s'enchaina très vite. Avant qu'elle ne puisse réagir, elle perçut un hurlement derrière elle, et Sebastian tendit la main, provoquant un fracas de pierre et de fer. D'un geste, elle le repoussa, reculant de plusieurs pas, mais avant qu'il ne puisse la rattraper, la porte par laquelle ils étaient passé vola en éclat, détruite par un serpent immense, bien trop grand pour être réel. Pourtant, chaque chandelier, chaque bannière sur son passage fut détruite et réduite au sol, sous le regard ahurie d'Evie, qui chercha immédiatement Adam du regard. Au sol lui aussi, mais déjà en train de se relever, il semblait aussi dépassé qu'elle par la présence de cette immense créature, se jetant sur le côté pour l'éviter mais elle semblait avoir une cible bien précise. Un rire de craie retentit dans la salle, et Evie sentit son corps entier se glacer quand elle vit la bête foncer, tout croc dehors vers la frêle silhouette de Sebastian qui... Luisait.
Une couleur d'émeraude floutait ses traits, comme une épaisse fumée, au point de rendre sa silhouette incertaine. Il eue un geste, et une brume malsaine envahit l'air, craquelant le marbre des collonades et la pierre du sol, faisant vibrer les vitres donnant sur la bataille qui faisait rage plus bas. Malgré elle, Evie sentit ses coeurs s'emballer, comme une course folle dans ses veines. L'aura qui émanait de lui n'avait rien de naturel, rien à voir avec cette magie qu'ils partageaient. C'était quelque chose de bien plus noir, bien plus violent, une magie venant des tréfonds du monde et plus du ciel. Une magie sombre. Une magie d'un autre temps.
Le fracas qui s'en suivit fut assourdissant. Ce fut comme si une tempête orageuse éclatait au sein de la pièce, et Evie eue beau se boucher les oreilles, elle eue l'impression d'entendre se fracasser des rochers les uns contre les autres. Les étendards se mirent à brûler, les pierres à crisser sous le poids des assauts, et bien vite, une poussière crayeuse envahit l’air, empêchant de respirer à son aise. Dans tout ce chaos, Evie avait à peine bouger, reculant par instant pour éviter un roc ou le passage de la bête, et soudain, elle se sentit tirer sur le côté, pressée contre un corps chaud, qui la maintenait contre elle. Adam fixait son regard sur le combat, mais à l’instant où il posa les yeux sur elle, elle comprit la raison de son regard surpris et dépassé. Là où Sebastian l’avait griffer, Evie brillait.
Cela ne lui était arrivé qu’une fois, lorsqu’elle s’était coupé en s’occupant des arbres du jardin, au Château. La peau entaillée s’était mise à luire, cicatrisant par le biais de ses sœurs, d’une magie protectrice. Cependant, cette fois-ci cela n’avait plus rien à voir. La coupure était nette, cassante, mais la lumière ne la faisait pas cicatriser. Elle demeurait, comme une fissure dans un photophore d’où s’échapperait une flamme vive. Par réflexe, Evie posa la main dessus, s’attendant presque à sentir la chaleur moite du sang mais elle n’eut pas le temps d’y réfléchir. L’air fut soudain déchiré par un cri inhumain, un hurlement de souffrance et Evie aperçut rapidement la mare de sang qui remplaça le sol, et vint tinter le bas de sa robe d’une couleur sombre. Un autre son, et cette fois, le serpent fut séparé en deux, la tête propulsé à travers la vitre qui explosa en un tintement infernal. La clameur de la bataille en contrebas s’intensifia et Evie eue l’impression de basculer dans le vide, alors même que le silence reprenait soudain ses droits.
Cela ne dura qu’un instant, bien vite écourté. Lorsqu’Evie se redressa, les mains encore sur ses oreilles, elle fut parcouru d’un frisson de peur, interdite. Le sol qu’elle foulait était celui d’une île, balayée par le vent, et dont la mer alentours faisait couler les embruns jusqu’à ses pieds. L’air était salé, et une bruine fine détrempait ses cheveux, debout au milieu des dolmens. Quand elle se retourna, elle vit qu’Adam n’était plus derrière elle, seule au milieu de l’île. Ou presque. Un autel de pierre ornait l’île et sur celui-ci reposait un corps, bien plus semblable à celui qu’elle appelait ‘frère’. S’approchant, elle constata que le corps de Sebastian était inerte, comme endormi, mais sans toucher la pierre de l’autel. Elle tendit la main, mais la reprit bien vite, sentant l’air vibrer tout autour de lui. Quelque chose l’empêchait de bouger, l’empêcher de retoucher terre. L’empêchait…
Elle eue à peine le temps de l’observer que brusquement, il ouvrit les yeux, dans un effort surhumain. Ses pupilles se tournèrent vers elle, et ses lèvres formèrent deux mots silencieux. ‘ Aide moi ‘.
Adam la tira juste à temps, la propulsant sur le côté à l’instant où une pierre éclatait à l’endroit même où elle se tenait une seconde plus tôt. Par la fenêtre, elle pouvait apercevoir les crocs du serpent, dont la tête n’avait pas encore totalement chuté, et elle du battre plusieurs fois des paupières pour réaliser où elle se trouvait. La main autour de son poignet, Adam la tirait en arrière, l’éloignant du centre des hostilités, mais Evie la lui retira, secouant la tête. Elle crut l’entendre prononcer son prénom, mais au même instant, elle tourna les talons, enjambant le corps du serpent pour se précipiter vers Sebastian, qui était encore penché au-dessus du vide, jubilant de la mort de son ennemi. Il ne la vit pas arriver, pas plus qu’il ne put l’empêcher de saisir son visage entre ses mains.
-Rends moi mon frère! hurla-t-elle, appuyant ses mains sur ses joues, comme il l’avait fait auparavant.
Sebastian eue l’air surprit, saisissant ses poignets mais Evie ne céda pas, appuyant de toutes ses forces sur son visage.
-Tu n’es pas mon… frère!
Il eue un sourire, amusé, la soulevant du sol sans la moindre difficulté, la propulsant contre la colonne la plus proche, mais elle s’agrippa à son visage, appuyant sur les pommettes saillantes. Il eue un rire cette fois, mais à l’instant où sa joue se plissa, il y eue un bruit de verre brisé, et une fissure, semblable à celle qu’Evie arborait sur la joue, déchira la peau du brun, laissant entrevoir une lueur sombre et verdâtre. Son visage perdit la moindre once d’amusement, surprit, décochant un coup de pieds dans l’estomac d’Evie, qui se courba en deux, relâchant légèrement son emprise. Suffisamment pour qu’il recule, portant une main à son visage.
-Mais… Comment ?!
Elle ne prit même pas la peine de répondre, se jetant sur lui dans un cri… Et les précipitant tout deux dans le vide.
Il y eue des cris, des couleurs, une sensation de peur, puis, plus rien.
Le vent salé était de retour.
Cette fois, elle sentit son corps être propulsé contre la pierre mouillée, rebondissant contre celui-ci sans la moindre douceur. Une roche lui entama même le crâne, provoquant une myriade d’étoiles devant ses yeux, et quand elle parvint à se redresser, en gémissant, ce fut pour voir le visage d’Adam, penché sur elle… Bien vite balayé lui aussi, propulsé à l’autre bout de l’île par une force qui n’émanait que d’une chose. Une femme aux cheveux sombres et au sourire moqueur.
-Tu étais prête à te sacrifier pour sauver ce cher Sebastian ? releva-t-elle, désignant du menton le même autel qu’elle avait déjà vu auparavant, mais cette fois, Sebastian semblait bien conscient. Fascinant. J’ai peut-être sous estimé vos liens ‘fraternels’.
Elle eue un rire, amusée, approchant d’Evie avant de s’accroupir devant elle.
-Je suis très fière de toi, petite Evangeline. Tu as presque comprit de quoi tout cela retournait.
Elle tendit la main, caressant sa joue avec amusement, avant de se redresser, approchant d’Adam qui se relevait avec peine. Elle le poussa du pieds, le renvoyant au sol, avec un regard dédaigneux.
-Ainsi, c’est à toi que je dois toute cette pagaille ? C’est fou ce qu’un humain peut être influençable… Mais merci. De m’avoir rapporté mes enfants.
Elle eue un sourire, avant de saisir ses cheveux à pleine mains, les tirant pour redresser son visage.
-Tes souvenirs m’ont été bien utiles. Dommage qu’à présent, tu me sois plus d’aucune utilité.
Elle fit apparaitre un poignard, fait dans un métal noir et luisant, avec un sourire moqueur, arquant le bras pour le frapper en plein torse mais s’interrompant quand Evie se mit à hurler.
-Non ! s’écria-t-elle, se relevant péniblement.
-Quoi encore ? soupira-t-elle, tournant la tête vers elle.
-Si tu fais ça, le rêve implosera! hurla-t-elle, lisant ce que Sebastian peinait à écrire avec le sable.
Tout son corps s’arquait sur la pierre, luttant désespérément contre le pouvoir qui le maintenait aux fers.
-Et alors, nous serons tous les trois libre, c’est tout ce qui m’importe...
-Tu risques de mourir! répéta-t-elle, avant de voir le sable balayer par le vent. Je ne te laisserais pas lui faire du mal!
D’un seul élan, elle se précipita sur elle, s’envolant à moitié pour atterrir quelques mètres plus loin, sonnée à nouveau.
-Evangeline, cela suffit.
-Je m’appelle… Evie... grogna-t-elle, se relevant à nouveau. Et je refuse… que tu leurs fasses du… Mal!
La suite, Evie ne s’en souvint jamais. Elle tendit les mains, mue par un instinct qu’elle ne s’était jamais connu et un aura doré s’échappa de ses mains, colorant ses veines d’or et de lumières. Une lueur, presque aussi épaisse que le sable, s’éleva tout autour d’elle et une brume d’or s’abattit sur la femme sombre, dont l’aura vert attaqua aussitôt. Plus brut que la brume, les poignards verts émeraudes transperçèrent les volutes, tailladant les bras d’Evangeline, qui ne firent que luire d’avantage, colorant les manches d’un sang doré, et après quelques secondes, la brume l’entoura comme un cocon, tourbillonnant dans l’air jusqu’à devenir aussi épais que le diamant. Il y eue aussitôt un cri de rage, un claquement sonore, et avant qu’aucun ne puisse réagir, Adam, Sebastian et Evangeline atterrirent sur un sol boisé, bien loin de l’île où Hela les avait emmenés.
You're no longer a myth. You're starting to mean something.
C’était… Sans queue ni tête. Sans avant ni après. Sans possible et sans retour. Sans passé et sans futur. Toute cette histoire avait la saveur amère d’une pièce orchestrée à l’avance et Adam se sentait comme un pantin ballotté et manipulé dans tous les sens ; tout ce qui comptait, c’était de rester en vie visiblement. De survivre à l’afflux de violence qui s’était propagé tout autour d’eux, au désastre environnant qui avait prit part à chaque recoin, et de parvenir à retrouver ce frère qu’ils étaient originellement venus chercher. Pour les questions, sans doute repasserait-on plus tard… S’il était encore possible de les poser une fois toute cette histoire terminée. Avait-elle une fin ? Un simple commencement ? Ou bien se trouvaient-ils au milieu de la toile, l’araignée mortelle prête à se déverser sur eux pour les dévorer un à uns ?
Son corps entier lui faisait mal. La douleur lancinante de son torse, de son crâne, de ses jambes et de chaque articulation qui le composait semblait provenir de partout à la fois. Pire, de nulle part aussi, immobilisé, figé, paralysé dans une une impuissance qui le rendait fou derrière son souffle court et son regard hargneux. Par il ne savait quel moyen, cette femme le maintenait immobile et c’était la chose qu’il détestait le plus au monde. La magie lui avait déjà fait un coup similaire, maudit pour des années voire pour l’éternité, et voilà qu’elle se manifestait à nouveau dans le but de l’atteindre définitivement. Le poignard luisait dans la faible lueur, aussi vert que la brume qui l’avait entouré. Elle allait le planter dans sa chair et tout serait terminé. Epuisé. Vidé.
Il y eu une implosion lointaine, comme étouffée et pourtant située à peine quelques mètres sur la droite. Il y avait eu la voix d’Evie, noyée sous l’afflux brillant d’un son strident. Cristallin. Le vent s’engouffrait dans ses oreilles et la prise sur ses cheveux le relâcha, l’obligeant à tomber lourdement sur le sol, à manger la terre cendrée et à essayer de se redresser. Il avait l’impression qu’une tornade était en train de dévaster l’endroit exact où ils se trouvaient, mêlant du sable doré à des auras verdâtres et autre chose de brillant. D’aveuglant. Incandescent… Un sifflement atroce remplaça bientôt tout le reste, assourdissant.
Et puis, une voix : Mon fils, sauve-toi !
Rampant sur le sol, le regard d’Adam capta alors un éclat au milieu du tumulte. Parmi la cendre et le sable, parmi la terre et l’eau, quelque chose brillait juste devant lui. Ecarquillant les yeux, il tendit fébrilement la main dans un effort sur-humain pour y parvenir. Gratta le sol. Buta contre quelque chose de métallique et dévia ses doigts. Bouger. Saisir. Un pommeau épousa la forme de sa main sans même qu’il ne s’en rende compte et une épée apparue alors devant le prince, révélant des sigles qui s’illuminèrent d’une aura bleutée.
Son esprit se vrilla alors brutalement et tout devint blanc autour d’eux. Un bris de verre, comme une vitre qu’on explose.
Et plus rien.
Adam roula lourdement sur le côté, le bruissement des feuilles mortes et le craquement de la neige résonnant alors autour d’eux comme une évidence. Il lui fallut plusieurs instants avant de parvenir à ouvrir les yeux, tombant sur l’immensité blanche, nuageuse, qui couvrait le ciel de sa froideur et de ses flocons d’hiver. Il neigeait. Comme avant leur départ de Storybrooke. Comme… Il se redressa vivement, presque surpris de se rendre compte que la femme prénommée Hela et tout le reste ne se trouvait plus autour de lui. En lieu et place de l’île, la forêt paisible. En remplacement de leurs vêtements lourds et chauds d’antan, sa chemise et des vêtements plus modernes. La morsure du froid ne tarda pas à se faire ressentir, faisant frémir son être et geler son échine.
« Evie ? » Appela-t-il, par réflexe, en se rendant compte qu’il était seul. « Sebastian Dust ?! »
Il se releva, fébrile, son esprit encore vaporeux et dissident à revenir à la raison, et chancela légèrement une fois debout. Portant une main à son visage, il ressentit une vive brûlure et la retira rapidement pour constater qu’une trace incandescente traversait désormais sa paume sur toute la longueur. La chair se striait, semblable au manche d’une… épée… Qu’est-ce qu’il venait de se passer, bon sang ?! Un instant ils étaient là-bas et celui d’après… Celui d’après, par il ne savait quel miracle, il se retrouvait ici. A proximité de Storybrooke, puisqu’il apercevait désormais la Tour Horloge au loin. De retour dans le monde des éveillés. De retour dans…
« Evie ?! EVANGELINE ? »
Sa voix se fit plus forte à mesure qu’il se décidait à avancer, contournant quelques troncs rapidement avant d’apercevoir deux corps allongés sur le sol. Son sang ne fit qu’un tour, se dépêchant de combler l’espace qui le séparait pour réaliser qu’il s’agissait bien des Dust ! La maison de Sebastian se trouvait d’ailleurs juste en face d’eux, de l’autre côté de la route et de la bordure de la forêt. Adam se laissa tomber à genoux près d’eux, saisissant le visage de la jeune femme pour le tourner vers lui. Elle était gelée. Une balafre marquait sa joue, à l’endroit exact où il l’avait clairement vu briller lorsqu’ils étaient encore dans le palais de Balem, et un liquide doré semblait en avoir coulé jusqu’à son cou.
Adam prit son visage en coupe, une terreur insidieuse se faufilant en lui à l’idée qu’elle puisse, ne serait-ce qu’un instant, ne pas se réveiller. Elle lui avait dit qu’elle était une étoile, non ? Les étoiles, ça ne meurt pas avant un milliards d’années normalement ! Elle était si pâle. Si fragile. Si… Son cœur se serra, incontrôlable frisson angoissé, et son souffle se raréfia en espérant un signe de vie.
« Evangeline ? » Murmura-t-il, d’un ton plus doux.
Enfin, ses paupières eurent un sursaut et après une seconde qui paru infinie, sa bouche se tordit dans une grimace et elle marmonna quelque chose comme quoi elle s’appelait Evie… Le prince fut alors assailli de toute une flopée de sentiments contraires, un mélange de joie et d’incertitude, de tristesse et de soulagement, l’attirant plus proche de lui pour la bercer contre son torse et la serrer inconsciemment. Complètement. Sentir sa fraîcheur et essayer, même un peu, de la réchauffer.
Elle était en vie. Et à la toux qui résonna, Sebastian aussi. Ce dernier papillonna du regard, du sable doré s’empressant illico de venir caresser ses joues comme un vieil ami qui s’inquièterait de l’état de son plus fidèle confident. Le gardien observa Adam et Evangeline, surpris, perdu, son regard dévoilant à quel point il essayait de remettre de l’ordre dans ses pensées et ses souvenirs. Lorsqu’il se mordit cruellement la lèvre d’un air désolé, Adam su qu’il se souvenait de ce qu’il venait de se passer. Il aurait bien été tenté de le frapper, parce qu’après tout c’était de son entière faute si c’était arrivé, mais pour l’instant il était bien trop occupé à serrer l’étoile de toute ses forces !
Enfin, il du tout de même la lâcher en réalisant ça. Et puis pour la laisser enlacer son frère d’un air soulagé, accessoirement. Adam se releva dans la neige, épousseta son pantalon et tendit la main pour les aider à faire de même. Leurs lèvres se violaçaient déjà de la fraîcheur extérieure…
« On a l’air… D’être de retour chez vous. » Déclara-t-il en s’attardant sur le marchand de sable avec attention, ce qui sembla le mettre mal à l’aise. « Nous sommes bien dans la réalité, n’est-ce pas ? »
Il passa de l’un à l’autre, avançant en leur compagnie au travers de la route pour rejoindre rapidement la porte d’entrée et la chaleur du foyer. A l’intérieur, les lumières étaient éteintes et la plupart des objets du salon recouvraient désormais le sol, comme balayés par des vents violents. Une fine pellicule sombre recouvrait une partie du canapé et de la porte qui menait à la cuisine. Celle où Adam se trouvait avant d’être emporté ailleurs. Celle où apparurent le Nifleur sur le dos du golden retriever, sans odute aussi surpris que leur propriétaire de le retrouver !
Adam appuya machinalement sur l’interrupteur pour rétablir un semblant de lumière, le sable de Sebastian actant déjà pour se débarrasser des particules cendrées qui maculaient son chez-lui. Des bûches furent soulever et déposées dans la cheminée, des allumettes furent craquées et rapidement un feu se mit à crépiter dans l’âtre. Le prince n’avait pas bougé de sa place, immobile comme si le monde tournait autour de lui sans qu’il ne puisse encore le rejoindre complètement. Le silence était à la fois rassurant et oppressant. Inquiétant. Berçant. Le chien aboya dans la cuisine et un bruit métallique résonna quand le gardien buta la théière contre la plaque de cuisson sous la surprise.
Lorsqu’il remarqua qu’Evie tremblait encore de froid à côté de lui, Adam saisit un plaid a demi jeté sur le sol et vint entourer ses épaules. Ce simple contact lui provoqua une décharge et il retira rapidement ses mains, sa gorge se serrant d’une étrange incapacité à trouver les mots justes. Elle ne le regardait pas et il ne chercha pas son regard. Ou plutôt, il attendit qu’elle ne relève le menton. Son pouce passa machinalement sur la blessure en train de se refermer à vue d’œil, provoquant de nouvelles questions sur la nature même de l’or qui glissait encore de sa peau. Il avait une partie des réponses mais pas encore toutes les questions. Ni toutes les idées. Hypothèses. Possibilités.
Sebastian émit une petite toux et Adam sursauta, se reculant et reportant son attention sur celui qui vint leur tendre deux tasses chaudes. Il resta debout au milieu du salon, encore, ses pupilles se perdant dans la contemplation des flammes dansantes de la cheminée. Etaient-ils véritablement revenus ? Etaient-ils jamais partis ? Que s’était-il passé, exactement ? Qui était cette femme, qui se prétendait… Leur mère ? Pourquoi avoir retrouvé tous ces gens ? Pourquoi l’avoir poussé à retrouver l’épée de vérité ? Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi… ? Pourquoi.
« Est-ce que c’est terminé ? » Demanda-t-il au bout d’un moment, brisant enfin ce silence en tournant son visage vers les Dust. « Est-ce que tout ceci est terminé, ou doit-on s’attendre à des représailles ? »
Est-ce que les cauchemars allaient revenir ou bien Evangeline les avait-elle chassés une fois pour toute ?
Evangeline Leviosa
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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• Mais Eggsy ... Qu'est ce que tu as fais ?
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• Ouiii Emy ! Chantons ensemble !
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| Conte : Cendrillon | Dans le monde des contes, je suis : : Marraine la BonneFée
Twinkle, twinkle, little star, how I wonder what you are...
Le plaid qu’il avait posé autour de ses épaules ne suffisait pas. Evie avait froid. Elle était dévoré par le froid. Ce n’était pas un froid irradiait de l’extérieur mais bien un hiver qui la gelait de l’intérieur. C’était presque comme un sentiment. Quelque chose d’incrompréhensiblement imbriqué en elle, dévorant tout sur son passage, envers et contre toute logique. Elle pouvait le sentir du bout de ses doigts au bout de ses orteils et si elle avait été seule, nul doute qu’elle se serait emmitouflée dans de nombreuses couvertures, qu’elle aurait rabattu sur sa tête en attendant que cela passe ! Mais elle n’était seule. Et si le regard que posa son frère sur elle, en lui faisait signe de venir s’asseoir sur le canapé à son tour, la rassurait un peu, elle ne pouvait pas vraiment en dire autant de celui que posait sur elle Monsieur Adam.
Elle n’avait pas immédiatement comprit que le sang doré avait coloré sa peau. Elle n’avait pas immédiatement saisit que, touchant sa joue, il avait pu voir sa peau se refermer d’elle même. Elle n’avait pas immédiatement réaliser mais tout cela devait bel et bien changer le regard que portait Monsieur Adam sur elle désormais. Que pouvait-il bien penser ? Avait-il peur d’elle désormais ? Pensait-il qu’elle était bizarre, étrange ? Pensait-il qu’elle était une sorte de monstre ? Rien que d’y songer, elle avait la gorge serrée et un peu de mal à respirer. Par réflexe, elle remonta la couverture sur son cou, à défaut de pouvoir se laver rapidement, n’ayant aucune idée de l’étendue des dégâts, mais Sebastian réduit rapidement ces efforts à néant, portant à son tour les mains à ses joues, la forçant à pencher légèrement la tête sur le côté.
-ça va, tenta-t-elle de le rassurer, s’échappant rapidement de ses mains, frottant sa joue. C’est refermé, non ? Alors c’est bon.
Elle prit une profonde inspiration, plaquant ses cheveux en arrière, avant d’enfin poser les yeux sur Monsieur Adam.
-Je… Pense que nous sommes dans la réalité, fit-elle, d’un ton étrangement calme compte tenu de la situation. J’entends à nouveau mes coeurs battre, donc je pense que nous sommes de retour.
Machinalement, elle se mordilla la lèvre, avant de jeter un regard au dehors.
-Pour être honnête, je ne le sais pas. J’ignorais même que nous avions une… Mère, ça n’a pas de sens ! s’emporta-t-elle, se tournant vers Sebastian. Tu le savais toi ?!
Vu son expression, il y avait fort à parier que non, et Evie secoua la tête.
-Tu es le Marchand de Sable et je suis une étoile, il n’y a aucune logique à ce que nous ayons une… Mère.
Et pourtant, c’était bien ce qu’elle avait dit, et Evie en aurait mit sa main au feu, elle y croyait comme à la vérité vraie ! C’était très étrange, vraiment très, très étrange. Rapidement, elle porta son pouce à ses lèvres, le mordillant nerveusement, avant de soudain se tourner vers Monsieur Adam.
-Comment est-on rentrer au fait ? Je ne m’en souviens pas.
Autour d’elle, il y eue une sorte de silence, un peu gêné, pendant lequel les deux hommes échangèrent un regard, surpris.
-Quoi ?
Doucement, comme à son habitude, Sesbatian fit bouger ses doigts, agitant des filaments d’or dans l’air.
C’est toi qui nous a fait sortir de là-bas.
Battant des paupières, Evie se mit à secouer la tête, incrédule.
-Quoi ? Je… Je n’ai rien fais. Il… Nous étions sur cette pile étrange, et là, cette femme a menacé de… Vous tuer, fit-elle en regardant Adam rapidement, fronçant les sourcils, et ensuite… Et ensuite...
Se mordillant la lèvre, elle dut se concentrer pour tenter de se rappeler de ce qui était advenu mais tout était en train de s’évanouir dans son esprit. C’était comme si les images s’évaporaient à l’instant où elle les visualisait, comme un château de sable sur lequel un grand vent soufflait.
-Il y a eue… Je… je ne sais plus… Je… Je me souviens du château, de la grotte, de toi enchaîné et de…. Ces gens. Vos amis ?
C’était terriblement frustrant, mais ce qu’Evie ne vit pas, ce fut les oeillades angoissés des deux hommes qui l’entouraient, visiblement perdus et légèrement effrayés. Se penchant en avant, ses bras sur ses cuisses, Evie se mordilla furieusement le pouce, ses jambes se mettant à tressauter nerveusement, avant de sursauter d’un bond quand la bouilloire se mit à siffler dans la cuisine. Dans un geste d’excuse, Sab se leva, disparaissant dans la pièce à côté, laissant Evie seule avec Adam et ses angoisses.
-C’est… C’est illogique ! Je ne comprends pas, je l’avais sur le bout de la langue ! C’est comme… Comme si mes souvenirs disparaissaient...
A cette mention, elle releva des yeux écarquillés par l’angoisse vers Adam, ses jambes tréssautant à nouveau.
-Vous vous appelez Adam Pendragon, vous m’avez engagé comme femme à tout faire dans votre château et vous êtes victime d’une malédiction qui vous transforme à la nuit tombé. Vous possédez une rose enchantée et votre personnel de maison est également victime d’une malédiction. Pourquoi si je suis capable de me souvenir de tout cela est-ce que je n’arrive même plus à me souvenir de son visage ?!
Cette fois, elle avait la gorge serrée par la peur, une peur irraisonnée et soudaine, comme si elle craignait soudain de ne plus avoir assez de temps. Pourquoi ne parvenait-elle plus à se souvenir ? Allait-elle tout oublier, à jamais ? Oublierait-elle vite ou lentement ? Est-ce que cela n’allait toucher que les souvenirs récents ou les anciens également ? Un million de question défilaient en son esprit mais soudain, elles stoppèrent toutes. Parce que Monsieur Adam avait traversé la pièce, s’était assit à côté d’elle, et avait posé sa main sur sa cuisse, qui avait aussitôt cesser de tréssauter.
Il y eue un silence, un temps, chacun ne sachant pas réellement que dire ou faire, mais incapable de baisser les yeux ou de les détourner. Ce ne fut que l’arrivée de Sab, les bras chargé de tasses fumantes, qui finit par les remettre en mouvement, sans pour autant que Monsieur Adam ne se lève ou ne s’écarte. La tasse chaude entre ses doigts raidit par le froid lui fit un peu de bien, et après un instant, les filaments d’or se remirent à peupler l’air.
Je pense que cet endroit influe sur son esprit. Ce que tu décris, cette difficulté à te souvenir… Ces typiques des rêves. Or tu n’es pas censé rêver, tu te souviens ? Je pense… Que cet endroit, peu importe ce qu’il était, est l’équivalent pour toi d’un songe.
Malgré elle, Evie fronça les sourcils, indécise. C’était donc cela qui accompagnait les rêveurs au réveil. Sebastian aurait du se retrouver au chômage depuis bien longtemps si tel était le cas ! C’était terriblement désagréable !
-Tu le penses ? Ma mémoire ne va pas s’effacer ? Je ne vais pas vous oublier ?
Etrangement, l’idée même lui enserrait le coeur de ronces.
Je ne sais pas. Mais tu sais qui nous sommes. Tu te rappelles de tout ce qui est arrivé jusqu’à ce que nous soyons envoyés là-bas ?
-Oui. Et un peu de… Là-bas. Je vous ai dis que je suis une étoile, non ? fit-elle doucement, tournant la tête vers Adam.
A son expression, elle sut que oui, mais elle le laissait tout de même répondre.
-J’espère que vous n’avez pas peur de moi. J’ai…. J’ai fais quelque chose ? Là-bas ? Je… Me sens très fatiguée.
Et vu les regards qu’ils avaient échangés, elle était prête à parier qu’elle avait bel et bien du faire quelque chose, puisque ce n’était pas l’annonce de sa nature qui avait eue l’air de le choqué le plus.
Evangeline, sais-tu faire de la magie ?
Incrédule, Evie battit plusieurs fois des paupières avant de secouer la tête.
-Evie. Et non, enfin, le pouvoir de mes sœurs me permet de réparer ce corps quand je me blesse mais je ne sais pas… Faire de magie, non. Pourquoi ?
Parce qu’Evie, je crois que tu as bien plus de pouvoir que tu ne le soupçonne.
