« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Les choses étaient simples : soient elles convenaient à Joanne, soient elles étaient effacées et remplacées jusqu’à ce que cela lui plaise. Et il pouvait s’écouler un temps infiniment long pour parvenir à la contenter, son regard aiguisé n’accordant pas le bénéfice du doute et son air solennel aucune négociation. Quand elle négociait, elle fixait les règles du contrat et malheur à celui qui oserait la contredire. Ou pire, qui tenterait de la flouer. Elle était plus maligne que la plupart d’entre eux, lisant entre les lignes d’un monde que personne ne pouvait entendre, et ne se laissait sûrement pas marcher sur les pieds. De toute manière, ses Louboutin n’auraient pas tolérés d’être écrasés comme de vulgaires guenilles ; leur semelle rouge caractéristique écrasait les importuns et claquait contre le bitume lorsqu’elle daignait se déplacer à pied. Elle n’avait aucune gêne à s’en servir pour aiguiller une mauvaise décision et se complaisait à marcher sur le dos de ces opposants à chaque fois qu’ils s’étalaient au sol pour ramper jusqu’à ses pieds. Qu’ils ne la touchent pas. Qu’ils ne tentent même pas de l’effleurer. Elle n’en avait strictement rien à faire qu’ils soient morts ou vivants.
Ils n’étaient rien. Un tas de cellules, de sang et de quelques neurones futiles. Ils n’étaient que des amas d’esprits bien plus utiles dans l’au-delà que dans cette vie. Quand on est reine au pays des éteints, on n’a que faire d’une réalité magnanime et empathique.
L’empathie c’était pour les faibles, Joanne le savait et le répétait comme un mantra. Peu de gens avaient pensés à elle quand ils en avaient eu l’occasion, alors elle n’avait aucune raison de leur accorder quelque chance que ce soit. Elle avait été bafouée, traitée plus bas que terre et traînée dans la boue avant que quelqu’un ne se décide à lui tendre la main. Elle l’avait saisie et avec cela, avait emportée sa rancœur et son désir profond de vengeance. Dans cette existence comme dans la précédente, Joanne n’avait besoin de personne et sûrement pas de ce type en train de se lamenter sur le sol.
La jeune femme laissa échapper un soupir las, se pinçant l’arrête du nez de sa main gantée. Elle attrapa nonchalamment le carré de soie qu’un homme en costume lui tendant, essuyant le revers de son visage parsemé de petites tâches carmins. Elle y prit un temps précieux et soigneux, sa bouche s’entrouvrant dans une indécence propre. Etudiée. Avant de jeter le mouchoir sans même le regarder et se lever du siège où elle avait pris place. Ses talons résonnèrent sur le ciment, se répercutant dans l’enceinte du hangar comme le tic tac d’une pendule qu’on aurait trop bien réglé. D’un pas lent mais décidé, elle passa à côté de sa victime inutile et s’arrêta lorsqu’elle sentie une main saisir sa cheville à travers la robe.
Ses yeux perçants se baissèrent avec une lueur outrée, meurtrière, et elle entendit le cliquetis des armes qu’on enclenchait. Les hommes organisés en cercle autour d’elle venaient de dégainer leurs revolvers et pointaient sans ménagement le canon sur la victime encore au sol. La gifle ne lui avait pas suffit ? Pourquoi est-ce que ce porc indélicat osait encore la toucher de la sorte ? Elle sentit un long frisson de rage glacée parcourir sa colonne, se retenant de se ruer sur lui pour le frapper jusqu’à la mort. A la place, elle pinça ses lèvres dans un ordre silencieux. Trois secondes. Deux. Une…
Le type se retourna avec tant de violence qu’il gémit, ses vêtements se tordant et se resserrant dans des craquements secs jusqu’à ce que la peau sous cette cravate immonde ne devienne violacée. Il tenta de parler mais aucun son ne franchi la barrière de ses lèvres, seuls quelques hoquets ridicules trahissaient son corps prisonnier d’un étau en train de l’anéantir. On ne pensait jamais vraiment qu’un vêtement pouvait devenir un danger, jusqu’à ce que celui-ci se retourne contre vous. Joanne baissa les yeux vers sa cheville, se baissant élégamment pour frôler le tissu légèrement froissé et poussant un soupir agacé. Elle aimait beaucoup cette robe. La voilà entaché par la sueur dégoutante d’un mécontent qui avait cru pouvoir la toucher librement.
Personne ne la touchait sans son consentement. Personne n’en avait le droit. Et elle faisait bien attention à ce que cela soit respecté.
Ses lèvres retrouvèrent une cigarette qu’un des hommes venait de lui proposer. Elle l’alluma et souffla une volute de fumée en direction du ciel, esquissant un sourire avant de l’écraser contre la manche de cette même personne.
« Montrez à Monsieur Jonas ce qu’il se passera si jamais il ne rempli pas sa part du contrat. »
Il n’avait pas l’air d’avoir suffisamment compris, même si la cravate finit par relâcher son étreinte et qu’elle l’entendit tousser à en cracher ses poumons. Peut-être s’était-il redressé, peut-être que non, elle n’en avait cure. Joanne se contenta d’enfiler le manteau qu’on venait de déposer sur ses épaules et d’avancer dans l’obscurité du hangar pour en rejoindre la sortie. A peine eut-elle franchi la porte que résonnèrent des cris de douleur agonisante, pourtant elle ne se retourna pas davantage. Sa voiture l’attendait à l’extérieur, elle s’y glissa et apprécia que Clément – son chauffeur – démarre immédiatement. La chaleur de l’habitacle. Le confort des sièges en cuir. La place pour croiser ses jambes et même un verre de martini à sa disposition si elle le souhaitait.
Mais tout ce qu’elle fit, se fut jeter un coup d’œil à l’un des téléphones posés sur la banquette et se tourner en direction de la fenêtre. Elle se mit à mordiller son index ganté, par réflexe, se perdant dans la réflexion de la nuit sans étoiles. Le temps n’était pas très beau pour ce mois d’octobre, bien que ce soi sa saison préférée ; l’automne et ses couleurs de feu et son ciel gris avait quelque chose d’apaisant. La pluie menaçant, l’orage grondait, et elle pouvait sentir jusque dans ses os que la tempête qui balayerait la nuit allait faire quelques dégâts ; mineurs, mais conséquents à la fois.
En voyant que la voiture bifurquait sur l’avenue centrale, elle ouvrit la bouche pour parler.
« Non. »
« Où allons-nous, Madame ? » Demanda Clément d’un ton posé. Monocorde.
« Harmony avenue. »
Elle n’a même pas besoin de le regarder pour savoir qu’il hoche la tête. Elle sent le véhicule tourner lentement et continuer de rouler. Encore quelques minutes. De pause. De calme dans cet habitacle qui lui permettent d’écrire trois mails et d’adresser un message à Adèle. Que cette dernière ne s’inquiète pas, elle rentrerait tard malgré sa parole de revenir rapidement. On ne lui en voudrait pas de faire un détour, n’est-ce pas ? De toute façon, personne n’avait la permission de juger sa vie ou ses choix. Elle faisait bien ce qui lui chantait. Elle referma le second téléphone et le rangea dans une pochette qui l’accompagnait.
Lorsque la voiture s’immobilisa, elle attendit qu’il lui ouvre la porte et s’extirpa. Le vent frais vit voler quelques unes de ses mèches parfaitement organisées dans un chignon tombant et elle frissonna. D’une certaine satisfaction, elle devait le reconnaître, en ronronnant de la fraicheur de l’air. Elle congédia Clément et s’avança en direction de la devanture kitch qui lui faisait face. La porte s'ouvrit d'elle-même à son approche, claquât dans son dos à cause du courant d'air. Un tintement singulier résonna dans la salle principale entièrement vide. Pas un chat. Pas un client. L’heure était sans doute trop avancée pour ces précieux estomacs. Elle esquissa un sourire devant les nappes rouges à carreaux qui offraient à la décoration un look kitch, un peu moqueuse.
Sa silhouette élégante passant entre les tables jusqu’au comptoir. S’y arrêtant, elle retira tranquillement ses gants doigt par doigt avant de les déposer soigneusement. Joanne prit place sur l’un des hauts tabourets de bois qui bordaient le plan de travail. Et attendit.
Mais pas trop, où elle allait être de très mauvaise humeur.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Le chat est un lion pour la souris. Mais je suis à peu près sûre qu'elle, c'est une louve...
Cela avait été une bonne journée pour le restaurant. Passé l’heure de midi, la salle n’avait pas désempli et même si le nombre moyen de couverts était modeste, il n’en demeurait que jusqu’à la fermeture, ils avaient eue entre 5 et 6 tables de prises. Ce qui était un très bon chiffre pour un jour de semaine ! Le restaurant ne disposant que de 16 tables, c’était franchement une assez bonne journée. Certes, Colette pesta contre le manque de dynamisme que cela entraîna, et Rémi fit de son mieux pour la distraire, tout en s’occupant de mettre le gigot au four. Colette était une femme d’action, une femme du feu. Parfois, Rémi s’étonnait même qu’elle soit resté avec eux. Il ne doutait en aucun cas de sa fidélité, mais il était vrai qu’hormis le week-end, les semaines étaient un peu ‘plates’ selon ses critères.
Plusieurs fois, Rémi lui promit que si elle décidait de partir pour un restaurant plus côté, il ne lui en voudrait pas. Ce qui était au fond un mensonge, mais Rémi aurait été capable de surmonter cette trahison. Du moins, il aurait apprit à vivre avec. Pour Colette, il aurait été prêt à tout accepter. C’était malheureux sans doute, mais c’était une réalité. Fort heureusement, Colette dédaignait toujours ses offres, secouant la main en disant que cela irait, qu’elle n’allait pas leur faire faux bond.
Leur. Car quoi que Rémi puisse faire, il demeurerait toujours ce problème insurmontable. Colette était la petite amie de son meilleur ami. Et jamais il ne pourrait ni avouer ni assumer ces sentiments.
Pestant pour lui même, Rémi passa une énième fois le plis de son pouce sous l’eau froide. A force de faire l’imbécile pour l’amuser, Rémi avait finit par saisir à pleine main une plaque de cuisson encore brûlante et s’était brûlant toute la jonction allant du pouce à l’index. Bon sang, ce que cela pouvait faire mal ! Tout à sa cuisine, il était parvenu à passer outre durant le service mais maintenant que tout était fini, cela lui faisait franchement mal…
-Tu es sûr que tu ne veux pas d'aide pour la fermeture? demanda soudain Alfredo, passant sa tête dans l’embrasure de la porte.
-Non c’est bon, sourit doucement Rémi, en séchant délicatement sa main. Rentrez je m’en charge.
-Tu en es certain? renchérit Colette, apparaissant derrière Alfredo, qui lui fit aussitôt une bise sur la tempe.
En réalité, Rémi était vraiment heureux pour ses amis. Lui était volatile comme elle était terre à terre, et chacun apportait à l’autre la stabilité dont il avait besoin. Ils formaient un couple agréable, loin d’être gênant dans ses démonstrations, véritablement sympathique à côtoyer et connaître. Si il n’avait eue de sentiments pour elle, et une profonde amitié pour lui, cela aurait même pu être l’équation parfaite.
-Non, non, ça va aller. De toutes manières, à part ranger la vaisselle et passer un coup de balais, il n’y a plus grand-chose à faire!
Ils eurent tout deux un sourire, avant de traverser rapidement la cuisine pour lui dire au-revoir. Alfredo comme à son habitude, se contentant d’une tape sur l’épaule et d’un ‘à demain vieux’, et Colette vint rapidement déposer deux bises sur ses joues.
- A demain, Big Boy, fit-elle en souriant, citant les paroles de l’un de leur client. Et mets de la crème sur ta main.
-Promis, t’en fais pas.
Un autre sourire, et les deux jeunes gens sortirent de la cuisine, pour rejoindre la moto de Colette. Rémi attendit cependant d’entendre la porte de service claquer pour se permettre un soupir. Avant de s’étirer. Rémi aimait bien faire les fermetures. Comme faire les ouvertures. En réalité Rémi était amoureux fou de son métier. Mais les fermetures en solitaire étaient un moment de tranquillité pour lui puisque c’était les seuls moments où il l’était, justement. Seul. Depuis toujours, il avait vécu soit entouré de son frère et de son père, soit de ses meilleurs amis, soit de son nouveau colocataire. Et si Rémi n’avait absolument rien contre -son angoisse pleine et entière de l’abandon l’en remerciant même- il devait avouer que parfois, quelques moments en solitaire lui permettait de penser plus librement. Plus simplement aussi.
Associez à cela une activité manuelle ne demandant aucune réflexion, et Rémi passait presque en état de médiation.
En général, ses pensées se focalisaient sur l’ambiguïté de son existence. Le fait d’être, au fond, un rat cuisinier. Amoureux de la copine humaine de son meilleur ami humain. Certes désormais il l’était aussi, mais tout de même, il y avait de quoi gamberger sur toutes les névroses que cela soulevait. Parfois aussi, il songeait à sa relation avec son père. Il aurait été totalement ridicule d’affirmer que la situation actuelle lui convenait. Cela le rendait même profondément triste et il savait que cela blessait Emile aussi. Parfois encore, il pensait à sa mère, qu’il n’avait jamais connu, ou à la France, dont il se souvenait sans jamais y avoir mit les pieds. Il se demandait si, si un jour il s’y rendait, il reconnaîtrait les endroits, les rues, les maisons…
Tout entier à ses réflexions, il n’entendit pas le tintement de l’entrée et ce ne fût que lorsqu’il repassa en salle, dans le but d’aller chercher le sceau et le balais rangés dans un placard au fond de la salle de service qu’enfin, il finit par l’apercevoir. Et faire à moitié une crise cardiaque. Retenant à grand peine un cri de surprise, il ne put empêcher son corps de se crisper cependant, ses poings se serrant à hauteur de son torse.
-Bon… sang ! Enfin bonsoir, je veux dire, Ma… Dame.
Il aurait pu lui dire qu’ils étaient fermés. C’était le cas. Le problème étant que cette cliente, qu’il reconnaissait de vue à force de l’avoir servit en personne, n’était pas exactement le genre de personne à qui l’on refusait quoi que ce soit. La preuve : lorsqu’elle était venue la première fois, elle avait refusé de passer commande auprès d’Alfredo, exigeant de voir le chef. Rémi était donc sorti, surpris d’une telle demande, pour simplement l’entendre lui demander de la surprendre. Rémi l’avait regardé avec des yeux ronds, totalement perdu face à une telle requête. Elle avait alors simplement croisé les mains sur ses genoux, en lui disant qu’elle attendait mais qu’elle n’accepterait d’être servi que par le chef lui même. Rémi était donc retourné en cuisine absolument perturbé, ce qui avait d’abord fait rire Colette, puis l’avait prodigieusement agacée. Pour qui ce prenait cette pimbêche ?! s’était-elle exclamé, cependant que Rémi cherchait désespérément un plat à lui proposé, la tête dans son frigo.
En désespoir de cause, il lui avait préparé des noix de Saint Jacques, à la crème. Au vu des vêtements qu’elle portait et de leurs qualités, il s’était dit qu’une ‘simple’ assiette de ratatouille, sa spécialité pourtant, aurait été bien en dessous de ses attentes. Guindé comme jamais, il lui avait apporté son assiette, joliment dressée, et alors qu’il s’apprêtait à retourner se terrer dans sa cuisine, elle avait exigé qu’il reste, au moins jusqu’à la première bouchée. Rémi avait bien cru sa dernière heure arrivé, tant il était nerveux, mais elle avait eue l’air satisfaite et depuis, quand elle apparaissait, Alfredo ne tentait même plus de l’approcher. Il venait juste rapporter sa présence en cuisine, ce qui faisait grincer des dents à Colette. Définitivement, elle n’appréciait pas son ‘comportement de diva’ et Rémi devait bien avouer que sa présence augmentait de façon sensible son rythme cardiaque.
Ce soir ne faisant pas exception.
-Vous… Vous avez eue une dure soirée? bafouilla-t-il, tentant de se ressaisir.
Le simple soulèvement de son sourcil suffit à lui faire comprendre que oui et que, en complément d’information, cela ne le concernait pas le moins du monde. Mordant sa lèvre, il hésita encore un instant, avant de se rendre à l’évidence. Si elle était là, ce n’était que dans un seul but. Et clairement pas celui de discuter.
-Je vous… Sers comme d’habitude ? Une surprise?
Il l’avait dit sur le ton de la plaisanterie, ce qui eue le mérite de la faire sourire. Bon, un sourire comme les riches savaient le faire, à demi dissimuler, mais un sourire quand même.
-Vous voulez que je mette de la musique ? Attendre toute seule ce n’est pas très.. Amusant.
Elle ne dit rien, se contentant de l’observer comme si elle réfléchissait à sa proposition et Rémi attendit un long moment, finissant par sortir de sous le comptoir une sorte de mini enceinte
-Si jamais… vous avez une idée, lança-t-il avant de finalement s’éclipser en cuisine.
Malgré lui, il eue un soupire, passant une main dans sa nuque une fois la porte refermée. Ce n’était pas franchement le plan de soirée qu’il avait prévu mais après tout, ce n’était pas vraiment un problème. Cuisiner pour elle ou pour Benji… Hormis le niveau de luxe du plat, cela constituait la même activité. Et une activité qu’il aimait alors… Se penchant vers son évier, il se lava rigoureusement les mains, tout en songeant à ce qu’il pouvait bien cuisiner. De mémoires, il lui restait de quoi faire un carré d’agneau accompagné d’une salade composée. Hochant la tête comme pour lui même, il se redressa, cherchant son tablier…. Avant de cette fois poussé un demi-cri d’angoisse.
-Bon sang ! lui hurla-t-il à moitié, en l’apercevant déambuler nonchalamment dans sa cuisine, effleurant les casseroles de cuivre suspendue. Madame, vous ne devriez pas être en cuisine ! C’est un endroit professionnel et dangereux et les clients ne sont pas supposés entrer ici!
Rémi retrouvait toujours un peu de vigueur quand il s’agissait de sa cuisine. Mais vu le regard qu’elle lui adressa, il devait se rendre à l’évidence. Cette femme n’acceptait aucun refus. Encore moins venant d’un simple cuistot.
-… s’il vous plait ne vous approchez pas des plaques. Je… Ne veux pas que vous vous brûliez.
Il ne manquerait plus que cela ! Un accident au travail impliquant une riche héritière dont il ignorait jusqu’au nom !
Joanne F. Kennedy
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je l'attrape par la queue, je la montre à ces messieurs...
Dire que la soirée avait été difficile était un doux euphémisme, Joanne avait hâte que celle-ci se termine pour passer à la journée suivante. Elle ne s’embarrassait pas des heures écoulées et songeait déjà aux suivantes, au temps qu’elle allait perdre à dormir quelques heures pour ensuite reprendre sa vie et ses activités. Elle n’était jamais vraiment en repos, jamais vraiment en vacances, jamais vraiment disponible. Pourtant elle pouvait déjà sentir l’inquiètude d’Adèle jusqu’ici à cause de cette petite entorse à son emploi du temps. Nul doute que la secrétaire avait prévu de quoi la sustenter à la hauteur de sa personne, mais pour l’occasion elle souhaitait se changer les idées. Quitter un peu les sourires hypocrites et la vilénie des hommes, les faux-semblants et l’obligation morale de recourir à la violence pour se faire entendre. Respecter. Elle détestait ça, devoir se répéter ou exiger pour que les choses soient faites correctement ; qu’y avait-il de difficile à obéir sans broncher ni diverger ? Les simples mortels semblaient incapables de réaliser ses demandes sans qu’elle ne doive leur tenir la main… Elle n’était pas leur mère et ses punitions étaient d’autant plus sévères.
Pinçant légèrement l’arrête de son nez dans un soupir, elle observa l’enceinte que ce cher cuisinier avait déposé un peu plus loin sur le comptoir. Haussant un sourcil, elle n’avait pas attendu très longtemps avant de se lever de sa chaise. Un coup d’œil à l’appareil et voilà qu’il se mit à diffuser un Beethoven en fond sonore, enclenché jusqu’à ce qu’un volume suffisant ne baigne la grande pièce d’une ambiance majestueuse. Joanne laissa volontairement traîner sa pochette et ses cellulaires, les entendant vibrer sans pour autant leur accorder l’attention qu’ils méritaient. Le monde pouvait bien attendre quelques minutes ; elle savait que rien ne l’empêcherait de tourner et n’avait rien à craindre. Si un marché lui échappait, tant pis, elle saurait comment le rattraper. Joanne ne vivait pas pour les autres, c’étaient eux qui révolutionnaient en son nom.
Se glissant suavement par la double porte, elle esquissa un sourire certain face à la nouvelle crise de conscience qui prit le cuistot à la gorge. Cet homme était décidément très étourdi et perdait la notion de la réalité… Une idée excellente et une perspective amusante pour quelqu’un qui souhaitait se couper de la réalité pour un temps donné. Pas une minute de moins ni une de plus. Les casseroles de cuivre lui plaisaient, elles lui rappelaient la Nouvelle Orléans et les gombos concoctés par la gouvernante ; rien qu’à les effleurer, Joanne entendit des murmures succincts et des chuchotements parcourir les murs environnants. Il y avait de la vie dans cette cuisine, mais aussi de la mort et ses laissés-pour-compte ; s’il savait. S’il se doutait que même dans un endroit comme celui-ci on pouvait retrouver les traces du sang de ces ancêtres dont on n’entendait plus parler… Rien qu’à son expression, elle sut qu’il l’ignorait. Elle s’abstint de le lui faire remarquer. Il ne faudrait pas gâcher un tel talent, n’est-ce pas ?
« Sauf que le restaurant est fermé et que je ne suis donc plus une cliente, n’est-ce pas ? » Fit-elle remarquer à son attention.
Son regard du parler pour elle car il fini par rendre les armes, rentrant la tête dans ses épaules comme un enfant qu’on viendrait de gronder. C’était à la fois adorable et terriblement infantilisant pour un homme de sa stature. Rémi LePetit fini par lui bafouiller un ordre dissimulé en conseil et elle sembla satisfaite. Elle ne quitterait pas cette cuisine sans obtenir ce qu’elle souhaitait et il était plus que prêt à lui servir tout ce qu’elle voulait… Parfait et docile, que demander de plus ?
Joanne était surtout venue dans cet antre réservé au personnel par curiosité. Comme toutes les grandes dames de ce monde, elle appréciait l’excellence culinaire et le plaisir gustatif qui résultait d’un excellent restaurant. La France était réputée pour ses chefs aux doigts de fées et elle pouvait s’y rendre les yeux fermés en sachant qu’elle ne serait pas déçue ; de toute manière, quand quelque chose ne lui convenait pas elle n’attendait pas pour le faire savoir. La sorcière pouvait, d’un mot et d’un seul, réduire à néant une réputation ou au contraire la monter sur un piédestal ; il aurait donc été malavisé de lui tenir tête ou de tenter de la duper sur le contenu de son assiette.
En parlant d’assiette, elle s’intéressait de près à la manière dont allait s’y prendre ce petit cuisinier de deux mètres. Sa cuisine avait un goût d’authenticité, de souvenirs roulant sur la langue et d’une enfance qu’elle n’avait jamais vraiment eu. Cela avait éveillé son intérêt et attisé ses questions quant à la façon de faire comme de la personnalité de son auteur ; et puis, avouons-le, elle adorait le voir encore plus stressé qu’un adolescent à son premier rendez-vous dès qu’il se trouvait en sa présence. Joanne se savait impressionnante mais de là à le rendre tout chose… Il n’y avait qu’un pas. Passant une main dans ses cheveux, glissant une mèche blonde derrière son oreille, la jeune femme se décala d’un pas pour se poster en observateur silencieux. Et quand il sembla vouloir lui en faire la remarque, elle se contenta d’un demi-sourire et d’un regard appuyé pour lui faire changer immédiatement d’avis.
« Faites quelque chose qui vous plait et vous caractérise. » Proposa la sorcière, s’appuyant nonchalament contre l’un des plans de travail, ses mains jointes au niveau de son ventre. « Montrez moi un peu qui vous êtes. »
Son regard était vif, comme pour le mettre au défi de la tromper ou de tricher. Elle n’était pas mauvaise en matière de jugement – quand elle daignait s’intéresser à autre chose qu’elle-même – et quelque chose lui soufflait que les préparations exquises qu’il lui servait n’avait pas tant à voir avec ce qu’il faisait d’ordinaire. Elle connaissait la carte par cœur et savait donc qu’aucun plat comportant des noix de Saint-Jacques n’y figurait, ou tout ce qu’elle avait bien pu déguster non sans plaisir. Elle avait envie de goûter sa cuisine, sans artifices ni apparences, sans une salle bondée ou deux serveurs pour jouer les entremetteurs (la fille, d’ailleurs, semblait être d’un tempérament plus que détestable. Mais elle avait repéré quelques coup d’œil échangés et cela avait suffit à s’en faire une autre idée.) ; juste lui. Après tout, ce n’était pas tous les jours que Joanne Kennedy s’intéressait à quelqu’un qui n’avait ni fortune, ni nom, ni titre. Juste le talent au bout des doigts et une candeur si vive qu’elle semblait feinte.
L’odeur des légumes en train de cuir ne tarda pas à remplir la pièce. Elle inspira profondément face aux sensations chaleureuses que cela provoqua chez elle, fermant même un instant les yeux comme pour s’en imprégner. Rien que ce subtil mélange semblait imprégné d’une vérité sincère, des tons d’automne et de la chaleur boisée… Elle les rouvrit, portant son attention sur celui qui était penché en avant. S’avançant à sa rencontre, l’une de ses mains vint se poser au creux et remonta lentement le long de son échine.
« Redressez-vous. Vous êtes cuisinier, pas valet de pied. » Le voir ainsi cambré l’horripilait en un sens. On aurait dit que sa grande taille était un poids plus qu’un atout à ses yeux. « Et en tant que cuisinier, vous vous devez de garder la tête haute. »
Joanne releva les yeux vers lui d’un air sérieux avant de reporter son attention sur la casserole ; ignorant royalement son air choqué et les secondes qu’il lui fallu pour se remettre à bouger. Elle ne retira pourtant sa main que lorsqu’elle fut satisfaite de sa stature et hocha la tête.
« Que préparez-vous ? » La question était innocente, pourtant elle se rattrapa vite. « Non, ne me dites rien. Je vais sortir deux assiettes. »
Elle n’attendit pas qu’il lui l’autorise, elle prit la permission d’elle-même et tira d’un meuble encore ouvert le nécessaire pour manger : assiette, couverts et deux verres. Joanne se sentait émoustillée à l’idée de faire ça, n’ayant pas mis la table elle-même depuis longtemps, et les déposa au bord d’un des plans de travail. Haussant un sourcil à son air incrédule, elle pencha la tête sur le côté avec le regard de l’évidence même.
« Vous pensiez que j’allais dîner seule ? »
Que nenni. Si elle lui avait demandé de faire quelque chose qui lui correspondait, c’était bien pour qu’il se joigne à sa compagnie. Qui sait, peut-être qu’elle en apprendrait plus encore sur ce grand gaillard un peu trop bavard et, au fond… Un peu trop adorable ?
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Dès qu’elle lui demanda de cuisiner ‘sa’ spécialité, Rémi su exactement ce qu’il voulait faire. Cependant, il avait de réelles réserves à l’idée de servir une banale ratatouille aux fines herbes à une dame de sa stature et de sa classe sociale. Si Rémi ne l’avait jamais questionnée, sur quoi que ce soit, se contentant de cuisiner de la grande cuisine, plus pour le plaisir personnel qu’il retirait à cuisinier des ingrédients de hautes qualités finalement, il se doutait qu’elle ne devait pas avoir l’habitude d’un banal plat de légume. Pourtant, elle insista du regard, et Rémi finit par ployer l’échine. Après tout, c’était bien le nom de son restaurant, non ? Et puis elle avait demandé, si elle était déçue, ça ne pourrait pas être de sa faute !
Au final, c’était peut-être ce qui l’inquiétait le plus. L’idée de décevoir un ‘client’ -Rémi détestait ce terme, lui préférant le mot ‘mangeur’ mais selon Colette, ça sonnait connoté- le terrorisait. Ls rares fois où cela arrivait, Rémi n’en dormait plus pendant des jours, torturé par l’idée d’avoir gâché un repas de la journée de quelqu’un. Pour quelqu’un ayant en estime ultime le fait de bien manger, c’était un désastre. Un cauchemar. Une peur réelle, au fond, liée de près à sa crainte terrible de l’abandon…
Alors l’idée de décevoir une cliente telle que Madame Joanne -il croyait avoir entendu sa dame de compagnie, une charmante blonde toute en rondeur, l’appeler ainsi, mais il ignorait son prénom- le rendait véritablement nerveux, au point de manquer de se couper plus d’une fois !
Inspirant profondément, il prit quelques secondes pour se remémorer sa recette fétiche. D’abord découper les légumes et les ranger par couleur : fait. Cuire les verts -les plus durs, puis les jaunes -rendu tendre par une légère cuisson au four : fait. Ne manquait que les oranges et les rouges. Huile d’olive. Herbes. Cuisson dans une cocotte en cuivre. Hochant la tête, comme pour lui même, il alla vite récupérer sa plaque au four, esquivant la jeune femme dont il oublia presque la présence tant elle était discrète, pour venir les verser dans sa cocotte avant de brusquement se redresser, manquant de peu de renverser sa cocotte à même le sol.
La main de Madame Joanne était toute petite dans son dos pourtant elle était animée d’une force évidente. Pour rien au monde, Rémi n’aurait tenté d’aller contre son indication. En plus, elle avait plutôt raison, Colette le lui disait souvent, et son dos le lui rappelait tout aussi souvent ! Ce n’était pas pour rien qu’il s’était initier, un peu forcé il fallait l’avouer, au yoga, depuis quelques mois. A force de vivre courbé, cela allait finir par laisser des traces…
Pourtant, il devait avouer que sentir sa main dans son dos le choqua quelques peu. Bon, il fallait avouer que Rémi avait une certaine estime, assez banale et basse au demeurant, de lui même et voir une femme aussi sublime et supérieure à lui le toucher d’une manière aussi naturelle le laissa pantois. Il lui fallut quelques secondes pour se redresser, et quelques autres pour se remettre à travailler. C’était tout de même étrange. Ou alors c’était lui qui avait des soucis de hiérarchies sociales.
Qui s’ébranlèrent d’autant plus avec sa proposition de dîner tout les deux.
-Oh ! s’exclama-t-il tout en touillant dans sa casserole avec une cuillère en bois. Euh, c’est que… Je n’ai pas encore eue le temps de m’occuper de la salle ! Alfredo a passer un coup d’éponge sur les tables, mais je n’ai pas pu euh… Tout ranger. Je suis désolé, ajouta-t-il, par réflexe, ce qui la fit relever un sourcil.
Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu’il n’avait pas rejeter sa proposition, et que franchement, ce n’était pas très gentleman de sa part. Même si au fond, cela ne l’était probablement pas plus de refuser de partager la table d’une dame. Oui, mais la bienséance prévaut sur la politesse dans ce genre de milieu, non ? Son cerveau tourna à toute vitesse, Rémi tenta de se souvenir du peu qu’il connaissait concernant l’aristocratie -à savoir Downton Abbey et quelques autres séries, mais Madame Joanne le planta largement au poteau, affirmant qu’elle se chargeait de tout, avant de disparaître entre les établis de cuisine.
-Non ! Madame ! Madame! appela-t-il, incapable de lâcher pour autant son plat.
Question de professionnalisme.
-Je vous assure Madame, je peux m’en charger ! Je… Vous êtes ma cliente, ce n’est pas à vous de vous chargez de ce genre de chose!
Cette fois, Rémi était véritablement mort de honte, rouge comme une pivoine. Reposant sa casserole, en abaissant le feu, il se précipita vers la double porte, l’ouvrant à la volée, juste assez fort pour sentir la main de Madame Joanne se poser sur son torse. Avec des yeux ronds, il l’observa, se demandant ce qu’elle faisait justement devant la porte, mais elle lui fit un sourire des plus charmant, en exigeant de lui qu’il termine de cuisiner. Elle l’attendrait ici. Il put à peine ouvrir la bouche pour bégayer, mais elle appuya sur son torse, comme pour le faire reculer, et Rémi se sentit presque obligé d’obéir. C’était… Humiliant en un sens. Et ce fût plus courbé que jamais qu’il retourna à ses fourneaux, honteux mais aussi un peu impressionné. Cette femme avait une poigne !…
Quelques minutes plus tard, après avoir ajusté les herbes, le sel et le poivre, Rémi prit une grande inspiration, traversant sa cuisine pour aller chercher les deux assiettes, laissées en évidence sur le comptoir. Ce qu’il vit l’impressionna aussitôt, lui faisant ouvrir de grands yeux. Madame Joanne était assise à l’une des tables du centre, deux cierges allumés de chaque côté de la table. Les couverts étaient aussi droit que si ils avaient été posés à l’aide d’une règle, et les verres élégamment disposés. La petite enceinte diffusait de la musique classique, un peu baroque, et la lumière du restaurant lui sembla plus basse, plus tamisée que d’ordinaire. En l’apercevant, elle releva un léger sourire, son sourcil se relevant néanmoins pour signifier son attente.
Aussi vite que possible, Rémi dressa deux magnifiques assiettes, aux couleurs chantantes, dont il essuya rigoureusement les bords, avant de chercher dans le cellier une bouteille de vin blanc, doux et fruité, qu’il déboucha dans un ‘poc’ sonore. Colette remarquerait forcément sa disparition, mais peu importe. Une assiette sur l’avant bras, l’autre à la main, il finit par pousser la porte, non sans prendre une dernière inspiration. Grande inspiration.
-Ratatouille aux herbes, accompagnée d’un pinot gris, annonça-t-il sobrement, s’approchant de la table pour disposer la première assiette devant elle, tout en servant le vin de sa seconde main.
En règle générale, Rémi était d’une maladresse infinie, mais lorsqu’il s’agissait de cuisine, il se révélait le plus adroit des hommes. Ses deux mains n’avaient rien de coordonnées en ces instant, elles étaient deux entités à part entière, aussi pouvaient-elles servir deux tâches différentes.
Rapidement, il se servit, déposant son assiette à son tour, avant d’enfin s’asseoir en face d’elle. Il lui fallut bien cinq secondes avant d’oser relever les yeux vers elle, ce qui sembla l’amuser.
-Ce n’est pas vraiment un ‘grand’ plat vous savez, c’est juste ce que je sais faire le mieux. J’espère que vous aimez les herbes, je n’ai pas pensé à vous demander, il y a du thym frais et du romarin que je fais griller au four, j’espère que ce sera à votre convenance, mais si ça ne l’est pas, je peux aussi vous faire autre chose, ce ne sera pas très long, enfin peut-être un peu, mais j’ai encore de l’agneau et des pois cassés, si vous préférez.
Surtout, si on voulait l’interrompre, qu’on ne s’en prive pas !
Joanne F. Kennedy
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I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
ces messieurs me disent : trempez-la dans l'huile !
Joanne ne l’avouait pas à voix haute, mais elle avait une certaine confiance en la personne de Rémi LePetit. Il s’agissait d’un cuisinier français, déjà ce point lui apportait une certaine maitrise de l’art culinaire et de ses secrets qui n’était pas indéniable ; ensuite c’était un homme honnête avec le goût pour la bonne cuisine et les saveurs. Elle s’était renseigné sur lui, Adèle lui avait remis un sacré dossier qui ne contenait, étonnement, pas grand chose de répréhensible. Il n’était qu’un homme sans casier judiciaire ni formation particulière, simplement un passionné qui avait décidé d’ouvrir son restaurant avec ses deux meilleurs amis et qui vivait désormais du bouche à oreille. Quel dommage qu’il soit venu dans une ville aussi petite que Storybrooke dans le Maine… Une ville comme New York aurait fait son succès. L’avantage cependant, c’était que la sorcière pouvait profiter de son talent et d’entrevues imprévues comme celle de ce soir sans être dérangé. Elle avait d’ailleurs baissé les stores de chaque baie vitrée pour ne pas être vu de l’extérieur. Elle avait une intimité à préserver, et une réputation.
Elle esquissa un sourire poli de circonstance à ses grands discours d’excuse, levant finalement l’index gracieusement pour lui intimer de se taire. La cuisine se savourait dans la bouche, non par l’écoute ou la réflexion. S’il ne lui permettait pas de goûter comment voulait-il qu’elle sache si elle allait apprécier ou non ? Son échelle de confiance en lui semblait creuser bien plus bas que le niveau zéro, risible. Un brin pitoyable mais elle n’était pas assez cruelle pour lui le dire à haute voix. Elle se contenta donc de planter délicatement sa fourchette dans les premiers légumes et de la porter à hauteur de son regard. Les couleurs des légumes étaient ravissantes, soigneusement dorée, et le fumet qui s’en dégageait…
Elle le mit dans sa bouche avec toujours autant de classe et se fut une explosion délicieuse de saveurs qui vint emplir son esprit. Une chaleur latente irradia de sa gorge jusqu’au reste de son corps, l’enveloppant dans un linceul d’une tendresse infinie et tout un flot de sensations agréables la parcoururent. C’était comme tomber amoureuse, enfin le déduisait-elle car elle n’avait jamais été vraiment amoureuse, et malgré elle un sourire sincère apparu sur son visage. Les yeux baissés vers la fourchette et le reste de son assiette, elle se laissa tranquillement savourer et apprécier un met simple mais ô combien satisfaisant. Elle avait baissé sa main pour la poser simplement près de sa serviette, reprenant une bouchée avec la même délicatesse. Manger était un art. Cuisiner en était la muse.
« C’est délicieux. » Commenta-t-elle finalement. « Je ne doute pas que l’agneau aurait été succulent, mais je suis ravie que vous ayez préféré faire un plat qui sortait de vos habitudes. »
Enfin, de celles qu’il lui servait lorsqu’elle venait dans son restaurant. Elle avait exigé l’excellence la première fois qu’elle s’y était attablée et il lui avait servi ce qui, pour lui, correspondait à sa demande. Elle n’avait même pas à regarder la carte ou quoi que ce soit, lorsqu’elle venait Rémi s’évertuait à lui proposer de grands plats aux ingrédients savamment choisis, d’une fraîcheur inéluctable afin de la satisfaire. Joanne était intraitable sur la qualité de ses repas, veillant à chaque ingrédient et n’hésitant pas à exprimer son mécontentement ou sa désapprobation : quand elle n’appréciait pas elle le faisait savoir, quand quelque chose l’indisposait elle le faisait remarquer et si elle avait une préférence, elle n’hésitait pas à changer la recette. Cela arrivait parfois avec ce cuisinier, mais rarement. Jusque là il s’était plutôt positionné en haut de la liste de ses cuisiniers favoris.
Mais cela, il l’ignorait. Il ignorait beaucoup de choses, comme la manière de se tenir à table ou de ne plus paraître aussi coincé qu’une poignée verrouillée. Cela l’amusait, cet effet qu’elle était capable d’avoir sur lui, et la sorcière n’hésitait pas à en jouer pour tester les limites psychologiques de l’homme face à elle. Joanne n’était pas ignorante de l’effet qu’elle produisait sur la plupart des hommes, et même de quelques femmes, et elle en jouait savamment pour mener à bien tous ses projets. Un sourire ne coutait rien, une œillade non plus. En revanche pas question de toucher ce qui n’était pas autorisé, elle savait sortir bien pire que des griffes dans ces cas-là.
« Ratatouille. » Annonça-t-elle, en français parfait, menant le verre de vin à ses lèvres pour en boire une gorgée. Un brin trop jeune, mais suffisant pour une ratatouille maison comme celle-ci. Ils n’étaient pas dans un cinq étoiles, plutôt à la maison auprès des habitudes et du cocooning. « Un plat que je ne pensais pas revoir un jour. Pourquoi cette préférence pour un produit de terroir français ? »
Elle soulignait au passage qu’elle connaissait ses origines. Et c’était, justement, ce qui l’intéressait ce soir. Son vécu à lui, pas juste des lignes couchées sur un rapport pour lui convenir. Elle voulait savoir qui était ce grand chef qui se cachait derrière ses fourneaux et n’osait affronter le monde autour de lui, savoir pourquoi il semblait si attaché à une valeur traditionnelle tandis qu’il pourrait se tourner vers un tas d’autres choses succulentes. Rémi semblait être quelqu’un d’honnête et de vrai, a contrario de la plupart des personnes que côtoyait aujourd’hui la jeune femme. Le monde des apparences avait aussi ses terribles défauts…
« Parlez moi un peu plus de vous. » Demanda-t-elle après plusieurs minutes, celles qu’il fallait au vin pour faire un peu plus effet sur la timidité de ce grand benêt et délier davantage sa langue déjà bien pendue. « Qui êtes-vous, Rémi ? »
Elle ne le détrompa pas lorsqu’il l’appela une énième fois « miss Joanne », pas encore suffisamment certaine de pouvoir lui dire la vérité à ce sujet. Moins il en savait sur elle plus il était en sécurité. Et puis elle ne souhaitait pas être le centre d’attention, elle préférait de loin écouter ce qu’il avait à dire et lui poser des questions savamment orientées. Dès que leurs verres étaient vides, elle les avait remplis et Rémi avait pris le relais. La bouteille s’était discrètement vidée pour qu’il en amène alors une autre. Quand il se décida à leur proposer un dessert il était déjà bien plus détendu et guilleret, ce qui permis à Joanne de se détendre à son tour. Elle l’observa dans les cuisines, penché sur un plan de travail les séparant tandis qu’il faisait brûler au chalumeau ce qui devait devenir une crème brûlée. Elle se mit à rire lorsqu’il ne parvint pas à faire fonctionner le dis chalumeau et exulta lorsqu’ils finir par le faire à l’aide d’allumettes chacun de leur côté. Elle écouta attentivement la manière de faire et s’amusa éhontément de ce petit jeu passager. Elle avait l’impression, pour une fois, d’être un peu ailleurs et de n’avoir de comptes à rendre à personne. Pas vraiment. Pas toujours.
Mangeant tranquillement son dessert dans les cuisines – ils avaient abandonnés la salle principale pour s’intéresser de plus près à son travail – savourant chaque bouchée en faisant trainer la cuillère sur sa langue, elle l’observait s’agiter d’explications et de démonstrations comme il ne l’avait jamais fait. L’alcool avait au moins sur lui un effet des plus positifs ! Faisait fi des distances et du respect qu’il lui vouait, Rémi semblait se réfugier dans ce qu’il maîtrisait le mieux : la cuisine, afin de ne plus penser à l’épée de Damoclès qu’il se plaçait lui-même au-dessus de la tête. Joanne apprit par exemple comment préparer correctement une pâte feuilletée ou bien assaisonner une viande en fonction de sa nature. Elle rit quand il lui tendis une fraise et s’offusqua quand il refusa de lui faire goûter de cette crème qu’il préparait dans un bol. Pour la peine elle attrapa un essai au bord du bol et lui l’apposa sur le nez. Purement, simple gaminerie.
Les heures défilèrent sans qu’aucun d’entre eux ni fasse vraiment attention. Pourtant, quand ils observaient la tarte cuir dans le four, la sorcière leva les yeux vers l’horloge murale. Trois heures et demi du matin. Une heure normale pour elle, mais qu’en était-il de ce dadais qui redescendait progressivement de l’état d’euphorie dans lequel il semblait plongé ? Elle pencha la tête sur le côté en le regardant, amusée. Satisfaite, en un sens, de tout ce qu’elle avait pu apprendre sur cet énergumène et ses étranges manières. L’heure était un peu plus à la mélancolie, l’un à côté de l’autre face au four.
« Vous l’aimez. » Répondit-elle, même s’il secoua vivement la tête comme pour la contredire. « Ne dites pas d’ânerie, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. »
Du rouge empourpra ses grandes joues, elle ne se laissa pas démonter.
« Vous êtes quelqu’un d’honnête mais de trop gentil, Rémi. Elle vous mène par le bout du nez. Vous savez qu’à dire amen à toutes ses demandes, elle finira par ne même plus vous considérer comme un homme ? » Son sourcil haussé elle affronta sans ciller le regard horrifier de l’homme à sa droite. « Pour qu’une femme vous désire, rendez-vous inaccessible. Si vous cédez à la moindre de ses volontés, vous n’aurez aucune chance d’attiser son intérêt. N’en déplaise à votre ami, Alfredo. »
Elle termina le verre de vin et le posa à côté d’elle, sans pour autant chercher à se resservir. Elle avait bien assez bu pour ce soir, mesurée et régulière, mais trop quand même. Appuyée sur ses coudes, plus petite que lui, elle reporta son attention sur la tarte en train de dorer tranquillement. Elle était en train de donner des conseils à un cuisinier qu’elle ne connaissait pas depuis si longtemps, seule dans une cuisine avec lui. Si Adèle l’apprenait, elle allait être morte d’inquiétude. Elle l’avait sans doute déjà appelé plusieurs fois mais Joanne n’avait pas pour habitude de détailler précisément ses allers et venues personnelles à son assistante.
« Soyez inaccessible et mystérieux. Les femmes adorent ça. »
Une confirmation. Une certitude. Affrontant son regard d’un air satisfait en hochant la tête. Elle resta là, à le regarder. Un peu trop sans doute. Un peu trop pour la bienséance. Un peu trop près pour la politesse. Un peu trop… Mais la lumière vint à sa rescousse, ou bien était-ce le résultat de ses propres pouvoirs ? Les plombs sautèrent brutalement, le courant vrilla et ils se retrouvèrent plongés dans le noir total sous un éclair sourd qui fit trembler jusqu’aux murs du restaurant.
Une tempête semblait régner dehors. La même qui hantait leurs esprits et leurs cœurs.
Rémi LePetit
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• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Le chat est un lion pour la souris. Mais je suis à peu près sûre qu'elle, c'est une louve...
Rémi le savait bien, il ne supportait pas bien l’alcool. Quelques verres de vins, et il devenait la pipelette la plus bavarde et rieuse des trois pâtés de maison alentours. Alors pourquoi, grand Dieu, s’était-il donc laissé aller à boire ainsi avec elle, alors même que la fatigue et l’heure avancée ne le rendait que plus vulnérable encore ?
Quand elle lui demanda qui il était, il avait secoué la tête, esquivant le sujet pour ne pas s’attarder sur son histoire banale et un peu pathétique. Pourtant, Miss Joanne insista, plusieurs fois, et après quelques verres, avec un gloussement qu’il regretterait un long -très long moment- il avait finit par répondre, ce qui sembla fascinée la jeune femme en face de lui.
-Moi ? Je ne suis pas grand-chose vous savez. Je suis juste… Un cuisinier c’est tout. Avant j’étais un rat, puis un français, maintenant je suis juste là à manger de la ratatouille avec une femme beaucoup trop jolie, c’est tout.
Il avait hoché la tête, comme pour lui même, ce qui avait fait sourire -du moins, il le perçut ainsi, la jeune femme qui lui resservit un verre de vin, avant de changer de sujet. Miss Joanne était une femme fascinante. Elle avait l’air d’être l’une de ces femmes qui avait tout et qui pourtant était encore à la recherche de tout. Une femme curieuse, mais toute en manière, en port de tête et en attitude, que Rémi, à son grand damn, trouvait absolument charmant… Lui qui n’avait jamais eue d’attirance pour les blondes, leur préférant une brune, trouvait pourtant magnifique les reflets blancs qui couraient sur ses épaules, et il se surprit plus d’une fois à ne plus suivre la moindre chose de ce qu’elle lui disait, se perdant dans une observation un peu trop orientée de son visage.
Quand elle décida d’aller manger dans la cuisine, il ne fit montre d’aucune objection. Quand elle demanda à cuisiner avec lui sa crème brûlée, il le fit avec plaisir. Quand elle lui appliqua de la crème sur le nez, il gloussa comme un enfant, ridicule et pourtant trop joyeux pour s’en blâmer. A cet instant, Rémi allait bien. Ridiculement bien. A force de ne cuisiner qu’ici, il avait oublier à quel point l’acte de cuisiner était un acte de partage. De don. Même si il cuisinait avec Colette tous les jours, ce n’était pas la même chose. Cela n’avait rien d’un acte intime, d’un acte fait pour l’autre, d’un acte ayant pour seul but et seul pression celui de faire plaisir à l’autre. De ravir l’autre. De séduire l’autre…
-Quoi? s’étrangla-t-il, se redressant de toute sa taille quand elle lui affirma que ses sentiments pour Colette était aussi visible que le soleil et la lune.
Aussitôt, il rougit, se recroquevillant à nouveau, en baissant les yeux. Si même Miss Joanne s’en était rendu compte… Plongeant son visage dans sa main, il eue un soupir, profond et là, avant de tourner la tête sur le côté, observant le profil digne de la jeune femme qui elle, tournait son minois vers le four et son trésor de pâte et de fruits. Il savait. Il savait très bien que Colette pouvait faire de lui ce qu’elle voulait. Il aurait aimé être assez fort pour avoir un caractère, assez sûr de lui pour lui répondre et peut-être même la contredire. Que n’avait-il jamais rêvé de devenir ce bad boy en cuir noir et moto, lançant son casque à Colette avant de lui dire de monter ? Mais non. Rémi LePetit n’avait rien d’un ‘bad boy’, il n’avait rien d’un rebelle, au contraire. Il était l’archétype du chic type. Du beaucoup trop chic type. Et contrairement à ce que l’on pouvait croire… Cela n’avait rien d’un job facile…
Il allait répondre, probablement une bêtise quand brusquement, toute l’électricité cessa de fonctionner. Le four cessa de tourner, le plafonnier s’éteignit et Rémi eue un tel sursaut qu’il se cogna la tête contre l’une des casseroles de cuivres pendues au plan de cuisine.
-Purée! éructa-t-il, se tenant l’arrière du crâne, avant de battre des paupières. Mademoiselle, vous allez bien?
Le noir était complet, à peine entrecoupé par le contour de la porte donnant sur la salle et Rémi se mit aussitôt à tatonner.
-Attendez, ne bougez pas, ne risquez pas de vous faire mal je.. ah voilà.
Dans un bruit caractéristique, Rémi alluma le chalumeau qui se trouvait dans l’un des tiroirs, révélant ainsi sans s’en rendre compte qu’il avait fait exprès de ne pas réussir à l’allumer, précédemment. En quelques secondes, il dénicha quelques bougies chauffe plat, cachées dans l’un ou l’autre tiroir, les allumant toutes,avant de les disposer entre eux. Il eue un soupir, passant sa main sur son visage avant d’étouffer un baillement.
-Oh pardon, s’excusa-t-il, détournant le visage, avant de revenir à celui de la jeune femme, qui n’avait jamais semblé plus à l’aise que dans le noir le plus complet.
Les faibles flammes conféraient à ses cheveux des reflets d’or blanc, et Rémi se surprit même à trouver que ses yeux possédaient une certaine.. Lueur. Etrange. Hypnotisante. Propre… A elle même.
-Je dois aller relancer les fusibles, finit-il par bafouiller, se rendant compte qu’il la fixait avec beaucoup trop d’insistance, ses yeux se baissant raisonnablement vers ses pieds.
Rémi était peut-être un chic type, mais il n’avait rien d’un moine, et l’alcool dans son sang n’avait de cesse de lui répéter à quel point cette jeune femme pouvait être belle. Magnifiquement belle. D’une beauté très différente de celle, agressive et masculine, de Colette. La sienne était plus… Raffinée. Plus hautaine. Le genre de beauté à laquelle il fallait se soumettre, sous peine de finir dévorer au-delà du soutenable, et…
Rémi se mit à rougir comme le plus prude des adolescents. Les images que son esprit formulait était au-delà de l’indécence ! C’était…. Non, non ! Cela ne devait pas… Comme pour lui même il secoua la tête, se redressant pour reprendre un temps soit peu de contenance. Saisissant une des bougies, il tenta de bomber un peu le torse, tentant de paraître plus sûr de lui, ne réussissant qu’à avoir l’air plus benêt encore.
-Je… Je vais remettre les… Les fusibles. Maintenant ! R… Restez là hein ? Je… Evitez de vous faire mal.
L’autorité dans sa voix était aussi crédible et palpable qu’inexistante, et Rémi rentra aussitôt la tête entre ses épaules, se détournant pour se diriger vers le panneau des fusibles. Détalant comme une proie prise en chasse. Par son propre esprit ou… Peut-être à raison.