« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Dire que Rémi s’éveilla comme un enfant le jour de Noël eue été un euphémisme, à peine minimisé par les cernes qui dévorait la moitié de son visage. Les périodes de fêtes étaient toujours les plus rudes en restauration et il fallait bien avoué qu’il n’avait pas chômé durant les dernières semaines. Sans compté que son électrique de colocataire était parvenu à convaincre tous leurs voisins de se cotiser pour acheter un immense sapin, qu’ils avaient ‘planté’ dans la cour de la résidence et que Benjamin et quelques enfants -ainsi qu’Emile- avaient décorés tant et si bien qu’il éclairait même les appartements la nuit. C’était une magnifique pyramide de lumière, qui, il devait bien se l’avouer, faisait sourire Rémi quand il rentrait tard du travail, avant de s’effondrer tout habillé dans le canapé du salon -il avait laissé son lit à son frère, persuadé qu’il n’aurait jamais la force de se traîner jusqu’à sa chambre.
Mais ce matin là était différent, trèèèès différent, aussi se réveilla-t-il beaucoup facilement que les autres jours -et beaucoup plus tôt aussi. Après avoir fait une véritable montagne de pancakes pour son frère et Benji, laissé soigneusement sur le plan de travail de la cuisine -il était à peu près certain que les jumeaux passeraient dans la matinée, d’où la quantité Gargantuesque, il se précipita dans la salle de bain pour se rendre à peu près présentable. Ce qui fut compliqué mais qu’il parvint à mener à bien. Le plus discrètement possible, il entra dans sa chambre, se dirigeant vers l’armoire pour trouver une chemise, un de ces fameux ‘pull de Noël’ hideux mais qu’il affectionnait, un jean gris et des sous-vêtements. Le grognement que poussa son frère le fit légèrement culpabiliser mais quand il lui indiqua qu’il avait fait des pancakes de Noël, Emile oublia bien vite son sommeil. Le temps qu’il se change, Rémi retrouva son coloc et son frère attablés dans la cuisine, malgré l’heure avancée, et il en profita pour leur souhaiter un très joyeux Noël avant de se précipiter dehors.
Rémi avait une tradition depuis qu’il était chef. Il savait très bien qu’aucun de ses employés n’allaient pouvoir fêté Noël en famille, aussi avait-il à coeur de leur offrir au moins un petit peu de Noël quand même ! Chaque 24 décembre, il se levait aux aurores pour arriver avant tout le monde au restaurant, allumant le sapin qui décorait la salle pour les fêtes, avant de se précipiter en cuisine. Le service ne commençait pas avant 14h et il avait convier tous ses employés et leurs proches à venir au alentours de l’heure du goûter, pour fêter Noël ensemble. Ils n’étaient en général pas plus d’une dizaine, ce qui expliquait le peu de cadeaux se situant sous le sapin depuis la veille, mais Rémi tenait à ce que cela soit Noël tout de même ! Il avait lui même emballé puis déposé la veille un cadeaux pour Alfredo (un drône), un cadeau pour Colette (un nouvel appareil de massage pour son dos) et un cadeau pour Miss Joanne…
Rougissant à demi, il fit sauter la crêpe dans sa poêle, tâchant de ne pas trop nerveux à ce sujet. Il avait invité Joanne -et non pas Miss Joanne, comme Adele l’avait enfin détrompé, mort de honte- après lui avoir confesser sa tradition un soir, tard après la fermeture, et quand elle l’avait complimenté sur le sujet, il n’avait pas pu s’empêcher de lui proposé de venir. A l’instant où il l’avait proposé, Rémi s’était persuadé qu’il s’agissait d’une très mauvaise idée -ridicule, qu’irait donc faire une femme aussi prestigieuse dans un restaurant banal un jour de Noël, en plus entouré de prolétaires et d’une jeune femme de caractère qu’elle ne supportait que très peu… Et inversement- mais avant qu’il puisse faire quoi que ce soit, Joanne avait accepté. Et quand Madame Kennedy décidé d’aller quelque part, Rémi savait bien que rien, pas même le destin, ne pourrait l’empêcher de le faire.
Il avait donc du redoubler d’effort pour trouver un cadeau adéquat pour une femme de son rang, ce qui s’était avéré des plus compliqué, persuadé qu’il était qu’elle avait tout et plus encore. Et puis il ignorait totalement ce qu’elle aimait ! Bon en vrai, non, il savait quelque petite chose comme son amour de la musique classique, ou sa préférence pour les vins français, mais il n’allait quand même pas lui offrir une compilation de Wagner ou une bouteille de Sauvignon ! C’était ridicule ! Sa nervosité s’était vite fait ressentir au travail, et après un interrogatoire poussé, Colette avait finit par lui faire avouer son dilemme… Ce qui ne l’aidait pas du tout à le résoudre. Au contraire, Colette montra même un tel agacement qu’aucune idée n’en ressortit et Rémi se trouva encore plus perdue qu’auparavant… Il avait finit par arrêté son choix mais avait aussitôt recommencé à être nerveux quand, la veille, Joanne était venu déposé son présent en lui interdisant formellement de tenter de découvrir de quoi il s’agissait… Le simple aspect velouté du papier l’avait rendu plus blanc qu’un linge, persuadé du prestige de la chose…
-Rémi ? fit soudain une voix dans son dos, manquant de le faire renverser la crème fouetté qu’il était en train de tester.
-Salut Colette, lança-t-il, en regardant par-dessus son épaule. Y a un problème? constata-t-il, en voyant son air déboussolé.
-C’est toi qui a fichu les poubelles sous le sapin ?
-Quoi?!
Reposant son bol de crème, Rémi traversa la cuisine pour se diriger vers la salle, avant de constater avec horreur qu’il y avait bel et bien des poubelles sous le sapin…. Et plus le moindre cadeaux. Frappé de stupeur, Rémi ouvrit grand la bouche, commençant instantanément à paniqué.
-Qu’est-ce que c’est que ça?!
-Mais j’en sais rien ! C’est toi qui a fait la fermeture hier !
-Les cadeaux étaient encore là hier ! Colette, je te jure, je comprend rien !
-Calme toi, fit-elle brusquement, venant prendre le visage du cuisinier entre ses mains. Respire, réfléchit. Tu es sûr d’avoir jeter les poubelles hier ?
Malgré lui, Rémi loucha à demi, se sentant pourtant brusquement offensé.
-M’enfin oui, Colette, je suis pas idiot à ce point!
Quoi que… vu la panique qui lui tordait les entrailles, il était prêt à croire absolument tout.
Joanne F. Kennedy
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« Miss Joanne ! Miss Joanne, venez voir ! » Clama Adèle, guillerette, en tirant la jeune femme par le poignet.
La concernée toléra cet élan de proximité avec un léger sourire du coin des lèvres, acceptant de suivre son assistante à travers la grande pièce du salon richement décorée pour se rapprocher de l’immense sapin qui trônait près des baies vitrées. Eblouissant de mille feux, tout d’or, de rouge et de vert vêtu, il annonçait sans faillir les réjouissances à venir… Ou passées. Mrs Samovar avait fait du très bon travail, en parvenant d’abord à convaincre Adam de célébrer Noël au château, et en réunissant ensuite autant de monde pour un dîner qui promettait monts et merveilles.
« N’est-ce pas merveilleux ?! Tout cela est merveilleux ! »
Adèle la relâcha à quelques mètres du sapin et la sorcière pu parcourir brièvement les invités présents pour l’occasion, hochant la tête à Adam lorsqu’il lui proposa poliment une coupe de champagne. Elle en était à la fois étonnée et très satisfaite, se permettant un haussement de sourcil avec un air entendu. Il grogna, leva les yeux au ciel, mais ne fit aucun commentaire sur sa réflexion silencieuse. Forcément puisqu’elle avait raison ! Le regard de Joanne suivi alors celui de son acolyte, curieuse de découvrir Evangeline penchée vers le sapin à essayer d’accrocher les derniers petits bibelots lumineux : un ange par-ci, une boule rouge par-là… Ils avaient dû tomber après avoir été malmenés. Ses longs cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et elle avait revêtue une robe bleu clair qui lui allait à ravir ; la sorcière ne s’étonna donc pas de voir leur hôte s’approcher pour tendre à Evie une étoile lumineuse qui demandait elle aussi à retrouver sa place. Ces deux-là parlaient peu et se chamaillaient souvent, c’était assez rare de les voir se tolérer avec un calme aussi important.
Mrs Samovar était, comme à son habitude, impeccablement vêtue. Elle toisa des pieds à la tête Joanne avec un certain respect et, les mains jointes devant elle, lui souhaita ses vœux avant de continuer à servir les premières assiettes du repas. Au pied du sapin, Adèle était penchée vers plusieurs paquets cadeaux aux couleurs vivaces et semblait en grande conversation avec un jeune homme un peu perdu : Jamie. Elle leva les yeux au ciel face à sa présence, buvant une gorgée de champagne en se demandant le plus sérieusement du monde pourquoi cet individu faisait acte de présence. Il avait l’air continuellement perdu et malmené, un chaton blessé qu’Adam avait un jour ramené avec lui et qui s’était trouvé la vocation d’apprendre à lire à Evangeline. Rien que cela ! Tant qu’il se montrait courtois elle ne pouvait le chasser d’ici, mais à la moindre incartade elle ne manquerait pas d’être celle qui le trainerait à l’extérieur… Elle sourit rien qu’à cette idée et cela la retint de lui détourner le menton pour qu’il cesse de fixer Adèle quand celle-ci lui posait une question.
Cette dernière se leva vivement et vint vers sa patronne avec un immense sourire, tenant entre ses mains un paquet au ruban de satin qu’elle lui tendit avec toute la douceur et l’amour dont elle était capable.
« Miss Joanne ! Tenez. C’est pour vous ! » Précisa-t-elle, ravie visiblement. « N’est-ce pas merveilleux ? Ce grand sapin est si bien décoré ! »
La sorcière posa soigneusement sa coupe sur le bord de table, saisit le paquet et remercia d’une étreinte sa si précieuse assistante. Celle-ci en rougit, adorablement, tandis qu’elle tirait le ruban pour ouvrir l’écrin et y découvrir… Une sorte de bracelet de velours bordeaux bordé de chaines aux mailles épaisses. Intriguée, Joanne le souleva devant elle sans trop comprendre de quoi il retournait ; si c’était un bijou, il était passablement dépassé et démodé. C’était étrange, Adèle ne lui offrait ni bijoux ni objets de mauvais goût. Alors… Son froncement de sourcil du alerter Jamie car il se leva en tenant un autre paquet, plus grand celui-ci, et vint épauler Adèle avant que les questions ne fusent. Elle passa de l’un à l’autre, se demandant si elle devait se méfier ou non de ce qu’annonçait ce qu’elle tenait entre les doigts de son gant noir.
« Il y a ça avec. » « Oh oui, ouvrez Miss Joanne ! Je suis certaine que cela va vous plaire ! Enfin… Je ne me rappelle plus exactement mais je suis certaine qu’il va vous plaire ! »
Joanne eu un pincement au cœur sous l’aveu à peine dissimulé mais décida de faire – brièvement – confiance à la jeune femme rondelette. Soulevant précautionneusement le haut du carton richement emballé, elle fit glisser le haut de la boîte et découvrit alors… une petite boule de poils entièrement noire qui la fixa soudain de ses grands yeux bleus apeurés. Un grelot était accroché autour de son cou, tintant à chaque fois qu’il tournait la tête tandis que la sorcière écarquillait les yeux face à sa petite bouille rebondie.
Le silence s’était fait dans le salon, tous suspendus à ses lèvres. Mais contre toute-attente, ce ne fut pas elle qui le brisa.
« Excusez-moi mais, est-ce que vous pourriez m’enlever ce grelot ? C’est d’un ridicule. Comment voulez-vous que je chasse si on m'entend à des kilomètres à la ronde ? » Miaula le chaton d’une voix aigue, s’attardant sur Joanne puis sur celui qui tenait la boite et l’humaine d’à côté. « Quoi ? Vous avez un chat dans la gorge ? »
Il ricana de sa propre ânerie et, malgré elle, la sorcière se mit à rire à son tour. Adèle poussa alors un soupire et se rasséréna : ce cadeau allait vraiment plaire à sa patronne.
* * * * *
S’il y avait bien quelque chose qui mettait particulièrement Joanne de mauvaise humeur, c’était que l’on touche à ses affaires. Bien qu’elles ne soient pas toutes marquées au fer rouge – quoiqu’elle réfléchissait sérieusement à le faire – n’importe qui aurait dû avoir l’intelligence de ne pas s’approcher ni se les approprier. Rémi ne faisait pas exception, bien qu’elle soit officiellement là pour l’aider à conquérir la femme de sa vie : Colette. Une française hautaine et désagréable, aux manières si masculines que son rouge à lèvre se retournait dans sa trousse chaque nuit. Il en pinçait ridiculeusement pour cette femme, accessoirement en couple avec leur meilleur ami commun, et avait requit son aide pour parvenir à la conquérir. Ou bien était-ce elle qui s’était proposée ? Mystère. En tout cas il semblait être passé à la vitesse supérieure : ainsi proche d’elle, il n’avait qu’un pas à faire pour l’embrasser enfin.
Terminé son supplice et le temps de révélations enfin venu ? Nenni.
Car Colette fut brutalement projetée en arrière, renversant l’une des table (vide, heureusement) et des chaises au passage pour ensuite glisser sur le sol et partir s’écraser juste à côté du sapin. Le visage choqué de Rémi valait tout l’or du monde, mais celui innocent et particulièrement indifférent de Joanne n’était pas très loin. Elle haussa un sourcil surpris, indignée presque de son regard interrogatif, et leva les mains au ciel en indiquant qu’elle n’avait pas du tout bougé. L’innocence même, vêtue de sa veste vert d’eau et de sa robe noire et courte, chaussée d’escarpins aussi délicats que sa chevelure platine soigneusement coiffée… Elle fit les gros yeux quand il ne bougea pas et il fallu qu’elle rajoute un mouvement du menton pour qu’il daigne ratterrir sur Terre.
Le rouge lui monta immédiatement aux joues. Imbécile.
« Oh, j’arrive au mauvais moment ? »
Demanda la sorcière, passant de l’un à l’autre sans vraiment sembler indignée de l’inconscience de Colette. Si elle avait un traumatisme crânien, peut-être oublierait-elle Alfredo pour enfin se concentrer sur le grand benêt de chef ?
« Il semblerait qu’il y ai beaucoup d’agitation à l’extérieur… Savez-vous ce qu’il se passe, Rémi ? »
Elle avait croisé plusieurs personnes en train de sortir de leurs domiciles, l’air effaré en peignoir ou bien en chemises de nuit et pyjama… Pourvu qu’il n’y ait pas une contagion de stupidité plébéienne, elle ne souhaitait pas se retrouver en pareille tenue dans la rue. Sa dignité ne le supporterait jamais. Tenant son sac suspendu à l’un de ses bras, elle ne fit pas attention au petit grognement qui s’en échappa quand elle le déposa sur la table la plus proche. Ses yeux clairs fixaient le cuisinier sans ciller, comme pour le mettre au défi de s’approcher de Colette plutôt que de lui répondre.
Jalouse ? Pas du tout voyons. Elle ne faisait que les aider à ouvrir un peu plus leur cœur… Ou leur tête, présentement.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Quand Colette décolla du sol, Rémi se dit que tout cela n’était qu’un stupide et banal cauchemar. Du même genre que celui que l’on fait la veille d’un événement important, due au stress de l’épreuve à venir. Le genre qui vous fait vous croire en sous-vêtements devant le monde entier. Il en était réellement persuadé… Jusqu’à apercevoir la silhouette de Mademoiselle J… Kennedy se découper dans l’encadrement de la porte. Là, il songea à un rêve des plus étranges, avant de brutalement reprendre pieds et se rendre compte de deux choses.
De un, Colette venait littéralement de quitter le sol sans que rien ne l’ai poussé ou percuté, ce qui était tout bonnement invraisemblable et pourtant, elle gisait bien à même le sol de son restaurant, visiblement inconsciente. De deux, Mademoiselle Kennedy était magnifique. Bon d’accord, cela faisait probablement de lui un homme caricatural de parvenir à penser une telle chose alors que sa meilleure amie gisait sur le sol à quelques mètres de lui, mais tout de même ! Il ne pouvait pas ne pas le souligner. Impossible. N’importe quel homme l’aurait vu et aurait été purement incapable de détourner le regard. Déjà parce que sa tenue était courte et que vu la température de l’extérieur, cela paraissait incongrue. Ensuite, parce les jambes de Mademoiselle Kennedy étaient…. Frappantes ? Ce fût le mot le moins désespérant qui lui vint à l’esprit sur l’instant. Enfin parce que c’était Mademoiselle Kennedy.
On ne détournait pas les yeux de Mademoiselle Kennedy.
Il lui fallut un moment pour rassembler ses esprits, ouvrant une première fois la bouche dans une tentative d’interjection qui mourut pathétiquement au fond de sa gorge, avant de se tourner vers le corps de Colette, affalée par terre. Rapidement, il traversa l’espace qui les séparait, sa voix partant dans les aiguës.
-Mais je n’en sais rien ! Colette, est-ce que tu m’entends ?! Qu’est-ce qui c’est passé ? Pourquoi elle a… et pourquoi les cadeaux sont… Je...
Il put très nettement voir les traits du visage de Mademoiselle Kennedy se durcirent alors qu’il relevait les yeux vers elle, tâchant d’obtenir probablement une explication. En vérité, il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait, encore moins de ce qu’il était censé faire alors de là à savoir ce qui se passait à l’extérieur… Rapidement, il passa sa main près de la bouche de Colette, soupirant de soulagement quand il sentit son souffle sur sa main, avant de doucement, la soulever du sol. Ce qui provoqua un très long soupir las de la part de Mademoiselle Kennedy. Penaud, Rémi traversa rapidement la salle pour aller l’installer sur l’une des banquettes, remettant une mèche de ses cheveux sur le côté. L’angoisse qui lui retournait l’estomac était aussi palpable que la douceur de ses gestes, s’attardant un instant sur la jeune femme, avant de se relever, se tournant vers Mademoiselle Kennedy, qui n’avait pas bouger d’un centimètre, semblant attendre qu’il daigne enfin se tourner vers elle.
Passant ses mains sur son visage, Rémi releva un sourcil, observant rapidement l’extérieur. Il du cependant s’approcher de la fenêtre pour parvenir à distinguer quoi que ce soit. Le spectacle qu’offrait la rue était étrange, un mélange de mauvais film de Noël et de bêtisier ringard. Des hommes et des femmes, en pyjama mais avec leur manteau, brandissaient des sacs poubelles avec des mines renfrognées. Malgré lui, Rémi tourna la tête vers son sapin de Noël… Se retrouvant ainsi nez à nez avec Mademoiselle Kennedy.
Son coeur manqua un très gros battement, tant leurs visages étaient proches. Plus proches qu’ils ne l’avaient jamais été, exception faite d’un certain débarras, dans un certain bar. Pour peu, il en aurait presque bégayer.
-Je, euh, je….
Rectification : il en bégayait. Clignant plusieurs fois des yeux, il se redressa, s’éloignant ainsi de la jeune femme, en se raclant la gorge, ses joues légèrement rosies.
-Je… Ne sais pas ce qui se passe… C’est… J’ai l’impression qu’ils ont le même problème que moi, finit-il par soupirer, en désignant les sacs noirs qui trônaient sous le sapin. Je ne comprend rien, les cadeaux étaient encore là hier...
Malgré lui, il se mit à mordiller nerveusement sa lèvre, passant une main dans sa nuque.
-Je ne comprends plus rien… Et comment est-ce que Colette a pu...
Un coup de talon sec contre le sol le fit aussitôt s’interrompre, son regard se tournant vers Mademoiselle Kennedy, avant de brusquement baisser les yeux. La colère qui habitait son regard était des plus terrifiantes. Si il y avait bien une femme à qui Rémi ne pouvait tenir tête, c’était bien Mademoiselle Kennedy. Et c’était encore pire quand elle était en colère.
-Je euh… Je m’excuse ? Je ne sais pas du tout quoi...
Quelque chose frôla sa jambe et Rémi se mit brusquement à hurler. En quelques pas, il s’était éloigné, s’approchant du sapin pour s’éloigner de l’immonde créature qui venait de s’asseoir à l’endroit même où lui se trouvait quelques secondes plus tôt.
-Qu’est-ce qu… Qu’est-ce que c’est que ça?!! s’exclama-t-il en pointant du doigt le chat noir qui le fixait avec des yeux d’hypocrites.
Rémi détestait les chats. Ces bestioles lui fichaient une trouille bleue et pire encore, elles ne l’aimaient pas du tout. Haine réciproque donc, même si ce chat là sembla juste évaluer la stupidité de l’immense homme qui lui faisait face. Il eue même un regard pour Mademoiselle Joanne et Rémi aurait pu jurer l’avoir entendu soupirer !
-Je euh… Je n’aime pas du tout les chats, se sentit-il obligé d’expliquer en jetant un regard à Mademoiselle Kennedy, avant de vite re-fixer son regard sur le chat.
C’était bien connu, il ne fallait jamais quitter son ennemi des yeux !
Joanne F. Kennedy
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Tant que cette petite pimbêche française ne se réveillait pas, Joanne se considérait comme débarrassée d’un parasite désagréable. Elle ne s’excuserait nullement pour ce geste, ni n’en reconnaîtrait être la cause puisque Rémi ne semblait même pas penser qu’elle puisse l’être. Il était un peu trop adorable sur certains sujets, et complètement benêt sur d’autres – ça faisait son charme, d’une certaine manière ; dommage que Colette ne continue de lui préférer son rouquin de meilleur ami plutôt que de réellement ouvrir les yeux. Les femmes, parfois, pouvaient être d’un aveugle ! Espérons que ce coup sur la tête lui remettrait un peu les idées d’aplomb pour qu’elle finisse par comprendre que le cuisinier était intéressé (ça se voyait quand même comme le nez au milieu de la figure !). Ou bien ne la tue, au choix. Cette éventualité lui tira un sourire mauvais qu’elle chassa rapidement pour se contenter d’adopter l’air nonchalant qu’elle abordait d’ordinaire quel que soit la situation.
Une main sur la hanche en attendant que les informations ne grimpent à son cerveau, elle eut un sursaut quand il poussa un cri et l’observa avec de grands yeux agacés. Qu’est-ce que c’était que cette réaction ? Cherchant rapidement la source d’une telle débauche d’honnêteté, Joanne constata que l’adorable créature noire qu’Adèle lui avait offert la veille se trouvait entre eux et semblait particulièrement indigné par l’attitude infantile de Rémi… Elle allait adorer ce chat, vraiment. Heureusement qu’il n’avait pas disparu comme la plupart des cadeaux pour être remplacé par une poubelle, sinon elle n’aurait jamais eu le loisir de se découvrir un penchant pour l’affection animale. Le chaton lui lança un regard rempli de désespoir et elle s’avança, gracieusement, pour se baisser et saisir l’animal dans ses bras.
« C’est ennuyeux… » Commenta-t-elle, nullement désolée cependant. « Salem m’a été offert hier soir. »
La précision tenait de la rigueur. L’animal sembla hocher la tête à cette affirmation et lança un regard à Rémi avant d’aller copieusement frotter sa tête contre le menton de Joanne. Narquois. Narguant, sans doute, même s’il ne voyait pas là de potentiel concurrent à son charme félin. Cette femme – superbe – qui le tenait contre elle n’allait pas tarder à tomber dans ses pattes et à l’adorer plus que de raison ! Rien à voir avec l’espèce de grande sauterelle qui les fixait avec insistance, jalousie ? Il ronronna quand elle lui caressa les oreilles mais eu un couinement lorsqu’elle le replaça à l’intérieur de son sac d’où il était sorti. Il grogna et marmonna mais se contenta du baiser sur sa tête pour cesser toute discussion. Il n’y avait pas de doute, elle savait y faire pour le faire céder ! Il allait devoir apprendre vite à résister à ses avances.
« Il ne vous importunera pas. » Elle a un ton résolu et fermé, ne laissant pas de place à la discussion. « Peut-être que je vous dérange réellement. Vous devriez emmener votre amie à l’hôpital et… sortir ces poubelles de là, l’odeur est insupportable. »
Joignant le geste à la parole, Joanne se boucha le nez dans une grimace. Elle qui était si impatiente de se rendre à ce repas était en train de passablement se dire que c’était une mauvaise idée ; se mêler à la plèbe n’amenait jamais rien de bon et il n’y avait pas de raison que cette fois soit différente. Si Halloween avait été une surprise d’intérêt, peut-être était-ce uniquement du à ce sortilège qui les avait touchés l’un et l’autre ? Elle se mordit la lèvre, prodigieusement agacée que les choses ne se déroulent pas exactement comme elle les avait prévues. Pourquoi fallait-il que cette imbécile s’évanouisse aussi facilement ? Pourquoi fallait-il que cette idiote se permette de le touch… Elle s’arrêta, secoua la tête et chassa vivement ce genre de pensées. Colette était destinée à être avec Rémi, c’était normal que cela passe par le contact physique. Plus il y en avait, plus ils auraient de chance de se rapprocher.
Si elle n’avait pas une dignité aussi haute d’elle-même, Joanne se serait traitée d’imbécile.
« Merci de l’invitation, Rémi. »
Elle avait déjà récupéré son sac et venait d’ouvrir la porte lorsqu’un immense camion benne fit un bruit monstrueux à l’extérieur du restaurant. Juste devant eux, au bout du trottoir, la plupart des visages s’étaient tournés et observait l’appareil broyer ce qui devait être des ordures… Jusqu’à ce que des bruits électroniques en train de mourir ne résonnent et que des éclats de papiers colorés ne s’envolent sous le vent frais de Décembre. Joanne plissa le regard, se tournant pour observer les poubelles et à nouveau la foule en train de se masser vers l’un des éboueurs. Des questions d’abord. Des interrogations. Puis des cris et de l’indignation quand un paquet quasiment détruit fut extrait de la benne pour être agité par un vieux monsieur fort déplaisant à regarder.
La scène semblait surréaliste, tous ces gens en pyjamas et chaussons, manteaux sur les épaules, qui se massaient d’un seul homme pour réclamer justice de leurs cadeaux de noël. Qu’elle folie s’était encore emparée de Storybrooke ?
« Il me semble avoir retrouvé où sont passés vos cadeaux. »
Elle avait tourné la tête par-dessus son épaule pour s’adresser au cuisinier, s’écartant à peine pour lui permettre de jeter un coup d’œil dans la rue. Les poubelles du restaurant, situées sur la droite, étaient magnifiquement vides de toute trace d’ordures ou même de cadeau et il semblait en être de même pour tout le quartier. Quelqu’un semblait s’être amusé à remplacer les présents de noël par des sacs poubelles remplis de déchets aux pieds du sapin… Espérait-on qu’on leur rendrait un peu plus justice de cette manière ? Mystère.
« J’espère que celui que je vous avais prévu n’était pas avec. »
A son air désabusé et désolé, elle déduisit que si. Un soupir s’échappa de ses lèvres maquillées tandis qu’elle se pinçait l’arrête du nez. D’accord. Tout ceci était ridicule. Profondément ridicule. La sorcière était en train de perdre son temps avec cette histoire de repas de noël. L’idée l’avait séduite par sa spontanéité et son honnêteté mais elle n’était soudain plus très sûre de vouloir se joindre à tout cela. Joanne n’avait pas besoin d’être entourée de gens amicaux ou familiaux, elle n’en avait rien à faire de ces rencontres dégoulinantes de niaiseries et leur préférait de loin les galas. Là-bas au moins le champagne ne risquait pas de finir au dépotoir…
Elle se retourna pour informer Rémi de son départ et se retrouva nez à nez avec lui, presque collés à son torse un peu trop haut pour elle. Levant les yeux à la rencontre des siens, elle déglutit malgré elle et détourna le regard. Attendez, quoi ? Non ! Elle revint le foudroyer de ses yeux sombres. Joanne ne détournait jamais les yeux, ce n’était pas du tout dans ses habitudes !
« Vous devriez… Vraiment aller vérifier que Colette va bien. »
Fut tout ce qu’elle parvint à dire pour lui intimer de s’éloigner. Mais au fond, avait-elle vraiment envie qu’il recule à l’intérieur… sans elle ?
Rémi LePetit
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Miss Kennedy était vraiment très petite. Toute, toute, toute petite. Tout au plus, le sommet de son crâne devait arrivé à peu près à son épaule, et encore ! Un peu en dessous. Alors pourquoi, grand Dieu, est-ce qu’elle était aussi impressionnante ?! C’était fou ça, même du haut de ses deux mètres et des brouettes, Rémi était incapable de lui tenir tête. Aussi quand elle le fusilla du regard, finit-il par baisser les yeux, encore plus bas pour ne plus la regarder dans les yeux. Ce qui le fit immanquablement plonger son regard dans son décolleté, le rendant encore plus rouge qu’une pivoine soudain.
Relevant les yeux, il fit quelques pas en arrière, bafouillant des excuses avant de brusquement sursauté en entendant le carillon de la porte d’entrée se faire entendre. Avant même qu’il ne puisse faire le moindre geste une horde -pas un groupe, non, une horde- d’enfants tout vêtus de verts entra dans son restaurant, envahissant l’espace entre les tables pour converger jusqu’à eux.
-Noël est gâché ! s’exclama une petite fille, le visage tordu par une expression de tristesse et de déception.
-Noël est perdu ! renchérit un petit garçon roux, avant de se mettre à quatre patte comme pour vérifier si rien ne se trouvait sous la banquette.
-Mes cadeaux ! pleurnicha un garçonnet, en train de grignoter une sucette en chocolat en forme de sapin.
-Euh excusez-moi les enfants, mais vous ne pouvez p... commença Rémi, qui s’avança doucement vers l’enfant le plus proche… Qui lui décocha un coup sec de canne à sucre sur les doigts qu’il tendant vers lui.
Retenant à peine un cri de surprise -et de douleur, aussi- Rémi se mit à secouer ses doigts, fixant le petit garçon dans les yeux. L’enfant ne devait pas avoir plus de six ans, pourtant son regard furieux n’avait rien à envier à celui des adultes. Ses boucles noires et ses cils épais lui donnait un air de poupée, pourtant Rémi ne put s’empêcher de se dire que si il avait eue son âge, jamais il n’aurait oser lui parler. Fait ô combien inutile, mais l’esprit de Rémi n’était pas toujours optimal en cas de situation improbable.
-Toi ! lança-t-il, en pointant sa canne à sucre vers le visage de Rémi. Qu’est-ce que tu as fais de nos cadeaux ?!
-Quoi m… mais rien !
-Mens pas ! renchérit-il en le menaçant une fois de plus de sa canne à sucre.
Autour de lui, plusieurs enfants s’étaient rapprochés, l’air tout aussi énervé que le petit garçon, et le premier réflexe de Rémi fut de reculer… Pour protéger Miss Kennedy. Sérieusement… Comme si elle avait besoin d’être protégée ! Encore moins d’une bande d’enfant, tout aussi en colère qu’ils puissent être.
-Je ne mens pas ! Je n’ai pas touché à vos cadeaux les enf...
-C’est ta chérie ? demanda soudain une petite fille blonde, à sa droite, en désignant du menton Miss Kennedy. C’est elle qui a prit nos cadeaux ?
-Qu… non ! Mademoiselle Kennedy n’est pas… Pas ma chérie, et ce n’est pas elle non plus qui a...
-Alors c’est elle ? lança une voix, vers laquelle Rémi se tourna.
Penché au dessus de Colette, un petit garçon à la coupe courte soulevait les mèches de Colette, exposant son visage. Rémi se précipita aussitôt vers le garçon, le prenant par la taille pour le reposer par terre.
-Me touche pas ! hurla-t-il, avant de tout bonnement mordre la main de Rémi.
-Nom de Dieu mais ça va pas?!
-Qu’est-s’t’a dit?! éructa le chef, visiblement très peu content de voir que l’adulte parlait une langue qu’il ne comprenait pas du tout.
Les regards de tous les enfants présents convergèrent vers lui, et Rémi secoua sa main plusieurs fois avant de reprendre la parole.
-Les enfants, écoutez, je n’ai strictement rien à voir avec ce qui se passe pour les cadeaux, Miss Kennedy non plus et Colette non plus ! On m’a aussi voler mes cadeaux, regardez sous le sapin!
Les enfants se tournèrent vers le sapin, plusieurs se mettant à se pincer le nez à la simple vision des sacs poubelles entassés sous ce dernier.
-Je vous assure que je n’y suis pour rien.
-Et pourquoi on devrait te croire ? Hein ? J’ai regardé les épisodes de NCIS, je sais que les suspects mentent!
Malgré lui, Rémi ouvrit de grands yeux, fixant l’enfant avec une moue désabusée.
-Tu… N’es pas un peu jeune pour regarder ce genre de série télé?
-J’ai 8 ans j’te signale! s’exclama-t-il, en jetant sa canne à sucre sur le sol de colère, avant de tout bonnement renverser une chaise sur le sol.
-Eh eh eh oh ! On se calme!
-T’es pas mon père, t’as pas à me dire de me calmer! explosa-t-il, renversant une autre chaise… Avant de brusquement se mettre à couiner.
Miss Kennedy s’était approché sans le moindre bruit, sans que personne pas même Rémi ne s’en aperçoive, avant de très délicatement venir saisir le lobe du jeune garçon, qu’elle serra entre ses doigts fins. Le jeune garçon se mit aussitôt à couiner et à chouiner, exigeant qu’on le relâche et Miss Kennedy prit le temps de s’accroupir près de lui, attendant visiblement un mot magique supplémentaire. Malgré lui, Rémi déglutit. Décidément cette femme était terriblement impressionnante…
-Lâche le ! s’écria le petit mordeur, se précipitant en avant mais Rémi le rattrapa de justesse par les hanches, le soulevant du sol malgré les coups de pieds qu’il lui asséna. Repose moi le géant ! Repose moi tout de suite !!!
Avec une infinie précaution, Rémi mit le petit garçon sur son épaule, avant de lui asséner une très légère fessée. Très sincèrement, il doutait même qu’il ai ressentit la moindre chose mais le petit garçon se figea aussitôt… avant de se mettre à pleurer, en tapant du poing sur le dos de Rémi.
-ça suffit ! lança-t-il, d’une voix assez forte pour couvrir ses jérémiades, le coupant net.
Visiblement, personne ne s’était attendu à ce que Rémi hausse la voix. Pas même Miss Kennedy apparemment.
-Si tu veux que je te repose, tu arrêtes de hurler et tu me présentes des excuses pour m’avoir mordu, c’est clair?!
Etait-il sérieusement en train de donner des leçons d’éducation à un enfant qui n’était absolument pas le sien ?… C’était légal ça au moins ?
Joanne F. Kennedy
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| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Elle se pinça l’arrête du nez dans un soupir agacé. Dieu qu’elle ne supportait pas l’infantilisme et, par définition, les enfants eux-mêmes quand ils se prêtaient à tant d’incivilités et de caprices. Non pas qu’elle n’apprécie pas les petits humains dans leur genre, certains savaient se montrer extrêmement disciplinés et d’une irréprochabilité sans faille… Mais cette bande de petits malfrats hauts comme trois pommes venaient de lui taper sur le système à parler aussi fort et à lancer des accusations à tout va. Si elle n’avait rien contre les leader nés et les revendications, elle préférait cependant des manières plus subtiles – plus cruelles, sans doute – mais sûrement pas la façon dont tout ceci fut gérer. Son « père » lui avait toujours conseillé de continuer à repérer les caractères de ses adversaires, à soupeser avant d’attaquer, à savoir qui elle avait en face pour parvenir à le contrer… On pouvait alors avoir l’impression qu’elle restait en retrait tandis que son esprit tournait à vive allure ; et quand Joanne intervenait, c’est qu’elle était sûre de gagner.
Son pouce et son index se refermèrent sur l’oreille de ce petit chef un peu trop certain et ne tardèrent pas à avoir l’effet escompté : il se mit à couiner de douleur et cessa bien rapidement son jeu pour redevenir l’enfant qu’il était. Il n’y avait pas forcément besoin de beaucoup de paroles ou d’un jeu de joutes verbales inutiles – les enfants savaient bien souvent répondre à tout, à contrario des adultes qui n’avaient ni l’imagination ni l’immaturité nécessaire – il était donc inutile de vouloir se placer à leur niveau. Sebastian avait beau dire ce qu’il voulait (ou plutôt, ecrire) l’autorité ne s’acquérait pas uniquement en voulant comprendre de tels éclats de colère. Ils se dominaient. S’écrasaient. Se faisaient réduire à néant et seulement ensuite on pouvait reprendre une discussion calme.
Laissant Rémi faire preuve d’une certaine efficacité – ou d’une efficacité certaine, au choix – elle se contenta de regarder le petit malpoli et de lui indiquer la chaise du regard. Lui qui résista d’abord ne tarda pas à se baisser, l’oreille toujours pincée, pour remettre le meuble en place. Seulement alors Joanne consentit à lui rendre sa liberté et il se massa l’oreille en boudant et grommelant comme un grand bébé. Un haussement de sourcil plus tard et il secouait la tête, se décalant derrière une fille plus petite que lui en espérant que cela le protègerait sans doute. Bien.
« Rémi ? » Interpella la sorcière lorsqu’elle se redressa, époussetant faussement sa robe. « Je crains que nous ne soyons face à un impasse… Visiblement, tous les cadeaux de cette ville ont disparus. Il est évident que ce n’est pas vous qui les avez fait s’envoler, ni moi. »
« Pourtant on était sûrs que c’était vous ! » Indiqua un des enfants, baissant la voix quand Joanne se tourna dans sa direction. « On a fait les autres magasins de la rue, c’est pas eux non plus… »
La précision possédait toute son importance. Elle poussa un soupir en se tapotant le menton de l’index, laissant les enfants se dandiner d’un pied sur l’autre en agitant leurs candy canes sans plus trop savoir quoi en faire. Ils semblaient s’être soudain calmés, impressionnés par la voix forte que le cuisinier avait employé sans doute ; et lançaient des regards un peu partout comme s’ils cherchaient tout de même un endroit où seraient planqués leurs biens.
« Il convient de résoudre ce mystère. Mais, avant… » Elle désigna nonchalamment les poubelles à l’odeur nauséabonde, qui n’avaient pourtant pas l’air de réveiller Colette de son sommeil. « … Il faut sortir cela d’ici. Des volontaires ? »
Aucune main ne se leva. Elle esquissa un sourire.
« Rémi ? Pouvez-vous… ? »
Aussitôt ils bondirent sur leurs jambes et, avec un contrecœur évident, saisirent chacun un sac poubelle et les traînèrent à l’extérieur pour les déposer au bout du trottoir. Joanne avant gardé les bras croisés gracieusement le long de son corps, profitant de l’absence des enfants – et du silence de Salem, en train de dormir dans son sac à main – pour s’adresser à son vis-à-vis encore penaud d’avoir ainsi grondé un enfant.
« Montrez-moi. S’il vous plaît. »
Ce n’était pas une question. Rémi sembla résister mais fini par lui montrer l’endroit de sa morsure. Elle l’observa en silence avant de simplement poser sa paume dessus et de ne rien faire de plus. Pas directement. Devant son air étonné elle fronça les sourcils : que pensait-il qu’elle allait faire ? Le mordre ?! N’importe quoi voyons. Baissant les yeux vers la plaie visible elle murmura alors des paroles dans un chuchotement sourd, rauque, doublé d’une voix secondaire qui ne semblait pas directement lui appartenir… et une chaleur se diffusa sous sa paume. Joanne n’était pas une sorcière capable de guérir les blessures, mais elle connaissait quelque petits tours pour apaiser des douleurs. Lorsqu’elle retira ses doigts, la marque des dents était toujours visible mais Rémi avait cessé de grimacer.
Il l’observait plutôt, blanc comme un linge. Oh non.
« Ne vous évanouissez pas ! » Ordonna-t-elle, le pointant de l’index comme une accusation. « Je suis navrée de vous demander cela mais… Accepteriez-vous de servir un chocolat chaud à ces enfants avant qu’ils ne rentrent chez eux ? Cela devrait suffire à les calmer suffisamment pour qu’ils ne tentent pas de détruire d’autres restaurants. »
Elle attendit un peu, qu’il accepte ou qu’il lui montre au moins un signe quelconque.
« J’ai entendu parler de chocolat ? » S’exclama une voix aigue.
« Moi aussi ! Du chocolat ! »
« Où ça du chocolat ? Y’en a pas ! »
« Si la dame à dit qu’elle nous en servirait ! »
Ils se mirent bientôt à piailler comme des pies devant une telle perspective, si bien que Joanne du leur indiquer où s’asseoir pour qu’ils cessent de lui importuner les oreilles. Refermant la porte derrière elle sans un regard, elle n’en accorda pas un de plus à Colette qui venait de se réveiller dans un grognement caractéristique… Cette fille ne savait donc jamais se comporter avec un minimum d’élégances ?! Bras croisés, yeux levés, elle se dirigea vers Rémi et lui emboita le pas, saisissant sa main dans la sienne, pour se rendre vers les cuisines.
« Montrez moi, je vais vous aider ! »
Un sourire, le détourner de Colette qu’il ne semblait pas avoir vu, et elle le tira avec elle par les doubles portes pour se prêter au jeu de l’apprentie cuisinière ! La sorcière ne l’avouerait pas mais, depuis la première fois où elle était entrée dans ce lieu, elle avait toujours voulu y retourner. La bonne odeur qui y régnait quand elle y remit un pied en talons lui confirma ses souvenirs et elle ne fut que plus emballée à l’idée de préparer quelque chose, même rapidement, en compagnie de ce grand benêt attachant.
Attendez, attachant ? N’importe quoi.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
-Rémi, mais... Qu'est-ce que tu fabriques?! s’exclama Colette, qui se tenait encore la tête lorsqu’elle finit par tituber jusqu’à la cuisine.
-Euh… je sers?
La voix de Rémi était à la fois plate et hésitante, comme si lui même ne savait pas trop quoi au juste il était en train de faire. Quand Mademoiselle Kennedy avait offert aux enfants rebelles de se voir servir du chocolat chaud, Rémi n’avait pas broncher, n’y pensant pas même, s’interrogeant juste une seconde sur une potentielle pénurie de cacao en poudre, avant de se souvenir que les chocolats chauds prévus pour la venue de ses employés, probablement tout aussi occupés que lui à cet instant, devaient juste attendre d’être réchauffés. Il ne s’était pas exactement attendu à ce que Mademoiselle Kennedy, se prenant au jeux, ne se décide à coiffer chaque tasse d’une généreuse dose de crème fouettée maison, mais il devait bien avouer que cela eue le résultat escompté. Les enfants étaient redevenus plus sages encore que des images, chacun attendant patiemment l’un derrière l’autre qu’une tasse, de la taille de leur tête, ne lueur atterrisse miraculeusement dans les mains.
Ce qui, vu la tête que faisait Colette, devait être un spectacle… Improbable. Mais il était vrai que lorsqu’on connaissait la maniaquerie de Rémi concernant sa cuisine, il y avait de quoi trouver très surprenant ce petit défilé de lutin sur le carrelage étincelant du Ratatouille.
-ça va, tu te sens bien? s’enquit-il, tendant une tasse pleine à Mademoiselle Kennedy, qui eue une sorte de reniflement sec.
-Je… J’ai un peu mal au crâne. J’ai glissé, c’est ça ? hasarda-t-elle, tournant les yeux vers l’immense humain lui tenant lieu de meilleur ami, avant de jeter un regard beaucoup moins sympathique à la blonde, qui lui tournait ostensiblement le dos.
-Quel… Quelque chose comme ça.
Lui même n’en avait pas la moindre idée, et tant que Mademoiselle Kennedy serait dans les parages, il refusait de se poser la question. Déjà qu’il devait garder un œil sur le chat, qui ne prétendait pas aussi bien dormir qu’il le pensait, à l’abri de son sac. Mademoiselle Kennedy lui avait promit que Salem ne poserait pas le moindre coussinet dans sa cuisine -des enfants pouvaient encore passer, mais un chat… Ja-mais !- mais Rémi ne se sentait pas du tout à l’aise avec l’idée d’un spécimen félin entre les sacrosaints murs de son temple…
-Mais qu’est-ce qu’il se passe ?
-C’est les cadeaux M’dame, fit un petit garçon, à qui il manquait l’une des dents de devant. Ils ont tous disparus et nous, on croyait que c’était lui, parce qu’il est grand !
Rémi roula des yeux, remplissant malgré tout sa tasse à ce petit monstre, qui trépigna de joie au point de faire tinter les clochettes accrochées au bas de son pull.
-… Ils t’ont prit pour le Père Fouettard ? ricana Colette, suivit de près par Rémi qui se mit à glousser.
-Je n’ai quand même pas l’air si menaçant, si?
Elle eue un rire, tendant la main pour lui pincer la joue avec un rire. Rémi eue aussitôt un sourire imbécile, rentrant la tête dans ses épaules avant de brusquement, un son métallique résonna dans la cuisine. Mademoiselle Kennedy battit des paupières avec une innocence telle qu’elle ne pouvait qu’être responsable de ce vacarme. Rémi se mit aussitôt à pincer les lèvres, fixant tour à tour les deux jeunes femmes en face de lui, avant de brusquement tendre les mains vers le plafond.
-Tout le monde est servi ! Sauf vous deux ! Vous voulez quelque chose? fit-il, sa tête faisant tant d’aller retour entre les deux femmes qu’il commençait à en avoir le tournis.
Colette marmonna quelque chose, avant de sortir de la cuisine, prétextant devoir appeler Alfredo pour voir si il était en route ou si la folie s’était aussi emparé de leur appartement. Dès qu’il fut seul avec Mademoiselle Kennedy, Rémi se mit à se dandiner d’un pied sur l’autre, osant à peine relever les yeux vers elle.
-Vous… Vous voulez boire quelque chose ? J’ai fais à manger aussi, j’ai des gâteaux à la cannelle, au beurre, à la noisette, au chocolat, à...
Il s’interrompit de lui même, entendant soudain une clameur s’élever depuis la grande salle. Ce fût plus fort que lui, Rémi se précipita à l’extérieur de sa cuisine. Si l’un de ces garnements s’attaquait à sa salle, il promettait de… ! Il n’eut cependant pas le loisir de finir sa pensée car soudain, et avec la même expression que les enfants présents, Rémi vit apparaître sur les banquettes, sous les chaises, sur les tables et même sur le comptoir, de petits ou gros paquets, tous surmontés d’un ruban doré et de quelques décorations typique de Noël (étoiles, nœuds, étiquettes, la totale!). Les enfants se mirent aussitôt à piailler et, après quelques secondes, l’un des enfants réalisa que les étiquettes des paquets indiquait le destinataire du cadeau en question. Rapidement, ce fût une explosion de prénom, et la frénésie des chasses aux trésors.
Demeuré perplexe face à un tel acte de magie, Rémi ne put s’empêcher de tourner ses yeux écarquillés de stupeur vers Mademoiselle Kennedy, qui se contenta d’un simple haussement d’épaule à son égard, ses lèvres abordant un sourire mystérieux. Secouant la tête, après quelques secondes, Rémi ne put s’empêcher de sourire face à la joie immense qui se mit à régner dans sa salle, un peu fier bien que pour rien au monde responsable.
Puis il entendit son prénom, appeler par une petite fille brune. Aussitôt, son sourcil s’arqua. Le second suivit trèèèès rapidement quand il vit la taille du paquet doré qui portait fièrement son nom. S’approchant, il manqua de peu d’effrayée la petite fille, qui croyait avoir affaire à l’un de ses petits camarades et qui s’écarta très vivement, les yeux grands ouverts cependant. A dire vrai, elle devait être aussi curieuse que Rémi de savoir ce qui pouvait bien se cacher derrière ce papier cadeau.
Rapidement, il défit le ruban, avant déchirer le papier fin et cartonné…. Et son visage perdit rapidement toute expression.
C’était quoi ce... Buste?
Joanne F. Kennedy
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Alors ça, pour une surprise c’était… Une surprise. Le papier cadeau dévoila tranquillement un buste de marbre blanc et imposan,t à l’effigie d’un homme plutôt séduisant. Joanne plissa le regard, accordant quelques instants à cette découverte pour monter à son esprit et s’insinuer dans ses souvenirs pour peu à peu remettre un nom sur le visage goguenard qui leur faisait face : Apollon. Si Storybrooke avait bien une singularité, c’était celle d’accueillir en son sein des divinités mythologiques comme on en voyait nul part ailleurs ; il fallait croire que cette bourgade du Maine recelait plus d’intérêt aux yeux de l’univers que d’autres grandes villes comme New-York ou Paris… Il faudrait sérieusement que les scénaristes de télévision revoient leurs priorités lors des invasions extraterrestres : ce n’était pas à Manhattan qu’il fallait frapper, mais visiblement dans le coin le plus paumé du reste des Etats-Unis.
Esquissant un sourire en coin, la sorcière accorda cependant qu’Apollon était plutôt beau garçon. Cela manquait juste de bon goût que d’offrir un tel objet à une personne qui ne semblait pas du tout le connaître – Rémi n’était pas de ceux à s’intéresser aux hautes strates politiques de son environnement. Tant qu’il pouvait cuisiner sereinement, tout semblait parfaitement lui convenir. Elle but une gorgée du chocolat délicieux qu’il lui avait servi, fermant les yeux dans un soupir de plaisir avant de les rouvrir dans une grande inspiration revigorante. Cet homme avait décidément un talent fou pour la cuisine, mais elle décida de ne pas lui en faire le compliment puisque quelqu’un d’autre (la pimbêche) s’était permise de le faire avant elle. Pour une fois qu’elle accordait une attention positive à son ami, Joanne n’allait pas interférer dans les maigres tentatives de Rémi pour séduire Colette. Au contraire, elle décida de l’ignorer et de rire quand les enfants tentèrent de faire des hypothèses quand à la personne sur le buste.
César arriva en bonne position, suivi par un certain Monsieur Tumnus et l’un d’eux cita Mr Darcy, ce qui étonna grandement l’ex-lectrice de Jane Austen… Mais il précisa qu’il s’agissait d’un chat de son quartier et son estime s’amenuisa aussi vivement qu’elle était venue. Assise sur l’une des tables, les jambes soigneusement serrées sur le côté, elle écoutait d’un oreille faussement distraite en caressant des doigts la tête du chat qui dépassait de son sac. Celui-ci se mit à ronronner sous son geste, d’autant plus lorsque Rémi passa à proximité et il lui sembla même qu’il entrouvrait un œil pour s’assurer que le cuisinier ne restait pas trop près de sa maîtresse. Le brouhaha ambiant ne semblait pas particulièrement l’atteindre, comme si une bulle de protection l’entourait continuellement… C’était un peu le cas, au fond, dans cet univers entre-deux qui lui révélait une dimension psychique aussi singulière qu’esseulée. Joanne avait toujours été seule. Délibérément seule entre deux mondes. Alors se couper des voix pour éviter de sombrer dans la folie était devenue une seconde nature, même après sa rencontre avec Morland, même après son ascension et même après que plus aucun détracteur ne puisse lui faire quoi que ce soit. Elle demeurait inatteignable. Inégalable. C’était une question de vie ou de mort.
« Madame ! Madame ! »
La voix tira la sorcière de ses réflexions tranquilles, ordonnées, et elle papillonna faussement du regard pour se rendre compte que le cuisinier penaud se trouvait en face d’elle, à lui proposer quelques sablés et chocolats sans oser visiblement la déranger. Elle haussa un sourcil, en prit un qu’elle croqua délicatement – et éhontément – sous sa dent et tourna la tête vers les exclamations d’enfants qui résonnaient à leur gauche : regroupés comme des insectes autour d’une lumière, les enfants s’agitaient et s’extasiaient bruyamment. L’un d’eux vint attraper le poignet de Joanne.
« Madame, venez voir, votre cadeau est là ! »
Un cadeau ? Pour elle ? S’il s’agissait du reste du corps qui allait avec le buste, ça risquait fort d’être drôle à voir… Ou malaisant, au choix. A son approche, les bambins s’écartèrent pour révéler un magnifique poney de couleur crème aux longs crins blancs et soyeux. Ses oreilles étaient ornés d’un nœud rouge et un petit mot où se calligraphiait son nom y était accroché. L’animal devait lui arriver à la taille et il renâcla plusieurs fois en agitant la tête, faisant tinter son licol vert bois muni de clochettes, comme pour saluer son approche. La sorcière resta interdite en découvrant pareil animal, sentant rapidement une présence sur son épaule et un feulement caractéristique.
« Qu’est-ce que cette… chose ? » Persiffla Salem, les pupilles rétrécies et la queue fouettant l’air.
Une petite fille leva la tête vers lui, comme intriguée par le chuchotement, mais elle reporta rapidement son attention sur le poney pour caresser sa crinière aussi longue que douce. Joanne esquissa un petit sourire en coin, caressant la tête du chaton – qui ronronna immédiatement – pour le rassurer. Se tournant vers Rémi, comme pour lui demander silencieusement s’il était l’auteur d’une telle idée, elle se rappela qu’elle ne risquait pas d’avoir pensé à la statue donc déduisit qu’un parfait inconnu un peu trop stupide avait décidé de combler les cadeaux manquants. Bonne idée. Mauvaise perspective.
« Un poney. » Constata-t-elle à vois haute. « Ce cher et mystérieux Père Noël à au moins douze ans de retard sur la commande. »
Sarcastique, croisant les bras sur sa poitrine.
« Douze ans ? Comme mon grand-frère ! » « Vous avez plus de seize ans madame ? » « Plus de dix-huit ?! » « Mais chuteuh, ça se demande pas à une dame ! » « C’est parce que je connais que mes parents qui sont plus vieux ! » « Les miens aussi ! » « Moi aussi je veux un poney, papa noël… ! »
Le couinard s’attira des regards de côté.
« Pfff, il croit encore au père noël ! » « Bah evidemment, c’est lui qui amène les cadeaux ! » « Mais n’importe quoi ! » « Ouais, n’importe quoi… » « Et c’est qui alors, si c’est pas lui ?! » « Le père noël il existe, même que je l’ai déjà vu ! »
Joanne passa une main sur le toupet du cheval, qui poussa un petit hennissement sympathique en piaffant. Elle allait devoir envoyer un message à Adèle, ainsi qu’à Carlisle, pour savoir où le mettre… Les gens s’étaient-ils passés le mot pour lui offrir des animaux de compagnie cette année ? Craignaient-ils à ce point qu’elle manque d’affection ? C’était presque insultant rien que d’y penser. Elle allait devoir remédier à cette situation et leur rappeler qui elle était : une sorcière, sûrement pas un être fragile en manque d’amour.
Ricanant intérieurement en constatant que Colette avait reçu une spatule en bois comme cadeau avec un matériel à dinette, elle laissa Salem glisser de son bras – marmonnant sans doute des insultes envers le pauvre poney – pour retourner se pelotonner dans son sac. Il fallait qu’elle s’éloigne des enfants, aussi quand l’un d’eux lui demanda s’il pouvait emmener le poney de l’autre côté du restaurant pour le brosser, elle accepta volontiers.
« Soyez sympathique avec lui, où vous le payerez très cher. » Menaça-t-elle en souriant.
« Cher comment ? »
« De votre vie. »
Ils déguerpirent sans demander leur reste et elle pu enfin souffler quelque peu. Avisant que Colette disparaissait dans la cuisine, mais que Rémi restait penaud dans la salle principale (il hésitait visiblement à resservir des chocolats chauds ou non aux enfants qui avaient terminés) ; elle lui désigna la double porte du menton et y ajouta un regard insistant. Il ne sembla pas comprendre et elle recommença, avant de lever les yeux au ciel.
« Elle est seule dans la cuisine, profitez-en. »
Pour la draguer, se faire bien voir, ce qu’il voulait tant qu’elle rrêtait de geindre et de faire comme si elle était la personne la plus importante de ce restaurant. Un établissement comme celui-ci se valait pour son chef, sûrement pas pour sa sous-chef rouspéteuse et irrespectueuse… Elle ne méritait vraiment pas l’attention dont faisait preuve Rémi envers elle. C’était peut-être cela, au fond, qui agaçait Joanne plus que de raison : cette ingratitude de la part de la française. Ce côté je-m’en-foutiste qui ne respectait ni les mœurs ni les politesses et qui en plus se permettait de se plaindre… Si elle n’avait pas été l’objectif du petit chef haut perché, la sorcière aurait fait plus que la balayer de la pièce : elle l’aurait expédiée six pieds sous terre.
Quand il marqua une hésitation, elle la balaya d’un geste nonchalant de la main.
« Allez-y. »
Elle, elle avait des coups de fil à passer. Et une patience à affiner pour ne pas éclater la tête de cette petite peste cuisinière.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Quand Mademoiselle Kennedy lui fit signe, Rémi du bien avouer qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle sous-entendait par ce geste. Lui était à des années lumières de songer à rejoindre Colette, hésitant encore entre aller refaire une fournée de gâteaux ou une de chocolat chaud, celui avec la cannelle et le piment, qui, bizarrement avait rencontrer un sacré succès, alors lorsqu’elle insista, Rémi manqua de peu de rougir. Pire, il alla jusqu’à fixer ses pieds comme un adolescent prit en faute. Mademoiselle Kennedy leva presque les yeux au ciel, ce qui mit Rémi encore plus mal à l’aise, se demandant si il était aussi lisible que ce qu’elle semblait sous-entendre.
C’était quand même fou, cette façon qu’elle avait de lire en lui comme dans un livre ouvert. Quoi que. Parfois Emile arrivait aussi très bien à le faire… Mais avec moins de tact. Mademoiselle Kennedy eue un énième geste, presque une pichenette de la main -et Rémi cru presque la sentir à l’arrière de son crâne, et Rémi se sentit presque pousser vers la cuisine, son pichet en inox vide à la main. Pas qu’il n’avait pas envie d’y aller, non, mais… Peut-être que si. En vérité il n’avait aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir lui dire.
Appuyée contre l’un des plans de travail, un petit sourire aux lèvres, elle eue cependant un regard sévère pour l’aventurier qui venait pousser la porte de la cuisine, avant de se radoucir à la vue du cuisinier géant.
-C’est moi, lança platement Rémi, soulevant son pichet comme pour justifier de sa présence dans ce lieu.
-Je constate, sourit-elle, en croisant les bras sur sa poitrine, penchant légèrement la tête sur le côté.
Rémi eue aussitôt un petit sourire, allant passer son récipient sous l’eau rapidement. Il aurait pu prétendre faire la vaisselle, dans le plus grand des silences, juste pour passer quelques minutes auprès d’elle. Mais la jeune femme pencha la tête en arrière dans un léger soupir, avant de la tourner vers lui.
-Quelle histoire encore, soupira-t-elle, un demi-sourire sur le visage. Je commence à croire que rien ne peut se passer normalement à Storybrooke.
Colette faisait partie des habitants de Storybrooke à ne pas dénier la magie, mais à ne pas vouloir y songer. C’était un peu… difficile à concevoir pour son esprit très pragmatique, bien qu’elle sache parfaitement que l’homme qui vient s’appuyer lui aussi contre le plan de travail, en la dépassant d’une tête et de demie environ, avait un jour été un rat. C’était juste… Plus simple de ne pas trop s’y attarder.
-Peut-être, approuva-t-il, avant de tendre la main vers sa tempe, sans oser la toucher cependant. ça va ta tête?
-Hum ? Oh ! fit-elle, en posant sa propre main sur sa tempe. Oui ça va. Je… sais toujours pas ce qui s’est passé mais ça va, j’ai juste fait…. Une sorte de vol planné.
-T’es sûre ? Je veux dire, on sait jamais, si t’as une commotion, ça peut être suer dangereux, faut pas que tu prennes la voiture. T’es venue en voiture ? On peut appeler Alfredo pour qu’il t’emmène à l’hôpital pour pas prendre de risque, j’espère qu’il y aura pas de monde aux urgences, c’est toujours blindé, en plus en période de fêtes, doit y avoir plein d’accident genre chute de décoration et doigt entaillé parce qu’on a eue envie de tailler des légumes en fleur et qu’on a pas penser à...
-Rémi, l’interrompit Colette, un sourire attendrie aux lèvres, ce qui fit relever la tête à Rémi qui s’était complètement perdu dans ses réflexions.
Rémi avait cette spécialité de toujours se lancer dans de fabuleusement longues tirades parlant du pire qui puisse arriver, sans regarder ses interlocuteurs. Quand on le rappelait à la réalité, il avait très souvent l’air de ne même pas savoir de quoi il parlait et son visage prenait la moue d’un enfant perdu dans un grand magasin. Colette le savait. Colette adorait cette expression candide sur le visage de cet homme immense. Doucement, elle se mit à sourire, dévoilant une à une ses dents, avant de secouer doucement la tête.
-Je t’assure que je vais bien.
Rémi du vraiment se retenir de lui demander si elle en était bien sûr, mais ce type de sourire avait tendance à la rendre soudain beaucoup moins angoissé.
-Tant mieux, sourit-il à son tour baissant une première fois les yeux, avant de les relever, et de les rebaisser, ses bras se croisant de plus en plus contre son poitrail.
Ils eurent tout les deux un petit rire, presque nerveux, avant que Rémi ne parvienne à relever une fois de plus la tête vers elle… et ne se mette à loucher. Car entre leurs deux visages apparut une branche de guis, qui sembla littéralement tomber du plafond. Aussitôt inquiet pour l’intégrité de sa cuisine, Rémi releva la tête, examinant le plafond d’où il se mit à pousser quelques autres branches, notamment au dessus des portes et son coeur de professionnel se serra douloureusement. Cela allait lui coûter cher en frais de réhabilitations de sa cuisine… Mais au mois cela eue le mérite de faire rire Colette.
-Eh bien, je ne sais pas qui cherche à se rattraper, mais il n’y va pas avec le dos de la cuillère !
Comme Rémi, elle s’était légèrement redressée, fixant le plafond, avant de réaliser que le cuisinier la fixait à nouveau.
-Quoi ? demanda-t-elle, goguenard. Pourquoi tu me fixes comme ça ?
-Pour… Pour rien. T’as juste… Un peu de chocolat là, gloussa-t-il doucement, en désignant son visage.
Elle passa aussitôt sa main sur ses joues, puis sa bouche, et son nez, et en désespoir de cause, ce fût à Rémi de venir effacer du bout des doigts la délicate tache de chocolat chaud qui s’était perdu au dessus de la commissure de ses lèvres. La toucher lui fit une impression diffuse, étrange, à laquelle il n’attacha pas d’importance et il ramena très vite sa main contre lui, la plongeant dans son tablier.
-Bon… Je.. Vais vérifier si personne n’a encore besoin de… Chocolat ou de biscuits, finit-il par soupire, se détournant pour se rendre vers la porte.
-Rémi ? fit cependant la voix de Colette, à l’instant où il ouvrait la porte.
-Oui?
Avec un petit sourire mutin, elle désigna la branche de gui au-dessus de la porte, venant poser sa main sur son épaule, avant de se hisser sur la pointe des pieds. Ses lèvres effleurèrent sa joue, dans un baiser léger, avant qu’elle ne s’écarte.
-C’est vraiment top ce que tu as fais pour… Les enfants, mais je sais qu’à la base, c’était pour nous. Tu es quelqu’un d’extraordinaire, tu le sais ça ?
-Bah c’est… C’était pas grand chose, bafouilla-t-il, sentant ses joues rougir face à de tels compliments.
Elle eue un sourire, s’appuyant contre le chambranle quand Rémi s’aventura dans la salle, tout sourire, l’air le plus guillerets du monde… Avant de perdre toutes expressions quand il croisa le regard de Miss Kennedy, assise dans la banquette.
Et vu son regard sévère, elle avait clairement quelque chose à lui dire….
-…. Vous désirez du café peut-être? C’est probablement… Une boisson un peu plus digne… de vous ? tenta-t-il, en s’approchant presque au ralenti de la jeune femme.
Mais qu’est-ce qu’il avait fait, encore ?!
Joanne F. Kennedy
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lαdy Gαgα.
WHAT A WICKED
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I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Bien, maintenant qu’il s’était enfin décidé à passer à la vitesse supérieure avec Colette, Joanne avait tout loisir de s’occuper de ses propres affaires. Redevenant la femme d’affaire qu’elle était, elle profita de la distraction des enfants pour passer quelques coups de fils comme si de rien était. Elle aurait très bien pu rentrer chez elle après ces évènements pourtant elle décida de rester encore un peu, au cas où Rémi reviendrait en pleurant peut-être ? Il était tellement benêt que même son amie ne lui tournerait pas le dos ou ne le maltraiterait pas. Au moins avec la sensation d’une concurrence, Colette allait enfin se sortir la cuillère qu’elle planquait dans son derrière et ouvrir un peu plus les yeux ? Il n’y avait qu’à espérer, si on pouvait accorder le moindre espoir à une créature aussi insipide et stupide.
Pianotant de ses ongles parfaitement manucurés sur le plan du bar, elle baissa légèrement le volume des mélodies de noël qui passaient à la radio et tourna l’appareil vers les enfants. Eux au moins semblaient s’amuser ; tant mieux, ils ne viendraient pas coller leurs sales pattes sur ses vêtements ni l’enquiquiner à lui poser des questions. Elle n’était pas leur mère noël ! Et au fond elle n’appréciait pas franchement les personnes de moins de vingt ans, bien trop bruyants et si peu d’interactions logiques dans leur petite caboche… Quoique, la trentaine semblait nécessaire. Antropy était une étrange exception dans ses contacts et, bien qu’elle soit encore curieuse de sa relation auprès de Carlisle, elle devait reconnaître qu’il savait au moins tenir une conversation. Quand on ne se laissait pas happer par son côté dissipé.
Rémi ne revint qu’après une bonne vingtaine de minutes, rouge comme une pivoine. Si Joanne aurait pu s’en réjouir elle l’aurait fait ; mais ce n’était pas son genre de s’extasier malgré les circonstances. A son air jovial elle su qu’il avait marqué des points et se sentit fière de son poulain. Pourtant quand il la vit il redevint penaud et continua avec ses excuses stupides qui lui firent lever les yeux au ciel. Ne pouvait-il pas se ressaisir un minimum ? Il était chef cuisinier et en plus il mesurait deux mètres ! Absolument rien de tout ça ne justifiait son air hagard ou son recroquevillement qui avait le don de lui taper sur les nerfs. Elle l’avait pourtant coatché plusieurs fois ! Rien n’y faisait, Lepetit restait d’une soumission autrement marquée sur sa figure que dans sa gesture. Navrant. Désespérant.
Joanne se leva pour s’approcher de lui d’un pas rapide, le fusillant du regard avant de passer sa main dans son dos et de taper de la paume sur ses reins. Sous la surprise il se redressa mais pas suffisamment. Dommage. Elle recommença et lui appuya sur l’épaule pour qu’il les aligne correctement. Avait-on idée d’être ainsi courbé alors que le travail en cuisine nécessitait ces mêmes muscles ? S’il continuait, il allait finir par cuisiner en fauteuil roulant !
« Tenez-vous droit. » Ordonna-t-elle, balayant littéralement ses questions ou ses arguments. Elle n’aimait les gens serviables que lorsqu’ils répondaient effectivement à ses attentes. « Je vais finir par vous attacher à une chaise jusqu’à ce que vous soyez incapable de vous ployer en avant. Soyez un homme et soyez en digne. Votre sympathie ne vous aidera pas à continuer votre art culinaire quand vous souffrirez de lumbago ! »
Ne pouvait-il pas comprendre ? S’ajuster au moins ? Imbécile. Elle le gratifia d’une petite tape à l’arrière du crâne – ce qui l’obligea à se redresser sur ses talons – et ne manqua pas Colette qui venait de passer les doubles portes de la cuisine. Celle-ci fronça les sourcils en avisant du geste de Rémi, qui se passa une main dans les cheveux pour masser sa douleur, et s’apprêtait à ouvrir la bouche pour dire une nouvelle ânerie… Joanne détourna son attention d’elle pour se concentrer sur le grand dadais.
« Avez-vous eu ce que vous vouliez ? » Demanda-t-elle fermement, attendant visiblement une réponse qu’il ne lui donna pas. Bafouillages inutiles. « Avez-vous réussi à séduire Colette ou bien dois-je encore vous pousser en avant ? »
Sa bouche disait qu’il ne savait pas, mais sa tête se hochait quand sa main disait non. La contradiction incarnée en un seul homme. Si la sorcière avait pu se passer une paume sur le visage d’exaspération elle l’aurait fait… Mais comme elle n’était pas du genre à perdre la face – ou perdre tout court – elle préféra prendre les choses en main. Puisque la méthode douce ne semblait pas fonctionner sur la française, ni la méthode brusque en lui explosant littéralement la tête contre un mur, elle allait changer de tactique. Esquissant un sourire comme si ce qu’il venait de lui dire lui plaisait, elle releva la main pour la poser dans la nuque du cuisinier. Il eut un regard interloqué mais elle ne se départi pas de son air sûre d’elle.
« Je vois. Passons à l’étape suivante. »
Elle l’attira à elle dans une poigne qu’il ne lui aurait sans doute pas cru capable et, sans honte aucune, posa ses lèvres contre les siennes pour lui ravir un baiser. Il n’y avait pas la violence passionnée de la première fois, dans le cagibi ; c’était plutôt quelque chose de doux, de presque tendre si on pouvait lui accorder cette sensation, mais d’intéressé. Elle fit surprise intérieurement qu’il lui réponde mais le laissa faire – après tout, le but était que Colette pense qu’il était vrai. Sincère. Rien de telle pour intéresser une femme que d’attiser sa convoitise en lui retirant ce qu’elle pensait acquis. Il fallait être aveugle pour ne pas voir l’attention qu’elle lui portait depuis quelques temps, un petit coup de pouce allait l’aider à se décider.
Puis franchement, qui choisirait Alfredo quand on connaissait Rémi ?
Elle reprit contenance et adressa d’abord un sourire satisfait envers la française qui en avait lâché son sac sur le sol. Puis un autre sourire, plus doux, à l’attention du grand dadais qui l’observait, bouche entrouverte. Lui pinçant gentiment la joue, elle prit un air ravi et poussa un soupir amusé.
« Le gui. Il n’y a que ça de vrai. Faites-moi confiance, elle sera bientôt tout à vous. »
Et sans attendre d’avantage, elle le contourna pour aller récupérer son sac et le chat qu’il contenait, sans une attention pour la sous-chef encore hébété. Il lui sembla déceler un brin de colère et une grimace de jalousie répugnante quand elle referma son manteau, mais Joanne n’en tint cure. C’était exactement ce qu’elle voulait. Ce qu’elle cherchait. Colette était un esprit si facile à manipuler.
Claquant des doigts, le poney s’ébroua pour la rejoindre et franchit même la porte du restaurant comme si de rien était. Joanne ramena ses mains devant elle et eut la surprise de se faire saluer par tous les enfants qui semblaient bien tristes de la voir déjà partir. Elle avait suffisamment abusé de sa présence ici et d’autres affaires la recquéraient ailleurs ; c’était une femme occupée. Dire qu’elle avait été quelque peu déçue était un euphémisme, mais Joanne devait reconnaître qu’elle s’était plutôt bien amusée avec toute cette histoire de disparition et réapparition de cadeaux. Pourvu que Carlisle accepte de mettre le poney dans ses écuries le temps qu’elle trouve un moyen de le déplacer en europe… Au pire, ce serait un cadeau pour Tasha. Fière de cette idée, elle balaya son problème et adressa un signe de la main innocent à Rémi.
« Bon courage avec le buste en marbre. Je ne le dis pas souvent mais… Passez un bon noël. »
Elle lui adressa un clin d’œil et tourna les talons à l’instant où son téléphone sonnait. Décrochant, elle poussa un long soupir en grimpant à l’arrière de la voiture qui était venue la chercher. Sérieusement, les frères Winchester ne pouvaient pas se tenir tranquille quand elle avait le dos tourné ?! Pestant intérieurement face à leur capacité à se créer des ennuis, elle raccrocha sommairement et inspira profondément. L’odeur du cuir. Le roulis de la voiture.
Et le goût des lèvres de Rémi encore sur les siennes. Foutu cuistot.