« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
My heart is like a stallion they love it more when it's broken
Je n’aimais pas la St Valentin, c’était un fait avéré. Et il valait mieux éviter de m’en parler si l’on ne voulait pas se récolter un regard noir, ou bien d’entendre mon avis très tranché sur cette fête. Mais si je ne l’aimais d’ordinaire pas. Les récents évènements, me faisaient encore moins pencher en sa faveur. Nous étions tout juste rentré d’une nouvelle expédition divine riche en émotions et surtout en révélations. Et chacun de nous, avait besoin de prendre du recul vis-à-vis de tout cela. Pour ma part, alors que je n’aspirais qu’à une seule chose : dormir, le sommeil semblait encore me fuir. Et, je ne pouvais pas accuser la pleine lune, nous n’y étions pas encore. Que ce soit par rapport au calendrier ou bien à l’horaire. De plus, je savais pertinemment pourquoi le sommeil me fuyait. Mon esprit, était encore trop focalisé sur ce que nous avions vu dans le bois des oubliés. Et généralement, le mieux pour ce genre de choses était encore d’en discuter avec d’autres personnes. Il est vrai que j’aurais pu en parler à Apollon, mais il me semble qu’il avait d’autres projets pour cette journée. De plus, je n’avais pas envie d’en discuter avec lui. J’aurais pu, également aller trouver Anatole et en parler avec lui. Après tout, il aurait probablement été le plus à même de m’apporter des éclaircissements. Néanmoins, là aussi je n’avais pas envie d’aller le trouver et de lui en parler. En dernier lieu, j’aurais également pu en discuter avec Athéna. Mais a nouveau, le même scenario. En réalité, je me rendais compte que je n’avais pas envie de parler avec une personne pouvant me répondre. J’avais simplement besoin de vider mon sac, de me « confier » à quelqu’un qui ne pourrait pas me répondre. Je n’avais pas envie d’être rassuré, que l’on me dise que tout allait bien. Je n’étais pas une enfant. J’étais une adulte, qui allait irrémédiablement avoir du mal à faire confiance aux gens mais là n’était pas le sujet.
Puisque j'avais simplement besoin, de dire ce que j'avais sur le coeur, sans avoir besoin d'un véritable interlocuteur le cimetière me semblait encore la meilleur option. D'ordinaire, je me serais probablement téléporté jusqu'au caveau que nous possédions avec Apollon dans un autre état. Mais, je n'étais pas encore prête à y retourner. En revanche, il y avait un moment que je n'étais pas allé fleurir la tombe d'Hippolyte, ici à Storybrooke. Et justement, peut-être était-il temps de réparer cette erreur. En tout cas, cela serait probablement bien plus productif que de continuer à fixer pour la énième fois la page de mon livre. Je n'avais pas la concentration nécessaire pour cela. J'étais bien trop distraite pour cela.
Reposant l'ouvrage, sur ma table de chevet, je me décidais à me lever afin d'essayer d'être un minimum présentable. Me dirigeant vers ma coiffeuse, je grimaçais à mon reflet dans le miroir. J'avais eu des jours meilleurs. Mes traits étaient tirés et la fatigue se lisait clairement dans mon regard. Néanmoins, un trait d'eye liner au dessus de mes yeux suffirait à « cacher la misère ». Je n'avais été très maquillage de toute façon. Le trait noir appliqué, je rassemblais simplement mes boucles blondes en une tresse, et enfilait rapidement une paire de botte à talon, ainsi qu'une veste en cuire et complétait ma tenue par mon éternel sac bandoulière cuire. Après quoi, je me téléportais directement en ville. Il n'y aurait probablement, pas grand monde à cette heure matinale. Aussi, avais-je un peu de répit devant moi. Et de toute façon, le monde ne se bousculait pas là où je souhaitais me rendre.
Avisant une échoppe de fleur ouverte, je me décidais à y entrer. Si je me rendais au cimetière, autant faire les choses bien et apporter de quoi fleurir la tombe d'Hippolyte. Il s'agissait là, de la moindre des choses. Mon attention se porta d'ailleurs sur un bouquet mit un peu plus en évidence que les autres
« Est-ce que je peux vous aider ? » Me demanda une fleuriste à l’air excessivement enjoué
Je haussais un sourcil, me demandant bien la raison pour laquelle elle paraissait aussi enjoué, mais décidait finalement de ne pas chercher plus loin. Après tout peut-être était-elle passionné par son métier. Ce n'était pas une mauvaise chose loin de là, les gens passionnés s’investissaient souvent bien plus que ceux dont ce n'était pas réellement une vocation.
- Effectivement, je souhaiterais acheter ce bouquet dis-je en désignant ledit bouquet d'un signe de tête
« Vous ne pouviez pas mieux choisir ! » S’exclama immédiatement la fleuriste « Il s’agit d’une de nos offres faites spécialement pour la St Valentin. Je trouve ça tellement romantique, que ce soit vous qui offriez des fleurs à votre petit ami. A moins que ce ne soit une petite amie » reprit-elle avec un clin d’œil entendue
Évidemment, où que j'aille et particulièrement dans un endroit pareil, je ne pouvais pas échapper à cette fête complètement stupide. Me pinçant l'arrête du nez, je pris une profonde inspiration, avant de me décider à être un peu plus explicite quant à ma venue ici au près de la vendeuse :
- Je n'ai personne, je suis célibataire. Et je ne fête pas la St Valentin, c'est une fête que je trouve complètement stupide et mercantile. J'imagine que vous n'en connaissez même pas la véritable origine
La pauvre fleuriste semblait complètement mortifiée, il fallait dire que je n’avais rien fait pour aider. Mon ton était des plus cassants, et je ne cherchais pas à cacher l’agacement qui s’était installé sur mon visage. Sans plus un mot, j’avais embarqué les fleurs, jusqu’au comptoir où sa collègue se chargea de donner une allure plus présentable à tout cela, payait et sortie sans un mot de plus et déambulait au hasard dans les rues de la ville, jusqu’à arriver devant une boutique sobrement intitulée « Amelia’s » à en juger par la vitrine, il s’agissait d’une pâtisserie. D’ordinaire, je serais allé chez Robyn. Mais, je n’avais pas vraiment envie de voir un visage familier aujourd’hui. Quand nous aurions tous prit du recul, je tiendrais ma promesse concernant l’entraînement. De toute façon pour le moment les leçons étaient interrompues pour Vaiana également.
Poussant la porte, faisant ainsi teinter la clochette annonçant un client je jetais un coup d’œil à la décoration, avant de le diriger devant le présentoir afin de réfléchir à mon choix. Je comptais, rapporter un assortiment de pâtisserie à la colocation. Si Apollon n’était pas là, nous pourrions toujours les déguster toutes les deux avec Athéna autour d’une tasse de thé.
« BONJOUUUR ! » s’exclama une voix enjouée me faisant relever la tête « Oh mais je vous reconnais, vous ! On est mortes ensemble y a deux trois ans ! Alors, quel bon vent vous amène ? »
Il me fallut quelques secondes le temps de faire les connexions avant de me rappeler : effectivement. Nous avions vécu une aventure commune dans le monde de Jezabel. C’était amusant, le monde était petit quand l’on y repensait
- Oui je me souviens dis-je vous aviez même proposé de manger des crêpes une fois de retour en ville. Disons, que je m’étais dit qu’il serait une bonne idée de rapporter des pâtisseries à mon frère et ma sœur
« Et vous êtes venue chez moi, c'est trop gentil ! Alooors, qu'est-ce qu'ils aiment ? Ou n'aiment pas, d'ailleurs. Histoire qu'on sache sur quoi partir. A moins que ce soit pour une occasion spéciale ? »
Cela méritait réflexion, je savais que mon frère n’était pas du genre difficile. Il mangeait tout ce qui lui passait sous la main sans trop rechigner. Athéna, avait peut-être des goûts différents. Le fait est que nous n’avions jamais réellement parlé de cela. Comme nous ne ressentions pas le besoin de manger, ce n’était pas tout a fait des questions qui nous venaient naturellement à l’esprit
- Eh bien…Apollon aime tout. Il est du genre à tout prendre du moment qu’il peu se goinfrer. Je dirais qu’Athéna est peut-être un peu plus subtile que lui, elle aime les choses classiques.
En même temps, il n’était pas bien difficile d’être plus subtile qu’Apollon. Cette constatation me fit secouer la tête un tantinet amusée. Je l’aimais tel qu’il était. Même s’il avait indéniablement de gros défauts c’était ce qui faisait de lui ce qu’il était justement. Amelia, fit signe de réfléchir un moment,
« Je sais. Bougez pas, je m'occupe de tout. »
Elle partit quelques instants le temps de chercher une boite, et revint pour commencer à la remplir. J’attendis un peu, avant qu’elle ne me montre son contenue : un opéra, une tarte au citron meringuée, un framboisier et deux éclairs au chocolat
« Vous croyez que ça suffit ou je rajoute ? J'ai d'autres boites au besoin. »
C’était plus que suffisant de mon point de vu. Le moins que l’on pouvait dire c’est qu’elle ne lésinait pas sur la quantité.
- Il y en a largement assez la rassurais-je
Et Apo’ savait se tenir si nous, nous y mettions à deux avec Athéna. Probablement bouderait-il pour la forme. Tel que je le connaissais, ce n’était pas exclu. Mais, après il serait beaucoup trop content de pouvoir se goinfrer de pâtisserie pour pouvoir continuer sa simili bouderie pendant très longtemps. Un vrai comédien. Et je ne parlais même pas de sa chienne qui tenait tout de son maitre. D’ailleurs, il faudrait songer à tenir les pâtisseries hors de portée de Luna. Elle était tout aussi gourmande que lui, si ce n’est plus
« Top ! Et allez, comme on est mortes ensemble, ce sera moitié prix ! Mais faudra penser à venir les manger, ces crêpes, hein ! »
- Je n’y manquerais pas assurais-je en sortant ma carte bancaire et en l’insérant dans la machine tandis-que la pâtissière m’indiquait que le prix était de douze dollars. Terminant mes achats en tapant mon code, j’esquissais pour la première fois un sourire depuis que nous étions revenus. La bonne humeur de cette femme était communicative c’était le moins que l’on puisse dire. Merci pour la réduction dis-je. J’espère que cela ne vous gênera pas si j’amène mon frère. Avec un peu de chance vous pourriez peut-être lui apprendre à faire des crêpes convenables.
Apollon était nul en cuisine, et je me souviendrais toujours de ses crêpes cramées le jour où il avait voulu nous faire une surprise à la coloc. Sacré Apo’, je n’avais pas eu le courage de lui dire clairement ce que j’en pensais, je m’étais simplement contenté de refaire une fournée, qui cette fois-ci n’était pas cramé, et de sortir tout ce qui était possible de mettre dedans
« Oh mais non, amenez qui vous voulez ! Plus on est de fous, plus on rit ! La sœur aussi, les petits amis, les enfants... moi j'accepte tout le monde ! »
Oui...Il valait peut-être mieux se contenter d'Apollon uniquement dans un premier temps. J'imaginais mal convier toute la famille divine pour cela. Trop compliqué, et puis c'était probablement mieux ainsi étant donné les personnalités de chacun. Définitivement, Apo' seule serait mieux. Je la remerciais, plaçant délicatement mon achat dans mon sac, avant de la saluer et de reprendre ma route pour finalement franchir les portes en fer du cimetière me dirigeait directement vers la tombe que je souhaitais fleurir afin d'y déposer les fleurs.
- Cela fait longtemps, je suis désolée de ne pas être venu plutôt, mais tu sais ce que c'est les histoires de familles...Dis-je avec un rire nerveux. Je ne mérite probablement pas la palme de la tante de l'année mais la vérité tu vois, c'est que ta tante est complètement paumée. Et elle le serait moins, si on la laissait se rendre ridicule en paix. Je sens ton regard dans mon dos, et je sens également ton aura dis-je cette fois-ci à la personne qui se trouvait à quelque tombe de moi.
J'aurais dût me douter qu'il serait ici. Après tout, il s'agissait de son lieu de travail. D'ordinaire probablement aurais-je fui afin d'éviter une confrontation. Néanmoins, aujourd'hui je me disais qu'il fallait peut-être profiter de cette chance que me donnait le hasard
- Bonjour
En revanche, j'avais toujours de grosses lacunes en terme de relations sociales. Bonjour, c'était tout ce que j'avais trouvé pour engager la conversation non mais quelle idiote...
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J’avais imaginé des tas de scénarios possibles pour ce jour. Je savais bien que tôt ou tard, il finirait par arriver. C’était inévitable après tout. Néanmoins, comme a chaque fois je me rendais compte qu’il y avait un faussé entre ce que l’on pouvait imaginer et la réalité. Je ne m’étais, certes pas attendue à ce que les choses tournent ainsi, c’était gênant. Je pense qu’il s’agissait du meilleur adjectif pour décrire notre situation. Et j’en étais en partie responsable. Il y avait tout un tas de non-dits, entre nous. Des choses laissés en suspend de par notre dernière rencontre. Pitch et moi, n’étions pas des as de la communication c’était un fait. A l’époque, je m’en amusais, estimant que nous, nous étions « bien trouvé ». Mais à l’époque, je ne m’imaginais pas tout ce qui se produirait par la suite, et qui aboutirait par notre séparation. Je lui en avais voulu pendant longtemps, de m’avoir laissé gérer Phobos seule, et encore plus après son décès. Mais aujourd’hui, je me rendais compte qu’il n’y avait plus rien. Plus de rancœur, juste de la gêne. Et bêtement, en le voyant ainsi clore la conversation que j’essayais d’engager je me mis subitement à paniquer si bien que les mots sortirent d’eux même de ma bouche :
- Je suis désolée
Je me raclais la gorge mal à l’aise. Il m’avait fallu du recule pour le comprendre. Mais, je ne pouvais pas rejeter toute la faute sur lui, moi aussi j’avais une part de responsabilité dans ce qui nous était arrivé, en particulier dans la manière dont ça c’était finit. J’aurais probablement dû agir d’une autre manière, mais je n’avais probablement pas la maturité nécessaire à l’époque pour le faire. Aujourd’hui, tout ce que je pouvais faire était de lui présenter mes excuses. Je ne m’attendais pas à ce qu’il les accepte. Il avait toutes les raisons du monde de m’en vouloir, mais au moins l’aurais-je fait. Et ce serait un pas en avant pour moi.
- J’aurais dût être là pour toi, et t’accompagner plutôt que de m’enfuir. Je ne suis pas doué pour gérer ce genre de problème. Ou tout du moins, je ne l’étais pas à l’époque. Je n’ai pas su comment gérer cela, et je crois que j’ai pris peur avouais-je. Et en agissant ainsi, je t’ai certainement blessé, alors je veux que tu sache que je suis désolée.
Cela ne réparerait probablement pas le tort que je lui avais causé, mais au moins aurais-je pu être sincère là-dessus. Je ne me sentais pas beaucoup mieux en réalité. J’étais toujours aussi nerveuse qu’auparavant. Mais, je savais également qu’à présent que nous avions, cette « opportunité » il ne fallait pas la laisser passer. Si nous le faisions, la situation s’enliserait un peu plus et la gêne se ferait grandissante. Et avec nos deux personnalités, cela risquait de n’aboutir à rien. Or, il y avait des choses dont nous devions parler tous les deux. Il devait savoir, ce qu’il s’était passé en Octobre dernier. Je n’avais ni le droit, ni même l’envie d’ailleurs de le laisser dans l’ignorance
- Et ne t’en fais pas pour…Orion c’est ça ? C’est de ma faute, j’attire les animaux. Je suppose que c’est dû au fait que je sois la déesse de la chasse.
J’esquissais un sourire gêné. J’avais toujours eu un certain feeling avec les animaux. Cela rendait Apollon, affreusement jaloux lorsque Luna préférait partir en promenade avec moi, plutôt qu’avec lui. Généralement, je levais les yeux au ciel, et l’invitait à venir qu’il ne se sente pas mit de côté. Il m’arrivait, aussi quelques fois de ménager la susceptibilité légendaire de mon jumeau. Même si cela restait tout de même très rare. L’idée que Pitch ait un chat, m’amusait un peu, et ne m’étonnait pas vraiment. Je l’avais, toujours plus imaginé chat que chien. La preuve en avait été avec ma chienne. Ils n’avaient jamais réussi à s’entendre tous les deux. Elle grognait dès qu’il s’approchait, et je savais qu’il avait toujours eu du mal avec son caractère. Les quelques fois, où il m’avait raccompagné jusqu’à ma porte après avoir passé une partie de la soirée ensemble, avaient d’ailleurs souvent été l’occasion pour Apollon, d’affirmer sa « supériorité » sur le croque mitaine. Il s’était toujours fait un malin plaisir de lui montrer qu’avec lui, elle ne grognait pas. Cette manie de faire de mon frère, avait d’ailleurs très souvent exaspéré mon ex compagnon.
De toute façon, ils n’avaient jamais pu se voir en peinture tous les deux. Leur première rencontre avait établi d’elle-même ce que seraient leurs relations. Si j’avais du mal à accepter Neil dans la vie d’Apo’, j’avais au moins la délicatesse de me contenter d’un simple reniflement condescendant lorsqu’elle était mentionnée. Et encore, uniquement lorsque c’était une tierce personne qui le faisait. Afin, de ne pas blesser mon frère, j’évitais toute remarque à son sujet lorsqu’il était là. Et même s’il évitait de m’en parler, il y avait toujours des fois où elle venait « naturellement » dans la conversation. L’on pouvait voir mon comportement comme de la possessivité vis-à-vis de mon jumeau. Mais, je savais que c’était autre chose. Au fond, restait sournoisement tapis la crainte qu’il ne m’abandonne. J’essayais de l’ignorer du mieux que je pouvais, et évitait de faire part de mon avis concernant sa relation avec Neil à voix haute. Son bonheur primait sur le reste. S’il était heureux ainsi, je ne pouvais pas l’en priver.
Malheureusement, mon frère n’avait pas tout à fait la même vision des choses que moi. Apollon, était possessif. Affreusement possessif même. Il fonctionnait encore mieux qu’une ceinture de chasteté. Avec lui dans les parages, aucun homme n’osait m’approcher ou même me regarder. Avec sa grande taille, il lui suffisait d’un regard noir pour intimider n’importe qui. Dès qu’il avait su pour Pitch -en fouillant dans mes affaires- il avait décidé d’aller se battre avec lui ni plus ni moins. Réaction typiquement masculine et immature par la même occasion. Par la suite, il n’avait jamais apprécié le croque mitaine. Je supposais qu’il ressentait vis-à-vis de lui, la même chose que je ressentais vis-à-vis de Neil : l’impression qu’on était en train de nous voler notre moitié d’âme. Aussi, n’hésitait-il pas une seule seconde à provoquer Pitch quand il le pouvait. Ce qui avait tendance à agacer mon ex compagnon, à qui généralement je conseillais d’ignorer les simagrées de mon frère.
- Cela n’a pas d’importance, dis-je en désignant la tombe de ma défunte nièce d’un signe de main. Ce n’est pas comme si, j’attendais une quelconque réponse repris-je avec un rire nerveux. J’étais simplement venu…Vider mon sac, dire ce que j’avais sur le cœur, et un interlocuteur ne pouvant me répondre me semblait adéquat pour le faire. Mais, ce n’est pas pressé assurais-je. J’y pense, je ne t’ai même pas posé la question, mais comment vas-tu ?
Je me mordis immédiatement la lèvre inférieure, regrettant de suite mes paroles. J’essayais de meubler la conversation tant bien que mal, afin d’essayer de surmonter cette gêne entre nous. Mais je me demandais, si je n’étais pas plutôt en train de tendre le bâton pour me faire battre. Lui demander comment est-ce qu’il allait, était probablement la chose la plus stupide à faire.
- Ecoute, repris-je en remettant une mèche de cheveux échappée de ma tresse derrière mon oreille. Tu as toutes les raisons du monde de m’en vouloir. Et je conçois parfaitement que tu ne souhaite pas, rester là à converser avec moi. Néanmoins, tôt ou tard, cela allait se produire. Storybrooke, n’est hélas pas aussi grande que nous le souhaiterions. Et, je pense qu’il faudrait en profiter temps que nous sommes encore là, pour discuter et crever l’abcès une bonne fois pour toute. Nous avons des choses à nous dire, alors inutile de les remettre à plus tard. Après cela, je te le promets je ne t’importunerais plus. Mais mettons au moins les choses à plat maintenant. S’il te plait ?
J’avais prononcé ces derniers mots d’une voix hésitante. Dire que je m’étais imaginé, m’énerver, le fustiger et lui lancer en pleine figure ce qu’il avait manqué durant cette année d’absence. La réalité était toute autre. A la place, je me sentais nerveuse et étrangement prête à encaisser les potentiels reproches qu’il pourrait me faire. Car si j’en avais eu pour lui à l’époque, Pitch de son côté, devait très certainement en avoir pour moi également. Je n’étais pas non plus, totalement innocente. Nous avions chacun notre part de tort. C’était ce que le recule sur toute cette histoire m’avait appris. J’aurais néanmoins aimé l’avoir sans les conséquences de tout ce qu’il s’était passé dans le bois des oubliés. Parce que c’était cela qui au fond m’avait fait réfléchir, plus qu’autre chose.
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En toute franchise, j’aurais réellement apprécié ne pas devoir commencer d’emblée avec le sujet délicat. Malheureusement, tôt ou tard il allait bien que j’y vienne. J’aurais simplement souhaité, avoir encore un peu de répit, afin de penser à la manière dont j’allais l’aborder. Mais à présent, inutile d’essayer de changer de sujet, ou bien d’ignorer ce que venait de dire Pitch. Ces paroles, je les avais attendus, l’idée que nous décidions enfin de nous placer tous les deux du même côté et faire front commun pour essayer de comprendre et raisonner Phobos. Le pire c’était peut-être la détermination dont semblait faire preuve Pitch. Devoir lui annoncer que tout ceci était inutile me faisait indéniablement mal au cœur. Néanmoins, il valait mieux que ce soit moi que quelqu’un d’autres. De toute façon, qu’il ait été là ou non n’aurait strictement rien changé au problème. J’avais été présente, et j’étais arrivé trop tard. Tout ce que j’avais pu voir c’était ses derniers instants, ses dernières paroles. Le plus dure était de narrer ces évènements à mon ex compagnon. Comment disait-on au père de son fils qu’il était mort ? Il n’y avait pas de discours préenregistré pour ce genre de choses. Aucune parole n’enlèverait la douleur ressentis :
- Il faut que je te parle de quelque chose, cela concerne Phobos justement
Par où commencer ? Lui raconter ses dernières « frasques ? », enchainer directement sur la partie la plus douloureuse ? Je n’en avais pas la moindre idée. J’en étais encore à essayer d’anticiper sa réaction
- Durant l’année qui s’est écoulée, notre fils n’a pas chômé, il s’est employé à prendre un chemin l’éloignant de plus en plus de nous.
Je n’avais pas trouvé meilleure introduction. Hésitant toujours sur la manière dont je devais dire les choses. Autrefois, je n’aurais pas hésité. J’aurais dit les choses telles qu’elles étaient sans forcément réfléchir à la manière dont l’annoncer. Mais, il était difficile d’ignorer ce fossé qui semblait à présent nous séparer. Fossé que nous avions je le crain, tous les deux creusés. Je ne voulais pas lui faire plus de peine qu’il n’en aurait déjà, mais je ne voulais pas non plus le vexer. Le tout était de savoir doser le degré d’empathie dans la manière de lui dire. Le ménager sans pour autant trop le ménager justement. Hors, c’était un exercice pour le moins périlleux dans lequel je n’excellais absolument pas.
- Tu te souviens de notre première rencontre ? Je t’avais parlé des cavaliers de l’apocalypse. Figure toi, qu’il n’a rien trouvé de mieux que s’approprier leurs pouvoirs
Je jetais un regard hésitant, à Pitch, croisant les bras sur ma poitrine, laissant le silence s’installer afin de lui laisser déjà « digérer » cette information. Plutôt que tout lui dire d’un coup, je préférais faire des pauses, qu’il encaisse déjà la nouvelle. Il le savait que Phobos n’était pas un enfant de chœur, mais il avait indéniablement franchi un nouveau cap durant l’année dernière. Et c’était très certainement à ce moment-là, que j’avais réellement pu me rendre compte de l’ampleur de sa souffrance.
- On a réglé le problème, si on peut appeler cela « régler » entraînant la destruction complète de ce pouvoir. Quant à Phobos, Hypérion s’est chargé de lui accorder le temps qu’il demandait pour revenir au près de nous.
Sauf, qu’une fois de plus, j’avais été naïve. Je m’étais dit qu’enfin, peut-être que les choses allaient s’arranger, que nous allions enfin pouvoir être une famille. Il n’en était rien. Et nous arrivions à la partie la plus délicate de l’affaire. J’avais l’impression de raviver une flamme d’espoir, pour finalement l’étouffer aussi rapidement qu’elle était apparue. Pour autant, je devais le faire. Je devais aller au bout de mon récit, et dire la vérité. Tout comme j’allais devoir, également faire face aux conséquences. Il n’était plus question de fuir. J’avais eu la chance d’avoir Apollon à mes côtés pour m’épauler quand ça allait mal. Même s’il ne pouvait pas comprendre toute « l’ampleur » de ma peine, le simple fait d’être là avec moi m’avait considérablement aidé. Alors, je me devais de faire de même pour Pitch lorsqu’il le saurait. Parce que Phobos, c’était notre enfant à tous les deux. Alors je me devais d’être là.
- En Octobre dernier, nous nous sommes retrouvés face à des créatures nommé « Elohim » ils ont manifestement pour but de nous faire expier nos péchés. Évidemment, cela ne se passe pas sans conséquences. Je te laisse imaginer ce qu’il se passe lorsque l’on a expié le dernier de nos péchés. Il se trouve qu’il y a eu un imprévu dans leurs plans, puisque Athéna a tué l’un de leurs sous fifres. Nous avons donc été enfermé dans un endroit nommé le Cocyte, durant toute une année. Et nous n’avons pu en réchapper que grâce à Pan. C’est…Le père d’Hadès, c’est compliqué et je ne pense pas que tu veuille rattraper tout le drama familiale. Mais là-bas c’est également la dernière fois que j’ai vu Phobos. Je suis désolée Pitch, c’était déjà trop tard quand je l’ai vu. Il n’était plus vraiment là.
Je me mordis la lèvre inférieure, tandis-que je le laissais prendre pleinement conscience de ce que je venais de dire. Pan, me l’avait dit cela ne marchait pas toujours. Uniquement lorsqu’il y avait un lien fort entre les deux personnes. J’aurais pu parler de ce qu’il avait fait à Apple également. Mais, j’estimais que ce que je venais d’annoncer était bien assez suffisant. Je ne pu m’empêcher de ressentir un pincement au cœur. Lui qui voulait à tout prix réparer les pots cassés avec notre fils, voilà que je lui annonçais que ce ne serait plus jamais possible. Le destin, avait réellement un drôle de sens de l’humour et plus que jamais, je n’étais pas certaine d’y adhérer.
- Je ne voulais pas te mentir. Et, j’estimais qu’il valait mieux que tu l’apprennes par moi que quelqu’un d’autres. Je n’ai pas toujours pris les bonnes décisions pour nous deux. J’ai même songé qu’en faisant la morte, et en ne donnant aucune nouvelle, je pourrais te protéger de toutes mes histoires familiales autrefois. Mais il fallait que tu le sache.
D’ailleurs, ça avait été stupide comme idée d’essayer de l’évincer de ma vie à l’époque, et il m’avait bien fait comprendre qu’il ne me laisserait pas faire. Mais, Chronos étant libre de sa prison, sans parler de la découverte du vrai visage de Poséidon, j’avais voulu le protéger de tout cet imbroglio divin. Pas de la bonne manière certes. Mais c’était une autre époque, presque une autre vie.
- Je ne vais pas te mentir et te dire que ça ira, que la douleur disparaîtra parce que ce ne sera pas le cas. La blessure ne se refermera jamais, elle cicatrisera tout au plus. Mais cela prendra du temps. C’est pour cela, si tu me le permets que je souhaite t’accompagner. Non d’ailleurs, même si tu ne le permets pas, je m’en moque éperdument. Tu étais son père, mais j’étais sa mère. Et c’est mon devoir de rester à tes côtés dans cette épreuve affirmais-je avec aplomb
La solitude pouvait aisément détruire quelqu’un. Nous étions, les mieux placés pour le savoir lui et moi. Et c’était en partie ce qui avait poussé Phobos sur une mauvaise pente. Malgré tout l’amour que j’éprouvais pour lui, il nous était impossible de nous rejoindre. J’avais à la longue finit par me faire une raison. Il ne pouvait pas y avoir de fin heureuse à cette histoire. Cela n’enlevait pas la peine. Mais, cela permettait de se résoudre à avancer. Les pertes faisaient parti intégrante de la vie. Certaine, nous touchaient plus que d’autres, et même si cela restait tout de même douloureux. Nous devions nous relever, et continuer à affronter les nombreuses épreuves qui nous attendaient encore.
- Tu n’as pas à t’en vouloir, ou bien culpabiliser Pitch dis-je doucement tout en posant légèrement ma main sur la sienne. Cela n’aurait rien changé que tu sois là ou non. Il était déjà trop tard. Je crains qu’ils ne l’aient attrapé bien avant nous.
J’appréhendais légèrement sa réaction, pour autant pas question de fuir cette fois-ci, il était grand temps de tout affronter, et de prendre ce problème à bras le corps.
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De mémoire, je n’avais jamais vu Pitch pleurer. En colère, énervé oui. Triste également, mais jamais au point de pleurer. Aussi, ne pus-je m’empêcher de ressentir un pincement au cœur. Je n’aimais pas faire pleurer les gens. L’on aurait beau dire, j’étais indirectement responsable de l’état dans lequel se trouvait le croque mitaine. Mais en même temps qu’aurais-je pu faire d’autres ? Lui mentir ? Lui dire que Phobos était vivant et en bonne santé toujours lâché on ne sait où dans la nature ? Non. Définitivement. Il m’en aurait voulu en découvrant la vérité, et cela aurait envenimé nos relations. De bases, j’avais eu pour idée d’arrondir les angles. Ou tout du moins, d’essayer de régler tout ce qui était en suspens depuis notre séparation.
J’avais observé d’un œil craintif ses pouvoirs se manifester sur la brouette. Ce n’était pas tant pour moi, que je craignais quoi que ce soit. Je me savais solide, et n’était nullement impressionné les pouvoirs du croque mitaine. J’avais surtout peur qu’il se blesse inconsciemment. Lorsque l’on est sous l’emprise de nos émotions, nous étions bien souvent aveuglés par ces dernières aussi songeais-je à utiliser mon don d’empathie afin de l’apaiser. Néanmoins, je n’eus pas besoin de recourir à de telles extrémités. Déjà parce que la pauvre brouette se retrouvait à présent écrasée sur le sol, et ensuite parce qu’il semblait progressivement reprendre le contrôle de lui-même. Silencieusement, je l’avais écouté réfléchissant à ce que j’allais bien pouvoir dire. Un léger soupire franchit mes lèvres, tandis-que j’encrais à nouveau mon regard dans le sien :
- Pitch, arrête de te fustiger !
C’était facile à dire, je le concédais. J’avais également adopté ce comportement peu après être revenu du cocyte. Il était extrêmement difficile lorsque l’on est parent, de se dire que l’on a échoué, et que l’on n’a pas pu protéger son enfant. Pour autant, rien de ce que Pitch aurait pu faire n’aurait changé quoi que ce soit à la finalité du problème j’en étais intimement convaincu.
- Écoute, c’est une réaction normale de s’en vouloir. Je suis passé par là moi aussi. Néanmoins, il est parti sans regrets. Tout ce qu’il a pu faire pendant sa vie, il ne le regrette pas.
Je cherchais mes mots, peu certaine de la clarté de mes propos. Peut-être devrais-je clairement lui expliquer ce qui nous avait à tous été révélé lors de cet « affrontement ». Je ne prétendais pas que cela le ferait arrêter de s’en vouloir, mais il aurait d’autres éléments de compréhension en mains. Pour ma part, je ne pouvais décemment pas le blâmer pour ce qui était arrivé. Effectivement, je lui en avais voulu sur le moment. Mais, j’avais été aveuglé par mon chagrin et mon ressentiment. Aujourd’hui, les choses étaient différentes bien évidemment :
- Il a été tout seule, il a toujours été tout seule, dans le monde qu’Elliot a créé. Même si ce n’était pas vraiment toi et pas vraiment moi, il n’empêche que ces copies virtuelles de nous, n’étaient pas présentes à ses côtés. C’est pour cela qu’il était tellement pétri de ressentiment. Imagine un peu, tes propres parents sont là à chaque moment important de la vie d’une personne mais cette personne ce n’est pas toi.
Il souffrait, et tout l’amour du monde n’aurait pas suffit à combler ce vide qui occupait son cœur depuis des années. J’avais beau lui dire qu’il était important pour moi rien à faire. Pour lui ce n’était que des mensonges. Comment pouvais-je clamer l’aimer alors que je l’avais laissé seul ? Je pouvais aisément comprendre son point de vu.
- Sa dernière action, aura été de condamner Apple à vivre une dizaine d’années seule dans le jeu, ce qui l’a complètement détruite. Hypérion a dû modifier sa mémoire. Elle ne pouvait plus rester parmi nous. Il n’éprouve ni de regrets ni de remords pour cela. La seule chose pour laquelle il a exprimé nourrir des regrets c’était de ne pas avoir prit le temps de me connaître. Alors que ce soit un nouveau mensonge ou non tant pis. Je veux bêtement, et naïvement croire que c’était sincère.
Je ramenais à nouveau une mèche de cheveux derrière mon oreille, tandis qu’il demandait s’il y avait eu un corps à enterrer ce à quoi je hochais négativement la tête. S’il n’y avait pas eu Pan, je serais très certainement en train de penser que les paroles de Zacharie étaient fausses. Qu’il s’agissait là, d’une nouvelle méthode pour nous pousser à expier nos péchés. Donc non, il n’y avait pas eu de corps à enterrer. Pour autant, il y avait tout de même un endroit où il reposait. C’était plus symbolique qu’autre chose, mais au moins avait-il une dernière demeure. Et ce n’était pas Olympe, comme le supposait son père. Je crois que même avec toute la bonne volonté du monde, Apollon n’aurait pas réussi à faire accepter des autres qu’il ai une sépulture là-bas.
Sans dire un mot, je m’approchais à nouveau de Pitch, et glissait ma main dans la sienne, en quelques secondes le décor s’était légèrement modifié. Nous étions toujours dans un cimetière mais nous avions laissé celui de Storybrooke derrière nous. Je n’avais pas vraiment prévu d’y retourner si tôt. Mais Pitch, avait besoin d’être là. Alors comme pour tout, j’avais fait une concession :
- Nous sommes dans le cimetière Lafayette, c’est le plus vieux cimetière de la Nouvelle Orléans expliquais-je c’est là où il est dis-je en désignant le caveau en face de nous d’un signe de tête.
Phobos quoi qu’il en ai pensé, et malgré ce fossé qu’il y avait entre nous comptait pour moi. Aussi, le faire reposer aux côtés de mes créatures, dans ce lieu qui pour moi avait toujours une signification bien particulière m’avait paru le meilleur choix à faire. La Nouvelle Orléans de tout temps avait toujours été comme un second chez moi. Ce lieu avait la signification qu’Apollon aurait aimé donner à Olympe pour nous tous. Mais trop de choses s’étaient passé dans la cité, trop de mauvais souvenirs. J’ignorais comment je considérais ce lieu. Mais, ce n’était pas chez moi. Alors qu’ici, je n’avais pratiquement que de bons souvenirs. Et si je m’y étais réfugié en premier lieu, après la grande guerre divine c’était en partie à cause de cela :
- Je crois que je t’ai mentis. Tu n’étais pas mon premier amour. C’était cette ville.
J’esquissais un léger sourire, pour donner suite à cette boutade. J’essayais tant bien que mal de détendre l’atmosphère et ce même si j’étais pleinement consciente de mes lacunes dans ce genre d’exercice. Apollon était bien meilleur que moi. Pour autant, cela ne m’empêchait pas d’essayer lorsque la situation l’exigeait.
- Je vais te le redire une dernière fois : tu n’as pas à t’en vouloir. Je crois qu’il ne pouvait pas y avoir de fin heureuse à cette histoire c’est tout. Inutile de te blâmer, parce que dans ce cas là c’est tout le monde qu’il faut également blâmer. On peu dire que c’est de ma faute pour ne pas avoir su détecter plus tôt à quel point il avait été seule ou pour l’avoir tellement voulu. On peu également dire que c’est la faute d’Elliot qui l’a créé ou que c’est la faute d’Apple pour avoir eu toute l’attention alors que lui était irrémédiablement seul. Il n’y a pas de « coupable » dans cette histoire Pitch. C’est la faute à pas de chance comme le dit l’expression. Parce qu’il ne serait jamais revenu, quoi que l’on ai pu tenter. La solitude peu détruire quelqu’un. Toi comme moi, le savons parfaitement. Phobos en était juste la preuve vivante.
Et il n’y avait plus rien à faire. Peu importe à quel point j’avais essayé, il nous était impossible de nous rejoindre.
- Il était buté, et suivait son idée fixe sans jamais revenir en arrière. Là-dessus, on peu dire qu’il avait bien hérité de nous deux.
J’eus un rire sans joie. Inutile je pense de mentionner que j’aurais aimé qu’il hérite d’autre chose que de ce côté buté.
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J’avais jeté un regard étonné à Pitch. C’est vrai que nous n’avions pas encore réellement abordé le sujet de ce qu’il s’était passé durant cette année autant pour l’un que pour l’autre. Néanmoins je ne pu m’empêcher de laisser un petit sourire satisfait étirer la commissure de mes lèvres en apprenant qu’il s’était installé ici pendant son séjour loin de la ville. J’allais finir par passer le mot à tous mes proches et leur conseiller cette ville comme destination incontournable. L’idée m’amusait. Cette ville et moi, c’était toute une histoire et elle aurait toujours une place bien à part pour moi.
- Il est allé bien plus loin que je ne l’imaginais également répondis-je mais rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Je l’ai vu dans ses yeux, lorsque nous avons été face à face cette fois là sur Olympe. Il ne me croyait pas, quand lui affirmais qu’il avait de l’importance pour moi. Il ne pouvait pas y avoir de fin heureuse à cette histoire, c’est hélas la seule conclusion à laquelle je suis arrivée
Je restais silencieuse quelques instants, le regard rivé sur le caveau. Le fait d’être enfermé pendant un an dans le cocyte n’avait pas eu que des effets négatifs. Et je songeais qu’il faudrait peut-être que j’aille rendre visite à Hadès. Je ne l’avais pas fait depuis cette fois-là. Notamment à cause du décès de Phobos. Je venais de perdre mon fils, alors le voir aussi heureux avec Hope et Autumn m’aurait un peu plus brisé le coeur. Hors, nous venions tout juste de réussir à enfin nous entendre après des siècles passé à ne pas pouvoir se voir en peinture. J’avais finit par le considérer également comme un frère. Il était le petit frère casse pied dont toutes les grandes sœurs se plaignaient.
- Des fleurs seraient une excellente idée annonçais-je finalement. Hippolyte, a eu droit aux siennes. Je vais aussi en prendre pour notre fils et pour mes chasseresses.
Et il y avait effectivement une petite boutique pas loin. C’était usuellement là-bas que j’achetais les fleurs que j’apportais ici. Et lorsque ce n’était pas moi, je savais qu’Adelaïde s’en chargeait. Je devrais peut-être passer à la maison la saluer songeais-je d’ailleurs. Je n’avais pas réellement planifié de revenir ici. Pas avant un moment du moins. Mais Pitch, avait eu besoin de voir l’endroit où son fils reposait. Ce n’était pas de moi dont il était question. Mes sentiments personnels n’avaient aucune importance pour le moment. Nous marchâmes côte à côte pendant un moment, dans le silence. Pour autant, il ne s’agissait pas d’un silence gênant comme il y en avait eu plus tôt. C’était plutôt un silence apaisant.
- Je peux t’apaiser si tu le souhaite proposais-je doucement. Cela n’enlèvera pas la douleur, mais disons que cela aidera à ce que tu te sente...Un peu mieux. Le choix est tiens
En aucune façon, je ne me permettrais de le faire sans son autorisation. Pas dans l’état actuel des choses. Il y avait encore pas mal de choses en suspens entre nous et je ne souhaitais pas tout gâcher. Nous semblions pour l’instant, être plutôt dans l’amicale qu’à nous faire mutuellement des reproches.
- J’ai vu ma mère aujourd’hui.
J’ignorais pourquoi, mais les mots étaient sorties tous seules. Pour n’importe qui cette remarque pourrait paraître anodine. Mais Pitch, savait parfaitement que je ne pouvais pas voir ma mère tous les jours. Notamment puisqu’elle ne faisait plus partis de ce monde depuis bien longtemps. Je lui avais parlé de Mnémosyne lorsqu’Apollon m’avait montré sa rencontre avec elle, il y a deux ans. Il savait ce que mon frère m’en avait dit, puisque c’était tout ce que je savais d’elle également à l’époque. Aujourd’hui les choses étaient différentes…
- Je suis rentrée ce matin d’une de nos nombreuses aventures divines pleines d’embrouilles.
Le ton employé était légé. Comme si cela ne me faisait plus rien. Quelque part, j’admettais m’être un peu habitué à ce qu’une catastrophe nous tombe dessus, et que nous soyons contre notre gré envoyé on ne sais où. Et en fonction de ce qui se passait, nous étions plus ou moins atteint. Je n’avais pas encore parlé à Apollon, de ce qu’il s’était passé avec Chronos et Mnémosyne. Et pour être franche, j’ignorais si j’avais réellement envie de le faire. J’avais toujours eu des tendances surprotectrices avec mes proches. Particulièrement avec mon jumeau, nous partagions un lien tellement unique que je me fichais éperdument de m’en prendre plein la figure du moment que lui aille bien c’était tout ce qu’il m’importait. Mais son image de notre mère avait déjà été quelque peu entaché, lorsqu’il s’était rendu compte qu’elle m’avait volontairement mise en danger. Je ne voulais, pas la lui détruire encore plus. Je n’étais pas triste pour ma part. Je n’avais jamais réellement attendu quelque chose de ma mère. Contrairement à Nora qui elle, avait désespérément attendue que Gaïa lui face un signe, pour lui prouver qu’elle comptait au moins un minimum pour elle.
- On va dire qu’entre ce que j’en ai entendu et la réalité, les choses sont bien différentes. Mais j’ai l’habitude à force. Je crois qu’au fond cela ne m’atteint plus vraiment.
Je ne ressentais ni tristesse, ni rancoeur. Tout ce que j’éprouvais c’était une sorte d’indifférence. Ce n’était nullement la première fois qu’une personne n’était en réalité pas ce que j’imaginais. Poséidon en avait été le parfait exemple. Mais contrairement à Poséidon, Mnémosyne n’avait jamais joué le rôle de la mère parfaite. A vrai dire, Mnémosyne n’avait jamais joué le rôle de la mère. Alors pour être franche, je me fichais qu’elle ne soit pas ce qu’on m’en avait décrit. Mais, je ne voulais pas qu’Apollon s’en veuille. Je le connaissais, cela finirait irrémédiablement de cette manière. Hors je ne lui en voulait pas. Ni à lui, ni même à Anatole. Peut-être était-elle une personne différente avec son frère et son fils, qu’avec sa fille. En tout cas, je n’éprouvais aucune rancoeur pour eux et c’était tout ce qui comptait.
Nous entrâmes finalement dans la boutique, tandis-que je jetais un regard aux bouquets, m’imprégnant simplement de l’ambiance chaleureuse et familière des lieux. Souvent je discutais avec la fleuriste, qui à force me connaissait. Même si je ne venais pas tous les jours, j’étais une habituée des lieux. Elle m’aidait souvent dans mes choix. Je prêtais toujours une attention particulière aux fleurs que j’apportais sur la tombe de mes chasseresses et à présent de mon fils. D’ordinaire, j’essayais de faire en sorte qu’il y ai les fleurs favorites de chacune. Mais Phobos, j’ignorais s’il avait un jour eu une fleur favorite. Et j’admettais trouver cela frustrant.
- Tu vois quelque chose d’intéressant ? Demandais-je à Pitch. L’on peu toujours demander conseil sinon. C’est ce qu’il m’arrive parfois de faire quand je viens ici.
J’appréciais la fleuriste de la boutique, elle n’était pas intrusive, ne tirait pas de conclusions et était toujours attentive aux demandes de ses clients. Et puis discuter avec elle était toujours agréable. Elle devait probablement la seule personne en dehors d’Apollon à qui j’avais avoué ne pas pouvoir jeter un bouquet de fleurs même s’il venait d’une personne que je n’appréciais pas. Je trouvais cela criminel. Et puis en plus de trouver cela criminel je pensais aussi au travail de la personne qui a confectionné le bouquet.
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