« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Ils étaient partis. Disparus, morts… tout cela était encore trop flou. Il essayait de digérer l'information. Athéna la lui avait donné quelques heurs auparavant et il n'y avait qu'elle et Artémis, dans la confidence. Il n'avait encore prévenu personne. Il le faudrait, il le savait, il avait juste besoin… d'un peu de temps. Du temps pour comprendre, du temps pour trouver les mots. Du temps pour se calmer.
Il se sentait coupable, de les avoir laissé partir ainsi, de ne pas avoir cherché à savoir ce qu'il en était, de ne pas avoir été là pour elle, pour eux tous. Il était assis sur ce Trône, il avait ce rôle qui lui était donné, de Gardien. Cela valait bien la peine s'il était incapable de protéger les siens. Est-ce que ce rôle lui revenait vraiment ? Peut-être que Hypérion n'avait simplement pas fait le bon choix. Il devait considérer cette possibilité.
Il n'avait pas l'habitude de se montrer sérieux, pas devant les autres, pas devant ceux qu'il devait accompagner et aider. Ceux qu'il devait rassurer. Mais cette bombe avait eu le don de lui faire perdre ses repères. Arès. Héra. Il les avait tout deux admiré, l'un comme l'autre. Par l'esprit combatif dont ils faisaient preuve, chacun à leur manière. Par les épreuves qu'ils avaient traversé sans jamais ciller. Par leur charisme. Par leur force. Ses yeux et ses poings se fermèrent à cette pensée.
Tant de choses s'étaient déroulées en si peu de temps qu'il ignorait s'il était capable de tout gérer. L'Australie, Phobos et maintenant ça. Plus les années s'écoulaient, plus ils perdaient le contrôle de tout ce qui leur arrivait. Il aurait dû tuer Zeus quand il le pouvait encore. Cela aurait été cruel, même si ce n'était pas le meilleur frère dont pouvait rêver cette famille – loin de là, même, plutôt l'opposé. Mais il n'avait pas pu s'y résoudre et voilà où tout cela les avait mené. Ça valait vraiment la peine, de se montrer sympa. Un peu compatissant. Si seulement il avait pu prendre la décision de mettre fin à sa vie…
Sa peine était palpable, il ne pouvait pas la nier. Certes, il n'avait pas été très proche d'eux, peut-être pas non plus très présent. Pas du tout, même. Il le regrettait maintenant. C'était fou, comment on pouvait s'imaginer à quel point les choses auraient pu être différentes, en faisant quelques efforts… simplement une fois qu'il était trop tard pour y changer quoi que ce soit.
Ce n'était pas la première fois qu'une telle émotion l'envahissait. Il en avait vu, des choses, il en avait vécu, en tant de millions d'années. Mais on ne s'y faisait jamais. Peu importait « l'expérience », la carapace formée pour y résister un peu plus, ou encore cette distance que l'on pouvait tenter de mettre pour ne pas être touché. Les malheurs défilaient devant eux, sans moyen d'être arrêté… Pour les emmener où ?
« Tu peux t'asseoir. »
Il avait entendu ses pas. Il n'avait parlé de cet endroit à personne mais ce n'était qu'une question de temps avant que d'autres personnes ne réalisent sa présence. Toutes les portes de la cité finissaient par être ouvertes, à un moment ou un autre.
La ''pièce'' était illuminée, semblant s'étendre à l'infini. Il y faisait chaud, comme sous un soleil de plomb. Le sable volait à même le sol, guidés par un vent qu'ils ne pouvaient sentir. Tout était conforme à ce lieu qu'ils avaient côtoyé, jusqu'à la teinte rouge des grains autour de la croix gravée. Ce n'était pourtant pas vraiment la même et il n'y avait pas la maison juste à côté. Il n'y avait pas de bruit. Tout était calme, plongé dans une certaine sérénité.
« J'avais envie de faire ça pour lui. »
Apollon était assis en tailleur, faisant face à cette tombe qui ne cachait pas le moindre corps. Tout était dans la symbolique. Il n'avait pas organisé de cérémonie, comme ils le feraient certainement pour son frère ainsi que pour sa sœur. Comme il l'avait même fait pour Socrate. Ce n'était pas nécessaire. Le tout était surtout de ne pas l'oublier.
« Je ne sais pas si il apprécierait mais… il le fallait. »
Cody Eagle. Il les avait marqué. Il l'avait marqué, en tout cas. D'une manière qu'il ne réalisait que peu à peu, depuis qu'il les avait quitté. Il ne jugeait pas son acte, il n'avait pas besoin d'en connaître les raisons exactes. Il regrettait juste le peu de temps qu'ils avaient pu passer à échanger. Il aurait aimé en apprendre plus, en savoir davantage, même si sa vision lui avait certainement donné plus d'informations qu'il n'aurait pu en récolter par un simple échange. Cela ne l'empêchait pas d'être… triste.
« Tu peux pleurer aussi, si tu veux, Vava. »
Il avait appuyé sa main sur le sable à côté de lui, lui indiquant qu'elle pouvait s'installer comme elle le souhaitait. Le dieu avait même offert un léger sourire à la jeune femme, en usant de ce surnom dont il l'affublait alors qu'ils n'étaient que des enfants, à peine deux mois plus tôt. Il lui semblait que ces moments s'étaient déroulés des années en arrière. Il ne savait toujours pas comment définir cette sensation. Il avait pu voir à quoi il ressemblait, accéder à des souvenirs dont il n'avait même pas idée, mais tout s'était terminé de façon si brutale. Et il avait eu cette impression, à leur retour, que tout cela n'était que le commencement… il avait toujours ce drôle de pressentiment. Sans que ça n'annonce rien de bon pour autant.
« J'espère qu'avoir vu à quel point avoir une vie « divine » était agité ne t'a pas trop effrayé ? »
Apollon avait lâché un rire nerveux, presque malgré lui, passant une main dans ses cheveux avant de soupirer. Si seulement elle savait… Tout n'avait pas toujours été ainsi et tout ne le sera probablement pas à l'avenir. Ils avaient le droit à quelques périodes de calme plat pour se remettre de leurs émotions avant qu'une chose encore plus horrible ne s'écrase sur eux et ne les rendent à nouveau fou.
« Tu vas mieux ? »
C'était une question stupide. Il ne s'agissait peut-être pas du lieu le plus propice, non plus, pour faire la conversation. Mais il n'avait pas envie que ce soit un endroit chargé de peine, au contraire même.
« Après l'explosion, tout ça… j'en ai entendu parler. Mais ça a l'air d'aller mieux. »
Il ne savait pas vraiment quoi lui dire, ou si il devait dire quoi que ce soit. Il se sentait juste stupide de ne pas avoir prit la peine de la connaître plus en Australie. Mais ils n'étaient que des gosses. Tout comme il n'avait pas été prendre la peine lui-même d'aller s'inquiéter de son état, en entendant parler par le biais des autres. Il avait été occupé, oui, il y avait eu d'autres choses qui s'étaient produites. Seulement, ça ne lui paraissait plus être une excuse suffisante à l'instant.
« Je trouve ça un peu vide mais je me dis qu'il devait certainement détester les fleurs. »
Il n'en savait rien. Elle non plus. Peut-être qu'une photo aurait fait l'affaire. Sans doute.
black pumpkin
Vaiana De Motunui*
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Shay Mitchell :tombe:
Me regarde pas comme ça, un peu de sport ne te ferais pas de mal. Ca te réussis pas franchement de fricoter avec une pâtissière, enfin... Je dis ça, je dis rien...
Don't let little stupid things break your happiness
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vaiana
« Laisse le temps au temps, si tu veux entrevoir l'opportunité de grandir »
Les derniers jours avaient été mouvementés. Ce n’était pas ce qui me dérangeait le plus, un peu de mouvement depuis mon arrivée à Storybrook ne m’aurait pas fait de mal. Mais les « aventures » comme certains les appelaient, divines, étaient loin d’être de tout repos. Forte d’émotion et de fatigue, je ne m’en étais pas encore réellement remise. A vrai dire, je ne m’étais toujours pas remise d’une chose en particulier, la mort d’Eagle. Si l’explosion de la colocation, la disparition de deux personnes par ma faute et ce combat sur l’Olympe avait été lourd de sensation forte, ce n’était pas ce qui m’avait le plus marqué au fer blanc. Cela m’avait aidé à me cacher la réelle raison de ce passage à blanc. Je n’étais pas encore bien au courant de tout. Je ne comprenais pas encore tout, malgré que ce ne soit pas faute de chercher, mais cette aventure en Australie avait été bien plus perturbante que je ne me l’avouais.
Après la mort ou disparition de ces deux personnes encore inconnues au bataillon, pour ma part, j’étais resté sur l’Olympe. De gré ou de force, telle était la question. Après toutes ces émotions, d’être passée à deux doigts de plonger dans un gouffre avec mon ex colocataire, qui ne semblait pas encore me haïr franchement, je m’étais retrouvée dans un calme, inhabituel. Aucune explosion. Aucune menace de mort. Rien d’anormal. Après tout ce temps, cela me mettait presque plus en alerte que l’inverse.
Je m’étais donc appliquée à me perdre dans les longs couloirs de l’Olympe. Découvrir la bibliothèque, dans laquelle j’avais passé un long, très long moment. Tout d’abord pour me rendre compte de l’ampleur du nombre de bouquin que cela représentait. Puis en m’arrêtant sur chacun des sujets. Dire que j’avais perdu des heures, des jours, voir des semaines entières à mettre mon nez dans la bibliothèque de Storybrook, remplie d’information largement fausse et que j’étais maintenant face à la quasi totalité des réponses que je demandais. Clairement, il allait falloir travailler sur un guide du nouvel arrivé, ou du stagiaire. Un petit document à remettre à chaque nouveau de la famille. Chose qui m’aurait été fort utile, au lieu de gâcher mes nuits à lire les aventures d’Hercule face au Lion de Némée.
Mais là n’était pas la salle la plus important à découvrir. Pourtant, qu’est-ce qui pouvait surpasser ce que je cherchais depuis maintenant plusieurs mois, depuis mon arrivée dans ce monde de personne légèrement différentes. Je m’étais de nouveau égarée dans les couloirs, pendant plusieurs heures, certainement, jusqu’à passer une porte, encore une fois au hasard. Un souffle chaud, une odeur familière m’avait frappée le visage, ramenant bien trop de souvenir pour mon cœur encore endoloris.
Incertaine, je m’étais avancée, pas après pas, les yeux rivés sur la maison en face de moi. La porte s’était certainement refermée derrière moi, sans que je n’y prenne gare. Mon cœur s’était serré, heurtant ma poitrine. Les yeux dans le vide, j’avançais sans réellement comprendre l’endroit dans lequel j’étais. L’Australie. La maison d’Eagle. Tout était semblable. Les poings serrés, je discernais difficilement une pensée encore cohérente, la seule chose dont j’étais certaine, c’était que ce paysage me faisait un mal de chien. Des larmes roulèrent lentement sur mes joues, sans que je ne m’en aperçoive, avant que je ne m’arrête, face à ce paysage déconcertant.
C’était des souvenirs beaucoup trop douloureux, à l’heure actuelle. Revoir tout cela, en sachant la fin de l’histoire, avait quelque chose de bien plus dur. Tout était là. Cette maison était vide. Ce fauteuil était vide. Eagle n’était plus assis dessus, à nous observer trimer, un brin de paille dans la bouche, ainsi que son célèbre chapeau de cow boy vissé sur sa tête.
Une voix résonna, me faisant sursauté et sortir de mes pensées moroses. D’un revers de main, j’essuyais les dernières larmes qui avaient coulés. Après une profonde respiration, je tentais de calmer ce déluge d’émotion qui n’apportait rien de bon, de toute manière. Je m’avançais vers Apollon, assis devant une tombe. Sa tombe. Certainement vide, mais il s’agissait néanmoins de sa tombe. Son nom y était gravé. Sans dire un mot, je m’assis à côté, fixant la pierre, sans en détourner le regard.
- Il apprécierait. J’en suis sûre.
Je me souviendrais certainement toute sa vie de cette aventure. Mais aussi de ce moment d’émotion, à la mort du vieil homme. Eagle en avait été réellement touché. Sa cérémonie, son enterrement, il l’avait fait. Il l’avait fait bien. Il aurait apprécié que cela soit fait pour lui également. Même si sa réaction avait laissé penser le contraire. Ce côté divin recelait encore de beaucoup de secret que je ne connaissais pas. J’avais alors, ce fin espoir de pouvoir un jour le recroiser. De l’engueuler, d’avoir fait un geste pareil. D’avoir laissé tomber une vie sans avoir essayé. Pourtant, je ne lui en voulais pas. Il avait tout perdu. Pourtant, j’étais intimement convaincue qu’il aurait eu d’autres choses à vivre. Des choses plus belles.
- Vaia.
Avais-je rectifiée avec un fin sourire sur mes lèvres. Je trouvais ce surnom affreux. Un mélange de zozotement, et de fin de soirée trop arrosée. Pourtant, il m’arrachait à chaque fois un sourire amusé. Parce qu’il faisait remonter de bon souvenirs.
- J’ai assez pleuré. Il n’aurait pas aimé.
Laissais-je filer entre mes lèvres. Je détestais cela. Avouer que moi aussi, j’avais été bien trop submergée par les émotions pour refouler mes larmes. Mais après tout, prétendre le contraire n’aurait été d’aucune crédibilité. Et puis, c’était Phoebus. J’avais largement de quoi le faire chanter grâce à Diane s’il s’avisait de répandre la nouvelle.
- J’ai bien pensé à déménager loin d’ici, mais j’ai comme l’impression que je serais retrouvée dans tout les cas. Donc je me fais à l’idée. Mais si jamais vous pouvez éviter les prochains morts, je ne suis pas contre. A ce rythme là, ça ne m’étonne pas que vous recrutiez d’autres personnes, vos rangs s’amoindrissent.
Je préférais largement tourner ses propos sous le ton de la légèreté que de continuer à me morfondre. Après tout, ça n’amènerait rien de plus, et c’était déjà bien assez difficile comme ça, pour en rajouter une couche. Sa question suivante me fit hausser les épaules. Je ne savais pas encore moi même si je m’étais remise de ces aventures. Après tout, je ne m’en remettrais peut être jamais. Dans le mauvais sens, mais également dans le bon sens du terme. Cela me changeait, forcément. Mais ce n’était pas négatif. Je m’endurcissais, et cela me serais très bénéfique pour les prochains évènements, j’en était intimement convaincue.
- Ca va. J’ai fais forte impression en explosant. Je crois que tout le monde en a eu vent. Heureusement, j’ai trouvé quelqu’un d’assez inconscient pour bien vouloir m’héberger, malgré ce petit souci. Point positif, ou pas, c’est redevenu le calme plat de ce côté là. Aucun pouvoir à l’horizon à déclarer.
Je laissais une seconde de silence, avant d’enfin relever les yeux vers lui. Malgré le paysage lourd de souvenirs, je réussissais à prendre du recul, petit à petit. Et puis je me doutais que je n’étais pas la seule touchée par cela. Phoebus avait certainement plus l’habitude que moi, mais est-ce qu’on se faisait réellement à la mort ? Je ne pense pas.
- Et toi ? J’ai l’impression que de ton côté aussi, les choses ont été mouvementées.
Déjà en voyant ce petit spectacle de mort et disparition devant mes yeux, sans que j’en comprenne réellement les tenants et aboutissants. Et puis également vu le remue ménage à l’Olympe. Beaucoup de choses semblaient avoir bougé sans que j’en comprenne les tenants et les aboutissants. Mes yeux se reposèrent un instant sur la tombe, sobre. Je n’en avais aucune idée. Il avait apprécié la fleur que j’avais apportée, à la mort du vieil homme.
- J’en sais rien. J’aurais aimé pouvoir lui poser la question.
Et lui dire au revoir, certainement. Une dernière fois. Cela avait été si soudain, et j’avais été bien trop naïve. Emportée par mon idée des choses, je me voyais déjà lui rendre visite, l’accompagner pour cette nouvelle vie. Je n’avais pas vu. Je ne m’étais pas préparée à cette vision des choses.
- Toi qui connaît bien l’univers divin. Tu penses qu’on le reverra ?
HJ : Je t'ai piqué ton gif le temps de faire des crackships, désolé.