S-Life
Sur le divan de...

Pourquoi avait-elle accepté déjà ? Ah oui. Dionysos le lui avait demandé. Athéna s'était retrouvée un peu par hasard à devoir présenter l'émission "Sur le divan de...". La lionne qui l'avait présenté avant avait eu besoin de faire une pause, plus ou moins longue, personne ne savait encore réellement. Ainsi donc, la déesse de la guerre s'était retrouvée face à une petite maison dans Storybrooke, avec l'équipe de télévision. L'habitante avant accepté de les recevoir et ils allaient donc faire découvrir Anastasia Romanov aux gentils - et souvent débiles - habitants de Storybrooke.

En pénétrant dans le salon, Athéna manqua d'écraser un jouet sous son pied. En fait, la maison était très vivante. Sans doute à cause de l'enfant qu'Anastasia tenait contre elle. Et peut-être aussi à cause du chien qui ne quittait pas l'enfant. La guerrière avait comme l'impression que ce chien n'était pas le seul dans la maison. Sans doute y en avait-il d'autres. Quoi qu'il en soit, maintenant qu'elle était au courant, la brune fit attention au sol puis ensuite à ce qu'il pouvait y avoir sur le canapé. Mais peut-être que la mère était passée par là parce qu'il n'y avait rien. Tant mieux. Une fois que les caméras furent prêtes, l'interview commença.

- Bonjour Anastasia et merci de nous recevoir. Pourriez-vous vous présenter pour nos téléspectateurs ? Demanda-t-elle avec un léger sourire.

"Bonjour", répondit-elle un peu gauche en replaçant nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille non sans se demander tout bas pourquoi elle a accepté de recevoir Athéna chez elle. "Je m'appelle Anastasia Romanov mais je préfère qu'on m'appelle Anya. Enfin, ça dépend qui est le "on" en question. Je suis la Grande Duchesse de toutes les Russies mais ça ne m'intéresse pas spécialement comme travail. J'ai juste envie d'être Anya, une fille comme les autres."

- Pourtant, j'ai entendu dire que vous n'avez rien d'ordinaire... Ce n'est pas tout le monde qui affronte plusieurs fois un sorcier et qui s'en sort en vie... Fit remarquer Athéna. Et donc, pour être parfaitement ordinaire, vous êtes traductrice, c'est ça ? Ou vous préférez interprète ?

La déesse avait connu assez de gens de ce milieu pour savoir qu'ils étaient parfois très susceptibles. Ils étaient tellement fier de leur travail que les interprètes, de même que les traducteurs d'ailleurs, ne supportaient pas que l'on puisse se tromper. Le détail, c'était important pour eux, la brune le savait bien. Et elle comprenait d'ailleurs.

"Traductrice et interprète, je sais faire les deux", précisa Anya, une lueur malicieuse dans les yeux. "Quant à Raspoutine... J'ai eu la chance d'être aidée pour l'affronter, parfois même par de parfaits inconnus. Seule je ne sais pas si j'aurais fait autant de miracles. Je ne me considère pas comme une héroïne mais je sais que je ne suis pas la dernière des connes. Alors quand il s'agit de ma survie ou de celle de mes proches je sais improviser !"

Ah les jeunes gens... Pour un peu, Athéna aurait eu un soupir et un sourire plein d'indulgence. En 5 millions d'années, elle avait vu assez de gens se définir comme de simples personnes ordinaires alors qu'ils étaient un peu plus que cela. Et le pire, c'était qu'ils croyaient sincèrement qu'ils étaient communs et qu'ils n'avaient fait qu'avoir de la chance. La réalité était souvent tout autre : il fallait aussi avoir les moyens intellectuels de se sortir d'un piège et tout le monde n'en était pas capable.

- Je vois. Dit-elle en souriant légèrement. Ce n'est pas parce que vous avez reçu de l'aide que vous n'êtes pas une héroïne vous savez... Les gens oublient souvent qu'il faut plus de courage pour demander de l'aide ou l'accepter que pour se battre seul... Expliqua-t-elle pourtant, avant de s'apercevoir qu'elle s'était laissée un peu emporter. En parlant de proche... J'ai entendu dire que vous n'êtes toujours pas mariée... Non que j'adhère totalement à cette idée stupide qu'un bon couple est un couple marié, mais je me demandais, si ça n'est toujours pas fait pour vous, est-ce parce que votre homme est un incapable ou parce que vous êtes une femme moderne ? Ou encore parce que Mme Anastasia Chostakovich, ça a tout de suite moins de classe que Romanov ?

Athéna se fichait pas mal du mariage. Mais elle savait que les habitants étaient toujours très friands de cancans et elle avait donc mené sa petite enquête là-dessus, histoire de pouvoir interroger la jeune femme là-dessus. L'idée du mariage, c'était même complètement idiot quand les jeunes femmes étaient déjà mères... Ce qui était le cas là, comme tout le monde pouvait le constater puisqu'Anastasia tenait sa fille sur ses genoux.

"C'est compliqué et nous ne sommes pas allés suffisamment loin dans les préparatifs pour parler de mon nom de famille... mais ça n'a rien à voir avec l'incapacité de Dimitri ! Il est... très bien comme il est, nom de famille inclus même si, c'est vrai, que ça me pincera un peu le cœur qu'il n'y ait plus de Romanov... On verra le moment venu, de toute façon ce n'est plus obligé de prendre le nom de son époux. Et je me considère comme une femme moderne ancrée dans son temps et féministe mais je viens d'un endroit où ce genre de choses se fait et, envers et contre tout, j'ai envie de ce mariage parce que... Je dois vraiment énoncer les raisons qui me poussent à lui dire oui un jour ? C'est suffisamment évident, non ?"

- Moderne sans doute... N'empêche que vous mettez beaucoup de temps à passer le cap. Je crois que même les mariages arrangés auxquels j'ai assisté ont mis moins de temps entre la discussion du contrat et le mariage. Fit-elle remarquer. Mais arrêtons de parler de ça... J'ai ouïe dire que bien que vous ne soyez pas une héroïne, enfin d'après vos dires, vous avez tout de même eux une aventure un peu héroïque il y a peu... Racontez-nous un peu tout ceci !

"Oh c'était pas grand chose. C'est arrivé comme ça, je n'avais pas réellement prévu de partir sauver le monde... J'ai vu une annonce sur Internet, en fait. Dyson Walters formait une équipe pour aller sauver le monde en Russie et il se trouve que le russe ça me connait. J'ai simplement proposer mes services à ce niveau-là et je crois que ça n'a pas été une mauvaise chose pour le bien de cette opération. Et puis, en y repensant un peu je me suis dit qu'une de mes amies serait contente de voir que je m'affirmais en dehors de mon rôle de mère, ex-princesse orpheline et solitaire dans sa bulle."

Et voilà. On en revenait toujours à la modestie des héros. Athéna se demandait souvent si c'était pour se donner un genre ou si c'était parce qu'ils étaient sincères : ils ne considéraient pas qu'ils avaient fait quelque chose de très important... Ceci dit, pour la rouquine en fasse d'elle, la déesse était prête à croire qu'il s'agissait de la seconde solution.

- Pas grand-chose ? Pourtant personne ne vous y obligeait... Et en général, un héros, c'est ça. J'ai vu assez de choses au cours des siècles pour les reconnaître vous savez.

Les joues d'Anya rosirent un peu, mélange de plaisir et de gêne prenant sans aucun doute la dernière phrase de la présentatrice pour un compliment. Ceci dit, elle n'ajouta rien de plus. Ce qui n'arrangeait pas vraiment les affaires de la déesse.

- Enfin bref... Dites moi, j'entends régulièrement parler de gens qui cherchent des membres de leur famille... Est-ce votre cas ? Y a t-il des gens de votre monde que vous cherchez toujours ? L'émission pourrait être l'occasion de lancer un message...

Athéna se fichait pas mal de tout ça en fait. Mais c'était toujours bon d'essayer de redorer un peu l'image des dieux en montrant qu'ils se souciaient des gens qui vivaient là. Bon, La guerrière n'entrait pas vraiment dans cette catégorie : elle voulait surtout voir sa famille en sécurité, mais la majorité habitant en ville, c'était compliqué de ne pas s'impliquer un minimum dans la vie de Storybrooke.

"Déjà, il faut savoir qu'il y a énormément de gens que je n'ai pas à chercher puisqu'ils ne sont plus de ce monde. C'est malheureux à dire mais être une orpheline a considérablement réduit le problème de ne pas se retrouver... C'est Dimitri que j'ai retrouvé en premier, ça veut peut-être dire quelque chose... Puis il y a eu ma grand-mère mais je n'ai jamais revu sa cousine Sophie ni Vladimir, un ami de Dimitri et mentor pour nous deux... Vlad, si tu nous regardes... c'est le moment de te manifester. Oh et j'ai évidemment retrouvé Raspoutine. Enfin, c'est plutôt lui qui nous a retrouvés."

- Espérons qu'il vous entendra ! Dit-elle gentiment. Dites moi... En dehors de vos rôles d'interprète et d'héroïne, vous êtes mère. On peut d'ailleurs voir que votre fille est resplendissante. Vous arrivez à tout gérer ?

"J'ose espérer que j'arrive à gérer ! s'exclama Anastasia. Merci, d'ailleurs... Abigaëlle est ma plus grande fierté, ma préoccupation principale. Etre une héroïne, par contre, ce n'est pas une vocation à plein temps. Pas pour moi, en tout cas. Il s'est trouvé que j'ai fait quelques trucs héroïques mais j'aspire avant tout à une vie simple. Un travail simple, des amis simples et une famille simple. Je ne vois pas le fait d'être maman comme une corvée ou un travail. J'ai toujours voulu une famille alors maintenant que je l'ai, je l'assume totalement et j'y consacre le temps qu'il faut. Elle est ma priorité et je préférerais perdre un client plutôt que de délaisser Abigaëlle. Mais pour le moment, ce n'est pas arrivé et ça n'a aucune raison d'arriver."

- Et espérons que cela ne vous arrivera jamais ! Merci de nous avoir reçu chez vous Anastasia. Athéna se tourna vers la caméra. Et rendez-vous bientôt pour un autre numéro de "Sur le divan de..."

Eloise A. St-James a écrit:

"Oh c'était pas grand chose. C'est arrivé comme ça, je n'avais pas réellement prévu de partir sauver le monde... J'ai vu une annonce sur Internet, en fait.