« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
C'était trop. Ma vie partait littéralement en cacahuète. D'abord j’atterrissais dans ce monde minable en étant une humaine minable et voilà que maintenant un alter-ego jouait à prendre le contrôle de mon esprit et de mon corps à sa guise. Jamais je n'aurais dû aider ce type au bar, et encore moins rester avec lui... Il avait libéré Marshall Lee... Et m'avait comme emprisonné.
Déjà, je ne comprenais pas comment était possible le fait que Marshall Lee existe. Dans mon ancien monde, à OoO, il n'existait déjà pas. Il faisait partie d'une histoire bon sang ! Comment se faisait-il qu'il existe ici et dans mon corps en plus ! Regina aurait pu faire un effort en lançant son sort...
En cet fin d'après-midi, j'avais décidé que trop c'est trop. Il fallait que je mette un terme aux agissements de ma double personnalité. Ce petit crétin allait me faire arrêter et jeter en prison un de ces jours, ou pire me faire tuer. J'avais vécu plus de 1000 ce n'était pas pour crever dans cette ville pitoyable et en étant une simple humaine. Et surtout il était hors de question que mon alter-ego ruine ma vie. Personne à part moi (et peut-être Regina) pouvait ruiner ma vie.
J'étais partie dans la forêt de Storybrooke, pour être au calme, et pour être sure que personne me surprendrait à m'engueuler avec moi-même. J'avais marché jusqu'au cœur de la forêt, là où, à la rigueur, je ne pouvais croiser que Dakota, lui ne serait pas trop choqué de me voir parler à moi-même. J'étais maintenant adossé à un autre, n'ayant aucune idée de comment m'y prendre pour parler à mon double. Car, quand il était présent, je ne l'étais pas. Mais peut-être était-il là même quand moi aussi je l'étais. Je frissonnais. C'était étrangement malsain de penser qu'il pouvait voir et entendre tout ce que je faisais. Je me laissai glisser le long de l'arbre pour m'asseoir par terre. Comment allais-je faire ? Peut-être que s'il entendait tout ce que je disais, il suffisait que je parle. C'était plutôt une solution logique et la plus évidente.
- Bon, euh... Marshall Lee ? T'es prié de te manifester. C'est un ordre. C'est mon corps, tu "vis" dedans alors tu m'obéis. Dis-je d'une voix claire et sévère.
Peut-être que j'avais été trop autoritaire. Marshall Lee semblait être un petit rebelle, si je lui parlais comme une mère parle à son ado, il n'allait pas se montrer. J'attendis quelques secondes, mais rien ne se passa, ce qui confirma plus ou moins ma théorie.
- S'il te plaît j'ai besoin de te parler. Donc ça serait sympa que tu sortes de ta cachette et que tu ne prennes pas le contrôle de mon corps pour qu'on puisse communiquer. Enfin, si c'est possible. Sinon on écrira sur mon téléphone chacun notre tour pour pouvoir avoir cette discussion. Dis-je en agitant le portable dans ma main droite.
J'attendis quelques secondes encore une fois. Et quand je rebaissai les yeux sur mon Iphone, il avait changé de main. Je le tenais maintenant dans la main gauche. Sauf que je n'avais aucun souvenir de l'avoir changé de main. Je le déverrouillais prudemment. L'application Notes était ouverte. Et la dernière note ouverte laissai apparaître le début d'une phrase : "Marcy, Marcy, Marcy, Stu...". Je cliquais immédiatement pour ouvrir le reste. C'était Marshall Lee, ça ne pouvait être que lui. J'avais réussi à rentrer (indirectement) en communication avec lui.
"Marcy, Marcy, Marcy, Stupide Marcelline. C'est évident qu'on ne peut pas se parler oralement, on est dans le même corps. Ton corps ça tu as bien raison. Et crois-moi ça ne m'enchante pas d'être dans cet horreur adipeux, sérieux arrête les frites. Attends, il se permettait de critiquer mon corps en plus de ça, décidément ça n'allait pas être une mince affaire de le faire dégager... Je tiens à te dire que tu ne me feras pas partir. Je vais rester bien au chaud entre ton lobe temporal et occipital. Et vas pas te foutre un coup de pique à glace dans le crâne pour me faire dégager, je n'y suis pas réellement dans ton cerveau. Je préfère préciser, avec toi on est jamais sur de rien. Ah ! Et comment je sais que tu veux me faire partir ? Parce que j'ai non seulement accès à tes 5 sens mais aussi à tes pensées, petite crétine. J'aurais toujours 10 coups d'avance sur toi. Maintenant rentre chez toi, et accepte cette fatalité : tu dois vivre avec moi, pour toujours."
Il était très insolent et très sur de lui pour quelqu'un qui ne pouvait exister que grâce à moi. Il fallait que je trouve une solution. Si je ne pouvais pas le faire partir, peut-être que je pouvais m'arranger avec lui pour limiter son effet néfaste sur ma vie. Il pourrait prendre mon corps un week-end sur deux, comme si on était des parents divorcés.
J'ouvris les yeux. Mon front était douloureux. Je passai ma main dessus et mes doigts furent couverts de sang. Qu'est-ce qu'il avait fait encore ? Je me retournai vers l'arbre et vis qu'il était tâché de mon sang. Super. Il se permet d’abîmer le corps dans lequel il est en plus. Énervée, j'attrapai mon portable.
"Ma petite chérie, pas la peine d'essayer de trouver un compromis. J'ai une totale emprise sur toi. J'ai le contrôle de ton corps quand je veux et où je veux. Tu ne m'arrêteras pas. Et là tu commences vraiment à m'énerver, j'ai présentement aucune envie de faire mumuse avec ce truc qui me sert de corps, mais si tu continues, je te fais frapper ta tête contre cet arbre jusqu'à qu'une amnésie se pointe et que tu disparaisses ainsi ton corps m'appartiendra totalement. Après quelques réajustements, de type changement de sexe, je m'y sentirais comme chez moi. Enfin, encore plus que maintenant."
J'étais dans une rage noire, et je suis sûre que ça lui plaisait énormément. Il devait se délectait de la façon dont il me coinçait. J'avais l'impression d'être emprisonnée en quatre murs, je ne voyais aucune porte de sortie. Je n'avais aucune solution. A moins que...
- Si je meurs, tu meurs... Moi personnellement, je peux crever ça m'importe peu, cette vie est minable. Mais toi ? Tu tiens à la vie non ? Visiblement tu ne peux pas garder le contrôle sur moi tout le temps, sinon je ne serais pas en train de parler en ce moment-là. Donc si j'ai dans l'idée de me mettre une balle dans la tête. tu prendras le contrôle de mon corps aussi longtemps que tu pourras, mais au bout d'un moment, tu seras obligé d'abandonner et de te retirer. Et là, PAM ! Je me fais sauter le caisson, notre petite tête à tous les deux. Et tu peux lire dans mes pensées, tu sais que je ne rigole pas.
Et c'était vrai. Je ne blaguais pas. J'avais pensé nombre de fois à me suicider tellement la vie à Storybrooke m'était insupportable. Mais je n'avais jamais passé le cap car j'avais trop d'amour propre pour mettre moi-même fin à mes jours. Mais là, je ne préférerais plus vivre du tout que de vivre avec lui.
- A toi de voir... Soufflai-je avec insolence.
J'attendis de longues minutes, vérifiant mon téléphone régulièrement pour guetter une réponse de mon alter-ego. Mais rien ne vint. Au bout d'une heure, je pris le silence de Marshall Lee pour une victoire pour moi. S'il ne répondait pas c'est qu'il avait trop de fierté pour admettre que cette fois-ci, j'avais le contrôle sur lui.
Je me levai en affichant un sourire satisfait. Puis je rentrai chez moi avec le sentiment que j'avais un poids de moins sur les épaules. Il n'avait peut-être pas disparu, mais au moins il se tiendrait à carreau. Ma menace avait fait effet. Mais, s'il avait peur seulement de la mort. Et si un jour, je ne souhaitais plus mourir. Il reviendrait de plus belle dans ma vie et me la gâcherait 10 fois plus. Mais bon, il faudrait que je rencontre l'âme sœur pour que je ne souhaite plus quitter ce monde.
***
Tu la rencontreras ton âme sœur, plutôt que tu ne le crois...