« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 The War is Over [One Shot]

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Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »

Deborah Gust

| Avatar : Catherine Tate

The War is Over [One Shot] Fh0w

- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.

| Conte : Inside Out
| Dans le monde des contes, je suis : : Disgust

| Cadavres : 4325



The War is Over [One Shot] _



________________________________________ 2017-08-14, 00:06 « Sarcasm: punching people with words. »

Quelque chose n'allait pas. Je le sentais, sans pouvoir pour autant mettre le doigt dessus. Les choses bougeaient plus que d'ordinaire chez les divins et affectaient Aryana dont les traits étaient devenus moins sereins. Je m'étais bien sûr gardée d'en parler aux autres émotions, craignant leurs réactions disproportionnées. Je savais la déesse occupée. Elle n'avait pas besoin de trois boulets entre ses jolies jambes pour essayer de la réconforter voire de la draguer. De façon générale, elle n'avait pas non plus besoin de moi, mais j'aimais à croire que ma compagnie lui était aussi agréable que la sienne l'était pour moi.
Et sans aller jusqu'à dire que je m'inquiétais pour elle (après tout, l'inquiétude faisait-elle partie de mes attributions ? absolument pas), je craignais qu'à terme tous ces divins problèmes aient raison de l'élasticité de sa peau. Accessoirement, j'étais curieuse et n'avais jamais apprécié de ne pas être au courant des nouveautés, qu'il s'agissait d'une collection Chanel ou d'un événement X, Y, Z. Si on veut être in, il faut être à la page, c'est un fait. Et j'avais conscience d'avoir un chapitre de retard.
Déterminée, je descends au rez-de-chaussée où je la trouvai rapidement, splendide dans sa jolie robe d'été. Elle ne portait certainement pas le titre de déesse de l'amour pour rien, songeai-je en m'annonçant sur le parquet impeccablement ciré du salon. Mes talons claquèrent, ce qui eut le mérite de m'annoncer. Je me plantai finalement devant elle et demandai sans préambule :
- Alors. Dis moi tout. C'est quoi la nouvelle catastrophe divine qui vous agite tous ?
Une bonne nouvelle n'aurait jamais causé autant de remous. C'en était donc une mauvaise, peut-être une énième disparition inexpliquée de son fils ou d'une autre partie de sa grande famille comme cela avait été le cas avant l'été. Au final, cependant, les choses étaient rentrées dans l'ordre. Aryana les avait retrouvés sains et saufs en Australie et tout ce petit monde était rentré à bon port. Pourtant cette fois je sentais qu'il en serait autrement.
Je n'étais peut-être ni Peur ni Tristesse mais je connaissais parfaitement les émotions humaines. Je les sentais, je les comprenais et je savais les analyser, sinon les manipuler et les maîtriser. Aussi notai-je l'air grave, presque solennel, d'Aryana.
- Nous avons perdu deux des nôtres. Apparemment c'est Zeus qui les aurait tués, expliqua-t-elle, curieusement évasive.
Je fronçai les sourcils, l'observant d'un air suspicieux. Etait-elle en train de me ménager ?! Sans. Déconner.
- Inutile de tourner autour du pot, je suis ici pour avoir des noms, repris-je, avec la ferme intention de ne pas tourner les talons tant que je ne connaitrai pas toute l'histoire. Et ce n'est pas la peine de me ménager, je n'en apprécie aucun - à part toi.
Dans les faits, ce n'était pas totalement exact mais Aryana n'avait pas besoin de le savoir. J'appréciais Athéna, que j'avais rencontrée une fois, bien des mois auparavant.
Aryana sembla hésiter, peut-être chercher ses mots ou autre chose et, à ma grande surprise, attrapa ma main pour la tapoter avec affection tout en poursuivant :
- Il s'agit d'Hera et Ares. C'est si soudain que... j'ai encore du mal à réaliser, avoua-t-elle.
J'accusai le coup, dodelinant de la tête et retirant ma main de la sienne.
- Navrée de l'apprendre. Je... Vous étiez proche, peut-être ? Je crois que vous n'étiez pas frère et sœur mais... Pour l'amour du ciel, soudaineté ou pas ne va pas pleurer avec Tristesse, sinon je crains l'apocalypse émotionnelle.
J'esquissai un sourire triste. Je n'étais ni programmée ni douée pour les condoléances. Mais j'essayai :
- Et si tu as besoin, tu sais où me trouver. Comme tu as sans doute besoin de temps pour toi, je vais remonter.
Résolue, je tournai les talons et quittai la pièce.
L'espace d'un instant, une drôle de pensée effleura mon esprit : était-ce moi qui avais besoin de temps ? Je trouvai l'idée tellement ridicule que je m'empressai de la chasser d'un mouvement de tête en remontant l'escalier.
Je ne connaissais pas Héra. Je ne savais même pas à quoi elle avait bien pu ressembler. Je l'imaginais cependant belle et raffinée. Quant à Connor...
Il était inutile de nier, je le connaissais. Nous nous étions croisés quelques fois chez Aryana puis lors d'une drôle de fête foraine où nous étions devenus alliés d'un jour car il n'y avait eu alors que son demi-cerveau de disponible. J'avais fait au mieux avec ce que j'avais sous la main. Et contre toute attente, le résultat avait été satisfaisant, ce qui ne m'empêchait pas de le mépriser. Qu'il ait, ou non, perdu un enfant lui aussi.
Connor était un homme grossier, sans le moindre raffinement, sans le moindre goût et la moindre subtilité. Il était l'exemple parfait du mâle pseudo-dominant bourru qui cognait et réfléchissait après. Je m'étais d'ailleurs demandée si son attribut de dieu de la guerre ne lui avait pas valu quelques coups dans la tête qui expliqueraient l'était pitoyable de sa psyché. En fait, je le méprisai à tellement de niveaux qu'il aurait été difficile de tous les nommer.
Paradoxalement, je le trouvais quelque peu distrayant, sinon intéressant (toutes proportions gardées).
Connor était de ceux qui n'avaient pas peur de s'affirmer, ce qui m'avait plu. IL avait certes un très sale caractère mais lui au moins en avait un. Je ne pouvais pas dire cela de toutes les personnes du manoir. Il avait été un challenge, l'un de mes préférés.
Puis il était mort.
J'atteignis la porte de mon bureau et la poussai. Je m'assis devant les différents moniteurs éteints et les fixai quelques instants, les lèvres pincées. J'étais énervée. Agacée, au plus haut point. Sans m'en apercevoir, j'avais commencé à tapoter des doigts sur le bureau, mes méninges tournant à plein régime.
Non, je n'étais pas triste.
Je refusais d'être triste.
Pas pour lui.
Pas pour un connard qui n'était pas foutu de vivre alors qu'il était le foutu dieu de la guerre.
Je soupirai bruyamment et fermant les yeux. Derrière mes paupières, je visualisais parfaitement son visage anguleux, son regard perçant, la couleur de ses yeux, celle de ses cheveux, la carrure de ses épaules qui auraient été sublimée par ce genre de costume raffiné qu'il n'aurait jamais eu l'intelligence de porter. Puis je visualisais Colère qui lui cassait le nez d'un coup de poing bien placé. Je visualisais le sang sur son visage et la fureur dans ses yeux. Et je souris, presque vengée pour le départ impromptu de ma distraction divine.
J'avais horreur qu'on me fasse faux bond, que ce soit de bon ou de mauvais gré. Je honnissais les défections. J'abhorrais les déceptions. Et je détestais la colère froide que cet abominable dieu m'infligeait depuis sa tombe ou quelque soit l'endroit sinistre dans lequel il avait atterri.
- Vous n'avez même pas la décence de rester vivant, commentai-je en rouvrant les yeux. Décevant jusqu'au bout.
Une fois de plus, je ne pouvais compter que sur moi-même puisque les autres étaient trop occupés à mourir. Je me serais presque sentie seule mais je me rappelais, à la dernière seconde, que je n'étais toujours profondément éprise de ma propre personne. Et que je ne comptais pas me décevoir, contrairement à tous les êtres qui semblaient m'entourer.

FIN
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