« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Sebastian pencha la tête sur le côté en constatant l’étendue des dégâts : ses pieds étaient littéralement recouverts de colle à paillettes et de tout un tas de petites choses accrochées par la petite Sally dans un de ses nombreux élans créatifs. Retirer ses chaussures avait été un exploit mais la petite fille avait formulé une demande impérieuse à laquelle il n’avait pas vraiment su résister… Restait donc à savoir comment enlever tout ça sans faire trop de dégâts. L’enfant avait fini par s’endormir en serrant une peluche, rêvant d’autres étoiles lumineuses en train de faire une compétition de ski, et le marchand de sable avait pu s’extirper de sa chambre avec l’esprit tranquille ; voilà plusieurs nuits qu’elle avait du mal à dormir, inquiète par rapport à ses parents qui se disputaient souvent ces derniers temps. Elle pensait en être la cause, âme infantile en quête de compréhension, et que la machine qui lui permettait de respirer la nuit était la seconde responsable de leur état.
La rassurer n’avait pas été des plus aisé, Sally possédait un imaginaire aussi débordant que rempli de cauchemars inquiétants et plusieurs fois, elle avait rêvé débrancher ce maudit appareil pour mettre fin à leur colère. Mauvaise idée. Très mauvaise. Heureusement, ce soir elle parvenait enfin à remonter la pente et elle avait préparé plusieurs dessins à l’attention de ses parents : pour leur expliquer, pour qu’ils comprennent et pour qu’ils fassent un peu plus attention à elle lors de leurs disputes. Un problème d’enfants causé par celui des adultes… Une récurrence malheureusement régulière en ces temps modernes. Sab espérait qu’au moins cette nuit elle passerait un bon moment et avait hâte de la revoir le soir suivant.
En attendant, il se demandait comment il allait faire pour se débarrasser de tout ça. Dès qu’il secouait les pieds, des paillettes se mettaient à virevolter dans l’air ; si ça avait été très drôle sur le moment, désormais ça avait juste l’air un peu ridicule. Mais juste un peu, pas trop, sinon… Il se mordit l’intérieur de la joue, cherchant rapidement comment faire. Vu l’heure avancée de la nuit, Louise devait déjà dormir donc il ne pouvait pas lui demander de l’aide – et puis, vraiment, l’appeler pour savoir comment enlever des autocollants sur les pieds sans que ça ne fasse mal ? – Il était douillet, mais quand même. Et il avait une certaine dignité, relative, mais présente. On ne demandait pas à celle dont on était amoureux si elle avait une pince à épiler pour… Voilà ! C’était ça ! Avec une pince à épiler, pourquoi pas !
Se levant d’un bond, si bien qu’il manqua de glisser sur le tapis de la salle de bain, il s’approcha de l’armoire à pharmacie pour espérer trouver son dû. Il ne se souvenait pas avoir un tel objet chez lui mais peut-être que, par hasard… Après tout, Louise avait vécue ici et Arthur aussi, l’un des deux savait peut-être s’en servir ? Contre toute attente, il mit la main sur le précieux sésame. Ou plutôt les doigts parce qu’elle était vraiment très petite. Poussant un soupir de soulagement, il déglutit en l’observant sous toutes les coutures : cet objet avait vraiment la tête d’un engin de torture. Est-ce que des gens s’arrachaient sciemment les poils avec ça ? Mais c’était du masochisme ! Ou du moins, peut-être n’étaient-ils pas très bien dans leur tête. Quoiqu’il en soit, il s’installa sur le rebord de sa baignoire, plongea ses pieds dans le peu d’eau qui coulait au fond et s’attela à l’étrange tâche que de retirer ce déguisement de sa peau.
* * *
L’eau glacée qui lui tomba sur le visage n’avait absolument rien d’agréable ! Il se réveilla en sursaut, complètement trempé, écartant les bras de son corps comme pour parer à un danger éventuel. Le souffle court, les yeux écarquillés, il fixa la sorte d’araignée géante qui tenait entre ses pattes un seau désormais vide. Est-ce qu’il venait de…
« Le petit mousse se serait-il endormi à la tâche ? »
Demanda la créature d’une voix gutturale. Il grimaça sous le grincement que cela lui rappelait. Des craies auraient eu un meilleur effet, très certainement… L’araignée se pencha vers lui, le fixant de ses grands yeux jaunes, et agita de nouveaux ses mandibules pour parler.
« Ou bien peut-être étais-tu en train de nous espionner ? »
Sebastian du concentrer tous les efforts du monde pour ne pas grimacer sous l’haleine odieuse qui venait de s’en dégager ! Ne se lavait-elle jamais les dents ? Ou peut-être l’avait-elle oublié ce matin ? C’était pourtant important de se laver les dents régulièrement, sinon on pouvait perdre les dents de lait avant l’heure et pour les adultes, ça donnait les dents noires et creuses… Elles pouvaient même tomber sans jamais repousser ! Lui au moins se brossait les dents trois fois par jour, en plus il avait un dentifrice à la fraise vraiment très bon ; si l’araignée se montrait sympathique il pourrait lui en proposer ? L’ennui c’est qu’elle n’avait ni l’air cordiale ni la patience de trouver une brosse à dent. Au contraire, l’une de ses grandes pinces vint soulever la marinière que portait le marchand de sable pour l’obliger à se mettre debout !
Son regard balaya les alentours, le souffle coupé lorsqu’il découvrit une immensité d’étoiles et de galaxie à perte de vue. Tout, absolument tout autour d’eux portait une sublime couleur oscillant entre le bleu nuit et le violet sombre, parsemée d’éclats scintillants de mille feux. Des étoiles. Plein d’étoiles. Des millions, à la fois si proches et si lointaines. Comment est-ce que cela était… Le bois sous ses pieds lui donna le premier indice, et la rambarde le second. Le mât central ne vint qu’en troisième lorsqu’il leva la tête pour découvrir des voiles et des cordages. Un bateau ? Il était sur un bateau, un vrai de vrai ?! Un bateau qui flottait au milieu de l’univers ?! Il pouvait entendre les poutres grincer et même sentir une houle.
Une sensation familière le parcouru, agitant ses doigts et détendant ses traits. Un navire perdu au milieu de la voie lactée, que n’existait-il de plus beau spectacle ? Dommage que l’araignée ne semble pas prête à le laisser se pencher au bord pour voir ce qui se trouvait sous leurs pieds… pattes ?
« Ce que je dis ne t’intéresse pas ?! » S’agaça-t-elle, soulevant sa pince pour le plaquer contre le mur où il s’était réveillé avec brutalité. « Les mousses devraient s’occuper de leurs affaires. Misérable petit… »
Il y eu un éclair gris et la prise se relâcha soudain. Sab retrouva la terre ferme – façon de parler – et ferma les yeux par réflexe… avant de les rouvrir en entendant une sorte de gémissement sourd. La créature qui l’avait malmené ployait sous la poigne métallique d’un homme muni d’un tricorne, sa pince enserrée dans un étau au point de la retourner sur elle-même et de la faire pencher dangereusement. L’inconnu numéro deux tenait une sorte de pomme, mordant dedans avidement avant de l’observer comme si elle était étonnement intéressante.
« Mr Scroop ? » Demanda-t-il, même si le marchand de sable déduisit que ce devait être une question rhétorique. « Savez-vous ce qu'il arrive à un pamplemousse lorsqu'on le presse de toutes ses forces ? »
Joignant le geste à la parole, il pressa durement la patte de l’araignée qui poussa un hurlement de douleur. Sebastian se mordit l’intérieur de la joue, le corps parcouru d’un long frisson face à cette violence tandis que la créature reculait de plusieurs pas en serrant sa pince blessée contre elle. Il eut le temps de toiser des pieds à la tête l’homme qui venait de le tirer de cette mauvaise passe, ou bien était-ce un robot ? Jusqu’à ce qu’une autre voix, tonitruante et rocailleuse, résonne sur le pont du navire.
« Que se passe-t-il ici ? »
Un… caillou ? Enorme, à forme humanoïde mais entièrement composé de roche, descendit les escaliers à la gauche du gardien pour s’avancer sur le pont. Il portait une longue tunique rouge, comme les anciens uniformes militaires de la marine, ainsi qu’une chemise et un pantalon clair. Sur sa tête était vissé un tricorne bordé d’un liserait d’or, un peu comme celui du semi-robot mais en plus classe et moins abîmé. L’homme-roche posa son regard sur Sebastian – il devait bien faire une tête de plus que lui – avant de s’en désintéresser pour simplement croiser ses mains dans son dos, attendant probablement une réponse.
Sab déglutit, remarquant désormais qu’ils n’étaient plus seul sur le pont : toute une troupe d’étranges créatures s’étaient approchées, certaines marchant sur deux mains, d’autres avec le visage au milieu du torse, et attendaient eux aussi que quelqu’un prenne la parole. A la vue de leurs regards, dirigés vers le gros bonhomme à la main métallique, ce devait être le chef.
« Vous connaissez le règlement : pas de mutinerie à bord de ce navire. » Le rocher marcha d’un pas lourd parmi les extraterrestres, les fixant uns à uns sans paraître impressionné par leur apparence. « Tout contrevenant à cette règle se verra mis au fer à fond de cale. Suis-je bien clair, Mr Scroop ? »
Il venait de s’arrêter devant l’araignée aux cheveux gris, plongeant son regard dans les grands yeux jaunes qu’elle possédait. Le marchand de sable entendit comme une sorte de grognement, cela provenait de la gorge de la créature qui ne semblait pas très contente de devoir coopérer… Une lumière rouge s’alluma alors sur sa face, éclairant les mandibules et tout ce qui pouvait se trouver là ; Sab tourna la tête et haussa les sourcils en constatant que cela provenait du monsieur au tricorne. Son œil s’était ouvert, littéralement, dans un faisceau laser qui n’avait rien de très encourageant ; si bien que l’araignée fini par hocher la tête à contre-cœur.
« Transparent, m’sieur. »
Le rocher attendit quelques instants et Sebastian cru qu’il allait attraper la bestiole pour l’assommer – un seul coup de poing devait faire vraiment des dégâts ! – mais à la place il se redressa et reparti d’un pas lourd en direction des escaliers.
« Bravo, monsieur Arrow. Allez, tout le monde retourne à son post. Ventre à terre et vogue la galère ! »
Comme si un signal venait d’être donné, les créatures s’éparpillèrent sur le pont pour retourner vaquer à d’autres occupations et il ne resta bientôt plus que le gardien et l’espèce de… droïde ?
« SEBASTIAN ! » S’exclama-t-il, le faisant sursauter. D’où connaissait-il son nom ? « Je t’avais donné du travail ! »
Il lui désigna le saut et le balai, qu’il venait de récupérer. Le marchand de sable secoua la tête en montrant ses paumes, ne se souvenant absolument pas avoir eu une telle chose à faire ! Mais il était sincèrement désolé d’avoir failli à sa tâche. Il semblerait qu’il se soit… endormi ? Ici ? Au milieu de l’univers sous la voûte étoilée la plus belle qu’il lui air été donné de voir ? Etrange. Il pencha la tête sur le côté, se mordant la lèvre inférieure.
« On ne peut décemment pas vous laisser seuls deux minutes… JIMBO, viens ici ! »
Un soupir résonna, provenant d’au-dessus de leur tête, et quelques instants plus tard un jeune homme descendit les marches en trainant des pieds. Vêtu d’une blouse en cuir et d’un pantalon trop court pour lui, Sab reconnu aisément Jamie ! Bon il avait moins de barbe et un peu plus de cheveux longs mais… C’était Jamie ! Le garçon qu’il avait croisé dans un cauchemar la dernière fois. Cela expliquait peut-être beaucoup de choses finalement. Il sentit un nouveau fourmillement familier caresser sa nuque, même si le regard sombre que lui adressa le garçon ne lui disait rien qui vaille.
« Je veux que ce pont soit brillant avant ce soir ! Montre-lui comment faire et, faites attention, je vous ai à l’œil ! N’espérez pas vous en tirer à si bon compte. Dorénavant vous n’aurez plus le droit de dormir, de manger ni même de vous gratter les fesses si je ne vous en donne pas la permission ! »
Ca allait être compliqué tout ça ! Il allait les accompagner jusque dans les toilettes aussi ? Récupérant tant bien que mal le balai que lui lança le robot, ils se retrouvèrent bientôt seuls tous les deux face à l’immensité du travail qui restait à faire ; et pas des moindres, vu la couche de crasse qui se trouvait sur le bois… Dire qu’il était pieds nus ! Sab eu une immense grimace, déglutissant tant bien que mal. Il aimait bien travailler et être volontaire mais… Il adressa un regard désolé à Jamie. Il venait de se faire gronder et punir à sa place, ça n’était pas dans ses habitudes. Promis, il ferait des efforts ! Si Jay consentait à lui expliquer où est-ce qu'ils se trouvaient et... où ils allaient comme ça ?
Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Garrett Hedlund
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Le passage des baleines astrales était un spectacle sans nulle autre pareil. C’était même un spectacle d’une rareté extrême ! Enfin, si l’on vivait à quai, d’après ce qu’il avait entendu. Dès qu’il s’était extasié devant ces magnifiques créatures, si immenses qu’elle aurait pu renverser leur navire sans même s’en rendre compte, un ricanement suraiguë l’avait moqué, en le traitement de pied-plat. Pour tous sur ce bateau, cela faisait partie de la monnaie courante, mais pour Jim, c’était la plus belle des choses qu’il lui avait été donné de voir.
Assit à même le gréement sud, Jim observait pour la troisième fois les mouvements gracieux des immenses créatures, son menton au creux de sa main. Lui n’était pas marin. Il n’était que fils d’aubergiste, rien de plus. L’espace, il n’en connaissait que ce qu’il en avait lu dans les livres, pareil pour la navigation. Il aurait pu demander à sa mère, pour sûr. Elle s’y connaissait bien, vu qu’elle avait épousé un marin de la garde navale. Malheureusement, comme beaucoup d’autres choses sur son père, c’était le genre d’information que Jim ne pouvait en aucun cas demander à Sarah. Trop douloureux. Trop enfoui. Et puis, elle serait probablement trop malade pour lui répondre de manière cohérente…
Malade. Pas ivre. Ça ne se disait pas en public.
Soupirant, Jim tâcha de ne plus y penser. C’était probablement lâche. Mais pour la première fois de sa vie, Jim pouvait simplement savourer un instant de pure oisiveté, sans avoir peur de l’instant suivant, sans craindre d’entendre une bouteille roulée. Alors, pour une fois, il se permit d’être égoïste. De simplement observer les yeux galaxies des baleines, en se demandant si leur peau était rugueuse ou douce…
-JIMBO ! Viens ici !
Evidement. Cela aurait été beaucoup, beaucoup trop simple de pouvoir passer un peu de temps tranquille sans être harcelé par ce foutu cyborg. C’était dingue ça ! Avec un profond soupir, Jim émit une sorte de grognement, avant de lever les yeux au ciel. D’un geste précis, mais las, il saisit le gréement pour se laisser glisser au sol, avant de descendre les quelques marches qui le séparait de Silver et du nouveau. Fallait croire qu’être grand n’aidait pas forcément à faire un meilleur travail…
- Je veux que ce pont soit brillant avant ce soir ! Montre-lui comment faire et, faites attention, je vous ai à l’œil ! N’espérez pas vous en tirer à si bon compte. Dorénavant vous n’aurez plus le droit de dormir, de manger ni même de vous gratter les fesses si je ne vous en donne pas la permission !
De nouveau, Jim leva les yeux au ciel. Ce cyborg pouvait avoir de ces envolées parfois !… D’un geste brusque, Silver leur lança à chacun un seau et un balais, visiblement extrêmement vieux puisque des touffes de poils manquait à l’un comme à l’autre, avant de repartir en maugréant. Su-per. Vraiment, il était ra-vie. Avec un nouveau soupir, il passa sa main sur son visage, avant de se tourner vers le grand nouveau. C’était quoi son nom déjà ?…
-Le Muet, c’est ça? lança-t-il avec une voix un peu lasse. Je vois que t’as fais connaissance avec l’araignée psychopathe.
Avec un petit sourire de défi, il déserra le col de sa chemise en lin, dévoilant sur son cou une petite marque sinueuse, laissé par son ‘ami’ Scroop. Le Muet avait la même marque, plus rougie, sur la gorge.
-T’en fais pas. C’est juste un taré, fit-il, en tournant son index près de sa tempe.
Il eue une petite moue, comme pour signifier ce qu’il pensait, avant de soupirer, prenant appui sur le manche de son balais. Le pont était tout simplement immonde. La crasse mais aussi la poussière d’étoiles et les millions de déchets que ses joyeux camarades de cabine avait décidé de laisser tomber ça et là promettait un nombre conséquent de cloques sur leur paume. Comme pour lui même, il haussa les épaules. Ce n’était pas comme si il n’avait pas l’habitude. Il espérait juste que c’était aussi le cas du nouveau, sinon, il allait vite se mettre à pleurer.
-Bon… Tu prends le pont sud, je prends le pont nord? lança-t-il, en se dirigeant vers sa partie du pont, sans même attendre une réponse.
Ce n’était pas que Jim n’était pas sociable ou pas pédagogue, c’était juste qu’il avait un travail et que si il voulait mener son projet à terme, il n’avait pas le choix. Il allait devoir obéir au doigt et à l’oeil unique de ce fichu cyborg. Sinon, il pouvait dire adieu à son salaire. Et peut-être même au trésor de Flint…
Avec un soupir, Jamie alla remplir son seau, avant de se diriger au plus près des marche, où il commença à nettoyer, la mine sombre soudain. Comme si le trésor existait. Zadgig, Jim, mais quel idiot il pouvait être parfois ! Si il était ici, c’était pour gagner suffisamment d’argent pour que Sarah arrête de travailler et peut-être pour la soigner, si il restait un peu d’argent ! Point barre. En aucun cas, il ne devait s’imaginer trouver ce trésor de légende, enfin, c’était une légende ! Juste ça, une histoire qu’elle lui racontait petit, et qu’il dévorait plus grand. Un bouche à oreille, un mythe, rien de plus ! Alors pourquoi… Pourquoi quelque chose en lui suppliait d’un fol espoir que tout cela soit vrai ? C’était même pire qu’un espoir, c’était une certitude. Au fond de lui, Jim savait. Ce trésor existait. Si la carte l’avait montré, alors ce trésor existait. Et il allait le trouver. Il en était persuadé. Et avec tout cet or, il pourrait sauver sa mère. Qui sait ? Peut-être même qu’il pourrait devenir amiral lui aussi ! Avec autant d’argent…
-Tu rêves Jimbo...
Le marmonnement lui échappa, relevant les yeux vers les baleines qui achevaient de passer au-dessus de lui, avant de baisser les yeux vers l’autre côté du pont… Où le Muet semblait l’observer avec insistance.
-Quoi, t’as jamais vu un autre être humain ou quoi? fit-il, agressif.
Aussitôt, il le regretta. C’était tout à fait possible. Les galaxies regorgeaient d’être humanoïde, mais les véritables humains étaient rares. C’était tout à fait possible qu’il descende d’une famille d’esclave, quelque part, aux confins de Gaïus ! Il était peut-être véritablement le premier humain libre qu’il rencontrait, et aussitôt, Jim se sentit affreusement mal à l’aise. Rentrant la tête dans ses épaules, il marmonna un ‘S’cuse’ à peine audible, avant de retourner à son travail, dans un silence bourru. Jusqu’à ce qu’il entend un son grave, et pourtant plutôt féminin, assez doux, résonner sous la coque. Rapidement, il lâcha son balais pour se précipiter au bastingage, se penchant avant de faire signe au Muet de venir.
-Regarde ça ! Ce sont des baleineaux ! Ils sont encore tout jeunes, ils sont à peine colorés !
Les baleineaux naissaient presque transparents. Durant leur croissance, il prenait peu à peu cette couleur bleue profonde, semblable à celui de l’espace. Ceux qui passaient sous le navire étaient encore très jeunes, ils semblaient à peine bleus.
-Ils sont trop beaux...
-Jim! Jim très cher ne te penche pas au-dessus du bastingage, j'ai promis à ta mère qu'il ne t'arriverait rien!
La voix typiquement nasillarde du professeur Doppler le fit soupirer avec lassitude, se tournant vers son propriétaire, appuyé contre la rambarde au-dessus des marches.
-Vous inquiétez pas Delbert! lança-t-il, en se redressant malgré tout. J’ai presque l’impression d’avoir un père quand il est dans les parages, chuchota-t-il, à l’intention du Muet, avant de lâcher un soupir. Pourquoi t’es pieds-nus? lança-t-il après un temps, se tournant vers le grand. Non parce que vu la couleur de l’eau de nos sceaux, je ficherais pas la moindre parcelle de ma peau en contact avec ce sol !