J’allais me marier. Je n’en revenais toujours pas. J’allais épouser l’homme que j’aime le plus au monde et rien ne viendrait gâcher ce bonheur. Aujourd’hui, j’avais du temps devant moi et il était clair que j’allais en profiter. Aussi, j’avais pris le temps de me rendre en ville pour aller à la boulangerie d’Amelia pour lui annoncer la nouvelle et lui demander deux choses. Poussant la porte, je me rends à l’intérieur de la boutique, il y a deux trois clients mais ça semble assez calme. Comme je m’en doutais, je ne tarde pas à faire face à mon ancienne patronne et désormais amie. Un sourire né sur mon visage.

« Bonjour Amelia. Comment ça va ? »

Elle me sourit, je m’assieds à une table avant de regarder la jeune femme.

« Tu as un peu de temps à m’accorder ? Faut que je te demande quelque chose. » ajoutais-je.

Avec ses nouvelles obligations, Regina passait moins souvent à la boutique et c'était normal. Amelia le comprenait parfaitement et l'acceptait. Elle n'avait pas besoin que les gens soient présents pour les apprécier et s'en était toujours bien sorti seule pour gérer la boutique et l'aspect traiteur mis en place depuis un an environ. Son trop plein d'énergie était sans doute d'une aide précieuse pour ce faire. Quoiqu'il en soit, la boutique fonctionnait suffisamment bien pour que la lionne pâtissière ne se sente pas seule dans son activité. Pour autant, elle fut ravie de voir madame la maire pousser la porte de sa pâtisserie.
Regina était radieuse dans ce tailleur impeccablement coupé et ses escarpins chics. Mais c'était surtout son sourire heureux qu'Amelia nota. Ca, c'était autrement plus important que la marque de ses beaux vêtements.
Mais quoique curieuse, Amelia n'en oublia pas les clients qui attendaient d'être servis. Elle était une professionnelle. Sa boutique était certes petite mais elle était accueillante, à l'image de sa propriétaire. Amelia mettait un point d'honneur à ce que les gens se sentent bien chez elle et reviennent lui rendre visite. Et quand enfin elle eut servi et salué ses clients, la pâtissière se tourna vers son amie et ancienne employée, impatiente d'entendre la bonne nouvelle qui se lisait sur son visage.
- J'ai toujours du temps pour toi, surtout pour les bonnes nouvelles et pour les amies, annonça-t-elle avec entrain en rejoignant Regina. Je t'écoute. Que puis-je faire pour toi ?
Amelia était une altruiste pure. Aider les autres et leur rendre la vie agréable étaient sa deuxième passion. Elle souriait tout le temps, ce qui la rendait heureuse elle aussi et aurait donné sa chemise voire plus encore pour chacun de ses proches. En fait, elle aimait être gentille. Elle n'avait jamais été envieuse du bonheur des autres, ni jalouse, d'ailleurs. Le bonheur des autres faisait le sien et celui de Regina semblait particulièrement contagieux.

Un sourire naquit sur mon visage lorsqu’Amelia me rejoint avant que je ne reprenne finalement la parole.

« Tu sais que Robin est revenu… et… il m’a demandé de l’épouser. Et j’ai dit oui. Oui, je sais c’est un peu précipité mais je l’aime plus que tout au monde et je sais que c’est réciproque, il a fait des conneries, il m’a abandonnée mais il est revenu et je ne sais pas…mais je sais que je peux avoir confiance en lui. Donc… tout d’abord, j’aimerais que tu sois notre traiteur pour le mariage. Acceptes-tu ? Ce que tu fais est tellement bon que je sais que mes invités toi y compris ne seront pas déçus. »

Je lui fis un nouveau sourire avant de me mettre à jouer avec ma bague de fiançailles avant de finalement reprendre la parole.

« Et seconde demande… que proposes tu comme gâteau de mariage ? » dis-je en riant légèrement.

Regina ne perdit pas un seul instant pour annoncer sa bonne nouvelle : son mariage. La bouche d'Amelia s'étira en un large sourire tandis qu'elle enlaçait Madame le maire pour la féliciter. Ce n'est qu'après cette étreinte qu'elle se rendit compte que c'était peut-être disproportionné ou mal venu. Regina était une personne importante, après tout.
Mais comment son amie ne pouvait-elle pas se réjouir de cette joie retrouvée ? Même si elle n'était pas la confidente de Regina, elle avait pour la disparition de Robin et en avait été très peinée. Alors la voir à présent nager dans un océan de bonheur gonflait le cœur de la lionne pâtissière qui était d'avis que tout le monde avait droit à sa fin heureuse, y compris les anciennes méchantes reines.
Pour avoir travaillé avec Regina, elle avait plus d'une fois eu l'occasion de s'apercevoir que la jeune femme avait changé, qu'elle s'était améliorée et qu'elle avait non seulement réparé ses erreurs mais qu'elle en avait aussi tiré des leçons. Ce beau mariage en perspective était une récompense qu'elle n'avait pas volée.
Amelia souriait de toutes ses dents, si bien qu'elle ne parlait pas, se contentant de fixer Regina dans une attitude proche de la béatitude. Elle n'était pas agacée de savoir qu'elle ne serait pas la seule à se marier au cours de l'été. Elle n'était pas non plus jalouse ou envieuse de ce qu'elle imaginait déjà être un beau mariage. Non, Amelia était simplement heureuse et le fit encore plus à la demande de Regina.
Etre traiteur de mariage était quelque chose qu'en romantique qui se respecte elle aimait particulièrement. Mais elle apprécie encore plus cette mission quand il s'agissait du mariage d'une de ses amies, ce qui, en fin de compte, n'arrive pas si souvent. Amelia se retint de battre des mains, se sentant comme l'un des chatons qu'elle et Wyatt avaient recueilli quelques mois plus tôt. Elle aurait voulu bondir de joie et battre des mains d'excitation. Mais elle se retint, se contentant de sautiller jusqu'au comptoir pour attraper de quoi noter les idées qui lui venaient déjà mais aussi les exigences qu'aurait sa cliente ou simplement ses envies et suggestions.
- C'est vraiment trop d'honneur que d'être en charge de ton repas de mariage, reprit l'ancienne lionne. Je vais me surpasser, sois en assurée. Pour le dessert eh bien tu peux partir sur le traditionnel wedding cake américain ou choisir quelque chose de plus exotique comme une pièce montée à l'européenne. Tu peux aussi opter pour le dessert des mariages italiens : le mille-feuille. Tu as le choix et personne ne t'oblige à être traditionnelle, d'ailleurs. Je ferai ce dont tu auras envie. C'est ton mariage, après tout. Enfin, c'est aussi celui de Robin alors j'imagine qu'il aura son mot à dire. Au fait, c'est prévu pour quand ? Ca aussi ça va jouer.
Amelia aurait probablement dû commencer par là : la date de la cérémonie, afin de s'assurer qu'elle était disponible avant de lancer des idées. Mais la pâtissière ne pensait pas comme tout le monde. Même surmenée, elle aurait accepté car faire plaisir à ses proches comptait plus que tout.

Un sourire naquit sur mes lèvres lorsqu’Amelia accepta ma demande. J’avais trouvé la meilleure patissière et surtout la meilleure traiteur de tout Storybrooke pour pouvoir me faire un repas divin pour le plus beau jour de ma vie et celui de Robin. Je venais de lui demander quel gâteau elle me conseillait et mon sourire ne devint que plus grand lorsque je vis qu’elle tarissait d’idées pour cela.

« Le mariage aura lieu le 21 juin. Robin veut se marier rapidement…et je dois t’avouer que moi aussi. Ce n’est pas trop court pour toi ? » demandais-je hésitante à la jeune femme « Oh bien sûr, je serais là si tu as besoin, je prépare tout mon mariage mais j’aimerais aussi t’aider, ça me rappellera le bon vieux temps où je me trouvais derrière les fourneaux. » lui dis-je avec un sourire. Il est vrai que depuis ma nomination en tant que Maire, je n’avais plus autant de temps qu’avant pour venir mais dès que j’avais du temps à consacrer à cette boutique, je ne le manquais pas.

« Eh bien, je t’avoue que le mille-feuille me tenterait bien. Bien sûr, Robin aura son mot à dire même si j’aurais le dernier mot. » dis-je en riant légèrement avant de reprendre mon sérieux « Je lui ai dit que je m’occuperais de tout, qu’il avait juste à me dire oui ou non, le soir quand je rentrerais pour lui parler de mes actions de la journée sur telle ou telle chose. Donc, pour ma part, c’est un grand oui pour le mille-feuille ! J’avais presque envie de m’amuser avec ma belle-fille et de lui offrir rien qu’à elle en dessert, une jolie pomme rouge. » dis-je en posant mon regard sur Amelia. Laissant passer un moment de silence, je me mis à sourire « Je plaisante… »

- Oh c'est rapide ! commenta Amelia sans se départir de son enthousiasme. Vous devez vraiment vous aimer beaucoup pour sauter le pas aussi rapidement, ne put-elle s'empêcher d'ajouter avec un clin d'oeil espiègle.
Mais dans les faits, la pâtissière savait surtout que Regina avait souffert de l'absence de Robin, tout comme elle-même avait pu souffrir de l'absence de Wyatt. En fin de compte, les histoires des deux femmes se ressemblaient plus qu'elles n'auraient pu l'imaginer. C'était peut-être un signe, ou peut-être pas.
Toujours est-il qu'Amelia aimait les challenges. Contrairement à ce qu'on pouvait croire quand on l'observait gambader comme un cabris, la pâtissière était une femme organisée et méthodique et la préparation de son propre mariage avançait merveilleusement bien. Elle aurait, bien sûr, été en droit de refuser. Regina était sans doute la femme la mieux placée en ville pour comprendre qu'elle ait envie de donner la priorité à son mariage, à elle. Mais Amelia était trop passionnée et travailleuse pour ce faire. Une vraie petite abeille qui ne pouvait s'empêcher de butiner.
- T'inquiète pas, y a aucun souci. Ca va être dément ! reprit la lionne pâtissière. Mais ne mets pas trop la main à la pâte, la rabroua-t-elle gentiment, les sourcils légèrement froncés. C'est TON mariage. Si tu veux que ce soit un peu magique il va falloir me faire confiance.
Tout en parlant, Amelia avait mis les mains sur les hanches pour faire comprendre à madame le maire qu'elle ne plaisantait pas. Mais dans les faits, elle avait parfaitement conscience de ne pas être réellement crédible. Elle agissait plus pour la forme, bien qu'on aurait pu lui retourner la remarque étant donné qu'elle avait décidé de s'occuper elle-même de son repas de mariage. Ce n'était qu'un détail, pas vrai ? De toute façon, les gens n'avaient qu'à faire ce qu'elle disait, pas ce qu'elle faisait. C'était ainsi que le monde tournait.
Une fois que les choses furent mises au clair, Amelia rouvrit son calepin et détendit les muscles de son visage, rendant son sourire à Regina.
- Il paraît qu'il est préférable que les mariées aient le dernier mot. En tout cas, ce sont toujours les femmes qui viennent me voir pour ces choses-là. Et même quand elles amènent leur mari, il est principalement là pour acquiescer. Mais bref.
Amelia chassa cette pensée pour se concentrer sur le mille-feuilles qu'elle imaginait déjà : quelque chose de grandiose mais raffiné, crémeux et aérien, comme la robe de la mariée. La jeune femme fit plusieurs dessins, ne relevant plus la tête pendant quelques minutes - ce qui ne l'avait pas empêchée d'esquisser un sourire au trait d'humour de Regina - pour finalement tendre un carnet recouvert d'illustration des différents modèles de mille-feuilles que lui inspirait le mariage.
- Naturellement, je vais avoir besoin d'une liste de personnes pour les proportions de nourriture à prévoir, ajouta-t-elle, se retenant de commencer son laïus sur le gaspillage alimentaire et les pauvres personnes qui peinaient à se nourrir.
Ces choses-là touchaient beaucoup Amelia. Mais elle savait aussi que ses clients étaient rois et reines en sa demeure et qu'elle devait se montrer pragmatique avant tout pour faire tourner son commerce.

« Oh oui, plus que tout au monde ! » répondis-je à Amy lorsqu’elle exprima le fait que l’on devait vraiment s’aimer pour se marier aussi rapidement. Bon en tout cas, j’étais heureuse de voir qu’elle allait pouvoir gérer avec un délai aussi court mais bon, au moins, j’avais la meilleure des traiteurs et je parle en connaissance de cause. « Oh t’inquiètes pas, je te fais entièrement confiance ! Après tout, on a travaillée pas mal de temps ensembles donc je sais de quoi tu es capable et que tout sera parfait ! » dis-je avec un léger sourire.

Un nouveau sourire naquit sur mon visage lorsqu’Amélia me dit que de toute manière quand les femmes amenaient leurs maris, c’était surtout pour qu’ils acquiescent sans rien faire de plus. Les femmes sont beaucoup plus utiles en fait ! Amélia commença à griffonner de multiples mille feuilles sur son calepin alors que je continuais de lui parler et elle me tendit ensuite ce dernier avant que je ne jette un œil tout en reprenant la parole.

« Oh je peux te dire exactement qui il y aura, nous ne serons pas très nombreux. Il y aura Dyson Walters vu qu’il nous marie, Anastasia Romanov, Toi, Mary Margaret et Nolan, Henry, Ma sœur, Alexis, Ali le témoin de Robin, Emma Swan et Robin et moi évidemment. » dis-je tout en reposant le calepin face à la jeune femme « Le second mille feuilles me semble le mieux, rien qu’en dessin, il me donne l’eau à la bouche et je t’assure que je ne mens pas. » dis-je en riant légèrement.

Amelia y comptait bien, oui. Tout devait être parfait pour le mariage de son amie qu'elle comptait préparer comme s'il s'agissait du sien. Ce serait amusant. Comme une répétition mais sans droit à l'erreur.
Sans aller jusqu'à se mettre de la pression quand elle pâtissait, Amelia était une perfectionniste, surtout quand il s'agissait de cuisine. Elle savait que c'était dans cet unique qu'elle excellait et refusait de décevoir et les autres et elle-même, a fortiori pour un mariage. Mais comme Regina le mentionnait avec justesse, les deux femmes se connaissaient depuis quelques temps déjà et chacune savait comment l'autre fonctionnait. Pour autant, Amelia ne lui conseillait pas de lui accorder une confiance aveugle. Même si elle se savait parfaitement capable de mener à bien ce repas d'exception, elle n'aurait jamais pu donner pareil conseil à une future mariée. Les enjeux, de son point de vue, étaient bien trop immenses. On ne pouvait pas prendre le plus beau jour de sa vie à la légère, même lorsqu'une de vos amies ou patronnes se chargeait en partie de l'organisation. Néanmoins, elle était ravie de voir briller cette lueur d'espoir dans le regard de Regina.
C'était peut-être cette confiance qui l'avait fait travailler aussi rapidement afin de proposer une demie douzaine de designs différents en seulement quelques minutes. Plus jeune, Amelia avait souffert d'un manque de confiance aigu qui l'avait bien souvent conduite à se dévaloriser, l'adolescence n'aidant certainement pas à guérir ce type de pathologie. Puis les années avaient passé et, contrairement à ce que certains pensaient parfois, Amelia avait mûri. Elle avait pris confiance et s'était découvert des capacités que d'autres n'avaient pas. En fin de compte, elle avait tout simplement trouvé sa place dans la société et c'était le destin, sans doute, qui avait voulu que sa place soit derrière un fourneau, à faire le bonheur des uns et des autres à coup de crème fouettée et de sucre.
Sans trop savoir pourquoi, elle prit note des noms des différents invités que Regina nomma. Elle en connaissait certains et d'autres pas. Elle avait bien sûr aperçu la photo de Dyson Walters dans les journaux lors des dernières élections, tout comme elle avait parfois entendu Regina lui parler de sa propre drôle de famille. Quant à ceux dont elle apprenait l'existence, elle était bien décidée à ce qu'ils soient tout autant satisfaits du repas.
- C'est chouette les mariages en petit comité, commenta-t-elle avec un entrain non feint. Oh je dis pas ça parce que ça me fera moins de travail, hein, ne put-elle cependant s'empêcher d'ajouter avec un sourire gêné. Vu ton rang tu aurais pu opter pour quelque chose de plus princier en invitant tout le royaume, enfin, toute la ville, mais je sais que c'est compliqué à organiser ce genre d'événements... Enfin, se reprit la pâtissière dont la réflexion dépassait sans doute les besoins de Regina, c'est pas tellement que ce soit compliqué, c'est surtout chronophage et c'est impératif de bien s'organiser si on ne veut pas se laisser déborder mais, ce que je veux dire, en fait c'est... Est-ce que tu as besoin d'autre chose ? Ou tes invités ont-ils besoin d'autre chose ? Personnellement, en tant qu'invitée je ne ressens aucun besoin à exprimer mais... Sache juste que je suis à ta disposition, parvint finalement à conclure la lionne pâtissière qui était aussi un moulin à paroles à ses heures perdues.
Amelia voulait assurément bien faire mais elle en faisait sans doute trop.

(hj : si tu veux conclure, fais toi plaisir, je me dis qu'on a peut-être fait le tour)

« Oui, tu as raison, j’aurais pu organiser un grand mariage avec tout plein de monde mais vu que la plupart des habitants enfin pour certains en tout cas souhaitent encore voir ma tête au bout d’une pique, je me dis qu’inviter que les gens proches, c’est pas plus mal. »

Il était clair que je n’avais pas envie que mon mariage se transforme en marre de sang parce que je suis sûre qu’il y ait une possibilité que cela se produise. Tapotant la table avec mon index, je ne quittais pas Amelia des yeux après que cette dernière m’ait montré ses idées pour le mille feuille et que j’ai fini par faire un choix avant que je ne me rende compte de l’heure qui tournait et il fallait que je passe à la boutique de mariage avant d’aller à la Mairie.

« Pour l’instant, c’est tout ce que je souhaitais. » lui dis-je avec un sourire avant de reprendre la parole « Si jamais j’ai la moindre question, je passerais te voir Amelia. Encore merci pour tout, je dois filer si je ne veux pas me faire maudire par ma belle-fille qui m’attends à la boutique de mariage. Et je te paierais tout une fois le mariage passé et surtout fais comme tu le souhaites pour le menu et tout ça, je te fais entièrement confiance ! » dis-je avec un sourire avant de lui offrir une étreinte amicale.

« Avant de partir, je vais te prendre un chausson aux pommes. » dis-je avec un sourire. Je savais qu’elle en faisait encore. Après tout, elle avait ma recette alors ils ne pouvaient qu’être bons non ? Je m’empara du sachet qu’elle me tendait et lui donna l’argent nécessaire avant de quitter la boutique.

Amelia pencha la tête sur le côté, un sourire triste soudain peint sur ses lèvres. Si c'était pas malheureux, autant de rancune ! Après toutes ces années et toutes ces bonnes actions qui venaient compenser les faux pas de la méchante reine ! La pâtissière ne comprenait vraiment pas qu'on puisse rester fixer aussi longtemps sur le passé au point d'en oublier d'avancer. Le pardon, voilà ce en quoi elle croyait. D'ailleurs, elle se félicitait d'avoir pardonné à Regina bien des années avant et même de lui avoir ouvert son cœur et sa boutique.
- Tu as raison, approuva-t-elle. La famille et les amis c'est ce qui compte le plus.
Amelia n'en dit rien mais elle était flattée de compter parmi les amis de Regina Mills, cette femme puissante et influence mais aussi - et surtout - gentille si on prenait le temps de la connaitre. Son sourire attristé avait vite fait de disparaitre pour laisser place à la banane habituel qui peignait ses lèves roses et charnues.
Puis elle capta le regard coulissant de Regina en direction de sa montre et comprit que cet entretien allait bientôt prendre fin. Et c'était bien normal : on n'était pas Madame le maire sans être une femme occupée. Amelia ne lui en tenait pas rigueur, d'autant plus qu'elle avait aussi des choses à faire.
La boutique était calme. Elle songeait à en profiter pour noter ses premières idées de menu pour le mariage qu'elle aurait tôt fait de soumettre à Regina d'une façon ou d'une autre. Il fallait, après tout, qu'elle aussi passe à la mairie un de ces jours afin de régler les détails de son propre mariage.
- T'inquiète pas pour mon argent moi et file t'occuper de tes affaires, la rassura la pâtissière en emballant soigneusement le chausson demandé par Regina. On s'occupera des détails qui fâchent un autre jour. Maintenant vas t'en sinon tu seras en retard !
Tout en parlant, Amelia avait raccompagné Regina vers la porte. Elle ne voulait pas réellement la mettre dehors mais elle ne souhaitait pas non plus la mettre en retard. Amelia n'était certes pas contre les longues conversations ponctuées d'une tasse de café et de pâtisseries mais ce serait pour une autre fois. Dans sa tête, elle nota d'ailleurs d'emporter de quoi manger quand elle irait à la mairie, juste au cas où. D'ici là, la pâtissière s'en retournait à ses fourneaux d'un pas joyeux et rapide.

Fin