« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'espérais qu'on ne s'était pas trompé. Je ne pouvais pas prendre part à la décision de détruire ou non la Perle, du coup j'étais resté en retrait, à les écouter, sans pour autant les interrompre ou les influencer. Je me préparais au fait que ça ne se passerait pas nécessairement comme on le prévoyait. Elliot était parti, emportant avec lui, Apollon. C'était un choix judicieux et logique. Ils représentaient deux des forces les plus puissantes présentes au sein de notre groupe. Elliot était ce Voyageur capable de braver le Temps et Apollon, le maître d'Olympe, le Gardien des dieux. Ca ne me plaisait pas trop de les laisser partir seuls, mais il y avait autant de gens à protéger ici que là où ils allaient.
« Est ce qu'il est vraiment prudent de mettre autant de responsabilités dans les mains de ces deux jeunes garçons ? » demandai-je à Heimdall.
Ce dernier m'avait suivi. J'avais quitté le groupe au départ d'Elliot et d'Apollon et j'avais fait quelque pas dans la broussaille. Les Amazones allaient sans doute se mettre à reconstruire leur village et on les aiderait, mais pour le moment j'avais juste besoin d'un moment à moi, à l'écart, afin de prendre un peu de recul et de penser à tout ça. Louise n'était pas loin d'ici, on allait partir la récupérer, mais pour le moment, j'avais besoin de réfléchir, de remettre tout en ordre dans ma tête. Il s'était passé bien trop de choses et certaines étaient encore incompréhensibles.
« Le ciel est étrange. » dis-je en observant la clarté du jour et le Soleil qui illuminait le fond bleu. « A cette heure ci, il y a déjà les étoiles chez nous, qui commencent à se rassembler. La lumière diminue tout doucement. C'est souvent là que notre coeur s'accélère, qu'on a peur, car la nuit est mystérieuse. On est effrayé par l'inconnu, on hésite à faire confiance. Ici, tout semble bien plus facile, comme si il n'y avait pas la moindre tache sombre au tableau. »
Le Gardien m'observait sans pour autant prononcer la moindre parole. J'avais une nouvelle fois levé les yeux vers le ciel, sentant l'air frais me caresser le visage. On était bien ici, peut-être même un peu trop.
« La pierre nous a été donné par Thémis. Les Amazones se sont montrées grandement généreuses envers nous. C'est quand tout espoir commence à voler en éclats qu'on se rend compte qu'on est encore bien entouré. » lui dis-je en croisant son regard et en lui adressant un petit sourire, auquel il ne répondit pas.
Je plissais les yeux, tandis qu'il s'était reculé d'un pas et avait tourné la tête vers un petit talus à proximité de nous. Une jeune femme ravissante nous observait, avec un petit sourire au coin des lèvres, et un air gêné, comme si elle avait peur de déranger. J'avais répondu à son sourire, avant qu'elle ne passe devant Heimdall pour me rejoindre. Puis, tandis que le Gardien s'éloignait, je l'avait interpelé une nouvelle fois. Il avait tourné la tête dans ma direction.
« Je n'aurai pas peur. » lui affirmai-je, tandis qu'il restait une nouvelle fois impassible, avant de nous laisser en tête à tête.
« Je ne dérangeais pas ? » demanda la jeune femme.
« Absolument pas, Lily. Et tu n'as pas à t'en faire. Elliot est quelqu'un de solide, de fort. Il sera de retour plus rapidement que tu l'imagines. » lui répondis-je avec un petit sourire.
« Je sais. Il est toujours... le meilleur ! »
Elle avait ce petit air inquiet, mais aussi sûr d'elle sur le visage. Je me demandais comment elle faisait pour rester toujours aussi forte.
« Tu sais quand on reviendra à Storybrooke... la colocation... enfin... tout a explosé et je me disais que si tu n'avais nulle part où aller, tu serais le bienvenu à la maison. Je sais qu'Elliot ne sera peut être pas très chaud, mais tu as déjà habité chez nous, du coup y'a aucun problème si tu n'as nulle part où aller. »
Elle était véritablement adorable.
« C'est très gentil de ta part, Lily. Mais je pense que je resterai seul quelque temps. J'ai besoin de prendre un peu de recul et peut-être de... enfin on verra bien le moment venu. Mais ça me touche beaucoup. »
Ellie nous rejoignit. Elle regarda Lily, et elle déclara d'un ton réconfortant :
« Elliot est un incorrigible idiot, mais il reviendra sain et sauf. Je fais confiance à Apollon pour le ramener. »
Apollon était quelqu'un de fiable et de courageux. Il ne laisserait pas Elliot face à la difficulté, sans l'aider. Elle avait raison, on pouvait lui faire confiance.
« On pourrait faire route vers Louise, histoire de ne pas la laisser toute seule jusqu'à son arrivée ici. »
« Ca serait bien oui, si seulement on avait un moyen de savoir où elle était. »
J'avais regardé vers la jeune femme, avant de tapoter mon index sur le bout de mon nez.
« Quelque chose me dit que tu peux la retrouver. » lui dis-je avec un petit sourire confiant.
Elle soupira légèrement, avant de remettre une mèche derrière son oreille.
« Il faut vraiment arrêter de me mettre tout le poids du monde sur mes épaules. » marmonna t'elle en baissant la tête, tandis que j'avais fait les pas qui me séparaient d'elle.
Puis, j'avais posé une main sur son épaule, en la regardant d'un air confiant et en attendant qu'elle lève les yeux dans ma direction et que nos regards se croisent.
« Je te promets qu'à notre retour, tu pourras te reposer. »
Elle eut un sourire las.
« Dès qu'on croit que c'est fini, il y a autre chose. Il y a toujours autre chose. »
Elle semblait exténuée. J'aurai voulu lui dire que ça ne serait pas toujours ainsi, mais je n'en avais pas la garantie. Quoi qu'il en soit, je serai toujours là pour elle, quelle que soit la manière dont elle le prendrait.
« Vous êtes mignons tous les deux. » murmura une petite voix à côté de nous.
« C'est parce que nous sommes de très bons amis. » dis-je tout simplement, avant de tendre la main en direction de Lily, qu'elle prit sans la moindre hésitation.
On s'était mis à marcher en direction d'un petit chemin, tandis que Ellie nous indiquait la route à suivre. Son pouvoir marchait et nous rapprochait petit à petit de Louise. On finirait par tomber sur elle.
« Pendant que j'y pense. Tu ne veux pas venir vivre à la maison et seul, je trouve vraiment que c'est une mauvais idée. Mais Ellie a un nouveau chez elle ! » dit-elle en me faisant un petit clin d'oeil, que la jeune femme avait sans doute vue.
« Oui, d'ailleurs, on n'a toujours pas fait votre pendaison de crémaillère. » dis-je pour changer de conversation, ce qui semblait embêter Lily.
« On va dire qu'on a été un peu bousculé, mais... » dit-elle d'un ton embarrassé. « ... je suppose que Jules n'oubliera pas. A moins qu'il l'ait faite pendant mon absence, mais j'en doute. »
« Je suppose qu'il t'attend, ou du moins qu'il m'attend. Il tient trop au cadeau que je pourrai lui faire, du coup il ne le ferait pas sans moi. » dis-je avec un sourire entendu.
Elle me lança un regard dubitatif avant de répondre à mon sourire, tandis que ça semblait amuser beaucoup Lily.
« Que lui as tu prévu comme cadeau ? » demanda Ellie au bout d'un moment, pour briser le silence.
« Je lui ai pris un tour en montgolfière, et me suis arrangé avec Cassandre pour qu'on vienne le chercher chez lui le jour j. Mais... tu penses que ça lui fera plaisir ? » demandai-je sceptique, même si en réalité, j'étais sûr de mon coup.
« Eh bien... étant donné qu'il a le vertige, je ne sais pas. » dit-elle d'un ton hésitant.
« Quoi ? » laissai-je échapper.
« Mais ça s'est peut-être arrangé depuis ! » répondit-elle avec un grand sourire, qui se voulait confiant.
« D'accord... je vais devoir trouver autre chose. »
« Non, mais peut-être que ça ira ! » s'empressa t'elle d'ajouter.
« Au pire, vous pourrez monter tous les deux à bord. »
Lily m'adressa un nouveau clin d'oeil. Je n'avais pas pu m'empêcher de rire.
« Oui, je pourrai accompagner Jules. Et Anatole aussi. » répondit Ellie du tac au tac.
« J'essaye juste de t'aider ma belle. Si tu préfères passer à côté d'un joli garçon, tant pis pour toi. »
Je n'avais jamais vue Lily répondre ainsi, et prendre un air supérieur avant de se retenir de sourire à Ellie et de reprendre la route, marchant devant nous. Ellie en eu le souffle coupé, clignant des yeux. Elle rattrapa Lily.
« Mais qu'est ce qui te prend ? » dit-elle à voix basse.
« Ben quoi ? Tu ne vois pas qu'il craque totalement pour toi ? Et si t'es pas capable de voir que toi aussi tu craques pour lui, c'est que tu craques pas assez bien. Enfin, que tu ne t'en rends pas compte. Mais le craquage c'est bien et c'est même important. Tu devrais prendre exemple sur Ell... enfin sur les gens qui craquent. » répondit-elle avec une petite voix elle aussi, tout en se mordant les lèvres.
« Je... sens que je vais craquer. » soupira t'elle exaspérée.
« Ah ben tu vois ! » lui répondit Lily toute contente, tandis qu'Ellie s'éloignait d'elle. « Ben quoi ? »
J'avais rejoins la jeune femme, avant de lui tapoter l'épaule.
« Laisse faire le Temps. Je fais de même. »
Elle m'adressa un magnifique sourire, satisfaite que je n'avais pas perdu espoir. Même si c'était pour la rassurer que j'avais dit ça. Car jusqu'à présent, le Temps n'avait pas été un ami fidèle. Quand on était arrivé là où se trouvait Louise, elle était perché dans les airs, la tête à l'envers, sa jambe retenue par une corde.
Louise Hollen
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En soit, elle n'était pas allée bien loin avant qu'elle ne ente le sol trembler et ne voie, au loin, les bâtiments qui constituaient les habitations des Amazones s'effondrer. Elle ne chercha même pas a théoriser ça, après tout Apollon n'était plu a ses cotés, comme le reste du groupe. Fallait il en conclure que c'était de leur faute ? Probablement. Elle espérait juste qu'il n'y avait pas de blessés, aussi accéléra elle le pas, jusqu’à ce que son pieds ne soit soudain pris dans une corde et qu'elle ne soit emportée vers les airs, en se cognant la tête sur le sol au passage.
Les mains plaquées sur le crane, elle retint une flopée de mot en essayant de calmer la douleur avant d'essayer de libérer son pieds. Peine perdue, dix minutes après elle était toujours suspendue par le pieds, incapable de se détacher jusqu’à ce qu'elle entende des bruits de pas et des voix, et n'appercoive Anatole, Ellie et Lily qui arrivaient. Tranquillement, elle leur fit un petit signe de la main.
"Vous m'aidez a descendre s'il vous plaît ?"
Trois secondes après, elle tombait douloureusement sur les fesses en poussant un couinement. La jeune femme resta immobile un instant a se masser les fesses avant de se décider a se lever.
"Merci. Vous allez bien ?" demanda elle en retirant les feuilles et les brins d'herbe de son pantalon " Qui est ce qui a détruit la moitié de l’île ?"
La question avait été posé sans heurt, comme si elle demandait leur avis sur la météo ou une couleur de robe. Avec Apollon, et Eliott dont les pouvoirs n'étaient pas vraiment stable, il n'était pas difficile de faire des théories
« C'était waouh ! Y'a eu des boom et ensuite tout s'est écroulé. Mais ça venait du palais de Thémis où se trouvait Rebekah, Wendy et Apollon. Apollon et Eliott sont partit d'ailleurs, mais ils vont revenir. Ils sont allés se débarrasser de la Perle. »
Louise papillonna des yeux un instant, cherchant a comprendre Lily sans y parvenir réellement
"Merci, je suis pas sure d'avoir tout compris mais.. Merci."
Elle jeta un coup d’œil vers Ellie et Anatole avant de leur demander :
"Vous savez pas lire l'écriture des titans par le plus grand des hasards ? Ou on peut demander a Heimdall.. Apollon et moi, on a trouver une stèle gravée en plein milieu de la foret. Ce qui est écris dessus ressemble a ce qu'on a déjà vue sur Vigrid et j'aimerai bien savoir ce que ça signifie..."
Curiosité quand tu nous tiens...
"Tu peux nous montrer cette Stèle ?" demanda Anatole en lui jetant un regard.
Louise haussa les épaules avec un sourire. Pensait il vraiment y échapper ? Le petit groupe se mit en route, Louise en tête pour leur indiquer la route. Ce n'était pas vraiment loin elle n'avait pas eut l'occasion de trop s'éloigner a cause du piège
"Les Amazones ont réagit comment a tout ça ?" demanda elle finalement en se baissant pour éviter une branche d'arbre. "Je veux dire on a quand même détruit leur village, et pourtant personne n'a l'air d'être emprisonné ."
Qu'on essaie pas de les tuer, CA c'était inquiétant. Elle s’arrêta une seconde. Wahou, c'était impressionnant de voir comme ses priorités avaient changé au fil du temps. Auparavant, être libre de ses mouvement lui semblait normal alors qu'a présent elle trouvait cela suspect. Elle secoua la tête et repris sa marche.
« C'est parce qu'on va détruire leur Perle. Elles ont dit qu'elles reconstruiraient leur village. Ça ne doit pas être difficile pour des gens qui ont des pouvoirs. Je me demande d'ailleurs si je ne devrais pas demander à Apollon de l'aide pour les nouveaux bâtiments à l'arrière du zoo. Ça serait sûrement plus rapide et moins chers. »
"Je suppose qui si tu le laisse jouer avec les gorilles en échange ça suffira. Il a l'air de beaucoup aimer Tarzan." répondit elle en haussant les épaules avec un sourire amusé en se souvenant de ce qu'il c'était pussé peu de temps auparavant
« Faudra que j'essaye ! »
"Et cette Perle c'est quoi ?" reprit elle. "J'ai l'impression d'avoir manqué un épisode."
« C'est un objet puissant qui ne doit pas tomber dans les mains de Phobos. Mais ne t'inquiète pas, Eliott et Apollon seront bientôt de retour et ce soucis sera réglé. » répondit Anatole avec un sourire qui se voulait rassurant.
"Très bien..." Visiblement ils avaient les choses en main, c'était rassurant. "Oh, voila on arrive."
Louise s'approcha de la stèle sans pour autant y toucher. Une fois avait suffit merci bien.
"On a voulue l'étudier avec Appo, il c'est coupé et a posé sa main dessus, ça a activé..." Elle eut une hésitation. Comment définir quelque chose qui vous avait fait du mal si vous ne saviez même pas de quoi il s'agissait exactement ? "... un pouvoir puissant, je ne saurai pas expliquer ce que c'était mais c'était... douloureux."
Elle posa une main sur son ventre, comme pour se protéger inconsciemment
"Je me suis évanouie et j'ai fais un rêve.. Bizarre" un sourire fugace passa sur son visage a cet instant avant qu'elle ne reprenne : "Et quand j'ai repris connaissance il n'y avait personne et je n'avais plus mal. Donc j'aimerai bien savoir ce dont il s'agit."
Ellie c'était approché pour regarder la stèle, avec es autres, ils formaient un petit demi cercle autour de celle ci, chacun essayant de deviner ce qui y était inscrit. Pourtant les écritures semblaient se mouvoir, bouger selon les instants.
« On dirait des textes de lois. Des règles à suivre."
« Ce sont les règles établies par notre mère, Thémis. »
Louise et les autres se retournèrent immédiatement pour voir Antiope qui était arrivée dans leur dos. Silencieuse comme un chat, personne, pas même Ellie avec ses sens "divins" ne l'avaient entendue arrivée.
"Vous arrivez a lire ça alors ? Vous pourriez m'apprendre ?" demanda Louise après lui avoir fait un sourire de bienvenue. "Elles disent quoi vos règles exactement ?"
« Des choses sans réel intérêt pour vous. » répondit sèchement l'amazone. Ah oui, elle devait être contrariée qu'ils lui ai détruit son village.
« Effectivement, cela n'a rien de transcendant. »
Pendant quelques instants, il n'y eut plus un bruit. Ellie, Anatole et Louise regardaient la stèle d'un air curieux, Antiope les observaient eux, et Lily... Lily fixait joyeusement le passage d'un papillon qui passait de fleurs en fleurs.
« Tu as dit qu'il s'était passé quelque chose quand ta main est entrée en contact avec la stèle ? » demanda brusquement Anatole comme si il sortait de sa transe.
Louise jeta un regard vers l'Amazone, peu a l'aise. elle n'avait pas spécialement envie d’aborder le sujet avec elle dans les parages bizarrement Pourtant, elle se retourna vers Anatole et lui répondit.
"Ce n'était pas vraiment moi. Apollon c'est blessé et... comment dire, tu sais que je suis capable de guérir les gens non ? Normalement je doit pouvoir les toucher pour les soigner mais cette fois ci c'était différent. Ça.." fit elle en désignant l'emplacement de son étoile sur le front "...c'est activé tout seul et l'a soigné a distance. Normalement mon étoile n’apparaît pas quand je soigne les petites blessures en plus... Puis Appo c'est appuyé sur la stèle et j'ai.. j'ai eut faim. Tres faim." elle fit une pause, hésitant a ajouter la suite. "J'ai crue que j'allais mourir."
Louise déglutit et son regard se porta vers les arbres alors qu'elle passait une main dans ses cheveux, pour finalement revenir sur eux.
"J'ai perdu connaissance et j'ai fais le rêve le plus étrange de l'univers." Elle voulut s’arrêter mais en voyant leurs regards, elle soupira et repris : "J'ai rêvé d’Hadès Mais il était bizarre, pas comme d'habitude. Il a parlé de naan, il mangeait des graines ce genre de choses... Bref, vraiment bizarre Et quand je suis revenue a moi... tout était finit. Je n'avais plus mal, plus rien et Appo n'était plus la."
Anatole l'observa d'un air sceptique alors que Lily reprenait :
« On a tous été sujet à des hallucinations, mais certaines sont plus réelles que d'autres apparemment. »
« Tu as réussi à te soigner toi même ? » reprit le jeune homme d'un air réellement surpris.. Sans réellement attendre de réponse. Il l'affirmait plus qu'il ne demandait visiblement, mais ça ne dérangeait pas Louise plus que ça Après tout elle c'était déjà soigné des dizaines de fois, alors certes cette fois ci était différente mais il n'y avait pas de quoi fouetter un chat, si ?
« Il ne faut pas toucher cette stèle. Tout comme notre lasso, elle reflète la vérité. »
Louise tiqua et se tourna vers l'Amazone pour dire quelque chose au moment ou Lily ajoutait :
« Il m'arrive aussi de rêver d'Hadès parfois. Mais généralement il est entouré de flammes et il danser sur scène au Rabbit Hole. »
Louise éclata de rire sans pouvoir se retenir. Son intervention était tellement incongrue !
"Lily... tu es géniale." lâcha elle en riant, pour, une fois qu'elle fut calmée, se retourner vers Antiope. "Je n'ai rien vue que je considère comme étant la "vérité"..."déclara elle simplement. "A moins que je ne sois qu'une hallucination ici, je n'ai pas souvenir d'être en train de mourir de faim quelque part. Et je ne pense pas avoir un Hadès dopé aux graines dans le crane."
Ce serait inquiétant si c'était le cas.
« Touchez pas la Stèle. » répondit elle juste sans donner la moindre explication.
A coté d'elle, Anatole s'installa sur une pierre suivit de Lily.
« Il s'est passé beaucoup de choses depuis qu'on est arrivé ici, dont la plupart n'ont pas d'explications logiques. On devrait se poser un peu et prendre le temps de réfléchir à tout ça. De tout façon, tant qu’Eliott et Apollon ne seront pas revenu, on ne pourra pas faire grand chose de plus. »
Louise fixait Antiope, son esprit de contradiction piqué a vif.
"Pourquoi c'est si important qu'on y touche pas ? Si elle montre vraiment la "vérité" elle n'est pas censé nous en apprendre plus ?"
« Vous avez appris quelque chose la dernière fois que vous l'avez touché ? Si vous voulez mourir, allez y, libre à vous ! »
« Faut mieux pas la toucher. »
Louise les observa tour a tour, avant de brusquement croiser les jambes et s'asseoir par terre en soupirant.
"Mais alors pourquoi ils appelles ça une pierre de vérité ? Ça n'a aucun sens."
Et c'était pas juste ! Elle se sentait diablement frustrée de ne pas pouvoir avoir plus d’informations, elle avait l'impression que les Amazones trichaient en leur cachant des choses.
« Peut-être parce que toute vérité n'est pas bonne à dire ? »
Louise jeta un coup d’œil vers Ellie avant de lever le visage pour observer le ciel au dessus d'eux.
"Je pense que c'est mieux de savoir quelque chose de vrai même si c'est douloureux, plus tôt que de vivre dans un mensonge qui simplifie la vie. Les mensonges éclatent toujours et font de plus en plus mal au fil du temps." Elle soupira comme si elle abandonnait la partie. Il fallait vraiment qu'elle ait un grain pour vouloir continuer a creuser même après avoir froué la mort.... "Et vous, vous avez eut des hallucinations aussi d’après Lily ? Vous avez vue quoi ?"
« Un mensonge n'est pas nécessairement mauvais. Certains permettent de préserver les personnes qui comptent pour nous. »
« Un peu comme quand j'ai dit à Elliot que j'avais pas fait exprès de faire tomber sa statue collector de Ghostbuster. Elle était effrayante dans le salon ! » déclara subitement Lily. « Et puis, il ne t'en a pas vraiment voulu... Ellie. » fit elle en ecrassant un truc invisible ave son pieds, la tête baissée.
La mine outrée d'Ellie vallait tout l'or du monde et Louise mis sa main devant sa bouche pour caché un rire discret, rapidement remplacé par un baillement. Louise se leva.
"Bon... et si on allait aider nos hotes ? On pourrai se rendre utile pour reconstruire tout ca."
La jeune femme se tourna vers Antiope, la mine désolée.
"J'ai abimé un de vos pieges tout a l'heure, j'ai marché dedans sans faire exprés désolée. Il faudra surement le remettre."
Celle ci se contenta de secouer la tete sans répondre. Visiblement, elle préférait bouder... eh bien sa promettait.
Elliot Sandman
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
Apollon et moi apparûmes sur un morceau de terre, une petite île entourée d'eau avec une colline en son centre. A peine arrivé, je restai sur le qui-vive. Pourtant, il n'y avait aucun comité d'acceuil, personne pour nous attaquer. Tout était calme, beaucoup trop calme, si on omettait le Sable Noir omniprésent bien qu'on ne le voit pas. J'avais l'impression que toute l'île en était emplie. Il s'agissait sans doute d'un filtre à perception. Je tentai de me concentrer pour faire apparaître l'endroit tel qu'il devait être, mais ce fut vain. "Ouvre l'oeil... Ca pue ici." dis-je d'un air méfiant à Apollon.
Je pivotai sur moi-même, dubitatif et tendu.
"Il faut qu'on trouve le truc pour détruire la perle. Plus vite on le fait, plus vite on se casse."
Mon acolyte hocha la tête d'un air grave. Il me semblait plutôt passif étant donné la situation. Il avait mangé un escargot avant de venir ? Je jetai de nouveau des coups d'oeil de tous côtés puis demandai :
"T'as une idée de par quoi commencer ? Parce que... ça me paraît assez vide comme endroit."
On aurait pu enterrer la perle mais vu que le coin fourmillait de Sable Noir, je songeai aussitôt que c'était une mauvaise idée. Oh, pourquoi n'avais-je pas insisté pour emmener Ellie au lieu du grand flan inutile ? C'était elle le cerveau du groupe.
"Peut-être... Peut-être qu'on doit attendre d'avoir une révélation." supposa ce dernier.
Quand je disais qu'il ne servait à rien... Je le dévisageai d'un oeil désabusé. Ouais... avec un raisonnement comme ça, c'est sûr, on allait rester ici un bout de temps ! Je mis les mains sur mes hanches et détaillai une nouvelle fois l'îlot désert. Il y avait forcément quelque chose qui nous avait échappés !
"On creuse ? Peut-être qu'il y a un truc caché sous le sable !" proposai-je tout en sachant très bien que c'était stupide, mais l'idée d'Apollon étant de rester inactif, je préférais faire quelque chose même si c'était n'importe quoi.
Il haussa les épaules, peu convaincu. C'est mou, tout ça ! Je me retins d'aller le secouer.
"Pourquoi pas. On peut toujours essayer !" dit-il en faisant apparaître deux pelles.
Puis il ajouta avec un grand sourire :
"C'est la première fois qu'on passe autant de temps tous les deux, non ?"
Son regard se perdit dans le vide quand il reprit :
"C'est dommage qu'on ne l'ait pas fait plus souvent avant."
Je me saisis d'une pelle d'un air méfiant avant de m'éloigner de quelques pas.
"Tu me fais le coup de la sérénade ou quoi ? C'est vraiment pas le moment. En plus je t'apprécie toujours pas. Pas trop."
Pourquoi j'hésitais à ce point ? Je ne l'aimais pas et ça n'allait pas changer parce qu'on partageait des pelles (sans mauvais jeu de mots). Histoire de penser à autre chose, j'enfonçai ma pelle dans le sable et commençai à creuser.
"Je sais." déclara-t-il avec petit sourire en coin.
Je me redressai brusquement et calai ma pelle dans le sol pour lui lancer un regard indigné.
"Ah non ! Tu me sors pas la réplique de Han Solo ! T'as pas le droit ! Je t'ai pas fait de déclaration ! Je suis pas la princesse Leia ! Faut arrêter tous ces sous-entendus ! Ca te suffit pas d'avoir ma fille ? Il te faut son père en plus ou quoi ?"
J'eus un frisson dégoûté. Ce type me faisait vraiment flipper. Apollon éclata de rire, ce qui ne me rassura pas des masses.
"Faut que t'arrêtes de t'imaginer des trucs ! Je ne ferais pas ça à Lily voyons. Puis Cassandre..."
Soudain, il se tut. Je faillis répliquer "Oui, Cassandre ? Tu voulais dire quoi à propos de ma fille que tu as déshonoré ?" mais je restai muet en remarquant l'expression de son regard absent. Il semblait ailleurs. Avait-il une vision ? Il en avait même arrêté de creuser. Cela dura à peine une minute -mais ça semble incroyablement long quand on est juste à côté à attendre que ça se passe- puis il cligna des yeux. L'air affolé, il fut parcouru d'un léger tremblement et lâcha sa pelle.
"Cassandre va mal... Olympe va mal." chuchota-t-il en secouant la tête.
Il me fixa d'un oeil sérieux, qui contrastait tellement avec ses expressions habituelles, les sourcils froncés, puis me il dévisagea.
"On doit rentrer." énonça-t-il d'un ton grave.
J’acquiesçai vivement tout en me rapprochant de lui à grands pas. Il n'y avait même pas besoin de discuter. La destruction de la perle attendrait. Ma fille était prioritaire sur absolument tout le reste. "Tu crois qu'il suffit de penser à Olympe pour s'y rendre ?" demandai-je, anxieux.
On était dans les eaux primordiales, un coin assez bizarre. Qui sait ce qui nous arriverait si la téléportation ne fonctionnait pas correctement ? C'était un risque à prendre, après tout. Nous n'avions pas le temps de réfléchir davantage.
"La perle pourrait nous aider. Regarde ce qu'elle a fait sur Ellie. Elle amplifie nos pouvoirs."
Il me tendit la main. Je n'hésitai pas un instant avant de la prendre. Ensemble, nous pouvions y arriver. Nous étions suffisamment forts. Aussitôt, un énorme pouvoir me traversa, tel un ouragan. Puis, je sentis une force maléfique entrer en moi et s'éloigner, avant d'éprouver une faim violente et dévorante. Ensuite, un mal me rongea de l'intérieur, suivi par une masse qui me compressait de toutes parts. Pour finir, je me sentis... partir. Mon esprit se détachait-il de mon corps ? J'étais mort de nombreuses fois mais j'étais toujours revenu. Cette fois-ci, cela me semblait différent. Désagréable. Inéluctable.
Brusquement, je fus projeté en avant. Dans ma chute, j'en lâchai Apollon avant de sentir le choc brutal du sol contre mon visage et le reste de mon corps. Suffocant, je me redressai lentement. Chaque millimètre carré de mon corps me faisait atrocement souffrir. Ma respiration était sifflante. Je mis quelques minutes à me rassembler.
Incrédule, je m'aperçus que j'avais réussi à garder ma pelle en main. Je la laissai au sol pour me redresser, découvrant Vaiana un peu plus loin, debout et apparemment en un seul morceau, devant les portes d'Olympe. Elle était en train de marcher. En me voyant, elle se stoppa et m'observa, indécise. J'ouvris la bouche pour dire quelque chose mais toussai à nouveau. Bon... mieux valait que j'attende un peu.
Le soleil était en train de se coucher sur les plaines d'Olympe. A première vue, tout allait bien. Pas de cataclysme ou de super combat à l'horizon, mais je savais qu'il fallait se méfier des apparences...
Je tournai la tête vers Apollon et perdis l'équilibre précaire que j'avais, tombant sur les fesses. Je le dévisageai alors qu'il éclatait de rire. Voilà, ça y est. Il avait les plombs qui pétaient. Son rire était nerveux et il se transforma en fou rire incontrôlable. Quelques larmes coulèrent de ses yeux. Ok... ça devenait quand même bizarre.
Cassandre apparut et esquissa un sourire soulagé en me voyant, mais qui s'estompa bien vite lorsqu'elle posa les yeux sur Apollon. Une seconde plus tard, quelqu'un d'autre se téléporta à côté d'elle. Je clignai des yeux, hébété, avant de tourner de nouveau la tête vers le type qui s'esclaffait à côté de moi. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?
"Mon dieu mais si vous pouviez voir vos têtes !" fit-il en riant de plus belle.
Il tenta de se calmer et ajouta avec un énorme sourire :
"C'était trop facile."
Je voulus me relever mais mes membres se dérobèrent sous moi. Mon dos heurta de nouveau le sol et je grimaçai avant de me redresser courageusement.
"Qu'est-ce... que ça veut dire ?" balbutiai-je en passant une main molle sur mes yeux.
J'étais en train d'halluciner, c'est ça ? Chronos allait apparaître et danser en tutu tout en chantant "Le temps" de Charles Aznavour ? On allait retourner à Ikea ? Tout, absolument TOUT mais pas ça. Pas ce que j'avais sous les yeux...
Pitié.
Lily Olyphant
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« Copain Grand Sourire ! »
« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »
| Conte : Dumbo ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Dumbo ☣ l'éléphant qui sait voler. ϟ
J'avais la tête lourde. Sans doute à cause du manque de sommeil. Car le temps filait à vive allure et pourtant, le soleil ne quittait pas le ciel. N'aimant pas la nuit, je m'étais toujours demandé ce que ça serait si elle ne tombait plus. J'avais entendu dire par Ellie une fois, qu'en Alaska, pendant une période de l'année il faisait uniquement nuit et pendant l'autre, il ne faisait que jour. J'aurais bien voulu passer quelque semaines de vacances là bas histoire de profiter du soleil à temps plein, mais j'avais abandonné l'idée quand je m'étais très vite rendu compte que ça serait difficile de ne pas dormir pendant plusieurs semaines. Là j'en avais la preuve.
A côté de moi, Louise était déjà debout, prête à repartir. Quant à l'amazone, elle se contentait de la fixer. J'étais la seule à avoir remarqué qu'elle louchait un peu ? Une créature imparfaite, j'aimais ça. Car souvent les créatures étaient un peu trop parfaites et du coup on passait pour des imparfaits à côté. Mais là on l'était toutes les deux. Enfin, elle avait sans doute plus de classe et d'allure avec sa tenue hyper sexy. Mais bon... j'étais pas mal non plus. Ellie semblait réfléchir, tout en tentant de se détendre. C'était l'impression qu'elle me donnait. Quant à Anatole, il... il me semblait soucieux. Il avait le regard perdu dans le vide, ses yeux se balançant dans diverses directions, comme si il analysait plein de choses. Je me demandais à quoi il pensait. Préférant m'approcher de lui, je lui avais adressé un petit sourire compatissant.
« On dirait que tu as tout le poids du monde sur tes épaules. Tu sais, quand j'ai beaucoup trop de problèmes à penser, j'ai l'habitude de prendre un bon bain. Ca détend et ça permet de se libérer de tout le poids de la journée. Enfin, ici ça serait compliqué de prendre un bain. Mais une fois de retour, tu devrais songer à te détendre. Si tu veux on se fera une journée spa, ça pourrait être amusant ! »
Il n'avait même pas levé la tête pour me regarder, ce qui eut pour effet de faire apparaître une petite moue aux coin de mes lèvres.
« Anatole ? » l'appelai-je tout doucement, tandis qu'il levait enfin les yeux pour m'observer. « Je t'ai sortit de tes rêveries ? Je suis désolée... »
Il m'avait adressé un petit sourire, avant de regarder en direction d'Ellie, puis de Louise et de l'Amazone, avec le même air fatigué sur le visage. Il avait vraiment besoin d'un bon spa. Je l'y amènerai et on y emmènera Ellie avec, ça lui ferait du bien. Et pourquoi pas Lou ? En fait, on devrait tous se faire un bon spa à notre retour.
« Le spa est juste à côté du zoo en plus. Du coup on pourra même faire un tour par l'enclos des éléphants juste avant. Les regarder, ça détend aussi. Et puis, Apollon m'aura sans doute aidé à agrandir leur habitat d'ici là, du coup ça sera parfait pour s'installer sur la terrasse prévue pour l'observation de mes amis. »
Je considérais les éléphants comme mes amis. Après tout, on était de la même espèce. Je venais peut-être du monde des contes, mais eux, ils étaient pareils et tout aussi adorables.
« Cassie ira mieux aussi d'ici là. Elle a eu du mal à se remettre de l'attaque. Heureusement qu'Apollon était là pour elle. Mais à peine elle avait récupérée qu'elle voulait déjà retourner sur Olympe pour aider. J'ai l'impression parfois qu'elle porte tout le poids du monde sur ses épaules. Un peu comme toi là avant. » dis-je en lui adressant un petit sourire, tout en prenant à la fois une mine sceptique. « Tu sais, si t'as des soucis, faut pas hésiter à m'en parler. J'ai de très grandes oreilles. » continuai-je, avant de vérifier avec mes mains qu'elles étaient toujours petites. Pourquoi j'aimais me faire des frayeurs parfois ?
« Enfin, j'en avais, du coup j'ai gardé l'habitude d'entendre bien. » achevai-je en souriant.
Il allait déjà beaucoup mi... en fait non. Il semblait à nouveau soucieux. Je ne savais plus quoi faire pour lui remonter le moral.
« Tu penses que... »
Je m'étais coupée, quand j'avais sentis la main d'Anatole se poser sur mon bras. Baissant les yeux, j'avais observé sa main, avant de le regarder lui. Il voulait que je m'arrête de parler, c'était ça ?
« Tu as parlé de Cassandre... »
« Oui ! Elle va mieux, faut pas t'en faire. Apollon voulait venir la chercher, mais Ellie l'a conduite sur Olympe pour lui éviter le voyage. Ils doivent être pas mal occupés à Olympe maintenant. Autant que nous d'ailleurs. »
Il avait toujours le regard perdu dans le vide, faisant bouger ses yeux de gauche à droite, comme si ce que je lui disais le poussait encore plus à réfléchir.
« Tu vas bien, t'es sûr ? »
Son regard croisa le mien, et j'eus comme une sensation désagréable qui me traversa l'esprit. Ca me fait souvent ça quand je me sens pas trop à l'aise, ou quand j'ai un mauvais pressentiment. Il avait retiré sa main de mon bras, sans détacher son regard du mien.
« Il s'est écoulé combien de temps entre notre disparition et votre départ ? »
« Euh... je ne sais plus. Trois jours je crois. Oui, trois. C'est bien trois Ellie ? » dis-je en regardant la jeune femme qui approuva tout en s'approchant de nous.
Anatole semblait encore plus inquiet.
« Il y a un soucis ? »
Je n'avais même plus l’impression que c'était de l’inquiétude, mais plus de la colère qu'il y avait dans son regard. Je ne l'avais jamais vue comme ça.
« Tu as dit qu'Apollon a touché la Stèle après toi ? »
Je ne savais pas quoi répondre, car je n'étais pas là à ce moment là. Mais je l'avais vue tourner la tête vers Louise. C'était à elle qu'il demandait et elle avait approuvé, ne comprenant sans doute pas où il voulait en venir. Il avait eu un mouvement de recul, comme si cette réponse l'avait affecté.
« A quel moment Apollon a disparu ? »
Il donnait l'impression de bien peser chacun de ses mots avant de les prononcer. C'était particulier. A chacune de ses paroles, j'avais la sensation une fois encore que le poids du monde était sur ses épaules, ou sur sa langue. Ce qui était vraiment bizarre à imaginer. Surtout que je n'avais aucune idée de comment calculer le poids du monde. En tout cas, ça devait être grandement lourd.
« Euh... je ne sais pas. Quand on est partit, il était encore à Olympe. Mais ça a dû être juste après. »
L'espace d'un instant, j'eus l'impression que ses yeux s'embrumaient, avant qu'il ne fasse quelque pas en arrière et qu'il passe une main sur son front. Il donnait cette impression de s'en vouloir pour quelque chose. Pourtant il n'était pas plus responsable que nous de rien du tout, car on avait rien fait. C'était Phobos qui avait capturé tous nos amis. J'eus un sursaut quand l'amazone à côté de nous s'était tortillée dans tous les sens en poussant un râle. Comme si des lianes invisibles tentaient de la serrer jusqu'à l'etouffer. A peine j'avais ouvert grands les yeux, qu'elle était tombée par terre.
« Qu'est ce qu'elle a ? » demandai-je apeurée tandis que Louise s'était approché de l'amazone. « Ellie ? »
J'avais porté mon attention sur la jeune femme, ne me sentant plus du tout en sécurité ici.
« Il faut qu'on rentre à Olympe. Immédiatement. » annonça Anatole en nous regardant d'un air sûr de lui, même si il semblait toujours aussi inquiet.
« Mais Elliot ? Et Apollon ? »
« Ils sont déjà là bas... » répondit-il d'une voix coupable.
« Je ne comprend pas. Comment tu peux le savoir ? Et pourquoi ils nous auraient laissés là ? »
« Les amazones ne sont plus sous l'emprise du Sable Noir. Phobos n'est plus dans les eaux primordiales... »
« Mais il ne l'était pas de toute façon... Enfin, on ne l'a pas vue. Oh non... il a attaqué Elliot et Apollon, c'est ça ? Il faut qu'on aille les retrouver ! Ellie, tu peux nous amener jusqu'à eux ? »
Je la regardai, la suppliant du regard. Je n'étais pas venue jusqu'ici pour sauver mon homme et le voir tomber juste à la fin. Il fallait lui venir en aide et sans perdre de temps. Mais le regard d'Ellie ne m'était pas adressé. Elle semblait avoir compris quelque chose qui m'échappait encore. Qu'est ce qu'ils avaient tous à voir ce que je ne voyais pas ? Qu'était il arrivé à Elliot et à Apollon ? Puis, les paroles d'Anatole me plongèrent dans une crainte profonde. Il n'avait pas dit ça... ? Il ne l'avait pas dit... non. Il ne l'avait pas dit... mes yeux s'embrumaient pour rien... il ne l'avait pas dit...
Rebekah Stormborn
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YOU MAKE ME WANNA DIE
I'LL NEVER BE GOOD ENOUGH
AND EVERYTHING YOU LOVE
WILL BURN UP IN THE LIGHT
EVERY TIME I LOOK INSIDE YOUR EYES
YOU MAKE ME WANNA DIE
| Conte : folklore germanique & légendes phéniciennes. | Dans le monde des contes, je suis : : une nixe, la fille du Léviathan.
J’en avais bouffé des cochonneries dans ma vie. Des trucs pas frais, pas beaux, pas très réglos. Mon estomac était habitué à ce que je lui donne n’importe quoi. Il était rodé. Alors pensez-vous, une si petite graine, toute mignonne toute jolie, je n’avais rien à craindre… ou pas. La vicelarde semblait donner naissance à un buisson ardent qui poussait dans mes entrailles. Ses branches crochues transperçaient, déchiraient ma chair tandis que mon ventre entier se contractait en spasmes violents. Le pire étant que tout ceci n’était qu’une illusion. Pour l’instant. Je serrais les dents. Je ne voulais pas donner satisfaction à ce p*tain de germe à la noix. Des perles de sueur parsemaient mes tempes alors que je plantais mes ongles dans le sol afin de me focaliser sur autre chose que la douleur. Je sentais mon corps entier lutter contre l’ennemi infiltré. Trop occupée à me dire “ça va passer”, je ne prêtais pas attention à ce qui se passait autour de moi. Des fois, après un bon gros rhume, quand le nez est de nouveau totalement opérationnel, on se rend compte de la douceur d’une bonne respiration. Tout a l’air si facile. C’était un peu la même béatitude qui me portait maintenant que mes boyaux ne me faisaient plus souffrir. La douleur avait disparu aussi vite qu’elle était arrivée. Je me sentais si légère que j’en aurais flotté. La délivrance. Je ne savais pas quel miracle avait opéré, mais j’étais la plus heureuse des nixes. Mes yeux se posèrent sur Blondin. Lui aussi avait dégusté visiblement. On l’a échappé belle mon grand. Encore fébrile sur mes pattes, je me mis à genoux le temps de reprendre mon souffle. Mais apparemment, quelqu’un ne voulait pas me laisser de pause. Le sol tremblait et la porte de la salle explosa. On ne pouvait pas négocier un entracte ? Juste cinq minutes de temps mort. Wendy et le petit coco brun dont j’avais zappé le nom (désolée mon cerveau avait été un peu trop sollicité ces dernières heures pour m’attarder sur ce genre de détails) m’aidèrent à marcher jusqu’à la sortie. Puis, comme tout partait en biberine (les constructions amazoniesques n’étaient pas très solides), nous continuâmes notre course effrénée jusqu’à… jusqu’à ce que rien ne soit en mesure de nous tomber sur le coin de la tronche. En d’autres mots : la plage. L’instinct de survie me permit de tenir le coup sans m’effondrer, malgré mes jambes encore flageolantes.
Personne ne pipait mot. Seules les respirations saccadées tranchaient le silence lourd qui régnait sur le groupe. La déflagration avait fait tomber le village d’Harmonia comme un vulgaire chateau de cartes. Pas cool. Ce qui était encore moins cool, c’était les regards assassins que nous lançaient les Amazones. Eh, on n’y était pour rien ! Enfin, moi en tout cas je n’avais rien cassé du tout. Pour une fois. Il fallait croire que notre équipe de bras cassés avait encore fait des siennes. Ils n’étaient pas sortables. De vrais boulets ambulants. Heureusement, la Brindille (lui non plus je ne connaissais pas son nom) parvint à trouver un arrangement, nous évitant ainsi le désagréable moment que risquaient de nous faire passer les guerrières. Une perle ? Quelle perle ? Ça y est, j’avais encore loupé la moitié des informations. Il fallait vraiment qu’ils apprennent à co-mmu-ni-quer. Ça devenait lourd. Bref, Ellie avait une perle noire, une bille insignifiante à première vue, mais qui devait sans doute être capable de provoquer l’apocalypse vu comment tout le monde la fixait. Depuis l’épisode de la graine, je me méfiais de ces petites choses fourbes. Apollon et la Brindille partirent en amoureux (ils font ce qu’ils veulent hein, on ne juge pas) pour aller détruire la perle. Que c’était romantique. Et nous en attendant on faisait la causette aux les Amazones ? Une partie de tennis ? Ah bah non. Tout le monde se barrait, vaquant à je ne sais quelles occupations. Je me retrouvais de ce fait avec Wendy. Et trois guerrières. Pire que de la mauvaise herbe ces nanas, il y en avait partout. Je m’approchai donc de ma p’tite reine, de sorte qu’aucune oreille indiscrète ne puisse surprendre notre conversation. Dis, cette perle noire c’est pas ce que voulait le type que t’as vu ? Quelque chose clochait avec cette histoire. J’étais sûre que le gars en question était assez puissant pour empêcher Starsky et Hutch de détruire son précieux bijou. Il n’aurait jamais laissé ces deux zigotos s’en aller tranquillement. Alors pourquoi ne s’était-il pas manifesté ? Non, ça sentait le roussi. Le cramé plutôt. Et faudra qu’on parle de ça aussi, continuai-je en sortant la pièce de huit de ma poche. Nous avions des choses à nous dire à ce sujet. Puis je voulais savoir si j’allais bénéficier d’une augmentation. L’alarme “danger imminent” s’alluma soudain dans ma tête. Je mis un quart de seconde à capter. Wendyyy... marmonnai-je entre mes dents, le regard braqué sur les trois Amazones. Je crois qu’on nous a grillées… J’entamai une marche arrière de repli. Je n’eus pas besoin de faire un dessin à mon capitaine. Les cousines de Hulk en jupette dardaient leurs prunelles sur l’épée que portait Wendy. Oups.
Et rebelote. On était reparti pour un tour. Encore et toujours en train de courir pour échapper à une mort certaine. C’en était presque redondant. Je restais à la hauteur de ma blondinette préférée, ne détalant pas trop vite afin de pouvoir intervenir si jamais les Amazones nous rattrapaient. Ces dernières avançaient d’un pas rageur, mais ne couraient pas. Elles savaient que nous ne pouvions pas leur échapper bien longtemps. Pendant que nous serions en train de nager telles des forcenées pour rejoindre le Hollandais Volant, elles n’auraient qu’à bondir jusqu’à lui et nous y attendre sagement. Et pourtant nous courions. L’espoir fait vivre. Je jetais quelques coups d’œil furtifs par dessus mon épaule. Nous poursuivantes pointaient leurs lances vers nous. J’entendis l’air vibrer près de moi. Une arme venait de passer à quelques centimètres de Wendy. Puis, baissant les yeux, j’en vis une autre traverser mon flanc pour aller se planter dans le sol plusieurs mètres plus loin. Hehe. Je tournai la tête une dernière fois pour tirer la langue à nos ennemies, accompagnant le tout d’un geste de la main pas très poli. Elles ne s'étaient pas attendu à ça. Surprise ! Je ferais moins la maligne si elles me rattrapaient, aussi arrêtai-je mes provocations pour reprendre la course. C’est pas vrai ! Elles ont pas fait ça ! Les garces. Ce que je voyais gésir sur le sable au bord de l’eau me soulevait le cœur. La dépouille du Kraken exposait ses tentacules inertes sous le soleil implacable. Martine avait succombé à ses blessures. Oubliant les trois harpies à mes trousses, je bifurquai vers le défunt mollusque. Nous avions eu nos différends, mais au fond je l'aimais bien. Ça me faisait mal de voir une si majestueuse créature vaincue. Elle ne nagerait plus jamais. Tout ça à cause de ces débiles profondes qui ne savaient que cogner. J’avoue, j'étais aussi du genre à taper sur tout ce qui bouge. Mais là elles avaient touché à un enfant des océans. Comme moi. Martine était un peu une cousine au fond. Et on touche pas à la famille. Je me retournai, prête à en découdre avec les greluches en armure. Cependant, je n’en eus pas le loisir : les trois guerrières d’Harmonia tombèrent comme un seul homme, le souffle coupé, terrassées par un mal inconnu. Le karma les filles, le karma. Retour de flammes. Martine était vengée. Et nous ne risquions plus de finir en passoire sous leurs coups de lance. Avant de rejoindre Wendy, je restai encore quelques secondes près de feu Martine. Posant une main sur sa peau visqueuse, je murmurai des paroles venues du fond des âges : De la mer tu viens, à la mer tu retournes. De l’écume tu étais, de l'écume tu redeviens. Je me détachai du cadavre, couvant d’un dernier regard navré ce qui avait été un monstre merveilleux.
La suite des événements fut plutôt simple. Ma p’tite reine et moi nageâmes jusqu’au vaisseau fantôme. Le plan était facile : nous monterions à bord du Hollandais et nous mettrions les gaz pour nous tirer de ce guêpier. Les autres ? … On les avait amenés à bon port, on avait retrouvé tous leurs potes. Le trajet retour n'était pas stipulé dans le contrat. Mission accomplie. Ils étaient bien sympathiques, mais je n'avais pas spécialement envie de risquer mes miches pour eux. À présent c'était chacun pour soi et le ciel pour tous. Ciao, hasta la vista, sayonara la compagnie. Le destin avait un humour franchement ironique. Je n'étais pas fan. Nous venions de grimper sur le pont, pensant pouvoir prendre la poudre d’escampette ni vu ni connu vas-y que je t’embrouille. L'épée magique en bonus. Mais c'était sans compter ces fichus téléporteurs. Quel ne fut pas notre étonnement lorsque nous vîmes que sur le Hollandais nous attendait déjà toute la clique ? Exceptés Blondin et la Brindille, personne ne manquait à l’appel. Même le Chevalier de la Joie de Vivre (admirez le sarcasme) était là. Et merde. Camouflant du mieux que je le pouvais mon embarras (on pouvait rayer la partie “filer à l’anglaise”), je plaçai mes mains sur mes hanches. Alors, on n’attend pas Patrick ? Détendre l’atmosphère, détourner l’attention du fait que possiblement nous les aurions laissés aux griffes d’Amazones en furie sans aucun remord. Léger détail. Roh ça va, comme si eux n'auraient pas fait de même s'ils avaient pu contrôler le navire. Vous auriez pu prévenir, on se faisait un sang d'encre. On allait justement partir à votre recherche. Si si, c’était presque vrai.
Emi Burton
Ellie Sandman
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« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
« Souviens-toi de cette nuit, c’est la promesse de l’infini. »
Pour atteindre le paradis, il faut connaître l'enfer.
J'écoutais Anatole parler et à chacun de ses mots, je fronçais davantage les sourcils, à la fois intriguée et méfiante. Comment pouvait-il deviner tout ce qu'il avançait ? Comment pouvait-il savoir tout ce que nous ignorions ? Je savais qu'il était différent des autres et je me sentis coupable de ne pas avoir cherché plus avant quand j'en avais l'occasion. Il était une énigme complexe et diablement intrigante.
Alors que l'amazone se débattait toujours sur le sol, en proie à des lianes invisibles, je fis un pas vers Anatole qui déclara d'un ton décontenancé :
"Ce n'est pas Apollon... C'est Phobos. Ca a toujours été lui."
Il semblait s'en vouloir. A côté de moi, Lily avait les yeux écarquillés d'horreur. Je lui pris la main pour la serrer avec chaleur, afin de la réconforter.
"On va sauver Elliot. Ne t'en fais pas." lui assurai-je en ramenant une mèche derrière son oreille.
Puis, m'éloignant d'elle, je lançai un regard perçant à Anatole, après avoir brièvement observé l'amazone.
"Est-ce que c'est toi qui la retient prisonnière ?"
Il me renvoya un regard outré. Oui, je l'en croyais capable. Après tout, il était devenu devin en moins de quelques secondes. Pourquoi n'aurait-il pas réussi à maintenir une guerrière contre son gré ? Je laissai échapper un petit soupir. Il fallait que j'apprenne à ralentir mes pensées. Anatole n'était sans doute coupable de rien, mais les récents évènements me déroutaient totalement. Il n'empêche qu'il cachait quelque chose et il me tardait de découvrir de quoi il s'agissait.
"Phobos nous a tous dupés." repris-je en hochant la tête, comme pour assimiler correctement l'information. "Nous avons laissé Elliot avec lui. Je... lui ai confié la perle noire !"
J'avais presque crié la dernière phrase en plaquant une main contre ma bouche, horrifiée. Il me fallut quelques instants pour me calmer. Les dents serrées, je posai de nouveau les yeux sur Anatole.
"On doit rentrer à Olympe, c'est une certitude. Mais as-tu une idée pour y parvenir ?"
Il resta pensif quelques secondes avant de déclarer d'un ton assuré :
"Le Hollandais."
L'instant d'après, nous étions à bord. Je chancelai légèrement sous le coup de la surprise. Cela avait été si rapide. Que se passait-il, à la fin ? Déroutée, j'aperçus Wendy et Rebekah qui arrivaient avec une épée. Heimdall se trouvait non loin, calme et déterminé comme à son habitude.
"Alors, on n’attend pas Patrick ?" lança la jeune femme rousse en nous voyant.
Je lui jetai un regard incrédule. Un dénommé Patrick était censé nous rejoindre ? Pourtant, il n'y avait que des amazones sur l'île... Réalisant que c'était sans doute une pique d'humour à laquelle j'étais hermétique, je secouai la tête et ignorai le reste des paroles de Rebekah. Il y avait urgence !
"On doit retourner dans notre monde en vitesse !" dis-je à la capitaine. "Elliot a de gros ennuis et il ne sera pas le seul si on perd davantage de temps !"
"On ne peut pas rentrer si facilement." intervint Heimdall. "Un Voyageur ne suffira pas."
C'est alors que j'entendis des bruits de pas depuis le pont de dunette. Anatole semblait tendu en découvrant la personne qui arrivait, et lorsque je me retournai, je reconnus de qui il s'agissait. C'était l'homme qui avait cherché à m'agresser juste avant ma conversation avec Gaïa. Par prudence, je me plaçai devant Lily et me préparai au combat. Il descendait tranquillement les marches menant au pont.
"Vous aurez besoin de moi." lança-t-il, assuré.
"Et pourrais-je en connaître la raison ?" demandai-je d'un ton glacial. "Je ne pense pas que nous avons à nous encombrer de quelqu'un qui agresse les autres sans raison."
Je soutins son regard sans ciller. Il ne me faisait pas peur, bien que sa force soit imposante, je m'en souvenais encore. Il n'était pas de ceux qui acceptent gentiment de nous rendre service. Non, une lueur vicieuse brillait dans son regard. Il souhaitait quelque chose en contrepartie.
Il jeta un coup d'oeil en direction de Wendy avec l'ombre d'un sourire, puis s'arrêta face à nous, à quelques mètres, pour me répondre enfin :
"Vous lui avez confié la perle. La seule chose que je souhaitais de votre capitaine était un échange."
Je tournai la tête vers Wendy, indignée. Nous avait-elle trahie à cause de l'appât du gain ? Décidément, elle était bien différente de celle du livre. Je mis ma déception de côté pour me focaliser de nouveau sur l'homme.
"Qui êtes-vous ?" demandai-je, suspicieuse.
Il fit quelques pas dans ma direction, alors que Heimdall se raidissait à côté de moi, la main crispée autour de son bâton. Quant à l'homme, il eut un regard amusé tout en déclarant :
"Je suis le pirate de l'infini. Celui qui naviguera à travers les tempêtes. Celui qui naviguera même dans les eaux interdites. Celui qui naviguera..."
"... pour l'éternité." le coupai-je.
Il m'adressa un sourire à la fois impressionné et légèrement narquois. Je lui répondis par une expression farouche, afin de masquer mon intimidation. Il s'agissait donc d'un pirate, le plus dangereux de tous. Il s'avança encore, si près que je crus qu'il allait m'engloutir, mais au dernier moment, bifurqua rapidement sur la gauche pour grimper les escaliers quatre à quatre et observer l'horizon depuis le gaillard d'avant, la main autour d'un cordage.
M'armant de courage, j'inspirai profondément et le rejoignis, après avoir signifié aux autres de rester en bas.
"Puisque vous êtes le capitaine de ce navire, s'il vous plaît, ramenez-nous dans notre monde." déclarai-je tout en sachant très bien que mes paroles n'avaient que peu de poids.
Tout en gardant la main autour du cordage, il tourna lentement la tête vers moi.
"Libérez-moi." articula-t-il d'un ton plein d'envie et d'impatience. "Libérez-moi et je vous conduirai où vous le souhaitez. Je vous en fais le serment."
Je l'observai, toujours avec méfiance et réflexion. Rendre sa liberté à un homme aussi puissant n'était sans doute pas une bonne chose, mais avions-nous vraiment le choix ? Lorsque j'ouvris la bouche pour parler, Heimdall me coupa :
"C'est le Hollandais ! Celui que le doigt a marqué. L'esquif puni !"
Le capitaine s'énerva, cela se voyait à la façon dont sa main se crispait et tremblait autour de la corde, mais le Gardien ne s'arrêta pas pour autant.
"C'est le sinistre pirate. Ses crimes ne peuvent être pardonnés."
"C'est de sa faute !" s'écria le capitaine avec une rage sourde. "Elle m'a abandonnée ! Elle ne m'a pas rejoint !"
Il pencha la tête, tentant de se contrôler. Il avait honte de montrer ainsi sa faiblesse. Un élan de compassion me traversa mais je le repoussai. Je ne devais pas avoir pitié de lui. Malgré tout, je jetai un regard réprobateur à Heimdall avant de tourner de nouveau la tête vers le capitaine.
"Personne ne vous juge." dis-je d'une voix douce, cherchant à l'apaiser. "Je n'ai pas l'autorité nécessaire pour vous libérer, mais je vous promets de plaider en votre faveur si vous nous ramenez chez nous."
J'ignorai le regard fulminant du Gardien, même si je sentis mes joues s'empourprer. J'avais conscience d'aller trop loin, mais la vie de tous les autres était en jeu.
"Ce n'est pas si simple que ça !" grogna le capitaine, tout en reprenant son souffle. "Prisonnier, je suis privé de mes pouvoirs. Je ne peux commander le navire. Vous avez besoin du capitaine du Hollandais Volant, d'un Voyageur (il me pointa du doigt) et d'une force bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer si vous voulez une chance de quitter cet endroit. Et il n'y a qu'un seul d'entre vous qui puisse me libérer."
Il me fixa. Puis brusquement, observa Anatole avant de pivoter tout à fait vers lui, imposant.
"Rendez-moi ma liberté." déclara-t-il comme s'il ne parlait qu'au jeune homme.
Je clignai des yeux, stupéfaite. Pourquoi avait-il autant d'importance à ses yeux ? J'entrouvris la bouche, hésitante sur les mots à employer, et finalement déclarai d'un ton prudent :
"Il doit y avoir une erreur. Vous devez le confondre avec quelqu'un d'autre. C'est vrai qu'il est bizarre mais il... n'a pas la capacité de vous délivrer."
Anatole regarda le capitaine qui semblait sûr de lui.
"Vous n'avez pas le choix." assura ce dernier.
Le jeune homme me fixa alors avec une expression intense et navrée à la fois, pendant de longues secondes. Puis, il posa le regard sur Heimdall et hocha très légèrement la tête. A cet instant, le capitaine jubila presque. Il inspira profondément en fermant les yeux, comme s'il sentait l'air caresser sa peau pour la première fois depuis longtemps. Ensuite, soulevant les paupières, il sembla s'apercevoir que quelque chose manquait à son bonheur, et son expression redevint mauvaise.
"La puissance de votre Gardien ne suffira pas." cracha-t-il, mécontent.
Imperturbable, Anatole tourna la tête vers Heimdall :
"Il est temps, mon ami." déclara-t-il.
J'avais l'impression de flotter dans une matière cotonneuse, de ne pas être vraiment présente à cet instant précis. Il s'agissait d'un rêve, n'est-ce pas ? Ce n'était pas possible. Je n'arrivais pas à croire ce que je voyais. Abasourdie, je me contentai d'observer le jeune homme, le souffle coupé, les yeux écarquillés, la mâchoire serrée.
Heimdall pivota vers le jeune homme pour l'observer avec un profond respect. Je déglutis avec peine. Je ne voulais pas comprendre. Je n'y arrivais pas. Anatole parut hésitant.
"Réveille les Gardiens." déclara-t-il d'un ton posé. "Réveille-les tous."
A cet instant, Heimdall ramena son bâton devant lui, mit ses deux mains autour et le souleva. Il heurta le sol du bateau et une grande lumière partit du Gardien avant de tous nous traverser comme un courant d'air chaud et agréable.
Je restai pétrifiée, battant des cils sans parvenir à coordonner mes pensées. Quant à Anatole, il s'empressa de se tourner vers le bastingage afin d'observer l'horizon.
"En avant toute !" articula le capitaine du Hollandais Volant, extatique. "J'ai besoin de vous, pirate !" ajouta-t-il en pointant Wendy du doigt.
J'aurais souhaité esquisser un pas vers Anatole, mais je n'étais plus capable d'avancer. Je fixais un point entre ses omoplates, les dents de plus en plus serrées. J'en tremblais presque alors que mes yeux s'emplissaient de larmes que je contenais avec difficulté. Des larmes d'amertume, de doute, d'appréhension et de rage ; alors que je l'observais avec intensité, posant cette simple question :
Qui es-tu ?
Je l'avais prononcée mentalement. Mais s'il était quelqu'un d'extraordinaire, il m'avait entendue.
... N'est-ce pas ?
Il baissa la tête et tout doucement, pivota vers moi. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Il hésitait, ne trouvait pas les mots. Ma mâchoire se contracta davantage. Il soutenait mon regard si bien que je finis par me sentir mal à l'aise et par pencher la tête.
Je me suis laissé submerger.
Sa voix surgit à l'intérieur de mon crâne et je me redressai, mon coeur battant la chamade. Dans l'affolement, j'avais de nouveau croisé le rayon noir de ses yeux. Il pouvait parler par la pensée. Depuis tout ce temps... M'avait-il entendue toutes les fois où j'avais réfléchi mentalement, ou simplement songé à des choses parfois sans importance, et d'autres fois tout le contraire ?
Son regard était attristé et soucieux. Je me mordis les lèvres davantage, laissant un lourd silence s'installer entre le fil de nos pensées.
Je n'ai jamais réussi à trouver les mots pour te le dire... reprit-il. Alors que c'était si simple.
Il me tendit la main. Je fixai sa paume ouverte sans bouger.
S'il te plaît. insista-t-il.
La curiosité me poussa à obtempérer. Je glissai ma main dans la sienne et attendis, arborant une expression fermée. Tandis qu'il me fixait, je sentis peu à peu une force me traverser, comme une caresse. Elle m'enveloppa et m'apaisa. Je l'avais déjà ressentie auparavant, il y avait longtemps...
Je déglutis avec peine, mon regard se noyant dans celui, tellement navré, d'Anatole. Je ne parvenais pas à y croire.
Bientôt, je sentis son pouce caresser le dessus de ma main, alors que la puissance m'enveloppait toujours d'une tendresse infinie. J'enlevai brusquement ma main et me détournai, baissant la tête. Mes cheveux tombèrent devant mon visage et c'était très bien ainsi, car de cette façon, nul ne voyait les larmes rouler sur mes joues.
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crackle bones
Wendy Darling
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| Conte : Peter Pan | Dans le monde des contes, je suis : : Wendy
Au fina, elles avaient courue. Un sourire amusé sur les lèvres alors que ses pieds battaient le sol a toute vitesse, elle avait porté ses doigts a ses lèvres et un sifflement strident c'était fait entendre, résonnant sur toute l'ile. Au bout de quelques instants, des bruits de courses c'étaient fait entendre et Nana les avait rejoint avec un aboiement joyeux. Wendy avait des lors eut l'impression que les choses devenaient beaucoup plus simples. Un coup d'oeil vers Bekah avait suffit pour qu'elle voie qu'elle aussi s'ammusait bien malgré la menace. Tout ca pour une épée.. franchement, il n'y avait pas de quoi en faire un drame, si ?
"De toute façon, elles préfèrent détruire les objets qu'elles doivent garder !" Lanca elle a son amie en dévalant une pente. "On sauve ce bidule d'une mort certaine ! Elles devraient nous remercier !"
Bon, elle n'avait proprement aucune idée de la valeur que pouvait avoir une épée non coupante venant d'une statue, mais si elles se retrouvaient avec trois amazones sur le dos c'était pas pour rien, si ? Ceci dit, elles étaient tombé a pic, parce qu'elle n'avait pas la moindre envie de fournir des explications a Rebekah sur cette histoire de pieces de Huit. Dés qu'elles auraient posé un pieds sur l'Ile du Roi, elle s'enfermerai dans son bureau et barricaderai les fenêtres en pretextant avoir une montagne de travail a faire. Ca c'était un plan de survie.
Quelques minutes apres, elle, Bekah et Nana grimpaient tranquillement a bord du Hollandais... pour retrouver toute la petite clique a bord. A croire qu'elles étaient vouées a faire le Taxi jusqu'a la fin de leurs jours... A dire vrai, Wendy n'aurait pas abandonner les autres a leurs triste sort. Elle les aimait bien malgré tout, mais c'était un avantage considérable de pouvoir les avoir a bord sans risquer de se retrouver avec les autres folles furieuses a bord. Même si a son humble avis, on devrait vérifier si il n'y avait pas de passagers clandestins...
La conversation qui suivit la laissa de marbre, sans qu'elle ne comprenne grand chose se contentant d'essorer sa chemise en jetant un regard méfiant au pirate qui venait d'apparaitre, avec Nana qui s'ébrouait a ses cotés. Puis, vue que visiblement on avait plus besoin de son aide, elle s'assie par terre, tendit les jambes devant elle et coinca ses mains sous sa nuque sans lever le petit doigt pour le nouveau capitaine. Qu'il se débrouille.
Pourtant celui ci s'approcha, tendant un cordage pour lui jeter un coup d'oeil.
« Je tiendrais promesse. Je tiens toujours mes promesses. » dit il en accrochant le bout non loin d'elle.
La jeune femme haussa un sourcil, dubitative. Depuis quand les pirates dans son genre avaient ils le moindre sens de l'honneur ? Elle haussa les épaules, tout ceci ne la concernait plus, elle faisait une croix sur le passé. Maintenant qu'il n'avait plus l'apparence de son frère, il lui était bien plus facile de réfléchir sereinement. Son esprit, un minimum rationnel, ne pouvait concevoir de lui faire confiance.
"Je n'ai pas la perles, il n'y a plus de marché non ?"
Pourtant... L'homme avait grimpé le long d'un cordage pour rsserer un noeuds, pourtant seul il n'irait pas bien loin.
« Tu as d'autres choses intéressantes. » dit il en lui faisant un clin d'oeil, avant de hurler a l'intention d'Heimdall : « Que font les autres Gardiens ??? On n'ira pas bien loin à ce rythme ! »
Quelques instants apres, il lachait sa prise et tombait a pieds joint devant elle, a quelques pas de distances.
« Je pense qu'on va avoir besoin d'aide pour piloter ce navire ! »
Wendy haussa les épaules, bien décidée a ne pas bouger d'un poil alors que lui fermait les yeux et inspirait profondément. Quelques instants plus tard, un équipage hétéroclite se détachait du bois, du pont, sortit de la cale pour rejoindre leur postes ca et la. Un homme se détacha du bastingage juste a coté de Wendy l'obligeant ainsi a se relever. Agacée, elle jeta un regard noir au capitaine et fourra rapidement l'épée de Thémis a sa ceinture. Elle s'occuperai de ca plus tard.
« Je paris que vous en rêvez de posséder un tel bateau ! » la nargua le nouveau capitaine.
Elle le fusilla du regard, avant de prendre un air faussement désinvolte.
"Le bateau est intéressant c'est sur, mais l'équipage est trop... poissonneux pour moi." lacha elle en croisant les bras. Depuis qu'il avait laissé entendre qu'il tenait ses promesses - et même si elle en doutait - Wendy réfléchissait a toute alure, essayant de renverser la situation en sa faveur. Car c'était cela non ? Reussir a faire balancer les choses de son coté, s'adapter a la situation et en garder le controle. Elle le toisa, l'étudia quelques secondes avant de décroiser les bras et de s'avancer vers lui pour se poster a quelques centimètres de son corps. Les pirates, lorsqu'ils négociaient, n'avaient aucune notion de distance privée. Ce type ne lui faisait pas peur.
"Je vais remettre les pendules a l'heure mon grand." lacha elle brusquement, les mains sur les hanches. "Tu vas me rendre mon frère, gratuitement et sans rien espérer avoir en retour. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu as une dette envers moi. Si tu peux être libre, c'est grâce a moi uniquement. Tu m'es redevable."
Elle le fixait dans les yeux avec une détermination qu'elle était seule a posseder. Les pirates avaient peu d'honneur mais ils savaient reconnaitre quand ils avaient une dette et la remboursaient, a leur maniere. Mais pour un homme tel que lui, pour un pirate, il n'y avait rien de plus précieux que la liberté. Rien de plus agréable que de pouvoir sentir le vent marin gonfler les voiles de son navire, de sentir l'iode de la mer pres de soi, la bruine, le doux murmure des vagues...
" [i] "Aide les à trouver le trésor et je serai libre." [i] C'est bien ce que tu as dis non ? Alors ne me prends pas pour une gamine qu'on peut rouler dans la farine aussi facilement."
Elle les avait aider a trouver le trésor - plus ou moins - et lui était libre. Elle avait remplie sa part du marché, a lui de respecter sa promesse. Son air septique avait laissé place a un grand sourire et il lui tapotta l'épaule en disant
« Je t'aime bien mon gars ! On fera de grandes choses ensemble ! Mais pour l'instant, occupe toi de ce cordage ! »
Il lui tendit une corde qu'il maintenait fermement en main. Wendy l'attrapa et manqua de perdre l'equilibre tant la tention était forte. Est ce qu'l essayait de la tester ? Ses doigts étaient refermés sur le cordage et elle le maintenait de toutes ses forces pour ne pas qu'il lui échappe, le sentant glisser, centimètres par centimètres.
« T'as encore beaucoup à apprendre ! »
Wendy ravala une remarque et, le visage impassible, ecarta ses mains et d'un mouvement souple, presque une danse, fit passer la corde dans son dos en tournant sur elle même pour se stopper brusquement. Le cordage n'était plus retenue seulement que par la force de ses bras, mais par tous son corps. La corde etait appuyée contre le bas de son dos, une main de part et d'autre de son corps, et c'était ses jambes, solidement ancrées sur le pont qui l’empêchait de lui échapper. Elle recula de quelques pas, tendant au maximum le bout de la voile qui se gonfla pour finalement l'attacher.
"Ne me sous estime pas. Et si tu nous faisais prendre la route au lieu de bavasser bêtement ? A moins que ce ne soit trop compliqué pour toi ?"
Elle jetta un regard a Heimdal.
"Et notre portail, il arrive ou pas ?"
Non parce qu'elle n'avait aucune envie de voir les amazones sauter sur leurs navires.
« C'est pas un portail qu'il nous faut ! » déclara le Capitaine en observant l'horizon, alors que pour la premiere fois depuis qu'ils étaient arrivés sur l'ile, le soleil déclinait. « C'est ça ! » dit il en pointant du doigt l'horizon.
"Le rayon vert..." murmura Wendy plus pour elle même que le reste pendant que le capitaine se mettait a houspiller son équipage. Wendy fixait l'horizon avec l'air de ne plus rien voir. Tant de fois elle avait tenté d'utiliser ce passage dans l'espoir vain de retourner sur NEverland et aujourd'hui.. Ca se produisait enfin ? Elle n'y croyait pas.
« Tu n'es pas une pirate ! Pourquoi tu prétends être la Reine ? »
Elle se tourna brusquement vers le capitaine en froncant les sourcils; Il n'avait peut être pas vue les dernieres nouvelles non ?
"Quels sont les qualificatifs pour être pirates d'apres toi ? Il faut obligatoirement avoir une jambe en moins et un perroquet ?" lacha elle d'un ton sarcastique, déclenchant un rire franc du coté de l'homme. Sa question était idiote, on ne naissait pas pirate, on le devenait. C'était un choix, un appel de la mer, de la liberté ou une revolte contre les institutions en places... Peu importait la raison au fond, personne n'était "pirate de sang", c'était une question de volonté.
"J'ai été élue si c'est ce que tu veux savoir. Pourquoi, tu brigues la couronne ?"
« Tu n'as pas été élu par moi. Mais de toute façon je ne répond pas à vos lois. Je suis un pirate, je n'ai pas de Roi et encore moins une Reine ! Vos principes cassent totalement la base même de la piraterie ! »
Wendy le fixa sans répondre. elle aussi a un moment avait pensé la même, chose mais depuis le temps son avis avait évolué. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, elle avait l'air calme comme si ce qu'il venait de dire n'était rien de plus qu'une remarque sans interet.
"Etre Roi ne signifie pas controler et exploiter les autres. Le Roi, tout comme le Code, est la pour empecher l'anarchie. Pour éviter que comme par le passé, des hommes trop puissants privent de liberté ceux qui souhaitent créé leurs propre destin. Mon role n'est pas de controler les pirates mais de les empêcher de s'auto détruire, leur donner un point de ralliement, un foyer dans lequel ils seront en sécurité. Les liguer contre un ennemie commun."
Elle laissa passer quelques instants, perdue dans ses pensées le regards rivés sur l'horizon.
"Tout le monde a une vision différente de la piraterie. Pour certains, il s'agit de massacrer les gens. Pour d'autres, ce sont les trésors. Certains pronnent l'amour de la mer quand d'autres n'aiment que le fracas des combats, le bruits des sabres et l'odeur du sang. Pour moi la piraterie c'est l'Aventure et la Liberté. C'est voir toujours plus loin, découvrir encore et encore. Trouver des trésor, évoluer dans un monde de mystère. J'aime ce sentiment d'adrénaline lorsque je risque ma vie, la félicité que j'éprouve lorsque le soir, avec mon équipage nous fêtons nos victoires et nos trésors. Ce sentiment d'appartenir au monde lorsque je regarde l'horizon ou cette excitation a chaque nouveaux rivages. Je vis chaque jour, chaque instant comme si c'était le dernier, sans regrets. C'est ca la véritable face de la piraterie."
Elle secoua la tête, un voile de tristesse passant devant ses yeux.
"Mais certains l'ont oublié et on vidé de sens ces mots." Elle releva la tête, le fixant dans les yeux. "Je suis la pour leur rappeler."
Si auparavant elle avait simplement voulue utiliser ce titre pour se vanger, sa vision des choses avait changé depuis longtemps et elle voyait désormais les pirates comme des enfants a guider et a proteger. Le capitaine en face d'elle se contenta de la fixer d'un air indéchiffrable pendant de longues secondes, sans qu'elle ne baisse les yeux ou fuie son regard. Puis il se tourna pour voir les derniers rayons du soleil disparaitre derriere l'horizon et la lumiere sembla devenire verte autour d'eux.
« Nous y sommes... » chuchota il avant de regarder Wendy, puis de regarder vers Anatole au loin. Le bateau se mit a tanguer et il y eut un rafus monstrueux. Par reflexe, endy s'accrocha a un bout et attrapa le collier de Nana pour la maintenir avec elle alors que toute la coque se retournait.
« Accrochez vous à tout ce que vous pouvez !! »
Phoebus Light
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what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
L'effet de surprise avait été des plus intéressants à observer. Elliot était en train de faire une attaque à cause du choc, probablement, alors que lui avait énormément de mal à s'arrêter de rire. Il ne pensait pas que ça irait aussi rapidement, que ce serait si peu difficile de les convaincre. Maintenant qu'ils étaient rentrés, sans aucun soucis sur le chemin, il ne restait plus qu'à se décider sur la marche à suivre maintenant.
Il reprit son souffle alors que devant eux, Neil et Apollon le dévisageait. Oui, ça devait être impressionnant, à n'en pas douter.
« Bon sang, je suis vraiment beau à ce point-là ? »
Ses yeux se portèrent sur le grand dadet blond qui venait de prononcer ses mots. C'est vrai qu'il ressemblait à ça. C'était pas trop mal, il voyait le monde d'un peu plus haut, il se sentait bien là-dedans. Même si les cheveux c'était une autre histoire. Il avait un problème avec le blond.
« Deux pour le prix d'un... j'en ai de la chance... »
Le ton de Cassandre était plus ironique. Quoi ? Il ne lui plaisait pas ? Pourtant, il était en tout point identique à celui qui lui servait de mec. C'était une question de caractère, sans doute. Lui non plus n'avait pas vraiment d'attrait pour la déesse, il ne le prenait pas mal. Il avait l'habitude.
Qu'ils étaient marrants ces deux-là à chercher à détendre l'atmosphère ! Cela n'avait pas vraiment l'effet estompé, Nora restant en retrait et l'autre nana aussi. C'était très bien comme ça.
« Je suis si flatté que tu aies voulu me ressembler… C'est tellement réussi ! »
Il aimait bien parler, il le savait pour avoir eu un accès illimité à son esprit. Il avait espéré qu'il se retienne mais Apollon avait certainement une réputation à tenir. Il n'allait pas lui dire tout de suite qu'il s'était permit de se faire passer pour lui auprès d'un groupe de débiles qui n'avait rien remarqué. Il n'avait pas besoin de le savoir. Oh, il l'apprendrait à un moment donné. C'était pas un problème.
Son faux air ému ne l'amadoua pas le moins du monde. Phobos observa simplement le dieu de haut en bas, avant de lâcher une grimace.
« Rêve pas tonton, notre seul point commun c'est qu'Elliot t'apprécie autant qu'il m'aime moi. Si ce n'est moins. »
Il laissa échapper un petit rire, parce que c'était réellement la seule chose sur laquelle il se rapprochait, il pouvait l'affirmer maintenant.
« Oh d'ailleurs, j'allais presque oublier ! » s'exclama-t-il alors soudainement, levant la main dans la direction d'Elliot.
A ce moment-là, des éclairs s'échappèrent de ses doigts pour venir toucher de plein fouet le dieu qui ne s'y attendait certainement pas. Il était encore sous le coup du trajet et du choc, il fallait en profiter. N'était-il pas là pour ça ? Si, bien sur, ça avait toujours été pour ça.
Il ne semblait ressentir aucune difficulté à canaliser sa force, à présent, son expression n'étant pas le moins du monde déformée malgré l'effort de cette attaque. Dans le même temps, il pouvait observer l'armure de Cassandre apparaître sur son corps alors que des filaments rouges parsemaient ses doigts. Il en leva les yeux au ciel, c'était si prévisible et basique. Elle pensait réellement pouvoir l'arrêter, seule ?
Apollon de son côté avait ouvert la main, avec cette expression qui signifiait qu'il se concentrait. Il ne pouvait plus lui cacher, il le connaissait parfaitement maintenant. Pourtant, rien n'apparut dans sa paume, ce qui sembla d'ailleurs le déstabiliser. Phobos eut presque une moue déçue pour lui, qui se changea vite en air dédaigneux. Le petit Maître d'Olympe n'arrivait pas à appeler son arme divine à lui ? Pauvre de lui !
Il appela quand même des gardes olympiens à la rescousse, qui se disséminaient sur Olympe, il pouvait le sentir. Une dizaine se trouvait maintenant derrière Apollon et ses drôles de Dames, alors qu'Elliot était toujours en train de prendre cher. C'était beau tout ça. Ils comptaient se bouger à un moment ou c'était trop leur demander ? Non pas que ça le gênait de continuer, simplement que les secondes simplement s'écouler à une vitesse si lente. C'était d'un ennui !
Il sut tout de suite que quelque chose allait se passer. Lorsque Apollon faisait cette tête, ça ne signifiait rien de bon. Il avait dû appeler sa sœur chérie à la rescousse parce que sans elle il se sentait à moitié vide de ses capacités et maintenant, il allait faire une connerie. C'était comme si il avait un sixième sens qui pouvait lui indiquer que ça sentait l'embrouille.
Il n'avait pas tord : à peine eut-il cette pensée que le Maître d'Olympe dénué d'arme lui sautait dessus comme un forcené. Il s'était dirigé vers lui à une vitesse folle – se téléportant certainement, à vrai dire – pour venir le déconcentrer en s'agrippant à ses épaules. Il devait être surpris d'avoir un double de lui-même sur qui il devait se mettre à frapper. C'était une expérience qu'on ne vit qu'une fois dans toute une existence d'immortel !
Ce dieu avait clairement un problème dans sa tête, mais il eut le mérite de le stopper dans son attaque sur Elliot, ce que personne d'autre n'avait fait. Dommage pour lui, un des éclairs vrilla et alla toucher sa belle Cassie en plein milieu de son armure. Outch, ça devait faire mal ça. Il en eut un sourire malgré lui, alors qu'elle était propulsée en arrière et que le métal qui la recouvrait se mettait à grésiller. Il était fier de lui maintenant le grand dadet ?
« Dis moi quoi faire ! » hurla Nora dans sa direction, sans pourtant s'adresser à lui.
Ah oui, elle devait parler au truc sur son dos. Il devenait gênant celui-là. Nora était paniquée, ne sachant certainement pas de quelle manière pouvoir se rendre utile – et si elle voulait tout savoir, il n'y en avait pas. Pourtant, Apollon, le vrai, commençait à émettre une réponse qu'il crut l'entendre murmurer. Il s'accrochait fortement alors que Phobos tentait de se débattre et avait certainement un peu de mal à s'exprimer clairement.
« Utilise ta force ! »
… On repassera sur la qualité de ce conseil – non, en fait, soyons honnêtes, c'était minable et elle n'allait pas vraiment avancer grâce à ça. D'ailleurs, elle ne fit rien tandis que Phobos agrippait les bras d'Apollon qui le tenaient pour le faire passer en avant, le faisant voler un petit peu en l'air avant qu'il ne s'écrase par terre. Voilà, une bonne chose de faite.
Ce petit contre-temps avait mis ses nerfs à vif. Il avait accumulé pas mal pendant ce court séjour dans les Eaux Primordiales et le besoin d'évacuer se faisait ressentir avec hargne. La colère commençait à monter et il décida d'en faire bon usage : se tournant vers celle-qui-ne-servait-à-rien et l'autre-qui-ne-servait-à-rien aka Nora et Vaiana, il eut un léger rictus faussement désolé avant que la terre ne se mette à trembler sous leur pied. Ce n'était pas un petit frémissement sans conséquences, non, cela allait jusqu'à leur faire perdre l'équilibre, digne des plus grandes catastrophes naturelles et le mieux dans tout cela : c'est qu'elles ne pouvaient rien faire contre.
Comme un petit cratère se forma sous leurs pieds, alors qu'elles s'y enfonçaient. Il s'arrêta à cet instant, tandis qu'il remarquait tout juste la présence nouvelle d'une autre membre de cette grande famille divine : Artémis. Dans toute sa splendeur, elle était là, se tenant droite, le fixant sans qu'il ne puisse réellement identifier ce qu'elle ressentait. Elle lui avait fait tourné la tête en l'appelant par son prénom. Soldat Apollon avait donc bien appelé sa jumelle pour qu'elle vienne se rendre compte d'elle-même de ce qui se passait ici.
« Pourquoi est-ce que tu fais cela ? Qu'est-ce que tu cherches à faire, à prouver ? Qu'est-ce que cela va t'apporter, bon sang ! »
Phobos pencha la tête sur le côté, l'observant avec attention, les sourcils froncés. Son agacement était perceptible dans l'air, pesant.
« Tu ne peux pas comprendre. » murmura-t-il, la mâchoire serrée, en jetant un coup d'oeil en direction du frère de Diane, de sa moitié d'âme. « En quoi ça t'importe ? » Il avait presque craché ses mots à l'attention de sa mère. « Ce n'est pas aujourd'hui que tu pourra être utile ! »
Sa colère lui faisait serrer les poings, alors qu'elle ne le lâchait pas du regard. Elle s'obstinait sans raison.
« Cela a de l'importance pour moi. Tu as de l'importance pour moi. Tu en as toujours eu. »
Il tourna la tête, l'ignorant simplement. Elle mentait, c'était une évidence. Comment pouvait-elle dire qu'elle l'aimait avec tant d'aplomb alors qu'il savait pertinemment qu'elle ne pouvait avoir de tels sentiments envers lui ?
Ses pensées furent perturbées par de l'eau qui le submergea. Passée la surprise, le corps entier de Phobos sécha instantanément, au moment-même où la foudre arrivait sur lui.
« Arrête de faire ça. » soupira-t-il à l'adresse d'Elliot qui avait tenté une attaque – ratée – en douce.
Les éclairs furent renvoyés directement à l'expéditeur, encore plus violemment qu'ils n'avaient été envoyés. C'était brutal, sans le moindre doute. Ce n'était pas juste défensif, c'était… comme de l'acharnement. Il voulait le mettre hors jeu, l'empêcher de se débattre, ne pas lui laisser le bénéfice du doute.
Un sourire narquois sur les lèvres, il s'approcha d'Elliot qui ne pouvait pas vraiment s'éloigner de son plein gré à présent.
« Tu en as marre de la foudre, père ? »
Alors, il posa sa main sur le torse du dieu, activant le pouvoir des cavaliers qui était finalement à sa portée. Maintenant, Elliot devrait réussir à tenir face à la rage de Peste qui le parcourait et ne pas céder à la puissance qui le submergeait en toute part.
Il n'allait pas mentir, c'était grisant d'avoir le dessus de la sorte. De pouvoir montrer de quoi il était capable. Se cacher avait été amusant mais il avait attendu ce moment si longtemps… Il les sentit s'approcher. Diane et Phoebus, en duo parfait, tentèrent de s'interposer. L'une pour prendre les coups à la place de son neveu, l'autre pour s'en prendre à lui afin d'essayer de l'arrêter.
Leur tentative échoua lamentablement alors qu'ils étaient stoppés à un peu plus d'un mètre d'eux. Immobilisés par une force invisible, incapable de venir plus près, ils ne pouvaient venir en aide à leur petit protégé.
« Toujours à vous entraider… » soupira Phobos d'un air las. « Personne ne veut se rallier à mon côté pour changer ? » ajouta-t-il en riant, sur un ton d'un cynisme palpable.
« Sois un peu moins con et on en reparle. »
C'est que c'était méchant, ça ! Il paya le prix de cet affront en manquant de trébucher et de s'affaler au sol, sa tête affichant clairement sa fatigue. Phobos n'avait pourtant rien fait de plus mais ce qu'il avait déjà subit le faisait perdre pied.
« Ça sert à ça une famille, on s'entraide les uns les autres. » Le rictus qu'il afficha en disait long sur son avis sur la question. « Si seulement tu nous expliquais, si seulement on comprenait… Qu'est-ce que nous t'avons fait pour que tu nous en veuilles à ce point ? Qu'est-ce que je t'ai fais ? »
Il pouvait sentir son désarroi et sa peine, qu'Apollon devait se prendre aussi de plein fouet en vue de son corps tendu. C'était la magie de leur lien, n'est-ce pas ? C'était beau l'amour fraternel. Phobos secoua la tête, affichant un sourire sans joie.
« Vous n'avez rien fait. Tu n'as rien fait. »
Il avait lâcher ces mots en fixant droit dans les yeux, sur un ton morne et monotone.
« Et elle n'a rien fait… » murmura-t-il finalement, ses yeux se tournant en direction de la bibliothèque.
black pumpkin
Jules Verne
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Alors que j'entrais dans l'atmosphère chaleureuse et rassurante de ma bibliothèque, je me sentis violemment agressé par une musique subversive et désagréable. Je me precipitai aussitôt vers l'origine du bruit, bien décidé a l'arrêter, mais je me retrouvai démuni face à la machine qui produisait ce son démesuré.
"Comment un engin aussi minuscule peut-il dispenser un bruit aussi abominable?" m'interrogeai je à voix haute.
Avec une moue sceptique, j'appuyai sans conviction sur l'écran tactile, en vain. Apolline surgit derrière un rayonnage, gesticulant en tous sens. Était ce une façon de danser? Je devais reconnaître qu'elle avait un certain sens du rythme mais dans l'ensemble cela évoquait un grand n'importe quoi.
"Eh mais arrête d'appuyer n'importe ou! Tu vas dérégler mon IPhone!" S'écria t elle.
"Je cherche un moyen de l'éteindre." Grommelai je.
La prochaine étape, si cela s'avérait vain, serait de le détruire a coup de chaussures, mais je m'abstins de le dire. Apolline roula des yeux.
"T'es anti fun!"
"Et fier de l'être!" rétorquai-je d'un air hautain.
La jeune fille attrapa son appareil électronique et fit défiler des données du bout de l'index sur l'écran.
"Celle-là tu en penses quoi ?"
Une bouillie infâme emplit la bibliothèque :
'Cause I'm all that you want, boy All that you can have, boy Got me spread like a buffet Bon appétit, baby Appetite for seduction Fresh out the oven Melt in your mouth kind of lovin' Bon appétit, baby
(Parce que je suis tout ce que tu veux, garçon Tout ce que tu peux avoir, mec Je suis exhibée comme un buffet Bon appétit, baby Appétit pour la séduction Tout chaude sortie du four Ça fond dans la bouche, un peu d'amour Bon appétit, baby)
Mon expression à la fois lassée et scandalisée me permit de m'abstenir de tout commentaire. Quand ce supplice allait-il prendre fin ?
"Je pensais que ça te plairait. Y a des mots en français dedans." Fit Apolline, déçue.
"Quel est l'intérêt ? Vraiment, je n'entends rien a la jeunesse d'aujourd'hui." Répliquai-je, décontenancé.
Je me massai le front, en proie à un terrible mal de crâne. J'avais l'impression que mes oreilles sifflaient encore, bien que la musique avait cessé. Comment pouvait-on réfléchir correctement en s'infligeant une telle torture auditive ?
"L'intérêt c'est de s'ambiancer !" expliqua la jeune fille en gesticulant de nouveau tout en secouant son imposante chevelure blonde.
Je restai de marbre face à cette démonstration discutable. Non, décidément, rien ne me plaisait dans cette musique contemporaine. Les sons étaient dissonants et les paroles provocantes, à la limite de l'outrance. Quelle jeune femme de noble condition aurait chanté ouvertement "j'ai embrassé une fille et j'ai aimé ça" ? Il fallait bien que jeunesse se passe mais je déplorais de ne pas vivre dans celle de Charles Trenet et de Charles Aznavour. A cette époque, j'aurais adoré danser au bal musette. Ces chansons-là étaient indémodables.
"Y avait quoi comme parfum, au final ?" demanda Apolline avec une moue.
"Oh, bien sûr."
Je venais de me souvenir de la raison pour laquelle j'avais laissé ma bibliothèque aux bons -ou mauvais- soins de la jeune fille pendant quelques minutes. Je m'étais rendu jusqu'au distributeur se situant à l'entrée d'Olympe, car elle réclamait des bonbons afin de se concentrer pour les recherches concernant la disparition d'Elliot . Elle souhaitait aider et je ne voulais pas ternir son enthousiasme. Cependant, je fronçai les sourcils.
"Tu me promets de ne plus écouter cette musique de sauvage, et je te donnerai des bonbons en contrepartie." déclarai-je sans détour.
"La musique, ça aide à la concentration !" répliqua-t-elle.
"C'est ce que tu as dit des friandises."
"Parce que ça m'aide aussi ! Je suis dyslexique ! Si j'ai rien pour m'encourager, les livres sont encore plus babartifs !"
"Rébarbatifs." la corrigeai-je avec un soupir.
Pour une raison qui m'échappa, l'adolescente écarquilla les yeux avant de laisser échapper une exclamation extatique.
"Tu es Giles ! Oui, c'est ça ! Tu es le bibliothécaire qui sait tout et moi je suis Buffy ! Un fossé nous sépare mais au final on arrive à se serrer les coudes pour repousser les forces du mal !" fit-elle en tapant dans ses mains en sautillant. "C'est trop cool ! Parfois, j'ai l'impression que la vie c'est une série télé !"
Je clignai des yeux et préférai retourner à mes recherches. Mieux ne valait pas essayer de déchiffrer le langage codé des jeunes filles du XXIème siècle. Je glissai une main à l'intérieur de mon veston et en sortis un paquet de caramels mous que je posai sur la table ronde, juste à côté d'une pile de livres. Apolline fronça les sourcils avec une grimace.
"C'est des bonbons de vieux, ça." fit-elle remarquer.
Excédé, je plaquai les mains sur la table tout en me tournant vers elle.
"... mais c'est bon quand même !" ajouta-t-elle en vitesse. "Hum... miam miam !"
Elle venait d'ouvrir le paquet et avais mis un caramel en bouche, qu'elle mâchouilla avec conviction avant de grimacer de nouveau, même si elle leva le pouce en l'air. Je ne pus réprimer un sourire amusé. Elle était vraiment attachante. Elle avait une fraîcheur et une spontanéité qui me rappelaient ma plus jeune soeur, Marie.
Malgré tout, je me rendis jusqu'au comptoir afin de me préparer un café noir. Il me faudrait au moins cela pour supporter son tempérament plusieurs heures.
Subitement, un vacarme de tous les diables se fit entendre au dehors. Il s'agissait sans conteste de bruits de lutte et de ferraille. L'on percevait même des cris ou des râles de douleur de temps à autre.
"Qu'est-ce qui se passe ?" s'enquit Apolline, anxieuse.
Je déglutis, hésitant. La demoiselle voulut s'élancer vers l'allée mais Satellite surgit brusquement devant elle en poussant un miaulement réprobateur. J'en profitai pour la retenir par la manche.
"La vie n'est pas une série télévisée. Lorsqu'on se fait très mal, il n'y a pas d'autre épisode. Il est plus prudent de rester ici. Si les dieux ont des problèmes, ils doivent les régler par eux-mêmes." déclarai-je d'un ton grave, une ride soucieuse barrant mon front.
Je lui avais parlée en des termes qu'elle pouvait comprendre. Elle me dévisagea, surprise que je connaisse les subtilités de son univers télévisuel. Je me penchai, attrapai le chaton et le lui mis dans les bras. Satellite poussa un feulement courroucé, gâchant par ce biais ce grand moment. Sale félin...
"Toi, tu as la responsabilité de Satellite."
Le vacarme au dehors se fit plus prononcé. Plusieurs coups, très violents, frappèrent contre la haute porte d'entrée. Je tressaillis et remarquai que Satellite se débattait dans les bras d'Apolline. Elle finit par le lâcher et il disparut derrière un rayonnage.
"Il faut qu'on aille se cacher." décidai-je en modérant du mieux possible le tremblement de ma voix.
D'un même mouvement, nous nous retournâmes et nous retrouvâmes nez à nez avec quelqu'un. Un cri nous échappa ainsi qu'un sursaut d'effroi.
"Evitez de me faire peur comme ça !" dit le garde olympien qui venait d'apparaître.
Je fis rouler mes épaules, indigné par cette remarque alors que c'était lui qui venait de nous faire peur. Malgré tout, son arrivée me rassura quelque peu, tout du moins jusqu'à ce qu'il ajoute les mots suivants :
"Ne sortez pas de la bibliothèque. Vous êtes en sécurité ici." assura-t-il d'un ton incertain.
A cet instant, Iota apparut, sans doute alertée par le bruit.
"Il se passe quelque chose..." dit-elle, anxieuse. "Et ça n'a rien à voir avec Katy Perry, cette fois..."
Je coulai un bref regard en direction d'Apolline avant de me pencher vers la fillette et de lui demander :
"Iota, connais-tu un endroit où nous pourrions nous cacher ?"
"Ne vous inquiétez pas. Personne n'entrera ici." renchérit le garde. "La porte est verrouillée."
"C'est une porte en bois !" fis-je remarquer, irrité.
"Il y a deux gardes à l'entrée."
"Me voilà rassuré ! S'il y a tout ce raffut au dehors, c'est forcément parce qu'ils ont déjà résolu le problème !" répliquai-je d'un ton acide dans lequel on percevait de plus en plus l'anxiété.
"Wow, on se calme !" fit le garde avec une grosse voix guère intimidante. "C'est le gamin qui fait encore des siennes. On savait que ça pouvait arriver, on s'y est préparé. Et là pour l'instant... les deux jeunes femmes sont en train de s'enfoncer dans un trou. L'armure de la prophétesse est en train de se briser. Et je sens à peine l'aura du Voyageur. Mais la situation est sous contrôle. Le maître d'Olympe est encore là. Pour le moment."
"Pardieu !" m'écriai-je en plaquant une main sur mon front. "C'est l'apocalypse ! Nous devons faire quelque chose !"
Je me mis à faire les cent pas, alors que le garde restait stoïque, les mains posées sur sa ceinture, et qu'Apolline observait la porte au loin avec anxiété. Que faire ? Je ne pouvais demeurer inactif, malgré ma piètre habileté au combat je devais défendre cette cité et les gens qui m'avaient accueillis. Ils étaient tout ce qu'il me restait. Ce qui avait donné un sens à ma nouvelle vie.
"Prêtez-moi votre armure." décidai-je en me dirigeant droit sur le garde. "Ou faites-en apparaître une autre, que diable ! Le temps presse."
"Pour quoi faire ?" s'étonna l'imbécile.
"Eh bien pour prêter main forte à ceux de l'autre côté !" m'écriai-je en désignant la porte.
"On se fait attaquer par quelqu'un qui a le pouvoir des cavaliers en lui, on ne fait pas du tout le poids, et vous croyez qu'une armure en plus va changer quelque chose ?"
Dans ma précédente vie, j'étais un excellent cavalier, mais je me doutais que ce n'était pas ce dont parlait le garde.
"Parfois, un seul homme en plus peut faire toute la différence. Je refuse de rester de marbre pendant que mes amis sont en danger !" répliquai-je hardiment, dardant le froussard d'un oeil perçant.
Peut-être y avait-il Ellie, Elliot, Diane de l'autre côté ? Et tous les autres... Peu importe qu'ils soient écrasés sous la puissance d'un être démoniaque qui allait sans doute me tailler en charpie en moins de dix secondes, j'irai les aider.
"Ah ouais ?" fit le garde en croisant les bras tout en me toisant.
"Oui." affirmai-je.
"Ah ouais ?" répéta le sombre idiot. "Ben je vais vous dire un truc qui va vous en boucher un coin : vous brillez, mon vieux !"
Je n'appréciais guère cette marque de familiarité venant de cet individu. S'agissait-il d'une insulte ? Je croisai les bras à mon tour, les poings serrés.
"Il a raison, tu brilles." intervint Iota en ouvrant de grands yeux.
"Grave." appuya Apple.
Les deux fillettes me fixaient avec perplexité et angoisse, si bien que je décroisai les bras pour baisser la tête. Effectivement, une lueur dorée brillait sous mon veston. Indécis, je le déboutonnai et la lueur devint plus chatoyante. Je me saisis de la chaîne autour de mon cou, sortant de sous ma chemise la clé de la bibliothèque. Elle dispensait une lumière dorée presque irréelle.
"C'est la première fois qu'elle irradie ainsi." dis-je, déstabilisé.
"Il vous appelle." fit Iota, les yeux écarquillés.
"Qui donc ?"
Elle me lança un regard désabusé qui me surprit venant d'elle.
"Le titan Hypérion." répondit-elle d'un ton évident. "Il appelle les Gardiens."
"Que dois-je faire ?" m'enquis-je tout lâchant la clé qui se balança de nouveau autour de mon cou.
Si mon grand ami Hypérion avait besoin d'aide, et qu'il avait de surcroit besoin de moi, j'en serai. Le titan avait appelé, et le bibliothécaire répondrait.
Iota ouvrit la bouche pour répondre, mais relâcha tout l'air qu'elle avait inspiré.
"Je ne sais pas. Je ne suis pas une Gardienne."
Mon enthousiasme retomba comme un soufflé trop vite sorti du four. Malgré tout, je sentis bientôt quelque chose se réveiller en moi. Une douce chaleur qui se fit de plus en plus intense, sans pour autant me brûler, me signifiant seulement l'urgence de la situation.
"T'as une clé mais tu sais pas quoi faire avec ?" lança Apolline, médusée. "Y a forcément une serrure, faut la rentrer dedans et BIM !"
J'écarquillai les yeux devant ce langage des plus fleuris et tentai de me persuader que la maudite Katy Perry ne lui avait pas fait perdre son innocence. Subitement, une idée me traversa l'esprit.
"Tu as raison !"
Sans plus attendre, je m'élançai à travers l'allée principale, bifurquai à gauche, puis à droite et encore à gauche jusqu'à me retrouver face à une porte qui se confondait avec le mur. Les rayonnages ne la cachaient pas, ce qui était un indice supplémentaire. Avec une expression déterminée, j'enlevai la clé de mon cou et l'insérai dans la serrure. La porte s'ouvrit, dévoilant un long couloir agrémenté d'une multitude d'autres portes fermées.
"Ca s'est ouvert !" m'écriai-je, ravi.
"Génial !" approuva Apple. "Et maintenant ?"
C'était une excellente question. Je repris la clé en main, observant le couloir d'un oeil dubitatif.
"C'est quoi cet endroit ?" demanda la jeune fille avec curiosité.
"Il s'agit d'une aile privée de la bibliothèque. D'ailleurs, je pense que je dois continuer seul." dis-je en relevant la tête d'un air téméraire.
"T'es sûr qu'il faut rentrer là ?" insista-t-elle, sceptique.
Je me redressai tout en soupirant. La chaleur m'accablait et j'attrapai mon col de chemise afin de le secouer un peu, dans l'espoir d'obtenir de la fraîcheur. En vain. Je n'avais plus la clé sur moi et pourtant, une fournaise brûlait toujours à l'intérieur de moi.
"Je suis désolée de te dire ça mais... tu transpires beaucoup quand même. C'est pas que ça sente mauvais hein ! Mais disons que... heureusement que tu mets du Axe ! Faudrait essayer l'anti-transpirant."
Je tournai la tête vers Apolline qui m'adressa un sourire contrit, puis passai une main sur mon front en sueur. Effectivement, je transpirais à grosses gouttes. Avec une grimace, je repris :
"Je vais faire de mon mieux. Je vais passer chaque porte et je finirai par trouver ce que je cherche !"
Je pivotai sur mes pieds dans l'intention d'entrer, bien décidé, quand je sentis des ongles s'enfoncer dans mon épaule, si profondément qu'il devait s'agir de griffes. Je grimaçai de douleur.
"Pauvre idiot !" lança une voix agaçante tout en m'arrachant la clé de la main.
Je fis volte-face, découvrant Socrate, mais un Socrate quelque peu changé, car une queue noire dépassait en bas de son dos, et il avait des moustaches ainsi que des oreilles de chat sur le crâne. Visiblement, sa résurrection s'était plutôt mal passée. J'en restai pantois quelques secondes.
"C'est pas comme ça que ça fonctionne, espèce d'incompétent !"
Partagé entre la joie de le revoir et l'agacement extrême de me faire traiter d'amateur, je le suivis d'un pas vif alors qu'il marchait vers la porte d'entrée de la bibliothèque, la clé en main. Il se stoppa devant, visiblement épuisé par ces quelques mètres.
"Gardien de la bibliothèque, ça signifie qu'on garde la bibliothèque ! La serrure, c'est celle-ci !" dit-il, le souffle saccadé tout en montrant la porte. "Vous nous avez fait perdre un temps précieux. Je suis le Gardien."
Son ton condescendant me fit crisper la mâchoire, même si l'ombre d'un sourire narquois naquit au coin de mes lèvres après qu'il eut inséré la clé dans la serrure et qu'absolument rien ne se produisit. Il semblait avoir des difficultés à la tourner. Il força un peu, sans succès.
"Ca va casser..." fit remarquer le garde.
"Oh, vous, la ferme !" répliqua sèchement Socrate, qui transpirait beaucoup plus que moi mais pas pour les mêmes raisons.
"Outrage à un garde olympien, ça va vous coûter cher."
L'homme-chat voulut répliquer quelque chose mais frissonna, coupé dans son élan.
"Qu'est-ce qu'elle fait ?"
"Oh, c'est tout doux !" fit Apple en caressant les cheveux de l'ex bibliothécaire.
"Bon, assez joué. Rendez-moi la clé." intervins-je sans détour.
Socrate me décocha un regard incendiaire avant de finalement céder, laissant la clé dans la serrure.
"C'est comme ça que ça marche. J'ai été formé, je sais comment faire !" précisa-t-il d'un ton acide.
"Peut-être. Mais c'est moi le Gardien, désormais." dis-je avec une désinvolture presque moqueuse.
D'un geste théâtral, je posai ma main sur la clé et la tournai d'un quart sur la droite. L'énorme chaleur qui m'accablait me quitta aussitôt, alors que la clé disparaissait à l'intérieur de la serrure dans un halo doré. Je jubilai presque, car j'y avais cru à moitié. Socrate laissa échapper un petit miaulement agacé, les lèvres pincées.
"Ca marche aussi avec les intérimaires."
"Ou plutôt avec les vrais hommes... pas les chats." dis-je avec un sourire suffisant.
Les clés, les serrures... Il ne savait sans doute pas comment tout cela fonctionnait.
"Espèce de... français." lâcha-t-il en plissant des yeux.
Mon sourire s'élargit, car je prenais cette insulte comme un compliment.
"Il faut que j'aille me reposer, je ne suis pas encore reconstruit."
Bon vent ! Si un jour il serait de meilleure humeur, peut-être me raconterait-il comment il était revenu d'entre les morts ?
"Et maintenant, que va-t-il se passer ?" demandai-je en observant la haute porte avec anxiété.
"Ca n'est plus de notre ressort. On lui a ouvert la voie. On a fait ce que l'on devait faire." fit Socrate tout en effectuant un geste agacé du bout de la patte.
Il s'éloigna d'un pas chancelant. Je crus qu'il allait nous ficher la paix mais il se retourna brusquement en me pointant du doigt. Quelle grossièreté !
"Et si vous voulez que j'arrête de faire pipi dans votre café, il faudra penser à me donner de vraies lasagnes, et pas des industrielles."
Par... pardon ? Ecoeuré, je réalisai que Satellite était Socrate. Les neuf vies des chats venaient de prendre tout leur sens. Ecoeuré, je ne trouvai rien à répondre. Subitement, je repensai à tous les moments passés avec le "chaton". Il m'avait surpris en compagnie de Robyn ! Un frisson de dégoût et d'embarras parcourut mon échine. Le sale petit voyeur !
Iota secoua ma manche, me ramenant à la réalité, puis me désigna la haute porte dont le bois se fissurait lentement.
"Ne restons pas là."
Alors que nous nous éloignions à grands pas, je cherchai machinalement ma montre qui n'était pas dans son gousset. J'espérais que tout allait bien pour Ellie.
En tous les cas, j'avais accompli ma tâche. A présent, il fallait prier pour que tout s'arrange.
Il faudrait sans doute un miracle.
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
J'avais cette réplique de Matrix Revolutions en tête alors que j'assistais à l'apocalypse, au premier rang s'il vous plaît. Quitte à clamser, autant être bien placé. Phobos nous mettait la plus grande raclée de tous les temps. En tous cas, je n'avais jamais rien connu de tel. Jusqu'à maintenant, je m'étais senti le plus puissant de tous sans trop me forcer -ni me vanter, c'était comme ça.
Lorsque j'avais affronté Zeus et Dolos, je crevais de trouille mais j'avais réussi à m'en sortir à chaque fois. L'un était revenu mais pas le second, car j'avais pris soin de le rendre mortel avant de l'achever (chose que j'aurais dû faire avec Papy La Foudre si je l'avais su plus tôt).
Cette fois-ci, il était clair que personne ne faisait le poids. J'étais face à un véritable ennemi. Insurmontable. Dès que je l'attaquais, il me renvoyait tout au centuple. J'avais mal partout. Il m'avait décalqué de la tête aux pieds. Tous mes sens étaient en éveil ; je percevais une menace inconnue chez Phobos, impossible à calculer ni même à estimer. Tout se bousculait dans ma tête qui avait reçu trop de coup de jus -mes cheveux dressés comme jamais pouvaient en témoigner. Je ne savais plus comment riposter ou anticiper les coups.
Le pire, c'est que tout n'avait l'air d'être qu'une distraction pour Phobos, à la limite de l'ennui profond. Nous étions des fourmis qu'il malmenait. Comment avais-je réussi à créer un être aussi cruel ? Tout venait-il vraiment de moi ?
Je tressaillis en le voyant tourner la tête vers la bibliothèque, car je sentais l'aura de Jules et Apple à l'intérieur. Qu'est-ce que ma petite soeur fabriquait dans un endroit pleins de livres ? Je mis cette question de côté pour ramper vers Cassie aussi rapidement que possible. Elle était mal en point, étalée sur le sol dans son armure fissurée. Je voulais m'assurer qu'elle allait bien avant de continuer. J'avais besoin de savoir.
Je me penchai au-dessus d'elle et caressai sa joue ensanglantée. Ses paupières papillonnèrent. Elle semblait un peu dans les vappes. "Ma puce ! Comment tu te sens ?" m'enquis-je, les yeux écarquillés.
"Ca va... je peux encore assurer..." répondit-elle en posant une main contre son armure fissurée.
"Mais bien sûr !" fis-je sur le ton de la pub pour Milka. "Tu t'en vas dès que possible, c'est compris ? T'es plus en état de combattre. Au fait, t'aurais pas une idée géniale pour calmer ce timbré ?"
Elle venait du futur après tout, elle savait forcément comment mettre une raclée à un petit emmerdeur. Même si je me doutais que si elle avait une solution, elle l'aurait déjà dite.
"Je t'assure, ça va aller..." marmonna-t-elle.
Elle se redressa juste assez pour observer autour d'elle.
"Pourquoi les autres sont pas là ?"
"Ils... ils ont peut-être pas entendu l'alarme dans leur tête." fis-je, angoissé.
C'est vrai que ça commençait à être préoccupant. Tous les dieux devaient sentir que ça chauffait à Olympe, non ? Alors pourquoi n'étaient-ils pas là ?
"Où est Anatole ?" questionna-t-elle, inquiète.
Je fronçai les sourcils. Ce n'était pas spécialement à lui que je pensais dans l'immédiat.
"Hein ? Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? C'est vrai qu'on aurait pu le donner en pâture à Phobos, ça l'aurait occupé pendant genre une minute."
Malgré tout, je me mis à réfléchir. Cela m'évoquait quelque chose en rapport avec Chronos à Ikea...
Mes pensées tourbillonnèrent quand je vis Maman apparaître, son Marteau en main, sa robe d'été voletant dans la brise. C'était normal de la trouver canon et badass ?
"Qu'est-ce qui se passe ici ?" demanda-t-elle, déroutée.
"Ah, voilà, maman est là ! Tu pars avec elle." dis-je à Cassie. "Elle va bien s'occuper de toi ! Et... elle est en train d'aller vers Phobos. Non mais elle est dingue ?"
Je me relevai d'un bond et grimaçai aussitôt car tout mon corps me faisait mal. J'avais failli l'oublier. Je titubai, essayant d'ignorer la douleur.
"Toi, tu restes ici. Pas bouger. Couchée !" ordonnai-je à Cassie.
Je voulus me diriger vers Maman mais du coin de l'oeil, remarquai que ma fille ne m'obéissait pas, comme d'habitude. Butée, elle se redressa davantage avec difficulté. Je roulai des yeux et retournai vers elle en manquant de me manger le sol.
"Non, non, non ! Tu restes là !"
"Il va venir. Il faut juste lui laisser un peu de temps..." balbutia-t-elle.
Elle était en plein délire. Il fallait arrêter de croire qu'Anatole était un preux chevalier. Elle avait déjà Apollon qui était présent -même s'il ne servait pas à grand-chose. Il les lui fallait tous, ma parole ! Histoire de l'empêcher de bouger, je fis apparaître un boulet en bronze super lourd qui lui immobilisa la cheville.
"Tu veux vraiment me ligoter sur un champ de bataille ?"
"Je veux te sauver la vie ! Tu ressembles à un clafoutis écrasé ! Je veux plus que l'autre te piétine !" fis-je en désespoir de cause.
Ma fille roula des yeux et apparut face à moi en chancelant légèrement. Elle plongea son regard dans le mien et m'attrapa le bras à la fois fermement et avec douceur.
"On n'a jamais combattu ensemble. Pourtant, j'en ai toujours rêvé. Alors ne gâche pas ma journée."
"T'as des kiffs bizarres quand même."
"C'est mon père qui est bizarre, même si ça reste le meilleur."
L'ombre d'un sourire apparut sur mes lèvres, mais disparut très vite alors que je voyais Maman se téléporter puis lever son Marteau pour donner un coup à Phobos. Une main entoura son poignet et stoppa son geste en plein élan. Le souffle court, elle pivota vers Phobos qui la maintenait. Il s'était téléporté plus vite qu'elle ! De loin, je voyais qu'elle luttait pour se libérer, mais bientôt du Sable Noir glissa le long de son bras. Le décérébré se rapprocha et susurra tout en regardant vers moi :
"Tu veux lui dire quelque chose avant de partir ?"
Je serrai les poings, prêt à me téléporter pour lui mettre la raclée du siècle, mais Maman était pleine de ressources : elle leva le genou dans l'intention de lui donner un coup dans l'entrejambe. Hélas, elle interrompit son geste, sûrement en raison du Sable Noir qui devait l'écraser de tout son poids.
"Oh, c'est très vilain, ça." fit remarquer Phobos.
Il approcha encore son visage du sien et sous mes yeux horrifiés, colla sa bouche contre celle de ma mère, semblant la gober et la mordre un court instant. Puis, après une brève expression déboussolée, il ferma les yeux avec délectation.
"Il a dû adorer ça !"
Il la relâcha et elle tituba tout en maintenant fermement le Marteau dans sa main. Bientôt, le manche se fissura et elle fut contrainte de le lâcher avant de tomber à genoux.
"Je vais faire ce que tu veux depuis longtemps." dit-il tout en pivotant de nouveau vers la bibliothèque. "Tu devrais me remercier."
Il voulait s'en prendre à Apple. Au moins, le message était clair.
Je clignai des yeux, essayant de chasser la vision de Phobos-Apollon embrassant ma mère de mon esprit. A retardement, je m'exclamai :
"Laisse-la tranquille ! Espèce de fils de..."
Je me tus de justesse en croisant le regard de Diane et haussai les épaules, contrit :
"C'est pas contre toi, hein !"
Puis j'adressai un bref coup d'oeil à Apollon pour lui signifier de me prêter main forte. Il fallait l'empêcher d'entrer dans la bibliothèque ! Je lus dans ses yeux qu'il était profondément énervé et prêt à tout pour venger ma mère. Pour une fois qu'on tombait d'accord sur quelque chose, je n'allais pas me plaindre !
Nous apparûmes tous deux devant la porte de la bibliothèque, barrant la route à Phobos. Dans ma hardiesse, j'en profitai même pour lancer d'un ton implacable :
"Vous ne passerez pas !"
Un dernier hommage à Gandalf le Gris avant que je ne repeigne les murs.
"Ouais, pareil que lui !" fit Apollon et j'esquissai une moue entendue.
Phobos me lança un regard exaspéré.
"Y aura-t-il un jour où tu grandiras ?" "Grandir ? Grandir apporte tellement d’inconvénients... et de poussées d’boutons !" répliquai-je, me galvanisant par les citations filmographiques. "Et puis... mourir doit être une sacrément belle aventure !"
Et bam, dans les dents ! Au jeu des citations, tu gagnes ou tu meurs. Si seulement il avait suffi de l'affronter verbalement, je l'aurais déjà tué deux fois.
Phobos me fixa, les yeux plissés et laissa échapper un "Pfeu !" plein de mépris.
"Les autres n'ont aucune importance à tes yeux du moment que tu as ton propre terrain de jeux."
"C'est toi qui dis ça ? Alors que tu piétines tout le monde ? C'est qui le gamin dans l'histoire ?"
"Celui qui a grandi tout seul. Celui qui a dû survivre dans un monde où tu l'as abandonné. Tu avais sans doute mieux à faire que de t'occuper de moi. Un autre jeu vidéo, peut-être." dit-il d'un ton blasé.
J'aurais pu lui dire que j'étais désolé, mais il n'en aurait rien eu à faire. Tout aurait pu être différent s'il n'avait pas été aussi loin dans ses agissements. Il était impossible à calmer, à stopper. Et impossible à raisonner.
"Tu veux quoi, en fin de compte ? Qu'est-ce que ça va t'apporter de tuer Apple ? Tu crois que tu te sentiras libéré, délivré après ça ?"
Sous mes yeux ébahis, Phobos rapetissa et devint un enfant brun aux yeux clairs.
"Et toi, tu t'es senti comment le jour où tu m'as créé ?"
"Je sais pas... j'ai pas vraiment réfléchi." fis-je à contrecoeur tout en passant une main dans ma nuque.
Inutile de préciser que je regrettais amèrement ce jour-là.
"Quelques secondes pour toi. Une vie entière pour moi. Et tu n'as jamais été là. Personne n'était là."
Sa voix était éteinte mais elle retrouva un semblant d'amertume alors qu'il reprenait, la mâchoire contractée :
"Mais ne t'en fais pas, tu n'as pas tout gâché. Tu as fait tout ce qu'il fallait pour elle. Je l'ai ressenti à chaque instant. Je pouvais pas y prendre part mais je le sentais. Constamment."
Ok, je me sentais carrément nul. Le point positif, c'est que pendant qu'il parlait, il ne nous tabassait pas. On avait le temps de récupérer. J'espérais qu'Ellie se ramènerait dans pas longtemps histoire d'avoir quelqu'un de puissant pour renforcer nos rangs.
Cherchait-il à me faire pleurer ? J'admettais que son histoire était moche, mais il ressassait dans le vide. On ne pouvait changer le passé. Enfin si, j'aurais pu, mais en risquant de compromettre tout ce qui était établi. "J'ai été un vrai flan sur ce coup-là." dis-je, sincère et désolé. "Alors libère ta colère sur moi, pas sur Apple. Elle n'y peut rien du tout. Je sais que tu n'as pas envie de faire une victime innocente. Puisque je t'ai créé, je sais qu'au fond de toi, tu n'es pas un monstre. Y a un soubresaut de coeur qui bat quelque part, non ?"
Il me fixait toujours et peu à peu, redevint adulte et garda le physique de Phobos sous lequel nous le connaissions. Il baissa les yeux vers ses paumes ouvertes. Je sentis quelque chose changer autour de nous sans que je parvienne à définir de quoi il s'agissait.
"J'ai acquis un pouvoir sans limite..." dit-il à personne en particulier, tout en agitant légèrement ses doigts. "Ca ne change rien. Ca ne changera jamais rien..."
Il ferma les poings tout en inspirant, braquant de nouveau son regard de démon sur moi. A cet instant, je sentis une puissance écrasante partir de lui. Je ne mis pas longtemps à comprendre de quoi il s'agissait : il avait réuni la force des quatre Cavaliers en lui. Jusqu'à présent, nous ne combattions que Phobos. A présent, nous avions à faire à un être contre lequel nous ne pouvions plus rien du tout.
"J'ai été ravi de te connaître..." balbutiai-je à Apollon qui était le plus près de moi.
Une vibration étrange parcourut le sol et je compris : il allait tout faire exploser. Que pouvions-nous faire contre la volonté d'un fou ? J'espérais que nous soyons suffisamment forts pour nous régénérer ensuite.
"L'anatole !" m'écriai-je en plaquant une main contre mon front. "Ca vient de me revenir ! C'est l'heure de l'aurore ! L'anatole !"
Le souvenir venait de me revenir en pleine mémoire. Chronos m'avait dit que chaque titan correspondait à une heure ! Je n'avais pas tout capté mais en raccrochant les wagons avec la ferveur qu'avait Cassandre pour Anatole... cela voulait dire qu'il pourrait remettre les pendules à l'heure à Phobos ? Qu'il était un titan ? Ce blanc-bec ?
Dérouté, je tournai la tête et vis Vaiana et Nora un peu plus loin. Elles allaient mourir, c'était une certitude, et je ne pouvais en sauver qu'une seule. Elles n'avaient pas la capacité de se régénérer ou de se protéger par le biais d'une armure ou d'un bouclier. Le sol vibrait et crépitait de plus en plus sous nos pieds, prêt à imploser.
J'apparus près de Nora et l'entourai de mes bras, évitant de regarder Vaiana, car je me sentais si mal de ne pas la choisir. Cependant, un éclat doré attira mon oeil tandis qu'une armure fendue se matérialisait autour de la jeune femme.
"NOOOON !" hurlai-je au milieu du chaos.
Mon cri se perdit dans la tourmente alors qu'une lumière aveuglante remplaçait tout ce qui était beau et vivant. Ma dernière pensée fut pour Cassandre. Ma Cassie qui avait donné son armure à Vaiana. Quelle folie...