« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Elsa avait un sens des priorités bien à elle, c'était certain. Elle aurait pu s'outrer d'être comparée à une nonne (moi, je l'aurais fait) ou se fâcher parce que j'avais osé dire la vérité, à savoir qu'elle avait peur de son ombre (encore une fois, moi, c'est ce que j'aurais fait et si c'est ce que moi j'aurais fait, c'est forcément ce qu'il faut faire). Mais non. Son visage déformé d'outrance l'était à cause... de la chanson. J'arquai un sourcil presque désespéré. Si j'en avais été capable, j'aurais peut-être pleurer. Par chance, je ne savais pas vraiment faire et je ne comptais pas apprendre. Je l'écoutai néanmoins, car il n'y avait pas réellement le choix. Nous étions seules dans la pièce et, manifestement, Elsa en avait gros sur le cœur. Elle prenait cette histoire bien trop au sérieux, même si, il est vrai, sa chanson était horriblement mauvaise. Preuve qu'elle avait du goût, en fin de compte, et le caractère suffisant pour s'énerver et s'imposer. Dommage que ce ne soit pas pour des combats moins vains et secondaires. - C'est vrai que cette chanson est particulièrement agaçante, commentai-je finalement. Je suis bien contente de voir que nous sommes capables d'être d'accord sur certains points, aussi secondaires soient-ils. Maintenant que nous avons éclairci ce point, nous pouvons peut-être passer au cœur du problème ? m'enquis-je à tout hasard. Ce que nous fîmes, mais à quel prix ? Notre entente n'avait duré que trente secondes. Déjà, Elsa recommençait à être idiote. Un pas en avant, trois en arrière. J'aurais peut-être dû m'armer de davantage de patience. Elle avait, cependant, eu l'intelligence de glisser quelques compliments habiles. J'appréciais particulièrement cette dichotomie entre fascination et crainte. C'était à peu de choses près ce à quoi j'aspirais, pour ne rien vous cacher. - Effectivement, vos sentiments à mon égard ne sont pas spécialement visibles, commentai-je, la bouche pincée. Le contraire m'eut, je dois dire, étonnée. J'apprécie néanmoins l'intelligence dont vous savez faire preuve à mon égard. Me craindre et m'admirer, voilà une idée excellente. Je ne pensais pas que vous l'auriez de si tôt. Malgré tout, Elsa, je vous apprécie également, autrement, je ne mettrais pas en œuvre tous ces efforts. A sa demande, je refermai la porte, un sourire satisfait sur les lèvres. Ses promesses me faisaient sourire. Elsa avait certes tout d'une femme - et ce n'était pas difficile pour mon œil aguerri - mais elle était, en fin de compte, cette enfant qu'elle ne pensait plus pouvoir atteindre. Elle se voilait probablement la face à bien des égards mais je lui épargnai ce commentaire pour lui indiquer ma chaise de bureau. - Dans ce cas, l'élève peut prendre place, intimai-je, mielleuse, avec une petite courbette ironique. L'instant d'après, je déroulai un tableau sur l'un des murs d'apparence vide et commençai à y noter rapidement, d'une écriture ronde qui tenait presque de la calligraphie (que voulez-vous ? le talent). J'avais établi deux colonnes : à gauche la version actuelle d'Elsa et à droite celle qu'elle pourrait devenir grâce à moi, sa marraine la bonne fée mais en mieux. - C'est pour ainsi dire mathématique, repris-je en me tournant vers Elsa. Il n'y a que moi pour vous menez sur la colonne de droite. Et plus loin, mais il faut d'abord voir petit. Surtout dans votre cas, ajoutai-je mentalement. - Je ne parle pas d'une Elsa médiocre, dans la norme et banale. Je vois une Elsa au-dessus de la foule, fière et confiante, puissante et déterminée, assurée et habillée. Une Elsa que les autres femmes envieront à en faire des cauchemars. Une Elsa qui retrouverait son panache et sa grandeur de reine. Osez me dire que ça ne vous fait pas rêver, la défiai-je. Mais pour l'atteindre, il faut sortir, marquer les esprits, se faire remarquer - de la bonne façon, j'entends, c'est écrit ici comment faire, précisai-je en pointant une partie du tableau. Ca vous parait insurmontable ? C'est normal. Vous partez tout de même de loin. Mais gardez cette oreillette, gardez moi dans votre tête et je suis sûre que nous pouvons progresser. D'ailleurs... si vous souhaitez commencer de ce pas, il est tout à fait possible de vous envoyer en mission dès maintenant.
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Sagement, j'allais m'asseoir sur la chaise peu élégante que Deborah m'avait désigné. Bien que je trouvais ce mobilier tout particulièrement laid, je fis l'effort de tenir ma langue et de ne pas le critiquer. Pas à voix haute, du moins. Cela ne m'empêchait pas de le penser, tendis que je lissais avec délicatesse ma robe pour que le tissus ne soit pas plissé sur mes genoux. Je joignis les mains et observais l'élégante femme rousse écrire sur un mur d'une écriture des plus agréables à lire. Que ces boucles et ces lettres légèrement penchées étaient plaisantes!
Je fronçais les sourcils lorsqu'elle parla de mathématiques. Cette matière n'avait pas été la plus étudiée lors de mon apprentissage de la royauté. Elle était plus souvent réservée aux comptables et autres trésoriers. Mais pas à la future reine, qui n'avait nul besoin de savoir jongler avec les chiffres pour poser une couronne d'or sur sa tête. J'aurai préféré des exercices sur la mythologie nordique ou sur les langues anciennes. Je risquais de me ridiculiser si elle me proposait de résoudre équations et calculs mentaux trop complexes.
- Mais je suis déjà au dessus de la foule! Mon rang et mon sang font de moi quelqu'un qui n'a rien à voir avec le petit peuple de cette ville.
Il était tout à fait révoltant qu'elle puisse penser que je valais si peu! J'étais certes effrayée et peu confiante, mais il ne fallait pour autant pas oublier que j'étais bien plus supérieure que beaucoup de ces personnes qui se pensaient si importantes. J'étais une Reine. Ils n'étaient que des villageois. Des sujets. Nul ne pouvait nous comparer. Certaines limites n'étaient pas à franchir.
- Tout ceci... Cela va-t-il prendre beaucoup de temps? Ou pensez-vous que les effets seront rapidement visibles?
Je m'étais de nouveau permis de prendre la parole, un index levé pour attirer son attention et surtout la prévenir que j'allais m'exprimer. J'espérais ne pas être condamnée à entendre murmurer au creux de mon oreille pendant un trop long laps de temps. Le but de cette prise en main de la part de Deborah était de me permettre de devenir cette personne que je me savais capable d'être si le monde enfin m'acceptait telle que j'étais, et que la peur enfin se mourrait en mon coeur. Je désirais retrouver enfin ma soeur, être là pour elle et ne plus avoir à la fuir. Et tout ceci dans peu de temps. Si je ne pouvais de nouveau la serrer dans mes bras que dans plusieurs longs mois ou pire, années, alors tout ceci n'avait nul intérêt.
- Que dois-je faire pour commencer toute cette... expérience? Je suis prête, dîtes moi donc ce que j'ai à faire et je le ferai.
Toujours assise, les mains posées sur les genoux, j'attendais ses ordres. La curiosité et l'envie d'enfin réussir avaient tout deux prit le dessus sur la peur qui m'habitait sans cesse. Je n'avais qu'une hâte: être la Elsa de la colonne de droite. Cela semblait facile. Pourquoi donc n'y arriverai-je pas?
Je fis un bond sur ma chaise quand tout à coup un beuglement aigu, pareil au cri d'un animal blessé, sembla venir d'une autre pièce de cette grande demeure. Une main plaquée sur la poitrine, dans laquelle mon coeur s'affolait, j'adressais un regard apeuré et horrifiée à Deborah. Quelle était cette créature aux hurlements monstrueux mais pleins de tristesse qui semblait, au vu de son expression, l'agacer? N'avait-elle donc jamais peur?
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- Nous sommes d'accord, approuvai-je d'un ton égal. Vous êtes effectivement au-dessus de la plèbe, il serait juste temps de le montrer un peu autrement qu'en portant une robe de princesse - si jolie soit-elle, précisai-je néanmoins, encore admirative devant la délicatesse du tissu et sa fluidité de mouvement. Clair, concis et efficace. Si avec cela elle n'imprimait pas, je ne pouvais plus rien pour elle. - Les effets dépendront de votre bonne volonté. Si vous y mettez du vôtre, ils peuvent être rapides - fulgurants, même. Mais si vous ne croyez pas en moi, si vous ne me faites pas confiance... Nous pourrions tout aussi bien prendre des années, expliquai-je, flegmatique et nonchalante tout en espérant l'effrayant. Que cela soit dit, je n'avais pas envie de passer "des années" à la façonner. Je voulais bien être le Pygmalion, mais pas sculpter la femme pendant la décennie à venir. Il ne faut quand même pas déconner avec ma patience et la préciosité de mon temps. J'avais cependant bon espoir. Elsa avait suffisamment l'air désespéré pour m'écouter rapidement et était bien assez intransigeante sur son intimité (y compris l'intimité auriculaire) pour désirer se "débarrasser" de son dégoût au plus vite. Et elle le pourrait, dès que nous aurions atteint notre objectif certes élevé mais atteignable, qu'elle en ait conscience ou pas. La reine était fin prête pour ses instructions et nous avions perdu suffisamment perdu de temps comme ça. Qui eut cru qu'il faudrait une demie heure pour la convaincre de porter une oreillette et d'écouter Dégoût car "Dégoût sait mieux" ? Mais manifestement, le karma avait décidé de tester encore un peu plus ma patience. J'entr'ouvrais seulement la bouche quand un cri déchirant d'agacement (et de tristesse, accessoirement) nous vrilla les tympans. Elsa, cette pauvre et fragile poupée, frôla l'infarctus tandis que je me contentai d'un pincement de lèvres irrité, prenant note de faire insonoriser le bureau dès le lendemain. - Ne faites pas attention, c'est simplement Tristesse qui fait sa crise. Ca lui prend toutes les demi-heures en moyenne. Mais je ferai insonoriser la pièce pour si d'aventure pour y revenez, ce sera plus prudent, pour votre cœur et ma patience. Ce n'est pas parce que je dois la subir quotidiennement que cela doit aussi être votre fardeau. Ne vous en faites pas, elle va aussi bien qu'une personne déprimée congénitale puisse aller, ajoutai-je pour la forme. J'avais tout essayé avec Sandy mais elle ne semblait pas décidée à évoluer, alors j'avais laissé tomber. Dans le pire des cas, il suffisait de mettre des boules Quiès et de s'inquiéter une fois par jour de sa survie quand on ne l'entendait pas assez. Ou parfois, mais rarement, elle sortait de sa chambre. Cette fois pourtant ce fut Colère qui alla à elle et nous régala d'une farandole de jurons de jurons et coups de poings contre la porte. Du moins, j'espérais que c'était la porte de la chambre qui faisait ces bruits sinistres car je savais que Peur ne serait pas en mesure de prendre la situation en main. Devant l'effarement mêlé d'inquiétude d'Elsa, je repris mes explications : - Ca, c'était Colère qui exprimait... eh bien il exprimait sa colère car il ne sait pas exprimer autre chose pour le moment. Estimez-vous heureuse d'avoir plus d'émotions que lui à votre actif et ignorez-le. Il se calmera tout seul - plus ou moins - et reprendra son cycle normal ensuite. Mais, si j'avais il vous embête un jour un seau d'eau froide sur la tête lui remet généralement le peu d'idées qu'il a en place, expliquai-je tout aussi sereine. J'adressai un sourire rassurant à Elsa et considérai l'incident clos. - Maintenant que ceci est mis au clair vous pouvez vous en allez, vivre votre vie normalement et écouter les conseils que je vous glisserai dans l'oreillette quand vous serez en situation de sociabilisation. Quand vous interagirez avec d'autres personnes, je veux dire. Pour me contacter lorsqu'une de ces situations se présentent, il faut toucher l'oreillette deux fois ce qui permet de l'allumer afin de nous mettre en contact. Même procédure pour l'éteindre. Naturellement, je ne veux rien savoir de votre vie intime. Des questions ? La demande était purement rhétorique mais je sentais néanmoins qu'elle aurait des questions. L'intuition, peut-être. Ou le manque de foi en l'humanité. Je n'avais qu'une envie : la jeter dans le grand bain de la société et lui dire de nager... tout en étant là pour la repêcher au besoin avant qu'elle ne se noie. Car je ne suis pas un montre, qu'on le croit ou non.
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Je ne pouvais détourner mon regard effrayé de la porte martelée de coups, les tympans souffrant des gémissements douloureux et d'une tristesse infinie que... l'émotion glapissait sans jamais s'arrêter. N'avait-elle donc aucune décence pour se laisser aller à ce point? Un peu de maintien, bon sang ! Moi même me laissait facilement subjuguée par mes émotions, mais jamais encore je n'avais pleuré ou hurlé d'une telle façon. Comment Deborah faisait-elle pour ne pas devenir folle, à vivre avec ces créatures bien trop extrêmes et ne sachant pas se tenir, alors même qu'une invité de marque se trouvait chez eux? J'étais bien ravie de voir que la porte tenait bon et qu'elle réussissait à nous tenir à l'abri des... Amis de la rousse dévouée à la cause perdue que j'étais. Tout à coup, je ne me sentais plus miséreuse que cela. Il y avait bien pire que moi, dans ce monde. J'avais encore une chance de m'en sortir, et de ne pas finir à ce point au bout du rouleau.
- Je vous remercie pour vos conseils. Ces émotions ont l'air des plus... charmantes. Je serai ravie d'un jour faire leur connaissance. Quand elles seront un peu plus d'humour sociable, peut être...
Un sourire polie étira mes lèvres, en hochant la tête pour conclure cette discussion qui risquait de mal tourner si elle continuait. Je ne voulais pas vexer Deborah. Mais son entourage me paraissait miséreux. Comment était-il possible qu'une femme de son rang s'entoure de si piètres personnes ? Elle qui semblait tant aimer la maîtrise de soit, le calme, la "classe"... Cela me perturbait. J'en étais toute étonnée. Mais je me forçais à rester maîtresse de mes émotions. Enfin, j'étais sur la bonne voie pour devenir cette femme indépendante, forte et magnifique que j'aurai pu être si je n'avais pas été rongée par la honte et la peur. Ce n'était aucunement le moment de tout gâcher. Pas maintenant. Peut être un plus tard.
- Toucher l'oreille deux fois. Très bien. Cela est plutôt facile, en fait.
J'étais déterminée à faire les choses bien, cette fois. Même si pour cela, il fallait que l'on murmure à mon oreille de la même manière qu'un dresseur chuchote à l'oreille d'un cheval pour avoir sa confiance et créer un lien avec lui. Deborah ne me voyait tout de même pas comme une pouliche ? Non. Bien sûr que non. N'est-ce pas?
- Je n'ai pas de questions, tout était très clair. Quoi que... J'en ai peut être une. Juste quelque chose qui me taraude. Que dois-je faire pour me retrouver en "situation de sociabilisation"? Vous me dîtes de vivre ma vie, mais la vie que je mène ne me permet aucunement de me sociabiliser. Je suis sans cesse seule. Jamais je ne quitte les bois, ou rarement. La seule personne que je connais, à part ma soeur que je ne vois hélas jamais, c'est vous.
Qu'il était triste d'avouer tout ceci. La solitude me pesait de plus en plus, je m'en rendais bien compte désormais. J'avais cru pouvoir gérer seule, vivre seule, m'isoler dans les bois comme je m'étais isolée dans la montagne. Mais ce manque d'affection, de conversation, de contact humain, me faisait de plus en plus mal.
- En fait... Vous souhaitez que je me fasse... des amis? Que j'entre en contact avec des habitants de cette ville? C'est bien cela?
Je penchais la tête, étonnée par cette idée. Je venais tout juste de comprendre ce que Deborah voulait réellement. C'était bien cela, non? Elle voulait faire de moi la Elsa qui sommellait dans les tréfonds de mon armure de glace. Mais pour l'atteindre, il semblait que je devais aggrandir mon cercle de connaissance. Je ne savais juste pas de quelle façon les êtres de ce monde rencontraient de nouvelles personnes. Devais-je adresser la parole à la première femme ou au premier homme que je croiserai? Sonner aux portes pour engager la conversation? D'ailleurs, étais-je obligée de parler avec les hommes? Et les femmes aux looks bien inquiétants, comme celles avec ces clous plantés dans le nez?
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- Charmante ? demandai-je en arquant un sourcil. Pour un peu, j'aurais ri. A gorge déployée, tellement c'était ridicule. Oh non. Sandy n'avait rien de charmant. Elle aurait pu être charmante, oui. Si elle avait daigné suivre mes conseils et arrêter de morver autant qu'elle respirait. Mais elle n'en faisait qu'à sa tête de dépressive... Quant à Peur, il était bien trop terrorisé par la nouveauté pour être charmant, en dépit de ses élégants vêtements old school. Colère, enfin, était l'antithèse vivante du charme. Et pourtant, pace qu'Aryana avait fait en sorte que nous ne manquions de rien, il avait une petite amie. Allez donc savoir ce qui passe par la tête des gens, de nos jours... - J'apprécie votre bienséance, Elsa, d'autant que c'est une qualité qui se perd, mais quand même. Vous savez aussi bien que moi que ça n'a rien de charmant, tout ça. Inutile de faire semblant. Ces sont des émotions asociales qui n'ont aucune tenue. Cela dit, nous avons partagé la même tête et cela crée des liens. Je suppose. Passons, c'est sans importance pour nous. Mais c'est entendu, repris-je. Vous les rencontrerez. Juste le temps que vous appliquiez mes conseils et que je les briefe sur comment se tenir quand on a des invités. Croyez bien qu'ils ont bien plus de chemin à faire que vous. C'était plus ou moins un compliment. Mais nous avions tout de même encore beaucoup de chemin à parcourir ensemble, comme elle me le rappela presque aussitôt. J'avais bien fait de lui demander un titre, c'était le minimum qu'elle me devait pour cet investissement que j'espérais récupérer au centuple, déjà avec la fierté d'avoir façonné la reine des neiges en personne. Je ne cillai pas quand elle m'apprit qu'elle vivait dans les bois, gardant mes jugements pour moi. Mais je n'en pensais pas moins, croyez-le bien. Je n'étais pas non plus là pour l'engoncer, en dépit de mes punchlines savoureuses, témoignant de ma truculence et de ma supériorité intellectuelle. Et puis... elle avait l'air très. Riley ne voudrait pas que la reine des neige soit triste. Et moi je trouvais son visage bien trop joli pour y tolérer des larmes, si bien que je prêtai à peine attention au fait qu'au fond j'étais sa seule amie. Riley aurait eu la méga classe au collège si elle avait su ça. - Vous comprenez vite mais il faut vous expliquer longtemps, commentai-je finalement. Vous faire des amis. C'est une très bonne idée. Je ne suis pas humanisée depuis longtemps mais ça ne m'empêche pas de savoir des trucs, parce que je suis intelligente. Tout ça pour dire que l'Homme n'est pas fait pour être seul. Donc vous n'êtes pas faite pour ça non plus, cqfd. Pour autant, je vous interdis de sonner aux portes ou de converser avec le premier pécore venu. Vous valez mieux que ça. Commencez par aller voir votre sœur. Proposez lui d'aller boire un café ou de faire du shopping ou de faire quelque chose que vous aimez qui n'implique pas d'être seule dans une forêt. Et suivez ce que vous dira votre voix du dégoût. C'est à dire moi.
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Lisait-elle dans les pensées ? J'étais en droit d'en douter, étant donné qu'elle venait tout juste de m'interdire de sonner aux portes d'inconnus pour leur faire la conversation. Pourtant, je n'avais aucunement ouvert la bouche, me contentant de me questionner mentalement et donc en privée. Ce pourrait-il que la chose nommée "micro" logée dans le creux de mon oreille puisse lui donner la faculté de connaître mes plus intimes pensées ? Il semblait que j'allais devoir veillez à ne pas laisser mon esprit trop vagabonder dans des contrées que je ne souhaiterai en rien partager avec Deborah.
- Revoir Anna ? Déjà ? Ne pensez vous pas qu'il est bien trop tôt pour passer à cette étape ? Ne dois-je pas m'entraîner un peu avant de reprendre contact avec elle ?
Nerveuse, je me mis à me tordre les mains, le regard fuyant et la peur au ventre. Simplement imaginer mes retrouvailles avec ma sœur bien-aimée... J'en étais presque malade. J'en rêvais, bien entendu. De pouvoir de nouveau échanger avec Anna. De pourquoi pas la prendre dans mes bras. M'excuser pour ces longues années de fuite. De lui avoir fait du mal. Et, enfin, faire partie intégrante de sa vie. Mais je n'étais pas prête. Je ne me sentais pas encore en capacité à me confronter à elle.
- Et pourquoi ne pas faire d'abord un essaie avec une personne sans réel intérêt ? J'aurai ainsi prit l'habitude de recevoir des instructions de votre part le moment venu de revoir Anna.
Je cherchais à me montrer optimiste. Un sourire quelque peu vacillant avait prit place sur mes lèvres et j'avais repris mon aspect imperturbable pour tenter de faire oublier à Deborah la peur que m'avait procuré ses paroles.
- Je vous promets de commencer dès demain. Vous pouvez même me proposer de rencontrer une certaine personne en particulier ! Je suis certaine que vous connaissez un grand nombre d'habitants dans cette ville qui n'étaient ni des paysans, ni des dépravés.
Ces deux catégories pullulaient à Storybrooke. Il m'était encore plus difficile de m'intégrer, étant donné quelle sorte de population avait investi les lieux. Malgré ma tête non couronnée depuis bien longtemps, il m'était difficile de me mélanger avec n'importe qui. Peut être Deborah avait-elle dans ses connaissances une princesse ou un comte ?
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Sans. Déconner. Si c'était prévisible ? Absolument. Si je l'avais prévu ? Evidemment. Si j'avais espéré me tromper ? Pour une fois, oui. Comme quoi tout arrive. Je voulais profondément croire en Elsa. Mais pour que cela fonctionne, il fallait qu'elle croit en elle - et en moi. Pour ne rien vous cachez, nous en étions loin et la Miss venait une fois de plus de le prouver. Elle avait certainement un quota. Mais si elle pensait pouvoir me duper avec ce petit minois adorable et cet air innocent, elle se fourvoyait profondément. Là, tout de suite, je n'avais qu'une envie. Enfin, j'en avais plusieurs qui convergeaient toutes dans le même sens. Elsa. D'abord, j'avais envie de la claquer, pas trop méchamment parce que ça aurait abimer son joli visage et que je suis totalement contre la dégradation des belles choses, mais suffisamment pour qu'elle imprime une fois pour toute qu'elle était pénible. Ensuite, j'avais envie de la secouer - gentiment, hein, toujours pour la même raison - des fois que cela lui remette les idées en place. Puis j'avais envie d'ironiser en lui conseillait d'un air hautain d'aller carrément s'entrainer sur le boulanger du coin, puisque parler à sa sœur était si compliqué et blablabla. Enfin, j'avais surtout une furieuse envie de rouler des yeux ostensiblement. Je n'en fis pourtant rien, tâchant de me satisfaire des maigres progrès de la reine des neiges et de moduler mes exigences à venir, afin d'éviter de plus amples déceptions - car s'il y a bien une chose à laquelle Storybrooke m'a habituée, c'est à la déception. Et pourtant, Elsa mettait du cœur et une certaine dose de bonne volonté emprunte d'un enthousiasme appréciable et des plus charmants. Pygmalion devait peut-être apprendre la patience - non pas que j'ai subitement décidé de me remettre en question, n'allez pas vous faire des films. - Très bien, adjugé vendu pour l'entrainement, soupirai-je en me demandant si je n'allais pas regretter de passer ainsi tous ses caprices et ses craintes à Elsa sous prétexte qu'elle était jolie et reine. Il fallait cependant reconnaître la logique derrière son argumentation. Nous dirons que c'est ce qui m'aura fait changer d'avis. - Amelia Peters, la pâtissière qui parle trop, déclarai-je, lasse en cherchant sa carte de visite pour la tendre à la reine. Si vous voulez une personne sans intérêt pour vous entrainer, allez donc la voir, elle sera ravie, surtout si en plus vous achetez un gâteau. Ils sont... pas mal, reconnus-je après une petite pause, la bouche pincée. Pour l'entrainement de première classe en compagnie des rares personnes de la haute société que compte cet...endroit qu'on appelle notre ville, essayez l'orée des bois. J'y ai rencontré une impératrice qui, dans cette vie, fait manifestement vœu de pauvreté. Et dont je n'avais pas la carte. A la place, je lui tendis ma main ferme comme pour sceller notre accord. Puis je raccompagnais Elsa jusqu'à la porte, sans prêter la moindre attention aux cris et aux pleurs qui émanaient de la maison. Si je les ignorai suffisamment, il finiraient par disparaître, c'était certain. Quand Elsa fut sur le point de partie, ce qui coïncida malheureusement avec une poussée d'angoisse de Peur qui s'effondra dans le hall derrière nous, je lui attrapai délicatement le bras et dis : - Vous pouvez être fière de vous. Je crois que cet après-midi vous avez accompli quelque chose. Et qu'ensemble à l'avenir nous en ferons encore bien davantage. Fin