S-Life
Sur le divan de...

S-Life… Depuis que la chaîne avait été lancée, Anita n’avait pas loupé de programme. Quand elle était au boulot, elle enregistrait le tout et regardait par la suite. Une télé spécialement pour Storybrooke, c’était une brillante idée… Elle avait beaucoup ri avec leur émission de « Dors chez ta princesse » et avait été une fervente supportrice de Merida. Ceci dit, la secrétaire médicale ne s’était pas attendue à recevoir une offre : animer une autre émission pour cette chaîne de télé. Bien sûr la lionne n’avait pas hésité un seul instant.

Et voilà pourquoi aujourd’hui, elle était devant la maison du chocolatier de la ville. Il avait été assez difficile d’obtenir son autorisation mais Anita était parvenue à ses fins. Après une dernière discussion avec son cameraman et un dernier tour par la maquilleuse et Anita était prête. L’équipe pénétra à l’intérieur de la maison une fois que le propriétaire leur eut ouvert avec un air un peu revêche. Puis ils prirent place sur le canapé du salon pendant que l’équipe faisait les derniers réglages. Puis il fut l’heure de prendre l’antenne.

- Bonjour Mesdames et Messieurs et bienvenue pour ce premier épisode de l’émission, Sur le divan de… ! Salua-t-elle le public en regardant la caméra. Aujourd’hui, nous avons été accueillis par M. Aster Spleaster ! Annonça-t-elle avant de se tourner vers le propriétaire des lieux. Merci M. Spleaster d'avoir accepté de nous recevoir... Pourriez-vous vous présenter pour nos téléspectateurs qui ne vous connaissent sans doute pas ?

« Bien alors pour ceux qui ne me connaissent pas je me nomme Aster Spleaster. Pourquoi ce nom ? Pas la moindre fichu idée, faut voir ça avec la maire c'est sa malédiction après tout. Je penche pour la théorie du coup dans le nez personnellement mais ça n'engage que moi. Dans le monde des contes j'étais le lapin de pâques oui c'était moi qui vous apportez vos œufs à pâques si tant est que vous mangiez du chocolat bien sûr. Ici je me contente d'être chocolatier. »

L’homme était un peu revêche et pas forcément ravi de les voir là, mais il jouait le jeu et c’était le principal. Anita garda donc le sourire tout le long et l’écouta attentivement, pensant à sa prochaine question.

- Un chocolatier donc... La voie vous était toute tracée il faut dire. Renchérit-elle, faussement songeuse. Ceci dit, j'ai ouïe dire que vous étiez plus que le Lapin de Pâques... On m'a dit que vous étiez alors le Gardien de l'Espoir, c'est vrai ? En quoi cela consistait ?

Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on était en présence du Lapin de Pâques qui se trouvait aussi être un héros dans son monde !

« On a tous en quelque sorte une fonction bien précise chez les gardiens. Quelque chose que l'on doit à la fois apporter et protéger. Être le gardien de l'espoir, ça veut dire justement que je suis le "garant" en quelque sorte de ça. Je me dois de faire en sorte que les enfants ne le perdent jamais. Qu'ils continuent d'espérer, parce qu'une fois que l'on a perdu l'espoir, il ne reste plus rien. Je suis en quelque sorte le dernier rempart avant la peur. »

- Je vois... Est-ce pour cela que vous êtes allé dans cette aventure étrange avec Dégoût ? Demanda-t-elle avant de se tourner vers la caméra. Et je parle de l'émotion, la vraie mes chers téléspectateurs ! Incarnée en humaine ! Puis elle se retourna vers Aster. Mais dites-moi... On me souffle à l'oreille que... Comment dire... Vous flirtiez avec l'incarnation de la peur... Une créature de cauchemar... N'est-ce pas un peu contradictoire avec le rôle qui a été le vôtre ?

Après tout, Anita avait beau être sympa, elle était là pour distraire ses téléspectateurs et rien ne fonctionnait mieux que les histoires d’amour. Surtout lorsqu’elles étaient doublées d’un petit goût d’interdit.

« J'aurais dû me douter qu'il y avait une arnaque. C'est pas franchement de mon plein gré que j'y ai participé il se trouve que cette meg...Emotion se trouve être une cliente. Et par un manque de bol elle était contagieuse ce jour-là faut pas voir plus loin. On était pas franchement nous-même. Attendez de quoi ? Flirter ? » Aster manqua de s’étrangler, de colère ? « Je ne flirt pas avec Nightmare déjà et après quand bien même je le ferais c'est mes oignons. Ça a rien de contradictoire avec mon code de déontologie. On a une trêve et c'est pas comme si je faisais du rentre dedans à Pitch faut pas déconner non plus. »

- Et ça fait quoi d'avoir une émotion pour cliente ? Elle qui est le dégoût, vous arrivez à la contenter ? Demanda la lionne avec un regard rieur. La peur et l'espoir... Un mélange détonant... Je me demande comment ça se passe entre vous...

« J'ai jamais eu une cliente pareille, et pourtant j'en ai vu des casses pieds. Mais elle bat tous les records. Faut que ça soit exactement comme elle le veut au millimètre près sinon ça lui convient pas. » Grommela-t-il « M'enfin si elle revient c'est que ça lui convient sans quoi elle irait voir ailleurs. La peur et l'espoir c'est explosif dans le sens conflit. Quand deux caractères comme les nôtres se rencontrent fatalement faut s'attendre à tout. »

- Vous avez raison... Opina-t-elle. Et dans un autre contexte que le conflit, Peur et Espoir, ça donne quoi ? Vos amis sont au courant de ce qu'il se passe avec... Nightmare, c'est bien ça ?

« C'est son vrai nom. Mais de ce que j'ai compris ici c'est Maara qu'elle s'appelle. Et personne n'est au courant. J'ai pas envie que tout le monde vienne se mêler de ça. Chacun ses soucis et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. » Assura-t-il.

Ah. L’anonymat, c’était fini pour lui à présent… Anita eut un sourire en coin.

- J'espère donc pour vous qu'ils ne regarderont pas l'émission... Petite pause avant de reprendre, en direction des caméras. Notre émission touche à sa fin Mesdames et Messieurs... J'espère que vous aurez apprécié de découvrir les petites facettes cachées de l'un de nos concitoyens - qui aurait cru que le Lapin de Pâques serait assez aimable pour suivre une cliente exigeante à l'aventure ou assez téméraire pour débuter une histoire avec l'incarnation de la Peur ? Un dernier mot pour la fin ? Dit-elle ensuite à l'attention d'Aster.

« Arrêtez les clichés. Je ne suis pas plus une peluche que North un bonhomme joufflu, et Sab un grand type en cape verte qui se balade sur un nuage accompagné d'un ours en jouant de la flûte. » Asséna-t-il en regardant le public au travers de la caméra.

- Je vous remercie ! Lança-t-elle à Aster avec un sourire avant de revenir vers la caméra. Et voilà pour aujourd’hui… Notre prochain numéro se tiendra bientôt avec une autre personne haute en couleurs, vous pouvez me croire ! C’était Anita Jones, pour « Sur le divan de … » !

Puis les caméras coupèrent, laissant le public à ses spéculations quant au prochain invité.