We find some friend in weird situations

Très bien, d’ici un an, j’aurais certainement la capacité pour monter une ferme. Du moins, c’est ce que je m’étais dit en rentrant dans la cuisine et en voyant le sac de croquette éventré à terre Junior roulé dedans en train d’engloutir une quantité de croquette improbable, le chien de Maria dormant paisiblement à côté, ainsi que Pua, sur la table de la cuisine, le nez fourré dans les biscottes. Un long soupir blasé m’avait échappé alors que je regardais mes deux monstres. Non, sérieusement ? Il allait falloir trouver une solution.

J’avais mis une bonne dizaine de minutes à sortir Junior de son lit de croquette. Ce dernier avait poussé le vis tellement loin, que je m’étais retrouvé à le porter à bout de bras pour le faire sortir de la maison et le mettre dans le jardin. Pua, lui, en avait profité pour finir les biscottes, avant de lever des yeux innocents vers moi.

- Ca suffit, Pua, tu descends d’ici ! Tu veux que j’appelle Vaiana pour lui dire à quel point tu n’es pas sage ?!

Vaiana avait toujours plus impressionné le petit cochon que moi. Il fallait dire que lorsqu’elle se mettait en colère, elle pouvait être légèrement... Flippante. Dans tout les cas, le cochon avait cessé de remuer la queue et s’était élancé à toute vitesse vers son panier, me montrant son dos en signe de protestation.

S’en suivi une bonne vingtaine de minutes de ramassage de croquette. Heureusement que Maria n’était pas là, la pauvre aurait surement été désespérée par le comportement de Junior. Décidément, celui là ne savait pas faire bonne figure. Une fois la cuisine rangée, j’étais allée jusqu’à la baie vitrée à laquelle Junior grattait depuis une bonne dizaine de minutes.

Sa laisse à la bouche, il s’était assis en face de la vitre en me regardant avec des yeux suppliants. Apparemment, la pluie s’était arrêtée. Ce n’était peut être qu’une petite passade matinale. Mais malheureusement, cette dernière avait du tremper la forêt. Et la boue, avec un chien sur excité, ce n’était pas une excellente idée. Pourtant, Junior semblait avoir de l’énergie à revendre, et une bonne balade ne lui ferait pas de mal. Au milieu de la forêt, je pouvais le lâcher, il était tellement téméraire que dès qu’il me perdait de vue, il se mettait à hurler à la mort pour me retrouver.

Un bon point pour qu’il cavale sans que je le perde. A peine la baie vitrée ouverte, le chien m’avait sauté dessus, m’entrainant dans une chute laborieuse. De justesse j’avais évité ses pattes pleines de bouts en les attrapant avec du sopalin. Une fois la boue de ces dernières ôtées, je l’avais relâché. Il s’était empressé de tourner autour de moi en me faisant la fête, avant de déposer la laisse à mes pieds.

- Je te préviens, tu as intérêt à être sage, compris ?!

Il continua de me regarder, en haletant. Bon, je prenais ça comme un oui. Une fois la laisse mise, et après une longue épreuve pour le faire rester en place histoire d’accrocher le petit clip, nous étions sortis de la maison pour nous diriger vers la forêt. Presque aussitôt, Junior s’était mis à tirer, dans le but que je le libère.

- Un peu plus loin Junior ! Si je te lâche ici, tu vas fuguer jusqu’à la ville. Attend un peu.

Le chien, toujours aussi docile, continua de tirer en avant, puis en arrière, puis à droite, et enfin à gauche. Après dix minutes de plus à s’être enfoncé dans l’épaisse forêt de Storybrook, je m’étais agenouillée prêt de lui pour le libérer. Aussitôt, le chien s’était élancé dans un combat acharné contre une mouche, ou un papillon, quelque chose de ce genre. Je marchais tranquillement derrière lui pendant qu’il continuait de courir dans tous les sens.

Parfois, je le perdais de vue, l’espace de quelques secondes. Mais je me repérais assez vite à ses gémissements apeurés. Il sortit une nouvelle fois de mon champ de vision. Attendant ses gémissements, je fus assez surprise de l’entendre aboyer joyeusement. Intriguée, j’avais accéléré le pas pour le rejoindre.

Lorsque je l’avais retrouvé, il sautillait joyeusement autour d’un homme, qui était apparemment tombé dans la boue. Junior profitait qu’il soit à sa hauteur pour tenteer plusieurs fois de lui lécher le visage.

- Junior ! Arrête ! On ne lèche pas les gens, je te l’ai déjà dis !

J’accourais rapidement, laisse en main, pour l’accrocher à son collier et l’écarter de l’étranger, visiblement en mauvaise posture. Une fois à distance raisonnable, j’attachais la laisse à une branche, qui ne ferait pas long feu, certainement, vu à quel point Junior tirait dessus. Je me rapprochais donc, tranquille de l’homme pour lui proposer ma main.

- Vous allez bien ? Désolé pour Junior, il n’est pas méchant, juste un petit peu mal élevé. Ou beaucoup, finalement.

We find some friend in weird situations

Une balade en forêt, quoi de plus tranquille, à la normal, me direz-vous ? Mes précédentes balades avaient été monotones à souhait. Bien que j’appréciais le calme et les jeux avec Junior, je devais avouer que depuis mon retour du monde des contes, ma vie avait repris son cours tranquille.. A mon plus grand désarrois. Mais comme si quelqu’un avait entendu mes prières internes, Junior avait manifesté un fort intérêt pour quelque chose d’inattendu. Cette fois, pas de gémissements apeurés d’un brave chien qui n’a peur de rien, ou presque. Mais des aboiements. Comprenant rapidement que ce dernier avait surement trouvé quelque chose ou quelqu’un d’inhabituel, je m’étais précipité à sa suite, espérant qu’il n’ait fait aucune bêtise.

Je l’avais retrouvé sautant autour d’un homme, joyeusement, tout en lui léchant le visage. Junior... Irrattrapable. Heureusement pour moi, l’homme avait l’air de l’avoir très bien pris et de ne pas être énervé, ni contre Junior, ni contre moi. Je m’étais néanmoins dépêchée de lui remettre sa laisse et de le tirer en arrière pour laisser l’homme respirer. Junior pouvait être quelques peu étouffant, parfois, je ne le savais que trop bien. Rassurée de ne pas avoir à calmer un inconnu en furie après s’être fait sauté dessus, je reculais tant bien que mal Junior pour l’attacher à une branche.

- Sage, d’accord ? Je suis juste devant je vais aider le monsieur. Je reviens te libérer ensuite.

Junior gémit quelques instants en me regardant avec de grands yeux tristes. Il tira de toutes ses forces sur sa laisse lorsque je m’écartais, et je tentais de l’ignorer à contre cœur. Je préférais avoir les mains libres pour aider l’homme, et avoir un labrador excité et un peu brute à mes côtés n’aurait fait qu’aggraver les choses.

- Je suis soulagée alors. Je vais vous aider à vous relever... Et je vais regarder votre cheville. Je ne suis pas médecin, mais je suppose qu’une infirmière fera l’affaire.

Spécifiée que j’étais aussi puéricultrice n’était pas nécessaire à ce niveau, à moins qu’il ait fait une poussée de croissance vertigineuse pendant la nuit. Je lui tendis une main, et malgré qu’il fasse deux bonnes têtes de plus que moi, j’avais passé son bras autour de mon épaule pour qu’il puisse s’appuyer sur moi. J’avais repéré un petit rocher à quelques pas sur lequel il pourrait s’asseoir sans se salir.. Bien que la chute dans la boue ne laisse que peu d’endroit propre, habituellement. Mais il serait certainement mieux assis dessus.

- Il est surement un peu trop enthousiasme, mais on s’y fait. C’est une vraie boule d’énergie, et il est adorable, bien qu’un peu brusque, parfois.

Une fois en bonne position, j’étais retournée libérer Junior qui s’était précipité vers l’inconnu. Mais, en bon chien... C’était surement la seule chose qu’il respectait... Il s’était visiblement calmé en voyant que l’homme était en mauvaise posture. Il s’était donc assis à ses côtés, donnant des coups de tête dans son bras pour réclamer des caresses. Je m’étais à mon tour rapproché de l’homme, un sourire aux lèvres.

- Je vais regarder votre cheville, je ferais doucement.

Lui assurais-je alors que je m’accroupissais pour retirer le plus délicatement sa botte qui m’empêchait de voir correctement sa cheville. Je remontais ensuite son jean jusqu’au haut de son mollet tout aussi doucement. Je fis une petite grimace en voyant l’état de sa cheville.

- Elle est rouge et gonflée. Surement enflammée. Elle risque de devenir bleu rapidement... Vous vous l’êtes certainement foulée. Ou une petite entorse. Vous pouvez poser le pied par terre ?

Je me reculais légèrement, ne voulant pas plus manipulée sa cheville endolorie. Je ne pourrais pas déterminer le diagnostic exact, mais je pouvais lui assurer qu’il s’agirait d’une foulure ou d’une entorse. La fracture aurait fait virer la cheville au bleu plus rapidement ou aurait légèrement fait dévié sa cheville.

- Il n’y a aucun problème. J’aurais peut être de quoi vous soigner chez moi, c’est à la sortie de la forêt, on peut difficilement faire plus proche. D’où venez-vous ?

J’avais l’impression que les nouveaux en ville connaissaient une nouvelle affluence. Vaiana, et maintenant cet homme. Sans compter les personnes que je ne connaissais pas. La ville se peuplait petit à petit et de plus en plus. Son nom, allié à l’information qu’il venait de me donner, me fit tiquer. Grigori. Venant d’arriver en ville. Grigori n’était pas un nom répandu et j’étais donc presque sûre qu’il s’agissait de l’homme qui avait enlevé Abigaëlle il y a quelques mois de cela. Prise de court, je n’étais pas sûre de ce que je devais tirer en conclusion.

Anya m’avait dit qu’il ne se souvenait pas de ce qu’il s’était passé précédemment. Mais cela excusait difficilement le kidnapping d’un bébé. Encore plus celui d’Anastasia. Un sourire incertain sur les lèvres, je préférais ne pas aborder ce sujet. Mais parallèlement, le laisser là en difficulté ne me ressemblait pas... Ne voulant pas laisser un silence s’installer, je répondis simplement, avec un léger sourire.

- Tara, enchantée.