Anastasia ne pensait pas que cette journée pourrait être encore plus surprenante qu'elle ne l'était déjà, mais force était de constater qu'elle se trompait. Ses yeux bleus s'écarquillèrent légèrement et sa bouche s'entr'ouvrit lorsque la tête de Raiponce s'illumina tel un sapin de Noël. C'était difficile de passer inaperçue avec une chevelure pareille.
Est-ce qu'ils brillaient dès que la jeune femme chantait ? Ou devait-elle entonner une mélodie précise pour les activer ? Est-ce que ça marchait aussi sous la douche ? Pouvait-on s'en servir comme d'une lampe torche si le besoin se faisait sentir ?
Les questions se bousculaient dans l'esprit d'Anya mais sa bouche demeura close. Les cheveux de Caitlin dépassaient certainement ses attentes et tout ce qu'elle aurait pu imaginer. D'ailleurs, Anya ne savait pas si elle trouve cela bizarre ou fascinant. Sans doute un peu des deux...
- Pas de souci, vous pouvez compter sur moi, assura la rouquine.
De toute façon, à qui aurait-elle bien pu répéter une chose pareille ? Il valait mieux tenir Dimitri à l'écart de toute chose surnaturelle car il peinait encore à les accepter comme existantes. Abigaëlle n'était pas en âge de comprendre - mais aurait sans doute était amusée d'assister à ce curieux spectacle - et Anya n'avait pas pour habituer de discuter de ses rencontres avec ses autres amies. Surtout si ces rencontres étaient provoquées par une sombre histoire de sous-vêtements, merci pour elle.
Anastasia ne savait toujours pas trop ce qu'elle faisait dans cette boutique, si c'était nécessaire, utile ou même amusant. Elle savait qu'elle appréciait la princesse aux cheveux magiques et la trouvait plutôt spirituelle. Elle savait aussi que, tant qu'à s'être déplacée, c'était stupide de ne pas jouer le jeu un minium. Alors elle piocha ce qui lui semblait acceptable et disparut derrière un rideau, espérant bien avoir autre chose que du vent entre ses deux oreilles.
Car s'il y avait bien une chose pour laquelle Anya s'enorgueillait, c'était sans doute ses aptitudes mentales. Elle aimait à croire que sa tête était bien faite, que l'orphelinat ne l'avait jamais empêchée de développer culture et intelligence et que c'était son caractère bien trempé qui avait séduit Dimitri, plutôt que sa plastique féminine.
Après un certain temps, Anastasia se retrouva donc en sous-vêtements, à s'observer dans la glace d'un air sceptique. Oui ? Non ? Peut-être ? Hors de question qu'elle ouvre le rideau pour que Caitlin admire sa lingerie fine sur elle. Hors. De. Question. Anastasia n'était pas ici pour défiler et encore moins pour un strip tease.
La jeune femme poussa un soupir désabusé. Ce serait sans doute suffisant et abordable, songea-t-elle en se rhabillant avant d'enfiler les vêtements sur leur cintre. Elle ressortit pour s'apercevoir que Raiponce était encore là, à l'attendre l'air de rien en donnant l'illusion qu'elle mettait un peu d'ordre dans des vêtements qui avaient l'air parfaitement ordonnés.
- Je crois que j'ai fini, lâcha-t-elle, trop abrupte comme souvent quand elle abordait des sujets qu'elle aurait préférés passer sous silence. Je vous le prends. Dans un sachet opaque, précisa-t-elle.
C'était une chose de parler de lingerie fine dans un espace dédié, s'en était une autre de mettre toute la ville au courant.

Underneath your clothes, there's an endless story x ft. Caitlin & Anastasia

La rousse semblait assez abasourdit par son petit manège, alors elle la laissa un moment pour qu'elle reprenne ses esprits. Ses cheveux avaient toujours été source de surprise et plus encore de problème. C'était exactement pour cela qu'elle ne voulait pas que les autres sachent qu'elle avait encore ses pouvoirs. Ils viendraient par centaine pour lui demander de soigner leur blessure, leur problème et bien qu'elle était à l'écoute et qu'elle avait un côté très gentille et qu'elle ferait pas mal de choses pour les personnes dans le besoin, elle n'avait pas envie de faire ça toute la journée et d'être connu juste pour ça. Alors elle lui sourit avant de lui répondre.

Merci !

Alors Caitlin la regarda partir se changer et s'occupa les mains. Quand Anya ressortit, elle vit immédiatement qu'il y avait un problème, elle semblait bien trop tendu pour être contente d'acheter quelque chose. Alors la blonde secoua la tête de droite à gauche quand elle lui dit qu'elle allait le prendre. Non, sa cliente n'était pas d'accord alors elle n'allait certainement pas la laisser partir avec un article qu'elle n'aimait pas.

Vous savez quoi on va faire quelque chose. Je vous laisse le sous-vêtement sans vous le faire payer et vous reviendrez me dire si votre homme la apprécié, si c'est le cas on pourra peut-être parlé du fait qu'avoir de beau sous-vêtement ne veut pas dire ne rien d'avoir dans sa cervelle. Qu'en dites-vous ?

Raiponce n'aimait pas que les personnes qui entre ici n'aiment pas ce qu'ils y voyaient et elle préférait qu'ils repartent sans rien plutôt qu'ils repartent avec quelque chose qu'ils achetaient juste pour lui faire plaisir. Non elle voulait que ça leur plaise et qu'ils soient compte d'être ici et de repartir avec quelque chose. Et puis c'était une autre princesse et elle avait l'air d'avoir un caractère assez similaire au sien.

Si ça ne vous convient pas vous n'êtes pas non plus obligé d'acheter. Ne le faites pas pour de mauvaise raison.

(c) crackle bones

Anastasia s'était attendue à ce que Caitlin la dirige tranquillement vers la caisse, un sourire confiant aux lèvres. Mais elle n'en fit rien. Décidément, cette femme avait une bien drôle de façon de tenir sa boutique. La rouquine lui aurait presque demandé si elle arrivait à faire des profits ou pas mais cela ne la regardait pas, en fait, et ne l'intéressait pas suffisamment. La jeune femme se doutait que la boutique fonctionnait car elle savait que beaucoup de femmes aimaient les vêtements. C'était souvent un cliché, mais c'était souvent bien vrai, aussi. Anya, en revanche, ne faisait pas spécialement partie de cette catégorie : elle aimait la praticité, le confort et la sobriété. Trois notions rarement compatibles avec la mode, d'après son expérience.
Quoique les sous-vêtements qu'elle avait essayés l'aient été tout en étant chics et probablement à la mode. Sur ce dernier point, Anya croirait volontiers sa créatrice sur parole car elle n'y connaissait strictement rien et ne voulait rien y connaitre. Le seul vêtement, en fin de compte, pour lequel elle comptait s'investir serait sa robe de mariée. Kseniya serait inévitablement de la partie pour la choisir, car elle était bien trop investie dans ce mariage pour son propre bien - et celui du jeune couple, certainement.
Néanmoins, Anastasia n'était pas mécontente de cette idée. D'ordinaire, les futures mariées achetaient leur robe avec leur maman mais Anya n'en avait plus. Une belle maman et ancienne nounou ne serait alors pas de refus, qui plus est Kseniya. Bien qu'envahissante, on ne pouvait lui enlever sa classe et son bon goût. Elle serait sans doute d'un bon conseil. Après tout, n'avait-elle pas aidé les petites duchesses avec leur toilette ?
Mais pour revenir aux dessous du jour, ils s'avéraient finalement gratuits. Ou loués à l'essai. Satisfaite ou remboursée. Anastasia en resta interdite, la bouche légèrement entr'ouverte, ne sachant que dire. C'était une tactique commerçante rusée, réalisa-t-elle après un moment. Une fois que la cliente - elle, en l'occurrence - aurait porté le bien, il y avait fort à parier qu'elle reviendrait payer (car Anya était une femme honnête) voire qu'elle reviendrait acheter. Bizarrement, pourtant, elle imaginait que Raiponce était une femme trop honnête pour pareille fourberie et que, paradoxalement, elle faisait tout cela par bonté de cœur - ce qui nous ramenait à la question de : comment faisait-elle tourner sa boutique en était aussi gentille ?
Après une hésitation qu'elle avait trouvé trop longue Anastasia déglutit et répondit :
- Entendu. Mais on ne parlera pas du reste en détail, annonça-t-elle directement en souriant, cependant, entendue. Vous savez, reprit la rouquine alors qu'elle était presque déjà partie, j'aime bien ce que j'ai essayé et ce avec quoi je repars. C'est juste... un manque d'habitude. Peut-être que les autres filles ont eu ce "grand moment" quand elles étaient ado où leur mère les a initiées à la mode. Ou peut-être qu'il me manque le gène du "j'ai envie d'être sexy". Je ne sais pas. Mais je vais le mettre et je pense que je reviendrai payer ! assura la jeune femme.
Anya songea, l'espace d'un instant, à lui raconter qu'elle allait se marier - un jour - et qu'elle voulait bien faire les choses à ce moment-là mais elle n'en fit rien. Les confidences, ça n'avait jamais été son fort et elle préférerait repartir. Les deux femmes se séparèrent après quelques politesses de plus.

(je te laisse conclure de ton coté aussi si tu en as envie et j'espère qu'on se recroisera en rp )

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La blonde se mit à rire, elle s'était attendue à une parole du genre. Elle n'avait pas l'air d'être du genre à parler de tout et de rien avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ou peu, mais c'était assez drôle. Mais après tout c'était normale. Alors elle finit par sourire.

Ce que je voulais dire, c'était que vous me diriez si j'ai eu raison de vous laisser ce sous-vêtement ou pas. Si c'est non alors vous repartirez satisfaite de ne pas avoir acheté, s'il finalement vous sie bien, vous serez contente d'avoir un nouveau sous-vêtement.

Cait sourit et secoua la tête de gauche à droite. Elle ne voulait pas qu'elle paie, c'était une preuve de sa bonne volonté. Et puis franchement avec le rendement qu'elle se faisait elle pouvait se permettre de donner le sous-vêtement.

Je n'ai pas été du tout dans ce type de relation non plus, mais je pense que tout le monde doit avoir envie de plaire, ne serait-ce qu'à soit-même.

Elle lui sourit et après les formules de base, elle la regarda partir. Elle se fichait pas mal de perdre de l'argent tant que ses clientes étaient heureuses. Elle se mit à siffloter et retourna dans l'arrière-boutique pour continuer à bosser sur les créations que voulaient certaines de ses clientes. Les vendeurs la préviendraient s'ils avaient besoin d'elle.

(c) crackle bones