« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'avais visité de nombreux hôtels, séjournant par la même occasion dans beaucoup de suites, mais celle là dépassait toutes mes attentes. Il y avait comme un peu de partout un immense séjour dans l'entrée, une salle à manger, plusieurs chambres et des sanitaires. Mais le tout était construit autour d'une magnifique piscine. L'ambiance était partagée entre la classe et le romantisme. Des bougies se trouvaient un peu de partout, ainsi que de nombreux canapés. La salle de bain allait très vite devenir mon endroit préféré. Vraiment, je surkiffé cet endroit. En tout cas, ils n'avaient pas mentis, car la chambre principale possédait un immense lit où on aurait pu y faire tenir une dizaine de personnes entassés comme dans Tétris.
Rocky avait failli se brûler à deux reprises la queue contre une bougie, avant d'aller se réfugier sous une des chaises longues autour de la piscine. Il n'était pas vraiment dans son élément ici. Au bord de la piscine se trouvait deux coupes de champagne, ainsi que deux bouteilles. Il y avait aussi des sacs avec sans doute des petits cadeaux, exposés un peu de partout. Et des fraises se trouvaient sur une petite table à côté de l'eau, avec également des mignardises. Si je m'écoutais, je ne bougerai plus de cet endroit. En tout cas, une chose était sûre, le contrat était forcément jonché de petites lignes, car quand on nous offrait un tel luxe, c'était pour nous convaincre de signer sans tout lire. Comment des gens disposant d'un tel endroit pourrait être des manipulateurs et des méchants ? Voilà le message qu'on essayait de nous faire passer.
J'avais passé quelque heures à lire chaque page, chaque ligne, chaque petit mot inscrit tout en bas dans une police, un taille et une couleur illisible, mais il n'y avait rien qui montrait que Melody devait se méfier de ce contrat. Tout semblait si parfait, si bien écrit et spécialement prévu pour qu'elle y trouve son compte et son bonheur. Je n'avais aucune idée de qui était réellement son père, mais une chose était sûre, il ne souhaitait pas l'arnaquer. Bien au contraire... Plongeant mes pieds dans l'eau et les faisant patauger un peu, j'avais posé le contrat juste à côté de moi et à proximité de la piscine. Melody était allongée dans le bassin et Rocky jonchait toujours sous une chaise longue. Il avait dû bouger sans que je m'en rende compte, car quelques fraises se trouvaient à proximité de lui, ainsi que du raisin. Je ne me souvenais pas d'avoir vue du raisin dans la suite...
« Il t'arrive de jouer à la loterie ? » demandai-je à la sirène, tout en jetant un coup d'oeil vers le contrat. « Tu devrais. »
Elle avait beaucoup de chance en ce moment. Déjà parce qu'elle m'avait rencontrée... c'était pas pour me vanter, mais ça avait radicalement changé l'intérieur de son appartement. Ensuite, parce qu'elle avait rencontré Rocky. Ils étaient un tout petit peu trop proche par moment, si bien qu'il me délaissait un peu trop pour la sirène depuis quelque temps. Et elle avait hérité d'un empire colossal ! Si elle jouait à la loterie, elle tomberait forcément sur les numéros gagnants.
« Tu pourrais aménager dans cette suite pour le restant de tes jours. Voir même en offrir une à toutes les personnes que tu connais. C'est un contrat en béton. »
Je ne savais pas si ça aurait pour effet de la rassurer ou non. A dire vrai, je me demandais si elle n'espérait pas qu'il y ait une faille quelque part. Est-ce qu'elle ne faisait pas suffisamment confiance en son père ? Ca ne semblait pas être le mal incarné, ni quelqu'un de spécialement bien pour avoir abandonné une jeune femme comme elle. Mais quoi qu'il en soit, il tentait au mieux de se rattraper. Faisant bouger une nouvelle fois mes pieds dans l'eau, j'avais éclaboussé légèrement le visage de la jeune femme, avant de lui faire un petit sourire. Rocky nous avait enfin rejoins et je l'avais fait venir sur mes jambes, le caressant de tout son long.
« Traitre... dès que la sirène est dans l'eau, là où tu ne peux pas aller, c'est à nouveau vers moi que tu te tournes... tu seras privé de mayonnaise pour un an ! » lui dis-je, tandis qu'il dressait ses oreilles sur sa tête, sans pour autant lever cette dernière.
Cela dit, allongé comme il était, ses deux yeux me fixaient avec intensité. Ce n'était pas un regard agressif, mais plus l'air de celui qui ne voulait pas être punis et qui tentait de me faire culpabiliser de lui avoir dit cela. Il savait que je craquais facilement quand il était question de lui. Ce n'était qu'un petit profiteur. Je lui avais ébouriffé le haut du crâne, tandis que ses oreilles se remettaient correctement en place.
« Tu devrais repartir de zéro. Quitter Storybrooke, refaire ta vie, prendre un nouveau chemin. Tu as assez d'argent pour pouvoir tout plaquer. Et parfois ça fait du bien de faire un break. »
Je l'avais fait quand j'étais plus jeune et il m'arrivait encore parfois de le regretter. Même si ça m'avait plutôt bien réussi. Si Enoch était encore là, tout aurait été différent. Ce n'était pas sa faute si ma vie avait pris un nouveau tournant, mais si c'était à refaire, j'irai plutôt le chercher pour que son départ se fasse avec moi plutôt que seul dans son coin. Ca faisait du bien des breaks.
« Il te faudra un compagnon. » lui dis-je, tout en passant une nouvelle main sur Rocky. « Et rassure toi, je ne fais pas allusion à moi. Je te laisserai tranquille. Mais tu ne dois pas être seule. Un raton laveur c'est bien. Ca n'est pas toujours fidèle, mais d'ordinaire, quand il n'y a pas une fille qui s’immisce dans votre vie, ça reste collé à vous tout en étant indépendant. »
Melody avait changé beaucoup de choses entre Rocky et moi. C'était un vieux frère, devenu en partit un faux frère...
« Après bien sûr, le soucis ça sera pour les contrats. Pour les lire et tout ça... Je suis hyper doué et je pourrai déposer un CV de compagnon de route mais ça serait compliqué, car faudrait que tu ais quelqu'un pour lire mon propre contrat. Je n'hésiterai pas à y glisser des petites lignes, du genre : manger de temps en temps un bon morceau de viande. Ou ne pas trop copiner avec Rocky ou alors avec un système de garde partagé. Genre quand je suis réveillé, c'est moi et quand je dors, c'est toi. Tu vois le genre ? »
Après tout, c'était moi qui l'avait trouvé. Je méritais bien plus d'attention de sa part, qu'elle. Ou alors elle pourrait compenser l'attention qu'il lui porte avec celui qu'elle pourrait me porter. Je l'avais regardé quelques instants, me demandant si elle serait partante pour ce break et un break à deux... voir trois avec Rocky. C'était surement une mauvaise idée... En parlant de Rocky, il était partit de sur moi, se dirigeant vers la table basse avant de ramener une télécommande dans ses mains. Je n'avais pas pu m'empêcher de rigoler en le voyant faire, car il marchait sur ses deux pattes arrière. Ca lui donnait un côté trop mignon !
« Tu sais, je ne suis pas sûr que ça commande la télévision. Tu vas devoir te passer de ta ration habituelle. »
Rocky était ce qu'on appelait un adepte des téléréalités et encore plus maintenant que Storybrooke avait sa propre chaîne de télévision. Il lui fallait ses deux heures journalières de télévision. J'avais sans trop de conviction appuyé sur la touche une de la télécommande. Au lieu qu'une télé apparaisse et que la chaîne se mette en route, ce fut une autre chaîne. Car de la musique se fit entendre dans la pièce. Ca collait bien à l'ambiance romantique. J'avais émis un petit sourire aux coins de mes lèvres, avant d'appuyer sur la touche deux et que la lumière diminue.
« T'as la même impression que moi ? Ils y vont dans le cliché à fond. »
Je me demandais bien ce que commandait la touche trois. En appuyant dessus, un petit bruit se fit entendre, provenant de la piscine, avant qu'il y ait un petit remous dedans. C'était comme un massage qui provenait du bas et que je sentais sur mes pieds qui étaient toujours trempés dedans. Cette télécommande était magique et j'avais bien envie de retirer le reste de mes vêtements afin de profiter totalement du massage. D'ailleurs, rien m'en empêchait. D'un geste des mains, j'avais ôté le haut, avant de me lever pour retirer le bas, me retrouvant en boxer face à la jeune femme.
« Inutile de rougir, c'est comme à la piscine. » lui dis-je plus pour la taquiner qu'autre chose.
Puis, j'étais entré dans l'eau, me mettant contre le bord, afin de profiter pleinement de ce massage. J'aurai dû tester les autres touches, mais j'étais persuadé que la troisième serait ma préférée. Fermant les yeux, j'avais laissé à l'eau le soin de faire le reste.
Melody Blackstorm
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kristen Stewart
❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
❝ but now you're the future. Signals crossing can get confusing. ❞
Ca sentait le traquenard à plein nez. La suite de l'hôtel était bien trop luxueuse, avec la piscine qui trônait au centre du salon, sans parler de la salle de bains aux proportions complètement hallucinantes. Emmet avait beau me dire que le contrat était en béton, je préférais rester méfiante. Apparemment, il l'avait lu de long en large sans rien trouver de louche. J'avais tenté de le parcourir mais la première phrase m'avait donnée trop mal à la tête.
Voilà qu'on avait le cliché de la musique romantique, en plus des lumières tamisées. Pour parfaire le tout, un type bodybuildé qui enlève son pantalon pour me rejoindre dans la piscine. Je haussai un sourcil profondément désintéressé et continuai de me prélasser dans l'eau qui faisait des remous, à présent.
"Je ne rougis jamais. Je n'ai pas la maladie de certains poissons !" fis-je d'un ton sec, car sa remarque m'avait mise plutôt mal à l'aise, et il fallait que je rebondisse.
Comme il n'avait pas l'air de comprendre l'allusion, j'ajoutai :
"Quand certains poissons chopent une maladie, ils changent de couleur et ils rougissent. Avant de mourir. Voilà."
J'avais jeté un froid là, non ?
"J'ai déjà tout plaqué plusieurs fois dans ma vie, ça ne m'a jamais vraiment réussi." repris-je en écho aux paroles de l'homme, un peu plus tôt. "Storybrooke, c'est ma nouvelle chance. Là-bas, j'ai Aaron et... Lily. Elle ne doit jamais le savoir, mais elle compte énormément pour moi. J'ai aussi Anna et Jezabel. Enfin... j'ai l'impression d'avoir des amis. De vrais amis qui ne risquent pas de me demander de tuer quelqu'un pour leur prouver mon allégeance ou quoi que ce soit d'autre. C'est pour ça d'ailleurs que j'hésite à signer ces fichus papiers."
Je remuai dans l'eau et mes nageoires claquèrent à la surface avant de s'immerger de nouveau. Je me sentais nerveuse. Pas parce qu'Emmet était venu dans la piscine sans invitation -au contraire, ça me calmait de discuter dans l'eau- mais je m'inquiétais au sujet de mes "amis". Comment me percevraient-ils s'ils apprenaient que j'étais pleine aux as ? Leur comportement vis-à-vis de moi allait-il changer ?
"Il ne faut pas qu'ils le sachent. Je ne veux pas devenir différente à leurs yeux. Je veux juste rester... Melody." fis-je en me mordant les lèvres.
Brusquement, je décidai de me lever. Mes écailles disparurent alors que je me mettais sur mes jambes, attrapant vite fait une serviette afin de me couvrir la taille. Pieds nus, je me rendis jusqu'à l'un des canapés pour me saisir d'un stylo et signer le contrat. Je griffonnai nerveusement mon nom et prénom avant de jeter le stylo comme si je m'étais brûlée.
"Voilà, c'est fait. Tu n'as rien vu. Tu n'en parles à personne." dis-je en me tournant vers Emmet.
Je lui lançai un regard perçant.
"Ca sera notre secret. Encore un..." maugréai-je en retournant vers la piscine.
Je plongeai en avant, fermant les yeux alors que l'eau caressait ma peau. Je soulevai les paupières alors que j'étais encore en train de nager sous l'onde vive. Les jambes d'Emmet étaient vraiment poilues. Puis, je fendis la surface pour réapparaître juste à côté de lui, posant mon coude sur le rebord et calant ma tête sur mon avant-bras. Par contre son torse était réellement bien dessiné. Comment arrivait-il à un tel résultat ? Il passait sa vie à faire des pompes et à soulever des meubles, ou quoi ?
"Alors, maintenant que tout ça est à moi... tu veux casser quoi en premier ?" demandai-je, mi-espiègle, mi-sérieuse.
J'enveloppai la pièce d'un oeil peu impressionné avant de revenir à Emmet, dont le visage mouillé était très près du mien. J'avais envie de le remercier une fois de plus de sa présence, mais j'avais peur de le saouler à la longue avec ça.
"Tu pourrais être mon compagnon." dis-je sans réfléchir. "Enfin, je veux dire... Je ne veux pas d'un animal de compagnie. Et puis de toutes façons, en quelque sorte j'en ai un, même s'il est plutôt grand et encombrant."
J'eus un léger sourire en pensant à Kraky, qui attendait sagement son heure dans son antre, au fin fond des océans. Il faudrait que j'aille lui rendre visite un de ces jours, il me manquait.
"Le compagnon de route dont tu as parlé... ça pourrait être toi. Et comme ça, j'aurais Rocky en bonus ! Je serais la sirène et toi le maquereau avec l'option mayonnaise."
Dans ma tête, ça sonnait beaucoup mieux. Je n'aurais jamais dû dire ce genre de phrases à voix haute. J'eus un petit rire histoire de ne pas perdre totalement la face et me reculai d'un mouvement gracieux dans l'eau, tout en le toisant d'un air amusé.
"Il nage comment le maquereau ?" le taquinai-je comme pour le mettre au défi de faire plusieurs longueurs.
Je lui donnai une tape sur le torse du bout de mes nageoires, avant de ricaner de plus belle. Etrangement, je me sentais bien de... juste m'amuser. Ca ne m'était plus arrivé depuis une éternité.