« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Voilà plus de 6 mois qu’elle était revenue… Et il n’était toujours pas là… 6 mois d’absence, de silence… Hera ne cessait de réfléchir sur ce sujet si douloureux, un verre à la main, les yeux rivés sur le ciel sombre et étoilé. Sa terrace avait l’une des plus belles vue de l’Olympe… elle avait toujours supposé que la Cité lui offrait ce privilège parce qu’elle avait un certain statut, qu’elle était la « Reine ». Mais il semblait que ce ne soit pas le cas car malgré le Temps, rien n’avait jamais… elle avait toujours cette vue… peut-être parce qu’elle partageait le trône avec Apollon ? A moins que cette bâtisse savait tout simplement à quel point elle avait été enfermé, à quel point cela la faisait suffoquer, à quel point elle avait besoin de respirer, de voir l’horizon se dessiner devant elle. L’horizon, l’air… ça n’avait jamais vraiment été son élément… quitte à choisir, elle serait plutôt la terre, les pieds bien enracinés sur le sol, entre devoir et décision responsable. L’air… c’était bien plus lui… son frère… son unique frère, son petit frère. Se soucier des autres était loin d’être un avantage. Elle l’avait appris bien à ses dépens. Le devoir. Sourire, la tête haute, le bon maintien, faire honneur. C’est tout ce qu’elle savait faire, comme une rengaine qu’elle aurait longuement entendu d’un parent absent et inconnu… Lui était tout le contraire. Hermès était rêveur, fantasque, drôle et touchant. Parfois la nuit, le regard dans le vague, elle pouvait encore entendre son rire lointain, percevoir ses voltiges invisibles de ses grandes ailes…
La déesse sursauta brusquement lorsque son paon poussa sa tête vers sa main avec insistance pour venir se loger dans sa paume. Il réclamait son attention, son amour, tout comme Hermès le faisait petit. Elle l’avait fait à son image après tout…
- Où peut-il bien être Argus ?
Avait-il seulement retrouvé la mémoire ? D’après Athéna, ils n’étaient que trois à l’avoir fait, peut-être quatre, Artémis, Athéna, Arès et elle… alors peut-être ne savait-il tout simplement pas ? Elle avait été si odieuse avec lui, durant toutes ces années de règne et de haine… s’il ne se souvenait pas, alors il était normal qu’il ne la cherche pas. Mais pourquoi ne jamais rentrer à l’Olympe ? Pourquoi ses frères et sœurs ne lui en parlaient jamais ? Elle avait bien sûr tût à tout le monde ce petit détail car, comme dit précédemment, se soucier d’autrui n’était pas un avantage. Mais même si elle était persuadée d’être mieux protégée ainsi, il n’en restait pas moins que ses questions la dévoraient. Elle revenait à peine de « Russie ». Et ce petit Alexis Romanov avait mis le feu à sa mémoire, électrocuté son cœur. Ce petit garçon blond aux yeux bleus, au regard un petit triste et cette envie farouche de dévorer le monde… C’était lui tout craché… Elle termina son verre en une gorgée, la mâchoire crispée et soudain, sans crier gare, éclata le verre au sol dans un élan de rage non contrôlé. Cela ne lui ressemblait pas. Il fallait qu’elle réagisse, qu’elle fasse quelque chose.
Elle se retourna vivement et claqua des doigts en retournant à l’intérieur. Sa longue robe grecque disparu pour laisser place à un pantalon de cavalière noir, des cuissardes en cuir noir, un haut rouge et un perfecto de cuir. Ses cheveux étaient toujours cours et d’ébène, elle avait fait sensation ainsi et elle se plaisait à cultiver cette différence. Elle récupéra un sac qu’elle entreprit de remplir de différentes choses qu’elle souhaitait emporter avec elle. Non pas qu’elle en avait vraiment besoin mais elle avait en revanche la nécessité un peu étrange et stupide de continuer de se sentir simple humaine. Elle récupéra Argus qu’elle positionna en broche sur son haut et sursauta soudainement lorsqu’elle veut en face qu’elle Athéna qui la regardait avec un sourire en coin. La main posée sur la poitrine, Victoire tentait de reprendre ses esprits.
- Tu m’as fait peur… je ne t’ai pas entendu entrer. - Mais qu’est-ce que tu fais ? - Il faut que je parte... il faut que je cherche quelque chose ou plutôt... quelqu'un... je... j'ai besoin d'aller dans un endroit venteux et lumineux, plein de lumière, de calme, où tout semble paisible et bien heureux... une idée ? - Tu cherches qui exactement ? Et comment comptes-tu t'y prendre dans un monde que tu ne connais pas avec exactitude ?
Etait-elle réellement en train de lui faire le coup de la mère attentionnée et raisonnée ? A ELLE ? Légèrement choquée, elle l’observa quelques secondes, les sourcils levés de surprise avant de soupirer. Elle n’avait pas envie de lui dire qui elle cherchait, c’était hors de question… mas Athéna serait-elle disposé à l’aider sans ça ? Elle soupira de colère avant de tenter d’éluder la question :
- Bien sûr que je connais ce monde, j'en ai lu chaque recoin !
Le regard que la déesse de la sagesse lui envoya était limpide de sous-entendu. Elle lui faisait clairement comprendre que lire n’était pas suffisant et ça, la déesse du mariage le savait… Raaah pourquoi fallait-il que ce soit si difficile d’aller quelque part sans avoir quelqu’un sur le dos ? Si c’était pas Zeus, c’était son tout d’Arès à cette époque et maintenant c’était soit Hadès soit Athéna… y allait-il avoir une trêve ? Elle ferma les yeux en pestant à voix basse avant de récupérer son sac et de le mettre sur son épaule.
- Tu n'as qu'à me guider si ça t'inquiète tant... une fois là-bas je te dirais qui je cherche...
Quitte à négocier, autant bien le faire… et cela lui laissait du temps pour contourner son problème de « vérité ». Elle tendit sa main vers Athéna d’un geste brusque, le regard impérieux, attendant qu’elle remplisse sa part du contrat. Si Hermès était dans ce monde, il était forcément là-bas, dans ces endroits qui le rendaient si vivants et uniques.
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Eloise A. St-James
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Athéna s’ennuyait. En général, elle allait s’entraîner quand l’ennui se faisait sentir, mais aujourd’hui, elle avait plutôt envie de compagnie. Et pas celle d’Apollon ou de Diane… Non, elle voulait voir Héra. Depuis qu’elles avaient fait une virée shopping ensemble, la brune s’était découvert des points de similitudes avec l’ancienne souveraine de la Cité et elle aurait bien aimé en apprendre d’avantage encore sur la déesse du mariage. Aussi se rendit-elle dans la chambre de celle-ci avant de se figer sur place en voyant la blonde devenue brune – une révolution dont on avait parlé longtemps au Palais – était entrain de faire son sac de voyage.
Quand Héra se retourna, surprise de la trouver là, la guerrière lui demanda ce qu’elle faisait à vouloir partir ainsi. Ce n’était sans doute pas quelque chose qu’elle pouvait se permettre à vrai dire… Héra était libre de faire ce qui lui chantait après tout. Mais Athéna avait envie de passer du temps avec une déesse raisonnable… Alors quand elle apprit que la déesse du mariage voulait retrouver quelqu’un, la brune n’hésita pas tellement avant de lui demander comment elle comptait s’y prendre, vu qu’elle ne connaissait pas assez bien ce monde qui était le leur. Finalement, elles se mirent d’accord : Athéna l’accompagnait et apprendrait à ce moment-là l’identité de la personne qu’Héra recherchait… Sans mot dire, la guerrière attrapa la main tendue et elles disparurent ensemble.
Pour se retrouver sur l’île d’Hawaï, dans un coin tranquille et très lumineux. Après tout, c’était ce qu’elle lui avait demandé non ? Et même si d’autres endroits correspondaient tout autant à la description faite par Héra, Athéna avait préféré commencer par-là. En général, quand on se cachait, on aimait bien venir au soleil… Sauf si on avait quelque chose à se reprocher et là, on se planquait en montagne. Mais ça viendrait sûrement…
- Hawaï. Dit-elle à sa sœur en faisant un grand geste de la main. Cela correspond à ta description… Ajouta-t-elle en croisant les bras. Mais Victoire… Je n’ai pas besoin de savoir qui tu recherches. C’est sûr que si je le savais, à deux c’est plus simple, mais tu n’as pas à me le dire si tu ne le veux pas. Je t’emmènerais quand même vers les lieux qui correspondent à ce que tu m’as décrit… Déclara-t-elle sérieusement. Je ne suis pas là à te surveiller… Je pensais simplement que ce serait moins compliqué si je venais avec toi, parce que je connais malheureusement mieux ce monde que toi. Je ne cherche pas à contrôler tes moindres faits et gestes, je ne suis pas Zeus… C’est pour ça que je te propose de te laisser là si vraiment c’est ce que tu veux. Et je repartirais.
Elle la laisserait se débrouiller seule si vraiment il le fallait. Mais Athéna pensait sincèrement que cela serait plus simple qu’elle reste. Elle connaissait bien ce monde et les endroits où se cacher parce qu’elle avait passé un long moment à le faire… Et même si les lectures de Victoire avaient été très complètes, ça ne remplaçait pas l’expérience… Après, la déesse du mariage semblait vraiment ne pas vouloir d’elle… Et même si c’était vexant, elle n’allait pas s’imposer. Alors le choix revenait à l’ancienne blonde.
Victoire Adler
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| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Le lieu était époustouflant de beauté, Victoire en avait le souffle coupé et c’était contenté d’embrasser de ses yeux le paysage que lui montrait Athéna de sa main grande ouverte. Oui… C’était parfait, absolument parfait… un lieu qui lui aurait grandement plu… sans aucun doute. « Aurait »… Le verbe et son temps raisonna en la déesse comme une lame plantée dans sa chaire à mille et une reprise. Elle était stupide de vouloir encore y croire, la majeur partie d’elle savait déjà l’abominable vérité, celle qui faisait mal, terriblement mal. Elle ne voulait pas la ressentir, elle ne voulait pas voir la vérité en face… cela lui ferait si mal qu’elle ne s’en relèverait pas. Elle avait écouté Athéna en silence, les yeux légèrement brouillés par les pensées qui s’entrechoquaient en elle. Mais à tout cela se rajoutait le choc que lui faisait subir la déesse de la sagesse.
Elle ne voulait l’obliger à rien… elle ne voulait pas la forcer… elle lui faisait prendre conscience que sa vie, son choix, c’était le sien et celui de personne d’autre. Des paroles qu’elles avaient autrefois elle-même tant répété à son petit frère, des paroles qu’elle auxquels elle croyait tant avant son mariage, avant qu’il ne la transforme en cette femme docile par devoir et par… de nombreuses autres choses. Elle faisait toujours face à la brune et la regardait droit dans les yeux, touchée par ce qu’elle venait de lui dire. Elle avait hésité quelques secondes, elle n’était pas friande des contacts, elle n’avait pour l’instant touché qu’Apollon et pour une raison bien précise. Alors, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, sa main, légèrement tremblante s’était levée et s’était posée avec douceur sur la joue de la femme. Elle lui fait un léger sourire avant de fermer les yeux et de lâcher dans un murmure.
- Reste…
Un silence.
- Mais laisse-moi quelques secondes…. Je crois… je crois que je suis étourdie par la beauté du voyage.
Elle s’était éloignée de sa « sœur ». Elles étaient en haut du grande falaise, en contrebas, l’océan d’un bleu azur. Le vent passait dans ses cheveux. Elle avait presque envie de se jeter dans le vide, de déployer ses ailes, et de s’envoler. Mais c’était impossible. Elle n’avait jamais eu d’ailes. Mais lui oui. Elle lui avait donné la force de les déployer et des lors, elle n’avait cessé de se jeter dans le vide, tandis qu’il venait la rattraper pour s’envoler avec elle.
- Un seul mot d'Ordre... une seule étreinte... Où tu m'aurais pressé contre ton cœur et serré très fort... aurait était comme un soleil dans mon cœur pour des siècles et des siècles.
Elle avait murmuré cette phrase plus pour elle que pour quiconque… Elle se revoyait, bien que très légèrement, au milieu de cette grande Vallée, prenant son petit frère dans les bras par les grandes nuits de tempête ou l’orage faisait rage. Elle n’avait jamais eu peur de la foudre. Hermès si. Alors elle le serrait contre son cœur et murmurait à son oreille ces mots qui étaient devenus leur leitmotiv. Les lèvres pincées, elle s’était enfin retournée vers Athéna pour lui dire :
- Je ne t’ai pas tout dit la dernière fois à Paris… je ne me souviens pas que de mon mari… je me souviens de mon frère aussi… mon petit frère… il était toute ma vie… c’est lui que je cherche… Je veux lui dire que je me souviens, que je suis là, que… que je ne l’abandonnerai plus…
Elle n’était pourtant pas encore prête à donner le nom du dieu. Elle préférait rester dans le silence, garder pour elle cette information, juste encore un peu, le temps de décider quoi faire…
- Je… je te suis reconnaissante… Te tenter de vouloir me connaître… de vouloir m’aider… sans pour autant me… surveiller… Je sais que tu n’es pas comme mon mari… tu… tu n’as jamais vraiment eu d’affection pour lui… je me trompe ?
Elle avait eu un petit sourire taquin vers la brune… c’était sans aucun doute de ce manque d’affection qu’elles n’avaient jamais pris la peine de s’adresser la parole.
- Je pense qu’il faut qu’on prenne plus de hauteur…
Elle lui avait pointé du doigt des collines bien plus grandes, proches des volcans qui s’élevaient derrière une large forêt. Elle s’était mise à marcher.
- Je préfère faire ça de manière « humaine »… je pense que mes frères et sœurs s’empâtent à choisir la facilité, à vouloir toujours aller plus vite qu’il ne le faudrer… C’est là qu’on perds les détails et les détails sont important… Pour ma part, je n’ai jamais vu tout cela et je compte bien en profiter… Cependant, je ne t’oblige pas à rester ni même à marcher à mes côtés si tu ne le souhaites pas… tu fais comme tu veux !
Sans en dire plus, mais avec un sourire malicieux, elle s’était détournée d’Athéna avant de continuer sa route mais sa partenaire de voyage l’avait rapidement rattrapé. Hera eut alors un petit rire suivi d’un hochement de tête en signe d’approbation. Elles marchèrent en silence pendant un moment quand soudain…
- Je suis curieuse… donc je pose des questions… mais tu as nulle besoin de répondre à tout bien entendu c’est juste que… tu me diras un jour ce qui t’ai arrivé pour qu’une telle reconversion s’opère en toi ? Je t’ai connu combattante, froide, acide, moqueuse, vicieux et amère… je t’ai connue solitaire… et te voilà maintenant prête à m’aider moi, alors que ce n’est que moi… prête à être plus proche des tiens… tandis que d’autres, comme Artémis si douce et pleine d’amour, se révèle amère et d’une rancœur sans nom pour ceux qu’elle avait autrefois aimé comme Poséidon… j’aimerai tant comprendre ce qui vous ai arrivé à tous… A toi…
Elle avait coulé un rapide regard vers la brunette avant de se concentrer de nouveau sur son chemin.
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Hawaï… Athéna y avait tout de suite pensé quand Victoire lui avait fait la description du lieu qu’elle voulait voir. Ceci dit, la déesse guerrière ne s’était pas vraiment attendue à tant de secrets. Quand elle avait compris que la blonde devenue brune cherchait simplement à conserver son indépendance nouvellement acquise, la guerrière lui avait expliqué qu’elle n’avait voulu que l’aider mais que bien évidemment, si elle ne voulait rien lui révéler, c’était son droit le plus strict.
Pour faire bonne mesure, Athéna rappela à sa sœur qu’elle ne connaissait malheureusement pas le monde aussi bien qu’elle et que c’était pour cela que la guerrière s’était proposée de l’accompagner. Le fait même que Victoire ait pu croire ou la comparer à Zeus était un coup de poing que la brune avait reçu avec stoïcisme, retrouvant un visage impassible qu’elle n’avait plus utilisé depuis qu’elle avait quitté la cour et le tyran qui allait avec. Elle n’était pas comme lui et ne l’avait jamais été… Ceci dit, pour éviter tout malentendu, elle proposa à Victoire de partir si elle le souhaitait.
Lorsque la déesse du mariage lui demanda de rester, Athéna acquiesça sans rien dire, la laissant profiter au maximum du paysage qu’elle avait sous les yeux. Elle-même trouvait cela splendide, mais elle préférait de loin les paysages de l’Italie et de la Grèce. La guerrière avait toujours été plus attachée à ce que les mortels appelaient l’Ancien Monde que le Nouveau… Les États-Unis, la déesse aux yeux pers n’y avait mis les pieds qu’à l’apparition de Storybrooke.
Finalement, Victoire revint vers elle et lui expliqua alors qu’elle ne lui avait pas tout dit lors de leur virée shopping à Paris. Athéna lui montra qu’elle ne lui en voulait pas du tout, n’ayant pas été tout à fait honnête non plus avec elle. Du moins, elle ne lui avait pas menti, elle n’avait simplement pas tout dit, essayant de profiter pour se rapprocher de sa sœur et essayer de nouer des liens avec elle, parce que cela n’avait pas été possible par le passé. Elles avaient été adversaires durant des siècles et la guerrière préférait y aller en douceur. Balancer qu’elle avait tué deux dieux n’était pas la meilleure façon d’entamer une nouvelle page d’une relation autrefois houleuse…
- Tu as un frère… Répéta-t-elle doucement. Je comprends tu sais… Je crois que j’aurais tout fait pour retrouver Dolos après le retour de certains souvenirs s’il n’avait pas déjà été tué à l’époque… Avoua-t-elle à sa comparse. J’ai hésité cela dit… Zeus, enfin… Cette espèce de chose qui ressemble à Zeus et qui est enfermé dans nos geôles depuis Halloween dernier… Il m’a proposé un marché. Le libérer en échange de son aide pour ramener mon frère à la vie. Expliqua-t-elle à Héra. Je n’ai ni refusé, ni accepté… Pas sur le moment. Mais j’ai été tentée. Je t’aiderais à retrouver ton frère.
Elle ne pouvait pas laisser quelqu’un d’autre subir la même souffrance qu’elle. Athéna espérait juste qu’il ne s’agirait pas de Poséidon… Lui, la prochaine fois qu’elle le voyait, elle n’était pas certaine de pouvoir le contrôler, pas après ce qu’il avait essayé de faire. Forcer sa fille à venir avec lui, tout simplement parce que son fils aîné était mort. Remplacer Égéon par Melody… La guerrière avait trouvé cela tellement lâche et irrespectueux qu’elle s’était opposée à son frère, préférant laisser le choix à sa nièce. Une autre crainte enserrait le cœur de la brune : le fait qu’Hermès puisse être le frère d’Héra. Là, il n’y aurait aucun retour possible et leur relation pourrait être irrémédiablement réduite à néant…
- Je l’ai haï de toutes mes forces. Répondit-elle après qu’un petit sourire peu amène ne se dessine sur ses lèvres. Je suis partie peu avant la guerre et le piège d’Hadès, non pas parce que j’étais au courant mais parce que je voulais trouver un moyen de tuer Zeus sans posséder d’arme divine. Avoua-t-elle à Victoire.
Et cela, Athéna n’en avait aucune honte. Si c’était à refaire, elle referait sans aucun doute cet acte, cette recherche… Le reste peut-être pas. Mais tuer Zeus… C’était un objectif qu’elle n’était pas prête d’abandonner, même si elle revenait dans le passé. Victoire déclara par la suite qu’il fallait prendre de la hauteur et se moqua plus ou moins d’Athéna et des autres dieux qui utilisaient la téléportation à tout bout de champ. Ce n’était pas toujours le cas de la guerrière, mais argumenter sur ce point avec la déesse du mariage aurait été une perte de temps, d’autant plus qu’elle partageait son point de vue. Aussi la laissa-t-elle partir en avant avant de la rejoindre.
- Pourquoi crois-tu que je m’entraîne tous les jours à la façon des humains ? Lança-t-elle une fois qu’elle l’eut rejointe. C’est bien parce que je ne tiens pas à me reposer uniquement sur mes capacités divines… Expliqua-t-elle.
Elles marchèrent ensuite en silence, jusqu’à ce que Victoire ne lui avoue qu’elle était curieuse de savoir ce qui lui était arrivé pour qu’elle change ainsi. Athéna ne répondit rien sur le moment, cherchant ses mots tout en espérant pouvoir éviter de répondre à cette question. C’était… Une façon de se mettre à nue. De se rendre vulnérable. Et elle avait horreur de cela… Ceci dit, Victoire s’était montrée honnête avec elle jusqu’à présent et la brune ne pouvait pas faire moins.
- J’ai commis beaucoup d’erreurs… Dont deux que je regretterais jusqu’à la fin de mes jours… Avoua-t-elle à voix basse. Pour trouver ma place, je m’étais mise en tête que le trône me revenait, que je le méritais bien plus que Zeus ou aucun autre de nos frères et sœurs… J’avais tort, bien sûr, mais à l’époque, c’était devenu une telle obsession que ça m’a permis de passer outre les remarques et les actes de notre cher souverain… Puis je suis partie, j’ai laissé mes plus mauvais penchants s’exprimer, jusqu’à ce que je fasse deux erreurs monumentales. Depuis… J’ai essayé de me racheter. D’abord auprès d’Arès qui a été le premier à me pardonner immédiatement. Il me connait sans doute mieux que personne et je crois qu’il a su détecter que tout cela… C’était par souffrance plus que par réelle malveillance. J’ai connu l’amour aussi, j’en ai souffert… Il y a plus d’un an maintenant, j’ai décidé d’essayer de faire des efforts avec les autres, ayant compris que seule notre unité pourrait nous sortir de ce merdier avec Chronos et le reste. Alors j’ai plus ou moins réussi à me faire pardonner des autres également… Depuis… J’essaye toujours de me faire une place, mais pas comme avant. Je préfère essayer de nous trouver des stratégies et d’aider à garder notre union plutôt que d’agir comme la garce que je peux être parfois. Cela ne veut pas dire que je ne puisse pas l’être. Mais je fais de gros efforts au niveau de notre famille…
Elle s’était cherchée durant longtemps, s’était fourvoyée sur la voie qu’Hadès lui avait montrée… Et elle était revenue sur ce qui devait être le bon chemin… Au final, Athéna savait qu’elle avait grandi plus qu’elle ne l’aurait imaginé avec toutes les épreuves et les actes qu’elle avait subi et commis. Elle était devenue moins renfermée. Il était juste déplorable que cela ait dû leur coûter autant pour qu’elle revienne sur le droit chemin…
- Et toi ? Demanda-t-elle alors. Pourquoi t’étais-tu autant laisser faire par le passé ? Zeus, moi, les autres… Tu as toujours eu du caractère, je ne parviens pas à croire le contraire… Alors pourquoi ne pas nous avoir plus souvent remis à notre place ?
Athéna suspectait l’intervention de Zeus là-dedans… Cela ne lui donnait que plus envie de pouvoir revenir en arrière pour trouver un moyen de tuer ce tyran de ses propres mains…
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Hera n’avait rien dit lorsqu’Athéna lui avait parlé de Zeus, déglutissant en silence. Elle le savait, elle savait qu’il était là, non loin d’elle, Artémis le lui avait dit et depuis ce jour, elle avait eu les plus grandes difficultés du monde à rester sereine et concentrée. Elle avait si longuement hésité entre le fait de l’ignorer ou d’aller le voir, lui parler, le libérer peut-être… Car après tout, il était son mari… Mais elle s’était ravisée en se disant que lui-même l’avait gardé enchaînée et que, de ce fait, elle ne faillait pas à son rôle d’épouse en le laissant dans son état…. Une chose était certaine, c’est que le temps béni où elle pensé renaître sans son mari était déjà bien révolu… Et son souvenir la hantait déjà… elle était presque capable, à certaines heures perdues de la nuit, où elle divaguait, de sentir son odeur ou même sa main sur son épaule. Lui et elle n’étaient que le même être, ils ne faisaient qu’un, depuis le début et à jamais. Ce que l'on fait dans sa vie résonne dans l'éternité…
Mais le fait de savoir qu’Athéna était là, à ses côtés et malgré sa tentation de le libéré, elle gardait une haine profonde pour lui, cela lui réchauffait le cœur. Elle se sentait un peu coupable de penser ainsi dans la mesure où il demeurait son mari, qu’elle lui devait fidélité et soutien et qu’au fond d’elle, elle espérait toujours pouvoir parvenir à lui donner cette fidélité et ce soutien mais pour la première fois de sa vie, elle avait l’impression que c’était elle qui bénéficiait d’un soutien et cela, c’était le plus cadeau qu’on puisse lui faire.
Elles avaient commencé leur ascension et certaines pentes étaient raides… mais depuis qu’elle n’était plus humaine, nulle brûlure musculaire, nulle fatigue et nulle souffle coupé. Elle en venait presque à regretter ses faiblesses même si elle savait que, pour la suite, il était nécessaire qu’elle les fasse disparaître. Mais c’était cela qui l’avait fait sentir vivante, la faiblesse physique qu’elle connaissait moins que la douleur sentimentale. Elle avait longuement écouté la brune à ses côtés qui semblait décidément bien prête à ouvrir son cœur. Hera l’écoutait attentivement. Elle n’avait aucun problème pour écouter, c’était même son rôle premier dans l’ancien Olympe… et ce que lui disait Athéna l’intéressait au plus haut point, elle aimait apprendre à la connaître, voir ses évolutions, ses développements. Elle avait commis deux erreurs dont elle avait préféré ne pas parler et Victoire n’avait préféré rien relevé. Si elle ne voulait pas en parler, ce n’était certainement pas elle qui allait la forcer à quoi que ce soit.
- Il est vrai qu’aussi loin que vont mes souvenirs, tu as toujours été plus proche d’Arès, c’est incroyable de voir que vous n’êtes pas réellement frère et sœur… et touchant à la fois… C’est comme si votre cœur avait choisi pour vous, en dehors de vos liens, c’est beau… Moi ça a été le contraire… durant cette espèce de malédiction qui nous a frappé… j’ai haïs mon frère de toute mes forces… Il était sans aucun doute celui que je détestais le plus, je le voyais comme une vermine, un parasite insignifiant et inutile… alors qu’il a toujours été ma merveille, mon soleil, mon petit frère… voit comme l’oublie peut faire et défaire les liens les plus forts…
Elle laissa un silence se poser car ce qu’elle venait d’avouer lui faisait très mal puis elle finit ajouter :
- On sent que tu fais de gros efforts… je le sens en tout cas… avec moi je veux dire… même si je dois être une porte d’entrée bien plus simple que les autres dans la mesure où nous n’avons pas vraiment de passé commun… Et c’est bien que tu aides à la stratégie… ça a toujours été ton domaine… tu es bonne pour réfléchir dans ce domaine.
Elle lui lança un petit sourire avant de trouver un rocher suffisamment gros pour s’y poser et regarder l’horizon. Athéna venait de lui poser une nouvelle question compliquée et elle préférée être assise pour trouver le courage de lui répondre. Elle se décala légèrement pour laisser à la brune tout le loisir de s’asseoir à ses côtés si elle le souhaitait. Après un long silence ou elle se contenta de contempler les alentour avec un sourire figé, elle brisa enfin le silence :
- Et bien… parce que c’était mon rôle… J’avais prêté allégeance à Zeus en l’épousant, je lui avais accordé tout mon soutien et toute ma force… Il a toujours été plus… colérique que nous… C’était à moi de le calmer… comme l’eau s’adapte au vent qui souffle, tu vois ? Quant à vous… vous étiez sa cour… Dans la mesure où lui-même se permettait de me traiter difficilement en publique, il n’y avait aucune raison pour que vous ne fassiez pas comme votre maître… Et encore une fois, je devais fidélité et honneur à mon mari donc… A vous aussi… jamais je ne me serais permise de le mettre dans une situation difficile ne m’énervant contre l’un d’entre vous… C’est peut-être pour cela qu’on m’accorder le mariage, les femmes enceintes et mariées et les enfants… je suis douée pour la patience, pour l’écoute et la communication.
Elle eut un petit rire, à mi-chemin entre le véritable rire et l’amertume.
- Quand je pense que c’est moi qui l’ai aidé à devenir qui il est… Si je m’en étais souvenue, peut-être que j’aurais réagir autrement…
Elle se tourna vers Athéna qui la regardait intensément.
- Non, ne t’inquiète pas, ce n’est pas moi qui l’ai rendu aussi colérique et aussi fou… C’est juste que… lorsque nous étions enfants, nous avions tous un rapport différents les uns aux autres… Je n’arrive pas à me souvenir lequel était le mien par rapport à toi par exemple, mais je sais, de par les brides de conversation que je me souviens, que j’étais quelqu’un de plutôt bien appréciée et intégrée… ce n’était pas le cas de Zeus qui était tout le temps seul… Il me faisait mal au cœur… alors je voulais toujours jouer avec lui et c’est moi qui l’ai poussé à s’ouvrir aux autres, moi, qui vous ai demandé d’être gentils et compréhensifs avec lui… Ironique, n’est-ce pas ?
Elle éclata d’un nouveau rire, cette fois-ci pleinement couvert d’amertume. Où était-elle à présent, cette petite fille agile et pleine de vie, pleine d’espoir et de tolérance ? Nous ne pouvons choisir l’heure de notre mort, mais nous pouvons décider comment aller à sa rencontre. Hera avait-elle décidé d’aller à sa rencontre si jeune, le cœur intrépide et le sourire aux lèvres ? Zeus était-il la représentation de sa mort ?
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Les deux déesses en étaient venues à marcher tranquillement vers le sommet. En chemin, elles en vinrent à discuter de certaines choses, et Athéna répondit franchement aux questions. Du moins, aussi franchement qu’elle le pouvait… Les meurtres d’Hermès et Éris, elle ne voulait pas en parler plus que nécessaire. La guerrière regrettait déjà assez tout ceci, elle ne voulait pas en rajouter… De plus, cela ne concernait pas vraiment Héra.
Jamais Athéna n’aurait pensé qu’un jour elle puisse se confier autant à quelqu’un. Et surtout pas à Héra… Elles ne s’étaient jamais vraiment entendues par le passé, la guerrière trouvant la souveraine bien trop passive… Elle qui était une féministe convaincue, elle n’avait jamais compris comment la blonde avait pu autant se laisser faire par Zeus. Sans doute y avait-il une raison bien logique derrière, mais la brune n’était jamais parvenue à la trouver…
- C’est vrai… Arès me comprend mieux que la plupart d’entre nous. Je n’ai pas de souvenir assez clair de ma relation avec Dolos… J’en viens presque parfois à regretter qu’Arès n’ait pas été réellement mon frère. Ma relation avec Dolos… Je n’arrive pas à l’imaginer et j’ai beaucoup de mal à accepter le fait qu’il ait aussi mal tourné. Même si… Sachant qui est notre père, ce n’est pas si étonnant… Dit-elle avec une voix amère sur la fin. Je comprends… Toi tu as détesté ton frère de toutes tes forces, moi j’ai couché avec le mien… Révéla-t-elle. Je ne comprends toujours pas pourquoi on nous a retiré nos souvenirs… Cela nous a fait beaucoup trop de mal pour que ça ait été réellement inutile…
Mais un jour, elle arracherait la vérité à Hypérion. Le Titan avait donné son accord pour qu’on leur rende leurs souvenirs et les avait protégés durant leur enfance. Alors Athéna se doutait qu’il savait parfaitement pourquoi on leur avait enlevé leurs souvenirs. Et elle ne comprenait pas pourquoi il ne leur révélait pas la raison. Sans doute ne se rendit-il pas compte le mal que cela leur faisait de ne pas comprendre…
Athéna fut touchée par les paroles de Victoire, bien plus que ce qu’elle aurait cru possible. Ce n’était pas tous les jours que quelqu’un remarquait véritablement les efforts qu’elle faisait pour s’intégrer, pour changer… Même si la guerrière savait que les autres en faisaient aussi, savoir que quelqu’un l’avait remarqué ça avait de quoi la pousser à continuer. Elle semblait être sur la bonne voie et c’était tout ce qu’elle voulait…
- Je suis bonne pour réfléchir dans plein de domaines. Dit-elle avec un sourire avant d’aller rejoindre sa sœur et de s’installer à ses côtés.
Victoire lui répondit alors, lui expliquant pourquoi elle ne s’était jamais rebellée contre Zeus. Et c’était quelque chose d’assez simple au final… Elle était la déesse du mariage et trouvait ces liens sacrés. Alors elle avait épaulé son mari, sans jamais le contredire ou apporter son soutien à un autre que lui. C’était si… Si moyenâgeux ! Athéna regarda la brune en se demandant si elle se rendait compte à quel point elle s’était effacée pour un type qui n’avait jamais été bon avec elle…
- Mais tu as été prisonnière de ce lien durant trop longtemps… Alors même qu’il ne méritait pas les efforts que tu pouvais faire pour lui… Rétorqua-t-elle, encore très affectée parce qu’elle venait de lui apprendre.
Et les révélations d’Héra ne s’arrêtaient pas là puisqu’elle lui fit part d’un souvenir du passé. C’était elle qui avait fait en sorte que Zeus s’intègre au groupe d’enfants qu’ils formaient alors, elle qui les avait poussé à faire un effort vers lui… Et si rien n’était choquant là-dedans, Athéna ne pouvait s’empêcher de penser que la perte de leurs souvenirs leur avait vraiment fait bien trop de mal…
- Je ne pense pas que tu aies pu le rendre fou de toute façon… Il était déjà comme ça depuis longtemps… Déclara-t-elle avec fermeté. Je suis même persuadée que Zeus savait bien trop de choses sur l’avenir pour son propre bien… Quand je l’ai affronté en octobre dernier, j’ai compris qu’il savait bien plus de choses que nous tous réunis. Je me demande parfois si ses souvenirs à lui ne lui sont pas restés…
C’était peut-être le cas… Après tout, il fallait bien que l’un d’eux sache pour pouvoir guider les autres non ?
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
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Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
En sentant l’amertume d’Athéna, Hera lu avait pris la main avec douceur tout en scrutant son visage dur et fermé. Plus elle l’observait, plus elle passait du temps avec elle et puis elle se rendait compte que les deux déesses avaient peut-être moins de différences qu’elles ne semblaient le croire… Athéna avait simplement gardé cette part de force libératrice que la déesse du mariage avait enfant mais qu’elle avait visiblement appris à calmer au cours de ses années de mariage. Elle regrettait visiblement qu’Arès ne soit pas son véritable frère, elle regrettait que Dolos le soit et semblait visiblement en proie à une haine particulière pour son père, son créateur. Victoire n’avait pu s’empêcher d’avoir un petit visage dégoûté en entendant qu’elle avait couché avec son frère, non pas parce qu’elle la jugeait mais parce qu’elle s’imaginait elle-même dans cette position délicate et qu’elle pouvait comprendre le ressenti d’Athéna. Dieu merci, elle n’avait pas eu à rencontrer la nudité de son frère, elle ne se le serait jamais pardonné…
- Parfois le mal nous aide à comprendre et à avancer… Il faut juste attendre que les blessures se pensent pour en retirer le meilleur.
Elle prit un instant de réflexion en se remémorant une phrase qu’elle avait entendu de ce monde qu’elle apprenait à connaître par moment. Elle se redressa quelque peu, la tête haute et le sourire malicieux pour lui dire :
- « Et oui le passé c'est douloureux!... Mais à mon sens on peut sois le fuir, soit tout en apprendre! »
Elle lui lança un plus grand sourire avant de préciser :
- C’est un singe qui dit cette phrase dans un dessin animé que j’ai vu au cinéma récemment… Tu savais que le cinéma de Storybrooke repasse tous les dimanches matin des films retraçant les mondes d’où viennent les gens qui y vivent… J’ai trouvé ce singe très malin… C’est peut-être ce qu’on essaye de faire avec nous…
Elle prit quelques minutes de silence pour réfléchir et elle avait fini par lui raconter son histoire, sa vie avec son mari, Zeus, une vie plus que difficile et pleine de concession et de sacrifices mais qu’elle ne regrettait pas. Cela l’avait forgé, nourri même d’une certaine manière… Mais une fois de plus l’amertume d’Athéna refit surface, presque en même temps que celle d’Hera, à croire qu’elles étaient en parfaite harmonie de ce sentiment négatif qui nourrissait pourtant bien des combats.
- Je pense que tu as raison… Cela aurait pu détruire le meilleur d’entre nous d’être seul à savoir face à tous si les souvenirs lui étaient restés… Je ne sais pas moi-même comment j’aurai réagi dans cette situation, ajoutons à cela une prédisposition naturelle pour le sang et la destruction et je pense que nous avons la bonne recette pour recréer mon mari… Il est possible qu’il en savait plus que nous, oui… surtout si tu as eu l’occasion de t’entretenir avec lui… Mais… qu’est-ce qui t’a fait penser à cela dans ce qu’il a pu te dire ?
Elle fronçait les sourcils, désireuse de vraiment comprendre ce qui poussait la brune sur cette hypothèse… C’était une hypothèse plutôt étrange, difficilement recevable, il avait forcément dit ou fait quelque chose qui lui avait fait comprendre cela… Alors laquelle ? Peut-être y avait-il des pistes à suivre et Hera espérait pouvoir aider sa compagne sur la route du savoir. Elle venait de pousser un profond soupir en secouant la tête de gauche à droite. Elle désirait vraiment faire équipe avec cette femme mais encore fallait-il qu’elles se fassent confiance mutuellement et si Victoire désirait en comprendre plus sur Athéna et sur sa conversation avec Zeus, elle se devait, elle aussi d’être honnête et de partager quelque chose avec elle. Après un long silence, elle déglutit et lui lança sans appel :
- Je t’ai menti…
Elle s’était levé brusquement, observant le paysage qui était devant elles, elles étaient suffisamment haut mais pas encore en haut de la montagne, mais elle ne pouvait plus se taire.
- Je t’ai menti, non pas par méchanceté mais parce que je me suis menti à moi-même… on ne trouvera pas mon frère ici… Ni ici, ni ailleurs… mais… mais me l’avouer et trop dur…
Elle s’était tut, elle avait fermé les yeux, juste le temps de se reprendre, de ne pas craquer tout de suite, de fondre en larme. Elle avait soufflé, avant de rouvrir les yeux et de juger que le regard tendu d’Athéna était trop dur à supporter, elle s’était détournée d’elle avant de lui lancer dans un souffle plein de douleur :
- Je sais qu’il est mort…
Il avait fallu encore quelques secondes avant que ses jambes se dérobent sous son poids, sous le poids et la pression de la tristesse qui la rongeait. Une main sur le ventre, l’autre sur les lèvres, elle avait poussé un gémissement de douleur étouffé avant de fondre en larme, à genoux, face au splendide décor qui se montrait face à elle.
- Hermès… mon petit frère, mon tout petit frère… J’ai… J’ai failli à ma tâche…
Elle était inconsolable… de toutes les douleurs qu’elle avait vécu dans sa vie, elle était certainement la plus grande au monde… elle était seule… seule dans l’univers…
crackle bones
Eloise A. St-James
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| Conte : Hercules | Dans le monde des contes, je suis : : Athéna
Athéna était devenue très amère depuis qu’elle avait dévoilé certaines choses à Victoire. Mais ce n’était pas tant le fait qu’elle les ait dévoilées… C’était surtout que toute cette souffrance aurait sans doute pu être évitée si les Titans n’avaient pas joué avec leurs souvenirs. Victoire n’aurait pas détesté son frère qu’elle adorait pourtant, elle-même n’aurait sans doute pas couché avec Dolos… Bref, les choses auraient sans doute pu être bien différentes. Bien sûr, avec des si, on pouvait mettre Paris en bouteille et cette réflexion, cette amertume était sans doute plus qu’inutile… Ceci dit, la déesse ne parvenait pas à s’en défaire.
- Mais nos blessures ont beau cicatriser très vite, on ne s’en remet pas aussi facilement… Fit-elle remarquer avant de lancer un regard surpris à Victoire. Tu regardes les dessins animés toi maintenant ? Lança-t-elle, ayant du mal à imaginer la distinguée déesse du mariage devant un dessin animé. Non je ne savais pas… Répondit-elle en secouant la tête. J’avoue que je ne m’intéresse pas trop aux dessins animés. Peut-être est-ce un tort… Dit-elle doucement. Peut-être. Mais je ne comprends pas la façon de faire. Parce que pour pouvoir tirer des leçons de notre passé, il faudrait peut-être que nous ayons nos souvenirs, dans leur ensemble. J’ai l’impression que les Titans cherchent à nous tester en même temps, à nous faire mériter nos souvenirs alors qu’ils nous appartiennent… Révéla-t-elle à la brune à ses côtés.
Puis Athéna tenta de réconforter Victoire en lui assurant qu’elle n’était pas responsable de la folie de Zeus. Depuis Halloween dernier, la déesse en était venue à comprendre certaines choses sur leur ancien souverain et à en suspecter d’autres. Notamment le fait que peut-être, il connaissait son passé, qu’il avait conservé ses souvenirs intacts ou au moins une bonne partie.
- Il m’a dit plusieurs choses… Et notamment que depuis qu’il était enfant, il entendait des voix qui le prévenaient de se méfier de tous et d’agir seul pour nous sauver soi-disant. Le fait même qu’il se souvienne qu’il ait été enfant alors même qu’il était censé être mort à l’époque où nous avons commencé à récupérer nos souvenirs, c’était facile ensuite de me dire qu’il avait gardé d’autres souvenirs… Expliqua-t-elle à la veuve.
Athéna venait à peine de finir sa phrase que Victoire lui avouait qu’elle lui avait menti. La déesse se figea, attendant de savoir ce que l’autre divinité allait lui apprendre. Apparemment, elles étaient venues là pour rien. Victoire savait déjà qu’elle n’allait pas retrouver son frère ici. La guerrière se retint alors de lui demander pourquoi elle l’avait embarqué dans ce voyage. Puis l’agacement et la suspicion firent place à un poids de plomb qui prit place dans son ventre. À mesure que la déesse du mariage parlait, le poids se faisait plus important. Jusqu’à devenir presque impossible à porter quand elle lui donna le nom de son frère : Hermès.
L’air qu’elle avait dans les poumons lui échappa et la tête se mit à lui tourner. Victoire était la sœur d’Hermès… Il ne serait plus question de pouvoir changer leur relation, d’être amie à présent… Ou cela pouvait l’être. Après tout, mentir, cacher des choses, Athéna savait le faire, l’avait fait durant des millions d’années… Et pourtant. Pourtant elle ne le voulait pas. Parce que Victoire lui avait fait confiance, parce qu’elles avaient beaucoup en commun et parce qu’elle avait pris la décision de changer… Se levant, la guerrière aborda une expression de glace et se mit près de la déesse, tout prêt de la bordure de la falaise. En bas, il n’y avait que le vide…
- Tu n’as pas failli. Déclara-t-elle d’une voix atone, éteinte et froide. Si tu avais été en vie à ce moment-là, si tu avais tenté de t’interposer, tu serais morte. Assura-t-elle à Victoire. Je suis impitoyable lorsque l’on se met sur mon chemin Héra… Je l’ai toujours été. Et en plusieurs siècles, j’étais devenue plus froide, plus fixée sur mes buts sans penser aux conséquences. Et à ce moment-là… J’ai donné l’ordre. Hermès est mort par ma faute, pas la tienne. La mienne.
La bombe était lâchée. Athéna savait qu’elle avait fait le meilleur choix et pourtant, son cœur ne pouvait s’empêcher de saigner. Visiblement, la guerrière ferait mieux de ne pas chercher à se lier aux autres membres de la famille… Elle ne savait que les faire souffrir. Et la souffrance de Victoire était comme de l’acide sur sa culpabilité. Elle ne s’était pas pardonnée son acte malgré ce qu’elle pouvait parfois montrer. Et les pleurs de Victoire n’avaient fait que lui montrer qu’elle ne pourrait jamais se pardonner son acte.
Victoire Adler
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Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Les phrases d’Athéna lui parvenait de si loin que Victoire avait l’impression de les entendre de l’autre côté d’une vitre. Elle n’avait pas eu besoin d’arriver jusqu’à sa conclusion pour la déesse comprenne l’horrible vérité bien qu’elle n’avait pas réussi à y croire avant d’entendre le point final de la bouche de la déesse de la sagesse. C’était impossible et pourtant… pas tellement… La posture de la brune avait changé, son ton, son regard, tout était devenu plus froid, entre le mépris qu’elle utilisait en carapace et le remord qu’elle tentait vainement de cacher. C’était évident maintenant, voilà pourquoi elle voulait rattraper le temps passer, qu’elle s’était adoucit, elle n’avait peut-être pas compris qu’Hermès était son frère mais elle avait tenté de se racheter une conscience, une conduite, en tentant de devenir son amie, de faire des efforts pour s’ouvrir aux autres. Ça avait peut-être fonctionné avec les autres, ça avait peut-être adoucit Arès de la voir s’agenouiller devant lui mais ne fonctionnait certainement pas sur elle. Elle se disait contraire à Zeus ? Mais elle était tout comme lui… elle lui avait pris la dernière chose que son mari n’avait pas osé ou tenté de lui prendre.
Elle repensait à ses longues discussions de remise à niveau avec Artemis, avec Athéna même. La déesse de la chasse n’avait jamais jugé utile de lui parler de ce petit « incident »… Peut-être aussi parce qu’elle ne voulait pas l’entendre mais à l’heure qu’il était Hera était bien trop blessée pour accepter cette hypothèse. Elle avait osé tuer son frère et elle osait continuer à marcher auprès d’eux à arpenter l’Olympe, n’y avait-elle qu’elle qui trouvait que cette situation était des plus absurdes et démoniaques ? Hermès ne comptait donc pas plus que cela pour qu’on lui permette de continuer à jouir de sa liberté ?! De sa vie ?! Elle ne voulait pas savoir, elle ne voulait pas comprendre qu’elle petite raison stupide et insignifiante avait poussé la déesse devant elle à agir de la sorte, elle voulait juste qu’elle se taise, qu’elle se taise à jamais et qu’elle parte de cette vie qu’elle ne méritait pas de vivre. Elle avait tué le plus gentil d’entre eux, le plus doux et le plus enfantin, quel monstre pouvait faire une chose pareille ?
La respiration d’Hera s’était bloquée dans sa poitrine, elle hoquetait avec douleur et en silence, une main sur le cœur. La douleur était intenable. Elle avait l’impression d’aspirer de l’acide, d’avoir reçu une lance en plein cœur. Elle revoyait ces moments passés avec Athéna, les premiers rires, les premiers rayons du soleil terrestre et la brise aussi, elle ressentait de nouveau la joie qu’elle avait ressentie en sa compagnie et la douceur de sa peau lorsqu’elle lui avait pris la main. Tout cela n’avait été qu’un horrible mensonge, une horrible trahison. Elle en serrait tellement fort les dents que sa mâchoire pouvait se briser à tout instant, ses mains s’étaient mises à trembler violemment et elle avait soudain relevé les yeux vers Athéna, un regard plein de haine et de violence destructrice.
- Comment as-tu osé ? Il était le meilleur d’entre nous…
Sa phrase n’était pas plus haute qu’un murmure, elle n’était plus en mesure de hurler mais on sentait à la boule coincée dans sa gorge toute la haine, la rancœur et la douleur qu’elle éprouvait face à cette nouvelle. Elle s’était relevée lentement pour lui faire face et la regarder droit dans les yeux. Elle en avait assez de s’agenouiller devant ceux qui la faisait souffrir, elle en avait assez d’être l’objet de la souffrance au bon vouloir des uns et des autres, Athéna lui avait appris qu’elle pouvait être elle-même sans être enchaîné à un être dévastateur, bien très bien, elle allait être la première à en faire les frais…
Sans crier gare, Victoire avait sauté à la gorge d’Athéna, la serrait plus que jamais dans un rugissement vengeur. La brune était bien trop près du bord de la falaise, une envie de destruction inavouée face à ce qu’elle venait de dire et regrettait peut-être ? Si tel était réellement le cas, Hera se ferait une joie d’accomplir son rêve. Elles avaient basculés dans le vide et elles chutaient vertigineusement en contrebas vers la houle apaisée. Mais Victoire était loin de l’être, elle sentait les larmes lui remonter le long des joues, tentant de fuir cette apesanteur bien trop forte pour elles. La déesse tenait toujours la gorge de la femme dans sa main gauche tandis qu’elle frappait sans mal et sans arrêt le visage de la déesse de son poing droit. Elles avaient atteint l’eau à présent et commençaient à s’y enfoncer allégrement mais elle ne voyait pas. Son seul objectif était la douleur, la destruction d’une Athéna qui n’existait désormais plus que dans ses cauchemars éveillés. Elle ne retomberait jamais dans les étoiles avec son frère, elle n’avait plus qu’à viser la lune seule à cause de cette punaise sans vergogne. Essayait-elle seulement de se défendre ? Hera n’en savait rien, elle ne parvenait plus à la voir clairement, obnubilée par cette envie de destruction dont elle n’avait fait que rêver pendant des années. Comme elle comprenait son mari désormais, comme le chaos était bon à provoquer… Elles avaient atteint le sol sableux et la celle que d’autres appelaient Junon s’était munie d’une pierre qu’elle abattait avec violence sur le corps de la brune. Tout son corps finirait par cicatriser, ben plus vite qu’il n’en fallait, elle était une déesse après tout, mais Victoire s’en ficher… elle allait la tuer… la tuer…
Cette pensée l’arrêta brusquement dans son action. Pour la première fois, la rage s’estompa et la déesse pris enfin conscience de tout ce qui l’environnait, comme si elle venait de se réveillée d’une longue nuit par un seau d’eau glacée renversé sur sa tête. Elle était à califourchon sur Athéna, au fond de l’océan. Elle maintenait une pierre à deux mains au-dessus de sa tête qui s’était abattu de nombreuses fois sur la brune. Elle était essoufflé et la regardait avec la même colère et le même dégoût que quelques minutes auparavant mais l’envie de la tuer lui était passé brusquement. Elle avait balancé au loin la pierre avant de pousser un pouffement de rire dédaigneux en direction de sa victime. Elle l’attrapa par le col de son haut, avant de donner une impulsion sur le sol et de se remonter avec elle à la surface. Elle la déposa sur le sol avant de se relever et la regarder de haut.
- Tu vois… moi aussi je suis instoppable quand on se mets sur mon chemin… enfin presque… pour deux raisons… la première c’est parce que je suis largement moins forte que toi en combat, personne ne m’a appris à moi tu vois… tu aurais pu le faire, mais je pense que c’est un peu compromis…
Elle avait eu un sourire acide, empreint d’une haine sans fin.
- La seconde raison… c’est parce qu’en plus d’être dotée de cette volonté, moi je suis doté d’une réflexion, d’un sens commun de l’honneur et du devoir… Chose dont je pense que tu es dépourvue sinon tu ne t’en serais pas pris à plus petit que toi… C’est avec ce sens de la réflexion que j’en suis arrivée à cette conclusion. Tu ne vas pas mourir. Enfin pas maintenant et pas comme ça…
Elle secoua la tête de gauche à droite avec un sourire mauvais sur le visage.
- La mort, ça se mérite. C’est le sommeil du juste, c’est ce que méritait mon frère, c’est ce que j’avais mérité. Si je te tuais j’abrégerai ta vie misérable et t’empêcherai d’avoir du remords… j’espère sincèrement que tu en auras… je déplore que les autres t’ai pardonné, mais ne t’en fais pas, je suis là moi et je ne te pardonnerai pas… Ne t’avise surtout plus de m’approche, de me parler ou d’emplir le même air que moi… Tu ne mérites pas d’être là… Il devrait être en vie à ta place.