Dis bonjour à Daniel

« Amélia & Regina »

Un sourire naquis sur mes lèvres devant le jeu d’Amelia, il est certain qu’elle me ferait toujours éternellement rire. Elle ne connaissais pas la demi-mesure mais je m’en moquais, c’est justement pour cela que je l’aimais bien. Puis rapidement, la conversation vira sur mes différentes apparences avant que cette dernière ne dise qu’elle préférait être spectatrice de ce genre de magie.

« Je t’avouerais que j’aurais donné n’importe quoi pour être simple spectatrice de cette magie mais il faut croire que vu que c’est moi la prof de magie, il fallait que ce soit moi qui subisse les bêtises de ma belle-fille » dis-je avec un léger sourire.

Usant de la magie, je m’excusa auprès de la jeune femme la seconde d’après et souris lorsqu’elle me dit qu’elle n’avait rien contre cette magie-là mais qu’elle voulait que la pâtisserie soit faite main, que la magie en enlèverait tout le plaisir.

« Tout à fait d’accord. » dis-je simplement, terminant ma tasse.

Puis la conversation vira ensuite sur les cadeaux de noël et je ne tarda pas à donner mes idées à Amelia et cette dernière me dit que ce n’était pas bête du tout en ajoutant que je pourrais aller faire les magasins avec Alexis, ce n’était pas une mauvaise idée ça !

« Pour Daniel, c’est comme si son père était un peu là… Je verrais avec Henry pour voir si un nouveau portable lui plairait, en l’occurrence un smartphone auquel je ne comprends pas grand-chose non plus et puis je vais prendre ton idée de magasin de vêtements pour Alexis, je dois dire qu’on a pas fait de sorties mère et fille depuis…des années je dirais. »

Une idée me vint à l’esprit et un sourire naquis sur mes lèvres.

« Tu peux surveiller Daniel deux secondes ? Il faut que je te fasse goûter quelque chose. »

Elle approuve ma demande. Je me lève et me rends dans les cuisines. Enfilant un tablier, je me mets au travail, sort du chocolat, le sucre en poudre, la farine, et tout le reste des ingrédients nécessaires avant de terminer un magnifique muffin au chocolat blanc, avec un léger cœur fondant de caramel à l’intérieur, soupoudré de sucre en poudre et de petites étoiles. Je sors de la cuisine avec le muffin en main et le pose devant Amelia.

« Goûte moi ça. » dis-je avant de me rasseoir devant elle avec un sourire.

Le point positif en pâtisserie, et Amelia ne cessait de s'en réjouir quand elle entendait les récits de Regina, c'était que les erreurs ne vous transformaient pas - sauf à confondre la farine et le cyanure mais Amelia n'en avait pas dans sa boutique. Tout au plus ses apprenants pouvaient endommager le matériel parfaitement remplaçable ou produire un gâteau plus ou moins succulent. Et la jeune femme s'en était intérieurement félicitée en se rappelant les péripéties de Regina. Elle avait simplement décidé de ne pas en remettre une couche car ce n'était pas approprié, elle le voyait bien.
Amelia pouvait certes être bavarde, trop bavarde, même, mais elle savait également faire preuve de plus d'empathie et de compassion que la moyenne. Aussi ne manquait-elle pas de voir que Regina était affectée par l'absence du père de son enfant, tout comme elle avait compris le symbole derrière ce cadeau de noël pelucheux. Elle-même avait un temps été privée du père de ses enfants. Elle n'en parlait jamais car tout était rentré dans l'ordre et qu'elle ne souhaitait pas aborder ce sujet en dehors du cercle privé de la famille mais elle se rappelait parfaitement de cette sensation de vide, de ce désespoir qu'elle avait noyé dans son énergie sans fond et de cet espoir, tout au creux de son cœur, que Wyatt reviendrait et que tout serait à nouveau comme avant.
A présent, elle était de nouveau fiancée et comblée. Mais ce n'était pas le moment non plus d'étaler ce bonheur retrouvé.
- Alors c'est l'occasion, décréta la pâtissière. Les sorties mère-fille c'est celles que je préfère. Avec les sorties mère-fils, les sorties en amoureux et les sorties en famille, nuança Amelia, incapable de choisir et pour qui il était inenvisageable de vexer quelqu'un.
Elle constata ensuite que Regina semblait avoir repris du poil de la bête. Du moins, c'était ce que son sourire soudain semblait indiquer. Amelia était ravie si ce simple conseil lui faisait du bien mais compris rapidement que ce n'était pas tout à fait la raison de ce regain d'entrain. Mais en optimiste sempiternelle qu'elle était, Amelia n'en prit pas ombrage et se réjouit simplement de la voir ainsi.
- Bien sûr que je peux surveiller Daniel ! J'adore les bébés et celui-là est particulièrement trognon ! Tu peux aller faire ce que tu veux tranquillement, il ne va absolument rien lui arriver. Je sais simplement le couvrir de papouilles, c'est pas méchant, ajouta la pâtissière.
Et tandis que Regina s'en allait dans l'arrière-boutique, Amelia prenait le bébé dans ses bras pour le bercer et lui faire de grands sourires probablement flippant. Mais il ne lui en tint pas rigueur, se contentant de lever ses mains potelés vers les boucles brunes d'Amelia. Cela faisait longtemps que ses bébés ne tenaient plus sur ses genoux. La pâtissière s'en trouvait parfois nostalgique mais elle n'était pas prête à devenir grand-mère comme Anita. Ses enfants et elle avaient le temps.
Au bout d'un temps qu'Amelia n'avait pas vu passé et durant lequel elle avait servi quelques clients car c'était quand même le but de sa boutique, Regina revint avec un muffin encore chaud qu'elle lui tendit avant de se rasseoir.
- Je rends Daniel, ce sera plus pratique pour goûter, commenta Amelia.
Puis elle s'attela à sa tâche : goûter le muffin.
Amelia mordit une grande bouchée que son palais mit plusieurs instants à analyser avant qu'elle ne déglutisse finalement. Une fois la bouche vide, elle déclara :
- Mmmh, c'est pas mal du tout, dis donc ! On s'est bien amusés avec Daniel, ça valait le coup d'attendre. Et comme tu le vois il est toujours entier !

Dis bonjour à Daniel

« Amélia & Regina »

« Je vais faire ça je crois ! » lui dis-je avec un sourire lorsqu’on discuta d’Alexis.

Puis finalement, je lui demanda si elle était d’accord pour surveiller Daniel pendant que j’allais faire quelque chose pour elle, une idée de patisserie qui m’avait traversé la tête. Elle approuva, je me rendis donc dans la cuisine et pris le temps de tout mettre en place avant de m’y mettre, mettant la gâteau au four, je pris le temps de ranger un peu puis une fois le gâteau cuit, j’étais sortie de la cuisine et j’avais amené le muffin à Amelia et un sourire naquis sur mes lèvres lorsqu’elle approuva mes choix.

Daniel dans mes bras, je ne quittais pas la jeune femme des yeux.

« Je suis contente que tu aimes. Je savais que Daniel était en sécurité avec toi. » lui dis-je avec un sourire. « ça a du bon d’être à nouveau maman, ça me donne des idées de cuisine. » dis-je avec un nouveau sourire.

Caressant doucement la joue de Daniel, je ne quittais pas la jeune femme des yeux, ajoutant finalement.

« Comme je préfère passer du temps à la maison avec Daniel, je peux te faire des muffins et te les apporter si tu veux ? »

- Oh moi ! s'écria Amelia.
Elle aurait pu réagir au compliment que Regina lui avait fait sur sa manière de s'occuper des enfants mais son amour pour la cuisine l'avait emporté, une fois de plus.
- Quand j'étais enceinte je n'arrêtais pas de cuisiner. Tout le temps. Enfin... c'était bien sûr de faux souvenirs mais je pense que j'aurais réellement pu le faire, nuança la jeune femme sans se départir de son de son enthousiasme. Quand on mange pour deux on finit par vivre pour manger, je pense.
Puis on finit par vivre pour le petit qui vient d'arriver, on devient gaga et les autres songent sérieusement à vous faire enfermer. A moins que ce ne soit qu'Amelia que les autres songent parfois à enfermer.
La pâtissière balaya cette idée de son esprit et souriant en observant le beau tableau devant elle. Pas de doute, la maternité, ça vous change une femme. Regina n'avait rien d'une sorcière ou d'une carriériste, à ce moment précis. C'était juste une maman comme les autres.
- Aucun souci, évidemment ! s'écria Amelia. Rentre chez toi, occupe toi de ton petit bébé qui a plus besoin de toi que moi et fais moi des gâteaux si tu veux ! Mais ça, c'est bonus, c'est si tu as le temps ! Je sais que c'est fatiguant les premiers mois, tu as tout le temps que tu veux et tu reviendras en force derrière les fourneaux quand il sera un peu plus grand !
Tout en parlant, Amelia avait poussé Regina vers la sortie. Sa place était auprès de Daniel, bien au chaud, dans une couverture, potentiellement, et non dans la pâtisserie, en dépit de son atmosphère chaleureuse.
- Tu reviendras quand tu veux ! Et Daniel sera aussi le bienvenu ! précisa-t-elle néanmoins une fois sur le pas de la porte.
Surtout quand il aurait des dents et pourrait donc manger du chocolat. Là, il deviendrait le meilleur ami de l'ancienne lionne.

Fin