« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
- Mais… Mademoiselle Nichols… Je ne peux pas vous obtenir un rendez-vous comme ça… Vous avez refusé toutes mes précédentes invitations pour une échographie - Mais c’est parce que je n’en avais pas besoin. Je la vois ma fille, mieux que vous ne pourrez jamais la voir. D’ailleurs, la preuve, je sais que c’est une fille ! Elle se développe bien, elle est en bonne santé, son cœur est à un rythme cardiaque tout à fait normal, son caryotype est parfait. Vous voyez ? Je n’ai pas besoin de vous ! - Dans ce cas… pourquoi vous êtes présente aujourd’hui. - Mais… C’est pour Wilson !
Elle lui avait répondu cela avec un ton qui tombait tellement sous le sens qu’on ne pouvait que la soupçonner de trouver son gynécologue complétement stupide. Ce dernier retira ses lunettes, ses massa quelques secondes ses paupières closes avant de remettre ses lorgnettes sur son nez et de la regarder avec un léger sourire. Dans la profession scientifique, rares étaient ceux qui ne connaissaient pas Evelyn, son talent mais aussi son irritable façon de toujours être maladroite. Voyant qu’il ne disait rien de plus, la future maman enchaîna.
- Jusqu’à maintenant je ne voulais pas qu’il la voit parce que… Parce que j’avais peur. Mais maintenant, j’ai compris à quel point c’était important pour lui, pour moi et même pour notre bébé.
Elle se massa le ventre avec douceur.
- Je suis dans mon huitième mois de grossesse. Je vais bientôt accoucher. Je VEUX une échographie.
Après un soupire, le médecin avait fini par accepter et elle était ressorti de là avec un papier de rendez-vous en main, un sourire illuminant ses lèvres.
*******
Le matin de l’échographie, Eve s’était levée aux aurores. Au diable la grossesse ! Elle n’était pas du genre à se plaindre ou à se faire plaindre, ni à rester allonger. Certes, elle avait du mal à se déplacer, certes, elle ressentait les tensions et comme cela l’énervait de ne plus rien devoir porter ou de faire ses chaussures toute seule ! Mais c’était le prix à payer pour avoir un petit bébé et elle était prête à le payer plus qu’il n’en fallait. Elle s’était donc levée et dirigée vers la cuisine en essayant de faire le moins de bruit possible. Ce n’était plus pas gagné : elle n’était déjà pas très douce lorsqu’elle était fine mais avec son gros ventre, ses pas se faisaient d’autant plus pesants.
Allez savoir si Astrid et Wilson avait le sommeil plus que lourd, mais une chose était certaine : ils ne se levèrent que lorsqu’elle eut terminé de préparer le petit déjeuner. Elle avait déposé délicatement des pancakes en forme de dinosaures dans l’assiette d’Astrid (oui elle s’était un peu amélioré à la cuisine depuis qu’elle était en « congé » maternité. Histoire de pouvoir nourrir sa petite graine correctement, vous voyez ?), elle avait mis des pancakes en forme de petits bonhomme dans l’assiette de Wilson, avait préparé des fruits et leurs boissons favorites.
- Coucou vous deux ! Bien dormi ?
Elle fit un petit signe de la main à Astrid avant d’aller donner le « bisou du matin » à Wilson en prenant garde à son ventre. Puis ils prirent leur petit déjeuner et Eve l’englouti à une vitesse hallucinante. Elle était enceinte, tout pouvait lui être pardonné, il suffisait de mettre ça sur le dos des hormones. Ils avaient bon dos les hormones ! En vérité, elle était plus qu’impatiente. Le rendez-vous était pour 10h… Il était 9h, plus qu’une heure.
- Wilson, il faut que tu te dépêche, j’ai une surprise pour toi. Tiens. Ça c’est un indice. A tout à l’heure !
Elle lui colla un appareil photo dans les mains avant de s’enfuir vers la salle de bain. Quelques minutes plus tard, ils étaient en route. Eve le tenait par la main at avançait d’un pas rapide. Une fois arrivée devant le cabinet, Wall-E put y lire la plaque du médecin et comprendre ce qui lui arrivait enfin. Prenant ses deux mains dans les siennes, elle inspira grandement avant de lui dire :
- Tu sais… je n’ai jamais voulu faire d’échographie parce que… parce que j’en avais pas besoin. Je régule notre bébé, je sais exactement ce dont il a besoin et sa façon d’évoluer… Et… je ne voulais pas te faire peur non plus… Mais… Quand j’ai discuté avec Astrid, elle a fini par me faire comprendre à quel point ça pouvait être important pour toi… et que toi aussi tu devais découvrir notre petite graine… avant qu’elle sorte de mon ventre au moins… Alors, j’ai organisé un rendez-vous… pour toi… pour nous. Je suis désolée de ne pas l’avoir fait avant…
Elle baissa sa tête d’un air honteuse. Il ne lui avait jamais rien demandé. Il avait été patient. Peut-être n’en avait-il même pas ressenti le besoin de voir le bébé… mais peut-être que si… Et elle n’avait jamais eu un reproche de sa part. Elle n’avait qu’à chercher à le protéger de la peur que lui ferait la vérité : une petite fille blonde aux yeux bleus, la même que dans la vision du méchant Chronos… ça avait de quoi paniquer… Mais en le protégeant… elle ne réagissait que maintenant à quel point elle avait été mauvaise et à quel point ça avait pu lui faire du mal. Elle partageait déjà tout avec Iris… lui… rien.
Elle passa la porte avec lui et quelques instants plus tard, ils se retrouvaient dans la salle d’attente. Ils avaient un peu d’avance et il y aurait un peu de retard. C’était bien. Très bien. Pour lui dire ce qu’elle avait lui dire. Elle y avait réfléchi longuement. Mieux valait qu’il l’apprenne de sa bouche à elle, avant, avant l’annonce officielle… Elle avait trop peur qu’il s’évanouisse et qu’il convulse si il l’apprenait du médecin. Avec douceur, elle reprit sa main dans la sienne, la ramena sur son genou à elle et commença à lui caresser le dessus de la main de son pouce.
- Tu sais… Si je n’ai pas voulu faire d’échographie… C’est aussi parce que j’avais peur… Peur d’abord en l’apprenant et puis ensuite j’ai eu peur pour toi… J’ai eu peur que tu panique en l’apprenant… Mais… Astrid, Jaimie, Pitch, ils m’ont tous convaincu que je devais te le dire avant…
Elle lui lâcha la main pour fouiller dans son sac et en ressortir une éprouvette. A l’intérieur, il y avait une iris magnifique, baignant dans un liquide, le bouchon muni de petits trous pour qu’elle puisse « respirer ». Avec douceur, elle la donna à Wilson avant de lui reprendre la main. Elle resta silencieuse un moment pour qu’il puisse réagir, comprendre, que l’information monte au cerveau et que celui-ci la digère puis enfin :
- On va avoir une petite fille Wilson… une petite Iris… Aussi belle que celle-là et même plus encore ! Elle… Elle sera blonde, comme moi… et aura des yeux bleus… comme moi… Mais il y aura des touches de vert comme dans les tiens… et elle aura des bouclettes, comme tes cheveux.
Elle lui passa une main dans les cheveux avec un sourire ému. Avant d’ajouter dans un murmure.
- Elle va être magnifique, tu vas voir. Et elle va être très gentille… j’en suis sûre… Elle… elle aura rien à avoir avec la vision de Chronos… On ne sera pas des tueurs et elle ne sera pas méchante.
C’est qu’elle l’avait préparé son speech ! Grâce à l’aide de ses amis… et parce qu’elle aussi maitenant était rassurée. Elle sortir alors de son sac une autre éprouvette avec une autre iris mais cette fois-ci toute fanée, toute décrépie. Le liquide dans lequel elle baignait était noirâtre, il y avait peu de trous pour laisser passer l’air.
- Tu vois ? Elle ne deviendra comme ça que si nous ne sommes pas là pour elle. Mais tant qu’on lui donne de l’air, de la chaleur, qu’on la nourrit et qu’on la protège, peu importe qui nous sommes, peu importe Peste et Mort… elle sera aussi belle que le jour, aussi gentil qu’elle devrait l’être… c’est seulement si nous la négligeons que le pire viendra… Le futur n’est pas écrit d’avance, tu te souviens ?
Elle lui serrait fort la main à présent. Elle avait peur. Peur pour lui, peur de sa réaction, peur pour Iris… il fallait qu’il parle et qu’il parle vite.
Wilson Wallander
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La chambre était peinte. Les meubles étaient montés. Il lui en avait fallu du temps, pour tout disposer correctement, pour être certain que la pièce était la plus agréable à vivre possible. Il avait mit quelques petites étoiles au plafond, celles qui se gorgent de la lumière la journée pour s'éclairer la nuit. Il en avait même installé dans leur propre chambre, tellement il avait trouvé ça joli. Si tout avait été correctement disposé, acheté, rangé... Cela ne signifiait pas pour autant que le robot était préparé à cet événement qui approchait à grand pas.
Pendant des semaines, il ne s'était pas rendu pleinement compte de ce que cela signifiait. S'il avait accepté les faits, il ne les avait pas immédiatement enregistré. Puis les mois avaient défilé, s'installant avec eux la constatation de l'avancement de la grossesse. Certes, il était observable rien qu'en jetant un coup d’œil au ventre de plus en plus arrondi d'Evelyn, par ses humeurs aussi si on y prêtait attention. Elle était peut-être robot, dotée de capacités extraordinaires, elle n'en restait pas moins une maman en devenir avec tout ce que cela pouvait impliquer.
Et Wilson était là. Constamment à ses côtés. Il avait lu des centaines de bouquins sur le sujet, s'était renseigné à finir par s'endormir d'épuisement devant des documentaires en plein milieu de la nuit. Tout cela n'était que théorique et sa belle en savait davantage encore sur le sujet, mémorisant chaque information qui lui passait par la tête, ce qui pouvait parfois entraîner quelques conversations qui auraient pu paraître étranges pour n'importe qui d'autre. Les chances de maladies, de malformations, que leur enfant soit prématuré... Tout cela avait été écarté bien vite. Eve savait comment se portait leur 'petite graine' constamment, pouvant lui donner la liste complète des détails de ses signes vitaux sur demande. Elle lui assurait aussi qu'elle se portait à merveille, si on faisait abstraction des déboires quotidiens d'une femme enceinte.
Pourtant, les jours s'enchaînaient et son inquiétude augmentait. La moindre petite chose – du coup de pinceau fait de travers à la commode qui n'était pas bien droite – le stressait de manière bien trop exagérée. Il tournait dans l'appartement, tentant de se contenir, de se divertir, de penser à autre chose qu'à tout ce qui était sur le point de les chambouler. Quand Evelyn parlait de ce petit être qu'elle avait en elle, c'était avec tant d'amour, tant de joie et tant de... certitudes. Il était loin de tout ça. Il ne réalisait pas. Oui, plusieurs fois, il avait posé sa main, senti les mouvements, pu entendre les battements. Il savait que c'était réel, il savait que tout irait bien. Mais il... il ne le sentait pas.
Le robot n'avait pas fait la moindre remarque sur le fait qu'Eve ne souhaite pas avoir tous ses rendez-vous trimestriels supposés les tenir au courant du bon déroulement de sa grossesse. Ce n'était pas nécessaire, elle en était capable seule. Il n'avait pas ressenti de manque particulier non plus, il avait lu que la relation entre une mère et son enfant était forte pendant ces neuf mois précis. Il n'était pas jaloux, l'idée ne lui avait même pas caressé l'esprit ! Il était ignorant, simplement. Il ne pouvait imaginer ce que cela faisait. Il n'imaginait pas grand chose, à dire vrai, ayant juste vu quelques images de ce à quoi il ou elle ressemblait, au bout du huitième mois... C'était un mélange de sensations étranges qui le partageait. Entre l'envie et le doute, l'impatience et la crainte.
La matinée s'était déroulée le plus normalement du monde. Wilson, n'ayant pas réussi à s'endormir avant une heure bien trop avancée, avait retrouvé Evelyn dans la cuisine alors qu'elle s'activait déjà dans tous les sens. Il avait beau lui dire de se ménager, elle n'en faisait qu'à sa tête... c'est ça qu'il aimait, aussi. Astrid était aussi là, la tête dans les nuages, sa présence toujours aussi apaisante. Depuis qu'il l'avait rencontré, il avait eu cette impression qui ne s'était pas effacée. Il était bien heureux de l'avoir à leurs côtés, comme si elle les canalisait tous les deux, les robots un peu perdus.
« Wilson, il faut que tu te dépêche, j’ai une surprise pour toi. Tiens. Ça c’est un indice. A tout à l’heure ! »
EVE avait filé sans un mot de plus, lui laissant juste un appareil dans les mains qu'il tourna dans tous les sens sans comprendre en quoi cela devait l'aider. Ils allaient faire une excursion safari où il devrait tout photographier ? L'idée lui plaisait, mais ce n'était pas risqué ?
Pas le temps de poser la moindre question, la jeune femme était en pleine forme à n'en pas douter, l'entraînant sans qu'il ne puisse s'y opposer. Il ne le voulait pas. Il était toujours curieux de voir ce qu'elle avait bien pu préparer. Il n'eut pas à attendre longtemps, haussant les sourcils en arrivant devant le cabinet, ne mettant que quelques secondes à faire le lien. Sa bouche s'ouvrit sans que le moindre son n'en sorte, alors qu'il se stoppait, Evelyn prenant ses mains. Son regard passait de la porte à côté d'eux au visage de la scientifique, incertain.
« Tu... Tu n'avais pas besoin de faire ça... »
Il bégayait. Il ne voulait pas déjà qu'elle pense devoir faire des choses pour lui, qu'elle se force à quoi que ce soit pour lui faire plaisir. Tout lui allait très bien ainsi. Mais elle l'avait fait... pour eux ? Oh oui, il était heureux qu'elle l'ait emmené ici ! Un peu hébété par la surprise, mais très heureux. Cela pouvait facilement se lire dans ses yeux pétillants. Pourtant il était... effrayé. Ce qui pouvait se deviner aussi. Il déposa un léger baiser sur le front de sa belle avant qu'ils ne rentrent, comme pour la remercier sans savoir comment le dire, sans savoir non plus ce qu'il ressentait réellement. Il savait tout simplement que ses jambes lui paraissaient très lourdes, que son rythme cardiaque était un peu plus rapide et qu'il commençait à avoir chaud.
Les choses ne s'arrangèrent pas lorsqu'elle commença à lui parler de sa « peur » qu'il « panique » alors qu'ils attendaient patiemment le médecin. Il n'avait encore pas la moindre idée de ce qui pouvait l'inquiéter que déjà, oui, il paniquait légèrement. Il était un peu à vif ces derniers mois aussi, il fallait lui pardonner. Il avait tellement, tellement peur qu'à cause de leurs... « situations »... quelque chose dérape...
Elle lui tendit d'abord l'éprouvette, qu'il prit doucement en main, délicatement, ne voulant pas faire tomber la jolie fleur. Il l'écouta, attentivement, se concentrant sur chacun des mots qu'elle prononçait. Son cœur rata un battement, un bref sourire étira ses lèvres, alors qu'elle continuait de sa voix si calme sa description. Blonde aux cheveux bouclés, aux yeux bleus de sa mère, adorable comme tout. C'était le portrait qu'elle en faisait. Un beau dessein, un bel espoir, une magnifique petite fille. Iris.
Wilson ferma les yeux un court instant, tentant de contrôler sa respiration, se faisant à cette nouvelle inattendu. Il pensait avoir le droit à la surprise, qu'elle garderait le secret, au fond peut-être même le savait-il déjà. Il ne les imaginait pas avec un petit garçon peut-être parce que....
Par réflexe, quelque chose d'ancré trop profondément en lui pour qu'il puisse le retenir, il serra plus fort la main d'Evelyn dans la sienne à la prononciation de « Chronos ». Dans la même fraction de seconde, il s'en voulut, relâchant sa prise trop brutale. Il sentait comme un poids contre sa poitrine, comme une boule dans sa gorge. Il se massa les tempes, secouant très légèrement sa tête. Il devait faire sortir ces images qui revenaient le frapper de plein fouet, les faire disparaître. Elle disait vrai. Elle ne sera pas méchante. Ce n'était pas parce que ce Titan leur avait montré cette scène, dans leur si beau jardin, avec cette adorable enfant, que cela voulait dire quoi que ce soit. Quant au reste, il ne préférait pas s'avancer.
Le robot déglutit avec peine, relevant la tête, fixant le sol pendant des secondes qui lui parurent interminables.
« Je me souviens... »
Un simple murmure s'échappa de ses lèvres, alors qu'il retournait ses yeux vers celle qu'il aimait. Il n'allait pas lui faire peur, il ne voulait pas devant elle se mettre à s'imaginer un futur qui n'existait pas encore. Il pensait réellement que tout pouvait encore changer... peut-être pas tout. Les cavaliers ne partiraient pas. Ils étaient les cavaliers. C'était leur fardeau. Ils étaient aussi Wall-E et EVE, depuis toujours et pour encore longtemps. Lui offrant un doux sourire et le regard empli d'affection, sa main libre alla effleurer le ventre bien arrondi de la jeune femme. Ses lèvres se pincèrent, tandis qu'il allait coller son front au sien.
« Iris sera très heureuse, ne manquera jamais de rien et elle deviendra une personne aussi merveilleuse que sa maman.» Il tentait de s'en convaincre, du moins. « Je te fais confiance. »
Ça, c'était une évidence, la seule qui ne l'avait jamais quitté. Peu importe ces choix, même lorsqu'elle avait voulu le tuer en pensant bien faire dans ce monde parallèle, même lorsqu'elle avait voulu le ramener à Storybrooke... Il la croyait, plus que n'importe qui, plus que tout au monde. Si elle avait fait ce choix, si ils en étaient là, c'est qu'ils ne risquaient rien de plus. S'il y avait bien une chose qu'il ne comptait pas rater, après tout ce qui leur était arrivé, c'était de faire de la vie de cette petite graine un véritable paradis. Oh, qu'il serait insupportable... Il ne se faisait pas de soucis, si on prenait en compte ses deux parents et son cher parrain, elle serait 'bien' entourée, c'était au moins ça.
Malgré ses mains tremblantes, Wilson se contenait du mieux qu'il le pouvait, laissant apparaître une expression plus assurée, moins anxieuse. Il savait qu'il ne pouvait lui cacher son angoisse, qu'elle la ressentait probablement comme lui pouvait capter ses émotions. Il ne pouvait s'empêcher de tout faire pour sembler serein malgré tout, disons que c'était pour le principe. Se redressant quelque peu, il sortit de sa poche l'appareil photo qu'elle lui avait donné, alors qu'il avait replacé avec soin l'éprouvette dans le sac d'Evelyn.
« Pourquoi un appareil photo comme indice ? »
Il devait avouer qu'il ne l'avait pas complètement comprit. Pour immortaliser l'instant, certainement, mais il ne pensait pas que cela l'aurait mené ici. La tête penchée sur le côté, le nez plissé, il avait ce visage plein de curiosité, tournant l'appareil dans sa main avant d'ouvrir les yeux en grand soudainement.
« Oh, les machines ! Les machines et tout ce qu'ils vont utiliser, ça ne va rien lui faire, n'est-ce pas ? »
S'il s'était renseigné sur tout ce qui concernait le déroulement de la grossesse et ce qui s'en suivait, les échographies ne faisaient pas parti de ce qu'il maîtrisait le plus. Il lui semblait idiot d'utiliser des écrans, des ondes ou encore des produits capables de blesser les bébés si c'était justement pour voir ces mêmes bébés. On était jamais sûrs de rien cela dit. Elle pouvait être fragile, avoir des problèmes par la suite, des troubles du comportement, un truc divin qui lui tombe dessus sans raison comme pour ses parents. Peut-être que c'était dans les gènes, qu'il fallait mieux tout annuler, ne pas prendre de risque et l'empêcher aussi de sortir d'ici encore quelques semaines, pour être certains, vraiment certains, que tout irait bien... Il n'y avait pas forcément de logique dans son raisonnement de futur parent inquiet paranoïaque.
Evelyn Nichols
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Pas de grosse crise de panique, pas d'hyperventilation, Wilson semblait prendre la nouvelle plutôt bien en fin de compte. C'était une bonne nouvelle non ? Il était toujours conscient et non pas au sol les yeux révulsés, il lui souriait même et se permettait de montrer qu'il avait confiance avec un sourire et des gestes tendres à l'appui. C'était un véritable soulagement de le voir agir ainsi, elle avait eu tellement peur pendant tous ces mois et même si elle savait au fond d'elle qu'elle ne s'était pas trompé et que son amoureux tentait de maîtriser l'angoisse qui le dévorait, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la culpabilité d'avoir attendu autant de temps lorsqu'on voyait à quel point il se retenait hurler.
- Tu te débrouilles comme un chef.
Elle s'était approcher pour lui faire un bisou sur le front tandis qu'il remettait les éprouvettes dans le sac. Elle voulait l'encourager, le soutenir et lui montrait qu'elle comprenait que c'était dur pour lui. Mais s'ils parvenaient tous deux à surmonter cela, ensemble de surcroît, ils parviendraient à faire face aux terribles événements à venir et à protéger leur petite graine qui épanouirait dans un monde sain et serein parce que ses deux parents robots en étaient convaincu. Evelyn eut un petit sursaut de surprise quand elle le vit sortir l'appareil photo et resta bouche-bée face à sa question. Elle pensait qu'il aurait compris mais visiblement, elle avait fait preuve (pour la première fois de sa vie?) de trop de subtilité. Elle s'apprêtait à lui répondre lorsque son amoureux fit enfin le lien de lui-même et la blondinette eut un grand sourire et se mit à hocher la tête pour l'encourager.
- Oui c'est ça, c'est pour l'échographie. Je voulais te donner une caméra au départ parce que c'est plus un film de notre fille que des photos qu'on va voit mais après, je me suis dit qu'un film était après tout des centaines de milliers de photos misent bout à bout pour donner à l'oeil, plus lent dans sa perception, l'impression du mouvement. Et puis on peut avoir des vrais photos du bébé aussi à la fin de la séance, ce sera les premières photos d'Ir...
Elle s'était arrêtée brusquement. Elle se rendait compte que si, pour elle, le nom de leur bébé était une évidence depuis bien longtemps ce n'était pas encore le cas pour Wilson. Ils avaient toujours oscillé entre fille et garçon, EVE avait même pris soin de faire bien attention à parler de « bébé » et de ne pas lui donner de nom pour éviter de vendre la mèche. Mais à présent, il n'y avait plus à se cacher et c'est avec un petit sourire gêné et coupable qu'elle lui avoua, tout en se frottant le ventre :
- Oui... ça fait déjà plusieurs mois que je l'appelle Iris... depuis que je sais en fait. Je lui parle des fois... et j'ai pris cette habitude... sans toi... parce que j'avais peur de te faire peur... je suis désolée... Mais on va l'appeler Iris ensemble maintenant, n'est-ce pas ? Tu verras, ça sera bien. Elle ne peut pas encore entendre ta voix, c'est encore un brouhaha informe, il n'y a que la mienne qu'elle perçoit presque distinctement mais elle saura tout de suite que tu es son papa, tu verras.
Elle réalisa brusquement que dans sa lancée, elle n'avait même pas répondu à l'inquiétude du pauvre Wilson :
- Non non n'est pas peur, c'est étudié pour, elle ne sentira rien. Les humains peuvent supporter une certaine dose de radiations au court de leur vie, c'est d'ailleurs grâce à ça qu'ils peuvent faire des radiographies, des scanners, des échographies, des IRM et tout ça... Iris ira très bien tu va v... - Mademoiselle Nichols ? - Allez viens !
Elle s'était levée brusquement en attendant l'infirmière et tendait la main vers Wilson avec un grand sourire. Ils avaient un rendez-vous avec le destin, comme de nombreuses fois depuis ces dernières années mais cette fois-ci, c'était le plus beau rendez-vous du monde. Tout naturellement, Evelyn entra dans la pièce, posa ses affaires, s'assura que Wilson s'asseyait bien là où son gynécoloque lui proposait de s’asseoir et monta sur la table avant de relever son t-shirt avec une impatience et une énergie non dissimulée. Toute souriante, elle récupéra la main de Wilson et le gynécologue commença sa séance. Il commença par la toucher à différents endroits de son ventre tout en lui posant des questions, auxquels Evelyn répondait avec une précision telle que le médecin n'avait plus qu'à se demander à quoi il servait puis vint le moment de poser le gel... et l'appareil.
- Vous êtes prêts ? - Prête !
Elle avait hoché la tête avec un énorme sourire et s'était retournée vers Wilson pour attendre sa réponse. Lorsqu'il donna enfin son accord, le docteur alluma l'écran et le petit être qu'ils avaient créé apparu à l'écran. Elle ressemblait à une grosse crevette, quoi que son corps étaient déjà très bien formé, très proche de sa stature finale. Elle tenait son pouce dans sa bouche, elle semblait paisible et EVE sentit les larmes lui monter plus brusquement qu'elle ne l'aurait imaginait. Le médecin faisait les présentations, détaillant ce qu'il voyait, la taille, le poids, la normalité... la blondinette tourna son regard embué vers son amoureux et lui murmura avec une douceur et une tendresse sans nom :
- Elle est belle, hein ?
Wilson Wallander
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EVE avait toujours l'air aussi sereine. Tandis que son rythme cardiaque s'accélérait, que ses mains devenaient de plus en plus moites à mesure que les minutes s'écoulaient… Elle était imperturbable. S'il lui faisait confiance, c'était réciproque sans le moindre doute. Il se demandait parfois comment elle pouvait voir l'avenir avec tant d'optimisme, elle qui était si rationnelle. Avec tout ce qu'ils avaient traversé, il y avait des raisons de croire que leur futur ne serait pas si brillant. Mais avant même toutes ces histoires, ils avaient fini par trouver leur sorte de fin heureuse alors… Pourquoi pas ici, maintenant ? Ils avaient vu de près la déchéance du monde humain et y avaient mit un terme. Ils étaient prêts à tout affronter, non ?
Le robot n'eût pas la moindre réaction de surprise lorsqu'elle se coupa au moment de prononcer le prénom d'Iris… Il aimait la sonorité. La douceur qui en ressortait. Elle avait fait le meilleur choix possible pour leur fille. Il se le répétait en boucle dans sa tête, comme pour s'en imprégner. Elle avait l'air mal à l'aise, de ne pas l'avoir prévenu plus tôt, comme si maintenant qu'ils se trouvaient là et qu'il était au courant, elle regrettait de ne pas l'avoir fait avant. Il se contenta de caresser la paume de sa main libre doucement, accompagné d'un sourire rassurant. Il ne lui en voulait absolument pas. Comment le pourrait-il ? Elle avait peut-être même bien fait. Il se sentait tellement dépassé par les événements qu'avoir toutes ses informations avant auraient pu le perturber davantage. Maintenant que tout était prêt, plus concret… Peut-être qu'il avait besoin d'en être là, pour comprendre toute l'ampleur que cela prenait.
Wilson n'eût même pas de pincement au coeur lorsqu'elle l'informa que si leur enfant percevait correctement la voix d'EVE, elle ne pouvait pas encore différencier la sienne. Il se doutait que son lien ne serait pas aussi fort. Si cela le dérangeait, c'était davantage vis à vis d'Evelyn. Il ne souhaitait pas qu'elle ait l'impression qu'il était trop détaché, pas assez présent, ce n'était pas pour rien qu'il multipliait les petites attentions multiples pour compenser cette relation presque inexistante entre lui et Iris.
« Elle saura tout de suite que tu es son papa, tu verras. »
Il se pinça les lèvres, comme à chaque fois qu'elle prononçait ce mot. Papa. Quelqu'un allait vraiment l'appeler comme ça, dans quelques mois, quelques années ? Il allait vraiment être ce symbole pour une personne ? Il ne savait pas ce que c'était, que d'être papa. Il ignorait ce qu'il était supposé faire. Il voulait être à la hauteur. Aussi doué qu'elle dans toutes ses choses.
Au moins, si elle ne craignait rien quant au déroulement de l'échographie, cela devait être sans danger. Il ne mettrait pas longtemps à le réaliser, puisque l'infirmière venait de les appeler. C'est timidement, mais assurément, qu'il la suivit sans trop savoir dans quoi ils se lançaient. La boule au ventre, il les suivit dans la petite pièce et s'installa, obéissant et silencieux. Pendant le début de la séance, son regard resta fixé sur l'écran noir où se profilerait la figure de leur fille dans quelques minutes. Et si l'image qu'on allait leur montrer ne leur convenait pas ? Et s'il y avait un problème, qu'EVE n'avait pas pu distingué ? Et si… Et si tout était juste totalement normal ?
Il secoua la tête, serrant un peu plus la main de sa belle, alors que le gel était posé et que le moment qu'il appréhendait était arrivé. Il sourit pour simple réponse, ce qui lui suffit pour comprendre qu'il était prêt. Enfin, c'était un grand mot, il ne le serrait sans doute jamais.
Wilson avait vu quelques images de ce genre dans des documentaires, dans des livres, sur internet. Il en avait détaillé quelques unes, même. Les paroles du médecin lui semblait lointaine, comme des murmures brouillés que son cerveau n'avait pas l'envie de décrypter. Sans qu'il ne puisse le contrôler, sans qu'il ne le veuille, ses yeux commencèrent à s’humidifier légèrement. Sa main libre alla essuyer les larmes qui commençaient à perler, un sourire se dessinant vaguement sur ses lèvres.
« Elle est magnifique. »
L'effort fut surhumain pour qu'il soit capable de prononcer cette phrase sans tremblement dans sa voix, sans montrer son émotion. Ses craintes, aussi. Elle avait l'air si fragile, cette petite Iris. Si petite, si faible, recroquevillée dans le ventre de sa mère, protégée. Qu'en serait-il une fois que le corps d'Evelyn ne ferait plus barrière ? Il était rassuré, au moins, de ne rien voir de diabolique. Pas d'aura malveillante l'entourant, pas de déformation étrange, pas de signe que leur nature de cavalier avait le moins du monde interféré dans sa conception. Un soulagement.
Il alla poser un baiser sur la main d'EVE, penché vers elle, sentant tout son corps comme entouré de coton, comme s'il planait sur un nuage. Il s'agissait de sa fille, qu'il pouvait voir clairement sur cette image. Certainement pas aussi belle qu'une fois qu'elle serait à leurs côtés, réellement, mais déjà tellement adorable. Qui aurait pu imaginer que deux êtres comme eux, à la fois robot et pions d'une histoire divine qui les dépassait, pouvaient créer une si jolie créature ? Il laissa même échapper un petit rire nerveux, ne pouvant en détacher son regard.
« C'est déjà fini ? »
D'un coup, sa tête s'était relevé, alors que Will affichait un air penaud et quelque peu perdu. L'écran s'était éteint et le docteur s'appliquait à nettoyer le ventre d'EVE. C'était comme si, pendant un instant, le temps s'était arrêté… et qu'il se remettait en marche. Il ne pouvait dissimuler sa déception, mêlé à sa joie qui ne s'éteignait pas. Elle était réelle. Elle était là. Et il pouvait mettre une image sur ce doux prénom d'Iris.
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| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
EVE n’aurait su dire si le spectacle le plus beau se déroulait à l’écran ou à côté d’elle. Pendant les premières minutes, elle avait été obsédée par cette toute petite chose qui vivait dans son ventre depuis maintenant 8 mois et qui ne tarderait pas à sortir. C’était une chose d’imaginer sa fille de part son caryotype, une autre de la voir se mouvoir, prendre son pouce, bougeait dans le liquide amniotique, sereinement, ignorant sans aucun doute qu’au même moment, ses parents l’observait avec le regard de l’Amour éternel. Mais les minutes suivantes, Evelyn avait été obsédée par le visage de de Wilson et son regard. Et dire qu’elle avait au début uniquement voulu lui parler… il semblait… si perdu, si ailleurs, ses yeux était bien plus humide qu’à la normale, sincèrement touché par ce cadeau des dieux qu’il voyait là.
EVE voyait qu’il prenait désormais conscience qu’il allait devenir père, qu’elle était là, bien présente et qu’elle serait bientôt avec eux et dans ses bras. Que cette petite graine avait grandi et qu’elle avait créé un être humain entier, avec son physique et ses facultés mentales… Eux, simples robots peu destinés à se rencontrés avaient su non seulement braver tous les interdits, tous les dangers mais venait de créer la plus belle chose qui existait au monde : la vie. Et voir Wilson en prendre pleinement conscience était pour la blondinette la seconde plus belle chose au monde. Il était beau son Wall-E beau quand il était touché, beau quand il était papa, beau tout simplement, dans tout son état, de tout son être. La jeune maman tourna une dernière fois la tête vers l’écran pour dire au revoir à sa fille avant que l’écran ne s’éteigne et que le médecin entreprenne de nettoyer le ventre de la biologiste.
- Oui c’est fini monsieur Wallander. Votre petite fille se porte à merveille. Un bon poids, un bon rythme cardiaque et un bon positionnement. Ce sera un très beau bébé, vous verrez.
EVE redescendit son T-shirt et sauta en bas de la table pour terminer sa séance au bureau du médecin. Quelques recommandations pour les derniers mois de grossesses, la poignée de dollar pour la séance et ils étaient désormais de nouveaux tout seul, au grand air dehors.
- Je suis tellement contente que tu l’ai vue… Mais le médecin a tort… ce n’est pas fini… ce n’est que le commencement.
Elle embrassa le futur papa sur les lèvres et tous deux retournèrent chez eux, plus serein qu’à l’allée.