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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 [WI] What Lies Ahead

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[WI] What Lies Ahead _



________________________________________ 2016-06-07, 22:58



What Lies Ahead

La douleur... elle ne disparaît jamais, on apprend juste à vivre avec.

Maman avait un plan. Elle a toujours un plan. Pour tout. Ça fonctionne comme ça depuis le départ et ça a toujours marché. Alors, je n’avais aucune raison de remettre en cause quoi que ce soit. Je me contentais de la suivre avec un petit sourire, ou une moue boudeuse quand elle me demandait de le faire, et tout se passait très bien. De toute façon, je m’en moquais, moi. Je n’avais aucun avis à donner et tant que j’avais quelque chose dans le ventre à la fin de la journée, ça m’allait. J’avais toujours vécu comme ça. On avait toujours vécu ça. En allant, en venant, en nous glissant dans la masse grouillante de la foule sans qu’ils ne puissent jamais vraiment nous atteindre.

Elle avait ce don, et elle disait que moi aussi.

« Observe et apprend. »

Je hochai la tête, mes yeux verts se portant un instant sur la longue chevelure blonde qu’elle était en train de terminer de tresser. Quoiqu’elle fasse, maman était toujours très jolie. Bien habillée. Propre sur elle. Les joues roses et elle passait un temps fou à faire en sorte que je lui ressemble. J’aimais bien, moi, même si je préférais les pantalons aux robes qu’elle m’obligeait parfois à porter. Elle disait qu’une fille ne pouvait être féminine qu’en montrant ses jambes, et que j’avais bien de la chance de ne pas en avoir besoin pour le moment. Je n’ignorais pas ce qu’elle voulait dire, je savais même parfaitement ce que ça signifiait. Enfin, je crois… Maman m’avait expliqué une fois, mais je n’avais pas tout compris. Plutôt que de le lui dire, je m’étais contenté d’approuver et de passer à autre chose. Je n’aimais pas vraiment quand on parlait de trucs de ce genre. Parce que ça la rendait triste et que, ce qui la rendait triste, moi ça me mettait en colère.

Je serrai le pendentif passé autour de mon cou : un petit fermoir doré qui protégeait ce que j’avais de plus précieux au monde, le souvenir de mes parents. Ce n’était pas le moment de le regarder mais j’étais très curieuse. J’adorais voir les deux photos. J’adorais examiner chaque centimètre comme si c’était la première fois que je les redécouvrais. J’adorais me dire que cet homme qui y apparaissait était mon père et qu’un jour je le retrouverais. Je le rencontrerais et on pourra vivre tous les trois comme une vraie famille. Dans une maison, rien qu’à nous, avec un chien pourquoi pas ? J’aimais beaucoup les chiens. J’en avais eu un, une fois, mais il ne m’avait pas été très utile… Peut-être que celui-là serait mieux ?

Je m’aperçu du regard appuyé de maman et je me concentrai d’avantage, lâchant le pendentif en déglutissant un instant. Assise sur un banc, je ne manquai pas une seule miette de la manœuvre que fit ma mère en se glissant à l’intérieur de la petite épicerie. Elle se déplaçait avec tant de naturel que je me demandai encore parfois comment les gens faisaient pour ne pas la remarquer : suave et furtive, maman se faufila entre deux personnes et je remarquai à peine sa main s’imiscant dans leurs poches. Ce n’était que parce que je savais ce qu’elle faisait que je le remarquai, à vrai dire.

Il ne lui fallu que quelques secondes pour sortir hors de l’épicerie, adressant un sourire tellement charmant au vendeur qu’il fini par lui offrir le paquet de bonbon qu’elle venait de chaparder dans le panier d’une dame. Je savais ce qu’elle lui disait, que c’était son péché mignon et qu’elle allait avoir du mal à se passer d’autant de sucre… Gagné. La voilà qui revint vers moi en engloutissant un crocodile à la menthe, m’en tendant un à la fraise. Je n’aimais que la fraise, il paraissait que c’était pareil pour mon père. D’ailleurs, je remarquai que le sachet en contenait plus que les autres.

« C’est aujourd’hui ? » Demandai-je, pleine d’espoir.

Maman hocha la tête après l’avoir levée vers le ciel sans nuages. Elle avait un don. Celui de pouvoir deviner ce qui allait se passer. Ce qui allait arriver et de pouvoir alors l'anticiper. Ca lui permettait de faire ce qu'elle faisait et... de savoir quand quelque chose pouvait nous arriver. En bien ou en mal. Moi aussi j'y parvenais parfois, j'avais appris. J'avais compris. Et je n'attendais qu'une chose : pouvoir m'exercer et prouver ma valeur !

« Quelque chose me dit que oui. »

Je dus me retenir pour ne pas sauter en l’air, à la place je bondis sur mes pieds et l’enlaçait au niveau de la taille de toutes mes forces. Elle glissa une main dans mes cheveux pour les tapoter légèrement, finissant par se baisser à ma hauteur. Je croisai ses yeux clairs et ne pu m’empêcher de garder quand même mon sourire. Aujourd’hui ! Ca allait être aujourd’hui !

« Lizzie… Tu te souviens de ce qu’on a dit ? »
« Bien sûr ! »

Elle eut un sourire à son tour, me caressant la joue avec une tendresse infinie.

« Allons-y. »

Je glissai ma main dans la sienne et la suivi d’un pas un peu dansant. Le trajet fut un peu long mais je ne me plaignis pas une seule fois. Les plaintes, c’est pour les égoïstes ou ceux qui ne savent pas la chance qu’ils ont. Nous, on n’avait pas vraiment de maison – on vivait dans la forêt sous une cabane que maman et les animaux avaient construits. On y était bien et tranquille, même si on ne captait aucun réseau ni la télévision. Elle m’avait appris à voler des livres à la bibliothèque mais j’avais très rapidement fait une carte de membre à la place, voyant là une excuse pour revenir régulièrement voir les gentilles personnes qui surveillaient les ouvrages. Et puis, elles, elles ne me demandaient pas pourquoi j’empruntais très souvent les atlas d’anatomie ou ce genre de choses.

La porte fut rapidement là. Alors c’était ici qu’il habitait ? Dans ce genre de grande maison, comme dans mes rêves ?! Je cherchai des yeux le chien mais ce dernier ne vint pas. Pas grave, ça ne serait qu’une petite formalité une fois le perron franchit ! J’étais excitée comme une puce, parvenant difficilement à contrôler ma respiration. J’avais attendu ce moment depuis toujours. Enfin ! Enfin maman l’avait retrouvé ! Enfin on pouvait se permettre d’avancer au grand jour dans une ville étrange : Storybrooke. Enfin j’allais savoir de qui il s’agissait. Enfin quelque chose allait changer !

Maman repoussa une mèche blonde en arrière et toqua à la porte. Nous échangeâmes un gloussement en nous fixant, attendant quelques secondes avant que la porte ne s’ouvre ! Je fus surprise de tomber sur une dame aux cheveux châtains jusqu’aux épaules. Elle était jolie. Elle avait l’air gentille. Est-ce qu’elle vivait ici elle aussi ?

Silencieuse, je ne parvins pas à détacher mon regard de sa jolie robe bleu à motifs blancs. Ca lui allait tellement bien, à elle, les robes ! Son visage passa de l’une à l’autre avant que ses lèvres ne s’étirent dans un sourire d’incompréhension.

Maman ne se laissa pas démonter.

« Bonjour Louise, est-ce que Sandy est là ? »

Elle la connaissait ? Et voyant que notre interlocutrice hésitait, elle compléta en tendant sa main dans un sourire :

« Je suis une très vieille amie de Sandy... Je m’appelle Emily Jane. Enchantée. »

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