« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Je sais qu'elle m'observe tout le temps depuis qu'elle est arrivée. »
C'est une belle journée. Le soleil brille, les oiseaux chantent, un léger vent souffle dans mes oreilles. Je regarde autour de moi et je vois des gens heureux. L'approche de l'été apporte toujours son lot de merveilles. C'est une saison qui devrait durer une éternité. Je termine tranquillement mon chocolat chaud avant de rentrer à l'intérieur de la maison, de le déposer dans l'évier et de faire un magnifique sourire à la jeune femme brune qui vient une nouvelle fois de remplir mon sac à dos d'une tonne de choses complètement... utiles. J'ai beaucoup de chances de l'avoir. Faut dire qu'au départ, notre relation ne ressemblait pas du tout à cela. Mais avec le temps, elle s'y est faite et on vie une vie heureuse dans le plus beau des mondes.
« Je vais t'ajouter un paquet de mikado, on sait jamais si les trois autres ne vous suffisent pas. Tu as pensé à une lampe torche pour le soir ? Et un paquet d'allumettes ? Un briquet ? Peut-être une petite bouteille d'essence au cas où ? Bien que non, c'est trop dangereux. Elle pourrait la confondre avec sa bouteille de jus de fruit. Faudra être sûr qu'elle s'hydrate bien. Quand on marche beaucoup, on ne pense pas toujours à boire. Je vais peut-être vous mettre une bouteille de plus dans le sac à dos. »
« Ca devrait aller je pense. Qui plus est, si le sac est trop remplis, je vais épuiser trop vite les bouteilles d'eau. »
La jeune femme avait levée la tête pour m'observer, se rendant compte que si je venais à les épuiser trop vite, il allait en falloir encore plus. Du coup, elle était en train d'essayer d'en faire entrer une de plus dans le sac à dos. J'avais posé ma main sur la sienne d'un geste délicat, afin de lui faire comprendre que trois bouteilles suffisaient amplement.
« Lily ? Ca va aller, je te le promet. On aura largement à boire avec les trois bouteilles qu'il y a déjà. »
« Tu promets ? »
Je lui avais souris avant de tendre mon petit doigt. Il fallait toujours faire les promesses dans les règles. Elle avait agrippée mon petit doigt avec le siens et on leur avait fait faire un geste de base en haut, indiquant que oui, c'était bel et bien une promesse.
« Tu sais que c'est bien plus qu'une promesse, n'est ce pas ? C'est une vengeance. » avait-elle dit en me regardant sérieusement avant de sourire. Lily avait parfois du mal à remettre dans le bon ordre les citations de films qu'elle voyait, même quand il s'agissait d'un film vue la veille.
« Je t'offrirai un cache oeil en rentrant. Ca rendra la scène encore plus impressionnante la prochaine fois. Mais j'ai compris le message, ne t'en fais pas. Je prendrai soin de la belle au péril de ma vie. »
Je pense que cette promesse allait lui suffire. Quoi qu'il en soit, elle avait tout de même tentée de mettre une bouteille de plus dans le sac à dos.
« Tu sais que je peux faire apparaître n'importe quoi ? »
« On est jamais trop prudente ma chérie. Tes pouvoirs peuvent disparaître du jour au lendemain, il ne faut pas se fier qu'à eux. D'ailleurs, tu as pris de la crème solaire ? Je bronze facilement et je suppose que tu tiens ça de moi. Du coup faut penser à te protéger d'avantage. »
Lily avait caressée le bras de sa petite Cassie tout en lui parlant de sa crème solaire préférée. Je m'étais dit que ça serait le bon moment de filer en douce, mais comme Cassandre faisait partie du voyage, je n'avais pas d'autres choix que de l'attendre.
« Ca va aller maman, ne t'en fais pas. Je veillerai sur les deux garnements. »
« Je préférerai que ce soit Anatole qui veille sur toi. Il a promis de se sacrifier en cas de pépins. » dit-elle avec un grand sourire et en secouant la tête de bas en haut. Quand à moi, j'avais croisé les bras.
« Est ce que je sens une légère animosité alors qu'on a fumé le calumet de la paix ? »
« Absolument pas, jeune homme. »
Ca y est, elle revenait à la charge, gardant toujours un petit sourire aux coins des lèvres, car on voyait facilement quand Lily était sérieuse et quand elle s'amusait. Puis, elle était venue droit sur moi, pointant un doigt accusateur sur mon torse, avant de me faire me reculer tout contre le rebords du lavabo.
« Je n'ai pas oubliée que vous courtisez une personne bien trop bien pour vous. On est amis tous les deux, mais ça s'arrête là. Et interdiction de draguer Apolline vue que ça ne marche pas avec Ellie. Elle est encore jeune, innocente et elle n'a pas besoin d'un copain pour le moment. Ni jamais. En fait, elle est très bien toute seule à passer ses journées ici. Et... »
«... On va y aller! Qu'est ce que tu en penses Anatole ? »
J'hochais la tête à la demande si bien tombée de Cassandre.
« Faites attention. Il se peut qu'il y ait encore des ours en forêt à cette période de l'année. Tu prends bien soin de toi ma princesse et tu fais attention à Apple. Quand à toi, tu... tu n'oublies pas de te sacrifier pour elles au cas où. »
« Promis. » dis-je avec étrangement beaucoup de convictions. Avant de quitter la maison, Lily avait glissée rapidement une barre chocolatée dans la poche de ma veste. Elle savait que j'adorais cela. Cette fille était un ange tombé du ciel que j'avais eu la chance de rencontrer. Je m'étais tourné, pour lui faire une bise sur la joue en lui murmurant qu'elle n'avait rien à craindre, que je prendrai soin de ses deux joyaux. Puis, on était sortit avec Cassandre dans le but de rejoindre Apple qui était justement en train d'arriver.
« Mademoiselle Méléon. C'est une joie de faire ce camping en votre compagnie. » dis-je en m'inclinant devant la jeune femme. J'aimais jouer le jeu du Prince Charmant.
« Slu... » murmura Cassie, ce qui allait surement casser l'ambiance.
Apolline Méléon
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I'm on the Highway to Hell Cela avait été vraiment très difficile de convaincre mon frère que partir camper ce week-end était une bonne idée.
"Mais Elliot, j'y vais avec des copines ! Il ne peut rien nous arriver ! En plus, on sera dans les bois de Storybrooke !"
"Ouais justement, dans la forêt, y a des ours, des sorciers, des trucs chelous... peut-être même des loups garous !"
"J'aimerais bien..." avais-je soupiré d'un air rêveur.
Il avait fait des yeux ronds comme des billes avant de poser sa main contre mon front, croyant que j'avais de la fièvre. Je m'étais reculée d'un bond. Il ne pouvait pas comprendre. Puis je lui avais assuré :
"Si jamais il y a le moindre souci, je t'appelle. Comme ça tu pourras faire ton numéro de sauveur badass. Ca te va ?"
"Je préfère Avenger badass." avait-il précisé.
"Okay, Captain America."
Je lui avais tapoté l'épaule avec un sourire malicieux devant la grimace qu'il avait faite, car je savais qu'il préférait Iron Man ou Hawkeye, dans l'absolu, mais j'aimais bien le taquiner.
Heureusement, il avait fini par capituler. Bien entendu, je ne comptais pas aller camper avec quelques copines de lycée, tout simplement parce que je n'en avais pas. J'avais tout au plus des connaissances. L'école n'était pas un endroit conçu pour s'épanouir. D'ailleurs, je m'y rendais très peu et jusqu'à maintenant, personne ne s'était rendu compte de rien. Tant mieux. Je n'avais pas de temps à perdre dans une salle de classe.
Mon plan était bien plus ingénieux : j'avais convaincu Anatole de venir avec moi, prétextant qu'en début juillet, une profusion d'étoiles filantes passait au-dessus de nos têtes. Je savais qu'il adorait les étoiles, et moi aussi j'aimais contempler le ciel. Ce n'était pas pour rien que j'étais née sous une aurore boréale. Qui plus est, observer la voûte étoilée dans une forêt, rien que nous deux, cela allait être incroyablement romantique. Je ne pouvais laisser passer une occasion pareille. Lorsque le jeune homme avait accepté, je m'étais retenue de hurler de joie. Bien entendu, Lily était dans le coup et je lui avais fait promettre de n'en souffler mot à Elliot car sinon, il m'aurait empêchée de partir. Il n'avait aucune confiance en Anatole. Il le voyait comme un espèce de parasite.
Mon sac à dos était prêt depuis trois jours. Il attendait sagement au pied de mon lit, et chaque jour j'y ajoutai quelque chose, si bien qu'il commençait à peser très, très lourd.
Ce matin-là, incapable de dormir davantage, je m'étais levée aux aurores. J'avais vérifié une fois encore que tout ce qui se trouvait dans mon sac était indispensable, puis j'avais avalé un petit déjeuner juste devant la porte ouverte du frigo, avant de m'habiller. Le choix de la tenue avait été un véritable casse-tête : il fallait que je sois à mon avantage tout en portant des vêtements pratiques pour la randonnée. J'avais finalement opté pour un short en jean, des collants noirs, un tee-shirt AC/DC (mon porte-bonheur offert par tonton Judah, qui portait l'inscription I'm on the Highway to hell) et une veste kaki imitation soldat, afin de bien me fondre parmi les arbres.
Puis, incapable de tenir en place, j'étais sortie faire les boutiques. Je préférais avoir des vêtements neufs pour le week-end. Il fallait que je sois tellement jolie qu'Anatole ne puisse pas résister et finisse par m'embrasser. J'étais restée en pleine méditation devant le rayon lingerie du magasin, avant d'esquisser une moue sceptique et de préférer un pyjama bien chaud. C'était... enfin c'était un peu trop osé pour moi de m'imaginer porter des trucs en dentelle. D'ailleurs, pourquoi acheter une culotte tellement minuscule à un prix aussi exorbitant ? C'était bien plus judicieux d'acheter pleins d'autres vêtements plus couvrants à la place ! La logique des vendeurs m'épatrait toujours...
Je me sentais incroyablement maligne d'avoir acheté une jupe asymétrique, plusieurs hauts de style rock ainsi qu'un pyjama en polaire. J'avais craqué sur une paire de bottines noires et vernies que je comptais mettre pour la randonnée.
Je revins à la maison quelques temps plus tard, pile à l'heure du rendez-vous. Je me sentais incroyablement bien. Rien de tel que de faire du shopping pour se mettre en forme ! La carte bancaire d'Elliot avait eu un peu chaud mais j'allais la remettre à sa place avant de partir.
Alors que je me dirigeais vers la maison, je vis Anatole en sortir, ainsi que Cassandre. Je fronçai les sourcils. Elle était sacrément collante, cette fille. Malgré tout, j'esquissai un grand sourire au jeune homme qui s'inclina devant moi. Il était tellement... gentleman ! Mon coeur manqua un battement mais tressauta en entendant Cassie me saluer.
"La joie est partagée, mon brave." dis-je d'un ton faussement pompeux en ignorant la jeune femme. "Je vais chercher mon sac, et on peut y aller !"
Je passai entre eux pour m'engouffrer dans la maison. En chemin, je posai la carte de crédit d'Elliot sur la commode de l'entrée, me fis choper par une Lily en manque de câlin. Elle m'étreignit avec chaleur avant de m'embrasser sur la joue et de me répéter d'être très prudente. Je la rassurai et montai l'escalier quatre à quatre. Je récupérai mon sac à dos que je plaçai sur une épaule, tandis que je mettais l'étui de ma guitare sur l'autre. J'avais eu un mal fou à bourrer les vêtements neufs dans le sac, mais ils avaient fini par rentrer. J'avais été contrainte d'enlever les sandwichs et les barres de chocolat, mais après tout, en forêt, on trouverait bien de quoi manger. On serait comme des robinsons ! De toutes façons, je préférais ne pas me nourrir et avoir ma guitare.
Soufflant, haletant, je descendis les marches avec moins d'entrain et une fois dehors, je constatai que Cassandre était toujours à côté d'Anatole. Elle n'allait quand même pas s'incruster ?
"C'est bon, tu... tu peux nous laisser." dis-je, en respirant par saccades car le sac et la guitare étaient vraiment très lourds. "On sait... où se... trouve la forêt..."
J'étais courbée en deux, mais je la toisai malgré tout d'un oeil téméraire, à travers quelques mèches folles.
Elle ne bougeait toujours pas, m'observant d'un air pincé. Elle ne m'aimait pas, même si je ne savais pas pourquoi ; du coup, je ne l'appréciais pas non plus. La moindre des choses aurait été de me dire ce qui lui déplaisait chez moi. C'était nul les gens qui créaient des conflits là où il n'en existait pas.
"Bon, Anatole, on y va ?" le pressai-je.
Je fis quelques pas vacillants mais plein de volonté dans la rue, même si je devais ressembler à un escargot qui peinait à traîner sa maison sur son dos. J'aurais peut-être dû prendre moins de vêtements, et moins d'objets... Je rehaussai l'anse de mon étui à guitare en laissant échapper un petit soupir. Elle, je ne la laisserai jamais, en tous cas. Surtout si Cassandre jouait les trouble-fêtes. Il me fallait une amie sur qui compter, une amie en bois qui me laissait pincer ses cordes et créer des mélodies.
Le coeur gros, je tournai le dos à Anatole et continuai de marcher vaillamment, la tête basse. Il me faisait énormément de peine d'avoir invité Cassandre sans m'en parler, mais je ne voulais pas le lui montrer, car cela m'aurait causé encore plus de chagrin de l'attrister. 2981 12289 0
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« Je sais qu'elle l'observe tout le temps depuis qu'elle est arrivée. »
« Toujours aussi sympathique... » pouffais-je à l'intention de la jeune femme qui me conseillait de les laisser tranquille. Elle n'avait pas remarquée que je portais moi aussi un sac à dos ? Je l'avais préparé la veille et même si je pensais que c'était inutile vue que je pouvais faire apparaître ce que je souhaitais et quand je le voulais, Anatole avait insisté pour que cette excursion ressemble à une sortie entre gens ordinaires. Ca allait faire du bien à Apple, avait-il ajouté, même si en réalité je me souciais peu du bien que ça pouvait lui faire.
« Je sens qu'on va passer un magnifique week end. Ohhhh... regardez y'a des fourmis qui nous montrent le chemin ! »
Anatole s'était arrêté, penchant la tête vers le sol pour admirer une armée de fourmis qui passaient devant lui. Il n'aimait pas écraser la moindre petite bestiole, et j'acceptais son petit tic de parfois s'arrêter en pleine marche, le temps d'attendre que des pigeons terminaient de manger les miettes qu'ils trouvaient par terre. C'était quelqu'un qui tenait beaucoup à la nature et à ses merveilles. Je lui avais fait un petit sourire en l'observant contourner les fourmis tout en leur souhaitant une bonne journée. Puis, observant Apple, je m'étais contentée de reprendre ma marche en levant les yeux au ciel.
« Ca vous tente qu'on chantonne quelque chose en marchant, ou vous préférez discuter ? »
Je n'étais pas très à l'aise quand je chantais. C'était quelque chose que je réservais qu'aux très grandes occasions. Mais des occasions vraiment vraiment énormes. Tellement énormes que je n'en avais pas encore rencontrée. Quoi qu'il en soit, Anatole semblait véritablement avoir envie de nous faire chanter.
« Tu as écrit une nouvelle chanson, Apple ? » demanda t'il à la jeune femme.
« Tu as dit à Elliot que j'étais avec ou pas ? »
Je ne voulais pas chanter et n'importe quel prétexte était bon pour éviter cette étape. D'ailleurs, est ce qu'elle avait dit à Elliot que j'étais avec ? Et qu'est ce qu'elle lui avait dit ? C'était surprenant qu'il laissait "sa fille" partir à l'aventure sans se proposer de venir avec. Je m'étais stoppée, tenant les bretelles de mon sac à dos et j'avais fait volte face vers Apple.
« Tu lui as dit, n'est ce pas ? Il sait que tu es avec nous en forêt ? »
Je sentais qu'elle n'allait pas me dire la vérité. D'ailleurs Anatole et Lily étaient les seuls à savoir que je serai de la partie. Ca voulait dire que Elliot avait autorisé Apple à partir seule avec Anatole ?
« Ne t'en fais pas Cassandre. Je suis sûr qu'Apple a prévenue Elliot et qu'il sait qu'elle est entre de bonnes mains. En parlant de mains, tu sais jouer de la guitare je crois. Ou du moins je t'ai déjà vue taquiner cet instrument par le passé. »
Je crois, à la vue de son sourire, qu'il était conscient qu'il venait de déclarer la troisième guerre mondiale. Je m'étais contentée de le fusiller du regard avant de me tourner pour reprendre la marche.
« Tu sais que Cassandre sait jouer quelques morceaux ? Vous pourriez peut-être un jour en jouer un ensemble. Et je pourrai vous accompagner au piano. Le mélange de guitare est piano est vraiment agréable à l'oreille. Ca manque de piano au Rabbit Hole. »
« Et de vêtements. » ajoutais-je.
« Apple a toujours ce qu'il faut sur elle. »
Il marquait un point, et j'allais en gagner un autre en précisant simplement que le Rabbit Hole n'a rien d'un lieu fréquentable pour une adolescente. Mais finalement ça ne me regardait pas. Elle n'avait qu'à se produire là bas, de toute façon je m'en moquais royalement.
« Tu devrais chanter chez Granny un de ces quatre. Elle a un piano. Ca sera plus simple pour t'accompagner. Enfin, si tu le veux bien. »
Et blablabla. Est ce qu'il était obligé de se montrer si gentil avec elle ?
Apolline Méléon
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : La fille du draméléon et de la déesse de l'amûûûr
I'm on the Highway to Hell Je vivais un cauchemar éveillé. Déjà d'un : je n'aurais jamais dû mettre de collants car il faisait déjà très chaud pour ce début de matinée. Il fallait que je trouve un endroit pour l'enlever au plus vite, mais je n'osais pas demander à ce que l'on s'arrête parce qu'on venait juste de partir. Et de deux : Cassandre était bel et bien du voyage. Je n'avais pas osé y croire. J'avais essayé de me convaincre du contraire, mais elle marchait à côté d'Anatole alors qu'il s'était arrêté pour contourner les fourmis qui traversaient la route. J'avais le coeur trop gros pour sourire, même s'il mettait tout en oeuvre pour détendre l'atmosphère. Il demanda si j'avais une nouvelle chanson à mon répertoire, mais je n'eus pas le temps de répondre car Cassandre changea de conversation. Je lui jetai un regard fermé ; de toutes façons, jamais je n'aurais eu envie de chanter devant elle. Elle aurait été trop contente de critiquer ma voix ou les paroles, voire la musique.
Elle insistait pour savoir si Elliot était au courant qu'elle était du voyage. Comment pourrait-il être au courant alors que je ne l'étais pas ? Anatole dut sentir la tension dans l'air monter d'un cran car il essaya une fois de plus de retourner vers la conversation initiale. Je haussai un sourcil intrigué en entendant que Cassandre savait jouer de la guitare. Elle éveillait enfin un soupçon d'intérêt à mon égard, sauf qu'elle le brisa aussitôt. En seulement quelques secondes, la discussion s'était orientée vers le Rabbit Hole et tout ce que les adultes désapprouvaient le concernant. Je roulai des yeux et fixai le sol, soufflant une fois de plus tandis que je courbai davantage le dos sous le poids de mon sac et de ma guitare. Tiens d'ailleurs... autant que Cassandre se rende utile puisqu'elle était là.
Je me rapprochai d'elle et lui passai devant pour poser mon sac à terre, évitant de peu le bout de ses pieds. Après quoi, j'esquissai un grand sourire et lançai :
"Tu as plus de force que la normale, non ? Alors un sac de plus ne devrait pas te poser problème. Parce que je n'arrive plus à le porter."
Mon faux sourire s'agrandit et je pivotai vers Anatole, tout en serrant la bretelle de mon étui à guitare contre mon épaule.
"Le Rabbit Hole me permet beaucoup plus de libertés. En plus, la scène est beaucoup plus impressionnante." expliquai-je d'un ton très sérieux tout en passant un bras sous le sien. "Tonton Judah dit que c'est parfait pour m'habituer aux salles de concert des grandes villes. Parce que l'estrade du Granny est vraiment ridicule en comparaison. En plus, il y a moins de monde qu'au Rabbit Hole. Depuis que j'y chante, on est à guichet fermé !"
J'étais très fière d'informer Anatole de la sorte sur l'évolution de ma carrière musicale. Je décochai un regard supérieur à Cassandre par-dessus mon épaule. Et toc. Tu faisais quoi dans la vie, toi, à part embêter ton monde ?
"Tonton Judah m'a même parlée d'une nouvelle tenue pour le prochain concert. J'ai hâte de l'essayer ! Il a dit que ça allait être spectaculaire !"
Mon oncle était le plus gentil de tous. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde se méfiait de lui. A la base, je tenais mes distances aussi car dans mes faux souvenirs, il n'était pas très fréquentable, mais sans doute qu'Elliot m'avait "configurée" ainsi parce qu'il n'aimait pas son père, ce qui était triste. Tonton Judah était vraiment quelqu'un de bien, qui m'aidait activement à m'améliorer de jour en jour.
Tandis que nous marchions, nous quittâmes la route pour nous engouffrer dans la forêt, sur un sentier de terre. A l'ombre des arbres, la température chuta de quelques degrès, même s'il faisait toujours assez chaud.
"C'est quand tu veux pour un duo." dis-je à Anatole en caressant son avant-bras avec ma main. "Il me suffit de faire une version acoustique d'une de mes chansons. Peut-être We'll be the stars ?"
Ca pourrait donner un truc de ce genre. Plus simple et dépouillé. En plus, j'avais écrit les paroles en pensant à lui. J'imaginais ses doigts caresser les touches de piano pendant que ma voix cueillait chaque note.
"We can reach the constellations Trust me, all our dreams are breaking out No, we're never gonna turn to dust, Yeah, all we really need is us Don't be scared to close your eyes No, we're never gonna die, we'll be the stars"
Je m'étais mise à fredonner à voix basse, portée par la mélodie qui jouait dans ma tête. Au moment du refrain, peut-être pourrait-il chanter les choeurs ? Avait-il une belle voix quand il chantait ? J'aurais aimé rebroussé chemin et débuter les arrangements et les répétitions, mais je ne voulais pas que Cassandre nous accompagne et nous fasse profiter de sa mauvaise humeur. Je sentais son regard dans mon dos.
"Pourquoi lui as-tu dit de venir ?" chuchotai-je à Anatole en m'approchant de son visage, sans cesser de marcher. "Je... je croyais que la nuit sous les étoiles ne serait rien qu'à nous. C'est... notre truc à nous, non ? Elle n'aime pas le ciel, elle. Enfin... elle sait déjà tout. Elle va s'ennuyer, je suis sûre."
J'étais très maladroite pour expliquer mon ressenti, et de toutes façons, je ne voulais pas qu'il s'aperçoive de ma peine. J'essayais simplement de lui faire comprendre que Cassandre était en trop dans cette équation. Dans un duo, une troisième personne ne sert à rien. 2981 12289 0
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
« Je sais qu'elle m'observe tout le temps depuis qu'elle est arrivée. »
« Tu veux que je le prenne ? » demandais-je à Cassandre qui s'était retrouvée avec un sac de plus. Elle avait marmonnée entre ses dents que ça allait. Je savais que si le sac finissait par avoir raison d'elle, elle le ferait disparaître. Mais je savais aussi qu'elle possédait une force surhumaine et que ce n'était pas un petit sac qui allait poser problème.
« Je suis bien d'accord avec toi. Chez Granny ce n'est pas le même public. Et puis autant briller sur une grande scène plutôt qu'une petite. »
Je sentais le regard assassin de Cassandre dans mon dos. Mais je savais très bien ce que je disais et où je voulais en venir. Pour moi on avait tout à y gagner de briller sous milles feux plutôt qu'un seul. Mais par la suite, Apple comprendra que parfois, un feu peut s'avérer bien plus important que des millions d'autres. Il lui faut juste le temps de trouver le feu qui brillera pour elle toute sa vie.
« J'ai également très hâte. » avais-je murmuré quand elle avait parlée de la tenue que son tonton Judah lui avait concoctée pour son prochain concert. Une chose était sûre, il allait falloir que je me pointe à la répétition pour vérifier qu'il n'avait pas abusé de ses droits. Il pouvait l'habiller pour la scène, mais à condition qu'il était bien question de l'habiller et non de ne pas la vêtir. Elle devait porter une tenue qui la mettait en valeur et quelque chose qui ne la ridiculiserait pas ou qui ne montrerait pas bien plus que ce qu'on pouvait se permettre de montrer.
On avait continué notre marche, empruntant le chemin de la forêt. Puis une fois dedans, Apple s'était mise à parler une nouvelle fois de notre duo tout en me caressant le bras. Cette fille était charmante. Cassandre était passée devant nous en levant les yeux au ciel et en pouffant. Je sentais jusqu'ici son exaspération. Surtout au moment où Apple s'était mise à chanter. La jeune fille avait été la première à me dire qu'elle ne comprenait pas pourquoi j'avais amenée Cassandre avec. J'étais sûr que Cassandre me poserait la même question, mais en me demandant pourquoi j'avais insisté pour qu'elle soit de la partie. Voyant que la jeune femme avait pris de la distance, j'avais posé ma main sur celle d'Apple, qui caressait toujours mon bras, puis je nous avait fait nous arrêter. Mon regard était plongé dans le siens.
« C'est notre nuit, notre ballade en forêt et tu as raison, Cassandre sait déjà tout ce qu'il y a à savoir sur les étoiles. Mais il y a une petite chose qu'elle ignore et que j'aimerai qu'elle découvre et pour se faire, il fallait qu'elle soit de la partie. Tu comprends ? Je n'ai pas fait ça contre toi, mais j'ai fait ça pour elle. Et comme ça ne pouvait pas te faire de mal, je n'ai pas hésité. J'ai besoin qu'elle soit avec nous ce soir. Mais maintenant si tu penses que j'ai mal agis, je peux lui demander de rebrousser chemin. Je sais non seulement qu'elle ne le prendrait pas mal, mais qu'en plus elle n'hésiterait pas une seule seconde. Le seul petit hic, c'est que j'ai vraiment très envie de lui montrer la seule chose qu'elle ignore encore sur les étoiles. »
Je ne pouvais pas encore le dire à la jeune fille qui me regardait, mais ce que je voulais montrer à Cassandre, c'était que la plus belle de toutes les étoiles brillait juste sous son nez et qu'elle était en train de passer à côté de sa chance de faire partie de son existence. Apple était une étoile qu'on devait préserver et Cassandre était à mes yeux aussi précieuse qu'elle. Je ne voulais pas les voir se chamailler. Elles devaient s'accepter et j'espérais bien que cette escapade nous aiderait à y arriver.
« Je te promet qu'avant la fin du week end, tu auras ton duo. Comme ça on y aura tous les deux gagner quelque chose. Tu en penses quoi ? »
J'en avais profité pour détacher mon bras du siens et retirer ma main de sur la sienne. Puis, j'avais ramené une de ses mèches rebelle en arrière, en lui adressant un magnifique sourire, tandis que Cassandre avait fait marche arrière pour nous rejoindre.
« Vous devriez venir voir ça. » avait-elle dit en reprenant sa route. Qu'est ce qu'elle avait vue ? J'étais curieux de voir ce qui l'avait poussée à venir nous déranger en cet instant magique. Sans doute son ouïe fine qui avait tout entendue et qui voulait simplement faire stopper de gnangnantisme comme elle aimait le dire ? Mais c'était Cassandre. Elle pouvait avoir un sale caractère, mais elle ne jouait pas avec les gens. Si elle avait dit qu'elle avait vue un truc, c'est qu'elle l'avait vue et j'avais très envie de voir de quoi il était question.
Apolline Méléon
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : La fille du draméléon et de la déesse de l'amûûûr
I'm on the Highway to Hell C'était pour cela que j'aimais tant Anatole : il approuvait pratiquement toutes mes décisions. Il comprenait les enjeux qu'impliquait une carrière dans la chanson. Jamais il ne remettait en question mes choix. Il me soutenait quoi qu'il arrive, c'était important. Il venait de dire que le Rabbit Hole permettait de recevoir un plus grand public qu'au Granny et de surcroît, il avait hâte de voir ma nouvelle tenue. J'en étais toute étourdie. Peut-être pouvais-lui proposer de faire les essayages avec lui ? Il pourrait être d'une grande aide avec son bon goût.
Je réfléchissais à tout ceci tandis qu'il posait la main sur la mienne pour répondre à mes craintes concernant Cassandre. Il les confirma sans le vouloir. Il avait besoin qu'elle soit avec nous. Je ne comprenais pas cette phrase. Quel intérêt hormis de casser l'ambiance ? Elle allait nous gâcher les étoiles ! Il prétendait qu'elle ignorait des choses sur les astres, mais je pensais que c'était plutôt une excuse pour expliquer sa présence. Je ravalai ma rancune et me composai une expression désinvolte, ce qui me coûtait énormément. Mais je ne voulais surtout pas gâcher l'ambiance. Et surtout pas qu'Anatole assiste à un pétage de plombs de ma part. Je m'énervais très rarement et cela n'allait pas commencer maintenant. Même si la moutarde me montait au nez, je préférais la transformer en pâte de chagrin et l'aplatir au fond de mon coeur. Personne n'en saurait rien. Je devais rester la fille souriante et heureuse coûte que coûte. Anatole m'aimait de cette façon, quand j'étais enjouée. Je craignais que son attachement diminue s'il me voyait triste et contrariée. Je préférais avoir un peu mal au coeur que de le perdre définitivement.
« Je te promet qu'avant la fin du week end, tu auras ton duo. Comme ça on y aura tous les deux gagner quelque chose. Tu en penses quoi ? »
"Du moment que c'est un duo avec toi, ça me va." concédai-je, une ride soucieuse barrant mon front. "Parce que... j'ai trop peur qu'elle me donne un coup de guitare si je fais une compo avec elle. Tu sais, du genre 'oh pardon, c'est parti tout seul, j'ai pas fait exprès !'"
Depuis que j'avais rencontré Cassandre dans la "réalité", je l'avais trouvée sournoise et très différente de ce à quoi je m'attendais. J'avais d'excellents souvenirs implantés par Elliot ; elle les avait tous balayés avec son mauvais caractère et ses regards incendiaires à mon égard. Peut-être qu'un jour, je saurai pour quelle raison elle me détestait. En attendant, je devais la supporter.
Anatole lâcha ma main et passa la sienne dans mes cheveux. Un sourire illumina mon visage, répondant au sien tout aussi radieux. J'aurais pu le suivre au bout du monde. Oh, ça pourrait faire un bon titre de chanson ça, d'ailleurs...
Cassandre brisa ce moment magique avec une réplique vraiment parfaite pour nous forcer à la rejoindre. De mauvaise grâce, je suivis Anatole à travers le sentier, éraflant mes bottines toutes neuves contre les branches basses et les racines. Je finis par apercevoir, au milieu d'un bouquet d'arbres clairsemés, une biche et son faon en train de brouter l'herbe rare. Cassandre me signifia de rester silencieuse en plaquant son index contre sa bouche. Elle croyait quoi, que j'allais hurler comme une hystérique ? Je savais très bien que les animaux sont effrayés par le moindre bruit.
Je me retins de faire part de ma réaction à voix haute, car je ne souhaitais pas que la biche et le faon s'enfuient. Je les trouvais absolument magnifiques. Gracieux, graciles, parfaits. J'avais vu beaucoup de choses quand j'étais dans l'ordinateur, mais des millions de pixels ne pouvaient rendre justice à la beauté de la nature. Dans la réalité, les choses atteignaient un degré de pureté et de magnifiscence qui m'arrachaient des larmes d'émotion. Une fois de plus, je me rendis compte que je serais jamais de ce monde. Je n'en ferai jamais entièrement partie. J'étais une anomalie, un virus qui parasitait la nature. Ca me faisait mal à chaque fois. Peut-être qu'un jour, je cesserais d'exister ? Sans même m'en apercevoir. Cette perspective me terrifiait mais je n'en parlais jamais à personne. Je ne devais pas inquiéter mes proches. Phobos m'avait dit que je n'étais rien pour eux. Est-ce que cette phrase avait un autre sens ? Je n'étais rien car je pouvais disparaître à chaque instant.
J'observai la biche et le faon sans parvenir à taire les pires craintes qui oppressaient mon coeur. Une grosse larme roula sur ma joue et je portai aussitôt une main contre mon visage pour l'essuyer. Dans la même seconde, la biche leva la tête vers nous et courus à travers la forêt, talonnée par son faon. Ils disparurent dans l'ombre des bois. Cassandre me jeta un regard réprobateur et je reniflai tout en arborant une expression hautaine. Je savais que c'était de ma faute si la biche et son petit s'étaient enfuis. Je préférais qu'elle se focalise sur ça plutôt que sur le fait que j'avais bêtement pleuré.
Mon téléphone m'informa que je venais de recevoir un sms. Je sursautai en entendant la tonalité d'une sonnette de vélo et dégainant mon smartphone, je déclarai d'un ton détaché :
"On capte drôlement bien, par ici !"
Cassandre émit un soupir exaspéré et s'éloigna de nouveau. J'ouvris le message et informai Anatole :
"Tiens, c'est tonton Judah. Il m'avait dit qu'il m'enverrait un aperçu de ma future tenue dès que ses couturiers l'auraient finie."
Je téléchargeai l'image qui était rattachée au texto et tournai l'écran vers Anatole pile au moment où la tenue apparaissait. Mon visage perdit subitement toute couleur avant que le rose ne me monte aux joues. J'hésitai à fermer l'image mais de toutes façons, à quoi bon ? Anatole avait tout vu. Hésitante, je balbutiai :
"Euh... c'est euh... exotique... Je... je ne sais pas si je vais arriver à enfiler ça. Ca me paraît très étroit... Enfin, je pense que le reste de la tenue va arriver. Là, c'est euh... juste ce qu'il y aura en dessous... Non ?"
L'image révélait une sorte de bikini de couleur rouge-orangé vraiment très prêt du corps et avec le moins de tissu possible.
Un autre texto précisa : Ca s'enflamme dès que tu monteras d'un octave. Ca va gérer du feu de dieu !
Oui, merci Tonton. Je déglutis avec peine et me mordis les lèvres. Je n'étais pas sûre de vouloir chanter vêtue de cette façon. En plus, je n'avais pas suffisamment de poitrine et... et je risquais d'être mal à l'aise. Je savais qu'il faisait tout pour assurer ma carrière. Je ne pouvais pas refuser son aide. Aussi je répondis en tapotant fébrilement sur le clavier tactile :
Merci beaucoup. J'ai hâte de pouvoir l'essayer.
J'espérais qu'il n'allait pas débouler dans la seconde pour que je l'enfile, car il était souvent impulsif. 2981 12289 0
Anatole Cassini
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« Je sais qu'elle m'observe tout le temps depuis qu'elle est arrivée. »
Un petit sourire en direction de Cassandre et elle s'était éloignée, nous laissons seul. Ca me faisait de la peine de voir que les filles ne s'entendaient pas. Je les comprenais toutes les deux et le problème était justement là. Ni l'une, ni l'autre avaient tord tout comme aucune des deux avaient raison. Il y avait un différent, c'était évident, mais elles détenaient chacune la moitié de la solution. Il fallait juste pousser les deux filles à se parler, à échanger leur point de vue et à mettre leurs gamineries de côté. Mon regard s'était posé sur la photo que me montrait la jeune femme et j'eu un haut le coeur. C'était sérieux ? Hadès pensait vraiment que c'était une tenue appropriée pour une adolescente de seize ans ?
« On peut changer la couleur si tu préfères, mais le rouge-orangé ça donnera encore plus d'effets aux flammes quand tout prendra feu. »
Une mine septique sur le regard, Hadès était apparu à côté de nous, son bras plié sur mon épaule. Il observait Apple qui avait radicalement changée de tenue. La fameuse photo était désormais bien vivante, sous nos yeux. J'avais bugué quelques secondes, ne sachant ni que dire, ni que faire. Apple portait un bikini de couleur rouge-orangé vraiment très très prêt du corps.
« Bon sang ! » s'exclama Cassandre en revenant de sa courte balade. Elle s'était précipitée sur Apple avant de retirer son sac à dos et d'en sortir une serviette. Elle l'avait passée autour de la jeune femme pour cacher ce qu'elle portait. « Tu as rien dans la tête ou quoi ? Tu ne peux pas débouler comme ça et relooker Apple comme tu relookes tes putes ! »
Je m'étais massé le front tout en adressant un petit regard en direction de Cassandre. Elle était hors d'elle et je pouvais aisément le comprendre. Judah avait retiré son bras de sur moi pour s'approcher des jeunes femmes et il tenta de prendre la serviette d'Apple. C'était sans compter Cassandre qui s'était interposée en le pointant du doigt.
« Touche à cette serviette et j'explose ton pén... ton truc ! »
Heureusement qu'elle avait vue mon regard et qu'elle avait transformée le mot interdit en quelque chose de totalement différent. La situation était en train de nous échapper et Hadès allait finir par avoir ce qu'il voulait. Je devais m'interposer à mon tour et user de mon tact légendaire.
« Et si on en discutait autour d'une tasse de thé. » dis-je tandis que Hadès s'était tourné vers moi pour me regarder d'un air étrange. « C'est ce que je dirai Ellie. Mais on peut remplacer le thé par un coca... light ou par quelque chose de plus corsé comme... un café ? »
J'avais achevé ma phrase par un petit sourire. Il n'était pas question de proposer de l'alcool en présence d'une jeune fille.
« C'est qui ce type ? Oh je vois. Elle pécho un mec et elle amène ma star pour terminer au cas où elle n'arriverait pas à aller jusqu'au bout ? »
Je pouvais voir d'ici la mine dégoûtée de Cassandre et aussi son poing se fermer.
« On en est pas tous réduis à ça. » dis-je tandis que Hadès semblait intrigué par ma réponse. « Ce que je veux dire par là c'est qu'on en est pas tous au stade de devoir attaquer verbalement l'autre, afin de se sentir supérieur. »
Il avait levé un sourcil avant de faire un petit sourire et un pas dans ma direction.
« Vraiment ? »
« Vraiment. » répondis-je en tentant de rester le plus calme possible.
« Ca signifie que des personnes en viennent directement aux mains ? »
Je me sentais d'un seul coup bien plus inférieur à lui que je devrai l'être. Il pouvait me frapper, me réduire en cendres, faire de moi ce qu'il voulait, mais il pouvait tout aussi bien en rester là si je lui faisais un magnifique sourire, n'est ce pas ? J'avais tenté le coup et il avait simplement secoué la tête.
« Anatole. Je suis un ami de Cassandre et d'Apple. Elle m'a beaucoup parlée de vous et de ce que vous tentez de faire pour elle. D'ailleurs, c'est très généreux de votre part de lui consacrer du temps. Elle est un peu comme votre fille en quelque sorte, n'est ce pas ? »
Il m'avait foudroyé du regard avant de se tourner vers Apple, puis de me regarder à nouveau.
« J'ai toujours dit qu'elle me ressemblait bien plus qu'à Pascal ! C'est mon potrait craché. N'est ce pas petite bouille ? »
Il était apparu derrière elle, lui ébouriffant les cheveux tout en souriant. Un point pour le caïd, même si je n'aimais pas me faire appeler ainsi.
« Elle ne portera pas ça. »
« Elle nanana portera nanana pas nanana ça nanana. Tu as déjà songé à retirer le balai coincé au fond de ton cul ? »
Je m'étais empressé de prendre dans le sac à dos deux cannettes de coca light que j'avais apporté à Hadès et Cassandre qui étaient en train de se creper le chignon. Puis, j'avais pris par la manche Apple que j'avais tirée vers moi.
« On les laisse se taper dessus et on va grignoter à l'écart ? Tu pourras en profiter pour enfiler quelque chose d'autre. Tu as pris des vêtements de rechange ? Je doute que Hadès accepte de t'en faire apparaître. »
On s'était mis à marcher en direction de la forêt pour s'éloigner du ring. J'en avais profité pour penser à ce qui venait de se passer et un magnifique sourire s'était dessiné sur mon visage. Voyant que Apple se demandait pourquoi, je m'étais dit qu'il serait judicieux de lui faire partager ma découverte.
« Elle a prit ta défense. Tu vois... y'a de l'espoir. »
Puis j'avais passé une main autour de ses épaules pour la rapprocher de moi.
Apolline Méléon
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I'm on the Highway to Hell Il faisait un peu frais tout à coup, non ?
J'avais baissé les yeux et laissé échapper un glapissement. J'étais en sous-vêtements devant tout le monde ! DEVANT ANATOLE ! L'horreur absolue. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi. Pas... pas comme ça ! Je portais le bikini rouge-orangé de tonton Judah, et ce dernier venait d'apparaître. Ce qui n'avait rien d'étonnant vu que j'avais changé de tenue comme par magie. Le pire des scénarii s'était produit et je ne pouvais rien faire, totalement tétanisée. Moi qui me plaignais d'avoir trop chaud dans mes collants... A présent, c'était tout le contraire. Je grelottais presque à l'ombre des arbres denses. J'avais plaqué les mains contre moi dans la vaine tentative de cacher ce que je pouvais, mais il y avait bien trop de peau exposée. Je tentais de me convaincre que c'était comme quand j'allais à la piscine. Je ne devais pas avoir honte. Sauf qu'à la piscine, tout le monde était en maillot de bain. Là, j'étais seule à me promener en bikini au milieu d'une forêt. Le regard de tonton Judah me mettait mal à l'aise. Quant à Anatole... le feu aux joues, j'évitais ses yeux.
Dans un état second, je vis Cassandre dégainer une serviette de bain et la passer autour de mes épaules. Je l'attrapai en vitesse pour la fermer devant moi et la serrer très fort. Tonton Judah voulut l'enlever mais la jeune femme se planta entre moi et lui comme pour le défier de le faire. J'avais presque envie de la remercier, même si j'étais partagée entre le soulagement et l'embarras vis-à-vis de mon oncle, car il avait fait cela dans le but de m'aider. Allait-il continuer maintenant que je l'avais déçue ? Il m'avait appelée "ma star" et aussitôt, je sentis mon coeur faire un bond énorme dans ma poitrine. Il croyait en moi. Je ne souhaitais pas lui tourner le dos.
La situation prenait une pente franchement glissante. Les piques allaient bon train et ça risquait de dégénérer très vite. Je cherchai quoi faire pour calmer les tensions, mais finalement, Anatole trouva de lui-même en se présentant de façon polie. Tonton Judah finit par se détendre, me gratifiant même d'un "petite bouille" affectueux. Je lui souris, même si je ne lui ressemblais pas du tout physiquement, je n'avais pas envie de le contrarier.
Bien entendu, il fallut que Cassandre réouvre les hostilités. Elle ne pouvait pas se taire ? Anatole distribua des Coca Light avant de m'entraîner à l'écart.
"Oui, j'ai des vêtements dans mon sac." répondis-je en me cramponnant à ma serviette, car il était difficile de marcher sans qu'elle ne glisse de mes épaules.
Cette aparté avec lui était inespérée. Je nous imaginais fuir tous les deux et passer le reste de notre vie ensemble, comme dans un film de Richard Curtis. Mais la réalité nous rattraperait toujours. Il fallait donc savourer ce moment et espérer qu'il dure toujours.
Je peinais à avancer sans perdre ma serviette mais heureusement, tonton Judah m'avait fait garder mes bottines, car cela aurait été horrible de marcher en forêt pieds nus. Je hochai pensivement la tête en entendant la remarque d'Anatole concernant Cassandre. Butée, je précisai :
"Oui, elle a pris ma défense, mais je crois que c'est surtout pour contrarier tonton Judah. Les gens qu'elles n'aiment pas, elle le leur fait bien ressentir. Et elle le déteste, ça se voit. Pourtant, il n'est pas méchant. C'est juste que parfois... il fait un peu n'importe quoi."
Les artistes sont comme ça, et mon oncle en était un à sa façon. Il vivait dans le monde du spectacle, aimait tout ce qui brille. Chose étonnante puisqu'il était le dieu des morts. Mais les enfers sont remplis de flammes. De lumière. C'était cohérent.
"Je ne lui en veux pas pour... ça." repris-je en sortant une main de sous ma serviette pour me désigner. "Il me met à l'épreuve pour voir si j'ai du cran, si je peux aller plus loin pour briller plus haut et plus fort."
Et je ne suis pas sûre d'être à la hauteur. songeai-je avec un pincement au coeur.
J'avais peur de m'exposer, de me donner corps et âme au public. Chanter, c'était facile. Ca devenait une seconde nature. J'avais toujours été ainsi, même dans l'ordinateur (pour le plus grand "plaisir" d'Elliot). Mais se mettre à nu devant les gens, c'était autre chose. Je n'étais pas une véritable artiste. Il me manquait ce "truc" qui faisait toute la différence.
Je reniflai et m'arrêtai au bout de plusieurs mètres.
"Je vais me changer ici." décidai-je.
J'avais traîné mon sac derrière moi, me moquant qu'il se déchire ou se salisse dans les feuilles et l'humus. J'attendis qu'Anatole se retourne pour abandonner la serviette par terre et pour sortir les vêtements de mon sac. Je n'avais pris qu'une robe de rechange. Elle était rose pâle et parsemée de petites fraises rouges. Ce n'était pas tellement approprié pour une randonnée mais j'avais prévu de la porter le soir, au coin du feu -même si j'aurais eu sûrement très froid. En voyant les motifs, je réalisait que j'aurais pu choisir quelque chose de moins... bébé. Il m'aurait fallu des conseils pour être plus "sexy", mais il se trouve que la plus experte en la matière ne voulait pas me voir. De toutes façons, en portant une robe avec des fruits dessus, je l'aurais faite fuir illico. Bien fait pour elle.
"C'est bon, j'ai fini."
J'avais gardé le bikini en dessous car je n'avais pas osé l'enlever le temps d'enfiler des sous-vêtements. J'avais trop peur que Cassandre ou tonton Judah arrivent entre-temps et me voient... ce qui aurait été le comble de la honte.
Je rejoignis Anatole en quelques pas, traînant mon sac derrière moi et me composai un visage rayonnant.
"Il va falloir que je persévère. Peut-être que si je chante quand je porte le bikini, ça ira mieux. Parce que je me sens bien quand je chante."
J'essayais de me convaincre que j'allais y arriver. J'aurais aimé demander à Anatole s'il avait regardé quand je portais la tenue de tonton Judah, mais je n'osais pas. C'était assez gênant.
"Tu trouvais que ça m'allait bien ?"
Oh non... j'avais vraiment posé cette question ? Je l'avais dite à voix haute ? Mes yeux frénétiques cherchèrent une échappatoire. Je devais changer de conversation, et viiite ! Je sentais mes joues redevenir brûlantes.
"On... on pourrait installer le camp ici, non ? Enfin dans la clairière là-bas, parce qu'on aura une belle vue sur les étoiles, je pense. C'est important de... de bien les voir. Et... on pourrait essayer de débusquer des loups. Ca serait chouette. J'aime bien les loups. Garous. Ils ne sont pas tous mauvais, il ne faut pas croire !"
Qu'est-ce que j'étais en train de raconter ? Je passai une main dans mes cheveux ébouriffés, totalement stressée. J'esquissai un sourire incertain mais m'arrêtai en sentant mes lèvres tressauter.
"Je n'ai pas pris de tente." réalisai-je subitement. "Comment on va faire ? Tu en as pris une, toi ?"
On pourrait se blottir dans nos sacs de couchage et dormir à la belle étoile. Ce n'était pas un problème. On pourrait même laisser tonton Judah et Cassandre dans leur coin. A cette perspective, je retrouvai un peu d'espoir. 2981 12289 0
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« Je sais qu'elle m'observe tout le temps depuis qu'elle est arrivée. »
Depuis qu'elle s'était changée, j'avais continuée à l'observer attentivement de bas en haut, avant de la regarder bien droit dans les yeux avec un merveilleux sourire. Elle ne l'avait sans doute pas remarquée, car elle n'avait pas cessée de parler et elle était allée jusqu'à me demander si la tenue qu'elle portait précédemment lui allait bien ou non. Je trouvais que ça avait son charme, mais je ne pouvais pas lui dire une telle chose, sinon elle se serait imaginée un tas d'autres trucs. A dire vrai, oui, elle était magnifique quel que soit la tenue qu'elle portait, mais elle était bien mieux dans quelque chose de plus habillé, comme devraient l'être toutes les jeunes filles de son âge. Il n'était pas nécessaire de se dévêtir pour être jolie. Et puis, les garçons aimaient garder une part de mystère.
« Apple ? » lui dis-je, tandis qu'elle était en train d'évoquer le fait qu'elle n'avait pas amenée de tente. Elle voulait qu'on en partage une ? Ca aurait été possible si j'en avais amené une, mais je n'avais qu'un sac de couchage. On avait prévu de dormir à la belle étoile et vue la magnifique journée qu'on avait eu, la soirée en serait tout aussi belle. Ca allait être l'idéal pour admirer l'oeuvre de la Nature. L'univers était sa plus belle création et je doutais que quelqu'un soit capable de faire pareil merveille.
« Jeune fille ? » insistais-je en lui adressant un petit sourire. Ca y est, elle s'était arrêtée et elle me laissait l'occasion de parler. C'était inespéré.
« Tu es ravissante dans cette robe. Et c'est ce genre d'habits que tu devrais porter sur scène. Ne laisse pas Hadès te changer. Reste toi même, c'est le plus important. »
J'avais posé mon sac à dos et j'en avais sortit un sac de couchage et aussi un paquet de chocolat. J'avais laissé mon sac ici et je m'étais approché de la jeune femme qui avait aussi ouvert son sac, afin de lui tendre un peu de mon chocolat.
« On dormira à la belle étoile, ça sera bien mieux. Et mieux vaut rester ici. Car le ciel est bien dégagé, même si il y a ces quelques arbres, mais on est un peu en hauteur, ce qui facilitera notre vue demain matin pour le levé du Soleil qui devrait avoir lieu là bas. »
Je lui indiquai un endroit au loin, juste au dessus des arbres. Si on avait été dans la vallée plus bas, il aurait été caché par les arbres. Et le levé du Soleil était sans doute avec son couché, la chose la plus merveilleuse qu'on pouvait admirer.
« Je pense que Cassandre et Hadès ne vont pas tarder à nous rejoindre. On peut déjà tenter de préparer un feu. Je suis sûr Hadès arrivera bien mieux que nous à l'allumer, mais si on va déjà chercher le bois, ça sera toujours ça, n'est ce pas ? »
Il allait falloir du bois sec et... et je voyais à la façon de faire qu'Apple ne semblait pas si heureuse que cela. Elle s'était attendue à une toute autre soirée. Sans doute juste nous deux, aux coins d'un feu de bois et à contempler les étoiles. Je n'aurai peut-être pas dû demander à Cassandre de venir avec nous, mais je ne voulais pas d’ambiguïté. J'avais observé les alentours à la recherche d'une solution, avant de m'approcher d'Apple et de l'aider à déployer son sac de couchage sur le sol.
« Tu sais quoi ? » lui dis-je en posant une main sur son avant bras. « On va... »
Le décors changea du tout au tout. On n'était plus dans les bois, il n'y avait plus nos sacs de couchage et autour de nous, ça ressemblait plus à une ancienne maison, qu'à une clairière. Même si de la fenêtre, je pouvais y voir des arbres au loin. Mais ils n'étaient pas comme ceux qu'on venait de quitter. Je me demandais si c'était un coup d'Hadès ou de Cassandre, mais je connaissais déjà la réponse. C'était quand j'avais touché la jeune femme, que le décors avait changé. Est ce qu'elle avait héritée du don de téléportation de sa mère ?
« Tu sais où on est ? »
Son regard ne me disait rien qui vaille. Elle semblait connaître l'endroit, tout en étant aussi surprise que moi de s'y retrouver.
« Apple ? » insistais-je en entendant l'étage du dessus grincer. Quelqu'un était présent dans la maison et faisait les cent pas juste au dessus de nos têtes ?
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We can reach the constellations Trust me all our dreams are breaking out Je passai nerveusement les mains dans mes cheveux alors qu'Anatole venait de faire un compliment sur ma tenue. Je me sentis rougir et me détournai de lui pour me focaliser sur mon sac que j'ouvris. Mon coeur palpitait tellement que je craignais qu'il n'explose hors de ma poitrine. Le jeune homme venait VRAIMENT de dire que j'étais ravissante ? Je me remémorai la scène dans ma tête, essayant de l'analyser dans tous les sens. J'en étais toute étourdie. Des scénarii totalement dingues se dessinaient déjà dans ma tête : Anatole se rapprochait de moi et m'enlaçait, avant de m'embrasser comme dans les films.
Au lieu de cela, il me tendit un carré de chocolat, ce qui n'était déjà pas si mal. Un frisson parcourut mon échine à la perspective de dormir à la belle étoile.
"C'est une excellente idée !" fis-je avec un peu trop d'entrain.
Cependant, mon enthousiasme retomba comme un soufflé trop cuit en entendant la suite de ses paroles. J'en avais presque oublié Cassandre. Tonton Judah ne me dérangeait pas, et j'étais persuadée qu'il nous laisserait si je lui disais que j'en pinçais pour Anatole. Il était du genre compréhensif. Cassandre, par contre, c'était une autre histoire...
Je fis de mon mieux pour ne pas avoir l'air trop renfrogné alors que j'abandonnai mon sac. J'attrapai par contre l'étui de ma guitare et passai les bretelles sur mes épaules. Si on s'éloignait du campement, je n'avais pas spécialement envie de la laisser à la merci de n'importe quel chevreuil ou loup-garou de passage. J'étais occupée à déployer mon sac de couchage sur le sol quand le jeune homme m'aida dans ma besogne. Il était tellement serviable, si attentionné... Bon sang ma fille, il ne t'a pas embrassée ! Il faut que tu arrêtes d'imaginer des choses ! songeai-je. Même s'il... m'a dit que j'étais ravissante.
Je n'étais plus sûre de rien. D'autant plus qu'il venait de me prendre la main. Totalement chamboulée par notre proximité, l'intimité des bois et le cadre incroyablement romantique. Le vent jouait dans les feuilles des arbres, provoquant un bruit frais et délicat. Les oiseaux chantaient...
Et brusquement, je n'entendis plus rien. Tout baignait dans l'obscurité. Nous n'étions plus au même endroit. Perturbée, je titubai sur moi-même, gardant fébrilement la main d'Anatole dans la mienne. Il me demanda où nous nous trouvions mais je restai muette de stupeur.
"Oh non... non, non, non, non... non !" murmurai-je, tandis que la panique me gagnait.
Nous étions chez Bobos. Comment avait-on atterri ici ? Ca ressemblait à de la téléportation, pourtant, aucun d'entre nous n'en était capable. A moins que l'instigateur de cette farce soit le fils de Diane ? Je tendis l'oreille, m'attendant à le voir descendre le grand escalier de marbre plongé dans le clair-obscur. Personne. Aucun bruit dans la demeure enténébrée.
Anatole insista pour savoir.
"Chut !" lui intimai-je en plaquant mon doigt contre sa bouche. "Je t'en supplie, ne dis plus rien !"
On risquait de nous entendre. Effectivement, il y eut des bruits de pas à l'étage. Quelques grincements. Je levai la tête en me mordant les lèvres, avant de la tourner vers le salon et d'entraîner le jeune homme à ma suite.
"Je connais un passage pour sortir d'ici !" le pressai-je à voix basse.
Pourvu que Bobos n'ait pas investi dans de nouveaux cygnes enragés parce que sinon, je ne donnais pas chère de notre peau. Heureusement, nous parvinmes jusqu'à la cheminée sans encombre.
"On est où ?" voulut savoir Anatole.
Je le poussai dans l'âtre et lui jetai de la suie au visage. Il éternua et disparut l'instant d'après. Avec un soupir soulagé, je sautai à mon tour dans l'âtre, après avoir pris une poignée de cendres. Je les fis glisser dans mes mains et m'en saupoudrai le nez avec réticence. Un éternuement plus tard, j'apparus aux côtés d'Anatole, sur les fesses, au milieu de nulle part. Il me lança un regard ahuri. Son visage était barbouillé de suie mais même comme ça, il était canon. Je clignai des yeux et me relevai avant d'épousseter le bas de ma robe.
"La poudre de cheminette. Un grand classique." déclarai-je comme si je faisais cela tous les jours.
En quelque sorte, c'était le cas car pratiquement chaque nuit, je me retrouvais dans ce manoir. J'avais passé des heures à en trouver la sortie. Phobos devait être fan de Harry Potter. Je n'avais jamais testé l'évacuation par les toilettes, mais sans doute que cela fonctionnait aussi.
Je voulus aider Anatole à se relever mais il le fit tout seul. Je déglutis avec peine, craignant de l'avoir éloigné de moi avec mes secrets. Pouvais-je vraiment lui raconter ? Bobos m'avait promis de faire souffrir mes proches si je révélais à quiconque que je connaissais son "quartier général".
"On est entré chez quelqu'un de très méchant. Qui a de mauvaises intentions." expliquai-je par voie détournée en évitant son regard. "Maintenant, on est en sécurité. D'ailleurs, je vous ai sauvé la vie, monsieur !" ajoutai-je d'un ton pompeux. "J'exige mon dû : une nuit à la belle étoile. Rien que toi et moi."
Je levai les yeux vers le ciel parsemé d'astres scintillants et lui attrapai le bras.
"Par là, on aura une meilleure vue." chuchotai-je.
Nous nous trouvions sur une plaine désertique et gelée, entourée de montagnes. Après avoir gravi un rocher, le paysage était encore plus spectaculaire. Je m'assis tout au bord et ramenai mes jambes contre moi. Je grelottais dans ma robe d'été mais le spectacle valait tous les sacrifices. Je posai mon étui à guitare derrière moi et attendis qu'Anatole prenne place à mes côtés. Prétextant d'avoir froid, je me pelotonnai contre lui et posai ma joue au creux de son épaule.
"C'est notre toit du monde. Il n'est rien qu'à nous." dis-je alors qu'au-dessus de nos têtes, le ciel prenait des teintes vertes et violettes.
Les couleurs dansaient dans la voûte étoilée, l'illuminant de merveilles. J'avais toujours aimé les aurores boréales. Papa m'avait racontée que j'étais née pendant l'une de ces manifestations célestes. En tous cas, aucune ne me semblait aussi magnifique que celle que je contemplais avec Anatole, dans la chaleur de ses bras. Celle-ci était unique.