« T’es sérieuse… EBAY ? »

Je fixai la blondinette en face de moi avec de grands yeux émerveillés, comme si elle venait de m’annoncer que le père noël passerait deux fois cette année. Ou presque tous les jours en fait, comme si c’était possible ! Mais TOUT était possible mes p’tits amis, la preuve on était là, avec Maxine, a siroter un verre de diabolo menthe – fraise pour elle – alors qu’elle m’expliquait le cheminement de sa dernière trouvaille. J’appréciais beaucoup la blonde, elle était extrêmement bavarde… Comme moi en fait et, du coup, on pouvait passer de très longues heures sans se taire ! Mon colocataire avait fini par abdiquer à chaque fois qu’il la voyait à la porte et son ami Zach ne prenait même plus la peine d’appeler quand elle disait me voir.

Elle était trop mignonne en plus, un vrai enfant de cœur qu’on aurait envie de câliner. Pas comme Lara, celle que j’avais rencontrée un mois plus tôt dans une drôle d’expédition au fond de la jungle… Elle, elle était plutôt du genre « brute de décoffrage » et décoiffage en masse. Mais comme il faut de tout pour faire un monde, on n’allait pas revenir sur les goûts et les couleurs des gens. Elle avait bien tapé dans l’œil d’un gars à la peau toute chocolat qu’on avait rencontrés là-bas ; comme quoi, chaque pied trouvait sa chaussure et chaque guitariste son instrument de prédilection ! Personnellement, c’était les deux airbags intégrés qui m’avaient posé un petit souci dans le paramétrage, mais je n’avais pas pu accéder au menu principal pour y modifier. Tant pis, après tout ça c’était plutôt bien fini ! Ou presque…

Mais là n’était pas la question ! Je regardai Maxine qui tournait sa paille entre ses doigts, hochant vigoureusement la tête pour absolument me faire comprendre que c’était bel et bien sur la plateforme numérique qu’elle avait trouvée… ça. En parlant de ça, elle fouilla dans son sac pour la retrouver – au milieu de son ordinateur et de ses appareils – et me la tendit. Toute ronde. Toute brillante. Toute belle…

« Une pokeball… C’est une POKEBALL ! » M’exclamai-je en la soupesant entre mes deux paumes, la tournant ensuite dans tous les sens qu’il était possible de trouver sur une sphère pour l’observer de partout. Coutures, jointures, soudures, rien n’allaité chapper à mon œil curieux, foi de tigre ! « Même le rouge est le même qu’à la télé ! Ils ont vraiment hyper bien respecté. Et le réalisme jusqu’au petit bouton central dans sa ligne noire… En plus c’est lourd ce truc ! Comment ils font pour en porter six en même temps ? »

Je l’entendis ouvrir la bouche pour me répondre : « Tout est une question d’équilibre, elles sont soigneusement réparties tout autour de la ceinture. Et puis comme ça c’est bien plus facile de les attraper plutôt que de devoir les tenir dans un sac. Sacha a une ceinture exprès pour les mettre dedans, mais je ne l’ai pas trouvé sur Ebay sinon je l’auras prise aussi et on aurait put en collectionner plein et... »

« …Bon après ils ont des sacs sans fonds empruntés à Mary Poppins donc, c’est tout à fait probable de s’en trimballer pleins. Mais c’est trop cool. Mais c’est lourd. Mais c’est trop bien fait. Mais c’est lourd ! Mais… OH REGARDE QUAND J’APPUIE ELLE RETRECIT !!! »

Je m’étais levé de ma chaise sous la surprise et elle avait sourit d’un air satisfait, ignorant tous les deux les regards des passants ou même des autres consommateurs. On était à l’extérieur, on ne faisait pas autant de bruit que cela n’est-ce pas ? Et puis s’ils n’étaient pas contents, c’était pareil. C’était comme les abeilles, quand c’est pas content ça bourdonne mais ça fini par passer à autre chose en voyant une fleur. La prochaine fois j’amènerais un bouquet et j’en distribuerai à tout le monde, peut-être que ça fera des conversations fleuries et des mots doux ? On approchait de la Saint-Valentin, ça n’allait pas surprendre grand monde ! J’aimais bien les surprises, surtout les bonnes, et là Maxine venait de m’en faire une carrément trop cool.

Appuyant plusieurs fois sur le bouton central, je faisais grandir ou rétrécir la pokeball par magie ! C’était excellent ! Sautillant d’un pied sur l’autre j’en oubliais presque qu’il pouvait y avoir d’autres personnes sur le trottoir et manquai de bousculer deux jeunes filles à l’air courroucé… M’excusant sommairement en tenant mon trésor… Le trésor de Maxine – savait-on jamais, qu’elles le volent ! – je reportai mon attention dessus pour finir par lui rendre sa taille d’origine. Trop bien C’était juste… Génial. Une pokeball. Une vraie pokeball !

« Elle a un pokemon à l’intérieur tu crois ? Quand je secoue ça sonne un peu creu mais comme ils sont plus ou moins immatériel on sait jamais… Y’a peut-être tout une maison alors qu’on en sait rien ! Tu crois qu’ils ont des meubles miniatures ? »

La jeune fille secoua la tête de droite à gauche.

« Elle ne pèse pas assez lourd pour ça... Elle est vide. » Je haussai un sourcil surpris, me demandant comment elle pouvait le savoir. C’était peut-être écrit dessus, comme le jambon ? « J’ai regardé combien pesait une pokeball vide par rapport à une contenant un pokemon, en m’aidant des informations inscrites sur la NASA. Ils devraient vraiment revoir leur système de sécurité, ils se sont améliorés mais même Franck a pu y accéder pour tenter d’acheter de l’uranium radioactif. Bon j’ai du empêcher la police d’aller le chercher, sinon ils n’allaient pas être gentils avec lui, et Franck il est gentil. Il me parle tout le temps et… »

« On l’essaye ? »

Je la coupai (malgré moi) dans sa litanie, mais elle ne sembla pas vraiment s’en offusquer, elle faisait généralement pareil quand on avait trop de choses à dire. C’est toujours comme ça quand votre esprit réfléchi plus vite que votre langue n’est capable de parler au même rythme… Faudrait inventer quelque chose pour permettre de tout accorder, sinon on s’emmêlait les pinceaux et parfois ça ne voulait plus rien dire. Mais la question n’était pas là, la question était bien évidemment de trouver un sujet à tester ! Lui ? Non pas lui, il n’avait pas de casquette. Elle ? Trop grande elle ne tiendrait pas dedans. Eux ? Non on a vu qu’une pokeball ne peut contenir qu’un seul pokemon… Et puis ce n’étaient pas des pokemons. Aucun d’entre eux. Hmm…

Maxine leva l’index pour proposer une idée : « Et toi ? » Quoi moi ? « Tu as dis que tu étais un tigre... » (Je la rectifiai par réflexe : « Un tigre en peluche ! ») « ... Et un tigre en peluche c’est un peu comme un pokemon, non ? Je pense que ça peut marcher tant que ça reste un animal ! Regarde, dans mon livre, au chapitre « Les pokemons, vos amis pour la vie dans une gameboy » ils disent que ceux sont des animaux, mais en plus intelligent puisqu’ils comprennent quand on leur parle. On communique tous les deux, et puis le livre le dit alors… C’est que c’est vrai. » Je penchai la tête pour lire la ligne concernée et pinçai un peu les lèvres dans une mimique de réflexion. Hmm… Peut-être oui, pas faux. Pas juste non plus, ce livre était décidément étonnant.

« Vendu pour le tigre ! Tu sais faire ? »

Elle me désigna la page suivant où des petites illustrations vous expliquaient même comment procéder pour lancer efficacement une pokeball ! Devant m’incliner devant le génie de son ouvrage, je lui lançai la pokeball et me décalai de quelques bonds pour me retrouver au milieu du trottoir. J’écartai les bras dans un sourire amusé, attendant de la voir finir de lire pour ensuite refermer son livre, le ranger et prendre l’objet dans sa main droite. Maxine croisa mon regard, prit une grande inspiration et… lança.

Dans le vide entre nous.

Nous restâmes immobiles, elle le bras tendu en avant et sur un pied, moi a attendre. Je vis la pokeball rebondir, rouler un peu plus loin et... « Hep hep !! Reviens ici ! Reviens iciiiiii !!! » Je me précipitai à sa suite alors qu’elle venait de passer sur la route, l’attrapant juste avant qu’une voiture ne roule dessus et ne la brise ! Un long coup de klaxonne accompagna son freinage, j’entendis quelques insultes – a qui parlait le conducteur ? – mais j’étais déjà retourné sur le trottoir pour la mettre à l’abri. Poussant un soupir, je la remis dans la main de Maxine.

« Il faut toucher la cible pour que ça marche, sinon c’est juste une boule rebondissante. »

Un sourire amusé et elle hochait la tête dans un « HM ! » obéissant. Je reculai à nouveau sans tenir compte des gens autour et écartai les bras. Bon aller, cette fois ça allait marcher ! Carrément ! De toute façon il n’y avait qu’en essayant qu’on allait savoir… Je la vis à nouveau prendre une inspiration, lever le bras bien haut en l’air…

« Oublie pas de dire « pokeball, go ! » ! Sacha fait tout le temps ça quand il veut attraper des pokemons et en général il réussi après ! »

Commentai-je dans un sursaut de lucidité. Elle ouvrit la bouche comme si elle venait d’avoir une révélation et réajusta sa position immédiatement, l’air enjoué sur le visage. Maxine savait toujours comment faire les choses biens, je n’avais aucun doute là-dessus. Impatient et sautillant, je rencontrai soudain quelque chose dans mon dos et relevai le nez avant de chuter : un grand type à l’air bourru venait de me rentrer dedans ! « Pokeball, GO ! » Me rattrapant à son manteau comme je pus, je sentis soudain la sphère métallique me frapper de plein fouet dans la tempe.

Il y eut un bruit bizarre, du genre… Un claquement dans l’air. Puis la pokeball s’immobilisa dans l’air et, aussi étrange et excitant que cela puisse paraître, s’ouvrit. Si si, elle s’ouvrit ! Un faisceau rouge en sorti – comme dans les films – et se dirigea dans ma direction à toute allure. M’englobant moi mais aussi, bizarrement, le type à côté et d’autres personnes à proximité de nous. Tout le monde. Tout ce petit monde fut soudain aspiré vers l’avant et je vis la sphère devenir grosse. Très grosse. Très, très grosse… Jusqu’à ne plus rien voir du tout.



Je me massai douloureusement le crâne, n’ouvrant pas encore les yeux. Je sentais plus vraiment le trottoir sous mes fesses, plutôt quelque chose de mou comme… Comme quelqu’un ?! O_o Me redressant vivement sur les coudes, je toisai de la tête au torse le mec sur lequel j’avais atterri avant qu’il ne me repousse sans ménagements ! Glissant dans l’herbe, je grimaçai sous le contre coup du choc et…

« Mais Rita Skeeter… C’est pas dans Harry Potter ? »



Antropy : 100% 
Expérience : 0% 

Une pokeball sauvage apparaît !

Finissant de mettre tout ce dont j'avais besoin dans mon sac à main, je regardais par l'embrasure de la porte pour vérifier que mes parents n'étaient pas rentrés à la maison. J'évitais le plus souvent de les croiser histoire de ne pas avoir à me justifier sur mon absence de la semaine, voir du mois, qui précédait. Je n'avais toujours pas trouvé de domicile fixe, mais cela ne m'inquiétait pas plus que cela puisque mon frère m'accueillait, très gentiment et gracieusement… Ou pas… Chez lui. J'avais pris l'habitude d'arriver à l'improviste chaque jour pour leur faire la surprise. Surprise qui était toujours plus ou moins bien reçu. Attrapant mon sac à main, je le fis glisser sur mon épaule tout en sortant rapidement de ma chambre. Passant par la cuisine, j’attrapais une pomme… Avant de la remettre dans le panier à fruits bien assez vite. Une pomme, non sérieusement, je préférais encore un morceau de chocolat. Ouvrant le frigo à la recherche d’une trouvaille sucré, j’attrapais la dernière plaquette de chocolat qui devait être là depuis un bon petit moment. Refermant le frigo, je me hâtais de sortir de ma maison… Ou du moins de la maison de mes parents, pour me rendre chez Franck et Emily.

Regardant une voiture passée rapidement à côté de moi sur la route je soufflais légèrement. Il fallait vraiment que je pense à passer mon permis dès que j'aurai un petit peu d'argent, cette situation commençait réellement à m'agacer. Marcher tout le temps à pied, ce n'était pas vraiment ce que je préférais. En plus de cela je n'avais plus mes coussinets pour rendre la marche plus agréable. À la place de cela, j'avais des chaussures à talons hauts, d’une dizaine de centimètres. Ce n'était certainement pas les plus beaux et hauts de ma garde-robe. Mais je gardais les autres pour les grandes occasions. Ils étaient bien trop douloureux à porter en journée. Et puis, j’aurais surement l’air ridicule perchée sur des échasses pour me balader. Ronchonnant sur la route, je me maudissais d’avoir choisis ces chaussures. Ce n’était pas vraiment un choix, c’était surtout car il ne me restait que cela chez mes parents. Et autant vous prévenir tout de suite, pied nu, ce n’est pas envisageable.

Après un temps, bien trop long à mon goût, de marche, l'appartement de Franck et Emily se dessina sous mes yeux. L'armurerie devait être fermé pour la journée, en tout cas, je ne voyais pas Emily à l’intérieur. M'approchant de cette dernière je vis un tract traînant par terre. Je me baissais pour l’attraper avant de me relever pour l'analyser. Il était question d'un speed dating à StoryBrook. Sympathique comme idée, j'aurais bien aimé y participer mais je ne voyais absolument pas à qui proposer. Levant les yeux vers la fenêtre donnant sur la chambre d'Émily, je souris légèrement. Ce serait l'occasion parfaite pour elle et mon frère de se retrouver. J'allais peut-être en fin réussir mettre aller mettre ensemble, qui sait ?

Fourrant le tractes dans ma poche je me hâtais de rejoindre l'intérieur. Rapidement je pris l'escalier pour monter au premier et toquer à la porte. Attendant quelques secondes, je croisais les doigts pour qu'Émilie soit chez elle. Elle n'allait pas le regretter si elle était au rendez-vous, j’en étais sûre. Mais je ne pouvais pas débarquer en lui parlant de cela. Non elle allait sûrement faire marche arrière et paniquer comme une enfant. Il fallait que je trouve une autre stratégie pour la faire sortir. Après, je m’occuperais de trouver une tenue parfaite pour la soirée qui sublimera sa silhouette de gazelle. Ou du moins qui essayera de faire oublier sa démarche de canard. Elle ne le voyait peut-être, mais de l'extérieur ce n'était absolument pas sexy. Je me devais de remédier à cela.

La porte s'ouvrit sur la jeune blonde… Enfin la vieille blonde, elle a dépassé 25 ans après tout elle n'était plus de toute première fraîcheur. Au bout d’un quart de siècle, on commence à être sur la pente descendante. Souriant grandement à Emily, je la vis soupirer en me voyant. Prenant un air boudeur, je croisais les bras sur ma poitrine tout en ronchonnant.

– Tu pourrais quand même faire semblant d'être contente de me voir. Moi je suis contente de te voir, tu vois. Et... Je venais te proposer de sortir. Tire pas cette tête là ça peut être amusant. Si tu n'essayes jamais, tu ne peux pas le savoir. Allez viens je t'invite à boire un café avec mes maigres économies, c'est quand même un acte de générosité non ?

Alors que la jeune femme s’apprêtait à sortir, je passais la tête dans l'embrasure de la porte pour essayer de regarder un intérieur. Si jamais mon frère était là, j'aurais pu l'emmener avec nous. Ça aurait été le moment parfait pour les abandonner en tête-à-tête. Même s'il était en tête à tête toute la journée dans l'appartement. Mais une rencontre autour d'un verre c'était bien différent. Ça rapprochait, et c'était tout ce que je souhaitais. La jeune femme me regarda bizarrement, se demandant sûrement ce que j'essayais de faire. Souriant une nouvelle fois je reculais de quelques pas pour lui demander.

- Franck est là lui aussi, il pourrait nous accompagner ? Ne fais pas cette tête là il est gentil non ? Enfin non d'accord, je te comprends, mais tu n'aurais pas envie de le voir hors de l'appartement par hasard. À une soirée qui se déroulera Storybook par exemple ? Oublie ce que je viens de dire, on y va !

Elle secoua la tête en signe de négation sur sa présence dans l'appartement. Tant pis, Je lui proposerai quand on rentrera. J’entrainais la blonde par la manche sans lui laisser le choix ou le temps de refuser mon invitation. Je me doutais qu'elle l’aurait fait, sinon. Si en plus elle apprenait que je la traînais dehors pour lui trouver une tenue parfaite pour le speed dating, elle m'aurait sûrement fermé la porte à la tête. Elle n'était vraiment pas amusante parfois, même un petit peu ennuyante. C'était peut-être pour ça qu'elle s'entendait plus ou moins bien avec mon frère. Pas un pour rattraper l'autre. Lui laissant le temps de prendre son sac à main et son manteau… Bah oui j'allais quand même pas payer en plus de ça. Au contraire, je devrais presque me faire payer pour mes conseils de mode et de beauté. Je m'apprêtais à réaliser un exploit, surtout lorsqu'il s'agit c'est du cas, désespéré, d'Emily.

Lorsqu'elle fut enfin prête, je l'entraînais par le bras dans les ruelles de Storybook. J'étais devenu une professionnelle des boutiques de plutôt bonne qualité sans être trop cher… Du moins j'en avais été obligé à cause de mes maigres ressources. Passant devant plusieurs cafés, je santé qu’Emily commençait à douter de ma sincérité. Tenant à garder ma couverture d'agent secret et double sauve, je finis par m'arrêter dans un café, juste en face d’une boutique de robe de soirée.

– Regarde il est plutôt joli ce café on a qu'à s'arrêter là.

Prenant place sur une des tables extérieures, je commandais un chocolat chaud avec supplément chantilly, tout en oubliant pas de lui rappeler de mettre le petit gâteau au bout de chocolat avec. Je regarde ensuite Emily, la laissant commander la boisson qu'elle désirait. Juste avant que le serveur ne fasse marche arrière, je me retourne sur mon siège pour l'interpeller de nouveau.

- Vous pouvez me rajouter une boule de glace au chocolat avec s'il vous plaît ? Ou non, plutôt un muffin au chocolat, vous savez, fondant à l'intérieur. Merci beaucoup !

Après cette commande je fais un grand sourire à Emilie. Le sourire, c’est la clé, il faut sourire pour réussir. Son regard semblait méfiant et toujours aussi peu convaincue de ma sincérité. Essayant une dernière fois de faire valoir mes arguments, je me balance sur ma chaise en soupirant légèrement. Je regarde autour de moi d'un air angélique comme si le temps semblait parfait pour sortir boire un café avec une de ses meilleures amies. Alors qu’il fait un froid de canard et que je préfèrerais être au fond de mon lit à jouer sous ma couette. Bon c'était peut-être un peu exagéré, du coup, mais comme ça il y avait plus de chance qu'elle me croit. Mon regard redescend sur elle alors que j’entame la conversation d'un air détaché.

- Alors ça se passe bien la collocation avec mon frère ? Vous n'avez toujours pas envie d'avoir une nouvelle colocatrice ?

Dis-je en lui faisant un petit clin d'œil. Bon c'était loin d'être discret je devais l'avouer, mais j'avais clairement besoin de trouver un toit. J'en avais marre de passer mon temps à vagabonder entre les maisons de mes amis. Et puis Frankie c'est tout de même mon frère non ? Emilie était une amie, du moins ça dépendais des jours mais là elle devait être une amie. Je la considérais peut-être presque comme ma meilleure amie. Des meilleurs amis ça se met en collocation, non ? Eh bien voilà j'ai les deux arguments en béton pour rejoindre leur petit nid douillet. Et puis de toute manière je passais déjà la moitié des soirées avachi dans leur canapé, tout en faisant semblant de m'endormir le soir lorsque l’heure devenait tardive. Mon frère, très pointilleux sur les heures de sommeil, ne me réveillait quasiment jamais. Et puis Émilie était bien trop fatiguée pour s'énerver à ces heures-là.

C’est tout de même étonnant de sa part. C'était aussi surprenant que de penser que je pouvais être capable de m'arrêter d'être moi-même, adorable et pleine de joie de vivre. Mais, dans tous les cas, je savais que ce contrat de collocation ne pouvait être réglé qu'avec les deux principaux intéressés devant moi. Donc autant laisser cette réflexion à plus tard et me concentrer sur mon objectif principal. Sortant discrètement le tract que j'avais précédemment ramassé devant l'armurerie, je le laissais par terre l’air de rien avant de poser mes yeux dessus, une mine faussement étonné. Je le ramassais pour le scruter avant le faire passer à la blonde. Un grand sourire angélique sur les lèvres, et une mine adorable, je zieutais sa réaction.

- Oh tu as vu un tract sur un futur événement pour la Saint-Valentin. Ça pourrait drôle, tu ne trouves pas ? Tu pourrais même y aller non ? Ça te ferait un peu prendre l'air. Oh et puis, c'est décidé il faut que tu y ailles !

Attrapant mon téléphone, je saisis le numéro présent sur le flyer pour appeler le secrétariat ou le gérant de cet évènement. Il fallait que je l'inscrive, tout de même, sinon elle ne le ferait pas elle-même. Voyant la blonde se lever dans l'optique d'attraper mon téléphone, une lueure assassine dans le regard, je me levais à mon tour pour prendre la fuite. Quelques sonneries passèrent alors que je continuais de tourner autour de la table pour éviter qu'elle ne m’attrape. Un petit bruit m'indiqua que quelqu'un venait de décrocher le téléphone. Ne perdant pas une seconde j'articulais rapidement et d'une voix très audible :

- Bonjour j'aimerais inscrire une très bonne amie à cet événement. Elle est totalement d'accord, elle est même à côté de moi, mais elle n'ose pas s'inscrire elle-même. Elle s'appelle donc Emily Lame-Duck. Elle sera là pour la soirée avec un cavalier. Je vous appellerai plus tard pour vous donner son nom. Merci beaucoup, au revoir !

Une main tenant le téléphone, et l'autre sur le micro j'essayais de masquer les cris et les ronchonnements d'Emilie qui hurlait tout en continuant de me poursuivre. Une fois le coup de fil passé, je raccrochais le téléphone tout en le fourrant dans ma poche. La jeune femme avait l’air d'avoir mangé un piment tellement son visage était rouge. Éclatant de rire au regard assassin qu'elle me renvoyait, j'haussais les épaules tout en me rasseyant pour goûter mon chocolat chaud. Je ne voyais pas pourquoi elle s'énervait autant, après tout je tentais de la sortir de son célibat persistant. Contrairement aux autres j'avais de l'espoir pour qu'elle ne finisse pas vieille fille. J'étais gentille tout de même, non ? Et puis si elle pouvait se mettre avec mon frère, Ça me ferait deux cas désespéré en moins à gérer. Une Pierre deux coups c'était quand même génial non ?

Elle était surement encore trop timide et susceptible pour admettre la vérité. J'étais sûre qu’au fond d’elle, elle aimait mon frère et qu'elle rêvé de lui chaque nuit, sans vouloir nous le dire. Bon, c'était peut-être des cauchemars mais ça ce n'était qu'un détail. Et de son côté Frankie ne pourrai sûrement pas trouver mieux qu'Émily. Elle était peut-être ronchonne et souvent de mauvais humeur, Mais au moins elle était capable de porter mes futurs petits neveux. Et elle était une fille. Pour lui, c'était déjà beaucoup. Je me demandais s'il avait toujours sa ceinture de chasteté, ainsi que son anneau. C’était bien le genre à en porter. Cela n'était sûrement qu'une fausse excuse pour justifier son caractère pure et chaste… Enfin vierge quoi.

- Fais pas cette tête voyons je suis sûre que tu es contente. C'est juste que tu ne t'en rends pas encore compte. Mais tu me remercieras plus tard, il faut bien que tu te trouves quelqu'un, non ? Et puis regarde, oh quel coïncidence ! Une boutique de robe de soirée juste à côté de ce petit café. Tu vois le destin veut que tu ailles à cette soirée, il veut que tu rencontres l'homme de ta vie. Si ça pouvait être mon frère ce serait cool quand même. Enfin bon n'importe qui ira bien. Je suis sûre que sous ces cheveux gras et cet renfrogné, se cache une princesse. Même si elle est très très bien cachée.

J'avais l'impression de m'enfoncer. Vu son regard noir, je n'avais pas l'impression que mes propos la rassure beaucoup. Finissant de boire mon chocolat chaud et de manger mon petit bout de chocolat, je piquais le siens tout en regardant autre part en sifflotant. Avant qu’elle ne se rende compte je l'enfournais dans ma bouche tout en me levant pour laisser un billet de 10 € sur la table. Bon ce n’était peut-être pas le montant exact, mais je n'avais pas plus. Prenant de ma main libre mon muffin au chocolat, je ne laissais pas le temps à Emily de résister ou de répondre négativement à mes propositions. Je l'entrainais, toujours par la manche, pour foncer à l'intérieur du magasin d’en face. Elle avait de la chance j'avais un bon goût très prononcé, surtout pour les habits de soirée. Avec moi elle ne pouvait pas mieux tomber.

La faisant passer devant moi je la poussais doucement pour qu'elle commence à regarder les tenues. Il y en avait des magnifiques, elle ne pouvait pas faire sa difficile. De toutes les couleurs, pour tous les goûts. Mais une jolie petite robe noire absolument magnifique attira mon attention. Elle était courte mais pas trop, décolleté mais sans être vulgaire, et assez habillée et original pour une occasion de ce genre. J'allais lui proposer de la regarder, voir même de l'essayer, lorsque mes yeux se posèrent sur une autre tenue tout à fait différente. Une sorte de longue robe rose bonbon dont le haut était un bustier et le bas s'évasait en froufrou mêlé à de la dentelle. Vu le genre de tenue, il y avait sûrement un gros nœud à l'arrière, pour faire encore plus princesse cucute. Cette robe était absolument parfaite, du moins pas pour la soirée mais j'allais passer un moment inoubliable. Préparant discrètement mon téléphone pour le mettre en mode appareil photo, j'entraînais Emily en face de cette robe.

- Regarde comme cette robe est magnifique ! Elle t'irait super bien ! Fais-moi confiance le rose te va au teint, il faut que tu l'essayes.

J'aurais dû prendre en photo sa tête à ce moment-là. Je ne vous raconte même pas, je n'ai pas les mots pour décrire l'expression faciale qu'elle avait à ce moment-là. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi décomposée est désespérée. Essayant de garder mon sérieux, je la regarde avec un sourire et un air affirmé. Il fallait absolument qu'elle mette cette robe, je devais la voir dans cette robe. Et puis si j'arrivais à prendre une photo, elle se vendrait sûrement très cher. Voyant que même devant mon air sur de moi, elle ne s’avouait pas vaincu, j'ouvris la bouche, un air maléfique le visage. Aux grands maux les grands remèdes.

- D'accord, on fait un deal. Je suis sure qu'elle va t'aller à merveille. Si elle te va, je te laisse choisir ton compagnon de bal. Et je ne squatte plus ta chambre quand tu n'es pas là.

Sa tête se décompose une nouvelle fois lorsque je prononce ces paroles. Zut elle n'avait toujours pas compris que dès qu’elle sortait, je dormais dans son lit et je fouillais dans ses affaires. Ça allait encore me valoir des problèmes ça ! Je pensais que Franckie lui en avait fait part depuis bien longtemps. Il n'était peut-être pas aussi cafteur que ça après tout. Dans tous les cas maintenant qu'elle le sait, elle aura sûrement envie que j'arrête illico presto. C'est sûrement très désagréable que l'on fouille dans ses affaires. Mais d'un autre côté c'est tellement tentant. Surtout quand on voit des objets non identifiés dépasser d'un tiroir. Bref, ce n'est pas le sujet de discussion actuel. Un dernier argument et elle serait sûrement d'accord pour essayer cette magnifique robe. Il fallait que je cherche. Mais je ne voulais pas trouver quelque chose de trop contraignant pour moi. Même si je risquais de ne pas tenir mes promesses, ce ne serait pas une première. Laissant s’écouler quelques secondes je fini par ouvrir la bouche une nouvelle fois.

- Et j'arrête d'essayer de te caser avec Franck. Et… Bon tu me demanderas ce que tu voudras et j'aviserai, promis. Tu l'essayes maintenant ?!

Je me demandais ce qu'elle avait derrière la tête, mais ce dernier argument avait l'air de l'avoir convaincue. Je me fichais de ce qu'elle demandait de toute manière, j'avais mon mot à dire dessus, et puis je n'avais pas dit que j'allais respecter mes promesses. Mais ça je me gardais bien de lui dire. Elle ne me connaissait pas encore aussi bien que Franck. Je pouvais donc user de mes atouts de menteuse sans me soucier de ce qu'elle pouvait savoir sur mon passé. Si je lui avais déjà fait le coup une ou deux fois, elle n'avait pas encore pu s'y habituer dignement. Et quand elle s'y serait habituée, je trouverai d'autres moyens pour obtenir ce que je veux, comme avec Franck. Impossible n’existe pas chez moi.

Attrapant la robe de la bonne taille, je la suivais dans les cabines d’essayages pour la regarder. Au ralenti, elle me suivit comme si elle se rendait à l’abattoir. Ce n’est tout de même pas si horrible non ? Je lui donnais des cours de stylisme là, et elle n’était absolument pas l’élève rêvée. Bon, là, je me fichais un peu d’elle, mais quand même, elle devrait être une élève docile et appliquée. M’asseyant sur le banc d’en face, je fixais le rideau. Longtemps. Très longtemps.

- Bon qu’est- ce que tu fais ? Tu ponds un œuf là-dedans ? Tu vas finir par sortir ou je viens te chercher ?

Non mais c’est vrai, qu’est-ce qui pouvait bien lui prendre autant de temps ? Déjà impatiente de nature, je ne supportais plus les secondes qui passaient. L’arme en main, je guettais le moment de la photographiée. Sa voix s’éleva, ferme et… Plutôt déstabilisé. Emily déstabilisée ? C’était donc sa voix dans ce genre de moment ? Ok, imprimé, je ne l’avais encore jamais entendue comme ça.

- Hors de question que je sorte comme ça.

Ah si ! Ah si, si, si, si, si ! Et notre marché alors ? Elle allait tout de même le respecté. Il n’y avait que moi qui avait le droit de mentir, non mais oh. J’étais le professeur pour une fois. Sautant sur mes pieds, je fonçais vers la cabine d’essayage pour passer ma tête derrière le rideau. Mes joues se gonflèrent alors que mon visage virait lentement au rouge. Je me retenais de toutes mes forces, tentant de garder un air sérieux.

- Eh bah tu vois.. C’est pas si mal que ça ! Enfin, je veux dire…

Elle se tourna vers moi, son petit nœud sur le dos se secoua ce qui me fit exploser de rire. Partant toute seule dans un fou rire, des larmes me montèrent aux yeux tandis que je prenais discrètement une petite photo de mon portable que j’enverrais surement plus tard à Franck. Emily m’envoya valser de la cabine, toujours avec son visage fermé et son air renfrogné.

- Oh mais OOOOOOOOOOOH ! Le prend pas comme ça je rigole et… POKEBALL

Mon regard venait de se poser sur un objet volant. Un objet volant qui ressemblait à une pokeball version réel. Et ils étaient en train de s’amuser avec. Mon âme de geek m’intimait de courir le plus vite possible pour la récupérer et mon âme de chat… Me disait la même chose. On ne laisse pas passer une boule pouvant ressembler à une pelote de laine de très loin. Sautant sur mes jambes, j’attrapais mon sac à main, ouvrais rapidement le rideau de la cabine pour agripper la main d’Emily et l’emporter avec moi dehors.

- Ils jouent avec une pokeball ! UNE POKEBALL TU TE RENDS COMPTE ?! Faut qu’on y aille ! VITE ! Tu te changeras après !

Emportée dans mon excitation, je trainais le fardeau qui me servait d’amie derrière moi. La blonde venait de ramasser une nouvelle fois la pokeball pour la lancer sur le garçon qui se tenait devant elle les bras ouvert comme s’il… Comme… S’il… se donnait à dieu. Fonçant en accélérant la course, je visais la pokeball qui venait de quitter les mains de la jeune fille.

- Je veux l’attrapeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer !

Lâchant Emily qui me retardait trop, je sautais dans l’espoir de récupérer l’objet de mon enfance. Mes doigts ne passèrent qu’à quelques millimètres de l’objet rond, mais je ne pus malheureusement pas la rattraper. Continuant de la fixer alors que mes pieds touchaient une nouvelle fois le sol, je la vis s’ouvrir pour laisser sortir un halo rouge. Comme dans… Comme dans le film ! Ou les jeux ! Ou la série ! Mais c’était trop top ! Fixant le sol, je me demandais quel Pokémon allait en sortir. Mais rien de tout cela ne se produisit. Au contraire, le halo rouge nous engloba, nous attirant vers la pokeball qui grossissait à vue d’œil. Je n’eus le temps que de pousser un cri de détresse, victime des évènements.

- NAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! J’VOUS PROMET QUE JE CAPTURERAIS PLUS DE POKEMON SAUVAGE LAISSEZ MOII !

Tout était noir. Très noir. Trop noir. Juste un son, ou plutôt des voix retentissaient. Ca parlait… De Pokémon ? De Kanto, la célèbre région peuplée de Pokémon ? Et Arceus ! Le créateur de l’univers Pokémon, le plus puissant pouvant s’adapter à tous les types et prendre n’importe quel type… Le célèbre Pokémon légendaire, le plus fort. Une petite musique marqua la fin de ces petites news. C’est là que la douleur de ma tête se fit sentir. Jusque-là, je ne sentais rien, mais j’avais l’impression qu’on m’étouffait. Qu’un poids lourds s’était installé sur ma tête et s’amusait à m’empêcher de respirer. Essayant de reprendre une bouffé d’air, rien ne s’engouffra dans ma gorge. Ouvrant précipitamment les yeux, je me dégageais du poids qui pesait contre ma tête en pestant.

- AAAH ! Mais tu m’écrases pousse toi !

Forcément, il ne fallait pas se demander, qui c’est qui était assise sur mon jolie petit minois. Emily. Encore et toujours. Elle me faisait payer les moqueries concernant la robe. En parlant de robe. Mon regard se baissa sur ses habits qui n’avaient toujours pas changé depuis notre escapade à la boutique. Mes joues se gonflèrent de nouveau alors que je pouffais de rire en la voyant habillé comme ça. Je trouvais ses vieux pulls laids, mais là, on était arrivé à un summum difficilement dépassable. La scrutant, je continuais à rire à mi-voix alors qu’elle fulminait.

Une voix attira mon attention. Il s’agissait du roux qui se donnait à dieu quelques minutes… Secondes ? Heures ? Auparavant. Celui qui avait la pokeball. Ou du moins, je l’espérais forcément. Peut-être qu’en était mignonne et adorable, il me la prêterait. Ne lui laissant pas le temps de se remettre de ses émotions, je lui sautais dessus en le regardant sous toutes les coutures.

- Dis on est où ? Et la pokeball ? Comment tu l’as eu ? Je veux la même, elle avait l’air super réaliste ! Moi c’est Figue, adorable petit chaton, et toi ? Et celle habillée en princesse des contes de fées qui fait la gueule, c’est Emily. Le sourire lui va mieux, tu verras.

Prenant un peu de recul, je vis que nous n’étions pas seuls ici. Décidément, il y en avait du monde. Mais hors de question de partager la pokeball, elle était à moi. Enfin s’il voulait bien me la prêter. Mon regard se posa sur un autre garçon qui avait l’air bien renfrogné. Tiens, il s’entendrait bien avec Emily lui. Elle allait être contente quand j’allais lui dire que je lui avais trouvé un amis au moins aussi ronchon qu’elle. Bon, elle n’était pas au top de sa beauté, mais ça passerait. De loin, on y verrait que du feu. Surtout s’il était myope.

« Genre tu connais les animatronics ?! »

Ne pus-je retenir à l’égard du type qui avait crié dans mon dos. Ce n’était pas souvent, ça ! Et en plus il n’avait carrément pas une tête à savoir ce que c’était… Lui, j’allais bien l’aimer. Je me mis à sourire d’un air amusé, avant de me faire repousser sans ménagement ni manières ! Décidément. Bon, il perdait un petit point pour le manque de bienséance, mais son côté bourru me plu immédiatement. Et puis je voulais pas savoir ce que j’avais sentit de dur dans son manteau, on n’était finalement pas assez proches pour le moment. Un peu d’intimité ! Les relations, ça se noue dans la longueur et la douceur, je ne suis pas du genre à coucher le premier soir ! Bon ça m’arrive, mais pas au milieu de l’herbe et d’une troupe de filles, y’a des limites !

Je pensais avoir rencontré les personnes les plus dingues qui pouvaient exister… Mais plus les secondes avançaient et plus je me disais que j’avais encore pas mal de gens à rencontrer dans cette catégorie. Lara ou le jardinier d’Yzma pouvaient aller se rhabiller, il existait sur cette planète des créatures encore plus effrayantes que moi ! Je ne pensais pas ça possible, mais j’avais la preuve devant les yeux : les FILLES.

Ces créatures absolument infernales et outrageusement bavardes, mais pas des trucs pour sortir des réflexions intelligentes. Non. Pire. Des trucs sans queues ni têtes ! « Et celle habillée en princesse des contes de fées qui fait la gueule, c’est Emily. Le sourire lui va mieux, tu verras. » Je désignai d’ailleurs l’une d’entre elle du doigt, avant de dévier mon regard sur la blonde habillé dans une robe… Rose. Ah ça, pour être rose, c’était rose ! Barbie pouvait aller se rhabiller et la princesse Peach se manger sa couronne, cette fille les battait à plates coutures.

« C’est un look comme un autre... »

Supposai-je, incertain de la réponse à donner. Ça me rappelait les bals de débutantes des années soixante-dix mais quelque chose me disait que j’avais tout intérêt à ne pas l’énoncer à haute voix… Des fois, je devais remercier la gente féminine. Elle me rappelait dès qu’il le fallait pourquoi je préférais être gay.

Déjà parce que la brune était à moitié en train de m’étrangler en me secouant comme un prunier ! Je posai ma main sur les siennes pour essayer de l’arrêter… Je tenais à cette chemise ! Elle peut-être pas mais moi oui. Bon heureusement la princesse bonbon décidé de me tirer de ces griffes aiguisées et… « Bon, Poil de Carotte, tu nous ramène illico a Storybrooke ou je me ferai une joie de te refaire le portrait. » Poil de carotte ? Elle parlait à qui ? Je me retournai pour essayer de trouver le responsable mais tout ce que je vis c’était le brun à l’air grognon. Hm, non, Poil de Carotte n’était pas avec nous. Je tapotai mon menton de mon index, septique.

« Tu devrais en manger un peu plus des carottes, mini miss California, ça rend aimable il parait. Et les fesses roses. Et les seins rebondis. Et… »

Mais qu’est-ce qu’elles faisaient encore ? Entre les hurlements et le reste, voilà qu’on basculait à nouveau tous sur le sol et… Et… Et pourquoi est-ce que j’avais l’impression de presser un melon entre mes doigts moi ?

J’écarquillai les yeux de surprise quand elle me fila une gifle monumentale, retirant ma main de sa poitrine.

« Je suis pas pervers je suis gay, y’a une nuance ! »

En clair, son balcon ne m’intéressait pas le moins du monde. Bon au pire j’y jetais un ou deux coup d’œil pour m’assurer de ne jamais me faire implanter d’air bags mais c’était tout ! Lara m’avait vacciné.

« Je vérifiais si c’étaient des vrais… Ils en font tellement des ressemblants maintenant. Tu m’étonnes que les folles sautent dessus pour tenter une opération de tous les diables ! T’es pour ou contre les implants mammaires toi ? Ah pardon, c’est peut-être pas le moment de poser la question… ? »

Mais avant qu’elle ne m’attrape pour me faire je ne savais quoi – les princesses dans les films, fallait toujours s’en méfier – je bondissai hors de sa portée et m’écartait de la furie qui… Des deux furies. Littéralement. Décidément, la couleur de cheveux bruns devait sérieusement endommager le cerveau ou je ne savais pas quoi car elles avaient toutes l’air plus dingues que les autres. Bon peut-être pas les deux grandes perches debout à côté, mais les plus jeunes en tout cas… Peut-être était-ce un rite de passage obligatoire ?

… J’avais jamais autant aimé mon service trois pièce qu’à cette réflexion en fait.

« Mais pourquoi elle se déshabille ? C’est pas la saison… »

J’entendais presque la voix de Maxine me dire que la saint-valentin approchait et que, du coup, les gens se déshabillaient plus facilement pour l’occasion… Mais fort heureusement elle n’était pas là. Trop innocente pour me sortir un discours pareil. Trop prude pour voir une fille se mettre à moitié nue comme si de rien était, après avoir retiré une blouse tâchée de sang. Je grimaçai de dégoût, rentrant ma tête dans les épaules et détournai le regard des… Quoi ? Quoi mais… Mais pourquoi encore moi ?!

« C’EST PAS MOI J’AI RIEN FAIT ME FAITES PAS DE MAL J’AI QU’UNE GUITARE EN HERITAAAAAGE !!!!! »

Je fermai les yeux en les voyant se précipiter et… Et… Et rien. Je sentis juste ma paume bien plus légère et… Et où est-ce qu’elles allaient ?

« Mais la sortie c’est par là-bas, non ? »

Je désignai les petites maisons qui avaient l’air carrément plus accueillante que les arbres contre lesquels elles se dirigeaient. Quoique. On avait peut-être atterri dans le remake de tarzan sans le savoir ? Je demandai à voir. Y’avait qu’un seul type capable d’être sexy en slip léopard, donc s’il passait dans le coin je voulais pas le rater ! Levant le nez vers les branches, je ne pus que bondir sur le côté en voyant que les deux hyperactives avaient finies ensemble dans un tronc ! Non pas contre, dans. Dedans. Inside. In utero comme on pourriat dire, mais c’est un peu sale alors on se passera de la réflexion salace.

Je ne pu cependant pas m’empêcher de rire cependant devant un tel spectacle, appuyant mes paumes sur mes genoux pour parvenir à rester debout. Fusion avec un arbre ! Nous avions la première sous espèce de Groot qui décidai de se complaire à danser même s'il lui manquait le pot de fleur aux pieds ! Et puis je devais reconnaître que la musique était sympa, je me mis à faire le métronome avec mes doigts en me balançant d'un pied sur l'autre.

Des couleurs vives. Un univers qui pleuvait des arc-en-ciel sous un ciel bleu en qualité HD. Bonne carte graphique en l'occurence... Qu’est-ce qu’il se passait exactement, là ? Le serveur principal avait rehaussé le niveau HD de ses rendus ? Tant mieux, après la jungle sanguinaire, on tombait au pays des poneys ! Ou plutôt... Des pokemons. Quoiqu'on en voyait même pas un bout de queue de pikachu là. Ca valait pas encore le zoo, on avait trouvé direct comment libérer les pingouins, mais… Oh bordel, c’était ça ? C’était comme le zoo ? On était dans le zoo de Storybrooke et en fait à la place de nous y’avait nos formes animales ? Je frappai de mon poing dans ma paume, soucieux de mon idée en regardant les autres.

« C’est logique ! On est là sans être là... Puisque même Rita est là alors qu’elle est pas censée ! »

Avisant le regard du brun, je mimais le retrait des boule quiès que je l’avais vu discrétos enfiler au fond de ses oreilles. On ne me la faisait pas à moi, ce genre de truc je le repérai à des kilomètres à la ronde ! Y’avait des gens qui le faisaient quand ils se rendaient à des concerts ou quoi, et d’autres qui le faisaient quand on ouvrait la bouche. Normalement c’était réservé pour les environnements trop bruyants ; n’avisant pas de marteau-piqueur à des kilomètres à la ronde, je pris le parti de lui faire comprendre en langage des signes que son idée ne valait pas la peine d’être vécue. Ou presque. Pourquoi il faisait mine de pas comprendre ce que je lui disais ?

« Il est sourd en plus d’être bouché ? » Demandai-je d’un air à demi exaspéré au type blond qui se trouvait à côté de moi. « Si c'est comme ça qu'il expédie les problèmes... J'veux pas voir l'état de ses toilettes. » Sincèrement, valait mieux pas.

Attendez… Quel type blond ?!




Antropy : 100% 
Expérience : 0% 

Pikachu attaque éclair !

Le blond revenait des bois. Il aurait continué son chemin jusqu'au laboratoire tranquillement pour voir son grand-père si son attention n'avait pas été accaparée par des éclats de voix. Il soupira et avança tout en parlant.

"On n'est pas seul ma grande, moi qui pensais que les bois étaient peu fréquentés en cette période de l'année..."

Il avança, suivant le bruit jusqu'à sa source. Un petit groupe de personnes se dessinait de plus en plus jusqu'à ce qu'il s'arrête au bas d'un arbre. Levant doucement la tête, attiré par les voit, il vit...une culotte...
Il tourna rapidement la tête ailleurs.

"Elles ont l'air un peu coincées, on fait quoi on les aide?"

Il baissa son regard vers ses pieds, là où le pokémon souris s'était arrêté. Celui ou plutôt celle-ci - l'extrémité de sa queue était plus arrondie, comme le dessus d'un coeur - le regarda en remuant doucement le museau. Elle poussa un petit cri. Regis se recula un peu de l'arbre, risquant un nouveau regard vers les jeunes filles puis vers sa Pikachu.

"Toi tu es une fille tu peux aller les aider non?"

Celle-ci ne semblait pas vraiment d'humeur à vouloir aider qui que ce soit. Mademoiselle aimait bien ne pas aider les autres. Tous ce qu'elle aimait, c'était les combats, dormir et se balader. Mademoiselle était capricieuse.

« Il est sourd en plus d’être bouché . Si c'est comme ça qu'il expédie les problèmes... Je veux pas voir l'état de ses toilettes. »

Regis regarda le roux qui semblait soudainement surpris de le voir. Il ne venait pas de lui parler deux secondes plus tôt pourtant? Regis se tourna ensuite vers l'arbre ou les deux filles étaient encore perchées.

"Vous n'avez pas un type plante avec vous? ça pourrait nos êtres utiles pour descendre vos amies de là."

Son regard se porta tour à tour sur les membres du groupe puis sur le pokemon jaune au foulard tout aussi rouge que ses joues en attendant une réponse.

"Quoi, vous n'en avez pas? Humm...pas du tout?"

Il tourna à nouveau son regard vers Pikachu, tout aussi surprise que lui apparemment.

"Vous savez, ce n'est pas très prudent de se promener dans le coin sans un pokémon."

Il se tourna vers l'arbre où étaient toujours coincées les filles. Il se mit dessous, tendant les bras.

"Bon, il va falloir sauter...vous me faites confiance? De toute façon vous n'avez pas vraiment le choix, ou vous sautez...ou vous vous laissez tomber mais ça fera surement plus mal."

Il y avait toujours ce petit pourcentage de chance qu'il ne parvienne pas à les attraper, mais si on se fiait aux petits pourcentages on ne se lançait jamais.

"Allez, si Pikachu monte, elle vos envois une décharge et c'est beaucoup moins agréable."


Elles étaient enfin sur la terre ferme. Le regard de Regis se posa sur la blonde puis une autre brune et un brun, Bruyant. "Vous voulez vous attirer des ennuis vous non? Je suis Regis Chen, et voici Pikachu. Elle est un peu caractérielle...une fille quoi. Le centre du bourg palette c'est par là." Il pointa de son index le chemin de terre derrière eux. En guise de protestation pour sa remarque, la petite créature laissa s'échapper quelques petites étincelles de ses joues rouges avant de repérer un sac un peu plus loin, a quelques pas d'eux.

"Il est à vous?"

Regis fit quelques pas dans l'espoir d'attraper le sac, mais visiblement, ce n'était pas de l'avis de tout le monde. Des roucools et des rats tatas. Le garçon eu un sourire, sentant un éclair d'excitation parcourir ses membres un à un. Un combat ! Il avait Pikachu depuis peu et un combat ça ne se refusait pas. Malheureusement, il y en avait trop pour un seul pokémon.

"Vous êtes sûr que personne n'a de pokémon ."

Visiblement pas. Regis décida d'abandonner toute forme de communication avec les étrangers momentanément pour se concentrer sur son pokémon.

"On va leur montrer Pikachu !"

Le pokémon se plaça devant son dresseur, Regis lui ordonna une attaque éclair. Une décharge sortie des joues du pokémon et toucha de plein fouet le roucool. Mais l'excitation de cette réussite déconcentra Pikachu. Elle esquiva une attaque de son adversaire, mais dans la précipitation trébucha. Regis sentit sa mâchoire se serrer.

"Allez, on peut y arriver, Éclair une nouvelle fois."

Le pokémon se releva, rapide, le meilleur avantage du type électrique. Elle Frappa une nouvelle fois sa cible de plein fouet est le mis K.O.

Les réjouissances furent de courte durée, d'autres roucools arrivèrent, attirer par tout le bruit que le combat avait causé. Regis se tourna vers les autres. Il prit le sac et le tendit aux autres.

"Vous préférez compter les papillusions ou m'aider?"

Il regarda le roux. Puis le sac. Puis le roux.

"Pardon, mais il n'y a que six pokeball, tu vas devoir regarder toi, tu tiendras le sac si tu tiens vraiment a faire quelque chose au pire."