« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Princesse ? Je haussai un sourcil incrédule en entendant Anatole m'appeler ainsi. Je n'avais rien d'une princesse.Cela me déplaisait qu'il emploie ce mot. Il tendit la main comme pour m'inciter à le rejoindre, mais je lui signifiai par un regard insistant vers le sol qu'il était hors de question que j'abîme davantage le vieux plancher. Il me rejoignit donc et seulement à ce moment-là, j'acceptai de prendre sa main. Il me fit traverser différentes pièces au pas de course. Au début, je craignais que le bruit de nos chaussures contre le plancher ne fasse surgir des gardiens, mais il fallait croire qu'ils étaient soient sourds, soit absents. Vraiment curieux.
Finalement, je le forçai à ralentir, car quel intérêt de visiter un château sans prendre le temps de tout observer en détails ? Je lâchai sa main et plaçai les miennes dans mon dos, tout en enveloppant les différentes salles avec une attention accrue. Ce n'était pas évident d'observer à loisir les tableaux en raison de la pénombre.
Puis, nous arrivâmes dans une grande salle de bal. Elle faisait presque trente mètres de long et le tiers en largeur. Les parois débutaient par du bois verni et se poursuivaient par des fresques époustouflantes. Le haut plafond arborait des caissons enrichis de moulures boisées et dorées. Des alcôves se découpaient de chaque côté, au-dessus desquelles des lustres en cristal étaient suspendus. Au bout de la salle, une estrade et une cheminée grandiose. Me retournant, je levai les yeux et aperçus un balcon par lequel les musiciens de l'époque faisaient leur musique. Cependant, un piano avait été installé non loin de la cheminée. Sans doute pour un concerto privé.
"Cette salle respire la Renaissance." dis-je d'un ton à la fois respectueux et émerveillé. "Mais je vois à certains détails qu'elle a été restauré sous le Premier Empire."
Subjuguée, je me laissai aller à imaginer des bals en cet endroit. Des dames danser dans de belles robes et des messieurs noblement vêtus. Anatole n'avait peut-être pas écouté ce que j'avais dit. De toutes façons, les gens prêtaient rarement de l'intérêt à ce genre d'informations.
Je lui décochai un air surpris lorsqu'il voulut que je fasse quelque chose pour lui, et quand je sus de quoi il s'agissait, mes yeux s'écarquillèrent de stupéfaction. Pourquoi voulait-il changer de vêtements ? Surtout que son choix vestimentaire ne s'accordait en rien avec aucune époque présente en ce lieu. Amusée malgré tout par sa demande, j'esquissai un franc sourire avant de me concentrer. Cela ne prit que quelques secondes. Voilà qu'il arborait un costume victorien principalement noir. Une redingote étroite tombait jusqu'à mi-mollet, ouverte sur un gilet à trois rangées de boutons. Le col haut de sa chemise était mis en valeur par un noeud papillon.
Je pouffai de rire lorsqu'il s'aperçut que quelque chose d'encombrant se trouvait sur sa tête. Je n'avais pas pu m'empêcher de faire apparaître une perruque style Louis XIV en même temps que le chapeau haut de forme. C'était une façon de me moquer gentiment de lui. Il l'enleva mais garda le chapeau, avant de s'approcher et de s'incliner devant moi. Surprise par tant d'égards surgissant d'une autre époque, je faillis reculer d'un pas. Il en profita pour enfoncer la perruque sur ma tête. Et de s'esclaffer à son tour. Je lui fis un regard noir avant de croiser les bras, acceptant de garder le postiche sur mon crâne quelques instants, si cela pouvait l'amuser...
"Coquin..." maugréai-je en levant les yeux au ciel avec l'ombre d'un sourire.
Déstabilisée par sa proposition de danse, je me mordis les lèvres, priant pour qu'il n'insiste pas davantage. J'enlevai précipitamment la perruque -elle donnait drôlement chaud !- et la posai sur un banc juste en dessous d'une fenêtre. Puis, je restai bien à l'abri de l'alcôve alors qu'Anatole s'était installé devant le piano. J'espérais un peu trop naïvement que si je restais dans un coin, il finirait par m'oublier et ne réitérerait pas son idée.
Il joua quelques notes au hasard, et je fus agréablement surprise d'entendre que l'instrument était parfaitement accordé. A force d'écouter des airs de Chopin et d'autres pianistes, j'avais affiné mon oreille.
Anatole débuta un morceau de Beethoven, profondément lent et triste. Je ne connaissais pas aussi bien que d'autres compositeurs, mais je finis par me souvenir qu'il s'agissait de Silence. Les notes au piano se répercutaient contre les murs anciens, faisant vibrer les fresques et le cristal des lustres. Le son était profond. L'acoustique parfaite.
Je fermai les yeux pour m'imprégner davantage de la musique. De tous les instruments, le piano était celui qui provoquait de réels bouleversements en moi. Je restai ainsi quelques minutes avant de soulever les paupières et de m'approcher lentement d'Anatole. Il était absorbé dans son morceau. Je regardais ses mains qui faisaient naître tant de musique. Ses doigts souples couraient sur le clavier. C'était une forme de magie.
Tout ce qui ne s'étudiait pas dans les livres s'apparentait à de la sorcellerie à mes yeux. De la bonne magie. Cela faisait partie des choses qui m'échappaient. J'avais eu beau me plonger dans des dizaines de livres de solfège, je n'avais jamais réussi à reproduire le moindre air convenable au piano. Je n'étais pas douée pour la pratique, uniquement pour la théorie. C'était ainsi.
Je le contemplai, captivé par la musique qui s'échappait de ses mains. Un artiste perdu en plein coeur de son art, il n'y avait rien de plus beau.
Je m'avançai encore et à mesure que je le faisais, je fis apparaître une robe de style Empire, en mousseline blanche parsemée de discrètes fleurs de cerisiers. Le rendu ne devait pas être splendide puisque j'étais toujours sous ma forme enfant.
J'attendis qu'il termine son morceau et lorsque les dernières notes moururent lentement en écho, je posai une main sur son épaule. Il se retourna, et le regard qu'il m'offrit avait tout de l'égaré heureux et béat. Il avait aimé jouer. Il se trouvait encore dans son monde imaginaire peuplé de notes de musique.
"C'était très beau. J'ignorais que tu savais jouer du piano."
En réalité, je ne savais que peu de choses à son sujet. Je me promis d'être plus attentive. Ce qu'il venait de faire était bien plus qu'un cadeau. Je ne souhaitais pas le lui dire. Je craignais une méprise. De toutes façons, mon regard ému devait parler pour moi.
Constatant qu'il avait baissé les yeux sur ma robe, je penchai la tête et dis, embarrassée :
"Je... je me suis dit que je pouvais me permettre d'être une princesse pour une nuit. Pas ta princesse." précisai-je en relevant les yeux pour le fixer d'un air méfiant. "Et je ne danse pas. Jamais. Me tuer serait moitié moins cruel que de me forcer à exécuter une valse."
Nous nous trouvions donc à nous regarder, ce qui était encore plus gênant que de danser. Dans mes rêves, nous exécutions des pas endiablés sur la Valse Brillante de Chopin, mais je savais très bien que dans la réalité, je lui marcherais sur les pieds ou je prendrais les miens dans ma robe. Pourtant, nous riions... nous nous amusions tellement. Bien entendu, c'était hors de question que je danse. Tout ceci appartenait à l'imaginaire.
Brusquement, je laissai échapper un hoquet de surprise alors que je voyais nos deux silhouettes danser cette fameuse valse, à différents endroits dans la salle, aussi translucides que des fantômes. Comme si mon rêve venait de prendre vie. La Valse brillante emplissait toute la pièce, et je savais qu'elle n'était plus uniquement dans mon esprit. Bouche bée, je nous observais danser, riant sans toujours trouver les bons pas. Puis, les silhouettes s'estompaient dans l'air, tels du sable argenté qui voletait joliment avant de disparaître, très vite remplacées par d'autres, ailleurs dans la salle. A différents instants du morceau. Ma robe semblait s'envoler par moments, de même que la redingote d'Anatole.
"Tu... tu vois ce que je vois ?" balbutiai-je en désignant du doigt les danseurs.
C'était bien trop merveilleux pour que je cesse de rêver. Nos silhouettes fantomatiques étaient traversées par les faibles rayons de la lune, tranchant avec la pénombre de la salle. Je savais que tout sortait de ma tête, même si je ne comprenais pas comment la chose était possible. Je l'acceptais, c'était tout.
crackle bones
Anatole Cassini
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"Oui." avais-je murmuré en observant à mon tour les silhouettes danser autour de nous. Ce n'était pas Ellie, ce n'était pas Anatole, c'était simplement le fruit de l'imagination de la jeune femme qui se tenait à côté de moi. Elle rêvait, elle idéalisait ce qu'elle ressentait, elle lui donnait forme, elle partageait cela avec moi.
J'avais fait quelques pas avant de tenter de suivre le couple qui dansait. Je ne voulais pas les déranger, simplement passer à côté pour mieux les voir. Je me laissais emporter par la musique, j'observais Ellie et je lui souriais. Que c'était la petite ou la grande, elles étaient identiques, l'une avec un sourire plus radieux que l'autre. Quand à Anatole dansant, il était heureux, ça se voyait sur les traits de son visage et ça me rendait heureux de le voir ainsi. Le rêve n'était pas seulement pour elle, il était pour nous deux.
"C'est merveilleux." laissais-je échapper avant de revenir vers la jeune femme tandis que nos silhouettes réalisaient un dernier tour de piste. Une fois fini, ils avaient disparus et il ne restait plus que les rayons de la lune qui se reflétaient là où auparavant les deux jeunes gens dansaient.
"Je le savais !"
J'avais fait route jusqu'à la jeune femme et je lui avais pris ses deux petites mains, laissant de l'espace entre nous et ne me positionnant juste en face d'elle.
"Tu es capable de créer des choses merveilleuses, bien au delà de l'imagination. Tu peux rendre tes rêves réels, leur faire prendre forme et offrir une vision meilleure du monde aux autres personnes."
Je m'étais approché, levant ses mains, faisant plier ses bras. Puis, je m'étais retrouvé qu'à quelques centimètres d'elle et tandis que je sentais quelque chose passer à travers nous, je réalisais une fois encore que ça ne serait pas possible. Pour l'instant, elle rien pour moi et elle était bien trop petite pour que j'ose déposer un baiser sur ses lèvres. J'avais relâché ses mains avant de lui sourire. Je m'étais une nouvelle fois laissé emporter par les émotions que j'éprouvais.
"J'ai encore un peu de mal à faire la différence entre rêve et réalité." avouais-je timidement avant de tourner la tête dans l'espoir de voir une nouvelle fois les deux jeunes gens heureux, mais ils n'étaient plus là.
"Tu as créé de magnifiques papillons." lui avais-je dit en la regardant une nouvelle fois.
"Ce sont de magnifiques créatures qui naissent chenilles et finissent par réussir à prendre leur envol. Des virtuoses, des pros de la métamorphoses. Regarde comme ils avaient l'air heureux ceux qui dansaient autour de nous, même si leur temps parmi nous était très court."
Je me sentais heureux de pouvoir être témoin de sa première création. Ca se voyait dans ses yeux qu'elle n'avait jamais pris conscience de ce qu'elle était réellement capable de faire. Je venais de voir naître une étoile et elle allait briller bien plus fort que toutes celles qui existaient déjà. J'avais été témoin de cela, c'était la plus merveilleuse des choses qu'on pouvait rêver de voir se réaliser sous vos yeux.
"Il faut que tu en fasses d'autre. Que tu créé d'autres papillons. Je suis sûr que tu peux y arriver. Tu imagines tout ce que tu pourrais faire ? A combien de ces choses merveilleuses tu serais capable de donner vie ?"
Elliot en était capable à ce qu'on m'avait dit, mais ses créatures n'étaient pas aussi merveilleuses que celle là. Ellie pouvait faire mieux, bien plus. Il lui fallait juste le petit déclic. J'avais passé une main dans mes cheveux toujours en souriant avant de détailler la pièce du regard. Je l'imaginais remplie de toutes ces choses, remplie de nous. Il y en aurait qui danseraient, d'autres qui dîneraient devant une table qu'on aurait dressé juste pour eux. Il y en aurait adossé contre la cheminée qui discuteraient et d'autres en train d'admirer cette peinture au mur. Puis, il y en aurait deux, l'un en face de l'autre, comme elle et moi maintenant et ils se contenteraient de se sourire.
"Je crois en toi. Je sais que tu es capable de créer des choses merveilleuses qui pourront améliorer le monde, qui pourront le changer. Tu es un rêve éveillé et tu sais faire la différence entre les rêves et la réalité. Il te suffit de rêver pour rendre la vie des autres meilleurs. Et tu en es capable ! Oh oui, tu en es capable !"
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Allait-il lâcher mes mains, à la fin ? Je le fixais tandis qu'il divaguait sur mes capacités. A mesure qu'il parlait, je sentais l'angoisse m'étreindre à presque m'en étouffer. Je ne voulais pas être investie de pouvoirs dépassant l'entendement. Je souhaitais être seulement capable de me téléporter. C'était déjà suffisant, n'est-ce pas ? Pourquoi fallait-il que je sois capable de faire naître mes rêves les plus fous ? J'aurais aimé emmuré tous mes songes, bridé mon imagination, mais elle galopait bien trop vite et trop loin. Il fallait que je me rende à l'évidence : j'étais née de la substance des rêves. Ils faisaient partie intégrante de moi. L'esprit fantasque d'Elliot ne restait jamais loin du mien. Nous partagions cette capacité de créer à partir du néant, simplement depuis notre imagination.
Je frémis alors qu'Anatole me lâchait enfin les mains. Je ne m'en sentais pas plus légère pour autant. Au contraire, cette révélation m'accablait.
"Ce n'étaient pas des papillons. Il s'agissait de monstres sans âme." murmurai-je, le regard fixe sur l'emplacement où les dernières silhouettes avaient dansé.
Je restai silencieuse même si le jeune homme insistait. Je tentais de maintenir mon esprit en pause, afin de l'empêcher de faire apparaître d'autres choses. A présent que la voie était ouverte, j'ignorai comment la refermer.
"Tout ce qu'Elliot a créé s'est retourné tôt ou tard contre lui." dis-je fermement pour clôturer la discussion. "Je refuse de me montrer aussi inconséquente. Ce n'est pas un cadeau de pouvoir tisser l'étoffe fragile des rêves, c'est dangereux. Le monde est déjà suffisamment terrible pour ne pas y ajouter des menaces. Les risques sont beaucoup trop grands."
Je lisais dans les yeux d'Anatole une joie ingénue qui s'étiola bien vite, voilée par la déception. Je savais qu'il ne comprenait pas. Pour lui, tout était magique. Tout était à découvrir. Il n'avait aucune responsabilité.
"On a eu de la chance pour cette fois. C'était juste un avertissement."
Je baissai les yeux sur ma robe et les relevant, je lui proposai :
"On visite une autre salle ?"
J'avais envie de mettre le plus de distance possible entre cette pièce et nous. Sans vraiment attendre de réponse, je sortis dans le couloir. Après plusieurs autres salles, nous parvinmes jusqu'à la galerie de Diane. Je me stoppai à l'entrée, juste devant la corde qui en interdisait l'accès. De l'autre côté, une allée bordée de rayonnages emplis de livres. Je pris une grande inspiration, comme happée par cette vision. Cette bibliothèque m'appelait. En plus, elle portait le nom de la déesse que j'appréciais le plus.
Bien que l'absence de gardiens se fasse remarquer, je jetai de furtifs coups d'oeil de tous côtés, attrapai mes jupes et enjambai maladroitement la corde. Je montai ensuite les quelques marches jusqu'à la galerie envahie par la pénombre. J'observai ensuite respectueusement les étagères, sans effleurer les livres reliés.
"Ils sont bien trop anciens et précieux." expliquai-je à Anatole. "J'avais simplement envie de me promener en étant entourée par eux. Si tu tends l'oreille, tu pourras les entendre murmurer."
J'avais levé le doigt en l'air comme pour l'inviter à écouter. J'avais toujours l'impression que les livres étaient vivants à leur manière. Puis, je me remis à marcher sans cesser d'envelopper les rayonnages d'un oeil bienveillant.
"Tu... tu accepterais de m'apprendre à jouer du piano ?" demandai-je dans un filet de voix, sans oser poser les yeux sur Anatole. "Je ne sais rien faire de mes dix doigts. Je suis sûre que je serais une élève épouvantable car la pratique est un calvaire pour moi comparée à la théorie. Je connais le solfège, je ne sais juste pas comment... bouger les doigts en rythme."
Rouge comme une pivoine, je risquai un regard vers lui avant de m'abîmer dans la contemplation de mes souliers qui dépassaient de mes jupes. Je m'en voulais d'avoir coiffé mes cheveux en un chignon car de ce fait, je ne pouvais cacher mes joues en feu comme j'avais coutume de le faire. Mal à l'aise, je me focalisai sur le bruit de nos pas contre le carrelage. Jamais je n'aurais dû lui demander un tel service car serviable comme il l'était, il allait forcément accepter. Cette perspective me plongeait dans le désarroi le plus total.
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Le rouge était monté aux joues de la jeune femme et je tentais de cacher du mieux que je pouvais, le petit sourire qui se dessinait aux coins de mes lèvres. J'adorais la voir dans ce genre de situation, où elle ne maitrisait pas ce qu'elle ressentait et où elle se laissait aller, demandant réellement ce qu'elle voulait. C'était une requête des plus simples, celle de lui apprendre à jouer au piano. Elle avait la théorie, il ne lui manquait plus que la pratique. Parfois je me demandais pourquoi elle passait autant de temps à lire. Peut-être qu'elle voulait simplement compenser le fait qu'elle se sentait faible ? Même si en réalité elle était bien plus forte que la plupart des personnes que j'avais rencontré.
J'avais hoché la tête à plusieurs reprises, me mordant les lèvres, tout en lui souriant franchement cette fois ci. Elle avait toujours la tête baissée, mais elle la relevait de temps en temps. J'en avais profité pour mettre mes mains dans mes poches et pour observer ce qui nous entourait. On était dans une bibliothèque, bien à l'opposé d'une salle de musique. Ce n'était pas ici qu'elle allait pouvoir apprendre le piano. A dire vrai c'était plus une demande lancée comme ça que quelque chose qu'elle voulait faire dans l'immédiat. On aurait tout le temps de s'attarder aux cours de piano.
"Tu sais ce qu'on dit de la théorie ?" lui avais-je demandé avant d'observer la tranche d'un livre choisi au hasard.
"On dit que la théorie c'est quand on comprend tout et que rien ne marche."
Elle savait absolument tout faire - en théorie - mais quand il était question de pratique, ça compliquait la donne. Je m'étais avancé vers une autre étagère et j'avais observé un autre roman, sans le toucher.
"Et tu sais ce qu'on dit de la pratique ?"
Cette fois ci j'avais tourné la tête vers la jeune femme et je l'avais observée d'un air interrogateur, me demandant si elle comprenait où je voulais en venir.
"On dit que la pratique c'est quand tout marche, mais qu'on ne sait pas pourquoi."
J'avais fait les pas qui me séparaient d'elle, avant de lui prendre l'une de ses mains et de la lever afin de l'observer. Je la tenais avec mes deux mains et je soulevais un après l'autre ses doigts, pour faire genre que j'analysais la situation et que je me demandais si oui ou non elle serait capable de les utiliser sur un piano.
"Hum... J'ai l'impression qu'ici on a réussi à avoir les deux : rien ne marche et personne ne sait pourquoi. Du moins c'est ce qui est le cas quand on pense être incapable de faire quoi que ce soit de ses dix doigts, alors qu'on a les plus jolis doigts de la création."
Je lui avais souris et elle avait retirée sa main d'entre les miennes. Du coup, j'avais remis mes mains en poche comme si de rien était, arborant toujours un magnifique sourire.
"Tu peux absolument tout te permettre, Ellie. Tu es capable d'assimiler un grand nombre d'informations, mais aussi de les utiliser à bon escient. La seule chose qui te manque, c'est la volonté. L'envie d'aller au delà de ce dont tu es capable. Un peu comme avec... les papillons ?"
Je faisais bien entendu allusion à ces choses qu'elle avait réussie à créer et dont elle ne voulait pas recommencer. Pourtant elle pouvait faire mieux, bien mieux qu'Elliot.
"Certaines personnes ont un don. Il est inné, ce n'est pas quelque chose qu'ils apprennent au fil de leurs lectures. C'est une chose ancré en eux, qui leur permet d'accomplir de très grandes choses. Parfois ils arrivent à réaliser des choses impossibles ou à ne pas reproduire les erreurs de leurs semblables et de ceux qui ont tentés les même choses par le passé."
J'avais fait à nouveau quelques pas vers elle, mais cette fois ci je ne lui avais pas pris la main. J'étais passé à proximité de la jeune femme, pour arriver à l'entrée de la bibliothèque.
"Je t'apprendrai le piano. Tu vas voir, c'est merveilleux quand tes doigts sont capables de produire un tel son. Tu vas adorer. Et qui sait... Peut-être que tu pourras tenter d'égaler Chopin. Je suis sûr que tu en es capable."
Je lui avais souris et j'avais quitté la bibliothèque. Je voulais me retrouver un peu seul et découvrir par moi même certaines salles. J'avais marché un petit moment sans me faire déranger par qui que ce soit et sans retomber sur Ellie. Elle devait s'émerveiller devant ses livres. Ca devait lui faire du bien de se retrouver elle aussi toute seule dans cet endroit.
Parfois j'avais besoin de me ressources, de prendre du temps pour moi, de tenter d'analyser ce que j'avais entendu ou vue et de tout faire pour mieux comprendre les choses. Il n'y avait rien de mieux qu'une ballade dans un vieux château pour y arriver. Même si généralement je choisissais le bord de l'eau. J'adorais le bruit des vagues ou avoir les pieds mouillés. Ca vous donnait étrange dans tout le corps, quand le froid de l'eau venait se frotter contre vos pieds et que ça remontait tout doucement le long de votre corps avec une sensation de frisson. J'adorais cela !
"Tic tac, tic tac." avais murmuré une voix derrière moi. Je m'étais tourné, mais il n'y avait personne. Pourtant j'étais sûr d'avoir entendu quelqu'un prononcer cela.
"Tic tac, tic tac."
Une nouvelle fois la voix s'était faite entendre. J'avais fait volte face et je m'étais retrouvé nez à nez avec une jeune fille aux cheveux d'or. Elle portait une poupée dans sa main et j'avais eu un haut le coeur en la voyant.
"Tic tac... Tu m'avais promis de ne pas m'abandonner..."
Etais-ce le fruit de mon imagination ? Elle semblait si réelle. Elle se tenait face à moi et si j'avançais le bras je pouvais la toucher. Sa poupée venait de tomber et elle s'était brisée par terre, se décomposant en un grand nombre de morceaux.
"Tic tac... ne t'inquiète de rien, douce Eleanor. Tu m'avais promis que rien pourrait m'arriver. Que tu serais toujours là. Mais tu m'as mentis."
"Je... je suis resté. Tu te souviens ? J'étais là avec toi, jusqu'à la fin."
Elle secouait sa tête de gauche à droite tout en s'avançant vers moi. Je devais divaguer, il n'y avait pas d'autres possibilités. Elle n'était pas réelle. Le fait d'être dans ce château, de sentir le froid m'envahir, ça me faisait imaginer des choses qui n'existaient pas et qui ne pouvaient pas exister.
"Tu n'es pas vraiment là, n'est ce pas ?"
"Tic tac, tic tac... Sonne le glas pour les morts."
Elle était arrivée jusqu'à ma hauteur et elle avait avancée son doigt jusqu'à moi. Dès qu'elle m'avait touchée, j'étais tombé et je ne me souvenais pas de ce qui avait suivi.
Olympe, le jour d'après...
"Il va rester là quelques jours. Le temps que ça aille mieux. De toute façon tu ne bouges pas de la salle du trône ou de n'importe quel endroit où traîne belles fesses... Pardon Merida."
La jeune femme rousse avait regardée Neil en secouant la tête. Judah disait tellement de fois qu'elle s'appelait belles fesses que cette fois ci sa langue avait dû fourcher.
"Je veux deux gardes devant l'entrée et que personne entre sans autorisation. A part Ellie bien sûr. Tu pourras venir le voir quand tu veux."
Elle avait baissée la tête en direction de la jeune femme. Puis elle avait regardée avec un air de défi le nouveau maître d'Olympe qui semblait amusé par la situation.
"Tu es au courant que c'est moi le maître des lieux ?"
"Tu es au courant que je m'en moque ?"
"Vous êtes au courant que je suis réveillé ?" avais-je demandé du lit où j'étais assis, les bras croisés. Neil avait tournée la tête vers moi avant de soupirer.
"Je veux juste qu'il comprenne que tu as besoin de repos et que c'est le meilleur endroit pour cela."
"Je sais. Merci Cassandre, mais je pense que je peux très bien rentrer chez moi."
"Non, pas question. Enfin, je pense que c'est plus prudent le temps qu'on détermine ce qui est arrivé, de rester ici au calme et à l'abri."
Je l'avais observée avec un petit sourire. Elle m'épatait comme elle gérait la situation. Elle allait toujours au plus efficace. Cette fille était incroyable.
"D'accord, je reste là. On pourrait juste demander à Socrate de m'apporter quelques bouquins ? Voir... Des lasagnes ? J'ai un petit creux."
Je sentais que le chat allait adorer devoir faire des vas et viens avec la bibliothèque. Neil m'avait sourie et elle avait approuvée ma demande. Quand à Judah, il s'était contenté de regarder Ellie avec un air de dégoût. Belles fesses, ou plutôt Merida, était partie à la suite de Neil.
"Tu n'es pas ma fille."
Le maître d'Olympe était catégorique et j'avais levé les yeux au ciel.
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I have dreamt in my life, dreams that have stayed with me ever after, and changed my ideas; they have gone through and through me, like wine through water, and altered the color of my mind. .
And this is one: I'm going to tell it - but take care not to smile at any part of it
Il avait tort et raison à la fois : j'étais capable de grandes choses, mais pas forcément de belles choses. Là résidait toute la différence. A quoi bon créer à l'infini si au final tout basculait dans le chaos ? Je tirais un enseignement très strict des erreurs d'Elliot. Il reproduisait sans arrêt le même schéma : porté par son enthousiasme et son orgueil, il imaginait des merveilles qui se transformaient tôt ou tard en cauchemar. Je ne souhaitais pas tomber dans les mêmes travers que lui. Bien sûr que l'idée était tentante, évidemment qu'une part en moi -la plus passionnée et curieuse- avait envie d'explorer ce côté-là, de visiter l'étendue de mes capacités, mais heureusement, la raison restait maîtresse en ma demeure spirituelle. Jamais je ne basculerai dans la frivolité d'une envie passagère.
Anatole avait insisté un peu, sans trop en avoir l'air, avant de me laisser seule dans la galerie de Diane. J'appréciais cette brusque solitude. Je puisais toute ma force dans cette faiblesse. Il m'avait assurée que je serai capable de jouer du piano. Cette hypothèse formulée comme une promesse m'arracha un sourire évanescent. Il croyait profondément en moi, pour une raison qui m'échappait. Peut-être voyait-il les choses différemment ? Il ne comprenait pas tous les risques. Pour lui, j'étais une créature dépourvue de noirceur. Ne savait-il pas que personne n'est tout blanc ou tout noir ? Nous sommes tous des aquarelles en dégradé de gris, pourvues de nuances et d'horizons floutés. Je n'avais pas encore pleinement observé l'étendue de mes ténèbres, mais je savais qu'un jour, comme tout à chacun, j'y serai confrontée. Nous avons tous nos démons intérieurs à combattre. Grâce à mes doctrines très strictes, j'espérais que ce passage de ma vie ne serait pas trop pénible lorsqu'il arriverait.
J'en étais là de mes pensées lorsque je me décidai à aller retrouver Anatole. Il avait été suffisamment patient de me laisser un peu seule. J'aurais été bien effrontée de ne pas le rejoindre.
Je le cherchai un moment dans les jardins enténébrés, et le trouvai finalement inerte, près de l'eau d'une fontaine. Inconscient. Mon coeur cessa de battre. Que lui était-il arrivé ? Quelqu'un l'avait-il attaqué ? Un gardien ? Dans ce cas, pourquoi personne n'était à ses côtés ?
Sans attendre, je m'étais approchée et agenouillée à côté de lui, plaçant ma main contre son front. Il était moite. Je pris ensuite son pouls. Faible.
Je décidai de l'emmener à Olympe. Un médecin ordinaire n'aurait rien pu faire pour lui. Cette agression n'était pas normale.
Olympe, le jour d'après...
J'étais venue fréquemment prendre de ses nouvelles. A chaque fois, il était toujours inconscient. On se relayait avec Neil car je souhaitais rester étroitement auprès de Lily, sans pour autant être confrontée à sa présence directe. En l'absence d'Elliot et d'Aryana, il fallait quelqu'un pour la protéger. Etant donné tous les malheurs qu'elle avait subi, je n'en aurais pas supporté un de plus.
Anatole venait juste de se réveiller. Neil et Judah ne l'avaient pas encore remarqué. Je l'observai fixement, comme si de mon simple regard je pouvais le radiographer et déterminer s'il allait bien. Etant donné les répliques qu'il venait de dire, il avait l'air de se porter à merveille. Soulagée, j'expirai un peu d'air. Je me tenais à l'autre extrémité de la pièce, les mains dans le dos, contre le mur. Comme si je voulais disparaître au travers.
"J'en informerai Socrate." dis-je, surprise qu'il le connaisse et qu'il soit apparemment lié d'amitié avec lui. "Je ne suis pas certaine qu'il soit d'accord pour partager ses lasagnes, en revanche. J'irai à la bibliothèque te chercher des ouvrages susceptibles de t'intéresser."
Je coulai un regard en direction de Neil, comme pour l'inviter à m'accompagner car en réalité, j'ignorais dans quelles lectures Anatole aimait se plonger. Elle le connaissait beaucoup mieux que moi.
"Tu n'es pas ma fille."
Le jeune homme leva les yeux au ciel devant cette déclaration du maître d'Olympe, et je pivotai vers Judah avec qui je m'étais montrée évasive depuis le début.
"Je suis profondément soulagée que vous considériez les choses ainsi, car je n'aurais pas supporté l'affront de votre bouche contre la mienne."
Je me décollai du mur et m'avançai d'un pas, croisant les bras et l'enveloppant d'un regard neutre.
"Je me souviens parfaitement du traumatisme d'Elliot le jour où vous avez décidé, pour le faire taire, de lui voler un baiser. Malgré tout ce que vous pouvez prétendre à son égard, vous avez pris soin de lui et de sa mère le jour où il est né. Vous avez renversé Olympe pour les mettre hors de danger. Pourquoi se dresser contre son roi hormis pour préserver ceux qui nous sont le plus précieux ? Je vous admire pour cela. Vous êtes un grand homme qui se cache derrière un masque d'indifférence et de méchanceté. Je me demande pour quelle raison vous avez tellement besoin que les gens vous haïssent. Quelle bénéfice en retirez-vous ?"
Je levai la tête vers lui, la penchant un peu afin de mieux l'observer, un air à la fois rêveur et intrigué sur le visage. Mais ceci s'estompa bien vite. Mon regard se ferma, devenant plus distant et froid.
"Ne vous en faites pas, Elliot ignore tout de ce que j'avance. Après tout, il ne s'agit que d'une théorie prononcée par une petite fille, pourquoi s'en inquiéter ?"
Un éclair de malice brilla dans mes yeux tandis que je me détournai de lui. Je pris place au bord du lit sur lequel Anatole s'était redressé, en prenant soin de ne pas me retrouver trop près de lui.
"Je suis contente que tu ailles mieux. Tu te souviens de ce qui t'est arrivé ?" lui demandai-je en l'observant d'un oeil attentif. "Je t'ai trouvé inconscient dans le parc de Fontainebleau."
Je sentis mes joues s'empourprer alors que Neil nous fixait intensément d'un air presque attendri. Pourquoi se comportait-elle de cette façon ? C'était affreusement gênant. Je décidai de cacher mon malaise en faisant apparaître un roman que je plaçai dans les mains du jeune homme, un peu brusquement. Autant lui donner de suite de la lecture. Et puis n'était-ce pas ce que l'on faisait lorsque l'on visitait un malade, lui offrir un présent ? Je songeais que je commençais à lui faire un peu trop de cadeaux.
Je tapotai nerveusement du doigt contre la couverture abîmée de l'ouvrage qui s'intitulait "Les Hauts de Hurlevent" et expliquai sans reprendre ma respiration :
"C'est un livre absolument magnifique dont je viens d'achever la lecture. Une sublime analyse des sentiments humains, portés à leur paroxysme et jusqu'à leur triste désolation. Les personnages sont criants de réalisme, délicieusement torturés. Il y a beaucoup de morts et de souffrances exploitées de façon si perverse que cela en devient touchant. C'est..." ... tout sauf indiqué pour le bon rétablissement d'un malade, réalisai-je.
Je battis des cils et écarquillai les yeux, la bouche entrouverte. Je fixai Anatole, me sentant complètement sotte. Neil émit une quinte de toux, de plus en plus amusée par la situation. Quant à Judah, il imitait des bruits de ronflements. Je leur lançai à tous deux un regard noir et voulus reprendre le livre des mains d'Anatole.
"Tout compte fait, ce n'est sûrement pas une bonne idée. Je ne voudrais pas te faire déprimer."
crackle bones
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
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« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
Je n'étais pas comme elle le disait, une personne qui aimait se faire haïr. A dire vrai il n'y avait qu'une seule chose qui m'importait, c'était le regard des autres. Celui des jeunes femmes qui se retrouvaient à partager ma couche, celui des jeunes femmes qui avaient constamment envie de moi, celui des jeunes femmes dont le regard en disant long sur ce qu'elles attendaient de moi, celui des jeunes femmes qui... Celui des jeunes femmes tout court. J'aurai pu m'intéresser au regard des autres, des hommes, des vieilles femmes, voir des gamines de son genre, mais ça ne m'intéressait pas. J'allais lui répondre quelque chose de bien cassant, mais elle s'était détournée de moi pour s'approcher d'Anatole.
"Tu n'es pas ma fille." avais-je affirmé une nouvelle fois, même si je ne savais pas si elle m'écoutait encore.
Puis mon regard s'était posé sur Neil, qui semblait très amusée par la situation. J'avais secoué la tête en la fusillant du regard. Elle croyait quoi ? Que j'allais me laisser faire par une enfant ? Si je ne répondais rien, c'était simplement par respect pour le mourant qui était en train de feuilleter les pages du livres qu'Ellie venait de faire apparaître. Et voilà qu'il montrait de l'intérêt à la jeune femme. Il voulait la pécho ou quoi ? J'avais émis un ronflement, tandis que Neil m'avait fait une tape sur la tête.
"Faut te faire soigner ma grande !"
Elle m'avait prise par le bras et elle m'avait conduit à l'extérieur. Là, je m'étais détaché d'elle et je l'avais plaquée contre le mur. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du miens et je sentais qu'elle tournait la tête pour pas que l'idée de l'embrasser m'effleure l'esprit.
"Alors comme ça on a peur du grand méchant Judah ? Si tu veux t'éviter des ennuis, tiens toi éloigné de moi et évite de te mettre du côté de la gamine."
"Ca suffit..."
"Hum..."
J'avais pris ses poignets, la forçant à rester coller contre le mur et j'avais penché la tête pour atteindre ses lèvres, mais elle luttait tant bien que mal. C'était pathétique. Au moins Elliot s'était laissé faire. J'avais libéré l'un de ses poignets pour prendre son menton dans ma main et tourner sa tête dans ma direction.
"Tu te crois plus maligne parce que tu viens du futur ? Tu crois que je n'ai rien vue dans ton regard à chaque fois qu'on est présent dans la même pièce ? Il y a quelque chose qui te dérange chez moi et je me demande bien ce que ça peut être. Dans le futur je deviendrai quoi ? Un cavalier hyper dark ? Une déesse magique qui brûlera tout sur son passage ? Alors ?"
Je sentais dans son regard qu'elle avait peur de moi, mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi. Ca ne semblait pas être ma force qui l'intimidait mais autre chose.
"Tu es pathétique, vraiment. On sent que tu tiens de ton père et non de ta mère."
"Lâchez moi."
"Tu me vouvoies ? Je n'avais jamais remarqué."
Au lieu de me répondre, elle avait tentée de se libérer et je sentais que son pouvoir augmentait. Elle voulait un affrontement ? Ca allait être amusant.
"Tu ne fais pas le poids ma belle. Vraiment pas."
"Elle s'est trompée."
"Plait-il ?" avais-je répondu du tac au tac avec un air amusé. Ellie s'était trompée ? Elle pensait que j'étais du genre protecteur avec les autres et que je cachais mon jeu ?
"Vous êtes un lâche."
Hum... j'avais pourtant la sensation de l'affronter moi même et de ne pas utiliser quelqu'un pour arriver à mes fins. Savait-elle vraiment ce que le mot lâche signifiait ?
"Quand le jour arrivera, vous... vous vous terrerez dans votre terrier. Trop lâche pour affronter la réalité. Trop lâche pour combattre à nos côtés ! Et tout ça en croyant pouvoir la sauver. Physiquement elle le sera, mais v... tu condamneras son âme et elle ne te le pardonneras jamais."
Je n'avais pas baissé les yeux, continuant à la regarder droit dans les siens. Je n'avais aucune idée de quoi elle voulait parler, ou plutôt je ne voulais pas me l'avouer, mais elle avait tord. Je n'étais pas un lâche. J'avais sacrifié un Empire pour celle que j'aimais ! Je pourrai une nouvelle fois sacrifier bien plus. Elle le savait, elle devait s'en douter. Elle ne me connaissait pas. Et pourtant en lisant dans ses yeux, j'avais la sensation que quelque chose que j'ignorais réellement, allait surement m'empêcher de faire ce que j'aurai fait d'ordinaire. Elle ne disait pas cela pour m'atteindre, me faire souffrir, mais parce que c'était la vérité. Même si je ne voulais pas l'accepter.
J'avais laissé échapper un petit sourire pour lui montrer que c'était stupide ce qu'elle avait dit, puis je l'avais lâchée. Je m'étais éloigné d'elle, avant de soupirer.
"Croit ce que tu veux, mais tu ne me connais pas. Tu ne sais pas qui je suis. Et que tu viennes du futur n'a aucune importance à mes yeux. Tu n'as rien à faire ici."
J'avais disparu, me retrouvant dans mes Enfers où je me sentais bien mieux que dans ce couloir avec cette imbécile de jeune femme. Ce qu'elle disait était faux. Rien m'empêcherait de faire ce que je désirais, de vivre aux côtés des gens que je souhaitais. Rien et personne !