« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Elliot n'habitait pas ici. Il n'avait pas fait le lien, n'étant pas venu ici pour cela et... s'en doutant, sans doute, inconsciemment. Apollon avait connaissance des quelques soucis avec Lily, il ne semblait pas logique qu'il vive avec elle, malgré le fait que la maison soit un cadeau de Judah. A vrai dire, il ne pouvait certainement pas s'imaginer à quel point leur histoire devait être complexe. Le petit éléphant avait du vivre beaucoup de choses. Pas forcément de bonnes choses, depuis qu'elle avait rencontré le dieu de la Renaissance. Tout ce qui l'espérait, c'était qu'elle allait bien. Parce qu'elle méritait d'aller bien, du si peu qu'il en avait vu. Il ignorait la relation qu'avait Neil avec son père, alors que celle qu'elle nourrissait avec Lily se devinait plus facilement. Il faudrait qu'il aille le voir, ce grand gamin. Si Diane avait l'intention de partir à la rencontre de son... "double" féminin, lui ne comptait pas laisser plus longtemps ce pauvre garçon seul. Il n'avait pas assez d'amis de sexe masculins en plus, ça tombait bien. Oui parce que depuis le temps, tenir son rôle d'oncle ne serait pas crédible, ils n'en étaient plus à ce niveau.
Elle s'était déplacée pour s'installer sur le fauteuil à côté, lui laissant tout le loisir de s'installer, ses lèvres formant ce sourire assez distinct, avec cette pointe de nervosité qui s'y lisait clairement. Pendant l'instant d'une seconde à peine, lui perdit le sien, la dévisageant. Si l'air semblait moins dense, l'atmosphère plus détendu, il en restait tout autant intrigué que lorsqu'il l'avait vu pour la première fois.
"J'aime faire du cheval. C'est passionnant le cheval. On monte dessus et on se laisse porter."
Si Neil réussit à changer d'expression bien vite, lui aussi. Il ne dit pas un mot, haussant un sourcil à cette révélation à laquelle il ne s'attendait clairement pas. Comme si elle voulait aussi partager ses loisirs, même si ces derniers ne semblaient pas se compter par milliers pour que celui-ci soit le seul qu'elle ait trouvé à avouer en premier. Il s'empêcha de rire alors qu'elle se mettait à parler, ayant à peine finit de mâcher ses curlys. Elle semblait mal à l'aise et il ne doutait pas que sa présence y était pour quelque chose. N'était-il pas un grand dieu, Maître d'Olympe actuel en plus de cela ?
"Je disais qu'on peut faire plein de ballade à cheval. A l'époque on les utilisait beaucoup pour les aller retour d'un endroit à un autre et... tu dois déjà savoir tout ça."
En effet, il ne comptait pas les promenades qu'il avait pu faire, lorsqu'il ne se téléportait pas simplement par flemmardise. C'était un moyen de locomotion et même une distraction qu'il appréciait tout particulièrement, lui aussi. En y pensant ça lui manquait même un peu, de galoper tranquillement en toute liberté. Alors qu'il tournait la tête vers elle, il réalisa que Neil serrait son coussin tout contre elle. Si Apollon n'était pas sa jumelle, incapable de ressentir les émotions des autres au moment même où elles arrivaient. Avoir vécu tant d'années à ses côtés aidait pourtant à mieux capter ce type de fluctuation chez quelqu'un, en particulier lorsqu'on se trouvait seul avec elle, sans un bruit, qu'il pouvait l'observer sans qu'elle ne le voit et mieux définir ce qui la rendait soudainement plus... triste.
"J'ai parfois la sensation que tout est sombre devant moi. Comme si la lumière était éteinte et que j'avais beau tenter de trouver l'interrupteur, mais je n'y arrivais pas. Il y a plein de choses qui se mettent en place et elles m'apparaissent comme un puzzle sans fin."
Le dieu ne la lâchait pas des yeux. Il ne comprenait que trop bien ce qu'elle partagea ensuite avec lui. Avant qu'elle ne le dise elle-même, il devinait la suite de ses paroles. Si certains enviaient le fait de pouvoir ouvrir une fenêtre sur le futur, en devenant parfois fous comme Zeus... c'est qu'ils n'avaient rien comprit et ne comprendraient jamais. La charge que cela implique, la distance qu'il faut s'imposer face à ce qui nous ait montré. Apollon avait toujours considéré cette capacité comme un don qu'il chérissait, bien qu'à certaines périodes il le voyait davantage comme une malédiction. Parce qu'il savait qu'il était dur de s'empêcher d'intervenir si jamais ce qui lui était montré le touchait bien trop. Tout comme il savait qu'il ne fallait parfois mieux ne pas agir. Ce n'était jamais un choix facile.
Le grand blond se redressa lentement, passant une main à l'arrière de sa nuque, ne sachant trop quoi répondre. Il n'était même pas certain qu'elle attende qu'il lui dise quoi que ce soit. Elle semblait avoir eu davantage le besoin de se vider, de le prononcer, sachant sans doute qu'il n'aurait rien à redire, ne pouvant qu'approuver. Il était doué pour écouter et, si cela avait pu la soulager, il était déjà heureux d'être passé. Enfin, encore plus heureux qu'à la base. Parce qu'il était déjà très content d'être ici au départ. Il avait pu manger des Curly.
"Je crois que j'ai besoin d'un peu de sport pour me défouler. Ça te tente ?"
... Un sourire en coin qu'il ne put retenir se forma sur son visage et, croisant les bras, le dieu la jaugea rapidement du regard. Elle se rendait compte de ce qu'elle était en train de faire, là ? Il avait agit de cette manière des milliards de fois - si ce n'est plus - et il se souvenait exactement des situations qui l'amenait à observer quiconque de cette manière en prononçant ce genre de paroles. Elle sembla comprendre en tentant de se rattraper mais pour lui, c'était déjà trop tard.
"Je ne suis jamais contre une séance d'exercice ! Même si l'une de mes activités favorites ne semble pas te tenter... C'est parce qu'on ne se connaît pas depuis assez longtemps. On en reparlera d'ici deux heures."
Il avait reprit ce ton si propre à sa personne, avant ce clin d’œil ponctuant la fin de sa provocation. Irrécupérable. Même s'il pensait toujours à ce qu'elle lui avait dit, juste avant, il sentait que ce n'était pas le moment. Alors il mettait tout cela de côté, dans une petite case, le temps qu'elle puisse se défouler comme bon lui semblait. Elle en avait besoin.
"Maître d'Olympe Prince Charmant me convient à merveille. Mais tu sais, tu peux juste m'appeler Apollon."
Bien qu'il se soit donné le nom de Phoebus, ce n'était toujours pas un réflexe pour lui de le donner à moins de se retrouver face à un habitant purement Storybrookien qui n'aurait jamais rencontré d'autres dieux de sa vie. Chose qui se faisait de plus en plus rare. Il se rapprocha de Neil, attrapant une dernière poignée de Curly qu'il mangea bien vite avant d'aller poser sa main sur l'épaule de la jeune femme. Ayant ressenti sa gêne ou cette chose qu'il ne savait définir exactement lorsqu'il était trop proche, il éviterait maintenant les contacts brusques et invasifs. Il était resté à une distance raisonnable, assez proche seulement pour pouvoir faire ce geste, levant doucement le bras pour qu'elle ne soit pas surprise.
"Je n'ai pas la moindre petite crainte. Et toi ?"
Ses yeux bleus étaient plongés dans les siens, d'un coup, comme ça et... il eut comme un léger frémissement, comme un battement de cœur mal calculé. Cette sensation étrange qui persistait. Il en avait la pleine certitude, à présent, quelque chose en lui la dérangeait. Ou lui, tout simplement. Elle ne lui avait pas demandé de partir, pourtant, elle enchaînait même la discussion, l'invitant à une course. Elle ne le ferait pas s'il était si dérangeant, non ? Quelque chose d'autre, c'était quelque chose d'autre. Il était agaçant, il le savait, parfois trop emmerdant ou avec des comportements trop immatures, dénotant avec cette image qu'il devait porter à présent - même si ça, il s'en fichait éperdument. Seulement, il devinait ces détails là. C'était différent, avec Neil.
Plop. Ils avaient disparu du salon, arrivant sur une piste de karting en extérieur déserte. Le soleil était couché depuis un moment et il ne savait même pas vraiment l'endroit exact où il venait de les emmener. Lâchant donc l'épaule de la déesse et claquant des doigts, ce ne fut pas les luminaires usuels qui se mirent à éclairer les uns après les autres le circuit qu'ils allaient parcourir. A la place, un grand nombre de petites boules lumineuses se formaient à un mètre du sol, leur permettant de deviner la courbe de la route. Il évitait l'usage de l'électricité, préférant de loin les manières plus naturelles. Quoi de mieux que des lucioles pour leur montrer le chemin ?
Il admirait l’œuvre de ces petites choses insignifiantes qu'il ne manquait jamais de trouver sublimes, s'étirant de toute sa hauteur et lâchant un soupir de contentement. Apollon se sentait plus détendu, seule une légère brise fraîche venant les perturber. Mais qu'est-ce que ça faisait du bien de prendre l'air ! Il s'était retourné vers Neil, sourire aux lèvres, apaisé.
"Au lieu de continuer à chercher ce foutu interrupteur, la prochaine fois appelle moi. Allumer la lumière il paraît que c'est mon domaine."
Il avait récupéré sa veste en cuir, l'ayant fait réapparaître - dans ses mains cette fois, la tendant vers elle. Galanterie, voyons, pas comme s'il risquait d'attraper froid et elle non plus, d'ailleurs. C'était un réflexe.
"Pas la peine de me regarder comme ça, je te la prête juste." Faut pas trop lui en demander non plus, quand même ! "C'est pas parce que tu sembles avoir un léger problème avec moi que je ne vais pas me montrer sympathique."
Oui. Il l'avouait. Parce que ça le titillait, il détestait ne pas savoir. Il avait ses suppositions mais la lancer sur le sujet pour qu'elle avoue d'elle-même était plus simple que de se noyer dans ses théories. Et il n'en avait pas dit plus, lui mettant sa veste dans les mains et s'en allant nonchalamment pour s'installer dans le véhicule qu'il avait remarqué depuis leur arrivé, aligné avec les autres sur le côté. Il avait prit le jaune. Un jaune moche, certes, mais bon il aimait le jaune. Pas besoin du propriétaire pour les démarrer ou même de la moindre protection, il ne souffrirait pas énormément d'un choc sur le crâne. Il avait attendu un moment, avant de relever la tête vers Neil, les yeux pétillants.... et de démarrer au quart de tour, prenant une bonne avance alors qu'elle n'était pas installée. Oui bon, si elle donnait pas les règles dès le début aussi, il ne pouvait pas s'en empêcher !
Neil Sandman
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"Je ne suis jamais contre une séance d'exercice ! Même si l'une de mes activités favorites ne semble pas te tenter... C'est parce qu'on ne se connaît pas depuis assez longtemps. On en reparlera d'ici deux heures."
J'avais ramenée mes cheveux en arrière avec mes deux mains tout en soupirant, même si un petit sourire s'échappait du coin de mes lèvres. Je m'étais mordue ces dernières avant d'observer le dieu qui se tenait devant moi et de secouer la tête de gauche à droite.
"Quand est ce que les garçons comprendront que ce n'est pas du tout la bonne méthode pour draguer correctement une jeune femme ? D'un côté, c'est moins pire que Cerbère."
Quelques jours auparavant, j'avais fait un petit voyage dans l'espace et le toutou de Hadès n'avait rien trouvé de mieux que de me draguer très lourdement. C'était aussi là que j'avais mieux compris qu'elle relation il entretenait réellement avec ma grand mère. Quand vous savez beaucoup de choses sur le futur, il vous arrive de vous demander comment certaines personnes ont fait pour en arriver là. Mais pour ce qui était du sport pratiqué par Aphrodite, je n'avais vraiment pas envie de savoir, même si malheureusement on m'avait forcée à le découvrir.
"Maître d'Olympe Prince Charmant me convient à merveille. Mais tu sais, tu peux juste m'appeler Apollon."
"D'accord. Apollon alors. Est ce que Apollon a envie de m'accompagner au karting, à moins qu'il ait peur de perdre face à une jeune femme propriétaire d'un paquet de Curly encore à moitié plein ?"
Il s'était approché de moi et avait pioché dans mon paquet de Curly, avant de poser une main sur mon épaule, ce qui avait eu pour effet de me faire tressaillir. Puis, il avait ajouté qu'il n'avait pas la moindre crainte, me demandant si c'était également mon cas. Pour tout avouer, là j'avais peut-être un peu peur de ce qui pourrait arriver. Mais pas en ce qui concernait le nom du gagnant de la course.
En une fraction de seconde on avait atterris en plein coeur d'un parcours de karting. Il faisait sombre vue que la nuit était tombée depuis longtemps. Je n'avais pas réfléchie au fait que si on voulait faire une partie de course de voitures, mieux valait attendre l'ouverture. D'un côté, c'était pas un véritable soucis, sauf pour nos yeux qui n'y voyaient pas grand chose. Mais ça s'était très vite arrangé, grâce à des petites boules de lumières qu'avait fait apparaître Apollon et...
"La classe..." avais-je murmurée tout en souriant au dieu et en m'avançant vers les petites lumières. Il n'avait pas allumé un feu ou fait apparaître une lumière quelconque. Ce qu'il avait fait était mille fois mieux ! C'était un spectacle grandiose toutes ces petites créatures qui se donnaient à coeur joie sur la piste de karting pour l'éclairer du mieux qu'elles pouvaient. Il n'y avait rien de tel que les créations de la nature elle même pour nous apporter ce dont on avait besoin. Je m'étais tournée vers Apollon, tout sourire.
"Au lieu de continuer à chercher ce foutu interrupteur, la prochaine fois appelle moi. Allumer la lumière il paraît que c'est mon domaine."
"Je n'y manquerai pas." avais-je murmurée entre mes dents, tout en souriant toujours. Puis, il avait fait apparaître sa veste et il me l'avait tendue. J'aurai pu me moquer de lui en lui rappelant que j'étais moi aussi insensible au froid, mais son geste était tellement romantique que j'avais juste tendue la main pour la prendre, tout en sentant mon cœur accélérer la cadence une fois encore. Là où il s'était véritablement calmé et qu'il avait même cessé de battre quelques instants, c'était quand le jeune homme avait insinué que j'avais un problème avec lui et qu'il l'avait très bien remarqué. Mon sourire s'était effacé petit à petit et de vieux souvenirs étaient remontés à la surface. Mais il n'avait pas attendu ma réponse, se dirigeant droit vers une voiture jaune qui se tenait là.
"A quoi tu joues Neil..." avais-je murmurée pour moi même quand il ne pouvait plus m'entendre. C'était pas une bonne idée cette course de voiture, ni tout le reste. Je n'aurai pas dû. Il fallait arrêter de se comporter comme une enfant et prendre ses responsabilités. Ce que j'essayais de faire, de retrouver, c'était quelque chose que j'avais perdu à jamais. Si je continuais sur cette route, elle me conduirait jusqu'où ? Qu'est ce qui allait changer après tout ça ? Apollon me faisait confiance dans le futur d'où je venais. Je ne pouvais pas prendre le risque de changer cela, sous peine de changer d'autres choses. Il fallait se ressaisir et lui dire que je rentrais. Mais à peine j'étais arrivée à proximité de sa voiture, qu'il avait levé la tête dans ma direction et qu'il avait appuyé sur le champignon.
Peut-être qu'une toute petite course ne changerait pas grand chose, si ? De toute façon, si je partais comme ça, il continuerait à se poser des questions et le doute était pire que tout. Il pourrait imaginer un tas de choses alors qu'en réalité la réponse était toute simple. J'étais montée à bord de la première voiture venue, une de couleur rose à laquelle je n'avais pas prêtée attention, puis j'étais montée dedans. Autour de moi il n'y avait pas de casque, juste une ceinture. A dire vrai ce n'était pas un soucis, car je ne risquais pas grand chose. J'avais allumée la voiture par la pensée avant d'appuyer à mon tour sur le champignon. Une simple course, il n'y avait rien de bien méchant à cela...
Phoebus Light
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what could it be worse ?
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Du coin de l’œil, il ne pouvait ignorer cette hésitation. Elle ne la montrait pas physiquement, cette petite cachait extrêmement bien son jeu. Mais, sans qu'il ne puisse le décrire avec exactitude, il le ressentait. Le dieu s'était contenté de sourire, heureux de la distinguer en train d'aller s'installer dans sa voiture, avant de la perdre de vue au premier virage, se concentrant sur la route qu'il devait emprunté. Il ne lésinait pas sur l'accélérateur, ayant toujours adoré la vitesse. C'était un de ses petits pêchés mignons. Comme lorsque qu'il montait à cheval, en réalité... Le vent claquant sur son visage, être à l'air libre et sans rien capable de le retenir. Il ne comptait plus le nombre de fois où, avec son char, il avait pu s'adonner à des petits sprints solitaires rien que pour le plaisir à l'époque.
Les pneus de son auto crissaient sur le bitume, laissant certainement des traces qui seraient difficiles à dissimuler. Oh, ce n'est pas comme si le patron de ce circuit avait la moindre chance de les retrouver par la suite et... A vrai dire, Apollon s'en fichait. Qu'il vienne, le propriétaire, il le paierait si c'était ce qu'il voulait. Avec un bonus même ! Il n'avait pas pu se détendre ainsi depuis un moment, ne pas penser à ses soucis... Les recherches, les craintes quant au futur, tout cela lui prenait tout son temps. S'il appréciait cette position afin de faire avancer les choses et pour le temps qu'il passait en compagnie de sa sœur et de Louise, il n'y était pas habitué pour autant. Il avait l'impression que beaucoup pesait sur ses épaules, ce qui n'avait auparavant jamais été le cas. Alors avoir le droit à cette 'parenthèse', à cet instant où sa tête se vidait totalement... Oui, il allait sans doute laisser un petit cadeau avant de quitter cet endroit.
Un air apaisé sur le visage, Apollon se laissa aller à fermer les yeux, ne regardant même plus la direction dans laquelle il était supposé aller. Ses mains serraient le guidon et se mouvaient avec une précision sans faille, tournant parfois au dernier moment avant de risquer de se prendre les délimitations en pleine face. Il n'était pas le moins du monde perturbé, se focalisant sur les sons qui l'entouraient pour deviner sa route. Il entendait clairement, non loin de lui, le bruit du moteur de la voiture de Neil qui vrombissait. Il n'avait pas été très fair-play, en démarrant ainsi en trombe et lui faisant perdre de précieuses secondes, mais elle se débrouillait bien pour réussir à le rattraper ainsi. Il se permit même de ralentir, rien qu'un temps, calculé minutieusement dans sa tête. C'était quelqu'un de bien au fond, il pouvait bien lui laisser de l'avance ! La faire gagner même, dans son esprit galant et gentleman. Hum, il devait encore y réfléchir. Quelque soit son adversaire, même un gosse de trois ans, Apollon restait un très mauvais perdant...
Alors, pendant presque un tour, il colla la voiture rose de Neil sans trop l'approcher, comme s'il était difficile pour lui de prendre les devants, jusqu'à ce qu'ils atteignent ce virage serré avant la ligne d'arrivée. Il se permit de rire alors qu'en un coup de volant sévère, il avait rapproché leurs deux véhicules, séparés d'à peine un millimètre. Sa tête se tourna vers elle, cette expression malicieuse ancrée sur ses traits, avant de lui offrir un signe de la main chaleureux et de la dépasser avec quelques difficultés non dissimulées. Il se demandait même s'il n'avait pas réussi à passer devant elle dans ce virage simplement parce qu'elle avait décidé de ralentir, peut-être de peur qu'il ne l'envoie dans le décor ? Non... Non, c'était le talent, tout simplement. Il avait fait preuve d'une grande ingéniosité et il méritait tous les honneurs.
A peine avait-il passé la ligne qu'il freina sec, la voiture n'étant pas encore totalement arrêté qu'il sautait hors de son siège en entamant une petite danse de la victoire bien à lui. Un mélange entre la macarena et un YMCA. Ce n'était pas esthétique - pas du tout, en fait - et encore moins classe... Il était capable de faire beaucoup mieux mais c'était l'enthousiasme qui parlait, il l'exprimait corporellement comme ça venait. Il s'arrêta bien vite en voyant que la jeune femme s'approchait, ne voulant pas paraître ridicule trop longtemps non plus, il l'était déjà assez en règle générale.
"C'était prévisible ! Mais ce n'est pas de ta faute, je suis le meilleur c'est tout ! Tu n'as pas choisi un adversaire à ta taille."
Venant se placer face à Neil, il avait posé une main rassurante sur son épaule. Il se moquait gentiment, sachant pertinemment que son ego surdimensionné était un sujet qui en faisait rire plus d'un sur Olympe depuis son retour. Il aimait l'exagérer et en jouer à outrance, les personnes les plus proches de lui n'étant pas dupe à ce sujet. Si, parfois, sur des choses aussi futiles, il pouvait en effet faire preuve d'un peu de narcissisme, il n'en restait pas moins humble quand la situation le demandait.
"Merci pour la course et... merci d'être restée." Il n'était pas dupe. Il sentait cette embarras planant depuis le début de la soirée, alors qu'elle semblait sans cesse peser le pour et le contre.
Un courant d'air le fit tressaillir mécaniquement alors qu'Apollon la lâchait, son bras descendant lentement pour rejoindre la ligne de son corps. Puis, une moue un peu inquiète s'affichant sur son visage, il osa lever la tête et la regarder droit dans les yeux. Sa main alla masser sa nuque, alors que le dieu se montrait soudainement... plus perplexe.
"Tu es déçue, c'est ça ?"
Le ton de sa voix était plus sérieux et il s'en voulut un peu de s'être montré tellement... tellement... En réalité il n'en savait rien. Il se sentait "lui", mais pas totalement. Il avait l'impression que quelque chose clochait aux yeux de la jeune déesse et il ne pouvait décemment pas continuer ainsi. Il avait conscience qu'il devrait la croiser plus d'une fois dans les semaines qui viendraient, parce qu'il comptait bien sur elle pour faire partie de l'équipe... Alors autant que ce soit clair.
Il ignorait ce à quoi il ressemblait dans le futur, ce qu'elle avait pu voir, celui qu'elle avait pu connaître. Comment avait-il évolué ? Qu'avait-il fait ? Mais il comprendrait naturellement qu'elle ne s'attendait pas à ça en arrivant ici ou... Ou alors c'était sa simple personne à n'importe quelle époque qui la dérangeait ?
"Tu penses que je ne suis pas assez beau pour être Apollon ?"
Il arborait cette expression de chien battu qui ne lui allait pas du tout et qu'il décida bien vite d'abandonner, d'ailleurs. Le grand blond afficha un léger sourire, secouant la tête. C'était stupide comme réflexion, il était largement à la hauteur des légendes à ce niveau-là voyons.
"Je ne veux pas qu'il y ait de malaise." Il se racla la gorge, se rendant compte qu'il était peut-être trop tard pour cela. En tout les cas, il était toujours temps de rattraper le coup, n'est-ce pas ? "Lorsque tu m'as posé tes questions, j'ai voulu être le plus sincère possible. Si tu as d'autres interrogations, je serai toujours prêt à y répondre, peu importe de quoi il s'agit. Je ne veux rien te cacher. Je ne veux plus rien cacher à personne..."
Les secrets avaient fait trop de mal à Diane, avaient fait trop de mal à bien des personnes. Si le seul qu'il ait jamais gardé pour lui un jour restait sensiblement abordable, il en avait finit de se cacher derrière un mur et de faire comme si rien ne s'était jamais produit.
"Je sais que tout est différent pour toi, que c'est bien plus compliqué que cela... Je le comprends parfaitement. Je ne te demande pas de tout me dire, loin de là, je te ferai confiance sans que tu en aies besoin mais... Mais si quoi que ce soit te pose problème, je veux que tu me le dises honnêtement."
Il se mordit la lèvre, incertain de la façon dont il présentait les choses, peut-être se débrouillait-il comme un vrai manche. Artémis était plus douée que lui pour ces choses-là, il était davantage spécialisé dans la "détente d'atmosphère".
"Par exemple, si tu veux que je parte maintenant, je ne serai pas vexé. Ou si peu qu'un simple paquet de curly suffira pour te faire pardonner !"
Il n'avait pas envie qu'elle se sente mal. Si elle était mal à l'aise en sa présence, pourquoi donc se forcer ? Même si... il restait sur ses positions. Elle était un mystère et il adorait les mystères. Apollon ne souhaitait simplement pas s'imposer comme pouvait le faire ses autres frères et sœurs en d'autres circonstances. Il y était peut-être allé trop fort à s'incruster chez elle comme si de rien n'était ?
Il n'osait même plus la regarder. Il n'avait croisé qu'une personne, véritablement, qui ne supportait pas sa présence et ne le voulait plus dans le périmètre... Jamie. Il avait du mal à se dire que la liste s'allongerait peut-être encore plus à mesure que les jours passaient, avec la place qu'il avait maintenant et ce que cela entraînerait.
Neil Sandman
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La voiture avait freinée, dégageant de la fumée des pneus arrières. J'avais ralentis dans le virage pour ne pas me prendre le mur et il en avait profité pour accélérer une nouvelle fois. Ce n'était pas un joueur très fair play. Je ne pensais pas qu'il tenterait tant bien que mal de gagner. J'avais plutôt en tête que le Don Juan me laisserait remporter la course afin d'une fois encore me vanter ses mérites de gentleman. Mais non, il avait agis comme un... comme un... comme un Apollon. Quelqu'un qui voulait absolument gagner en toute circonstances. Et quand ma voiture s'était arrêtée en fin de parcours et que je l'avais vue bondir hors de la sienne pour entamer sa danse de la victoire, je n'avais pas pu m'empêcher de ramener ma tête en arrière contre le siège et de sourire bêtement. C'était lui qui était bête, mais bête à un point !
"Prévisible ? Tu avais une longueur d'avance et t'as ralentis uniquement pour me montrer que tu pourrais gagner même si on avait débuté en même temps !" avais-je dit en arrivant vers lui. Ma tenue était revenue à la normale, car quand j'avais atterris dans la voiture, j'avais endossé une tenue de formule 1. Mieux valait prendre des précautions. Je savais qu'en cas de dégâts je pourrai me régénérer, mais je ne préférais pas en arriver là. Si j'avais quelques égratignures à la sortie de cette course, ça cicatriserait tout seul. D'où le fait qu'il fallait mieux se protéger pour limiter les soucis au cas où.
"Ta main, tu l'oublies."
Il avait posé sa main sur mon épaule et ça ne m'enchantait pas plus que cela. Il avait triché. Ce n'était pas du justeuuh ! Au moins quand Elliot faisait une partie de jeu vidéo avec, il ne trichait jamais, vue que de toute façon je ne gagnais jamais. Enfin c'était pas le bon exemple. Mais au moins il me laissait perdre normalement. Tout ça pour dire que j'aurai pu peut-être gagner si on avait débuté la course en même temps. La prochaine fois - si prochaine fois il y aurait - je me méfierais de lui. Quand il était question de compétition, on ne pouvait pas lui faire confiance.
"C'est toujours un plaisir de rester pour le Pas Prince Charmant."
Car oui, il ne méritait pas le titre, vue qu'il trichait ! Quoi qu'il en était, son ton avait changé et je le sentais mitigé. Voir un peu déçu ou je ne savais trop quoi. Il avait passé sa main dans sa nuque, tandis que j'avais croisé mes mains contre ma poitrine. Puis, tandis qu'il était toujours aussi sérieux, je n'avais pas pu m'empêcher de décroiser les bras et de prendre un air blasée. Oui, il avait encore une fois fait allusion au fait qu'il était le plus beau. Non mais il n'arrêtait plus avec ça.
"Il t'arrive de ne pas associer ton nom à ta beauté ?"
Ça ne voulait pas dire qu'il était beau. Mais ce que ça voulait dire en tout cas, c'était que oui, on associait souvent le nom d'Apollon à quelqu'un qui était beau et on n'aurait jamais dû faire cela, car ça montait à la tête du véritable Apollon. Pas nécessairement le véritablement "beau", mais en tout cas le type qui avait véritablement le plus beau des... égos!
Je l'avais écoutée attentivement, tentant moi aussi de garder mon sérieux. Car il y avait un temps pour tout et là il semblait vouloir parler d'une chose qui le travaillait. N'empêche, plaisanter autour de cela, avait permis de détendre l'atmosphère et j'avais pris beaucoup de plaisir à perdre cette course. On avait partagé un moment d'amusement en tant de crise. C'était ces moments rares qu'il fallait préserver, car ils étaient bien trop peu nombreux.
Une nouvelle fois j'avais souris en l'entendant parler du paquet de Curly. On pouvait l'avoir avec si peu que ça lui donnait un côté tellement mignon. Quoi qu'il en était, il avait raison, il y avait bien un malaise entre nous et ça n'avait rien à voir avec le fait qu'il était Apollon, ou qu'il pensait être le plus beau des hommes de l'univers ou encore qu'il avait un égo véritablement surdimensionné. Non, le malaise venait uniquement de moi.
J'avais porté ma main à mes lèvres, me rongeant délicatement l'index. C'était un geste nerveux qui me prenait un peu trop souvent. Je ne rongeais pas vraiment mon ongle. Je me contentais de le mordiller avec mes dents jusqu'au moment où je me rendais compte que c'était simplement ridicule et que ça signifiait trop facilement à mon interlocuteur que j'étais nerveuse. Une chose que je préférais cacher, mais parfois ça sortait tout seul.
Je l'avais observée tandis qu'il évitait mon regard. Si je continuais à lui mentir ou plutôt à lui cacher certaines choses, notre relation allait s'envenimer et il se montrerait prudent vis à vis de moi et même méfiant. Ce n'était pas ce qui serait le mieux. Après tout il était adulte, il pouvait comprendre certaines choses et peut-être que ça me ferait du bien de lui en parler. Je n'étais pas obligée d'entrer dans les détails, mais lui évoquer la situation serait un plus pour nous deux.
A dire vrai, ce qui me dérangeait vraiment et je venais tout juste de m'en rendre compte, c'était que oui, j'adorais quand il se la jouait Apollon. J'aimais bien son égo surdimensionné, même si il était parfois dérangeant. Il avait un humour qui me faisait rire et une façon bien à lui de me rassurer. Je retrouvais aujourd'hui l'homme que j'avais laissée dans le futur d'où je venais. Celui avec qui j'avais combattu, avec qui on avait partagé beaucoup de choses, beaucoup de temps et que j'avais beaucoup apprécié. Lui dire quoi que ce soit aujourd'hui changerait forcément le futur et je risquais de perdre quelque chose qui pourrait arriver un jour. C'était pour cela que je craignais d'être honnête avec lui, mais je n'avais plus trop le choix.
"Ok..." avais-je murmurée en soupirant, juste avant d'ajouter quelque chose... "Enfin non ! C'était pas vis à vis de ce que tu venais de dire !"
Il m'avait demandée si je voulais qu'il parte et bien entendu j'avais répondu ok. Mais je ne parlais pas de cela. C'était plus un mot qui m'avait échappé suite à la réflexion avec moi même que j'avais eu en même temps qu'il me parlait.
"Je n'ai pas envie que tu partes. Même si ce n'est pas les paquets de Curly qui manquent à la maison."
L'avantage c'est que si il allait m'en vouloir pour ce que je lui dirai, je pourrai me faire pardonner un millier de fois. Je m'étais toujours demandée comment maman pouvait manger autant de Curly sans réellement prendre du poids. Car il y avait des paquets un peu de partout dans la maison et elle renouvelait très souvent ses stocks alors qu'elle était pratiquement la seule à en manger.
"Tu es beau, ce n'est pas ça le soucis."
Après cette phrase, j'avais sentie le rouge me monter aux lèvres. J'aurai dû y réfléchir à deux fois avant de parler.
"Ce que je veux dire c'est que si tu penses que tu n'es pas assez beau pour être Apollon, ce n'est pas le cas. Tu l'es suffisamment."
Cette fois ci j'avais laissé échapper un petit sourire, car plus je parlais, plus je me rendais compte que je m'enfonçais.
"Ok... Pour ma prochaine réplique je vais tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. D'ailleurs j'aurai dû commencer de suite, car dire cela à voix haute c'est bizarre. D'ailleurs elle vient d'où cette expression ? Pourquoi on doit tourner sept fois sa langue ? Pourquoi pas huit ou neuf ?"
J'y avais réfléchis quelques instants, me disant qu'une fois aurait été bien plus facile, car ça permettrait de parler plus vite. Et tout en réfléchissant, je m'étais posée la question de si je ne devrais pas la tourner sept fois pour voir réellement ce que ça ferait.
"C'est peut être lié au chiffre sept ? Ce qui serait logique. Il y a sept jours dans la semaine, sept couleurs de l'arc en ciel, sept notes dans la gamme, sept centres subtils au yoga..." avais-je achevée en me mordant les lèvres.
"Le yoga c'est bon pour la santé et ça permet de canaliser son esprit, de faire le vide et... Sept fois. Attends, ça va me prendre quelques secondes."
Car oui, cette fois ci c'était décidé, j'allais le faire avant de prononcer la prochaine phrase, vue que là je tombais vraiment bas. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, six fois et ça y est ! Sept fois. J'avais surement l'air ridicule, mais ça ne m'avait pas empêchée de sourire avant de me passer les mains sur le visage, puis de ramener mes cheveux en arrière.
"Ok... On en est au point de départ. J'aurai pu t'éviter toute cette conversation si je m'étais arrêtée au OK. Faut toujours que je parle trop."
Je tenais cela de papa qui avait un mal fou à s'arrêter de parler quand il commençait. Parfois on avait juste envie de lui dire de se taire. Quand à maman, elle avait une autre méthode bien à elle, mais je ne voulais même pas y penser ! J'avais observée Apollon et quand nos regards s'étaient croisés, j'avais légèrement souris avant de baisser les yeux.
"Artémis est celle qui se rapproche le plus de ma... meilleure amie ? Dans le sens où on passe souvent du temps à discuter, à débattre sur certaines choses, à parler des garçons."
J'avais levée les yeux pour voir son degré d'étonnements, tout en pensant au fait que c'était bien mieux de parler d'une meilleure amie pour le moment. En dire plus serait trop compliqué à expliquer.
"Je t'assure qu'aussi dur à croire que ça puisse paraître, dans quelques années, elle aura des discussions sur des garçons ! Sur un en particulier, mais bon... hum..." avais-je achevée en toussotant légèrement et en faisant comme si je n'avais rien dit. C'était dans ce genre de moments que j'avais véritablement la sensation d'avoir héritée du côté commère de ma grand mère.
"Tout ça pour dire qu'on a passé beaucoup de temps ensemble. Qu'on a véritablement appris à se connaître, à s'apprécier et que... j'ai noué des liens très fort avec beaucoup de personnes de son entourage. Des liens d'amitié avec des personnes qui comptent beaucoup pour elle, voir d'autre genre de liens avec des personnes... une personne... qui lui est très... chers."
Je n'avais pas levée les yeux, parce que cette fois ci je ne voulais surtout pas voir quel était son degré d'étonnements. Je ne savais pas s'il avait compris ce que j'étais en train de lui dire ou non et je ne voulais surtout pas lire dans son regard un air de surprise ou autre, indiquant clairement que je devais être folle et me faire des films. Car j'avais toujours eu un mal fou à croire que ça avait été bel et bien réel.
"Du futur où je viens, tu m'aurais laissée gagner." avais-je murmurée avant de secouer la tête et de rire. Un léger petit rire nerveux.
"En fait non. Rien t'aurait empêché de gagner. Tu aimes être le meilleur !"
Je lui avais souris en disant cela, avant qu'une de mes mains vienne se poser sur mon front pour le frotter délicatement avant de venir se fermer en poing, devant ma bouche. Non, je n'allais pas une fois encore me ronger les ongles.
"Je suis désolée... Ce n'est pas qu'avec toi que j'ai ce soucis. Je l'ai avec pratiquement tout le monde, parce que là où j'en suis restée avec chacun d'entre vous c'est pas réellement comme c'est actuellement. Je côtoie tous les jours des personnes qui dans le futur seront de bons amis alors qu'aujourd'hui ils ne savent même pas comment je m'appelle. D'autres qui ne seront pas aussi... bon dans le futur. A chaque fois que je les vois, je me dis que je pourrai empêcher certaines choses, mais... Et puis il y'en a d'autres qui..."
J'avais mordillée un peu plus fort mon ongle avant de rabaisser ma main et de regarder ailleurs. C'était difficile de lui faire comprendre que tous les jours j'étais confrontée à de futurs amis, futurs ennemis ou des gens disparus. Des personnes qui à l'heure actuelle n'étaient pas encore ces gens que je côtoyais tout le temps. Des personnes qui comptaient pour moi et à qui je devais cacher tout ce que je savais sur eux.
"Je vais tenter de faire un effort. De ne pas te montrer que... que..."
Que quoi en fait ? Je ne devais pas lui montrer que quoi ? Je ne savais même pas ce que j'essayais de faire. J'avais posée mes mains sur mes hanches, tout en souriant nerveusement une nouvelle fois et en détournant encore mon regard.
"Une huitre ! Je vais essayer d'être une huitre !"
J'avais trouvée ce que je pouvais dire pour lui faire comprendre que... J'avais dit huitre ? Le mot huitre ? Je lui avais dit que j'allais essayer d'être cette chose visqueuse qui ressemble à un mollard ? Oh mon dieu... Sept fois ! C'était quelque chose que je devrais toujours mettre en pratique.
"Fermée comme une huitre. Dans le sens où je ne vais rien laisser transparaître. Tu vois le genre ? Je le fais déjà avec plein de monde ! C'est juste qu'avec toi c'est bien plus difficile parce que c'est toi. Et... "
SEPT FOIS !! J'avais songé à cela en levant les yeux au ciel. Bon sang, je ne pouvais pas réfléchir une bonne fois pour toute avant d'ouvrir la bouche ? J'avais retirée une de mes mains de mes hanches pour la poser sur mon front et j'avais baissé la tête. Moins il voyait de mon visage et mieux ça serait.
"On pourrait oublier tout ce que je viens de dire et juste retenir que je n'ai rien contre toi ? Et que je suis vraiment désolée que tu te sentes si mal à cause de moi ?"
Je n'osais plus le regarder. Ma main était bien là. Comme ça il ne voyait pas mes yeux et moi je pouvais faire comme si je ne le voyais pas. C'était pas comme si je connaissais par coeur chaque trait de son visage et que même quand je ne le regardais pas, il m'arrivait de me l'imaginer là devant moi.
Phoebus Light
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
"Ok... Enfin non ! C'était pas vis à vis de ce que tu venais de dire !"
D'un geste automatique, la tête du dieu se pencha sur le côté, incertain de cette réponse. Ok... Ok, il devait partir ? Ok, il n'était pas très beau ? Ok... Ok ? Ce n'était clairement pas une réponse, ça ! Elle semblait l'avoir remarqué, pour ajouter autre chose derrière. On ne pouvait pas se permettre de répondre simplement "ok" à une question pareille ! Il n'attendait pas de réponses, en vérité, il voulait juste que ce soit clair, que... Mais... OK ?
"Je n'ai pas envie que tu partes. Même si ce n'est pas les paquets de Curly qui manquent à la maison."
Il se détendit quelque peu, songeant malgré tout qu'elle avait certainement pensé à cette éventualité, l'évinçant assez rapidement. Le fait qu'elle ne souhaite pas son départ lui procurait un certain soulagement, sans qu'il ne puisse l'expliquer. Il n'avait pas beaucoup de personnes avec qui il passait du temps. Ses proches - vraiment proches - se comptaient facilement sur les doigts d'une seule main. Il avait voulu se détacher de tout, à une époque, de tout ce qui pouvait le blesser, de tout ce qui pouvait l'atteindre... Si cela n'avait jamais été possible avec Diane - parce qu'il ne voulait pas se séparer d'elle - il avait globalement réussi cet exploit, pendant de longues, très longues années. En arrivant dans cette ville, après cette guerre qu'il avait traversé, ses certitudes s'étaient effritées et il avait apprit à créer à nouveau des liens. Il avait toujours cette crainte sourde que quoi que soit arrive à ceux qu'il côtoyait par sa faute, la mettant simplement de côté aussi longtemps qu'il le pouvait pour profiter de ces souvenirs qu'ils pouvaient se créer, de ces instants de bonheur qu'ils pouvaient partager ensemble. Neil faisait sans doute partie de ces personnes qu'il voulait avoir à ses côtés... avant qu'il ne soit trop tard.
"Tu es beau, ce n'est pas ça le soucis. Ce que je veux dire c'est que si tu penses que tu n'es pas assez beau pour être Apollon, ce n'est pas le cas. Tu l'es suffisamment."
Un petit air fier s'afficha sur son visage, son sourire s'allongeant sur ses lèvres. C'était une bonne chose à savoir, il ne perdait pas de son charisme avec les années qui passaient. Il aimait penser que c'était même le contraire.
Elle semblait s'éloigner du sujet, pourtant. A la suite de ses répliques, Apollon dû se pincer les lèvres pour ne pas rire, croisant ses bras contre son torse, hochant affirmativement la tête comme pour l'inciter à continuer... Même si, pour être honnête, il n'avait aucune idée d'où elle voulait en venir. Elle semblait s'embrouiller dans ses propres explications, réussissant même à lui faire se poser la question du "Pourquoi sept ?" sans qu'il ne le veuille. C'est vrai ça, pourquoi sept ? C'était un chiffre qui ressortait souvent... Peut-être pour les sept pêchés capitaux... Il secoua la tête, cessant ses divagations. Ils pourraient passer des heures à en parler, sans aucun doute, mais ce n'était ni l'endroit ni le moment.
Son regard se reposa sur la jeune femme alors qu'elle semblait se rendre compte à son tour que la conversation prenait un tournant imprévu et qu'il fallait peut-être mieux cesser maintenant. Il ne put s'empêcher de rire alors qu'elle mettait en œuvre sa réplique. Elle n'avait pas l'air stupide, non ! Si peu... C'était drôle. Il aimait ce qui était drôle.
"Faut toujours que je parle trop."
Le dieu avait réussi à capter son regard l'espace de quelques secondes, lui offrant un sourire qu'il voulait rassurant. Il n'était pas dérangé par les virages qui pouvaient être pris dans une discussions, par toutes les branches qui pouvaient s'allonger pour totalement s'éloigner du sujet principal. Loin de là, il était souvent le premier à partir dans tous les sens... Artémis en était témoin. Lui aussi parlait trop. Même s'il se contenait de plus en plus ces derniers temps, c'était un exploit dont il était plutôt fier.
"Artémis est celle qui se rapproche le plus de ma... meilleure amie ? Dans le sens où on passe souvent du temps à discuter, à débattre sur certaines choses, à parler des garçons."
Ses yeux bleus s'ouvrirent en grand, ne cachant pas du tout son étonnement. Il ne savait pas ce qui avait pu se passer pendant toutes ses années mais il ne s'imaginait pas sa jumelle discuter de tels sujets avec Cassandre... Rien qu'avec Aphrodite, qui pourtant tentait de le faire, c'était compliqué... Sur 'un en particulier' ? Quoi ? Elle parlait de Pitch à Neil comme ça ? Depuis quand est-ce qu'il n'était plus le seul à avoir l'honneur de connaître cet homme ? C'était lui qui l'avait su en premier de toute façon ! Certes, on ne peut pas dire que leur première rencontre se soit passée dans les meilleurs circonstances, mais tout se passait beaucoup mieux maintenant.
"Tout ça pour dire qu'on a passé beaucoup de temps ensemble. Qu'on a véritablement appris à se connaître, à s'apprécier et que... j'ai noué des liens très fort avec beaucoup de personnes de son entourage. Des liens d'amitié avec des personnes qui comptent beaucoup pour elle, voir d'autre genre de liens avec des personnes... une personne... qui lui est très... chers."
Est-ce qu'elle parlait encore du fossoyeur ? La manière dont elle le disait laissait penser qu'elle avait partagé plus avec cette "personne chère" aux yeux d'Artémis qu'une amitié profonde... Et Apollon doutait franchement de la capacité de Diane a apprécier que quiconque se rapproche trop de l'homme qu'elle aimait, sachant qu'il s'agissait sûrement du seul et unique auquel elle serait jamais liée. Non, clairement, elle ne serait pas devenue sa 'meilleure amie' si cela avait été le cas. Alors, de qui pouvait-elle donc parler ? En dehors de Black, ceux qui comptaient le plus pour sa sœur étaient les personnes partageant leur colocation. Même si, il l'admettait sans le moindre problème et s'en vantait parfois... Il était en haut de l'échelle. Par le lien qui les unissait, bien particulier et difficile à cerner, c'était une chose qu'ils ne pourraient jamais changé. Alors...
"Oh..." Ce n'était qu'un soupir qui venait de s'échapper de sa bouche. Son expression ne trahissait en rien ce qui pouvait se passer dans sa tête. Ce n'était pas comme un coup prit en pleine face mais... Plutôt comme des milliers d'images qui défilaient dans sa tête en tentant d'imaginer un futur pareil. Comment ? Pourquoi ? Quand ? ... Le dieu se racla la gorge, quelque peu mal à l'aise, se pinçant les lèvres en tournant les yeux vers la déesse face à lui. Elle ne semblait pas à sa place non plus, ce qu'il pouvait aisément comprendre maintenant... maintenant qu'il se faisait à l'idée de ce qu'elle venait d'avouer, à demi-mot, sans vraiment le prononcer.
Sa remarque le fit rire nerveusement, alors qu'il l'observait discrètement ramener ses ongles à sa bouche. Premier tic qu'il remarquait simplement maintenant. Lui tentait de calmer toutes ses idées qui se bousculaient dans son esprit, toutes ses interrogations qu'il devait arrêter avant de ne vouloir chercher trop loin. Le futur était une chose incertaine. Elle l'exprimait avec une exactitude troublante. Elle venait de partager avec lui un fait qui était certain, dans de nombreuses années, alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer. Il ne savait pas comment le prendre, comment l’emmagasiner, comment...
"Une huitre ! Je vais essayer d'être une huitre !"
Apollon resta un instant sans rien dire alors qu'elle avait sorti ces mots sans prévenir, continuant sur sa lancée. Il pouvait se mettre à sa place à ce moment là, il aurait été capable de réagir exactement de la même manière. Il retint son rire alors qu'elle commençait à cacher son visage, allant prendre la main qu'elle utilisait pour cacher son front dans la sienne, la rabaissant. Il la serra un instant, sans vraiment savoir pourquoi il avait fait ce geste. Tout ce qui leur arrivait, à eux d'eux, plus tard, est-ce que ça commencerait comme ça ? Il ne pouvait le dire, il ne pouvait le deviner et au fond, il ne souhaitait pas le savoir. Il en connaissait déjà beaucoup. Elle lui faisait suffisamment confiance pour lui avoir donner une information aussi importante pour elle. Il n'avait plus qu'à s'en montrer digne.
Il ignorait la manière correcte de gérer la situation. Il n'y en avait certainement pas. Maintenant qu'il le savait, il ne pourrait pas s'empêcher d'y penser, au moins de temps à autre, furtivement en lui lançant un regard. Mais à cet instant, alors qu'il voyait l'état dans lequel cela pouvait la mettre, il décida une chose toute simple, même s'il se savait incapable de s'y tenir.
"Excuses acceptées. On fait comme si cette conversation n'avait jamais existé."
Il lui lança un sourire qu'il voulait rassurant, alors que les lucioles s'éteignaient autour d'eux en un clin d’œil. Le décor changeant alors pour les faire réapparaître dans le salon de Lily.
Étrangement, il mit quelques secondes supplémentaires avant de lâcher la main de Neil qu'il tenait toujours. Ce contact ne lui était pas familier, loin de là... Pas encore ? Il avait pourtant dit qu'il éviterait d'y penser. Il ne voulait pas que cette donnée n'ait d'impact sur ses actes. Même si, il ne pouvait le nier, depuis le départ cette jeune femme l'intriguait, il le lui avait même dit. C'était pour une bonne raison, à n'en pas douter.
Apollon resta debout à côté d'elle un instant avant d'aller s'affaler dans le canapé, comme il l'avait fait plus tôt dans la soirée. Il ne devait pas changer ses habitudes et sa manière d'être.
"Tu viendra à Olympe ?" C'était une question innocente. Il était venu ici pour une raison à la base, qui s'était évanouie derrière ces histoires de courses de voiture et de curly, mais Diane ne lui pardonnerait jamais de revenir sans plus d'informations. D'ailleurs... Elle ne le tuait pas dans le futur pour... Non parce qu'il s'imaginait bien qu'elle en serait capable ! "Non, ce n'est pas un rencard, pas encore."
Il se para de son regard malicieux et de ce sourire mutin avant de reprendre un air un peu plus sérieux.
"Avec Didi, on fait énormément de recherches pour en savoir plus sur... beaucoup de choses. Je me suis même installé dans la bibliothèque et tout le monde sait que ce n'est pas dans mes habitudes." Oh oui, clairement, Apollon n'était pas le plus assidu des divinités, c'était réputé. "Tu as dis que tu passais beaucoup de temps avec elle dans ton passé ? C'est l'occasion aussi. En tout cas, si l'envie te prend, tu es la bienvenue."
Il trouvait toujours ça étrange d'inviter des personnes à venir à Olympe, comme si c'était sa maison, alors qu'il avait l'impression que c'était plutôt un endroit de réunion. Il se demandait pourquoi si peu d'entre eux y passaient du temps, l'endroit était agréable et plutôt beau à regarder. Peut-être que trop de mauvais souvenirs y étaient implantés pour certains, même lui se retrouvait à éviter certaines zones par réflexe, sans le réaliser.
"Pour l'instant, en tout cas. Tout dépendra de qui se retrouve Seigneur d'Olympe par la suite je suppose... Avec Arès hors de nos radars en ce moment, je ne sais pas ce que ça va devenir."
Il s'imaginait déjà Hadès sur le trône, organisant des orgies tous les jours pairs du mois avec un Rabbit Hole nouvelle génération implanté dans la grande salle. Rien que cette pensée lui tira un rire. Il se demandait bien ce que ça pourrait donner, avec le dieu enflammé dirigeant. Il préférait évincer l'idée de ce que faisait Arès en l'instant, de ce qu'il préparait. Il respectait son intimité et son envie de ne pas être dérangé, sinon à quoi bon cacher sa présence ? Il s'inquiétait pour lui néanmoins.
Apollon secoua la tête, avant de tapoter la place à côté de lui sur le canapé, comme pour inviter Neil à s'installer. Elle avait déjà dit qu'elle était avec eux, non ? Pas besoin d'insister plus longtemps. Il faudrait qu'il pense à créer un badge pour tous les réunir, elle, Artémis, Louise... les autres. Peut-être même que ça leur permettrait de se contacter plus facilement, un petit objet pour se retrouver en toutes circonstances. Un gadget digne des super-héros. Oui, il faudrait qu'il y pense.
"Tu me montres la fin du film ? Oh et après, on pourra mettre Batman ? J'adore Batman !"
Il ignorait si c'était le cas, en fait, en ayant juste entendu parler ou vu quelques extraits, mais un homme chauve-souris ça déchirait forcément. Son regard se porta à Neil avec un petit sourire alors qu'il s'était emparé du paquet de curly qu'il vidait un peu trop vite. Il était bien ici. Un peu hors du temps, comme si tous les problèmes se trouvaient derrière la porte. Il avait trouvé un nouvel endroit où squatter quand Diane le mettrait à la porte par exaspération. Et en plus, c'était plein de cacahuètes. Il aimait bien les cacahuètes. Même si ce n'était pas la seule chose qu'il appréciait ici, il devait bien l'avouer.