« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« The universe will never be the same. I'm glad you came. I'm glad you came. »
Une épave.
J'étais la définition parfaite du Titanic vers la fin du film, juste avant qu'il ne sombre. Parfois, j'aurais aimé que nos vies soient des films. Quand on sait qu'on a râté un truc, on pourrait rembobiner le DVD et changer la fin. Non, c'était stupide de réfléchir ainsi, car je pouvais le faire. J'étais capable de remonter le temps, sauf qu'explorer le passé m'avait appris une chose : quand on essaye de changer un détail, le temps s'arrange toujours pour nous le faire payer au centuple. Il y a quelques semaines de ça, j'avais voulu sauver Anne Boleyn de son triste sort et j'avais failli perdre Lily. Il devait y avoir un équilibre dans l'univers à ne surtout pas bouleverser. J'avais bien retenu la leçon depuis. On ne change pas le passé. On doit se contenter de s'y promener en se montrant très prudent.
Ca faisait plusieurs jours que je végétais dans le salon de ma mère. J'avais tellement peur de mal faire que je préférais... ne rien faire. Dès que je remuais le petit doigt ou que je créais quelque chose, ça se transformait en cauchemar. Autant fermer son imagination à double tour. C'était plus sûr pour le reste de l'humanité. Chaque jour qui passait, je me repliais un peu plus sur moi-même.
Lorsque j'étais arrivé chez ma mère, j'avais fait l'effort de discuter ou de faire mes activités habituelles. J'avais pris sur moi pour donner l'impression que je remontais doucement la pente. C'était bizarre d'habiter de nouveau chez maman. Je ne retrouvais aucun repère de ceux que j'avais à Las Vegas, quand on vivait encore avec François. A croire que tout changeait bien trop vite.
Ma mère avait ses propres problèmes car un matin pas si lointain, je trouvais un mot écrit de sa main, sur la table de la cuisine. Elle me disait qu'elle avait besoin de prendre du recul et qu'elle se rendait dans le monde des contes. J'avais chiffonné la feuille dans mes mains et l'avait changée en cendres. Le petit tas de poussière grise était toujours intact sur la table. Je n'avais pas fait le ménage.
Je m'étais laissé glisser dans un abysse délicieusement insalubre.
J'avais rassemblé quelques jeux vidéo et "bâti" mon habitat naturel autour de la télévision. Je restais des journées entières, affalé sur le canapé, à fixer le plafond. Je devenais presque amorphe. Parfois, je m'abandonnai dans un état proche du sommeil, sans jamais atteindre pour autant cette douce délivrance. Pas de rêves pour M. Sandman. Uniquement des cauchemars éveillés.
Le visage de Dolos y était omniprésent. Son sourire, puis son expression paniquée en entendant son propre coeur battre, son regard suppliant lorsqu'il comprit que je n'allais pas l'épargner.
Je passai un doigt sur mes lèvres entrouvertes. Je gisai au milieu de détritus en tous genres. Je ne me levai même plus pour prendre de la nourriture ou des boissons : je les faisais apparaître dans ma main, les consommai, puis les jetai dans le salon. J'ignorais ce qui me poussait à me comporter comme si j'avais besoin de manger et de boire. Sans doute une réaction désespérée pour me sentir normal.
Je laissai échapper un rire atone, observant toujours le plafond à travers le brouillard de mes yeux. Des odeurs nauséabondes s'élevaient jusqu'à moi sans vraiment m'atteindre : des relents de vieille pizza, de lait caillé, de bières éventées...
Je crus entendre un bruit lointain. Je ne remuai pas d'un iota. Qui que ce soit, ça ne m'intéressait pas. Passez votre chemin. La créature du salon marécageux n'est pas disponible pour le moment.
Je tournai légèrement la tête vers l'écran de la télévision, qui affichait le menu du jeu The Last of Us. Le téléviseur avait baissé de luminosité. Depuis combien de temps n'avais-je pas joué ? Des heures, des jours ? Impossible de m'orienter dans le temps. J'étais un Tardis sans boussole, une Delorean sans convecteur temporel.
The Last of Us, le jeu par lequel tout le délire avait commencé. Si je n'avais pas voulu créer tout un monde, rien de tout ceci ne serait jamais arrivé. Le fiasco du Comic Con n'aurait pas existé, Dolos serait toujours en vie, et Lily et moi, nous...
Je fermai les yeux et inspirai profondément, les poings serrés. Inutile de réécrire le temps, Elliot. L'encre est indélébile.
Je ne pensais qu'à elle, tout le temps. Elle devait aller bien puisque je n'avais aucune nouvelle. C'était bien. C'était ce que j'avais voulu. Ellie remplissait bien sa tâche. Au départ, j'avais voulu les espionner par le biais de mon double, mais je m'étais rendu compte que je ne pouvais plus le faire. Quelque chose s'était brisé lorsque Ellie était partie la première fois. Désormais, je ne recevais plus que des bribes d'émotion et de sensations, par la pensée. Je savais juste qu'elle allait bien, donc Lily allait forcément bien aussi.
Un nouveau bruit, plus fort, cette fois-ci.
Je soulevai les paupières et sursautai en voyant le visage d'une jeune femme brune penchée au-dessus de moi.
"Alexiiiiis ?!" m'écriai-je d'un ton aigu, interloqué.
Que faisait-elle là ? Comment était-elle entrée ? Je clignai des yeux et me redressai sur le canapé, jetant un coup d'oeil à la porte d'entrée qui était complètement défoncée.
"Tu as de la colère à évacuer, dis donc." lui fis-je remarquer en déglutissant avec peine.
Je l'observai, intrigué par sa présence, avant de frissonner légèrement. Il y avait un courant d'air avec la porte démolie. Je me souvins alors d'un détail préoccuppant : depuis que j'étais livré à moi-même, je n'avais plus jugé utile de m'habiller.
Prestement, j'attrapai le plaid polaire qui couvrait -heureux hasard- ce qui n'était pas censé être vu par tout le monde, et le montai jusqu'à mon menton.
"Tu... tu viens faire quoi chez ma maman ?"
C'est vrai, ça. Connaissait-elle Aryana ? C'était bizarre qu'elle surgisse comme ça chez elle. Et apparemment, elle avait un différend avec elle pour exploser sa porte sans aucun remord.
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
So let's go somewhere no one else can see, you and me
Erynys avançait seule dans la ruelle, seule, ses coéquipiers ayant choisis d’autres batailles qu’ils étaient en train de perdre, là-bas, au-delà des immeubles… Dans sa tenue grunge et diablement sexy, elle était armée d’un fusil d’assaut, AK47 une épée, prête à transpercer de plusieurs balles le premier assaillant qui viendrait à sa rencontre. Erynys avait peur, ses pas étaient prudents, mais il fallait pourtant avancer, avancer seule pour aider toute l’équipe, comme c’était paradoxal… Allumant une lampe torche, elle poussait une porte grinçante pour entrer dans l’une des maisons lorsque soudain…
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!! NON MAIS NOOOOOOON !! MAIS PUNAISE C’EST PAS VRAI !!!
J’étais en train de regarder mon pauvre joueur se faire dégommer par une horde de zombie sans pouvoir rien faire… La bouche ouverte, les yeux ronds et dégoûtés, je devais en avoir une sacrée dégaine ! Ces foutus russes n’étaient qu’une bande d’amateurs ma parole, on s’était fait tué en un temps record, j’avais horreur de ça… déjà que j’avais horreur de perdre en temps normal mais là c’était carrément humiliant comme raclée… j’envoyais rageusement paître ma manette de consol sur mon lit double avant de m’effondrer dessus comme une loque, avec un grognement traduisant un « je suis pas contente » très convaincant. Les bras écartés, je regardais le plafond d’un air songeur, la mine renfrognée. Mes coloc’s commençaient visiblement à comprendre que j’étais plutôt violente quand je jouais aux jeux vidéo: ils avaient passés les premières semaines à accourir dans ma chambre, l’air complétement paniqué avant de comprendre que je boudais juste à cause d’un « jeu de zombie » et de ressortir la mine déconfite en refermant la porte. Cette fois-ci, personne ne se pointa et c’était bien. Je pouvais réfléchir calmement comme ça…
Mais qu’est-ce qu’il foutait bordel ?! On était imbattables quand on jouait ensemble en ligne, le niveau durait des plombes, on dépassait nos limites à chaque fois… Elliot et moi, on était les rois de la manette à Storybrooke, sans nous vanter bien sûr ! Je me rappelais encore comme si c’était hier de notre première rencontre… il avait pas vraiment aimé voir que c’était une fille qui le battait à chaque fois, et moi j’adorais ça. Mais depuis quelques temps, on ne jouait plus l’un contre l’autre, on ne jouait pas plus ensemble, on ne jouait plus en fait…Il avait disparu des jeux en lignes du jour au lendemain. Joel_The_Killer s’était fait « killer » pour le coup, pouf, désintégré ! Et j’en avais marre ! Elliot, c’était un peu mon meilleur ami, mon confident, celui qui avait été bloqué dans la « Friendzone » à tout jamais avant même que je ne pose mes yeux sur lui réellement… et il me manquait terriblement. Punaise, j’étais partie 7 mois et même pas j’avais eu un riquiqui comité d’accueil à mon retour ! J’avais d’abord pensé qu’il m’en voulait, je m’étais excusée des centaines de fois par texto mais rien… Alors j’étais allée sonner chez lui… mais rien… à croire qu’il avait disparu de la surface de la Terre… J’étais triste, j’étais inquiète et j’étais aussi très embêtée… j’aurais aimé lui parlé de mon pouvoir de « mini-Zeus » que je maîtrisais absolument pas, j’aurais voulu qu’il me rassure et qu’il m’éclaire surtout… j’aurais voulu qu’on parle de tout ça, j’aurais aussi voulu qu’on parle de ce rêve étrange que j’avais fait la première fois, où il apparaissait, terrifiant, tendant une main vers moi comme pour le saisir, plus angoissant encore que des milliers de zombies de The Last of Us… Mais non, j’avais rien pu lui dire parce qu’il était pas là.
Plus j’y pensais, plus je m’énervais… Il fallait que j’agisse, que je fasse quelque chose pour le retrouver, je devenais folle à tourner comme une lionne en cage. Si seulement je connaissais quelqu’un susceptible de le connaître… Héééééép… mais Alexis !!! T’es débile ou quoi ?! Pas une seule fois j’avais pensé à demander à Diane, pas UNE SEULE, vous y croyez, vous ? Ben moi non plus ! Me relevant d’un bond, je sortis de la chambre à la vitesse d’un boulet de canon et je trouvais enfin ma « cible » dans la cuisine avec son frère. Je le savais pourtant qu’ils étaient l’oncle et la tante d’Elliot mais allez savoir, ça ne m’était pas venu à l’esprit. Je les saluais rapidement avant d’entrer dans le vif du sujet… La déesse de la chasse finit alors par m’avouer que mon super pote tout naze incapable de venir me parler n’allait pas bien et qu’il avait décidé d’emménager chez sa mère où il vivait à présent seul car Aphrodite était en voyage. Ni une, ni deux, je retournais dans ma chambre en courant pour récupérer mon sac et une veste, et je courus vers l’entrée en voyant des bisous à tout le monde de la main puis je sortis sans demander mon reste. A nos deux Elliot !!
J’avais sonné, une fois, deux, trois… j’avais tambouriné à la porte, d’abord avec « douceur » puis de plus en plus fort à mesure que je m’énervais. Si y’avait bien un truc que j’avais horreur c’est qu’on m’ignore comme ça. Quand il y avait un problème, j’aimais le résoudre avec la personne, pas qu’elle me fuit, ça me donnait juste envie de péter un plomb… Surtout que sa tante m’avait avoué qu’il ne se sentait pas bien en ce moment, un peu dépressif… mais il était mort ou quoi ?! Je m’imaginais déjà le trouver pendu au-dessus de la table basse du salon (ça peut se pendre un dieu ? Je sais même pas en fait…), je me faisais des films de plus en plus terrible et le stress et la rage ne cessait de monter en moi. Tu l’auras voulu mon gars, je défonce la porte ! Prenant de l’élan, je me jetais, flan droit tout dehors, contre la porte… avant de pousser un hurlement étouffé… dieu que ça faisait pas ! J’étais décidément pas entraîné à ça… Folle de rage je m’y remettais, encore et encore au moins que tout mon bras s’était mis à fourmiller… l’autre aussi d’ailleurs… et puis mes doigts aussi… Je compris alors que mes foutus éclairs s’étaient de nouveaux activés, mais je le compris trop tard, étant déjà lancée à pleine vitesse contre la porte… BAAAAAAAAAAAOUUUUUUUUUUUUUUM !
Quelque peu chancelante, je reprenais ma respiration, toussant un peu à causes des infimes particules de bois qui volaient partout. Me massant le bras et la cuisse droite, je constatais l’ampleur des dégâts. Bon… Bonne nouvelle ! La porte était désormais ouverte… mauvaise nouvelle ? Arf elle était « juste » en morceaux, un bout se balançant sinistrement sur un des gongs, le reste par terre ou en travers de la chambranle, quelques morceaux carbonisés… Ouais ben hein… il avait qu’à m’ouvrir ! Toujours quelque peu déséquilibrée par le choc, j’entrais enfin dans ma demeure d’un style victorien. C’était vraiment joli à l’intérieur, richement décoré, ça me rappelait un peu mon enfance chez Regina… L’espèce de pignouf qui me servait d’ami n’avait même pas l’air d’avoir entendu que je venais de fracasser la porte d’entrée… je commençais vraiment à me demander s’il était mort…
C’est en arrivant dans le salon que je constatais l’ampleur des dégâts : des monceaux de boîtes de pizza, de fast-food, de canette… cette odeur de fauve et cette humidité désagréable qui accompagnait chaque endroit mal aéré qui abritait un corps humain… Berk… La mine dégoûtée, je me forçais à sentir, histoire de détecter une odeur de cadavre en décomposition… (ça se décomposait un corps de dieu au fait ?) Mais rien. Alors, prenant mon courage à deux mains, j’attrapais le dosser du canapé et y passais la tête pour y trouver un Elliot dans un état comateux… et nu… Il était VIVANT ! Et complétement surpris de me voir… en un instant, tout le stress que j’avais accumulé jusqu’alors disparut…Il était et finalement il n’avait pas l’air de m’en vouloir. Il se redressa pour constater les dégâts et sa remarque me fit rougir… à présent que tout était calme et clair, il était évident que je m’étais laissé un peu trop emporter… Refusant pourtant de l’avouer je me contentais de bafouiller et de rétorquer :
- Ouais… et ben… et ben… Ben si tu m’avais ouvert ça serait pas arrivé ! J’ai eu peur, t’es taré de ne pas me donner de signe de vie comme ça ?! Ça ne se fait pas !
Il s’était soudain relevé d’un bond, cherchant désespérément à cacher sa virilité. Je levais les yeux à moitié exaspéré, un léger sourire sur les lèvres tout de même. Rooooh c’est bon, il n’allait pas faire de chichi avec moi… C’était pas le premier homme que je voyais nu et je n’avais même pas chercher à le regarder… il était comme un frère pour moi… un frère pour qui je n’avais aucune pudeur.
- C’est pas ton machin qui m’inquiète moi, c’est le capharnaüm qu’il y a ici ! C’est quoi tout ce bazar, il t’es arrivé quoi ?! Y’a une centrale nucléaire qui a explosée dans ton salon ou quoi ? Fukushima quoi...
Je me sentis instantanément rougir une nouvelle fois quand il parla de « maman »… Aaaaaaah ouiiiii… Maman Aphrodite… Oui… Oups… j’avais JUSTE oublié ce petit détail… je m’en foutais de détruire sa porte à lui mais elle… je ne la connaissais pas… et une porte défoncé ça le faisait moyen comme première impression. Remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille, je marmonnais :
- Ah ouais… Tu… Tu m’excuseras auprès de ta mère pour le bazar…
Je prenais pleinement conscience de l’ampleur de MES dégâts et contournait le canapé pour m’y assoir (sans penser que deux secondes avant le corps nu d’Elliot s’y étalait de tout son long) et je me pris la tête dans les mains :
- Ta mère va me tuer… Je suis morte, hein c’est ça ? Je suis morte ?!
Je me sentais paniquée et je piquais nerveusement dans le paquet de chips qui traînait là depuis je ne sais combien de temps… Les « trucs » à l’intérieur n’étaient même plus croustillant… Il fallait de changer de sujet avant que je me colle une intoxication alimentaire… Je tentais de répondre à sa question :
- C'est Diane qui m'a dit que tu te cachais là et elle m'a donné l'adresse, je vis dans la coloc' maintenant...
Me relevant, je passais devant lui et commença à explorer la maison sans la moindre gêne. Je finis par trouver une très grande chambre qui devait être la supposée d’Elliot avec un lit impeccablement fait : il n’y avait sans doute jamais dormis… J’ouvrais son armoire, réfléchissait quelque temps pour lui trouver à la fois un style décontracté et bien porté tout de même. Je sortis un jean bleu foncé que j’observais avec une certaine attention puis un T-shirt gris effet griffé. (c'est cet ensemble ) Les vêtements sous le bras, je me mis en quête de la salle de bain que je finis par trouver. J’y déposais les vêtements et redescendait pour récupérer Elliot qui n’avait pas bougé d’un poil :
- Mais c’est pas vrai !! On t’as lobotomisé ou quoi ?
Grognant mon mécontentement, je passais derrière lui et posais mes mains sur son dos nu. Il était clair qu’il était pas foutu de se dissimuler correctement : le devant étant parfaitement caché, laissant ses fesses bien à découvert… Toujours pas plus encombrée que ça par la situation, je continuais à le poussais jusque la salle de bain. Une fois à destination, j’ouvrais la porte de la douche, ouvrait l’eau et refermait la porte avec pour seule explication :
- Tu pues ! Je vais pas supporter longtemps et il faut vraiment que quelqu’un te bouscule un peu mon pauvre vieux ! Il était vraiment temps que je rentre, tu n’es visiblement rien sans moi !
Ma dernière phrase était purement moqueuse. J’avais sur jouée la fille hautaine pour éviter de lui faire un reproche sur le fait qu’il semblait au contraire m’avoir complétement oublié, vu qu’il ne répondait à aucun de mes appels. Mais il allait mal… les engueulades seraient pour plus tard. Constatant qu’il avait toujours le plaid à la main, je pouffais de rire avant de rouvrir la porte à la volée pour lui retirer des mains violemment et je refermais la porte de la douche une seconde fois. Je déposais le plaid dans la baignoire non loin, afin qu’il puisse se dégorger de son eau et sécher puis je revins devant la porte de verre de la douche pour lui lancer d’un ton autoritaire :
- Allez gros bébé : douche, savon tout partout, on se rince, on se sèche, et on s’habille. Je t’attends en bas. Et mets du parfum, ça sera franchement pas du luxe…
J’avais montré le robinet, puis le savon, le pommeau de douche, la serviette que j’avais posé à côté de la douche sur son portant, ses vêtements et puis j’étais sortie en refermant la porte sans demander mon rester. Arrivée en bas, je m’attaquais au plus gros. Armée d’un sac poubelle, des gants en latex rose me montant jusqu’aux coudes, j’entrepris de jeter toutes les immondices qui s’étaient accumulées autour du canapé. Lorsqu’Elliot arriva enfin, les fenêtres étaient grandes ouvertes pour aérer et je passais un coup de chiffon d’eau de javel sur la table basse. J’avais passé l’aspirateur quelques minutes avant, le plus gros était fait. La porte en revanche, j’avais laissé en état. Je récupérais deux verres que je remplis d’eau et vint m’installer sur le canapé tandis qu’il faisait de même avant que j’attaque dans le vif du sujet, la voix pourtant douce :
- C’est Lily, c’est ça ?
Elliot Sandman
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quand la moustache est fine...
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
« The universe will never be the same. I'm glad you came. I'm glad you came. »
Je jetai un coup d'oeil au désordre ambiant suite à la remarque d'Alexis. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire que je vive dans un dépotoir ? J'avais des comptes à lui rendre, peut-être ? C'était elle qui se permettait de débarquer dans ma vie sans que je ne lui ai rien demandé ! Je faillis lui dire de ficher le camp, mais les mots restèrent bloqués dans ma gorge. Quelque part, j'étais heureux de savoir que quelqu'un se souciait de mon sort. J'avais l'impression que sous prétexte que "j'étais super puissant, le fils de deux dieux, et blablabla" personne ne s'inquiétait de ma santé. Okay, je ne pouvais plus choper de fièvre ni avoir la grippe ou la gastro -oh, le divin avait quand même du bon- mais la fragilité de l'esprit, qui y pensait, hum ? Sûrement que Judah avait attrapé une méningite divine quelques milliers d'années plus tôt, ce qui expliquait qu'il soit aussi crétin et imbu de lui-même. J'étais certain que les dieux pouvaient quand même tomber malades, même si leurs maux étaient nettement plus ardus à diagnostiquer.
Alexis parla de maman et je me rembrunis, les yeux baissés sur le plaid qui couvrait toujours le bas de mon corps.
"T'en fais pas. Elle est partie en voyage. Si ça se trouve, elle ne reviendra pas."
Elle avait l'air sacrément nerveuse tout à coup, alors autant la rassurer. Ma mère ne viendrait sûrement pas se venger de sitôt. Elle avait des choses plus "importantes" à faire. Et puis quand bien même, ce n'était qu'une porte. Elle pouvait la remplacer dans un claquement de doigt. Moi aussi, d'ailleurs, même si de temps en temps, ce que j'avais en tête se matérialisait bizarrement dans la réalité -un seau d'algues pouvait apparaître à la place d'un plat de lasagnes imaginaire, par exemple. Ces aléas faisaient partie des bizarreries de ma vie. "Euh... tu devrais pas manger ça." fis-je d'un ton incertain en la voyant grignoter un paquet que je ne me souvenais pas d'avoir fait apparaître.
Puis, mon amie m'apprit que Diane l'avait informée de ma situation. Cette révélation provoqua un saut périlleux dans mon ventre. Ainsi, ma tante se souciait aussi de moi ? Ca faisait déjà deux personnes. Wouah... je n'aurais pas pensé être AUTANT apprécié...
C'était dingue comme je me sentais seul. Brusquement, je sentis des larmes me monter aux yeux. Je détournai le regard secouai lentement la tête. Je ne sais combien de temps je restais ainsi à fixer le vide, traversé par un sentiment d'abandon dans lequel seul flottait le néant...
Peu à peu, des images ondoyèrent devant mon regard. D'abord floues, puis de plus en plus nettes. Ca m'arrivait depuis quelques jours, depuis que j'étais plongé dans cet état proche de la catatonie : je pouvais regarder le Temps. C'était comme rêver les yeux ouverts, sans bénéficier du repos accordé par le sommeil. Je choisissais un moment et je le voyais. Ce n'était pas toujours très net ni très clair, l'idéal était de voyager dans le temps à proprement parlé, mais ça me permettait de me plonger dans la vie de quelqu'un d'autre durant quelques minutes. J'étais sur les champs de bataille, j'étais soutenu par mes amis soldats, ou alors bien au chaud dans une chaumière. Je voyais la vie de gens qui avaient existé, qui avaient été aimé. C'était réconfortant de se sentir choyé, même si c'était pour de faux.
La voix d'Alexis me fit sursauter. J'en avais presque oublié sa présence. Elle me poussa jusqu'à la salle de bains.
"Arrête ! Mais arrête ! Qu'est-ce qui te prend ?" fis-je, scandalisé.
Tu pues ! Ah, effectivement, énoncé si élégamment... Je n'allais pas la contredire, car je ne savais même plus depuis quand je ne m'étais pas douché. Hébété, je regardai l'intérieur de la baignoire sans savoir par quoi commencer. Brusquement, je sentis qu'on m'arrachait le plaid que je maintenais contre moi.
"EEEEH !"
Alexis pouffa tandis que je me couvrais avec les mains. La porte de douche était transparente même si elle était floutée, alors un peu de respect !
"Je vais finir par croire que tu fais tout ça juste pour me mater !" répliquai-je en levant le nez en l'air d'un air hautain.
J'attendis qu'elle s'en aille pour faire couler l'eau. Un instant, j'avais cru qu'elle resterait pour s'assurer que je me douche bel et bien. Ca me faisait carrément peur. Je n'étais pas un assisté non plus ! Je savais me savonner tout seul !
Je restai un certain temps sous l'eau, dans l'espoir que tous mes problèmes partent dans les égouts. Sans succès. Il n'est pas bon de trop espérer... J'éteignis le robinet et laissai mon front heurter le carrelage, contre le mur. La douleur me réveilla un peu.
J'enjambai la baignoire, m'essuyai et entrepris de m'habiller. Je m'emmêlai pas mal les pinceaux, mis mon tee-shirt à l'envers, le remis à l'endroit et pour finir, me vaporisai copieusement de "Sauvage", le parfum de Dior dont Johnny Depp faisait la pub. C'était con, mais je faisais partie de ces gens qui croient dur comme fer que le nom du parfum a un certain pouvoir sur leur organisme. Aussi, à partir du moment où les embruns de "Sauvage" flottèrent dans la pièce, je sentis l'animal en moi se réveiller. Je posai les paumes à plat contre les rebords du lavabo et levai la tête vers mon reflet dans le miroir, flouté par la buée. J'avais l'air d'un macchabée. Des cernes sous les yeux. Un regard hanté, vitreux. Le teint aussi pâle qu'une escalope de dinde.
Un dieu mort-vivant. Je faillis penser que c'était "trop cool" -fan de The Walking Dead oblige- mais lorsque je me souvins de ce qui m'avait rendu dans cet état, je me contentai de soupirer.
Allez, Elliot. Tu es propre, tu sens bon. Tu peux retourner parmi les vivants. On s'en moque que tu sois cassé à l'intérieur. N'y pense pas. Un jour, ça ira mieux. C'est ce qu'on dit, non ?
A moins que l'on dise ça pour se convaincre de garder espoir ? J'étais fatigué de me poser toutes ces questions existentielles.
Poussant un nouveau soupir, je passai une main dans mes cheveux mouillés et dressés sur ma tête, et quittai la salle de bains. Je rejoignis Alexis en bas. Elle s'était changée en Joséphine, Ange Gardien pendant ma douche, car le salon avait retrouvé une allure convenable. Je frissonnai en raison des courants d'air causés par les fenêtres grandes ouvertes et m'installai sur le canapé, presque mal à l'aise. "T'étais pas obligée de te donner tant de mal." déclarai-je, les yeux baissés sur mes pieds.
Alexis leva les yeux du chiffon qu'elle frottait contre la table basse. Elle arrêta là son ouvrage pour apporter deux verres d'eau et s'asseoir à côté de moi. Avec son tact habituel, elle balança le sujet qui fâche. Je manquai de me noyer dans le verre que j'avais porté à mes lèvres. Je n'allais pas mentir. De toutes façons, Hope m'avait dit que toute la ville était au courant. Ca montrait bien que Storybrooke était en manque d'apocalypses, car les commérages sur les relations amoureuses allaient bon train. Je reposai le verre que j'avais pris, joignis les mains et dit, la tête penchée :
"Ouais, on a rompu. Je pensais être plus fort que ça, mais... Enfin, tu ne m'as pas vu quand j'ai rompu avec Astrid ! J'étais carrément une loque. Je ne mangeais plus, je me laissais mourir... Enfin, quand je te parle d'Astrid, c'est pas Astrid. C'est une autre. Elle était blonde aussi, mais plus âgée. On avait quinze ans de différence. Elle était trop immature pour moi."
Si ça se trouve, elle ne connaissait pas la petite Astrid, donc mon explication ne servait à rien. J'esquissai une moue contrariée et croisai son regard. L'ombre d'un sourire triste se dessina sur mes lèvres tandis que j'ajoutai, tout en tapant lentement mes mains l'une contre l'autre :
"Il faut croire que je suis un solitaire, dans le fond. Je ne suis peut-être pas fait pour être avec quelqu'un trop longtemps. Et puis, ça va, c'est cool. Cassandre est grande, elle ne souffrira pas de notre séparation."
Pour tout dire, je n'en avais aucune idée. Elle faisait partie de tous ces gens qui ne m'avaient pas revu depuis... depuis San Diego. Peut-être que Dolos avait raison : j'effrayais tout le monde. En tous les cas, je commençais sérieusement à le croire. Il n'y avait qu'une aventurière étourdie comme Alexis pour braver tous les dangers et me sortir la tête de l'eau croupie.
Mon regard s'éclaira subitement. Ma bouche forma un "O" et je la désignai d'un doigt frétillant.
"Mais oui ! Oh bon sang, OUI !"
Je passai une main dans mes cheveux mouillés tout en la regardant avec un sourire extatique. "Tu m'aimes !" m'écriai-je.
Le regard qu'elle me lança valait tout l'or du monde. Je m'esclaffai et lui pris la main sans la lâcher des yeux.
"Nan, pas comme ça. Tu m'aimes comme moi je t'aime. Enfin on s'aime mais... de façon virile et informatisée. On a des tas de points en commun quand on y réfléchit !"
Je me raclai la gorge car j'avais l'impression que ce n'était pas très clair. Dans ma tête, tout était limpide, pourtant.
"Comme on s'apprécie, ça ne paraîtrait pas bizarre si on... sortait ensemble ? Tu en penses quoi ?"
Mes yeux frénétiques cherchaient les siens. Ma main serrait la sienne avec force et espoir. Et alors, je me rendis compte que j'avais omis d'énoncer un détail important.
"Non mais on ferait semblant ! T'as vraiment cru que je te proposais de..."
Je partis dans un fou rire. Je mis un certain temps à me calmer. Dieu que ça faisait du bien de rire. Ca faisait tellement longtemps. J'avais cru que je n'y arriverai plus jamais.
"Je t'explique : si on faisait semblant de sortir ensemble, mais en étant super crédible, Lily l'apprendrait forcément et du coup, elle verrait que je ne suis plus sur le marché et elle voudra forcément me récupérer ! Bon, à la base on s'est séparé d'un commun accord, mais si je la rendais jalouse..."
... ça me ferait du bien.
"Je suis un mec ignoble." réalisai-je en fixant un point dans le vide, juste à côté d'Alexis. "C'était nul, je suis totalement à côté de la plaque. Laisse tomber."
Embarrassé, je me laissai tomber contre le dossier du canapé et renversai la tête en arrière. De ce fait, je m'attardai sur la porte totalement défoncée et noircie par endroits. Je fronçai les sourcils.
"On dirait que tu as attaqué la porte à coups de sabre laser. Comment t'as fait ça ? C'est trop cool !"
J'étais sincère, même si je mourrais d'envie qu'elle me prête son arme si elle avait réussi à s'en procurer une authentique, car je n'avais encore jamais vu de réplique de sabre laser qui tranche et brûle en même temps.
Alexis E. Child
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So let's go somewhere no one else can see, you and me
Je n’avais même pas pris la peine de lui répondre à propos « du mal » que je m’étais donné. Bien sûr que non j’étais pas obligé, je le faisais par envie… envie d’aider mon ami. Je faisais tout pour mes amis, surtout quand ils étaient aussi précieux que lui… Elliot c’était… c’était indéfinissable… Il s’en était sûrement pas rendu compte mais il était le seul à m’avoir redonné le sourire les jours où tout allait mal… il avait une place spéciale dans mon cœur… même si j’étais pas des masses habituées à dire ces choses-là… je préférais largement les prouver… Il s’assit à côté de moi pour finir par m’avouer qu’il avait rompu avec Lily… Ben dis donc… je savais pas pourquoi mais si elle doutait de son amour, j’aurais dû faire une photo du foutoir pour lui envoyer, y’avait pas plus explicite comme preuve d’amour. Je l’écoutais sans broncher. C’est qui Astrid ?! Ah et puis y’en a deux en plus ? C’est qui la plus jeune? Bref… je remettrais ça à plus tard, c’était pas le moment-là…
- Dis pas ça… Pas de fatalité avec moi, j’ai horreur de ça ! Lily et toi, vous êtes complémentaire, ça se voit tout de suite… Et puis je suis sûre que Cassandre comprend la situation… elle est grande et puis… elle vient du futur, non ? Elle le savait déjà…
J’évitais de lui dire « peut-être que vous vous remettrez ensemble, qui sait ? » parce que j’avais horreur de faire des suppositions à la con comme ça. J’avais jamais vraiment été amoureuse du haut de mes 22 ans… J’étais sortie avec un mec pendant 3 ans environ mais même si c’était cool, je savais que c’était pas le grand amour, que j’allais pas finir ma vie avec… Mais lors d’une rupture, on a tous cette idée un peu absurde que l’autre « reviendra », que c’est pas possible autrement… Sauf que 9/10, il revient pas et que… 10 fois sur 10… c’est largement mieux ainsi… Je savais pas trop ce qu’il en était avec Lily, pourquoi ils s’étaient séparés et encore moins si c’était mieux comme ça… mais je voyageais pas dans le temps moi, mon job c’était les éclairs, l’électricité, pas le Temps… donc je n’avais aucune raison de faire des suppositions ou des prédictions… Pire, je voulais pas l’alimenter dans son délire qu’il se faisait déjà tout seul, il devait faire son deuil et il était le seul à pouvoir le faire… J’étais juste là pour le soutenir… et d’ailleurs ça avait plutôt l’air de bien marché, il s’illuminait déjà… de manière plutôt flippante, certes, mais quand même…
Il me pointait du doigt avec une telle véhémence que je le dévisageais avec les sourcils haussés… C’était quoi ça ? On jouait aux mimes ? Il continuait à s’activer avec un sourire béa et je me rendais compte avec un grand désarroi qu’il portait le « Sauvage » de Dior… Je te hais Elliot… je te hais vraiment beaucoup… J’avais dut lui en faire une pub monstre, hurlant à tout vas que l’Homme Idéal selon moi devait porté CE parfum ou plutôt l’Eau Savage, mais il lui ressemblait drôlement… Et j’étais presque sûre que dans sa petite tête il s’était dit que ce qui me plairait devait forcément plaire à Lily puisqu’on était des filles et que, c’est bien connu, on est toutes faites sur le MEME modèle… Sauf que là il l’avait souillé mon parfum avec son corps de mec bloqué à tout jamais dans la « Friendzone »… maintenant, à chaque fois que je sentirais ce parfum, je penserais à lui et tous les hommes qui le porteraient seraient directement classés dans « Next : pas bon à aimer, pas bon à baiser »… MERCI ELLIOT ! Je le tuais tout de suite ou j’attendais ?
"Tu m'aimes !" - QUOIIIII ?!
J’avais fait un bon de 20 mètres en me reculant le plus possible de lui sur le canapé. Mais il me faisait QUOI là ? J’avais le regard ahuri, les bras presque levés en protection. C’était évident… il était passé en phase « désespéré en manque d’amour ». J’avais vu le truc dans les films, j’avais même déjà été victime de ce problème vu que je m’entends généralement mieux avec les garçons que les filles : le type était tellement plus bas que terre donc il se persuadait que la meilleure amie était une contrepartie plutôt chouette pour pas être seule… ça y est… il débloquait… il avait les plombs qui pétaient… Mais non non non monsieur, moi je fais pas dans le style-là…
Il récupéra ma main dans la sienne et je posais les yeux dessus comme un lémurien persuadé qu’il venait de se faire piéger. Je faisais quoi là ? Je retirais ma main ? Je la laissais ? Il tenta alors de me rassurer… mal… C’était confus, trop confus… et j’avais pas ramené le décodeur… Mon sourcil droit s’élevait à mesure que je tentais de comprendre, la mine crispée et quelque peu dégoûtée. On s’aimait pareille… Ouais… comme des AMIS Elliot ! Sauf que c’était pas comme ça qu’il l’avait dit :
- De façon virile et informatisée…
J’avais répété sa phrase lentement, de manière quelque peu suspicieuse… Il était en train de me dire que j’étais un mec ?! Je rêvais pas là ?! Et voilà qu’il se lançait sur les points communs.
- Ouais… on est amis quoi… De bon POTES… mais on est AMIS… Je t’aime comme un AMI… même si je suis pas un mec…
C’était clair là ?
"Comme on s'apprécie, ça ne paraîtrait pas bizarre si on... sortait ensemble ? Tu en penses quoi ?"
Ah bah non c’était pas clair du tout… Mon visage se décomposa sous le désespoir tandis que ses yeux cherchaient en moi ce « oui » qui ne sortirait pas… J’étais piégée… Tirée comme un lapin… Je gémissais même un tout petit peu en prenant compte toute l’ampleur du désastre. Il tenait ma main comme un naufragée du Titanic tenais une bouée et j’essayais de la retirer doucement mais sans succès… Puis soudain… miracle ! Il me précisa que c’était pour faire semblant et éclata de rire… Il tentait de se protéger de mon « non » à venir ou il était vraiment sérieux ? Je ne savais plus quoi faire… il était vraiment en train de péter les plombs… fallait que je retrouve Lily… Il m’expliqua alors son plan supernaze et même sans le vouloir tout dans mon expression faciale disait « CA-TA-STROPHE ». Puis soudain… il prie enfin conscience de l’horreur de sa connerie… et il sembla encore plus abattu… J’hésitais longuement avant de me rapprocher avec douceur, ma main toujours dans la sienne vu qu’il ne voulait pas me lâcher (le sang commençait à ne plus circuler mais à part ça, tout allait bien…). Et après avoir laissé mon autre main en suspension au-dessus de son dos en hésitant, je finis par la poser avec douceur et à lui frotter en signe de récompense.
- Elliot… il est vraiment pourri ce plan…
Je me mordait la lèvre… le tact et moi ça faisait deux et j’avais pas l’habitude de mâcher mes mots…
- Enfin… Ce que je veux dire… c’est que si tu veux la récupérer, c’est pas comme ça que t’y arriveras… Oui je t’aime, je t’aime bien... mais comme un ami… la crème de la crème des amis mais un ami quand même… Je pourrais pas être super crédible et je ne veux même pas essayer… T’embrasser toi, c’est comme si j’embrassais mon père… Tu vois le délire ? Ou mon frère si tu préfères vu que j’ai pas de père… Je veux pas faire ça… Et crois-moi, si Lily doit revenir un jour, c’est pas à cause d’une stupide idée de jalousie… Tu ce que tu vas gagner à faire ça, c’est qu’elle s’imagine qu’on était ensemble depuis bien plus longtemps, et que tu la trompais avec moi… Que maintenant on avait plus peur de s’exposer au grand jour et tout le bazar… Si tu fais ça, elle va te cataloguer dans « super connard » et je vois vraiment pas comment tu pourrais la rattraper avec ça…
Je lui laissais quelques secondes pour prendre conscience de ce que je lui disais tout en continuant à lui caresser le dos.
- Je sais pas moi… Imagine que Lily avait un ami très proche d’elle… un mec… et que du jour au lendemain, tu les voyais s’afficher ensemble partout… Tu penserais quoi ?
Il s’affala contre le dossier du canapé et soudain… après un froncement de sourcils il me posa la question fatidique… C’est vrai qu’à la base, j’étais là pour ça… Ouais sauf que maintenant… j’avais plus du tout envie de lui dire… J’hésitais tandis qu’il me disais que c’était trop cool, les yeux avides de ma solution miracle et alors là… LA… A CE moment… je fis la chose la plus débile du monde, le truc le plus improbable et qui transmettait bien toute ma panique du moment… Comme montée sur ressort, je fis un bon pour me hisser hors du canapé, debout, et je tentais de prendre une posture cool et désabusée pour lui dire :
- T’as déjà entendu parlé des déesses magiques ?
Ouais… Ouais ouais… Vu sa tronche, il en avait déjà entendu parlé et c’était pas un truc cool… Je le vis se décomposer en quelques secondes et devenir livide en continuant d’amener son regard sur la porte et sur moi… C’était peut-être pas le moment de lui dire que son père m’avait vu nue… Tentant de le calmer, je levais mes bras devant moi comme pour apaiser une bête sauvage… mais me rendant compte que mes paumes étaient face à lui et que je commençais un peu à flipper, je croisais mes bras vivement en me reculant un peu plus dans la pièce…
- Attends… Attends je t’en prie… Je vais t’expliquer… Je… Je sais pas comment c’est arrivé ? C’est un mec appelé le « Dragon » qui m’a dit que j’étais une déesse magique à Vegas… enfin c’est pas lui mais un de ses types qui l’a dit… Et je venais pas de l’avoir j’avais déjà ça à Neverland… mais je comprenais pas tu vois ? Du coup j’ai cru que j’avais rêvé… Sauf que non j’ai pas rêvé… et… et… et je fais des éclairs…
C’était totalement incohérent ce que je disais mais j’arrivais pas à être plus précise pour le moment. J’avais finis ma tirade par un « je fais des éclairs » avec une voix grave et fataliste comme si je lui annonçais que j’avais le cancer… Judah avait voulu me tester, moi et mes limites et ça m’aidait d’une certaine manière, à comprendre mon pouvoir. Décroisant lentement les bras, je tendais une main devant moi et me concentrais très fort dessus. Au bout de 10 longues minutes un pauvre et pitoyable éclair apparu quelques secondes avant de s’évaporer aussi piteusement :
- Tu vois ? Bon c’est pas glorieux mais je fais ce que je peux… Il s’active largement plus quand je m’énerve, quand j’ai peur ou quand je stresse…
Je le dévisageais l’air inquiète. Il allait pas bien du tout :
- Dis quelque chose, je t’en prie… C’est… C’est aussi pour ça que je voulais te voir… je comprends rien… Je sais pas ce que ça veut dire ni comment c’est arrivé…
J’avais besoin d’aide… Il était le mieux placé pour m’aider… Pourquoi ? Parce que je l’avais vu LUI dans mon espèce d’hallucination et que son père avait directement parlé de lui après m’avoir demandé si j’étais une déesse magique… Il devait pouvoir m’aider et m’apporter les réponses, je l’espérais… s’il s’enfuyait pas en courant avant…
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« The universe will never be the same. I'm glad you came. I'm glad you came. »
Alexis me frottait le dos du plat de la main. C'était plutôt pas mal parce que j'avais un point douloureux entre les omoplates. Oh Elliot, t'es tellement con... Comment tu peux penser à ta colonne vertébrale à un moment pareil ? Courbé en avant, je fixais mes mains jointes sur mes genoux. Puis je hochai la tête, approuvant totalement le fait que mon idée était stupide. Faire semblant de sortir avec Alexis, ça allait juste faire davantage de mal à Lily. Je devais assumer ma décision : une rupture c'est comme un marathon Star Wars : ça se vit à fond. Même si c'est nettement moins sympa à faire que de se taper six heures et dix neuf minutes de film avec Harrison Ford.
J’acquiesçai de nouveau, appréciant le fait qu'elle essaye de me remonter le moral. Ca faisait tellement de bien... Il ne manquait plus qu'un chocolat chaud, mais j'avais peur d'abuser en lui demandant de m'en préparer un. J'aurais pu en faire apparaître un, mais c'était nettement moins agréable. J'avais envie qu'on prenne soin de moi. Je n'avais pas honte de le dire, sauf que je n'allais certainement pas le crier sur les toits...
- Je sais pas moi… Imagine que Lily avait un ami très proche d’elle… un mec… et que du jour au lendemain, tu les voyais s’afficher ensemble partout… Tu penserais quoi ?
Mes poings se serrèrent naturellement tandis qu'un idiot d'un mètre quatre vingt dix se dessinait dans mon esprit. Je me redressai légèrement, mon regard perdu dans le vide s'assombrissant de seconde en seconde. "William..." grognai-je d'un ton bougon.
Comment oublier cet imbécile ? Huissier de justice, se pavanant toujours en costard cravate, la classe incarnée, les épaules carrées, le menton droit. Il était le colocataire de Lily lorsque je l'avais rencontrée et j'avais toujours souçonné qu'il y avait eu quelque chose entre eux. Depuis quelques temps, il avait disparu de la circulation et c'était tant mieux. "Elle m'a fait le coup." fis-je en tournant la tête vers Alexis, un rictus sans joie crispant les traits de mon visage. "On s'est séparé une fois, pas très longtemps, et elle m'a aussitôt remplacé par son colocataire. Ils sont allés à un mariage ensemble. ENSEMBLE, tu te rends compte ? Bon, je leur suis tombé dessus et on a eu un... accrochage. Il a compris le message, il nous a fichu la paix ensuite."
Je serrai davantage le poing avant de le décontracter tout en lui jetant un coup d'oeil. Je n'étais pas un mec violent. Ce jour-là, j'avais d'ailleurs pas mal morflé. J'avais quand même la fierté de lui avoir collé un coup de poing enflammé. Ce n'était pas rien quand on voyait la carrure du gars !
Puis, je m'étais affalé contre le canapé, à la fois affligé et pensif. Malgré moi, mes neurones fourmillaient pour trouver une idée afin de reconquérir Lily. C'était une très, très mauvaise idée.
Je levai les yeux vers Alexis qui s'était levée et qui mentionna les déesses magiques. Je fronçai les sourcils. Comment pouvait-elle être au courant de ça ? Et qu'est-ce que ça avait à voir avec elle ? A moins que...
Mon regard alla de la porte à la jeune femme, puis de la jeune femme à la porte. Plusieurs fois. Peu à peu, mon visage se décomposa et ma bouche s'entrouvrit, à la fois perplexe et résigné. Toute ma vie était une montagne de problèmes : normal ! J'écoutai mon amie et ne captai qu'un mot sur deux : Dragon, Vegas, Neverland... pardon ? Elle m'avait caché quoi d'autre ? Elle avait aussi voyagé sur la Lune ou sur Mars, pendant qu'on y était ?
Bouche bée, je l'écoutais. Je ne pouvais faire que ça. Puis, elle ouvrit la paume et se concentra. Je fronçai les sourcils, me demandant ce qu'elle fabriquait, et me cramponnai au canapé en voyant un filament d'électricité s'échapper de sa main et s'évanouir dans un léger crépitement. Bon sang... je pouvais faire la même chose ! A une échelle bien plus forte et destructrice, mais... je savais faire ça !
La panique commença à fourmiller dans mes membres. Surtout lorsqu'elle me précisa que son pouvoir s'activait selon ses émotions. Je déglutis avec peine. C'était vraiment flippant d'avoir une mini-moi à portée de main. Je n'y comprenais rien...
Je commençai par fermer la bouche, puis je passai une main dans mes cheveux. Enfin, je lâchai d'un ton à mi-chemin entre la révolte et la stupéfaction la plus totale :
"Mais... tu viens du monde réel ! Comment tu pourrais être magique ? Le côté déesse pourquoi pas mais... magique ?! Je croyais que les déesses magiques venaient toutes du monde des contes ! Et que le fait d'avoir été au contact du monde réel avait fait comme un coup de mixer et BIM ! Magie + divin, tu vois ? Là je capte pas..."
Mon autre main avait trouvé le chemin de mon crâne. C'était totalement dingue cette histoire ! "Pourquoi toi ?" balbutiai-je en plongeant un regard perdu dans le sien. "Pourquoi ? Y a vraiment quelqu'un qui m'en veut, c'est pas possible..."
Pourquoi choisir ma meilleure amie ? Ma "compagne" de jeux vidéo ? Compagne... Mon visage devint livide tandis que mes mains descendaient sur mon front. Mes cheveux semblaient se dresser tout seuls sur ma tête. Sans songer à la portée de mes paroles, je m'écriai d'un ton étranglé :
"Oh bon sang, tu es ma reine ! Enfin l'une de mes reines ! C'est trop galère..."
C'était peu de le dire ! Je la regardai de nouveau et constatai qu'elle avait l'air perturbé par cette nouvelle. Moui... j'aurais pu lui apprendre autrement. Je tapai du plat de ma main contre mon front et me levai d'un bond. "C'est... compliqué. On n'est pas obligé d'en parler maintenant." ajoutai-je avec une moue faussement désinvolte.
Je l'observai de bas en haut. Je la voyais différemment désormais. J'aurais aimé ne jamais avoir à le faire. Certaines personnes doivent restées en dehors de tout danger. Lily en faisait partie, j'aurais souhaité que ça soit de même pour Alexis. Si je venais à la perdre, je ne savais pas ce que je ferais... Il fallait la préparer pour que ça n'arrive pas. Comme il était impossible de l'empêcher d'affronter le pire, elle devait être taillée sur mesure pour le surmonter.
"Je vais t'aider à maitriser tout ça." fis-je en la fixant intensément.
Voyait-elle la peur dans mes yeux ? Elle ne m'effrayait pas, mais je craignais de ne pas réussir à la former. Après tout, j'avais appris sur le tas. Personne ne m'avait donné de formation ni de guide "La foudre pour les nuls". Aujourd'hui encore, il m'arrivait de laisser échapper des décharges ou des éclairs quand mes émotions étaient trop fortes. J'allais faire un piètre professeur... "Tu sais pas comment c'est arrivé, pourtant tu m'as parlé d'un dragon que tu as vu à Neverland en revenant de Vegas..." dis-je, l'esprit embrouillé par le flot d'informations qu'elle m'avait donné en peu de temps. "Genre un vrai dragon ? Comme un de Daenerys ou plus un Krokmou ? Y a aussi Smaug... Enfin tu le situerais plus dans quel style, ton dragon ? Et comment un dragon aurait pu te dire que tu es une déesse magique ? Il a peut-être un peu trop fumé !"
Je m'esclaffai bêtement à ma vanne. Un dragon, la fumée... Ouais, mauvais timing pour l'humour, c'est ça ? C'est surtout que je ne voyais pas ce qu'un reptile ailé et pouvant cracher du feu venait faire dans toute cette histoire. "Je ne remets pas ton pouvoir en question, il est bien là. Je l'ai vu." ajoutai-je en la voyant se crisper. "Mais je comprends vraiment rien. C'est peut-être à cause de tout le temps passé devant un écran. L'électricité est passée dans ton corps et ça t'a transformé en déesse magique !"
Ca se tenait en plus, comme explication. Par moments, mon intelligence m'épatait.
Pourtant, je voyais au regard d'Alexis qu'elle n'avait pas l'air subjuguée par ma théorie. Bizarre...
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Elliot parla alors d’un certain William. Je le connaissais pas lui… il m’en avait jamais parlé. Mais à voir sa tête, ses yeux brillants d’une lueur digne de celle d’un serial killer, je compris facilement qu’il ne le portait pas dans son corps et je n’eus pas bien longtemps à attendre pour comprendre pourquoi… Lily avait rendu jaloux mon meilleur ami avec ce type… J’avais presque du mal à cacher mon sourire malicieux et moqueur. Elle était vachement douée dis donc… Je n’avais pas recommandée cette idée mais pourtant, il fallait bien admettre que ça avait super bien marcher sur lui… j’adorais le voir râler… c’était une manie chez moi… je ne pouvais pas m’empêcher de taquiner ou d’adorer voir râler les personnes que j’appréciais… même si visiblement, cette histoire ne s’était pas super bien finit pour William et son nez. Tendant les bras comme pour confirmer mon explication, je me lançais :
- Ben tu vois ! Même toi tu me donnes raison ! Et tu m’excuseras, je t’apprécie beaucoup mais pas au point de vouloir délibérément me faire casser la tronche pas une fille en furie non plus… Je la connais pas moi Lily et je voudrais pas commencer du mauvais pied rien que pour qu’elle te revienne !
Son poing s’était crispé à la remémoration de ce souvenir douloureux et il m’avait jeté un coup d’œil, comme pour vérifier ma réaction. Je préférais ne pas réagir justement. C’était ma façon à moi de lui dire que je ne me formalisais pas pour si peu… J’avais horreur des mecs violents, j’avais tendance à les éviter comme la peste et les mecs qui se vantaient de leurs bagarres avaient tendance à me faire fuir… mais je savais qu’Elliot n’était pas comme ça… Il était impulsif, ce qui le rendait dangereux, peut-être même plus que les autres, car sa violence pouvait se manifester n’importe quand, mais je croyais en lui… je lui faisais confiance… j’étais certaine que jamais il ne me ferait de mal… jamais il ne poserait la main sur moi… Je préférais mille fois le voir éclater des zombis fictifs que de le voir taper sur quelqu’un.
Puis tout avait basculé à cause de cette stupide histoire de déesse magique… décidément, ce truc avait vraiment le don de me pourrir la vie… Si je rencontrais enfin le fameux Chronos qui m’avait fait un coup pareil, il allait m’entendre lui ! Titan ou pas j’en avais rien à faire ! Et il avait intérêt à avoir un bon service après-vente ! Essayant de ne pas me démonter sous le regard déconfit d’Elliot, j’avais raconté toute mon histoire tandis qu’il paraissait de plus en plus hébété et démoralisé… Visiblement il en savait autant que moi… C’est-à-dire rien… Super… ça servait à quoi d’avoir un meilleur ami divin alors ?
- Ah ben c’est cool ! Parce que je vais t’apprendre un truc DE-MENT… J’en sais carrément pas plus ! Ouaaaaaouuuuuuh
J’avais mimé grotesquement la surprise pour lui montrer à quel point j’étais exaspérée et excédée par la situation. Il n’y était pour rien le pauvre et il se prenait tout dans la tronche… C’était juste que… J’avais espéré des réponses et que j’étais toujours à la case départ… Moi aussi j’avais toujours cru que les déesses magiques avait un minimum de… MAGIE en elle… Mais visiblement on s’était tous gouré à ce sujet… J’étais pas magique ! Je me souvenais parfaitement d’être venue du dehors de la ville parce mes parents… mes parents… J’avais secoué la tête discrètement pour chasser de mon esprit cette idée. Ce n’était pas le moment de penser à eux… même si ça se tenait… Je pouvais être magique sans le savoir après tout… Non mais non… heureusement… Elliot était encore là pour me faire changer de sujet.
- Je suis ta QUOI ?!
J’avais susauté tellement fort que je m’étais cogné le mollet dans le coin de la table basse derrière moi. Etouffant un petit cri de douleur et enragé, je donnais un coup de bien dans la table-basse, rageusement. Fallait qu’elle soit là celle-là ! Comme si le fait d’entendre que j’étais sa reine, enfin non, UNE de ses reines, n’était pas déjà assez horrible comme ça ! Je savais pas ce qui me dégoûtait le plus en fait, l’idée de faire partie d’un harem ou que ce soit lui qui en soit le maître… Rien que de m’imaginer nue avec lui dans un lit… brrrrr…. J’en avais des frissons. Un meilleur ami c’était pas fait pour ce genre de choses bon sang ! J’aurais dû lui faire signer un contrat avant qu’on aille boire notre premier verre de l’amitié ensemble… J'hochais la tête avec véhémence lorsqu'il précisa qu'on était pas obligés d'en parler maintenant. J'étais d'accord, totalement d'accord même ! On pouvait carrément ne plus jamais en parler, c'était encore mieux. Quoi que...
- Euh... Juste comme ça, pour savoir... pourquoi on appelle ça une "reine"... pourquoi pas juste une copine ? Y'a pas un mariage prévu hein ? Ou un rituel bizarre de dieux ou on doit coucher devvant un autel à la vue de tous dans du sang d'hydre ?
En voyant son regard, je passais à la défensive :
- Ben quoi ?! J'en sais rien moi hein comment ça se passe dans votre famille ! Je demande juste ! Et si y'a vraiment un truc aussi tordu, je préfère le savoir avant, histoire que je tente de m'y préparer psychologiquement...
Et voilà qu'il me disait maintenant qu'il allait m'aider à maîtriser tout ça. Soulagée, je replongeais mon coeur dans le sien avec un hochement de tête entendu, mais le moment de soulagement ne dira que quelques secondes. Lorsque mon regard fut enfin entièrement connecté avec le sien, je vis qu'il n'était pas sûr de lui DU TOUT. Pas sûr de quoi ? Je ne pouvais qu’imaginer, mais ce n’était pas bien compliqué : pas sûr de pouvoir m’aider, pas sûr de où on allait l’un et l’autre, pas sûr de ce que ça allait donner… Non mais franchement, il y a encore quelques mois de ça, je disais tristement que j’étais personne, sans aucun pouvoir, on jouait tranquillou aux jeux vidéo, moi en me foutant de sa divinité, lui se foutant de ma banalité. Je crois qu’on ne pensait pas ce qu’on disait, parce que moi, j’avais toujours voulu être spéciale et lui… il ne rêvait que d’être banal… Sauf que maintenant je partageais son point de vue : avoir un truc extraordinaire, ça craignait un max ! Je me sentais sur le point de m’effriter sous son regard, ma lèvre commençait à trembler et mes yeux à piquer. Je m’asseyais alors lourdeur sur la table basse, la tête dans les mains. Qu’est-ce qu’on avait fait pour mériter ça ?
Mon désespoir sembla l’animer car il se remit à parler avec plus de force et de véhémence, comme s’il tentait vraiment de se booster pour m’encourager et trouver une réponse. J’hochais la tête quand il me parla du dragon, même si je me rappelais pas lui avoir dit que j’en avais combattu un après que son bébé m’ai prise pour sa maman… Puis, plus il parlait, plus je fronçais les sourcils, comprenant qu’en fait il avait tout mélangé. Je secouais la tête de gauche à droite avec conviction avant de le corriger :
- Non non non ! T’as rien pigé ! Alors OUI à Neverland j’ai combattu un Dragon qui ressemblait à un mélange de Krokmou et Drogon, le dragon méga badass de Daenerys ! Mais c’est parce que son bébé m’avait prise pour sa maman rien à voir ! Bref ! Je reprends ! Au moment où j’ai voulu partir de Neverland en bateau, l’eau s’est mise à vrombir autour de moi, ok ?
Il approuva d’un signe de tête.
- Et sans comprendre vraiment pourquoi, je me suis retrouvée sur la route 66… De là j’ai rencontré des potes de Storybrooke qui partaient faire une virée à Vegas… Enfin des potes… c’est vite dit, je les connais pas trop… mais ils sont sympa… enfin BREF ! A Vegas, on a combattu des mecs en noir type « Men in Black » ! Ils étaient méga impressionnant, ils avaient un pouvoir sur le feu et ils étaient pas trop humains on aurait dit… Et ils bossent pour un type qui se fait appeler « Le Dragon »… Visiblement le mec sait beaucoup de choses sur pleins de gens ! Il savait comment je m’appelais et il a dit que j’étais une déesse magique ! Et je suis pas trop trop fan de ta théorie sur l’écran là… Parce que sinon dans cette ville, on aurait pas qu’une mini Zeus crois-moi !
C’était à mon tour d’éclater de rire pour rien… Mais c’était plus nerveux qu’autre chose. Le plus dur restait à faire et j’arrivais même pas à le regarder dans les yeux pour lui dire ça. Le regard rivé sur le sol, jouant nerveusement avec le bracelet que Regina m’avait offert je finissais par lui dire d’une voix cassée et mal assurée.
- Il a raison tu sais… Le Dragon… Je le sais… Je sais pas comment c’est arrivé mais en tout cas, la première fois où j’ai utilisé mes pouvoirs, c’était à Neverland… L’Ombre… elle s’est approchée de moi, comme si elle voulait me tuer… j’ai paniqué et… pouf…. Je l’ai envoyé valser d’un coup de… de foudre… Et je me suis enfuie vers la forêt, où elle ne pouvait pas m’atteindre et là…
Je déglutissais… Il allait me tuer… dieux que c’était dur à dire… Inspirant un grand coup, prenant mon courage à deux mains, je relevais mes yeux vers lui, plongeant mon regard (un peu embué par des larmes naissantes) dans le sien.
- Je t’ai vu Elliot… Toi… C’est toi que j’ai vu… Je sais pas ce qui s’est passé ! Je sais pas si j’ai voyagé dans un autre espace pendant un moment où si je l’ai juste rêvé éveillé mais… J’ai vu un grand théâte.
Je tentais de me remémorer chaque détail en accompagnant mon récit de grands gestes.
- J’étais au milieu d’une sorte d’odéon… Y’avait une estrade avec 5 trônes… Sur les deux premiers à gauches, y’avait deux noms : Emma Swan et Elsa d’Arendelle… Puis sur le dernier à droite, y’avait un gros trou au milieu du nom… Et le mien, mon nom, s’est inscrit sur le troisième trône, au milieu «Alexis Enora Child »… ce truc qui gravait mon nom à l’aide de la foudre… Il connaissait même mon vrai prénom… Enora… J’ai essayé de lire le 4e nom qui s’écrivait, juste à côté de mon trône…
C’était vraiment bizarre dit comme ça.
- Mais… Mais j’ai pas eu le temps parce que j’ai entendu un bruit… Quand je me suis retournée… t’étais là… Mais… Mais t’étais pas pareil… T’étais pas souriant et joyeux… T’étais pire que glacial, on aurait dit que tu voulais me tuer, tes yeux étaient terrifiants… T’as levé ta main vers moi et tu t’es approché, comme si tu voulais m’attraper… J’ai eu tellement peur… Je suis tombée et je me suis réveillée… Tu m’as fait peur Elliot…
J’étais en train de trembler… Mes mains crépitaient… Je m’étais même pas rendu compte que ça m’avait foutu dans un état pareil. J’avais voulu lui dire dès que j’étais revenu… mais il avait jamais répondu à son portable… Je n’avais pas imaginé ce moment si dur…
Elliot Sandman
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quand la moustache est fine...
| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
« The universe will never be the same. I'm glad you came. I'm glad you came. »
- Je suis ta QUOI ?!
Okay, je n'aurais vraiment pas dû employer le mot "reine" si vite dans la conversation. Elle avait l'air de très mal le prendre. D'ailleurs, elle venait de se cogner avec la table. J'eus un geste pour rattraper sa jambe mais comme je ne voyais pas très bien comment l'aider, je me redressai et la laissai s'énerver contre la table toute seule.
Puis, elle demanda s'il fallait qu'on passe par un rituel bizarre devant tous les dieux, genre sans chemise et sans pantalon. Sa question me laissa sans voix, une expression horrifiée sur le visage. Elle marquait un point : je n'en avais absolument aucune idée ! Je clignai des yeux, hébété, angoissant presque sur la suite des évènements. Mes reines ne s'appelaient pas ainsi pour faire joli. Il était forcément question d'une étape prédominante pour elles et moi... Gloups.
Je secouai brusquement la tête et répondis d'un ton assuré -pour me rassurer tout autant que mon amie :
"Non, non c'est cool. Personne ne sait ce que ça veut dire d'être ma reine. Apparemment, les cinq déesses magiques vont s'asseoir dans des fauteuils pendant que je ferai mon... truc de renaissance. Donc tout ce que tu auras à faire, c'est rester assise comme chez le coiffeur en attendant que ça se passe."
J'acquiesçai plusieurs fois pour la persuader, mais je sentais bien que je manquais de conviction. On n'aurait pas investi cinq nanas de pouvoirs divins juste pour les faire asseoir quelque part. Je n'avais pas envie d'y penser maintenant. Nul ne savait ce que le destin nous réservait. En tous cas, j'ai sûr d'une chose.
"Je ne laisserai jamais personne te faire du mal."
J'avais posé une main sur son épaule et plongé mon regard dans le sien. Assuré. Déterminé. Alexis était mon amie la plus chère, on n'y touchait pas sans craindre de représailles. En plus, j'avais de quoi faire flipper tout le panthéon depuis ce que j'avais fait à Dolos. Je frémis et sentis ma main se contracter légèrement autour de l'épaule de mon amie. Je l'enlevai brusquement. Je n'aimais pas y penser. J'avais beau me conforter dans l'idée que j'avais bien agi, que sinon tout le monde serait mort à San Diego, en réalité, ça me faisait carrément flipper. Alors oui, en apparence je faisais le type qui avait grave assuré et qui se la jouait, mais à l'intérieur, j'étais comme un enfant terrifié par ses propres capacités.
Puis, elle m'expliqua plus en détails ce qui lui était arrivé à Neverland. Cela eut au moins le mérite de me faire penser à autre chose. Neverland... la chance qu'elle avait eue ! J'aurais trop aimé y aller. J'étais tellement fan de Peter Pan lorsque j'étais petit... Du Pays Imaginaire, elle bascula sur un sujet qui me semblait nettement moins féérique.
Je fronçai les sourcils, désormais plus attentif. Elle parlait d'un théâtre, des fameux cinq sièges que j'avais mentionnés. Elle m'avait vu mais j'étais différent, plus sombre et menaçant. Je secouai légèrement la tête... Elle avait dû rêver.
Elle tremblait et ses mains crépitaient, preuve qu'elle n'essayait pas de me faire marcher. Ce qu'elle avait vu l'avait perturbée. Profondément. Je passai la langue sur mes lèvres et une main dans mes cheveux, avant de l'arrêter dans ma nuque. J'observai mon amie un long moment, cherchant les mots pour la réconforter. Tout ce que j'avais en tête n'était pas suffisamment fort car je me sentais totalement démuni.
Finalement, je contournai la table basse et fis quelque chose d'assez insensé : je glissai mes mains dans les siennes. D'ordinaire, je n'avais jamais de geste aussi intime avec elle, mais il fallait la calmer. Je sentis des crépitements s'attaquer à mes mains, de minuscules éclairs qui cinglaient jusqu'aux os de mes phalanges. Je grimaçai, résistant à la douleur et déclarai tout en cherchant à capter son regard perdu :
"Rectification : je ne te ferai jamais le moindre mal."
Par-delà la douleur, je sentis des éclairs s'échapper de mes doigts pour aller à la rencontre de son électricité. Sans les voir, je les devinais s'entortiller les uns autour des autres et s'apprivoiser. Après quelques secondes, je baissai les yeux et lui désignai nos mains liées du bout du menton.
"Tu vois ?" fis-je en lui décochant un sourire complice. "On trouve toujours un moyen d'apaiser la foudre. On peut la combattre ou simplement l'apprivoiser."
Je lui lâchai les mains et me reculai de deux pas car nous étions vraiment très proches et je craignais que ça devienne gênant, à la longue.
"C'est pareil avec moi. Je serais incapable de te frapper. Ce que tu as vu, ce n'était pas moi. Il y a beaucoup de mystères irrésolus autour de nous, à commencer par notre but. Mais je suis certain d'une chose : j'ai voyagé dans le temps, j'ai vu le passé et le futur, et ce dernier a déjà changé. Dans l'avenir que j'ai entrevu, monsieur Butler était toujours maire. Or, à l'heure actuelle il a été remplacé par Aloysius Black. Ca montre que le temps n'est pas écrit. On nous a peut-être destinés à faire tout renaître, mais si ça ne nous plaît pas, on n'est pas obligé de le faire. Tu n'es pas obligée de t'asseoir dans un trône qui porte ton nom, tout comme je suis pas forcé à faire renaître tout ou je-sais-pas-quoi. Tout le monde décide de ce qu'il veut pour son avenir. On ne va laisser personne choisir pour nous, personne. Avant d'être ma reine, tu es ma meilleure amie. Ca a beaucoup plus de poids que n'importe quoi d'autre."
Je lui souris de nouveau, avec conviction cette fois. Je savais que j'étais dans le vrai.
"Ne te prends pas la tête avec ça, ok ? Tu as juste un peu de foudre au bout des doigts, c'est cool ! Je vais t'appeler Thorina ! Thorinette ? Enfin en rapport avec Thor..."
Je réfléchis intensément à son nouveau surnom, malgré le regard qu'elle me lança. Et je finis par lui donner un petit coup dans le bras. C'était ma pote et c'était tout ce qui comptait. J'ignorais qui décidait de nous compliquer la vie, mais en tous cas, je n'étais pas dans l'optique de lui accorder ce qu'il voulait. Je n'avais jamais voulu être dieu de la renaissance. Si ça ne me plaisait pas, rien ne me forçait à le faire. En plus, le monde était très bien comme ça, pourquoi le changer ? "On va se faire une partie de The Last of Us." décidai-je. "Comme au bon vieux temps. Faut pas qu'on se bourre le champignon avec tout ça."
Sans attendre de réponse, je fis apparaître une manette dans ses mains et sautai sur le canapé, les yeux rivés sur l'écran qui montrait déjà le menu principal du jeu. C'était quand même pratique d'être un dieu...!