Allez savoir ce qui lui était passé par la tête, à celui-là. Depuis quelques jours déjà, il se demandait si ça valait vraiment le coup de se déplacer, mais bon, pourquoi pas. Ce n'était pas la première fois que Phoebus se rendrait dans le fameux Rabbit Hole – non, pardon, le New Rabbit Hole. Si Diane devait certainement pensé que c'était de ces excursions dans le bar qu'il tenait son argent... Elle ne se trompait peut-être pas. Il pouvait lui arriver de se mêler discrètement à la foule, de se faire passer pour un barman et de récupérer les pourboires sans que personne ne le découvre. Mais non, il ne s'abaisserait jamais au strip-tease, évidemment ! Il ne voulait pas être payé pour enlever ses vêtements. Il n'avait pas besoin de ça. Et seuls ceux qui le méritaient pouvait admirer son corps... d'Apollon.

Judah était le nouveau patron. Ah, Hadès ! On ne pouvait pas dire que leur relation était fraternelle. Après tout, c'est à cause de lui qu'Olympe était restée dans cette boucle temporelle qui l'avait bloqué. Foutu paradoxe ! Mais il ne lui en voulait pas, à quoi bon. Il admirait même le fait que le dieu des enfers ait lancé la guerre contre Zeus. De toute manière, ça ne pouvait plus durer, il avait fallut arrêter tout ça, il l'avait fait, tant mieux. Ce n'était pas un homme très respectable... Il était différent des autres. Enfin, non, pas tant que ça. C'est juste qu'il ne pensait qu'à sa petite tête, qu'il faisait sa vie et que parfois il abusait de ses capacités. Certes. Il n'avait pas eu l'occasion de le voir une seule fois depuis son retour... Il faut dire que Judah n'était pas très lié à la « famille » divine. Ou plutôt, encore moins lié que les autres. Il ne semblait pas se préoccuper de tout ce qui pouvait arriver ces derniers temps... Mais il était doué, pour faire semblant, aussi, aux yeux d'Apollon du moins.

C'était sur un coup de tête, certainement, que le grand blond avait décidé de lui rendre visite. Pour prendre des nouvelles. Puis parce qu'avec les doutes qui planaient actuellement au-dessus de leurs têtes, il n'avait pas envie de regretter de ne pas être allé à sa rencontre. Il restait Hadès et il ne l'avait jamais vraiment détesté.

Le premier endroit à vérifier : le bar dont il était le patron. N'ayant aucune idée des autres endroits où il pouvait traîner en dehors, il s'était dit que ça restait la meilleure option. Même si les murs transpiraient la débauche et les affaires pas très nette, il y avait une certaine classe, c'était indéniable. Beaucoup mieux que les bordels de l'époque... Non, non, il n'insinue pas qu'il s'agit là d'une nouvelle génération de regroupement d'orgies, du tout.
Silencieusement, il ouvrit les portes, habillé d'un jean plutôt banal et de sa veste noire pour l'occasion. L'endroit étant apparemment fermer, mais pas très étonnant vu l'heure de la journée. La soirée n'avait pas encore débutée. Un bar comme ça, ça attirait les foules bien plus tard, pas en plein après-midi.

Pourtant, il ne manqua pas de clairement remarquer la présence de deux personnes sur le devant de la scène, la mélodie résonnant dans ses oreilles. A dire vrai, il l'avait capté depuis plusieurs mètres déjà, il ne manquait jamais une musique. Jamais. Il était le dieu des arts, non mais.
C'était plutôt agréable, bien qu'il devinait aisément qu'il n'en était qu'aux phases de répétition. Tous les accords ne sonnaient pas harmonieusement, bien que ça ne choquerait pas des non-avertis, et il lui semblait que la langue utilisée n'était pas celle d'origine. N'ayant jamais entendu les paroles par le passé, lui qui en connaissait un rayon sur le sujet, il resta un moment debout à observer, mains dans les poches, enregistrant chaque mot. Il aimait bien agrandir son répertoire, surtout qu'il lui suffisait d'une écoute pour connaître chaque note et variation par cœur, ça pouvait être utile ensuite pour les ressortir afin de drag... de divertir, bien entendu. En toute innocence.

Apollon ne bougea pas d'un pouce lorsque la demoiselle se dirigea vers lui, souriant de toutes ses dents.

« Merci Nessa, ne vous en faites pas pour moi, vous avez l'air occupée, je ne voulais pas vous déranger. » Bon, au fond, il se doutait que si vraiment il gênait, on l'aurait déjà foutu dehors. « Je suis de la famille du patron, mais j'imagine qu'il n'est pas là, n'est-ce pas ? Il a déjà pas beaucoup d'amis, si en plus il est absent quand on veut bien le voir... »

Une petite moue désabusée prit place sur son visage, s'évanouissant en quelques secondes. Il s'y attendait. Passant sa main dans ses cheveux, il se décala légèrement, allant prendre appui sur le bar tout proche pour s'y asseoir. Non, il n'avait aucune gêne. Comme il l'avait dit, famille du patron, il avait le droit du coup, non ?

« Vous avez une jolie voix. » Il dirigea sa tête vers la scène, se permettant même un petit salut en direction de celui qui était toujours occupé à travailler dessus. « Mais ce n'était pas une chanson très joyeuse. » Son regard se reposa sur la jeune femme qu'il se permit de dévisager un instant. Elle avait eu l'air absorbée, pendant qu'elle chantait, ça voulait dire beaucoup. On est toujours plus investi quand les paroles nous touche. « Oh, je ne me suis pas présenté ! Phoebus, enchanté ! » Sa main se tendit dans sa direction. D'après Artémis, il fallait mieux ne pas donner son identité divine comme ça aux gens, enfin même si beaucoup de garçons s'appellent Apollon grâce à lui, ici on sait que les dieux existent, ça change la donne.

Tous les services... Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de l'homme. La réputation du bar n'était plus à faire. Cependant, lorsqu'il venait traîner ses jambes dans cet endroit plutôt décoincé, ce n'était que pour observer. La curiosité d'Apollon n'avait aucune limite. Il était curieux des humains. De leurs comportements, de leur manière d'appréhender les choses, de vivre... Tout devait sembler différent lorsque votre vie était marquée d'un compte à rebours. Tout était certainement bien plus précieux. Comme le temps... Cette vaste invention si délicate.

Il secoua la tête négligemment à son interrogation, continuant la conversation comme si elle n'avait pas été posée. Il devinait bien aisément que sa vie, à elle, si courte fut-elle encore, n'avait pas dû être aisée, à ses paroles. Les mélodies tristes apaisaient les plaies sans jamais les faire disparaître. Aussi longtemps qu'il ait vécu, Phoebus ne se rendait compte que depuis très récemment qu'il n'avait jamais vraiment ressenti de peine, si ce n'est lorsqu'il avait été séparée de sa sœur. Le reste... Les morts des combattants sur les champs de batailles, les déceptions romantiques, les relations de famille complexe... Tout était futile, pour eux. C'est uniquement en arrivant dans cette ville, lors de ce voyage dans son temple, ou encore devant l'Oracle, qu'il avait pu entrevoir ses sentiments. A croire que Storybrooke était magique... Oui, elle l'était.

Le grand blond se permit de rire à sa remarque autant qu'à ses excuses.

« Je ne suis pas offensé du tout ! Je le trouve bizarre aussi. Mais c'est plutôt... un second prénom, si on peut dire. »

Il était certainement le moins chanceux de la fratrie, à ce niveau-là. Diane, Eloïse, Connor, Aryana... En réalité, même Judah paraissait banal. Phoebus, d'un autre côté... Il s'en accommodait autant qu'il le pouvait.

« Vous pouvez m'appeler Apollon, si vous préférez, plus simple. »

Il descendit du comptoir sur lequel il était installé, ne pouvant s'empêcher de sourire à sa remarque. « Vous êtes musicien, ou un truc du genre ? » Quelque chose dans ses eaux-là... Disons que sa participation dans le développement des arts avait eu une certaine importance, fut un temps. Ah... Ce moment où il partait à la conquête de nouveaux génies, capables d’hypnotiser les foules par le son de leurs voix, faisant atteindre à ceux qui les écoutaient un univers qu'ils ne soupçonnaient même pas... C'était loin, très très loin, à présent ! Il avait allumé la radio, à plusieurs reprises, afin de savoir ce qui passait. Si certaines chansons sonnaient bien, avaient attiré son attention, d'autre lui avait donné la nausée – façon de parler. Il avait toujours su que les goûts se développaient au fil des époques, y ayant assisté plus d'une fois, mais depuis son départ c'était un sacré bon qui s'était produit. Il lança un regard en coin à la jeune femme, heureux de pouvoir partager cette passion qu'il avait laisser de côté à regret ces derniers temps.

« Je ne dis jamais non à la musique, Nessa. Laisse moi juste m'échauffer un tout petit peu. »

Retirant sa veste qu'il posa sur un des tabourets près de lui, il passa une main dans ses cheveux pour s'approcher de la scène qu'il arpenta en quelques pas seulement, allant faire naviguer ses doigts sur les instruments présents.

Puis il ferma les yeux, aussi simplement que ça. Se remémorant les plaines désertes où il avait passé son temps, le bruit du vent, les jours dorés où ils étaient tous rassemblés sans encore vraiment se soucier de ce qui pourrait arriver, avant que Zeus ne commence à devenir... fou. Il soupira, la nostalgie se dissipant bien vite, alors qu'il se mettait à chanter. Sans aucun instruments pour l'accompagner. Seulement... au fur et à mesure que les notes s'échappaient de sa bouche, on pouvait clairement entendre l'instrumental s'élever tout autour. Il contrôlait le son, après tout, il pouvait créer n'importe quelle mélodie sans difficulté. L'air était imprégné de la musique et lui, il continuait sa marche comme si de rien n'était, tournant en rond, sans avoir besoin de regarder où il marchait.

Il ouvrit les yeux au moment même où la musique dans sa tête s'arrêta, les sons les entourant se dissipant également en même temps.

« Pas mon style habituel, mais je suis pas trop rouillé au moins. » Une expression joyeuse et satisfaite s'était peinte sur son visage. « Je te laisse choisir la prochaine, je m'adapte plutôt facilement. »

Elle l'avait peut-être remarqué, d'ailleurs. Peu lui importait le rythme, la tonalité, la langue utilisée, il n'était pas dieu des arts sans raison. Alors qu'elle se fasse plaisir sur son choix, il ne se mêlait pas à ce type d'échange très souvent... malheureusement. Il se retourna vers elle avec un sourire encourageant et rassurant, s'étirant lentement en attendant impatiemment la suite. Des sessions telles que celles-ci s'avéraient plutôt sympathiques, en réalité, même si ce n'était pas la raison première de sa venue.

Spoiler:

Le dieu ne pouvait intérieurement s'empêcher de rire. Il s'attendait à une réaction telle que celle qu'elle avait. D'abord, le choc. L'étonnement. Qui s'attendrait à voir une divinité dans ces lieux, particulièrement lorsque nous ne sommes pas habitués à les côtoyer ? Il avait omis d'ajouter ce détail à sa présentation mais, sans vraiment le vouloir, il s'était lui-même démasqué. Avec les sons qui s'étaient élevés « comme par magie » il n'était pas difficile d'en déduire sa nature.

Il continuait de la regarder, penchant la tête sur le côté, attendant qu'elle se remette de ses émotions. Il pouvait largement concevoir qu'il fallait qu'elle intègre l'information. Son vouvoiement passa presque inaperçu mais il le remarqua avec un petit sourire. Son compliment le flatta et il ne manqua pas de faire une petit révérence de remerciement. C'était toujours aussi agréable de recevoir des remarques positives sur ce qu'il pouvait faire, sachant qu'il avait laissé cette partie de lui-même de côté un moment.

« Si je te fais écouter un morceau tu penses que tu peux faire comme à l'instant la musique qui va avec ? Sans la guitare... »

Hochant la tête, Apollon confirma ses dires. Une simple écoute lui suffisait pour les mémoriser et les reproduire grâce aux ondes. L'autre jeune homme présent, Nathan, n'avait pas bougé et il osa lui jeter un coup d’œil. Même s'il le cachait bien, il semblait surprit, lui aussi. Il adorait faire cet effet ! Il ne doutait pas de ses talents sur son instrument, il suffisait uniquement de voir la manière dont il le tenait et les accords qu'il avait entendu en rentrant. Il avait un certain talent, à ne pas en douter.

« Death metal ? »

Il s'était retourné vers Nessa. Il connaissait ce genre, oui, il en avait vu les débuts même ! Avant de se retrouver bloqué sur Olympe. Seulement, il n'avait pas eu l'occasion d'en entendre de grosses prestations, ni de s'y intéresser de près. Trop occupé à gérer leur Roi Zeus et ses envies, l'art était passé au second plan en cette lourde période divine.
Sans bouger, il prit les écouteurs qu'il posa délicatement à ses oreilles, concentré sur ce qu'elle allait partagé avec lui. Il était curieux, de voir de quoi il s'agissait. Le genre lui plaisait, l'esprit qui en ressortait, elle voulait certainement faire suite à son propre choix. Cette constatation lui arracha un sourire en coin, alors qu'il relevait les yeux dans la direction de la jeune chanteuse.

« J'aime bien. »

C'était simple, clair, concis. Il ne rajouta pas un mot en écoutant la fin du morceau, en enregistrant la moindre note. Il finit par tendre de nouveau les écouteurs à Nessa, tapant du pied en rythme et mimant les paroles de ses lèvres pour être certain de ne pas avoir loupé le moindre son. Ce qui serait étonnant, à dire vrai, ça ne lui arrivait jamais. Il était fait pour ça.

« Si Nathan n'est pas dérangé par l'idée que je lui pique sa partie, j'aimerai bien tenter. »

Il ne voulait pas s'imposer cela dit, même s'il sentait dans le regard de Nessa que ce n'était pas le cas. Il avait du mal à se faire de nouveau à l'idée qu'en temps que dieu des arts, peut-être était-ce flatteur pour elle de partager ce moment avec lui. Il était spécialisé dans le domaine qu'elle aimait, alors oui, ça devait être étrange. C'est simplement qu'il vivait depuis plusieurs mois maintenant en la présence d'humains en se sentant si... normal... que ça le gênerait presque en ces circonstances. Le chant est un univers différent, que chacun peut toucher à sa manière, qu'il en soit le dieu ne signifiait rien pour lui.

Tendant sa main pour qu'elle le rejoigne à sa place sur scène, il la lâcha ensuite pour qu'elle dirige le morceau. C'est le sien, après tout, il n'est là qu'en tant que seconde voix. Il attend patiemment son signal, avant de fermer les yeux de nouveau, les sons se mêlant alors – excepté la guitare dont s'occupait son ami – pour résonner autour d'eux comme si la pièce en était emplie. C'était une sensation si agréable pour lui, ça lui redonnait de la force, c'était son univers dans lequel il plongeait le bar à l'instant.

S'adaptant à la jeune brune auprès de laquelle il était, il l'observait discrètement pendant sa prestation. C'était différent, de la première chanson qu'il avait pu entendre en pénétrant dans le All New Rabbit Hole. Un style différent, une ambiance différente et même une aura différente qui se dégageait d'elle. Il ignorait à quoi elle pouvait bien penser à l'instant, mais cela semblait mine de rien la motiver.

Il n'était pas à l'aise, sur sa propre partie. N'ayant jamais touché de près ou de loin à ce type de voix, il réussit néanmoins à se montrer passable, reproduisant parfaitement ce qu'il avait entendu, bien qu'au fond lui sache être capable de faire mieux. Il était étonné des capacités vocales de celle qui l'accompagnait, à côté de ça.

La musique s'arrêta au moment même où elle le devait et il lâcha un petit soupir, après cette prestation, son sourire ne s'étant pas le moins du monde effacé.

« Impressionnant, si je peux me permettre. » Il félicitait aussi Nathan d'un signe de tête. « Comme quoi, tu te débrouilles aussi très bien sur autre chose que des mélodies tristes... »

Lui offrant un clin d’œil, il se dégagea de la scène pour aller vers le bar, duquel il sortir trois verres – il le connaissait bien, serveur ninja à ses heures, je vous rappelle. Il remplit le sien de jus d'orange, avant de se retourner vers les deux autres.

« C'est ma tournée, je vous offre quoi ? »

Puis après les avoir servit comme il se doit, il reprit sa place assis sur un des tabourets, cette fois. C'était quand même plus poli.

« Votre groupe date d'avant la malédiction, non ? » C'était une question de simple curiosité. Il savait de quoi la ville avait été touché et, vu le talent de Nessa, il lui semblait évident que ce n'était pas sa vie ici qui le lui avait donné. « J'espère au moins que Judah vous paye bien. Il devrait s'estimer heureux de vous avoir comme employés ! » Mais le pauvre Hadès se rendait rarement compte de ce qu'il avait.

Spoiler:

Le dieu se contenta d'un signe de la main dans la direction de Nathan alors qu'il sortait du bar après avoir terminé son verre à une vitesse impressionnante. Pressé le petit, apparemment. Le whisky c'est pas supposé brûler la gorge ? Bon, ce n'était pas pour la quantité qu'il avait avalé et à dire vrai, Apollon ne comprenait pas non plus les personnes qui pouvaient se plaindre de cette sensation. Lui la trouvait plutôt agréable, à défaut de ne pas en ressentir les effets secondaires.

Ayant attrapé une paille par-dessus le bar pour décorer son verre – il adorait les pailles, il gardait son regard posé sur Nessa tout en buvant régulièrement un peu de son jus d'orange tout en l'écoutant parler. Il était difficile pour lui de s'imaginer ce que cela devait faire, d'avoir une vie d'une autre monde et celle préconçue de cette malédiction dans l'esprit. En particulier le fait d'avoir perdu ses proches d'autrefois. A ce qu'elle disait, il lui manquait des membres de son ancien groupe pour que l'image soit vraiment parfaite. Dans une ville aussi petite que Storybrooke, comment donc pouvait-on perdre de vues des gens qui comptaient tant pour nous auparavant ? Il se demandait comme on pouvait le vivre, surtout, lui savait déjà que si le cas s'était présenté avec Artémis, si jamais il n'avait été que de simples personnages pris dans cet engrenage sans lien psychique pour les aider... il n'aurait pas supporter. Il n'aurait jamais survécu à une séparation aussi longue et brutale.

« Il n'y a pas de registre à la mairie pour aider à retrouver les personnes de ton... « histoire » ? »

Il ne savait pas vraiment comment appeler ça. Des contes pour certains, des dessins animés pour d'autres, parfois même des légendes. Un beau mélange.

En plus de cela, elle était psychologue ? Le contraste était intéressant. Ce n'était pas son domaine, c'était davantage celui d'Artémis. Elle était plus douée que lui pour aider les gens, lui les divertissant plus que ne leur permettant de panser leurs blessures passées. Jeune diplômée, il s'imaginait en effet que ça ne devait pas être aisé de se faire une clientèle, mais l'avantage était qu'à son compte, le planning pouvait être gérer comme elle le voulait. Il concevait qu'elle ne puisse arrêter la musique en tout les cas... Il laissa échapper un sourire à cette pensée. Il comprenait mieux que personne, même !

« Je ne connaissais qu'Aloysius, comme psy de la ville. » Il porta sa paille à ses lèvres, vidant un peu plus son verre. Il était connu, celui-là, sa place d'ancien maire aidait pas mal. « Pourtant avec ce que les habitants ont vécu, je pense que pas mal doivent être à vif... Ca se sent. » Plutôt, Diane le sentait. A n'en pas douter, la majorité des Storybrookiens devaient avoir du mal à tout gérer. « C'est un très beau métier en tout les cas, pas facile tous les jours je suppose. »

Lui ne pourrait certainement pas. Rester là, à écouter les problèmes d'une personne face à lui, sachant qu'il ne pouvait trop rien y faire. Et il avait tendance à ne pas se concentrer sur le passé, les soucis d'avant, lui-même avait laissé ses démons à l'arrière. Il se focalisait sur l'instant et sur ce qui se passerait demain.

« Moi ? »

Il resta un instant indécis, silencieux, réfléchissant à ce qu'il pourrait bien répondre. Il n'avait pas de travail, à proprement parler, ne faisait pas grand chose de ses journées, embêtait souvent sa sœur et...

« Oh, j'essaie de survivre aux affaires de la famille, principalement. » Un petit rire lui échappa. Il est vrai que chez les divinités, tout n'était pas toujours très calme et il fallait savoir gérer tout ce qui pouvait se passer en très peu de temps. « On cherche à empêcher la fin du monde en ce moment, très instructif. »

Il le disait sur le ton de la rigolade, nouveau clin d’œil en prime. Il ne souhaitait en aucun cas inquiéter qui que ce soit sur Chronos et ses plans, sur la possibilité que bientôt... que bientôt plus rien ne soit comme avant. Apollon cependant ne souhaitait pas que chacun soit dans l'ignorance. Lui se préparait déjà au pire, pourquoi donc les autres n'auraient-ils pas le droit au même traitement ? Pour ne pas créer la panique. C'était vital. Garder tout son contrôle, c'est ça ? Mais ce n'était que des humains. Des humains qui n'avaient rien demandé et qui n'avaient aucune idée de ce qui se passait là-haut.

« On est sur la bonne voie, y'a pas de soucis à se faire ! »

Du moins, il l'espérait.