- Tu sais parler aux femmes, se contenta de répondre Amelia même s'il s'agissait de flatterie.
De temps en temps, ça ne peut pas faire de mal, même si Amy était loin de se trouvait hideuse. D'ailleurs, elle avait remarqué que certains hommes la regardaient parfois, vaguement, mais elle n'y prêtait jamais plus d'attention. Il n'y avait qu'un seul homme à ses yeux, le père de ses enfants, qui avait semble t-il transmis son don de charmeur à son fils.
- Tu dois toutes les avoir à tes pieds si tu leur parles comme ça, ne put-elle s'empêcher de poursuivre nonchalamment, y voyant cependant un prétexte pour en savoir plus sur la vie amoureuse de son fils. En tout cas c'est pas de moi que tu tiens toute cette tchatche !
Depuis la fin de la malédiction, Amelia prenait le plus grand soin à ne pas faire allusion au père de ses enfants même si elle pensait à lui chaque jour. Mais son instinct de lionne - du moins ce qu'elle en avait conservé - lui intimait de ne pas montrer cette faiblesse et d'intérioriser ses sentiments. Sauf cette fois-ci. La tentation était trop grande pour qu'elle se prive de la comparaison.
Mais l'allusion mena vers une conversation qu'Amelia n'avait pas nécessairement envie d'avoir, à savoir : où est papa ? Ah ça, pour le coup, c'était une très bonne question que maman se posait chaque jour de la semaine sans trouver de réponses. Des théories, en revanche, elle en avait plusieurs.
- Eh bien, soupira la jeune femme en regardant fixement la nourriture dont elle s'occupait, je suppose que tu es assez grand pour que je te fasse part de mes suppositions au sujet de ton père. Comme tu le sais je l'ai croisé brièvement quelques temps après la fin du sort noir. Il a comme qui dirait pris la fuite. Bref, je suppose qu'il n'assume pas bien ce qu'il a fait sous le coup de la malédiction ou que ses personnalités sont en conflit et qu'il a besoin de temps. Alors en parfaite petite épouse que je suis toujours, je lui laisse du temps. Mais il me manque aussi, sois en sûr, conclut Amelia avec un sourire triste.
Declan, en revanche, semblait plus en colère que triste mais vu la relation qu'il entretenait avec son père, elle ne pouvait que le comprendre. Ayant enfourné le repas et programmer le four, la jeune femme se dirigea vers son aîné pour lui presser affectueusement l'épaule avant d'attraper une éponge pour nettoyer le plan de travail. Puis la conversation repartie de façon plus légère, ce que cette soirée de fête avait tout intérêt à être !
- Deux très belles ambitions, commenta Amelia quand Declan lui eut fait part de ses envies de spécialisation. Mais tu as le temps de découvrir la spécialisation qui te conviendra le mieux.
Tout en parlant, Amelia avait fini de nettoyer le plan de travail. Declan, en revanche, n'avait pas encore fini le gâteau, trop occupé qu'il était à en déguster la pâte crue. Ca, il le tenait de sa mère, pour le coup ! Et comme pour le prouver, Amy l'imita sans plus attendre avant de dire :
- J'ai fini avant toi, je prends le relais si tu veux. Le plat doit encore cuire un petit quart d'heure puis on pourra enfourner le gâteau et il sera encore tiède pour le dessert. Ca te dit ? demanda t-elle joyeusement sans tenir compte des remarques de son fils.

- Faut bien savoir leur parler aux femmes sinon elles peuvent se montrer très casse.... Pieds.

Souffla le jeune homme pour éviter d'être plus grossier, avant de se remettre à rire en passant sa main sur l'épaule de sa maman avec un sourire fier. Qu'est ce qu'il pouvait aimer la taquiner sa petite maman! Il la trouvait marrante avec son air vêxé. Déjà en lion il passait son temps à l'embêter quand il en avait l'occasion, et tout petit il passait son temps à squatter près d'elle. Un vrai fils à maman comme on dit! Mais il avait bien grandi et était devenu plus indépendant. Pas forcément plus actif, mais plus indépendant et autonome en effet. En l'entendant il se mordit doucement la lèvre.

- Ben d'ailleurs. Ca tombe bien que t'en parle. Je suis sorti l'autre soir, interdiction de me gronder pour ça sinon je te raconterais plus ! Et j'ai rencontré une fille.. Elle est magnifique. C'est pas comme avec d'autres que j'ai pu rencontrer.. C'est pas juste pour.. Enfin tu vois! Elle est belle, et douce, elle est.. Wow.

Avoua finalement Declan en se mordillant la lèvre, à moitié rêveur rien qu'à y repenser. Biensur il n'était pas censé sortir, surtout pas autant à seulement 19 ans et en faisant le mur pour éviter de faire du bruit et réveiller sa mère et sa soeur mais.. Il avait bien envie de s'amuser, et rencontrer des jolies filles pour ne pas finir la soirée seul c'était plus délicat dans la rue! Mais cette fois ci, oui ça avait été vraiment différent pour lui.
Reposant ses yeux sur sa mère, c'était aussi de son histoire d'amour à elle qu'il voulait parler quand il avait lancé le sujet de son père.

- Ca m'inquiète vraiment pour lui.. Je sais pas comment il se sent même si c'est un lâche. C'est vraiment dur de concilier notre ancienne vie avec celle ci. Toi tu as accepté le fait que ça soit comme ça .. Tu es même parfois persuadée que les souvenirs que tu as de quand j'étais petit sont véridiques comme tes souvenirs de cuisine. Mais non ce n'est pas ce qui s'est passé. On était des lions, on vivait ensembles, on chassait on faisait pas des gâteaux. On avait pas de maison, pas d'argent de poche, et j'aimais cette vie. Papa doit juste avoir du mal.. Lui aussi il était heureux.

C'est vrai, il l'aimait bien lui sa vie de lion. Il était heureux dans sa fourrure chocolat, bien dans ses pattes, à lézarder au soleil dès qu'il le pouvait. Il aimait passer du temps avec sa famille, leurs amis, c'était une grande famille de toute façon. Et ce contact lui manquait tout de même, tout le monde semblait faire sa vie. Il n'avait même pas encore revu Simba d'ailleurs. Ils s'entendaient bien pourtant et ce depuis leur jeune âge. M'enfin.. C'était dommage.

- T'en fais pas maman.. Je ferais quelque chose de bien de ma vie. Et je bosserais dur pour ça! Je vais y arriver tu verras, comme ça tu pourras être vraiment fière de moi.

Il sourit légèrement et versa la pâte dans le moule choisi avant de doucement hocher la tête, en effet il ne resterait plus qu'à le mettre au four tout à l'heure pour pouvoir le déguster à une chaleur parfaite.

- Ca me semble parfait!

Declan faisait bien de surveiller son langage, du moins en compagnie de sa mère. Celle-ci n'étant pas dupe, elle se doutait qu'il possédait tout un vocabulaire fleuri et grossier mais si elle pouvait se passer de l'entendre, elle ne dirait pas non, voulant garder l'image d'un bébé innocent, bien élevé et un brin trop taquin, peut-être. Par bonheur, Amelia n'était pas susceptible et d'autant plus si les vannes émanaient de ses enfants avec qui elle entretenait une relation complice depuis toujours. De toute façon, elle savait bien qu'au fond c'était les hommes les vrais casses-pieds, non les femmes. Mais elle savait aussi qu'il fallait laisser croire aux mâles que c'était l'inverse. Alors elle se contenta de lui tirer la langue pour toute réponse. Après tout c'était lui qui avait commencé les pitreries !
Mais cela ne l'empêcha pas, bien au contraire de regagner immédiatement son sérieux lorsqu'il annonça qu'il était sorti. Lionne qu'elle était, Amelia était prête à sortir les griffes s'il s'avérait que son fiston n'avait pas respecté le règlement, à savoir : pas de sorties en semaine (idée qui paraissait normale à la maman soucieuse de la réussite de ses petits qu'elle était). Or, Declan avait tout l'air de ne pas en avoir tenu compte. Et ce n'était pas faute pour Amelia d'être une mère relativement laxiste ! Car de la liberté, il en avait à revendre du moment qu'il ne faisait pas le mur et ne sabotait pas son avenir avant d'avoir atteint les 20 ans. Ce qui impliquait de ne pas faire la bringue en semaine afin d'être frais pour aller à la fac le lendemain. Ceci étant dit, Declan semblait enclin à parler de sa vie privée, ce qui convainquit Amelia de ne pas monter sur ses grands chevaux immédiatement mais d'écouteur son beau parleur de fils qui était potentiellement...
- Aaaaaaaaaaaaaaaaah !! Mon bébé est amoureux ! s'écria Amelia sans plus pouvoir se contrôler. Mais il va falloir que tu m'en dises plus, chaton ! Nom, prénom, âge, photo, occupation, centres d'intérêt et tout le reste, je veux tout savoir. Et quand tu auras fini tu me promettras sur la vie de la demoiselle de ne plus faire le mur dans mon dos,reprit sa mère, toute ouïe.
OK, peut-être pas sur la vie de la future belle fille. Mais Amy était quand même intransigeante sur les règles qu'elle avait fixées à ses enfants. Car derrière son air de mère-enfant, Amy était avant tout leur mère, pas leur copine, et devait en tant que tel fixer des limites.
- Oui, papa était heureux avec tout, reprit-elle nostalgique lorsque Declan évoqua leur vrai passé, dans la savane. On le sera peut-être encore... Je crois que c'est plus la peur qui le fait agir que la lâcheté et je suis sûre qu'il trouvera la force de revenir ici quand il aura accepté la superposition de nos vies, notre séparation et ses aventures extra-conjugales. Il faut y croire, les fins heureuses peuvent aussi exister dans ce monde ! décréta Amelia.
Elle était décidément bien romantique pour une lionne. Mais ce n'était pas dû au sort noir. Diku avait toujours été la rêveuse gaffeuse de service et ce nouveau monde n'y avait rien changé et il était de toute façon inutile de ressasser le passé, puisqu'il était passé, justement ! Amelia essayait tant bien que mal de se consacrer au bonheur présent, même s'il n'était pas parfait, gardant l'espoir d'une nouvelle fin heureuse. Mais pour le moment, c'était la fin heureuse de son fils qui se dessinait peut-être et elle devait garder cela à l'esprit aussi. Declan avait trouvé sa voie et peut-être son amour véritable - oui, Amy faisait des plans sur la comètes - alors évidemment que maman était fière de lui ! Devait-elle le lui dire ? Amelia avait toujours était fière de ses enfants, bien avant qu'ils ne trouvent leur voie. C'était son rôle, après tout, de les aimer pour ce qu'ils étaient.
- Je suis déjà fière de toi, déclara t-elle finalement même si c'était une évidence. Tu n'as pas besoin de décrocher la lune ou de finir président pour rendre ta maman fière de toi, ajouta t-elle avec un sourire.
Ce faisant, Declan venait de finir la pâte du gâteau qui reposait à présent dans un moule, prêt à être enfourné. Amelia jeta alors un rapide regard en direction du four où le plat de résistance cuisinait tranquillement. Elle s'empara alors d'une pile d'assiette et quitta la pièce en direction de la salle à manger où il ne manquait qu'à dresser une table digne de ce nom !

C'était assez marrant cette petite guerre entre hommes et femmes qui durerait sans doute toujours et ce malgré l'amour que deux personnes pouvaient se porter. Les femmes diraient toujours que les hommes étaient des râleurs, des petites natures, des chochottes parce qu'ils n'avaient pas à accoucher, des macho. Et au contraire les hommes diraient que les femmes étaient prise de tête, pénibles, mauvaises conductrices, excessives. Enfin bon il avait une tonne d'exemples en tête de toute façon et il aurait de quoi écrire un livre sur le sujet, après tout il avait une petite soeur donc les disputes avaient été assez nombreuses pour constituer en soi même au moins une moitié de livre. Ca aussi c'était presque une obligation entre frère et soeur, cette petite bagarre constante sur tout et rien, parfois sur de vraies bêtises.
Un petit sourire mi amusé mi un peu inquiet avait pris place sur ses lèvres en voyant la tête qu'avait fait sa mère quand il avait glissé ni vu ni connu qu'il était sorti alors qu'il n'atait pas censé le faire. Bon, en bar en plus à son âge, en semaine.. Aie aie. Ce n'était pas vraiment bon pour lui tout ça mais bon il fallait bien qu'il puisse sortir si elle voulait qu'il rencontre une femme et se pose un peu. Peut être bien que ça le rendrait plus sage d'ailleurs. Il avait alors déposé un rapide petit bisou sur sa joue comme pour lui faire oublier cette petite parcelle de ce qu'il lui avait rencontré. Mouai, si c'était aussi simple ça l'aurait beaucoup arrangé mais malheureusement il ne pourrait sans doute pas ésquiver la petite leçon de morale.

- Maman arrête d'exagerer tu veux! C'est pas parce que je trouve une fille belle et que je me sens tout bizarre chaque fois que je la regarde que je suis amoureux! J'ai plus 5 ans c'est pas comme ça que ça se passe! Et tu sais je sais pas tellement de choses à son sujet. C'est juste une fille magnifique. Elle s'appelle Mara. Elle a des beaux cheveux bruns. Des yeux en amande qui pétillent. Elle est..

Comment dire tout ça? Qu'une fille lui avait littéralement sauté dessus en se frottant contre lui pour danser. Mouai, y'avait surement plus romantique comme façon de se rencontrer mais bon c'était ainsi et se faire embrasser en moins de 5 minutes était loin de lui déplaire!

- T'en fais pas maman.. Moi j'y crois! Il faut y croire! La vie serait chiante si il n'y avait pas un peu d'espoir pour nous faire croire que les moments les plus noirs ne dureront pas. On est une famille, et on sera toujours une famille. Un jour il reviendra peut être. Et si il ne revient pas alors tu devras tourner la page et te permettre d'être heureuse sans cet homme. Tu es courageuse, et tu n'as pas besoin de quelqu'un pour vivre. Moi je crois en toi.

Il sourit doucement, ils avaient tous les deux le sens de la famille et il savait combien elle pouvait en souffrir. Et en vouloir à son père lui permettait de pouvoir accepter un peu mieux le fait que sa mère refasse sa vie un jour. Après tout son père avait bien des torts qu'il ne semblait pas décidé à rattraper. Alors elle méritait d'être heureuse, et aimée même si ça signifiait d'avoir un jour un beau père dans sa vie. Ils n'étaient plus des enfants, ni lui ni sa frangine alors il devrait tout simplement faire avec tout en protégeant quand même sa mère. Personne ne lui prendrait jamais sa place de chef de famille qu'il assumait pleinement avec fierté. Il les protégeait comme le lion qu'il était, avec rage et force si besoin et surtout envers et contre tout dès qu'elles en auraient besoin. Tendant la main il lui pinça la joue avec une infinie tendresse.

- Je serais jamais président maman. Ca tu peux en être sure mais je sais que je veux me battir une belle vie! Tu verras, je ferais tout pour y arriver!

Lui promit le jeune homme avant de se reculer pour l'aider à dresser la table correctement, quit à faire les choses bien.

Ouais, ouais, ouais. Mais sinon t'es pas du tout amoureux, manqua de commenter Amelia. A ses yeux, c'était l'évidence même que son fils en pinçait pour la demoiselle, qui s'avéra s'appeler Mara et être un jolie brune aux yeux en amande. Declan n'avait pas encore beaucoup parlé de cette jeune fille et apparemment il ne la connaissait pas encore très bien mais une chose était sûre : il ne tarissait déjà pas d'éloges sur elle et ça, aux yeux d'Amy, c'était un signe, un vrai !
Bien sûr, l'amour a souvent besoin de temps pour naître. Les coups de foudre sont assez rares, au final, surtout dans ce monde-ci. Mais il y a toujours des signes et Amelia avait appris à les détecter. Declan en émettait, à son insu, certes, mais tout de même. Mais comme ce n'était pas forcément à Amelia de l'aider à mieux se comprendre, la jeune femme avait décidé d'y aller plus prudemment, en dépit de son flair qui se trompait rarement quand il s'agissait de sentiments.
- Elle a un bien joli prénom, en tout cas. Qui sait, peut-être que tu la reverras bientôt et que cette fois tu ne feras pas le mur, le taquina sa mère. Plus sérieusement je vais être sympa : comme il s'agit d'une rencontre sentimentale, que tu as validé ton année et que ce soir c'est la fête, je ferme les yeux sur ton escapade en douce. Mais la prochaine fois tu seras de corvée d'épluchage de patates et d'aspirateur pendant un mois !
Punir l'amour naissant, Amelia n'aurait pas pu. Elle aimait trop l'amour, même quand tout les espoirs semblaient morts. Avec son mari, notamment. Heureusement elle était soutenue, comme le lui prouvèrent les paroles de son fils.
- Tu vas faire pleurer ta maman sensible, commenta la jeune femme en faisant un câlin à son aîné. Enfin bref, en attendant que ma vie sentimentale redevienne normale, occupe toi de la tienne et fêtons ta réussite, conclut Amelia afin de passer à autre chose puisque ses enfants n'étaient non plus ses psys !
La conversation redevint tout d'un coup beaucoup plus légère et Declan, en parfait fils qu'il savait être, aida sa mère à mettre la table. Une table bien dressée donnait après tout toujours encore plus envie de manger ! D'ailleurs, une bonne odeur de poulet commençait à émaner de la cuisine, signe que le repas pourrait bientôt être servi et le gâteau enfourné dans la foulée.
- Tu es trop jeune pour l'alcool mais qu'est ce que tu veux pour l'apéro ? demanda Amy en se tournant vers son fils après avoir admiré la table qu'ils venaient de dresser.

Il lui avait lancé un regard l'air de dire, ben quoi? Il peinait encore lui même à réaliser que oui, il avait rencontré une fille pour autre chose que juste.. Du désir.. Et il avait envie de la revoir. Il avait envie d'en apprendre plus sur elle, et de l'inviter au cinéma, au restaurant, ce genre de conneries niaises qui le faisait tellement mourir de rire d'habitude. Mais elle était différente, c'était étrange comme sensation. Un million de papillons au creux de son ventre et un sourire débile aux lèvres chaque fois qu'il y pensait. D'ailleurs ses joues prirent une petite teinte rose quand il se rendit compte qu'en ce moment même il était entrain de sourire juste parce qu'il avait prononcé son nom. 4 lettres et pourtant cela sonnait comme une magnifique mélodie à ses oreilles en ce moment même. En s'installant confortablement il croisa un peu ses bras contre son torse avec une petite moue gênée, c'était plutôt compliqué d'en parler à sa mère. Il était pudique pour tout ce qui touchait aux émotions mais la il avait juste.. Eu envie d'en parler.

- Oui elle m'a dit ou elle habite puis j'ai son numéro aussi. J'ai hâte de pouvoir la revoir. Ca sera mieux si on est totalement clean, dans un environnement ou on peux s'entendre sans avoir besoin de crier à cause de la musique. Hé! Non j'éplucherais pas les patates je déteste faire ça! Je refuserais même si je suis puni je te préviens! Je supporte pas, ça sent mauvais et ça colle aux doigts en plus la peau!

Il grimaça doucement, une belle grimace de dégout alors qu'il se frotta les doigts comme pour mimer la désagréable sensation que ça procurait. Rien à faire ça le dégoutait et quand il devait le faire ça ne lui plaisait pas du tout. Du coup souvent par flemme il mangeait la peau avec une fois tout ça cuit dans l'eau.

- Oh ben non tu vas pas pleurer quand même sinon j'aborde plus jamais les sujets en rappport avec l'amour que ça te concerne toi ou moi d'ailleurs. T'en fais donc pas, cette soirée va être vraiment agréable on va bien manger, un plat délicieux et le meilleur gâteau au chocolat du monde entier surtout puisque je l'ai fait.

Oui oui ses chevilles allaient parfaitement bien au cas ou vous vous posiez la question. Tout allait pour le mieux, et ça lui faisait d'ailleurs plaisir de pouvoir passer un petit moment rien qu'à deux. Discuter, tranquillement. Pouvoir souffler, et se confier à la personne en qui il pourra toujours avoir confiance surtout. Il huma un grand coup les délicieuses odeurs provenant de la cuisine et qui suffisaient à le faire saliver

- Trop jeune pour l'alcool? Oh allez maman! Si je sors tu te doutes bien que je bois pas de la limonade! On fait péter le champagne!

Declan, malgré son passé de lion téméraire pouvait avoir des allures de petite nature. Parce que bon, éplucher des patates, ce n'était clairement pas la mort, sa mère en savait quelque chose ! Dans son métier, elle mettait littéralement la main à la pâte et avait manipuler des ingrédients bien moins ragoûtants que les pelures soi-disant collantes de pomme de terre. Amelia savait notamment vider un poisson - même si elle ne se servait pas pour le moment de cette compétence au boulot - et supporter sans ciller l'odeur des viscères de l'animal. Alors des patates...
- Cesse de jouer les chochottes ! Y a bien pire que d'éplucher des patates ! Si tu préfères je te laisserai vider le prochain poisson qu'on mangera si jamais tu me désobéis encore, ajouta Amelia à la cantonade.
La jeune femme avait volontairement "omis" le sujet sensible que constituait les sentiments de son fils, ayant bien perçu sa gêne et la comprenant. Nul doute qu'il aurait été plus à l'aise pour parler d'homme à homme de cette affaire avec son père. Mais faute de grives, on se contente de merles, comme on dit et Amy était déjà flattée qu'il ait vaguement mentionné cette Tara et tous les sentiments que ce seul prénom déclenchait. Pour le reste, elle saurait se montrer patience, surtout si Declan ne se croyait pas obligé de faire le mur pour la revoir !

Mère et fils étaient à présents dans la salle à manger, contemplant la table joliment dressée pour l'occasion. Amelia ne tarderait pas à sortir Velma, sa cadette de sa rêverie pour qu'elle se joigne à eux deux pour le repas. Mais il restait encore quelques menus détails à régler avant de commencer à festoyer. Et le moins que l'on puisse dire, c'était que Declan ne perdait pas le nord, usant de sa voix suppliante de petite garçon pour faire plier sa maman sensible. Et puis il y avait l'argument des sorties - certes pas toujours autorisées ou négociées selon les règles - qui pesait aussi son poids, malheureusement.
- Merci pour l'image, commenta Amelia. Maintenant je m'imagine avoir un fils pochtron ! Je suis terriblement déçue, annonça t-elle encore, faussement dramatique.
Et pour prouver qu'elle plaisantait, Amy pressa tendrement l'épaule de son fiston tout en se donnant le temps de la réflexion. Ses enfants n'avaient pas encore 21 ans. Donc ils n'avaient légalement pas l'âge pour boire - alors qu'elle si, depuis un petit moment, bien contente de pouvoir accompagner ce qu'elle cuisinait de la bouteille idéale. Et elle aurait du se montrer responsable et s'en tenir là, car l'alcool ne rendait jamais les fêtes meilleures, bien au contraire. Mais Amelia avait un gros problème : elle adorait - littéralement - faire plaisir, surtout quand il s'agissait de ses enfants qui l'avaient bien compris, la bombardant de regards inspirés de celui du Chat Potté quand elle ne cédait pas assez vite à leur goût. Quant à Wyatt... certes, il savait se montrer plus ferme qu'elle, mais la jeune femme doutait qu'il aurait été ferme sur la question de l'alcool. Après tout, aurait-il sûrement dit, un verre ça ne va pas le tuer et puis il en a déjà bu ! La jeune femme en vint donc à la conclusion suivante qui lui parut le seul compromis possible :
- Tu as réussi ton année de médecine et il faut la célébrer comme il se doit. Cependant, sache que l'alcool n'est pas une condition nécessaire pour s'amuser, jeune homme, bien au contraire. Ceci étant, comme je suis la meilleure maman au monde, c'est d'accord pour une flûte de champagne. Mais après ce sera de l'eau ou de la limonade ! Et ton gâteau a intérêt à être bon ! le prévint-elle.
Joignant le geste à la parole, Amelia s'éclipsa à la cave d'où elle rapporta une bouteille de champagne fraîche qu'elle déposa sur la table.
- Bien, déclara t-elle en regardant son oeuvre. Je vais chercher des cacahuètes et je pense qu'on pourra commencer. Tu appelles Velma, s'il te plait ?

HJ: Ben on arrête la alors ^^

TOPIC CLOSED.