Une histoire SENSIBLE de paille et de coton ! [Fe]

________________________________________ 2015-03-09, 10:53

C'est ça que tu veux ?

J'avais cligné des yeux plusieurs fois. Je ne reconnaissais pas le lieu où je me trouvais. J'avais beau être entouré de paille, ça ne me rassurait pas pour autant. Ce qui aurait pu me mettre à l'aise, ça aurait été qu'en sortant de cet endroit, je serai tombé sur un chemin fait de briques jaunes, qui m'aurait conduit jusqu'à chez moi. Mais au lieu de cela, il y avait cette grande route grise et terne.

Je m'étais accroupis, jetant un coup d'oeil vers la grange d'où j'étais sortit et j'avais frappé plusieurs coups contre le sol. En plus d'avoir une couleur monotone, il faisait mal quand on lui tapait dessus. J'avais frotté ma main contre mon genoux pour faire passer la douleur et je m'étais mis à quatre pattes pour pouvoir sentir l'odeur que dégageait cette chose. C'était véritablement répugnant. Rien à voir avec la senteur du sentier dans la forêt, menant au château magique. Ici, l'odeur n'avait pas de saveurs.

Au bout de quelques instants à tenter de faire le chemin à quatre pattes jusqu'à reconnaître une odeur familière, je m'étais retrouvé nez à nez... Ou plutôt nez à chaussures, avec Dorothy. Elle était là ! Elle portait ses chaussures rouges et elle avait de grandes jambes. De très grandes même ou alors c'était l'impression qu'elle donnait à cause de sa très courte robe. J'avais levé les yeux plus vite, m'attardant sur ses longs cheveux noirs et une fois mes yeux en face des siens, j'étais tombé à la renverse. Tout ça parce que j'avais fait un bond de surprise en arrière.

Cette femme n'était pas Dorothy ! Elle lui avait prise ses chaussures et avait retirée une bonne partie du tissus de sa robe, mais ce n'était pas ma Dorothy ! Je m'étais relevé, lui faisant face. Comparé au lion, j'étais courageux. Il me manquait juste une petite chose, un cerveau que le magicien ne m'avait pas donné. Il avait dit qu'on avait chacun au fond de nous, ce que l'on recherchait. Mais j'étais pas très sûr que dans mon cas, il disait vrai.

"Vos chaussures !" avais-je dit en pointant d'un doigt accusateur ses chaussures.

"Vos chaussures !!" m'étais-je écrié à nouveau.

"Ce ne sont pas les vôtres ! Vous les avez volé !"

L'accusation était grande, mais elle savait que je disais vrai. Elle avait prise ces chaussures à mon amie et je ne comptais pas la laisser repartir avec. Je m'étais tourné, tout agité, pour trouver quelque chose qui m'aiderait à la convaincre de me rendre ces chaussures. Peut-être un échange ? Si seulement il me restait de la paille quelque part. La grange ! Mais bien sûr ! J'avais fait marche arrière, me rendant dans la grange et j'étais revenu avec de la paille, mais la femme avait disparue. Il y avait une autre brune au loin.

"Excusez moi ! Auriez vous vue des chaussures rouges partir toutes seules ?"

________________________________________ 2015-03-18, 18:05

Il faisait beau. J'aime bien quand il y a le soleil qui illumine le ciel et qu'il fait chaud. C'est joli, cette couleur jaune. Je trouve ça dommage par contre qu'on ne puisse pas le regarder directement. Une fois je l'avais fais, et on avait dû me changer mes yeux. Avant, j'avais les yeux verts. Mais ça, c'était avant. Ils avaient brûlés, je ne pouvais plus rien voir du tout. J'apprécie beaucoup le noir, mais quand il y en a trop et qu'on ne peut plus voir de couleurs, ce n'est pas vraiment agréable.

J'étais partie me promener, parce que justement il faisait beau. Je préfère généralement quand c'est la nuit, parce que la lune, c'est quand même bien plus joli que le soleil. Au moins elle, on peut la regarder sans avoir besoin après d'aller trouver de nouveaux yeux tout frais. Et puis la nuit, c'est toujours mieux parce qu'on peut voir pleins de choses très bizarres dehors. Il y a des fantômes, des gens qui sautent par des fenêtres, des gros animaux tout poilus et tout bizarres qui courent partout...

Mais il ne faisait pas encore nuit, donc je devais me promener quand il faisait jour. Ça aurait été bien un moyen de savoir quand le ciel va devenir tout noir ! Comme ça, j'aurai juste à attendre en nettoyant les carreaux ou repasser du linge, et après je pourrais sortir quand il fait nuit ! C'était une bonne idée, je trouve. Il faudrait que je trouve un autre savant fou pour faire ce genre d'expériences. Le mien, je ne le voyais plus et puis de toute façon, il ne sait même pas ce qu'est le soleil parce qu'il vit tout seul dans un manoir avec les volets toujours fermés. Il préfère la nuit, lui aussi. C'est plus pratique pour creuser dans le cimetière, selon lui. Comme ça, personne ne peut le voir. Il a toujours été plus doué avec les cadavres qu'avec le soleil.

J'aurai pu aller me promener au cimetière d'ailleurs. Mais j'avais envie de changer un peu. Les morts ne parlent pas beaucoup, et puis j'avais envie de voir du monde. Pour me sociabiliser. J'avais de nouveau mes deux mains bien accrochées à mon poignet, et même si j'avais encore du fil qui était voyant sur ma peau, j'avais tout à fait l'air d'une poupée humaine normale. J'avais croisé des gens qui m'avaient dit bonjour gentiment, des petits chiens tout mignons, un chat encore plus mignon qui se faisait poursuivre par les petits chiens, sûrement pour jouer...

Et puis il y avait eu ce drôle de monsieur, avec des cheveux bizarres et de la paille plein les mains. Je m'étais arrêtée de me promener, parce qu'il me demandait quelque chose. Il faut toujours être polie quand quelqu'un pose une question. Même si elle est étrange, cette question.

- Des chaussures qui marchent toutes seules ? Elles sont vivantes, ces chaussures ? Ou est-ce que dedans il y a des pieds qui marchent tout seuls ? Peut être que c'est comme ma main. Si je la mets dans un gant et que je la décroche, ça sera comme si le gant marchait tout seul. Mais j'ai mes deux pieds, et je ne connais personne d'autre qui pourrait survivre sans ses pieds. À moins que ça ne soit un fantôme qui marche avec des chaussures rouges ! D'ailleurs j'en ai vu, des chaussures rouges. Mais elles ne marchaient pas toute seule, c'est une dame qui les portait. Elle est entrée dans ce bâtiment.

J'avais pointé du doigt une grande bâtisse où pleins de monde attendaient devant. Il y avait écrit quelque chose en très grand, mais je ne voyais pas très bien ce que ça voulait dire. Ces yeux là n'étaient pas très doués pour lire.

- Ceux sont vos chaussures que vous cherchez ? Je ne savais pas que les garçons pouvaient porter des chaussures de fille toutes rouges avec des talons. Mais pourquoi pas ! Il faudrait mettre une robe pour aller avec, ça serait mieux.

Et puis les robes, c'est beau. Ça va à tout le monde je trouve. Enfin ça va mieux aux filles, mais je ne vois pas pourquoi les garçons ne pourraient pas en porter aussi. Moi je n'aime pas beaucoup porter autre chose que des robes, mais on peut bien se partager nos vêtements.

- Par contre, vous devriez éviter de toucher à la paille. Ça gratte, ça pique, et ça ne sent pas bon du tout. Jamais vous ne pourrez vous faire une robe avec. Ce n'est pas du tout bien, la paille. Ça manque de qualité.

J'avais failli avoir de la paille, avant. Mais ça m'avait trop gratté de l'intérieur, quand j'étais une poupée, alors j'avais fini par retirer mes coutures et tout vider. Le tissus, ça c'était bien. Ou même le coton. Je pouvais toujours aller lui en chercher, si il voulait. Avec du fil, des aiguilles et des ciseaux, je pourrais l'aider. Mais il avait l'air d'un peu trop aimer sa paille, à la façon dont il la tenait...

________________________________________ 2015-03-30, 18:20

C'est ça que tu veux ?

Je l'avais observée, tentant de capter son attention. Car elle s'était mise à parler de choses et d'autres, mais c'était bien trop confus. Cette fille devait souffrir de quelque chose. Peut être qu'elle avait des soucis de santé dont elle n'avait pas idée ?

"Des chaussures." avais-je affirmé.

"Qui marchent."

J'étais catégorique. C'était bien les chaussures qui marchaient et non des pieds qui marchaient dans les chaussures pour donner l'impression que c'était les chaussures qui marchaient.

"Non mais qui aurait idée de faire une telle chose ?" m'étais-je exclamé en levant les bras en croix avant de les faire retomber. On aurait pas idée de faire une telle chose !

La jeune femme un peu bizarre avait eu la gentillesse de m'indiquer une bâtisse au loin, où plein de monde attendaient devant. C'était apparemment par là qu'était partie la voleuse de chaussures rouges. A dire vrai il y avait bien des pieds dans ces chaussures. Elle n'était pas si dingue que ça. Je lui avais fait un grand sourire, montrant bien mes dents. Elle était formidable ! Je l'aurai bien serrée dans mes bras, car elle avait tout compris de suite, mais ça aurait fait trop d'un coup.

"Les chaussures ne sont pas à moi, mais à une amie que j'ai connu dans un autre monde. D'ailleurs je viens de là bas et je compte bien y retourner. Il me faudrait juste une route en pierres jaunes, une lion peureux, un homme de fer et mon amie avec ses magnifiques chaussures rouges."

J'avais un regard vraiment très amoureux en pensant à Dorothy. J'avais d'ailleurs croisé les mains et je les avais levées un peu en hauteur, en battant plusieurs fois des cils. Je devais avoir l'air ridicule. Pour cela que je m'étais stoppé rapidement !

"La paille ? Plaît-il ?"

Pourquoi me parlait-elle de la paille de cette manière là ? J'avais croisé les bras et je l'avais fusillée du regard.

"Vous avez quoi contre la paille très chère ? Parce que je pourrai vous en dire des choses sur la paille. Et ça ferait devenir toutes rouges vos magnifiques petites joues de poupée !"

Moi la paille, je la connaissais mieux que personne. Quoi qu'il en soit, je n'allais pas attendre qu'elle continue de dire de mauvaises choses sur la paille. J'avais décidé de me rendre droit vers la bâtisse qu'elle m'avait indiquée. Mais avant ça, il allait falloir que je lui pose LA question ! Je m'étais donc tourné une nouvelle fois vers elle.

"Dites moi, avant qu'on se quitte... Quel chemin dois-je emprunté pour me rendre là bas ?" avais-je dit en pointant la bâtisse du doigt. Car il y avait un chemin de terre, un chemin de pierre et aussi ces lignes blanches bizarres. Quel chemin était le bon ? Car je ne voulais surtout pas me perdre si proche du but.

________________________________________ 2015-05-02, 23:21

J'étais toute contente d'avoir pu aider. Moi ça me faisait plaisir de pouvoir aider les gens, même si ils sont tout étranges! C'est bien de faire des bonnes actions, ils le disent à la télé. Si on fait de bonnes choses, après on se sent mieux et dort bien. Moi je n'ai pas besoin de dormir parce que je ne suis jamais fatiguée, mais même si ça n'allait pas me faire faire des beaux rêves, je me sentais beaucoup mieux ! C'était bien comme sensation, de se sentir mieux.

- Un lion peureux ? Je ne savais pas que ça existait, les lions qui ont peur ! Je pensais qu'ils aimaient tous manger les gens. Il doit être bien votre monde, moi je viens d'un monde où les vampires aiment bien chanter et où il y a des épouvantails qui veulent fêter Noël. Mais il n'y a pas de routes jaunes, c'est dommage... ça doit être très joli ! Moi j'aime beaucoup le jaune comme couleur aussi !

Quand je retournerais à Halloweentown un jour, je demanderais si on pourrait avoir une route jaune nous aussi. Je préfère avoir ça que des sapins partout et de la neige, comme la dernière fois. Mes fils avaient pris l'eau à cause de la neige, j'avais attrapé froid et je n'aimais pas du tout être toute mouillée par quelque chose qui n'avait pas l'air mouillé. La neige, c'est vraiment très bizarre. Comme ce drôle de monsieur, enfaîte. Il n'avait pas l'air de quelqu'un qui s'énerverait à cause de la paille. C'était bête de réagir comme ça, je disais juste la vérité, tout le monde sait que la paille ce n'est pas du tout mieux que le chiffon.

- Mes joues peuvent vraiment devenir toutes rouges ? Je suis toujours toute blanche, pourtant ! La paille, ça peut donner les joues rouges ? Moi je n'aime pas la paille, parce que ça pique partout et qu'il y a des petites bestioles dedans qui grouillent. Comme dans Oogie Boogie ! Et puis je suis une poupée de Chiffon, c'est normal que je préfère le chiffon. Vous voulez que je vous en passe un peu ? Vous verrez, c'est beaucoup plus doux et ça va même dans la machine à laver.

Tout le monde devrait se mettre au chiffon et au coton. C'est mieux pour la peau en plus. Et après, avec de la Soupline, ça sent tout bon ! Ils le disent dans les petits films qui passent tout le temps, à la télé. Ils disent beaucoup de choses intéressantes, à la télé.

- Si vous voulez aller là-bas, il faut suivre la route. C'est juste une seule route. Enfin, il y a la route pour les voitures. Et celle pour les gens qui se promènent à pieds. Mais on appelle ça des trottoirs. Le mieux, c'est de marcher là où vous voulez. Parce qu'il y a l'herbe, aussi. C'est chouette de marcher pieds nues dans l'herbe, c'est tout doux ! Mais vous voulez que je vous y emmène, là-bas ? Si vous vous montrez tout bizarre comme maintenant, vous n'aurez peut être pas le droit de rentrer. En plus vous avez de la paille dans vos cheveux pas coiffés, ça vous rend encore plus bizarre !

Moi j'aimais bien les gens bizarres. Mais lui, il était vraiment très très bizarre. Peut être que c'était à cause de ses cheveux. Il en avait des tout bizarres, peut être que ça l'empêchait de réfléchir.

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