Je suis tellement désolée...

La malédiction était rompue depuis peu et je n'avais pas osé sortir du Manoir depuis... Peut être de peur qu'ils veuillent me brûler sur le bûcher ou un truc du genre. Je ne sais pas... Mais en tout cas, le retour d'Henry m'avait décidé et je me devais de me montrer pour qu'ils voient tous que la rupture de la malédiction n'a rien changée, enfin presque... Une fois habillée d'une robe bleue (celle du gif) et perchée sur dix centimètres de talons, je m'empare de ma veste et de mon sac avant de quitter les lieux.

Je n'avais pas pris ma voiture, préférant me rendre à pied au Café, histoire de prendre l'air et puis de regarder le fait du retour de leur mémoire et voir ce que cela avait causé. Beaucoup se retrouvait enfin, d'autres cherchaient leurs familles et d'autres me regardaient avec des regards tueurs mais n'osaient pas m'approcher, peut être parce qu'ils avaient peur que je les réduise en cendres ? Cette idée me fit sourire et j'entra donc dans le café avant de me rendre vers le comptoir.

-Bonjour Ruby. Je souhaiterais un café au lait et un pancake au sucre s'il te plait.

Elle me lança un regard tueur mais se dépêcha malgré tout de me faire ma commande. Je déposa un billet de cinq dollars sur le comptoir et chercha une place de libre. A cette heure ci, beaucoup de personnes étaient déjà présente mais une table était libre. Je m'avança donc vers elle et fit face à une jeune femme rousse. Je baissa mon regard sur le collier qu'elle portait autour du cou et reconnu le pendentif.

-Bonjour Anya.

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Anya passait beaucoup de temps chez Granny et ce, depuis toujours. Du moins, depuis le début de la malédiction, notamment pour pallier sa solitude. En effet, ce n'était pas drôle tous les jours de rester enfermée dans un petit studio car elle n'y voyait jamais personne. Mais chez Granny, il y avait toujours non seulement de délicieuses gourmandises mais aussi du monde, dont elle avait au final grand besoin.
Le fait est que le monde inspirait la jeune femme, en plus de lui permettre de ne pas se sentir trop seule. De fait, elle venait souvent taper ses histoires en buvant un thé bien chaud et en dégustant une pâtisserie. Et ce jour n'échappait pas à la règle.
Comme bien souvent, Anastasia avait les yeux rivés sur le clavier de son ordinateur, tapant rapidement, et ne s'accordant une pause que pour manger une bouchée ou boire une gorgée. Elle était inspirée et ne voulait pas perdre ses idées. Aussi, elle avait totalement oublié le monde auteur d'elle. Du moins jusqu'à ce qu'une femme ne la rappelle à la réalité.
Et pas n'importe quelle personne, constata d'ailleurs la jeune femme en levant les yeux. Regina Mills en personne. La reine qui l'avait un jour aidée, la maire que tout le monde détestait. Ca pour une surprise...
La jeune fille écarquilla les yeux, un peu décontenancée. Puis elle se douta que tout le monde devait à présent la regarder, se demandant peut être si la méchante reine n'allait pas la tuer. Car oui, Regina jouissait d'une réputation pour le moins atroce depuis la fin du sort noir. Ce qui était compréhensible. D'ailleurs, Anya aurait du - peut être - avoir envie de la tuer, car elle aussi avait été victime du maléfice de son amie. Elle aurait donc été en droit de la gifler, voire de crier, de demander à quelqu'un qu'on la fasse sortir, peut être même. Mais elle n'en fit rien.
-Bonjour Regina. Ca fait longtemps, commenta t-elle en clapant son ordinateur, laissant le loisir à l'élégante femme en face d'elle de s'assoir.

Je suis tellement désolée...

Je ne quittais pas Anya des yeux. Je me souvenais de la dernière fois que je l'avais vu. Je l'avais tout de suite appréciée et j'espérais qu'elle, sachant désormais qui je suis réellement et que je suis à l'origine de la malédiction ne me détestait pas comme les autres le font. Elle clappa son ordinateur et me salua, je lui souris légèrement avant que Ruby ne m'amène ma commande. Je la remercia et ramena mon regard sur l'impératrice.

-Oui c'est vrai que ça fait longtemps mais je suis contente de te revoir. Comment vas tu depuis la dernière fois ?

Je versa le sucre en poudre dans ma tasse et touilla le liquide avant d'en boire une gorgée et de reposer la tasse sur la table, ne quittant pas des yeux la rouquine, espérant qu'elle n'allait pas me dire de partir car j'avais envie de parler avec elle et je crois que je n'étais pas la seule.

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La question de Regina était pour le moins large. Car pour le coup, "la dernière fois" dont elle parlait remontait à un sacré paquet de temps! Et la jeune femme avait vécu pas mal de choses.
Pour commencer, elle était tombée amoureuse de Dimitri, qu'elle pensait ne jamais pouvoir supporter. Ensuite, elle avait retrouvé sa grand-mère, découvrant par là même que tous avaient raison de croire (ou de vouloir faire croire) qu'elle était l'impératrice disparue. Après cela, cependant, elle n'était pas rentrée en Russie pour réclamer son trône (parce que les missions suicides ne l'intéressaient pas et qu'elle avait assez donné avec Raspoutine) mais s'était enfuie avec Dimitri dans un tour du monde qui lui avait réservé bien des surprises. Mais finalement, elle était revenue vivre à Paris, auprès de sa grand-mère et y était restée jusqu'à la malédiction...
Là, elle s'était alors retrouvée seule, une fois de plus, dans un studio dont elle ne sortait pas assez à son goût. Elle y passait en effet le plus clair de son temps à traduire ou écrire et se satisfaisait de ce qu'elle avait, ne faisait pas de vagues et peu de rencontres.
Et puis un jour, les choses avaient commencé à bouger. Une blonde était arrivée. Elle était devenue shérif, ce qu'apparemment le maire n'avait pas apprécié, de ce qu'Anya avait pu entendre. A vrai dire, elle n'avait jamais eu l'occasion de juger sur pièce. Mais toujours est-il que cette femme, Emma, avait brisé le sort noir et rendu la mémoire à tout le monde.
Anastasia avait donc pris conscience de sa solitude et immédiatement commencé à chercher ses proches. Ce qui n'était pas une mince affaire, à vrai dire. Il lui avait en effet fallu des mois pour retrouver Dimitri, ce qui laissait craindre le pire à la jeune femme.
De fait, Anastasia ne savait pas quoi raconter à Regina. Elle ne savait même pas quelle attitude adopter, à vrai dire. Car elles avaient un jour été amies et la reine d'alors avait tenté son possible pour l'aider à découvrir qui elle était. De plus, le sort noir ne la visait pas directement, même s'il ne l'avait pas empêchée de le subir au même titre que tous les autres. Ce dont elle ne pouvait pas la remercier, définitivement. Et pourtant...
- Je suis aussi contente de te revoir, répondit la jeune femme en songeant à la jeune reine souriante qu'elle avait connu et qui lui avait offert plus que son aide. Ca fait... presque trente ans, non? plaisanta t-elle en dépit du sérieux de la situation. Alors, tu imagines bien qu'il s'en est passé des choses. J'ai retrouvé les miens, je suis tombée amoureuse, j'ai fait le tour du monde... Puis j'ai atterri dans le Maine où je suis devenue écrivain, ce qui me plait beaucoup et où j'ai finalement retrouvé mon âme soeur, il y a peu. Et toi? demanda t-elle sur un non très badin, afin de dédramatiser le fait que oui, elle lui avait volé une partie de sa vie.

Je suis tellement désolée...

- Je suis aussi contente de te revoir. Ca fait... presque trente ans, non? Alors, tu imagines bien qu'il s'en est passé des choses. J'ai retrouvé les miens, je suis tombée amoureuse, j'ai fait le tour du monde... Puis j'ai atterri dans le Maine où je suis devenue écrivain, ce qui me plait beaucoup et où j'ai finalement retrouvé mon âme soeur, il y a peu. Et toi?

Je lui souris légèrement et but une nouvelle gorgée de café. Je me doutais bien qu'au fond, elle devais me hair, me détester pour l'avoir envoyée ici mais apparemment, son métier lui plaisait alors, je ne répondis rien et lui souris. Lorsqu'elle me demanda ce que je devenais, mon sourire disparu bien rapidement, je soupira légèrement et me lança.

- En fait, on s'est vu tous les jours mais tu ignorais qui j'étais réellement alors oui on peut dire que ça fait plus de 28 ans qu'on ne s'est pas vu. Je suis contente pour toi Anastasia, que tu ai pu retrouver les tiens, voyager et trouver l'amour. Moi comme tu le sais, j'ai été Mairesse pendant 28 ans et d'ailleurs je le suis toujours mais plus pour très longtemps je suppose vu que les prochaines élections municipales ne vont pas tarder... Je suis également maman, enfin je suis la mère adoptive du fils de la Sauveuse...

Je bu une nouvelle gorgée de café mais je ne quittais pas la rouquine des yeux. Je me souvenais de tout ce qu'on avait fait ensembles, de tout ce que je lui avais montrée, je l'avais aidée à se souvenir et ensuite, je lui avais permis de repartir en sécurité et je l'avais amenée ici à Storybrooke avec la malédiction, je devais savoir si elle m'en voulait et surtout, je me devais de m'excuser.

- Anastasia, je tenais à te dire que je suis désolée que tu sois venue ici toi aussi... Je n'ai jamais voulu que tu sois prise dans la malédiction...

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Oui, Anya, enfin l'autre personne qu'elle avait été et qui ferait toujours partie d'elle, se souvenait de madame le maire. Crainte de tous, obéie par tous... Elle avait toujours eu l'air d'une reine aux yeux de toute la ville sans que personne ne se doute jamais qu'elle en était réellement une. Jusqu'à ce qu'Henry, dont évidemment tout le monde avait entendu parler, ne ramène Emma et que la prophétie de Rumple s'accomplisse. Tout un programme. Dont Regina payait à présent les pots cassés. La magie a toujours un prix, parait-il. Après tout, Raspoutine n'avait-il pas du donner sa vie pour l'obtenir, fut un temps?
La jeune femme frémit à cette idée et but une gorgée de thé pour se réchauffer et chasser cette pensée.
Il ne lui faisait aucun doute que Regina perdrait les prochaines élections, quoiqu'elle fasse. Plus personne ne voulait d'elle à la tête de la ville et Anastasia était sure que Regina comprenait pourquoi. Elle avait joué et elle avait perdu et elle se devait d'assumer en espérant trouver sa place malgré tout dans le nouveau Storybrooke. Elle aurait d'ailleurs besoin de soutien, cela ne faisait aucun doute non plus. Car on ne tombe pas sans conséquences... Restait donc à voir si Anya serait prête à l'aider.
Ce que la reine avait bien entendu compris, comme put bientôt s'en apercevoir la jeune fille qui n'avait pourtant demandé aucun excuse. Cependant, elle n'était pas mécontente d'en recevoir.
- Merci, répondit-elle doucement. Je me suis doutée que j'étais un dommage collatéral, confessa ensuite la jeune femme. Je suppose qu'on a pas tellement de marge de manoeuvre avec ce genre de sortilège et que c'était ton premier essai...
Et dernier, j'espère, songea Anastasia.

Je suis tellement désolée...

- Merci. Je me suis doutée que j'étais un dommage collatéral, confessa ensuite la jeune femme. Je suppose qu'on a pas tellement de marge de manoeuvre avec ce genre de sortilège et que c'était ton premier essai...

Je lui souris légèrement, contente de voir qu'elle ne m'en voulait pas bien que je savais qu'elle serait la dernière à voter pour moi aux élections municipales, enfin si j'avais le courage de me représenter à nouveau, ce à quoi je réfléchissais depuis un petit moment maintenant. Enfin bon, je releva les yeux vers la rousse et repris finalement.

- Oui c'était le premier et ce sera sans aucun doute le dernier. Je sais que je vous ai fait vivre quelque chose d'horrible enfin vous le saviez pas pendant vingt huit ans et ... Enfin bref, mais le Sort Noir m'a apporté une seule chose de bien... Mon fils.

Je souris à nouveau à Anastasia et but une gorgée de café, la dernière fois que l'on s'était vue dans la forêt enchantée, elle devait ignorer qui j'étais réellement mais elle avait sentie ma solitude et ma tristesse, je m'étais même confiée à elle alors pourquoi ne pas recommencer à Storybrooke ? J'ai confiance en elle, je sais qu'elle n'ira pas crier sur tous les toits ce que je lui dirais.

- Tu sais... Henry me rends heureuse. Il éblouit ma vie, je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il me rends meilleure.

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N'importe qui aurait pu trouver une pique acerbe à lancer en entendant qu'Henry rendait Regina meilleure. D'aucun ne se serait pas gêner pour lui faire remarquer qu'elle en avait bien besoin, après tout ce qu'elle avait fait, semblant incapable de s'arrêter. Et même Anastasia, à vrai dire, aurait pu le faire. Après tout, elle avait suffisamment de répartie, ce qu'elle avait maintes fois prouvé à Dimitri, par le passé.
Mais elle n'en fit rien. Maintenant que le sort avait été levé, elle se souvenait de son amitié avec Regina, ce qui aidait à rendre la pilule moins amère. Et de toute façon, ce qui était fait était fait. Même avec toute la volonté du monde, Regina ne pouvait plus rien y faire alors il ne servait pas à grand chose de pleurer sur le passé. Du moins, c'était ce qu'Anya comptait faire, tandis qu'elle espérait retrouver l'amie d'autrefois.
- Henry a l'air d'un chouette garçon, commenta Anya. Il parait que nos enfants nous poussent toujours à montrer le meilleur de nous. Mais je dis ça sans savoir, précisa la jeune femme. Un jour, peut être... En tout cas, je suis contente si tu as trouvé un peu de bonheur, conclut Anastasia.
Après tout, n'avait-elle pas lancé le sort noir dans ce but?

Je suis tellement désolée...

Oui j'étais prête. J'étais prête à redevenir celle que j'avais été à l'époque où Anastasia m'avait rencontrée, l'époque où je n'étais pas encore "Evil" et avec un peu de confiance en moi et de courage, j'étais sûre que je pourrais y arriver. Après tout, Henry était revenu à la maison, c'était déjà un bon début. Je souris à Anastasia et répondit donc à son affirmation:

- Oui c'est un super gamin, je suis fière de lui, il fera de grandes choses plus tard, enfin je veux dire, il a de l'ambition.

Anya revint sur le fait que nos enfants faisaient toujours sortir le meilleur de nous même et elle ne se trompait pas. Henry me rendait meilleure, il voulait que je sois vu comme une gentille et plus comme la méchante reine quoi que ça mettrait très certainement du temps.

- Je te le souhaites Anya, un enfant c'est... C'est une chose merveilleuse. Il est la chose la plus précieuse que j'ai au monde et je crois bien... Que ... Qu'Henry est ma fin heureuse.

Je lui souris et bu une nouvelle gorgée de café avant de reposer ma tasse et de poser mon regard sur son collier. Pendant tout ce temps, elle avait conservé le pendentif que je lui avais offert. Cette pensée me fit plaisir, alors qu'elle aurait pu m'en vouloir et s'en débarrasser au moment même où elle avait retrouvé la mémoire, elle ne l'avait pas fait et je ne tarda pas à le lui faire remarquer.

- Je suis heureuse de voir que tu as garder le pendentif... Tu aurais pu t'en débarrasser quand tu as retrouvé la mémoire mais je suis heureuse de voir que tu ne l'as pas fait.

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Anya ne s'était jamais imaginée maman. Du moins, pas encore réellement. Bien sur, étant enfant, elle avait joué avec ses poupées et bien sur elle avait admiré, autant qu'elle s'en souvenait, sa mère, l'impératrice Alexandra. Mais ce n'était jamais allé plus loin. A l'orphelinat, elle n'avait pas tellement eu le temps de rêver et par la suite elle avait été trop occupée à trouver qui elle était pour y penser. Elle n'avait par ailleurs pas eu l'occasion de se poser avec Dimitri pour commencer à y penser. La jeune femme ne savait donc pas si elle était prête, ni même si elle en avait réellement envie. Mais l'idée lui avait traversé l'esprit, probablement à cause de ses hormones.
-Il faut que je trouve le papa, pour faire un enfant, plaisanta Anastasia. Seule ça va être dur. Mais j'ai un peu le temps. En tout cas, je suis ravie que tu aies trouvé ta fin heureuse ici. La mienne se fait encore un peu attendre mais j'ai bon espoir.
Avec ces mots, Anya espérait que Regina ne culpabiliserait pas car il fallait avancer. Elle était d'ailleurs persuadée qu'elle retrouverait bientôt sa famille et que le bonheur était à portée de main.
Puis Regina changea de sujet, apercevant le collier autour du cou d'Anastasia. Un collier qui d'ailleurs ne la quittait jamais. Ce n'était pas du toc alors elle pouvait bien se permettre de se doucher avec!
- J'ai toujours beaucoup aimé ce collier, commenta Anya en jouant avec la petite chaine qu'elle ne sentait plus sur sa peau tant elle y était habituée. Il ne m'a jamais quitté. J'ai simplement passé 28 ans à me demander d'où je pouvais tenir un truc aussi cher. Parce que je ne suis pas bête, l'ancienne moi avait bien remarqué que c'était un bijou précieux. J'aurais pu le revendre si j'avais eu des soucis d'argent mais dieu merci je n'en ai pas eu. Je n'aurais pas eu le coeur à le vendre, même si je ne me rappelais pas pourquoi je l'aimais autant. Et puis c'est revenu et je n'ai pas pensé à la méchante reine mais à l'amie qui me l'avait un jour donné. De toute façon, je suis trop sentimentale avec les objets. Depuis toujours. Ca faisait toujours rire les personnes de l'orphelinat.