1 mois après la fin de la malédiction - 14h30” Belle ne pouvait s’empêcher de pleurer toutes les larmes de son corps. Même avec toute la volonté du monde, elle n’arrivait à stopper ces perles de douleurs qui continuaient à rouler de ses jours. C’était fini. Tout était fini. Pas seulement sa vie avec Rumpelstilskin, mais sa vie en entier. Elle était dans un monde qu’elle ne connaissait pas, elle n’avait toujours pas retrouvé son père. Elle était seule comme jamais. Si la première fois la douleur avait été intense, celle-ci dépassait toutes ses espérances. Tant de promesses pour rien. Il lui avait montré suffisamment de geste d’affection pour qu’elle y prenne goût puis il lui avait violemment retiré.

C’était pour la protéger disait-il. Mais quand comprendrait-il qu’elle ne sentait protégée qu’auprès de lui ? Quand comprendrait-il qu’elle était prête à se battre jusqu’au bout, qu’elle était prête à ne jamais abandonner pour leur amour, qu’elle était prête à être enlever des dizaines de fois, qu’elle s’en fichait tout simplement. Pour épancher son cœur, pour lui éviter l’explosion sous la douleur, Belle ne pouvait s’empêcher de courir droit devant elle.

Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait cela, c’était même la seconde. La première, elle était encore à Fairyland et Rumpelstilskin l’avait chassé de chez lui car il avait eu trop peur de ses sentiments. La jeune femme avait couru à perdre haleine jusqu’à n’en plus pouvoir. Elle s’était ensuite arrêtée dans le village voisin pour y trouver une chambre pour dormir et s’était installée à une taverne. Elle y avait rencontré Rêveur et s’était pas la suite lancée à la poursuite du Yaoguai. Tout semblait si loin à présent… Que lui arriverait-il cette fois-ci ? Où se retrouverait-elle quand elle n’aurait plus la force de continuer à courir ?

Mais ironie du sort ou force du destin, elle ne saura jamais ce qui serait arrivé si elle avait couru jusqu’à l’épuisement. Elle ne saura jamais si elle serait arrivée aux frontières de la ville, l’aurait traversé, quitte à perdre la mémoire à jamais, car quelque chose se mit en travers de son chemin. Quelque chose ou plutôt quelqu’un… Elle avait la vue tellement embuée qu’elle n’avait pas vue l’homme arrivé en sens inverse et le percuta de plein fouet, sa tête et ses mains s’effondrant dans un bruit sourd contre le torse de l’inconnu. Complètement désorientée et gênée de ce contact pour le moins inhabituelle, elle se dépêcha de se reculer et de retrouver une stabilité sur ses pieds. Séchant ses larmes d’un geste sec, elle plongea ses yeux océans dans ceux de l’homme en face d’elle.

- Oh… Je suis vraiment désolée Monsieur, je n’ai pas vraiment vu où j’allais. Je suis confuse… Veuillez m’excusez…

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1 mois après la fin de la malédiction - 14h30” Etrangement, l’homme qu’elle avait bousculé ne semblait avoir aucune envie de passer sa route. Belle s’attendait à ce qu’il accepte ses excuses et poursuive sa route mais cela ne se passa pas réellement comme cela. A sa première et seconde phrase, Belle attrapa peur. Visiblement, il n’avait pas tendance à être concédant… Il souhaitait rendre coup pour coup et la jeune femme se demanda où cette altercation allait la mener. Décidément, ce n’était pas son jour et dorénavant, elle devrait se débrouiller seule… Cela ne lui faisait pas peur, elle en était capable, elle en avait toujours été capable. Elle n’avait pas besoin d’un homme puissant à ses côtés pour la protéger, ce n’était d’ailleurs pas pour cela qu’elle avait choisi Rumpelstilskin…

Belle fut néanmoins soulagée que l’homme en question soit plus un farceur qu’un rustre. Pour toute réponse à la bousculade, il se contenta de la bousculer avec douceur. La demoiselle se laissa faire quand il posa sa main sur son épaule, étonnamment chaude, puis attendit qu’il la retire, ce qu’il fit presque instantanément. Elle aurait pu sourire si elle en avait le cœur, son interlocuteur cherchait juste à être sympathique, mais elle cœur n’y était pas. Elle se contenta d’abaisser et de relever la tête légèrement et rapidement, lui faisant comprendre qu’elle le suivait dans son histoire loufoque, sans réellement avoir la capacité de sourire.

Elle ne comprenait pas trop pourquoi il restait là à tenter désespérément de la faire rire mais la jeune femme lui en fut reconnaissante. Elle décida donc de le laisser faire avec son mouchoir. Il lui ressuya les larmes qui restaient sur sa joue avant de faire semblant de se moucher et de vérifier auprès d’elle si l’objet était propre avant qu’il ne s’en serve. Il n’y avait pas à dire, il était assez étrange mais c’était le premier homme de la journée à ne pas lui briser le cœur, autant être sympathique. Il se présenta ensuite, il s’appelait Elijah Snake. Il venait de lui proposer de courir avec elle et lui demanda de sourire, histoire de voir si elle était effectivement plus « Belle » en souriant… Elle tourna légèrement la tête vers la gauche, de manière à ce que son profil droit soit plus visible et le regarda d’un air suspicieux avant d’éclater de rire.

Un vrai sourire franc venait d’apparaître sur le visage de la jeune femme. Le premier. Il était sympathique, elle ne savait pas encore si elle pouvait lui faire confiance mais il n’avait pas l’air bien méchant au premier abord. Elle secoua la tête de gauche à droite toujours en souriant, comme pour relever à quel point la situation était drôle. Elle finit par lui répondre enfin…

Je vous remercie de votre sympathie Elijah. Je connais peut-être votre nom et votre prénom mais effectivement, nous ne sommes pas suffisamment intimes pour que je vous laisse courir à mes côtés…


Elle avait tenté l’humour, difficile dans une situation pareille…

- Je m’appelle Belle, Belle French.

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1 mois après la fin de la malédiction - 14h30” Lorsqu’il lui demanda si elle était la Bibliothècaire, Belle acquiesça d’un signe de tête. Visiblement, sa réputation la précédait. Pas étonnant. Après que la ville ai découvert qu’elle sortait avec « Monsieur Gold » tout le monde s’était empresser d’en parler, comme si leur amour était impossible aux yeux du monde, comme si c’était le couple le plus mal assorti qui soit. Les gens n’avaient sans doute pas tort si on observait le caractère des deux ex-amants mais c’était uniquement parce qu’ils ne connaissaient pas Rumpel comme elle le connaissait pensa la jeune femme. Enfin… Cette histoire était désormais du passé et la majorité avait eu raison… La jolie brune chassa cette idée de sa tête et se reconcentra sur Elijah.

Il s’était risqué à dire qu’il ne la voyait pas ainsi. Belle fronça alors les sourcils d’un air songeur en plongeant son regard dans celui de son interlocuteur. Il avait éveillé sa curiosité. Il ne la voyait pas comme ça… Que voulait donc bien dire cette phrase ? Quand il lui annonça qu’elle était bien plus séduisante qu’il l’avait imaginé, elle lança un petit « oh ! » gêné avant de se reculer de quelques pas. Ce n’était pas la première fois qu’on lui faisait des compliments sur sa beauté et elle avait appris à se méfier des hommes qui lui en faisaient. L’homme dut s’apercevoir de sa gêne car il précisa qu’il venait d’un monde où les bibliothécaires étaient très vieilles et vivaient seuls avec leurs chats. La jeune femme ne put s’empêcher de rire à cette vision et au conseil qui suivit.

- Je vous remercie du conseil ! Je n’achèterais pas de chat, promis ! De quel monde venez-vous d’ailleurs ?

Depuis qu’elle s’était rendue compte que tous ne venait pas du même monde, Belle n’avait de cesse de s’intéresser aux gens et à leurs origines. Il était véritablement fascinant d’imaginer que certaines personnes venaient d’autres mondes et que sans cette malédiction, ils ne se seraient sans doute jamais rencontrés. Chacun des habitants semblaient tirés de contes présents dans ce monde étrange mais jamais Belle n’avait encore vu de personnes existant dans ses contes à elle, ceux qu’elle lisait lorsqu’elle vivait encore dans son royaume. Peut-être était-elle tombée sur la perle rare ?

Visiblement il aimait les livres ! Décidément, la jeune femme n’était pas née dans le bon royaume. Elle qui s’était fait si souvent railler pour son amour inconditionnel des livres, surtout auprès des hommes, elle s’étonnait chaque jour un peu plus de voir combien d’habitants de Storybrooke aimaient les livres. Il lui parla alors de mythologie. Belle ne put s’empêcher de sourire, elle adorait la mythologie, mais dans son monde on parlait bien plus de légendes. Ici, le nom de mythologie sonnait bien plus comme une science, comme quelque chose proche de l’anthropologie… les premières religions fondations de civilisations et tout ça… Les légendes avaient plutôt une connotation de moral : à mi-chemin entre l’histoire vraie et le conte, on lui avait souvent dit que dans les légendes raisonnaient la vérité.

- J’aime énormément la mythologie ! Surtout la mythologie gréco-romaine, celle qui semble être la première de toutes. Vraiment ? Il y a beaucoup d’âneries ? Je serais curieuse d’en savoir plus ! je n’aime pas quand le savoir est édulcoré et qu’on oublie les parts de vérité au profit du mensonge, j’ai l’impression que cela nous empêche d’avancer dans notre propre histoire, vous ne trouvez pas ?

Après sa réponse, il lui proposa un diner pour oublier « le garçon qui la faisait pleurer ». Belle ne put s’empêcher d’écarquiller grand les yeux : comment pouvait-il savoir qu’elle pleurait pour un homme ? Après tout, l’être humain avait de nombreuses raisons de pleurer ici-bas : le décès, la dispute avec une amie chère… Comment avait-il directement fait le lien avec un homme ? Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il enchaînait déjà en lui soumettant l’idée d’aller demander des excuses à Rumpelstilskin. Bien malgré elle, la jeune femme ne put s’empêcher de grimacer. Elle ne connaissait pas vraiment cet Elijah mais elle se doutait qu’il y avait très peu de personnes qui pouvaient réellement faire face à son ex-amant et maintenant qu’elle n’avait plus les moyens de calmer ses excès de rage…

Mais l’homme avait lui-même plutôt opté pour le dîner et avant même que la jeune femme eu le temps de décliner l’invitation, il s’était mis en route vers le Granny’s Diner. Elle n’avait pas l’intention de dîner avec qui que ce soit et pas avec un homme alors qu’elle venait d’avoir le cœur brisé mais Elijah semblait déterminer à lui faire faire le contraire. Elle soupira alors, leva les yeux aux ciels avant de se remettre en marche et de rattraper son interlocuteur. Il lui demanda alors si l’homme pour qui elle pleurait était mignon et ce fut la révélation. Toutes les pièces du puzzle s’enclenchèrent dans sa tête. Elle dépassa rapidement l’homme et vint se poster devant lui les bras croisées, un sourire amusé en coin. Elle lui bloquait le passage, il était bien obligé de s’arrêter. Une fois ceci fait elle lui lança avec un air enthousiaste :

- Bon ça suffit monsieur Snake. Ce n’est pas la peine de faire l’innocent plus longtemps. Vous avez déjà la réponse à votre question n’est-ce pas ? Vous connaissez parfaitement « le garçon qui m’a fait pleurer ». Vous avez pu décliner mon identité rien qu’en ayant mon nom et je sais que les habitants de cette ville parle souvent de ma relation amoureuse... Vous ne semblez pas surpris à l’idée que je pleure pour un homme et vous n’émettez pas l’hypothèse que je puisse pleurer pour autre chose. En me posant votre dernière question un sourire moqueur est apparu sur votre visage l’espace d’une seconde. Vous le connaissez je me trompe ?

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1 mois après la fin de la malédiction - 14h30” A sa première prise de parole, la jeune femme resta perplexe. Cette histoire de vivre au-dessus des lois, cette idée qu’ils formaient une élite loin des autres « imbéciles »… Ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait voulu dire et elle se demandait bien comment elle allait se dépatouiller de cette histoire. Visiblement, ils n’étaient pas tout à fait sur la même longueur d’onde… Elle s’aperçut alors qu’elle n’aurait peut-être pas besoin de se sortir de ce mauvais pas puisque son interlocuteur semblait être perdu dans ses pensées… Sa théorie se révéla exact lorsque l’homme sorti enfin de sa rêverie.

Il décida alors de s’attaquer à Rumpel… Ce n’était sans doute pas la meilleure idée qu’il eut depuis le début de cette conversation car si elle avait le cœur brisé, elle ne supportait pas pour autant qu’on puisse se moquer de lui ou de leur amour… Encore quelqu’un qui parlait sans vraiment connaître le personnage, encore quelqu’un qui n’avait rien d’autre à faire de ses journées. En temps normal, Belle aurait sans doute répondu avec patience et gentillesse avant de passer son chemin mais là Elijah lui offrait une trop belle occasion d’extérioriser sa rage et sa douleur pour s’en priver. Lorsqu’il termina sur le fait que finalement, elle avait souffert comme tous les autres, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.

- Vous savez ce que je pense monsieur Snake ? Je pense que sous vos grands airs de maître du monde connaissant tout de l’univers qui nous entoure, vous êtes terriblement ignorant. Oui, comme tous les grands « imbéciles », pour reprendre votre expression, vous ne savez regarder que le monde d’en haut, à croire que vous n’avez jamais réellement vécu ici-bas et que vous avez toujours regardé les choses dans leur globalité. C’est ce que vous faîtes en ce moment-même. Non mais vous vous écoutez ? « On m'a dit tellement de choses sur lui », « Vous n’avez pas l’air », « vous semblez », que des suppositions ! Ce qui me rend différente ce n’est pas ma puissance, c’est ma capacité à aller au-delà des apparences. J’en ai marre de voir que personne ne pousse plus loin que le bout de son nez, si je n’ai pas peur de Rumpelstilskin, c’est parce que j’ai vu du bon en lieu, j’ai vu bien au-delà de la bête que vous semblez tous voir ! Et puis d’abord, les raisons de notre rencontre et de ma tristesse ne vous regardent pas !

Devait-elle partir et le laisser ainsi en plan ? Sans doute l’aurait-elle fait en temps normal mais allez savoir, peut-être était-elle encore sous le choc de l’annonce de la rupture, le fait est qu’elle n’avait pas vraiment envie de laisser l’homme en plan. Il semblait être à la fois son punching ball et sa bouée de sauvetage en ce moment même. Belle s’en voulait de le traiter comme cela, cela ne lui ressemblait vraiment pas mais à croire qu’elle n’en avait pas le choix, à croire que son cœur était bien trop blesser pour avoir un peu plus de scrupule.

Il profita de ce cours instant de réflexion pour reprendre la parole. Il était… le dieu des enfers ?!? Elle les attirait ou quoi ? Son petit monologue la laissa un peu sans voix. Jamais elle n’aurait cru un jour pouvoir parler à un Dieu. Elle n’avait pas peur, plutôt impressionnée par la situation dans laquelle elle vivait. Elle était prise entre deux feux : celui de la colère, de se méfier car Hadès n’était pas réputé pour être quelqu’un d’être très sympathique et digne de confiance mais elle était également très curieuse. Son côté littéraire reprenait le dessus, elle avait tant lu sur les Dieux de l’Olympe, il venait de lui dire que la moitié de ce qu’elle avait lu était faux… elle désirait fortement savoir ce qui était vrai… Mais elle était toujours aussi énervée. Elle leva donc les sourcils, croisa les bras en le toisant avant de répondre :

- Je comprends mieux pourquoi j’ai l’impression que vous n’avez jamais vu le monde de l’intérieur. Il doit sans doute y avoir pleins de mensonges dans le livres de mythologie mais visiblement vous en savez très peu sur notre monde également. Ça doit vous changer d’être pratiquement un simple humain.

Une flamèche venait de s’allumer sur sa tête, une fraction de seconde seulement et il avait fini par un sourire resplendissant. Elle leva un sourcil et le regarda avec un sourire moqueur. Essayait-il de l’impressionner ? Avec ce qui suivit elle pensait que oui puisqu’il jugea lui-même sa prestation moins théâtrale que celle de son ancien amant. Il lui proposa ensuite d’aller dîner et omettant pas de faire un compliment : qu’il allait faire comme si elle était normal. C’est qu’elle ne l’était pas à ses yeux… Elle avait toujours eu l’impression qu’elle était différente des autres et qu’elle ne pouvait discuter avec personne… Et maintenant elle se retrouvait à parler avec le dieu des enfers. Elle était loin d’être séduite par cet homme étrange mais il lui faisait oublier ses soucis ne serait-ce que deux secondes. Il lui précisa qu’il était prêt à entendre ses problèmes et éventuellement la solution pour le tuer. Elle lui fit une moue désapprobatrice avant de se remettre en marche à ses côtés.

- Qui vous dit que j’ai envie de vous parler de mes problèmes avec Rumpel ?

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1 mois après la fin de la malédiction - 14h30”A sa première phrase, Belle en resta bouche-bée. Elle s’était attendue à tout, absolument à tout, sauf à ça. Il n’y avait pas à dire, cet Elijah avait un sacré culot ! Elle resta là, à l’observer avec des yeux ronds, la bouche légèrement entrouverte. Ce n’était pas la première fois qu’on lui sortait soudainement qu’on avait envie de l’embrasser, malheureusement sa beauté n’avait pas eu que des avantages, mais c’était bien la première fois qu’on lui disait cela après qu’elle s’était énervée contre la personne concernée, jusqu’à l’insulter. Elle fronça alors les sourcils, l’air désarçonnée avant de reprendre contenance :

- Je vous demande pardon ?!

Il l’avait alors rassuré sur ses intentions, sur le fait qu’il n’allait pas l’embrasser puis lui fit un compliment sur son tempérament. Elle haussa alors un sourcil, l’air moitié perplexe, moitié sarcastique et le laissa continuer son analyse. Dans le fond, il n’avait pas tort du tout, elle se servait bien de lui comme d’un punching ball. C’était terriblement lâche et égoïste de sa part, cela était pourtant loin de lui ressembler, mais en cet instant précis, son cœur avait été brisé trop de fois pour qu’elle puisse le supporter sans que le choc se traduise dans son attitude. Mais elle ne répondit rien pour autant, plutôt mourir que de lui avouer qu’il avait raison, il était déjà suffisamment imbu de lui-même pour en rajouter une couche.

Il insista ensuite sur les mots pas encore, comme s’il pensait que cela changerait d’ici la fin de leur conversation. Belle leva les yeux tout en faisant une petite moue désapprobatrice. Elle n’avait aucune intention d’embrasser qui que ce soit et encore moins le dieu des enfers, juste après sa rupture avec le ténébreux. Mais avant qu’elle ait pu dire quoi que ce soit, Elijah avait repris la parole et partait sur un autre sujet. Il désirait faire un petit jeu : un jeu de question-réponse entre eux : elle poserait toutes les questions qu’elle désirait sur l’Olympe en échange de questions personnelles… ça ressemblait drôlement à un marché… Mais avait-elle réellement quelque chose à perdre ? Sans doute s’il lui posait des questions trop personnelles ou trop poussées sur le Ténébreux… Mais elle pourrait toujours arrêter le jeu avant… Elle se mordit la lèvre inférieure, comme elle le faisait chaque fois qu’elle réfléchissait à une décision, une décision qui confrontait sa raison à son cœur…

Elle finit par accepter le marché. A sa dernère supposition, elle plissa un peu les yeux, avec un sourire, comme elle le faisait quand elle était joueuse.

- Cette supposition est-elle votre première question monsieur Snake ? Si non, je ne suis pas obligée d’y répondre…

Car il fallait bien avouer que la réponse était complexe : théoriquement c’était elle qui l’avait quitté mais il avait tout même pas mal insisté pour qu’elle parte, jusqu’à hurler contre elle… Mais il était loin d’être à bout de ressource, il se proposa pour commencer, ce qui était injuste au vue du nombre de question qu’il avait déjà posé mais il prétexta une introduction pour en poser une supplémentaire. Belle céda alors à sa demande, après tout, il lui permettait de penser à autre chose qu’à la douleur, elle pouvait bien le remercier pour cela…

- Si j’ai une telle vision, c’est parce que je n’entends que des globalités dans la bouche des habitants de cette ville. Vous l’avez dit vous-même, je suis cataloguée comme celle qui sort avec le monstre, les gens me regardent soit avec pitié, soit de manière intriguée… J’ai l’impression que personne ne peut me comprendre ici… Avant c’était à cause des livres, maintenant c’est à cause de ce que je vois. Vous savez… j’ai un don… J’arrive à voir ce que les gens ont au fond de leur cœur, j’arrive à voir le bon quand il existe encore, même sous une épaisse couche de noir. Ce n’est pas de la naïveté, je ne le vois pas en tout le monde… Je le vois chez les personnes qui en valent encore la peine… Et de voir que cela n’est pas partagé par les autres, cela me rends complètement folle, j’ai l’impression que vous êtes incapable de voir plus loin que le bout de votre nez…

Il lui demanda alors ce qu’elle avait vu de si bon en lui, elle lui sourit tout en inclinant la tête sur le côté.

- N’essayez pas de tricher s’il vous plaît ! C’est à mon tour de poser une question, vous en avez déjà posé une ! Alors… hum… Voyons… Ah oui ! Avez-vous réellement de si mauvais termes avec Zeus ?

© charney