Il s'était mis à rire. Je ne savais pas si c'était parce qu'il craquait, car il l'avait avoué lui même, il était à cran, ou si c'était juste qu'il était en temps ordinaire déjà fou, mais que là on en avait la preuve en image. Quoi qu'il en soit, je l'avais suivi. Je ne m'avais pas pu m'empêcher de rire à mon tour. On était tous les deux à crans et tous les deux fous.

"Tu devrais voir ta tête !"

Je m'étais approché de lui et j'avais passé une main sur son épaule avant de poursuivre.

"Tu diriges Olympe et je l'ai pratiquement dirigé avant toi, mais quelle que soit l'époque, c'était toujours une femme qui nous mènait à la baguette!"

C'était ridicule cette situation. Artémis et Aphrodite pouvaient faire ce qu'elles voulaient de lui, comme Merida et Aphrodite avec moi. En fait, on avait Aphrodite en commun je crois bien, mais c'était moi qui l'avait eu totalement. Si on ne prenait pas en compte le fait que ça n'avait été que pour une seule fois et qu'elle était encore avec Dyonisos à ce moment là.

"Roi d'Olympe et dans mon cas, ex dieu des Enfers. D'ailleurs faudra songer à y faire du ménage un de ces quatre."

J'avais continué à rire tout en faisant l'accolade à Arès. Je l'avais pris dans mes bras. Je devais véritablement être à cran. Heureusement que personne pouvait nous voir. Puis, je m'étais reculé et j'avais remis mes cheveux en arrière avant de le regarder droit dans les yeux.

"On devrait se laisser aller plus souvent. C'est amusant. Donc... on a perdu deux dieux, mais on est habitué à force. On a un Titan Roi sur les bras mais... On est habitué à force. Et on se chamaille encore, mais... On est habitué à force. Est ce qu'il y a véritablement quelque chose qui a changé ces 5 dernières millions d'années?" avais-je dit en souriant. Car oui, on avait perdu beaucoup - encore - et on allait sans doute perdre beaucoup - encore - mais on était resté les même, car tout ceci c'était produit - encore - une fois ! Au moins, on était pas dépaysé par la situation.

"On se la joue carte sur table, ça te va? Et je commence. D'ailleurs je pense que je vais devenir ton frère préféré une fois que je t'aurai montré ce que j'ai..."

J'avais farfouillé dans mes poches avant d'en sortir un petit objet, que je tenais toujours dans mon poing fermé.

"On a une tonne de problèmes, tu as raison, mais tu n'es pas obligé de les affronter seul. Cela dit, on ne sait pas à qui se fier. Tu dois faire le tri entre ceux à qui tu dois faire confiance ou non et je dois faire une pause. Car si on continue à se croiser aux détours des couloirs, on va finir par se sauter à la gorge et un de nous deux aura très mal. A l'heure actuelle, je veux bien l'admettre, j'ai plus de chance que toi de me prendre une raclée, mais... On est pas censé se taper dessus."

Je m'étais approché de lui à nouveau, en le regardant avec un regard très doux. Comme quoi ça m'arrivait parfois.

"Tu es non pas le premier, mais le seul que je suis venu voir par le passé. Tu étais au courant de tout, tu savais ce que j'allais faire. Je t'ai fait totalement confiance. Si tu avais prévenu Zeus, si tu m'avais empêché d'entrer dans la Cité, je me serai retrouvé avec l'éclair de notre frère entre les omoplates. Et maintenant tu sais que je n'avais aucun moyen de me défendre s'il m'attaquait."

Une fois totalement à sa hauteur, j'avais posé une nouvelle fois une main sur son épaule.

"Je t'ai fait confiance. J'ai mis ma vie entre tes mains. Et aujourd'hui, alors que tu doutes, que tu ne sais plus à qui te fier, je suis toujours là. Avec moins de pouvoirs qu'avant, voir plus du tout, mais je suis là. Et c'est à ton tour de me faire confiance. Ce qu'il nous faut, on est les seuls à pouvoir l'apporter. Que ce soit toi en rassemblant les nôtres ou que ce soit moi en nous trouvant un moyen de nous défendre."

J'avais retiré ma main, sans pour autant m'éloigner de lui.

"On a besoin non pas de ton armée d'immortels ou des gardes olympiens, mais de magie ou de n'importe quoi d'autre qu'on pourra trouver dans le monde des contes. Mais si on y va, aujourd'hui, ils vont se retourner contre nous. Il faut y aller incognito et jje pense que je suis à l'heure actuelle la moins grande menace pour eux. Si je vais là bas, ils ne feront rien et je pourrai tranquillement y trouver ce dont on aura besoin pouor nous sauver."

J'avais tendu la main vers loin, le poing toujours fermé, levé vers le haut.

"On triomphe toujours ensemble, tu t'en souviens, n'est ce pas? Il y a certaines choses que tu ne dois pas faire, car tu as une image à garder, sans compter que tu as une certaine morale. Moi, j'en ai aucune... Laisse moi faire ce que tu ne peux pas faire..."

J'avais ouvert ma paume et on pouvait y voir à l'intérieur ce que les gens de là bas appelaient ... un haricot magique. Voilà ce que j'avais trouvé avec Haris dans la demeure de la vieille dame. Voilà ce qui lui avait permis de renvoyer les petits Merida dans l'autre monde. Elle en avait un stock et la dernière fois qu'elle était partie, elle en avait laissée un derrière elle au cas où. On avait le droit à un voyage. Un seul et unique voyage vers notre destinée, vers notre triomphe.

"...Laisse moi t'aider, nous aider. Je reviendrai avec quelque chose. Je ne sais pas encore quoi, mais ça surement un truc assez puissant pour botter le cul à n'importe quel Titan Roi. Et peut être même te botter le cul aussi, mais bon... Je devrais éviter de dire ça si je veux te convaincre de me laisser y aller. Bien qu'en réalité, je n'étais pas obligé de t'en parler. Mais... encore une fois, j'ai confiance en toi. Alors ais confiance en moi."

Je lui avais tendu ma main. Entre frères, on pouvait bien se faire confiance, n'est ce pas?

Nous venions de nous faire une accolade, preuve de notre nervosité respective. Mais il avait raison. Les apparences sont trompeuses et je sais, sûrement mieux que quiconque, qu'Hadès est loin d'être un idiot. Elijah ne l'était, Judah non plus. Même si j'avais en réalité plus d'affection pour son identité en tant que Judah. Je souriai donc :

" Tu as sûrement raison. Puis tu n'aurais jamais tenu contre l'armée des Cyclopes "

Je me mis à rire avant de l'écouter tout en regardant ce mini objet qui semblait être un passage vers l'autre univers. Lui tapotant l'épaule, je le regardai dans les yeux :

" D'accord, je vais te faire confiance. Tu peux y aller "

Je m'assis de nouveau sur la chaise avant de reprendre un verre d'alcool. Une fois le liquide ambré avalé, je posai mes yeux de nouveau sur Hadès :

" Tu n'as pas tort, l'Enfer doit être un vrai foutoir en ce moment. Enfin tu as les deux vermisseaux et Cerbère non ? "

Le chien tricéphale était après tout une création d'Eris, la plus douée pour la création de créatures. Elle avait toujours étée plus douée dans ce domaine qu'Hadès ou moi. Puis les deux autres vers de terre savaient aussi se débrouiller, je pense que l'Enfer est un minimum gérée. Je repris alors la parole :

" Par contre tu as intérêt à revenir. Si tu reviens pas ou que tu meurs, je te tue compris ? "

Il savait ce que je voulais dire, je savais qu'il comprendrait, je savais qu'il saurait. Posant alors mon index sur ma tampe pour réfléchir, j'eus alors une idée. Enfin je l'avais eu au moment où il m'avait parlé de son projet mais je cherchais les candidats idéales pour l'expédition.

Je claqua alors des doigts tout en lui présentant les deux fomes humanoïdes derrière :

" Je te présente Astaroth, c'est un dragon "

Dis je alors qu'un jeune homme de taille moyenne aux cheveux roux, le visage composé de tâches de rousseurs et de yeux verts. Il faisait 17 ans mais il ne fallait pas s'y fier. Il était fort et astucieux. Il portait une armure d'or et un glaive à la ceinture, restant au garde à vous. Il pouvait en plus, à tout moment, reprendre sa forme d'origine; celle d'un dragon d'une dizaine de mètres aux écailles orangées.

Je lui présentai alors le second guerrier.

" Ainsi que Vergile qui est un minotaure "

Vergile quand à lui ressemblait à un jeune homm de vingt ans, la peau bronzée et les cheveux bruns. Qui du haut de ses un mètre quatre ving quinze nous dépassait tous en taille, regardant le dieu infernal avec ses pupilles noirs et son visage dur, marqué par ses nombreux combattants. Celui ci pouvait prendre donc une apparence de minotaure, gagnant une trentaine de centimètres, de nombreux kilos et un visage de taureau. Il possédait en plus, une force physique bien plus grande que celle d'un humain mais infèrieure à celle d'Hippo. Une force de minotaure quoi. Vergile quand à lui ne possédait en guise d'armure qu'une simple côte de maille et à son dos, une épée à deux mains. Je savais qu'il lui seraient utile.

Je souriai donc à Judah :

" Ils t'accompagneront dans ton voyage vers un autre monde "

Me levant, je tapota l'épaule de mon frère :

" Quand tu reviendras, j'aurai une chose importante à te dire, quelque chose qui pourrait répondre à tes questions existencielles "

Prenant une courte pause, je repris :

" Sinon ... selon toi, qui aurait pu tuer Eris et Hermès ? "

Après toutes les armes divines étaient en notre possesion et jamais nous n'avions eu de réels problèmes avec la magie, elle me semblait bien incapable de faire cela mais elle était bien la seule chose qui me venait à l'esprit.

Je n'aurai jamais tenu contre l'armée des cyclopes? Je croyais qu'on devait être du même côté? C'était quoi de me croire incapable de tenir contre une armée? J'avais ma propre armée. Mon chien à trois têtes et mes deux larves. Ca me suffisait amplement pour venir à bout de n'importe quelle armée. A moins bien sûr que ce soit des créatures avec un seul oeil, mais bon...

Tiens, en parlant d'eux... Sasha je l'avais vue récemment, mais Cerbère n'avait pas donné signe de vie. Il devait être occupé en Enfer. Faudrait que je m'en préoccupe un de ces quatre, mais d'abord Dun Broch, c'était bien plus important. Attendez... C'était quoi ça? Deux créatures venaient d'apparaître. Il voulait que j'ai des baby sitter avec?

"Attends, tu veux que j'amène des bagages avec moi? Tu sais, j'en aurai déjà suffisament avec Merida et.. Enfin, je comptais y aller avec elle et peut être une ou deux autres personnes pour que ça paraisse moins suspect. Donc... Ton dragon et minotaure, je dirai que tu peux te les mettre là où je pense."

Bien entendu... Je n'avais rien dit de tout ça... On pourrait supprimer la phrase? Merci ! Passons à ce que j'avais réellement dit :

"Bien sûr, ils ne seront pas de trop."

Et avec un sourire convaincant s'il vous plaît ! Mais en réalité, je n'avais aucune envie d'amener ces deux créatures avec moi. Je trouverai le moyen de leur fausser compagnie.

"Tuer Eris? Je ne sais pas... Une âme charitable..." avais-je dit avec un grand sourire, avant de redevenir sérieux.

"Ca te pose vraiment un problème qu'une déesse de l'Enfer ne sois plus là? Quand à Hermès, c'est triste, je l'aimais bien, mais on a pas le temps de s'occuper de nos morts, faut penser aux vivants."

Cependant il n'avait pas tort. Quelqu'un avait bel et bien tué deux dieux et sans arme divine. Ca ne m'inquiétait pas plus que ça, pour la simple et bonne raison que je savais que c'était impossible. C'était sans doute encore un coup de Eris. Elle avait dû faire joujou avec quelque chose et elle en avait payée le prix. Tôt ou tard, elle reviendrait. Elle nous habituait à ce genre de choses. Eris, Morrigan, Freyja... Elle avait tellement d'identité que je ne savais même pas laquelle venait de mourir.

"Tu sais quoi? Quand je reviendrai, on pourra chercher le coupable. En attendant, t'as qu'à préparer un grand banquet pour quand je reviendrai ici avec la connaissance de l'autre monde et qui sait, peut être une arme ou deux pour botter le cul à cet assasin justement ou à Eris, si elle sera revenue d'ici là."

J'allais tapoter dans mes mains pour disparaître, mais bien entendu, je ne pouvais pas le faire seul.

"Ca ne te dérange pas, si..."

J'avais simplement pensé à quelqu'un et cette personne était apparue. Belle, séduisante, dark...

"Salut ma belle. L'espace d'un instant j'ai eu peur que tu viennes sous ta forme masculine. J'ai rien contre, mais un homme au bras d'un autre, ça paraît louche. Là, ça sera bien mieux." avais-je dit en tendant la main. J'avais fait appel à Sasha pour rentrer. J'avais hâte d'aller annoncer la bonne nouvelle à Merida et mettre mon plan à exécution. Ca allait demander pas mal de temps.

"Demain à l'aube, les tourtereaux." avais-je dit aux deux créatures que Arès voulait que j'amène avec moi. Puis, avant de disparaître, j'avais regardé mon frère avec un petit sourire en coin. Il avait fait le bon choix... On allait tous les deux beaucoup mieux quand on était dans le même camps.