« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le calme, le bruit puis le silence, le noir, beaucoup de noir, que du noir tout autour… C’est bien, c’est calme, c’est apaisant, c’est comme dormir dans du coton, on se laisse facilement prendre au jeu de flotter et on ne veut plus jamais revenir sur terre… jamais… jamais… jamais… JAMAIS…
- HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Evelyn prends une grande inspiration tandis qu’elle se relève, position assise sur son lit d’hôpital, les yeux exorbités. Les machines s’affolent autour d’elle, tout sonne, tout bip, ça fait un bruit horrible, ça l’effraie et toutes ces lumières qui l’aveuglent… Elle a l’impression de vivre une seconde naissance, ou la première pur être honnête car EVE est un robot, elle n’est jamais venue au monde, elle s’est juste mis à fonctionner voilà tout. La jolie blonde qu’elle est devenue se prend la tête dans les mains, tout tourne autour d’elle et les bruits l’enivre, elle a envie de vomir, elle a envie d’hurler. Calme, il faut rester calme. Tout ceci est étrange, son côté humain prends le dessus sur le côté machine et toutes ces nouvelles sensations la désoriente. Il faut qu’elle reprenne le dessus.
A tâtons, elle cherche la perfusion dans sa main droite et l’arrache d’un coup sec. Aucune douleur, tant mieux, les humains et leur douleur l’exaspère. D’un bond, elle se lève mais chancèle sur ses deux jambes… Le sol n’est pas stable lorsqu’on est un humain, elle ressent toute la gravité, elle sent la terre qui tourne, le sang couler dans ses veines, elle a horreur de ça. Tout en se tenant à son lit, elle fait quelques pas tandis qu’une infirmière arrive, paniquée. Evelyn lui attrape alors le poignet et c’est alors qu’elle découvre une faculté qu’elle n’avait pas avant. Elle peut lire en l’autre comme dans un livre ouvert. Elle ressent tout, ce qu’elle vit, ce qui se passe. Elle se souvient d’avoir été sage-femme dans le monde des contes, un petit garçon du nom de Henry vient d’être sauvé d’une mort certaine par le baiser d’amour de la sauveuse… Personne n’est là pour s’intéresser au cas d’Evelyn Nichols à part elle et ça l’énerve….
Evelyn Nichols… c’est elle ça, si personne ne s’occupe d’elle… D’un geste de la main, elle desactive momentanément le cerveau de l’infirmière. Elle se réveillera sans séquelle, elle l’a juste endormie en quelque sorte. Elle attend qu’elle s’effondre au sol, puis le visage fermé et décidé, elle arrache ses perfusions et sort de sa chambre. Ses pieds nus claquent sur le carrelage aseptisée mais la blondinette s’en fiche, elle cherche la sortie, uniquement la sortie. Une fois dehors, la panique reprend de plus belle : elle est sur terre, dans une époque différente de la sienne. Pourquoi n’est-elle plus un robot… OU est Wall-E ? Elle se met à courir, sans vraiment savoir où elle va. Elle est nue sous sa blouse d’hôpital, le vent laisse parfois percevoir quelques atouts de son corps, attirant des regards masculins intéressés sur son passage. Mais Evelyn s’en contre-fiche, elle est peut-être une femme humaine attirante, elle n’en sait rien, elle veut juste…
PAM ! Elle cogne violemment dans un homme qu’elle n’a pas eu le temps de voir avant. Elle continue à haleter, les yeux exorbités, elle n’est pas dans son assiette, c’est une certitude. En tentant de se raccrocher, sa peau touche celle de l’inconnu et il devient alors connu. Il s’appelle Jack, Il s’appelait Jack, il était un épouvantail, il vivait à Halloween Town, il en était le roi, le roi de la terreur, le roi d’Halloween mais il avait une obsession…
- Noël… Noël… Noël… Noël… Noël… Noël… Noël…
Le trou noir.
En se réveillant ce matin-là, Evelyn se souvint absolument de tout. De cet étrange réveil, de cette panique, humaine, peu rationnelle, loin d’être robotique, loin d’être la sienne. Mais à ce moment, la jolie blonde commençait à reprendre complétement possession de son nouveau corps. Les yeux grands ouverts, elle ne bougeait pas d’un millimètre, à part les yeux qui analysaient son espace. Elle était dans un grand lit, seule, dans un lieu qu’elle ne connaissait pas. L’odeur… L’odeur était familière, elle l’avait déjà sentie sur ce type, Jack, celui qu’elle avait vu avant de s’évanouir. Elle devait être chez lui. Avec une vitesse déconcertante et une raideur qui n’avait rien d’humain, Evelyn se releva puis sorti du lit. Elle avait toujours cette blouse d’hôpital, elle n’aimait pas ça. Sans aucune gêne, elle se dirigea vers l’armoire et en ressorti une chemise et un pantalon noir. Des vêtements de mâle, un peu trop amples pour elle, notamment au niveau des épaules mais cela ferait amplement l’affaire. La chose qui la dérangeait en revanche, c’est tout cette chair mise à l’air libre… Elle comprenait alors mieux en cet instant la nécessitée des sous-vêtements mais elle était consciente qu’il lui faudra apprendre encore beaucoup de chose… Un ordinateur, il lui fallait un ordinateur. Elle attacha ses cheveux en un chignon et sorti de la chambre à pas rapide.
Elle se retrouva rapidement nez à nez avec le fameux Jack. Regardant autout d’elle, elle déduisit alors qu’il l’avait ramené chez elle, comme Wall-E lui avait montré sa propre demeure. Elle chercha instantanément la télévision, cette petite boite extrêmement ancienne que son ancien ami appréciait tout particulièrement. Mais, se ressaisissant rapidement, elle demanda à l’homme, le visage impassible, sans aucun sourire :
- J’ai besoin d’un ordinateur, tout de suite.
Avant même qu’il put répondre, elle le trouva des yeux, l’alluma d’un claquement de doigt et se mit à farfouiller sur internet à une vitesse affolante. De nombreuses fenêtres s’ouvraient et se fermaient, des textes défilaient à une telle vitesse qu’il semblait inhumain d’y lire quoi que ce soit. Seulement voilà, Evelyn n’était pas humaine, pas tout à fait et la lecture rapide ne lui posait aucun problème. En 10 minutes à peine, elle en avait appris largement plus sur ce monde, ses évolutions, sa création et les créations qu’il avait engendré que Jack en toute une misérable existence. Se détachant du PC, elle se releva et le regarda droit dans les yeux. Elle avait appris une nouvelle chose : la sociabilité et la politesse :
- Bonjour Jack, je m’appelle Evelyn Nichols, mon matricule fabrication est le 2 3 000 485 695 156 45. Toi tu t’appelles Jack, je suis ravie de te rencontrer.
C’était pas spécialement vrai mais elle avait lu que c’était une chose que les gens disait couramment. Ce n’était pas non plus qu’elle ne l’appréciait pas, c’était juste qu’elle ne ressentait… rien ?
- C’est chez toi c’est ça ? Qu’est-ce que je fais là ?
D’un coup, elle transforma son bras en cet arme qu’il était auparavant, dans son monde et le mis en joue :
L'insomnie. C'était chaque nuit le même bal inlassable qui se faisait, il n'y avait absolument rien à y faire à cette situation, ne trouvant rien de mieux que de marcher en pleine nuit dans Storybrooke qui portait ainsi son linceul des ombres. Mais Jack n'en était nullement perturbé par cette situation, c'était sans doute son colocataire en réalité qu'il fallait plaindre dans cette affaire où le squelette venait le déranger plusieurs fois dans son sommeil pour lui montrer les nouvelles fabuleuses découvertes qu'il avait bien pu faire, finissant dans la majorité des cas par sortir dehors tant il pouvait s'ennuyer parfois. N'avoir besoin que de cinq heures maximum de sommeil porte son lot d'inconvénients mais surtout de nombreux avantages à ses yeux, s'ajoutant à ça qu'il restait avant tout un enfant de la nuit qui préférait se développer dans ce milieu-ci qu'à celui du jour, ayant alors à faire du temps pour combler les quelques lacunes qu'il pouvait encore posséder sur Noël. Oui. Même ce qui pouvait être un moment de calme, bien que ce mot ne fasse en aucun cas partie du vocabulaire de l'épouvantail, était inexorablement tourné vers son obsession fatale.
Et c'était un de ces soirs où rester dans l'appartement sans bruit l'étouffait presque, ayant un besoin vital d'action sans souvent réussir à se faire entrer dans sa cervelle que cette soif d'aventure ne pouvait se faire n'importe quand, venant d'apprendre depuis peu qu'il semblerait que non on ne pouvait écouter selon son bon vouloir un chant traditionnel ou encore entreprendre la construction d'un coffre en bois pour y disposer des jouets. Ça le contrariait fortement cette histoire, ne supportant aucunement qu'on puisse ne serait-ce qu'émettre l'idée de le contester, après tout il était le grand roi d'Halloween et personne n'avait en ce bas monde le droit ou le pouvoir de lui dire non dans sa cervelle qui baignait dans un ego et un égoïste sans pareil. Tel un garnement qu'on venait de punir, sentant au plus profond de ses entrailles une injustice à l'encontre de sa personne, le squelette avait pris la clé des champs pour voir si la neige n'était pas tombée de l'autre côté de la ville. Pas au sens littéral bien sûr, même s'il aurait grandement apprécié de voir des flocons tomber, aimant quelque peu créer des expressions se rapportant au 25 Décembre.
Jack n'avait que ça en tête et plus l'approche des fêtes arrivait plus ses pensées devenaient encore plus focalisées dessus, au point d'être hermétique au reste du monde et des personnes alentour au point qu'on aurait pu s'adresser à lui sans qu'il ne le remarque un seul instant, tout en philosophant intérieurement aussi bien que Shakespeare pour essayer vainement de trouver l'essence même de la fonction première des cadeaux offerts à Noël. Tellement obnubilé par ce flot incessant de plans nouveaux qui apparaissaient à mesure que sa réflexion suivait son cours, tous plus cauchemardesques les uns des autres, il ne vit en aucun cas la jeune femme s'approcher de sa personne jusqu'à ce qu'enfin elle vienne le percuter. Comme le poteau que l'épouvantail s'était pris un jour, se souvenant encore du choc mais qui était bien moins étonnant que celui-ci, alors qu'il était tout autant occupé à retenir des informations qui lui semblaient de premier ordre. Aussitôt de retour dans la réalité dès ce contact fracassant, ses sens revenants et en alerte face à la situation qui se déroulait, essayant de la rattraper du mieux qu'il pouvait cette inconnue pour lui éviter une belle chute. La tenant dans ses bras, penché en avant pour lui soutenir le dos et la nuque, la catastrophe était évitée jusqu'à ce qu'elle prononce ce fameux mot.
« Mademoiselle ! Ce n'est pas le moment de dormir, il faut vous réveiller, vous venez juste de prononcer Noël. Que se passe-t-il dont avec elle ? Ce n'est point le moment de tourner de l’œil après une telle révélation voyons ! »
C'était en vain que le roi d'Halloween secouait quelque peu cette étrangère, plus préoccupé dans un sens par les paroles énonçaient que dans l'état dans lequel elle se trouvait, voulant qu'elle lui dévoile ce qui se cachait derrière cette annonce qui faisait chez le squelette l'effet d'une bombe. Il avait dans les bras une sublime femme, que très légèrement vêtu qui en ferait baver plus d'un, et pourtant la seule chose qui lui venait en tête était bien entendu toujours et encore Noël. De toute évidence ce qui avait un attrait pour les sentiments, et surtout l'amour, et autres formes de tentations qui s'apparentait au désir lui était totalement étranger. Il y avait les hommes, les femmes, et Jack Skellington dans cette mer d'incompréhension charnelle. Venant la soulever telle une princesse, vérifiant tout de même qu'elle respirait encore, prenant la décision qui lui semblait être la plus formidable à ses yeux soit la ramener chez elle. L'hôpital aurait été sans conteste la meilleure des solutions, qui ne traversa que furtivement son humble esprit, or il voulait être aux premières loges dès qu'elle ouvrirait les yeux et pour qu'il puisse lui poser des questions sans être nullement dérangé par des infirmières qui lui affirmeraient que la belle aurait besoin de repos. Non il voulait des réponses, ne pas attendre une quelconque autorisation, et c'est la raison pour laquelle il l'a transporté chez lui.
S'arrangeant du mieux qu'il pouvait pour ne pas réveiller son colocataire fantomatique, le roi d'Halloween était sûr qu'il se serait fait réprimander comme il faut sinon, après une bataille féroce avec la porte d'entrée tout en évitant de la faire tomber ou la cogner. La prochaine étape fut ensuite sa chambre, rassemblant tout un bric-à-brac en tous genre qui était aussi bien consacré à Halloween qu'à Noël dans un curieux mélange improbable, avant de la déposer le plus délicatement possible sur son lit. L'observant alors pour la première fois avec plus d'attention à travers ses carreaux sombres, venant quelque peu toucher sa joue du bout de son doigt pour vérifier que la jolie blonde était toujours en vie, elle lui faisait penser à une poupée. Mais pas comme Sally. Celle qui trônait sur les étagères des magasins de jouets plutôt, toute vêtue de rose et souriante, et qui semblait une vie des plus mouvementées tant elle changeait de métier comme de chemise. Et en parlant de vêtement, l'épouvantail détailla enfin ce qu'elle avait sur le dos mais ne trouvant à redire que c'était affreusement court et pas assez sombre, ne produisant aucune attractivité quelconque à ses yeux au point même qu'il tira le drap sur elle et la laisser se reposer.
Il avait des questions à lui poser, des tonnes et des tonnes de questions, attendant avec la plus grande des impatiences dans le salon que cette princesse se réveille de son sommeil en essayant de se concentrer sur son livre illustré. Le temps passa avec une lenteur affligeante à son goût, relisant toujours et encore le bouquin enfantin alors que les questions se bousculèrent de plus en plus nombreuses dans son crâne, jusqu'à entendre enfin du bruit sur le seuil de la pièce. C'est avec le plus grand des sourires conquis qui l’accueillit, ne voyant même pas qu'elle lui avait emprunté des vêtements tant il n'avait que son idée fixe en tête, se levant avec son livre en main Jack avait tellement hâte de lui poser des questions ou d'entendre quel somptueux message la jeune femme allait pouvoir lui délivrer. Oh il était sûr qu'il devait sauver de nouveau Noël, qu'elle était envoyée par le Perce Oreille qui souhaitait que le squelette prenne sa place cette année, devant pire qu'un enfant qui attend de pouvoir ouvrir ses cadeaux lors de ce fameux matin.
« J'ose espérer que vous vous portez mieux ma chère, j'ai tant attendu que vous ouvriez de nouveau les yeux, il faut que je sache tout un tas de choses dont vous semblez être la détentrice! »
Mais la réponse obtenue était loin d'être celle tant espérée, restant quelques instants surpris par cette demande surprenante, l'observant se diriger vers le portable de Faust. Internet était pratique, il y avait là tout une source incommensurable d'informations, mais Jack était bien plus dans une lignée traditionaliste et préférait grandement les livres. Ou tout du moins c'est ce qui prétendait après un fameux accident sur le dernier ordinateur qui canin fantomatique. Et la vitesse d’exécution à laquelle elle s'employait le laissait abasourdi, essayant en vain de capter son attention tout en lui montrant les magnifiques illustrations de son livre, jusqu'à ce qu'elle se détache enfin pour lui parler de nouveau. Quelque peu fâché dans le fond, on n'ignorait pas de la sorte le grand Jack Skellington, avant de l'entendre prononcer son nom. Une fan. Dans son esprit ça ne pouvait être que ça, retrouvant son sourire enchanté, sa réputation de roi d'Halloween l'avait précédé et il ne pouvait en être que conquit. Mettant une main contre son torse, relevant légèrement la tête de façon théâtrale, il recula cependant en voyant l'arme pointée vers lui.
« Puisque vous avez parlé de Noël je dirais ami, j’émets cette hypothèse en tout cas, et en effet vous êtes bien chez moi chère Evelyn. J'ai pensé que ceci serait la solution la plus simple pour pouvoir discuter sans être importuné par quiconque, je suis convaincu que nous avons tout un tas de choses à se dire. Êtes-vous envoyé par le Perce Oreille ? Et comment faites vous ceci avec votre bras ? »
Tapotant légèrement le bout de l'arme, inconscient quant à un quelconque danger évident, Jack voulait savoir. Le mystère était trop grand, sa curiosité était agitée comme jamais, et il ne démordrait aucunement tant qu'il n'aurait pas ses réponses. Oh il savait. Il allait lui montrer toutes ses merveilles pour lui faire comprendre quel roi fabuleux de Noël il pourrait faire, étaler sa collection d'objets et de jouets en tous genre, et ainsi prouver la véracité de ses propos au sujet du fait qu'il n'était pas un ennemi. Associant la blonde comme un émissaire de cette fête, ou même pourquoi pas travaillant pour ce bonhomme rouge qui devait très certainement prendre sous peu sa retraite, le squelette se devait de tout lui montrer. Déposant sans ménagement son livre qu'il avait en main contre la poitrine d'Evelyn, parcourant presque en dansant les quelques mètres qui le séparaient de sa chambre pour s'emparer d'une boîte en bois et ensuite revenir vers elle le sourire aux lèvres, lui dévoilant ce qui était à ses yeux de véritables trésors. Un tas de bric-à-brac pour les autres. Des prototypes de jouets cauchemardesques qu'il avait fabriqué, à faire pleurer les enfants de terreur, tellement fier de ce qu'il avait fait.
« Cela vous étonne ? Je sais c'est incroyable ! Mon génie m'étonne parfois moi aussi, et comme je suis une personne tant généreuse je vous offre une chose qui me tient à cœur, ainsi vous jugerez à quel point je peux faire un bon Perce Oreille ma chère. »
Fouillant dans sa boîte, euphorique de pouvoir dévoiler ce qu'il lui réservait, finalement il vient lui tendre une boule à neige où il avait entreposé à l'intérieur une citrouille. Une citrouille de Noël. Tellement divin.
Evelyn Nichols
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Jack lui avait dit qu’ils étaient amis. Bon… D’accord. Elle haussa les épaules à cette phrase comme si la réponse lui convenait. Pour l’instant, il semblait bien inoffensif et rien ne lui empêchait de revoir son jugement et de le mettre dans la case « ennemi » un peu plus tard s’il tentait quelque chose contre elle. Elle le regarda tapoter son arme avec une telle froideur dans les yeux que la pièce perdit 20 degrés en quelques secondes. Elle n’aimait pas qu’on la touche, encore moins qu’on touche à son arme, elle avait toujours eu horreur de ça, elle avait failli pulvériser Wall-E à plusieurs reprises, restant pendant longtemps complètement insensible à ses marques d’affections. Wall-E… Où était-il maintenant et qui était-il ? Pourquoi ce n’était pas lui qui l’avait ramené chez lui et pourquoi elle se sentait soudain si perdue sans lui ? Le robot était son seul ami… Avait-il dormi pendant 28 ans, lui aussi ?
Perdue dans cette pensée qui lui resserra étrangement la poitrine d’une manière peu confortable, elle ne prêta pas grande intension à l’homme devant elle. Certes, elle entendait tout ce qu’il disait et était capable de tout enregistrer même en étant ailleurs intérieurement, mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait envie de lui répondre. D’ailleurs, comment l’aurait-elle pu ? Il semblait si excité qu’elle se demande à quel moment elle aurait le temps d’en placer une. Il lui colla un livre sur la poitrine, qu’elle attrapa au vol, les yeux toujours dans le vide. Aucune douleur face à ce contact, pas même le souffle coupé, ce qui n’était pas le fonctionnement normal du corps humain d’après ce qu’elle avait lu.
Il avait disparu de son champs de vision, courant jusqu’à sa chambre, ce qui permit à Evelyn de feuilleter le livre. Elle l’avait feuilleté comme on s’amuse à passer les pages du pouce, à toute vitesse juste pour le plaisir du spectacle parce que les images se succèdent bien trop vite pour que l’on puisse lire. Dans le cas d’Evelyn en revanche, ce n’était pas le cas, elle avait non seulement pu lire le livre entre le moment où Jack lui avait collé dans les bras et le moment de son retour, mais aussi appris par cœur, si bien qu’il ne lui était plus d’aucune utilité. Elle le posa alors sur une table proche et attendit que l’épouvantail lui offre son présent tandis qu’il continuait à débiter mille paroles à la seconde. Enfin, elle hérita d’une espèce de boule à neige où était enfermée une citrouille d’Halloween… Visiblement, l’humanoïde avait dût rater un épisode. Elle fronça les sourcils, un peu songeuse, tout en secouant la boule à neige puis la mit dans la poche du pantalon que Jack lui avait prêté bien malgré lui. Elle constata qu’il s’était enfin tut et elle en profita pour répondre à ses questions dans l’ordre parfait duquel il les lui avait posé, ce qui était assez déconcertant.
- La maison est l’endroit le plus intime pour un humain, c’est effectivement l’endroit le plus paisible et discret pour discuter. En espérant juste que votre colocataire Faust ne vienne pas tout gâcher. Non je ne suis pas envoyé par un perce-oreille et la manière dont vous utilisé l’article « le » laisse présager que vous pensez qu’il n’en existe un, chose particulièrement étrange. Le perce-oreille, ou Forficula auricularia, est en réalité un insecte que l’on trouve en Europe, en Amérique du Nord depuis peu puisqu’il a été introduit malencontreusement et en Australie. Cette bestiole est si petite que je ne vois pas comment je pourrais être envoyée par elle.
D’autant plus qu’elle ne communiquait pas de façon humaine mais cela, ça ne posait aucun problème à Evelyn. Ce qui posait un peu plus problème en revanche, c’était sa rationalité déconcertante. Comment aurait-elle pu comprendre qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un Perce Oreille mais d’une faute d’allocution ? Certes il lui avait montré beaucoup d’images du père Noël, mais la connexion était bien trop abstraite pour qu’elle puisse la comprendre. En revanche, elle fit le lien en se plongeant une nouvelle fois dans ses souvenirs. Elle le vit parler du père noël en terme de « perce oreille » et commença à supposer qu’il lui parlait de cela. Imperturbable, elle poursuivit dans ses réponses.
- Il ne servirait à rien que je vous explique ce que je suis capable de faire avec mon bras puisque vous êtes un simple humaine, une forme encore bien primaire de votre espèce. Je suis bien plus développée que vous ne le serait jamais et vous expliquer comme cela est possible ne vous permettrait pas de le réaliser donc ne perdons pas de temps en explications dont vous ne comprendriez sans doute pas la moitié vue la taille de votre capacité cérébrale.
Rien de froid ou de mesquin dans tout cela. Evelyn avait dit cela simplement, comme si elle énonçait une vérité telle que « la pluie ça mouille ». Elle avait tenté d’apporter la meilleure réponse possible à sa question sans paraître une seule seconde désobligeante. Après tout, c’était vrai, elle avait débloqué la quasi-totalité des capacités cérébrales humaines tandis qu’il n’utilisait que 10% des capacités cérébrales de son cerveau. Mais poursuivons.
- Non votre cadeau ne m’étonne pas vraiment, si ce n’est que c’est un anachronisme puisqu’il mélange Halloween et Noël, deux fêtes radicalement différentes mais d’après ce que je sais de votre passé, il semblerait que votre problème remonte à loin. Le Perce Oreille dont vous parlez s’appelle en réalité le « Père Noël », c’est l’emblème même de la fête Chrétienne de Noël qui vise à célébré la naissance de l’enfant Jésus. En réalité, le gros bonhomme fait plus figure de légende urbaine… Mais pourquoi Noël vous intéresse autant que cela ?
C’était une question à laquelle EVE n’avait pas de réponse. Pourquoi ? Parce qu’elle relevait des sentiments, de ce qui tenait à cœur à l’épouvantail et c’était une partie de la robot qui n’était, pour le moment, absolument pas développé, l’empêchant de trouver certaines réponses.
Ce n'était nullement qu'une simple boule à neiges, curieuse certes il fallait bien en convenir surtout avec une petite citrouille à l'intérieur, c'était bien plus que ça. C'était son rêve. Celui de réussir à concilier une bonne fois pour toute Halloween et Noël, de devenir le plus grand et spectaculaire Perce-Oreille que le monde ait connu, c'était son destin et son futur simplement. Jack la voyait ainsi, ayant cette impression de regarder ce que l'avenir lui réservait s'il continuait sur cette voie-ci et de cette manière les sacrifices qui avaient pu être faits n'auraient été en aucun cas vain, et c'est pourquoi il y tenait particulièrement. Mais si Evelyn était bien une émissaire du 25 Décembre, comme il pensait faussement y croire, alors ceci était le signe de son engagement et même de sa dévotion bien trop dévorante envers son obsession. Le squelette était de nouveau aveuglé par cette douce chimère qui lui avait presque fait connaître une première fois un sort funeste, ironique d'une certaine façon, pourtant il était prêt à tenter de nouveau ce pari fou. Lui l'épouvantable épouvantail deviendrait le roi des neiges dont on chante les louanges, ces cadeaux feraient sensations et seraient enfin aimés à leur juste valeur qui leur était due, et il montrerait à tous que rien n'est impossible pour le grand Jack. Alors oui cet objet était plus qu'un simple bout de bric-à-brac, il comptait pour lui en toute simplicité, c'était l'espoir d'un autre avenir qui pourrait s'offrir à lui. C'est pourquoi il fut dubitatif en voyant la jeune femme la ranger dans sa poche, se rendant enfin compte qu'elle portait ses affaires sur le dos tant son esprit était encore une fois embrumé par cette fête et trouvant qu'au moins ceci pouvait paraître plus décent que ce qu'elle pouvait bien porter avant, légèrement déçu par ce manque de joie et d'enthousiasme qu'elle pouvait faire preuve.
Le roi d'Halloween allait de surprise en surprise avec elle. C'était peu dire. L'évocation de son ami et colocataire qui dormait encore à cette heure-ci, comme le chien fantomatique bien-heureux qu'il avait toujours été dans le fond, provoqua à la fois de l'étonnement mais aussi une certaine curiosité même si dans un sens ceci pouvait bien se regrouper. Essayant de comprendre comment elle avait bien pu avoir ce genre de détails, l'observant à travers les carreaux sombres de ses lunettes tout en ayant un léger penchement de la tête sur le côté, avant de mettre ceci sur le coup de son rôle factice que Jack avait bien pu lui attribuer. Très certainement qu'Evelyn avait dû se renseigner sur lui, ainsi connaître ses habitudes et son attitude, pour ainsi permettre une évaluation juste de sa personne en qualité de futur souverain de Noël. Mais ce qu'elle pouvait bien dire au sujet du fameux rôle qu'il convoitait tant n'avait aucun sens, c'était au Pôle Nord qu'on le trouvait et non pas en Australie, ne faisant aucunement le rapprochement avec l'insecte du même nom bien qu'elle l'ait dit des plus distinctement. Le squelette n'avait qu'une oreille à demi attentive à ce qui l’entourait, même quand le sujet pouvait bien l’intéresser comme à Christmas Town, car du moment qu'il ne faisait nullement lui-même les recherches c'était peine perdue. La preuve étant qu'il n'avait absolument rien entendu au sujet de l'arme, il avait pourtant posé la question plus tôt mais ce n'était nullement sa priorité du moment, passant directement à la trappe pour une partie qui l'intéressait bien plus.
Problème ? Jack Skellington n'avait aucun problème. Il ne comprenait en aucun cas pourquoi les personnes qu'il pouvait côtoyer pouvaient s'évertuer à avoir cette affirmation faussée, c'était son devenir et désormais une certaine fin heureuse en quelque sorte point à la ligne, et s'ils ne pouvaient comprendre ceci alors l'épouvantail souffrait pour eux de cette incompréhension. Relevant un peu la tête comme pour la regarder de haut, sa fierté de roi prenant le dessus face à ce qu'il pouvait prendre dans une certaine mesure comme une attaque contre son songe si coloré, s'il jusqu'ici il était intrigué au plus par cette mystérieuse demoiselle désormais il se plaçait sur une lignée défensive. Jusqu'à ce que le fameux mot ''Père-Noël'' soit prononcé. Oh Jack savait parfaitement quel titre l'homme tout vêtu de rouge portait en réalité, il l'avait nommé ainsi à la fin de sa grande aventure et durant toute la malédiction, mais depuis le retour de ses souvenirs il se refusait de le nommer de la sorte. Lui donner le titre de père c'était le désigner comme étant l'unique personne capable d'avoir ce rôle qu'il convoitait tant, préférant reprendre cet ancien surnom que le squelette lui avait donné à son égard, car il était indéniable dans son esprit qu'il était destiné à reprendre son titre tôt ou tard. Prêt à venir répliquer avec son air de je-sais-tout, convaincu d'ailleurs de tout savoir, sa perspective changea du tout au tout en l'entendant sa question. Qu'on lui dise qu'il ne pourrait jamais atteindre son rêve était commun, on lui répétait qu'il était un épouvantail point à la ligne, mais que l'on cherche à savoir cet engouement certain pour Noël fût une denrée que trop rare qui le faisait doucement sourire.
« Je viens d'un monde où je suis le roi d'Halloween, celui des cauchemars et de l'effroi, année après année je devais l’organiser chaque jour de mon existence. Oh cette fête est merveilleuse, les bêtises et les friandises il n'y a rien que mieux, mais lorsqu'on passe une vie dans les ténèbres on ne peut que trouver magique les lumières de Noël. Oui c'est cela ! Mon âme d'enfant est émerveillée par les couleurs si chaleureuses que le 25 Décembre peut offrir, les funestes cris laissent places à des rires de joie, et la tristesse est remplacée par la plus grande des joies. Moi qui pensais dépérir j'ai trouvé en elle un second souffle, une nouvelle raison de vivre en quelque sorte, elle m'a redonné goût à mon existence tout entière... »
Il était incontestable que malgré son obsession dévorante Jack aimait toujours Halloween, il était lié à elle comme personne et inversement, mais il désirait ardemment Noël plus que tout. Il lui devait tant. Le souffle de cette festivité hivernale avait chassé sa mélancolie bien loin, elle lui avait donné de nombreuses et sublimes idées à réutiliser pour de sa fête devienne d'autant plus cauchemardesque à l'avenir, et elle lui avait permis surtout d'ouvrir les orbites sur beaucoup de choses. L'essentiel d'une part, ce qui comptait réellement comme sa nature profonde, et surtout son attachement pour une certaine poupée de chiffon. Elle qui devait être sa fin heureuse. Noël avait alors placé de nouveau un ruban solide autour de ses yeux, le squelette ne voyait plus ce qui l'entourait et il était revenu au même état que lors des préparations dans son monde qui l’obnubilé totalement au point qu'il fallait de nouveau le réveil de ce songe or pour l'instant ceci était en vain, et la situation qu'il connaissait avec celle qui était sa douce n'arrangeaient en rien les choses. Elle était la voix de la raison, celle qui fut jadis sa véritable lumière, mais aujourd'hui elle n'était plus à ses côtés et plus rien ne l'empêchait de plonger un peu plus dans cette illusion. Il ne voulait pas y penser. Ça lui faisait bien trop mal sans qu'il puisse expliquer pourquoi, son cœur se tordait de douleur à chaque fois, et préférait alors s'occuper de Noël pour avoir autre chose en tête mais qui renforçait ce cercle viscéral. Mais pour l'heure Jack était heureux d'avoir pu ainsi parler de sa passion bien trop destructrice, on lui laissait bien peu l'occasion d'en parler, essayant de détailler son interlocutrice.
« Mais vous chère Evelyn ? N'avez vous donc jamais eu quelque chose qui a pu changer votre quotidien ? Qui vous a fait dire qu'un autre destin pouvait vous appartenir et que vous auriez pu chercher jusqu'au bout du monde ? »
Souriant au possible à la jeune femme, s'agitant sur place comme un enfant qui pouvait avoir du mal à se concentrer, elle était en quelque sorte un nouveau mystère dont qu'il voulait découvrir.
Evelyn Nichols
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| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
L’entendre parler ainsi que Noël avait quelque chose… d’étrange. Oui, elle l’écoutait de bien trop loin maintenant, elle n’arrivait plus à percevoir cet engouement qui semblait le dévorer. Evelyn n’avait jamais vraiment était humaine. On lui avait volé sa part humaine en la plongeant dans ce coma pendant 28ans. Elle ne pouvait que se souvenir de ce passé qu’elle n’avait jamais vécu, celui où elle était une brillante chercheuse biologiste et un professeur de mathématique aussi lumineuse que drôle. Elle n’était qu’un robot dans un corps humain, un robot qui ne comprenait rien de la beauté de la passion et de l’engouement et qui le regardait gesticuler avec une certaine surprise. Noël avait vraiment un effet particulier sur lui, à n’en pas douter…
Mais lorsqu’il lui retourna la question, tout devint bien différent dans son esprit. Quelque chose qui avait changé son quotidien ? Elle se sent défaillir et attrape le dossier du canapé pour s’y cramponné, elle en fait le tour en tâtonnant, en titubant. Qui lui a fait dire d’un autre destin pouvait lui appartenir ? Pouf ! Elle se laisse tomber lourdement sur le canapé, yeux exorbités. Qu’elle aurait pu chercher au bout du monde ? Paf, une main posée sur le cœur sans qu’elle ne puisse réellement s’en rendre compte. C’est la première fois que son corps humain et surtout son cœur humain réagit avant elle, la première fois qu’elle se laisse prendre au jeu de ce qu’elle est vraiment au fond de cette enveloppe charnel : plus tout à fait un robot, pas tout à fait un humain. Pour toute réponse, un nom s’échappe de sa bouche malgré elle, susurré, dorloté, choyé :
- Wall-E…
Durant tout ce temps où elle avait soupesé les mots de Jack, en faisant le tour du canapé, des choses lui été revenue en mémoire. La première fois qu’elle avait posé les yeux sur le robot, le jour où il l’avait entouré de guirlandes, ces moment passés devant la télévision à tenter de comprendre l’amour humain, elle revoyait sa pince se refermer sur sa pale, et puis les lumières, et puis les étoiles… Tous ces moments qui avaient été les plus beaux de sa vie de robot. Elle se souvint de la joie de voir qu’il l’avait suivi sur le vaisseau, le bonheur de découvrir qu’il avait ramené sa plante avec lui, et la douleur de voir que pendant un instant, un court moment, il avait oublié qui elle était… Cette douleur qu’elle ressentait à présent, ce grand vide qui laissait sa vie bien insignifiante.
Durant les premières heures de son coma, elle s’était plutôt focalisée sur sa situation actuelle : pourquoi elle avait toute cette chère autour d’elle, ce qui lui été arrivé, combien de temps elle avait dormi, où elle avait atterri. Elle s’était acharnée sur le PC de Jack afin de trouver toutes les informations nécessaires à sa survie, afin de mieux connaître son environnement. C’est seulement maintenant qu’elle savait tout, qu’elle arrivait à avancer et envisager un futur qu’elle se permettait à penser au reste et surtout au seul être qui n’avait jamais été son maître ou son capitaine à qui elle devait des ordres, le seul être qui avait voulu être son « ami » : Wall-E.
La main toujours sur le cœur, elle tourna lentement la tête vers Jack, les yeux grands ouvert, la bouche légèrement entre-ouverte, choquée par cette prise de conscience énorme. Wall-E… Comment avait-elle pu l’oublier ? Qui était-il ? Et surtout OU était-il ? L’avait-il suivi une fois de plus, était-il lui aussi dans cette petite ville du Maine ? Sur la Terre ? Après tout, la Terre avait toujours été l’endroit où il avait vécu, contrairement à elle… Se pouvait-il qu’il y soit aussi, qu’il ait fait lui aussi un bon dans le passé ? Elle reprit alors la parole, la voix un peu plus rocailleuse :
- Oui… Wall-E… Wall-E a changé ma vie, il m’a montré un chemin différent de celui que les humains ont toujours tracé pour moi… Wall-E !! Vous comprenez ce que je vous dis ? Wall-E !!
Son ton commençait à s’emballer, sa voix devenait plus forte, comme si elle s’importait, comme si elle… paniquait… comme si elle était… en colère… Etait-ce possible ? Devenait-elle humaine ? Cédait-elle à la faiblesse ? Impossible… Mais pourtant le souvenir du petit robot lui faisait un drôle d’effet. Dans sa manière de dire son nom, on percevait presque le caractère métallique de son ancienne voix. D’un bond elle se releva et se dirigea rapidement vers Jack.
- Wall-E est mon ami, mon seul ami. Vous le connaissez ? Où est-il ?
Elle posa avec douceur sa main sur la joue de l’épouvantail et passa en revue tous les hommes, toutes les femmes qu’il avait déjà croisés. Peut-être l’avait-il déjà rencontré mais il n’avait sans doute pas donné sa véritable identité car sa recherche ne donna rien. Peut-être que l’un de ses visages était le sien mais elle était incapable de le reconnaître sous toute cette chair.
La curiosité l'avait toujours animé, d'aussi loin que Jack pouvait se souvenir il en avait toujours été ainsi, lui permettant sans cesse de l'empêcher de tomber dans une monotonie qui l'étouffait au plus haut point et de trouver une occupation qui avait le don de l'occuper quelque temps. Noël pourtant ne voulait nullement quitter ses pensées, cette fête avait tant fait pour lui qu'il ne pouvait plus s'en défaire et n'en avait aucune envie de toute évidence, se disant que toute personne devrait avoir une chose aussi extraordinaire. C'est pourquoi le squelette était d'autant plus curieux d'en connaître un peu plus sur Evelyn, voulant toujours croire dans son esprit qu'elle était bien une émissaire du 25 Décembre venue prendre contact avec lui, sa façon d'agir était intrigante au possible de même que ses expressions qui faisaient écho à un grand savoir. Elle avait exprimé le souhait d'en connaître bien plus sur sa chimère, la raison qui le poussait à continuer à s'engouffrer dans cette voie, et ce n'était que le juste retour des choses que de vouloir découvrir un peu plus une part du mystère que semblait représenter cette jolie poupée blonde. Pour une fois qu'il était attentif à autrui, un véritable élève qui écoute avec la plus grande des attentions, il fallait que ceci tombe sur une parfaite inconnue dont il avait dans sa grande bonté ramenée chez lui et dont les paroles lui étaient incompréhensibles. Même si l'état de son invitée était légèrement préoccupant, la regardant tomber dans le canapé, la seule chose qui lui venait en tête était de décrire ce qu'elle disait. Wale lit ? Qui était donc ce Wale et pourquoi lisait-il ? Trop de mystères à éclaircir.
« Je ne suis nullement sûr de bien comprendre ma chère Evelyn, d'autant plus que vous avez une mine à faire pâlir un cadavre de jalousie, tout va bien ? »
Approchant du canapé pour mieux l'observer, hésitant quelques instants à venir toucher sa joue pour voir dans quel état elle se trouvait avant de se raviser finalement, la biologiste n'avait pas vraiment l'air d'être dans son assiette et le souverain d'Halloween chercha alors une explication à cet état qui était presque survenu en un claquement de doigt. Elle sortait de l'hôpital mais pourtant elle avait aussi dormi un certain temps chez lui, cherchant apparemment une personne du nom de Wale et qui semblait-il avait un penchant pour la lecture, la main posée sur le cœur comme si quelque chose n'allait pas à l'intérieur. Jack se savait incroyablement impressionnant, après tout il serait bientôt couronné d'une nouvelle gloire en devenant Perce-Oreille, mais tout de même il n'avait au grand jamais fait autant d'effet à quelqu'un. Car oui, dans sa cervelle le monde venait tourner autour de lui et c'était inconcevable de penser le contraire, concluant de lui-même qu'il devait être les causes des troubles dont elle était affublée vu que l'épouvantail l'avait questionné juste avant. C'était flatteur il devait bien en convenir, après tout on disait de lui dans son monde qu'il était plus brillant que les étoiles et son éclat devait être trop éblouissant, or ça n'en restait pas moins inquiétant que de la voir dans cet état. Se décrochant du canapé c'était son devoir que de prendre soin de cette émissaire, de la défendre au péril de sa vie si ceci était nécessaire, venant tout d'abord ouvrir une fenêtre du salon pour apporter de l'air qu'il devait espérer comme assez vivifiant. Se félicitant de cette réussite en entendant de nouveau la voix d'Evelyn, s'approchant de nouveau quelque peu d'elle, bien qu'il se rendit compte qu'elle était toujours dans cet état troublant. Pourtant les paroles étaient plus fluides, devenant un brin plus compréhensibles, bien que la blonde semblât alors s'agiter.
« Calmez-vous, c'est un soulagement de vous voir ainsi vivante mais vous devriez éviter de venir vous emporter de la sorte, votre état reste encore préoccupant tout de même. Ce Wale qui lit est une personne apparemment à qui vous tenez Evelyn mais vous devriez tout d- »
Le squelette se tût en la voyant ainsi se lever et se diriger vers lui, venant tendre légèrement les bras au cas où, réellement préoccupé du fait qu'elle pouvait de nouveau à tout moment s'évanouir à tout instant. Il serait là pour la retenir et lui éviter de tomber par terre, il avait encore tant de questions à lui poser, et même si la biologiste pouvait marcher d'elle-même Jack préférait être prudent malgré tout. Oh. Ce Wale était donc un ami à elle, peut-être était-il aussi émissaire de Noël comme elle, pourtant ce qu'il retient dans cette phrase fut le qualificatif de seul. Rien n'était plus pesant que la solitude, le roi d'Halloween le savait plus que quiconque et en avait souffert dans son monde durant des années sans rien pouvoir y changer, venant montrer à ses yeux Evelyn sous un autre jour. Il comprenait son désarroi face à la situation, ce désir de vouloir retrouver une personne chère, cette personne qu'elle recherchait était son Noël personnel en quelque sorte. La chose qui pouvait la sortir des plus profondes ténèbres, son point de repère qui la maintenait hors de l'eau, et qu'elle serait prête à chercher au bout du monde s'il le fallait. Non. Même si Noël était un doux songe ce n'était en rien comparable, il y avait des valeurs plus lumineuses, son aventure lui avait fait comprendre que l'amitié et l'amour pouvaient et devaient être le plus important. Secouant doucement la tête, la laissant le toucher, l'épouvantail était de nouveau perdu dans sa réflexion. Qu'est-ce qui était important au final ? Il ne savait plus, il l'avait su pourtant et au fond de lui la solution était présente, pourtant il n'arrivait pas à ouvrir les yeux. Les mots de la poupée blonde qui n'en était pas une le coupèrent dans sa réflexion, le ramenant à lui comme s'il avait eu un bref moment d'absence, plantant ses yeux dans les siens à travers ses carreaux sombres.
« Malheureusement je ne pense pas connaître cette personne que vous cherchez. Cependant chère Evelyn je vous fais la promesse, en tant que roi d'Halloween, que j'userai de tous les moyens que je puisse posséder pour vous venir en aide dans votre recherche. L'amitié est une chose précieuse... »
Il avait eu la chance de nullement se retrouver seul dans ce monde, peut-être l'un des aspects positifs que cette malédiction avait apporté, et mieux que tout ceci lui avait permis de faire des rencontres auxquelles Jack tenait désormais. Cette nouvelle aventure n'aurait aucun sens si elle ne lui permettait pas de la faire partager avec autrui. Reculant quelques pas de son invitée, n'arrivant aucunement à décrire la drôle de sensation qui se faisant dans la poitrine, c'est comme si elle venait de lui faire prendre conscience de ce qu'il avait oublié et qu'il avait appris après son échec face à Noël la première fois. C'était curieux, n'arrivant pas à l'expliquer concrètement, bien que ceci restât encore moindre et que de nombreux efforts seraient nécessaires pour lui ouvrir les yeux de façon bien claire. Reprenant son sourire de circonstance, plus enjoué que cette drôle d'atmosphère qui s'était installée et encline à un certain pessimisme, après tout le grand roi qu'il était venait de lui offrir avec une générosité sans nom son aide. Le squelette cherchait déjà activement les idées qui lui permettraient ainsi d'aider Evelyn, qu'elle se trouve être émissaire du 25 Décembre ou non, et tant que son but ne serait atteint alors il n'aurait aucun répit. Il ne faisait aucun doute que son humble cervelle trouverait la meilleure solution, il en avait toujours été ainsi, écartant théâtralement les bras à son attention.
« Sachez qu'en attendant vous êtes ici chez vous, vous pouvez rester le temps que vous souhaitez, et que vous pouvez me demander ce que vous désirez ! »
Il devait briller en tant qu'hôte, préférant venir penser à ce rôle-ci pour l'instant que ce qu'elle avait mis en évidence, pensant sincèrement ce qu'il lui proposait.
Spoiler:
Bon Wall-E est donc "Wale lit" un peu comme le Père Noël / Perce-Oreille
Evelyn Nichols
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Scarlett Johansson
Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
TechnoDino, rassemblement
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L’entendre parler d’un certain « Wale » la désarçonna quelques instants mais elle finit par faire le rapprochement. Wall-E, Wale lit. Jack avait tout compris de travers. Elle le dévisagea quelques instants, ses yeux brillants et pourtant sans vie le regardant avec intensité, tout en fronçant les sourcils. Il fallait qu’elle agisse, il fallait qu’elle le retrouve, elle ne voulait pas vivre dans ce monde étrange sans lui. Son ami avait été le seul à lui faire comprendre la beauté de l’esprit humain : il lui avait montré la danse, l’amour… et maintenant qu’elle était elle-même faite de chair et de sang, elle refusait de découvrir tout cela sans lui. Où était-il ? Etait-ce ce gros nuage qui l’avait emporté loin d’elle ? Etait-ce ce gros nuage qui avait fait d’elle ce qu’elle était ? Et où était-il, lui, à présent ? Et sous quelle forme. Sa décision était prise : elle allait le chercher, elle allait le retrouver, même si elle devait retourner toute la ville pour cela, le monde entier s’il le fallait. Elle le chercherait comme elle avait cherché cette trace de vie sur la terre, cette toute petite plante, elle le chercherait comme lui l’avait fait, il y avait bien longtemps maintenant.
D’un mouvement brusque, rapide et décidé, elle plongea sa main dans la poche de Jack et commença à trifouiller à l’intérieur, se fichant éperdument de savoir si les humains faisaient ce genre de chose. Elle en retira un portefeuille en cuir noir et l’ouvrit sans ménagement à la recherche d’une poignée de dollar. Une fois les petits bouts de papiers verts en main, elle lui fourra devant le nez.
- J’ai besoin de vrais vêtements, des vêtements de femelle pour le retrouver. Je ne veux pas qu’on me trouve étrange. Je peux prendre ça ?
Il lui avait bien dit qu’elle pouvait lui demander tout ce qu’elle voulait non ? Sans attendre de réponse de sa part, elle remit le reste du portefeuille dans sa poche et se dirigea vers la chambre de Jack. D’un coup de main, elle ouvrit la porte de l’armoire par télékinésie et en sortie un sac qui devait être rangé là depuis un bout de temps. Elle enfourna l’argent et le referma. Plus tard, elle y mettrait les habits de Jack quand elle aura acheté d’autres habits. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine, ouvrit les placards et sorti un paquet de gâteau qu’elle enfourna aussi dans le sac, ainsi qu’une bouteille d’eau. Elle ne contrôlait pas encore entièrement son métabolisme et elle n’avait rien bu et rien mangé depuis son départ de l’hôpital. Elle attrapa ensuite un bout de papier et un stylo et fut surprise de voir une écriture nette, fine et carrée s’inscrire sur le papier : elle savait écrire ! Mais sa surprise ne se dessina aucunement sur son visage. Elle colla le petit bout de papier dans les mains de son hôte en le fixa droit dans les yeux. Sur le papier était inscrit « Wall-E ».
- Voilà, c’est comme ça qu’il s’appelle, pas Wale, il ne lit pas, il s’appelle Wall-E. Je dois partir à sa recherche, je reviendrais dormir ce soir.
Elle détourna les talons pour sortir et s’arrêta net. Elle revint sur ses pas, se souvenant des convenances humaines :
- Je vous suis reconnaissante de vouloir m’aider et j’accepte votre aide avec plaisir. Merci. Restez-là et faîtes des recherches pour voir si ça donne quelque chose. Moi je vais en ville.
Elle se détourna de nouveau puis s’arrêta brusquement une nouvelle fois. Plongeant ses yeux dans les siens avec une gravité non dissimulée, elle finit par lui dire :
- Pour vous remercier, je vous direz tout ce que vous voulez savoir sur Noël, vous pourrez me poser toutes les questions que vous voulez. Mais vous savez, vous aussi vous avez un Wall-E. C’est une jolie poupée je trouve, elle n'est pas mal non plus en humaine et si vous n’y prêtez pas garde, si vous continuez à penser autant à Noël vous allez la perdre. Croyez-moi… perdre un Wall-E est la pire chose qui puisse arriver au monde.
Sans plus de cérémonie, elle sortit de l’appartement et disparu dans la rue…
FIN
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Et la princesse sortit de son long sommeil... } Jack